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« Une amitié stellaire : Arp et Tzara en leur atelier », dans Arp en ses ateliers d’art et d’écriture, actes du colloque de Strasbourg, publiés par Aimée Bleikasten, Musées de Strasbourg, 2011, p. 218-232.

4e de couv.

Si les reliefs, collages et sculptures de Hans Arp occupent une place incontestée dans l’histoire des avant-gardes, on néglige parfois le lien indissociable que l’artiste a tissé toute sa vie entre son œuvre littéraire et son œuvre plastique.
L’ouvrage aborde ainsi ces deux aspects, s’attachant à révéler des similitudes dans les processus de création. Il met également l’accent sur ses collaborations avec Sophie Taeuber-Arp mais aussi Tristan Tzara, Hugo Ball, Theo Van Doesburg, Sonia Delaunay… Le catalogue propose en outre diverses approches transversales, tout comme des témoignages d’artistes contemporains sur leur filiation avec l’œuvre arpienne.
Sous la direction d’Aimée Bleikasten et de Maryse StaiberAssociation Jean Hans Arp

Rcension sur Cairn :

https://www.cairn.info/revue-etudes-germaniques-2011-3-page-785.htm :

« C’est une très belle réussite que ce volume qui conjugue les fruits d’une exposition au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg et les résultats du Colloque tenu à l’Université « réunifiée » de la capitale alsacienne en 2009. Le long travail de recherche sur Arp qu’elle a conduit sur le sculpteur-poète, enfin reconnu dans sa ville (comme elle se plaît à le souligner dans son Avant-propos), a fait d’Aimée Bleikasten la spécialiste d’un artiste au talent multiforme et original devenu l’une des figures exemplaires de la modernité, des deux côtés du Rhin, dans les deux langues, mais aussi outre-Atlantique. Elle prolonge ici son apport à la connaissance d’Arp, qu’elle a par ailleurs traduit, en regroupant, autour de ses projets (tous les spécialistes ont en mémoire les journées de 1986 sur « Arp, poète, plasticien »), des conservateurs de musée, des historiens d’art et esthéticiens, des germanistes poéticiens, des philosophes… Elle fait se croiser ainsi une multitude d’éclairages sur une œuvre qui demeure actuelle dans son appréhension verbale et plastique du monde moderne.

Les contributions (23 en tout) sont regroupées en 5 sections. Si la première (« Arp en son pays ») s’acquitte de la révérence (justifiée !) due au genius loci, les autres, conformément à ce qu’annonce excellemment le titre retenu, pénètre profondément dans l’œuvre, sa genèse (qui rejoint la question du « fond originel » – Urgrund –, que l’on retrouve aussi dans Schopenhauer à propos de la musique comme il est déjà présent chez les présocratiques), sa « fabrique », pour reprendre cette fois le terme utilisé par un autre moderne capital, Carl Einstein. Voyez les deux grandes notions autour desquelles le livre se structure : celles de « travail » (« travail d’écriture », « travail en commun ») et d’« atelier » (« fables d’atelier », « ateliers d’art »). La vision et la recréation sont revendiquées comme labeurs impliquant le concret, ce matériau dont l’utilisation, sensuelle et plastique, fait penser aussi à ce qu’expérimente de son côté Max Ernst, en Ardèche, en Touraine ou aux États-Unis. Contrairement à ce que l’art contemporain nous offre parfois à voir, les œuvres d’Arp ne culminent ni dans l’entassement ou les déchets, ni dans l’assemblage d’objets tout faits opposés, depuis Duchamp, à l’élaboration formelle qui ouvre à des sens nouveaux. À cet égard, l’étude de Bäbel Reetz (« Dada n’était pas une farce », p. 233-247) circonscrit bien l’essence de ce qui fut tenté et que l’on peut aussi essayer d’intégrer à une « cosmologie ». Le livre lui-même vise à la réalisation de la forme : les deux articles sur lesquels il se clôt reviennent, en complément à l’ouverture, sur « les décors de l’Aubette à Strasbourg » et « les ateliers et chantiers strasbourgeois » conçus et exécutés sous l’égide commune d’Arp et de Sophie Taeuber. In fine, une courte bibliographie des écrits arpiens (p. 290-291) donne la liste des publications et traductions en langue française. En somme, un ouvrage qui s’insère pleinement dans une des voies majeures, actuelles et futures, de la germanistique française : l’alliance de la littérature et des arts.

— J.-M. VALENTIN

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Tzara et Arp, dans sa villa de Meudon


« Arp surréaliste ou le ruban du Père Castel »,  Mélusine, n° 9, 1987, pp. 99-112.

Argument :

Une constellations d’études et de témoignages pour le centenaire de la naissance de l’artiste qui a écrit : « Jamais on ne fera trop de musique, trop de poésie, trop de peinture et de sculpture. Jamais on ne rêve trop. L’âme de la musique et celle de la poésie, de la peinture et de la sculpture se confondent, confluent comme les rêves. »

Table des matières :

[Télécharger le PDF d’Henri Béhar]

Lire ARP :

« À côté de son œuvre plastique universellement célèbre, l’œuvre poétique de Jean Arp (1887-1966) est considérable à tous égards, aussi bien, d’ailleurs, en allemand qu’en français, puisque Arp, né alsacien, a pratiqué avec une égale maîtrise les deux langues. Épars dans des revues, des catalogues, des publications devenues rares, tous les écrits en langue française de Jean Arp sont ici réunis, ainsi que les traductions qui ont été publiées de certains de ses poèmes et textes allemands. Rassemblés chronologiquement, poèmes, contes, préfaces, manifestes, souvenirs, interviews et de nombreux inédits, ces pièces d’un humour très personnel, d’une subtile naïveté, d’une passion contenue, sont souvent des documents d’histoire et éclairent sur près d’un demi-siècle la vie de l’artiste, les travaux de ses amis et certains aspects des mouvements – dadaïsme, surréalisme… – auxquels il a participé. »