MÉLUSINE

Oh mythe, fuyante proie

PUBLICATIONS DIVERSES

« Oh mythe, fuyante proie », [préface à] : Annette Tamuly, Le surréalisme et le mythe, New York, Peter Lang, 1995, pp. XI-XVII.

Étrange destin que celui des préfaces ! Celle-ci n’a jamais été signalée, pas même par la destinataire dont j’ai tenté de dégager l’originalité de son travail, après l’avoir dirigée (de loin) pour la soutenance de sa thèse de Doctorat d’État. Il faut dire que, enseignant à l’étranger, elle n’avait pas connaissance des règles ni des usages de ce genre de travail. L’important est qu’elle a obtenu le plus haut diplôme de l’université française, et qu’un éditeur international accepta de la publier dans une collection réputée. Comme on le verra à la lecture, cette préface dégage une méthode d’approche du concept de mythe, tout en mettant en valeur les choix et les découvertes de l’autrice. Mon titre, dois-je le préciser, est une variation personnelle à partir de celui qu’Odette de Mourgues avait donné à son essai sur La Fontaine et ses fables : O muse, fuyante proie..., Paris, J. Corti, 1962. Tamuly, Annette, Le surréalisme et le mythe, préf. de Henri Béhar, New York ; Washington ; Paris : P. Lang, 1995, XVII-285 p. ; 24 cm. Collection : American university studies. Series II, Romance languages and literature, ISSN 0740-9257 ; 208. Texte remanié de : Th. Etat : Lettres : Paris 3, 1991 Si je recopie ici la notice de la BnF, c’est parce qu’elle est la seule à mentionner ma contribution.

4e de couv. : L'objet de cette étude n'a pas été tant de répertorier les mythes auxquels se réfèrent les surréalistes que de saisir le mythe comme principe intégrant conférant au surréalisme son orientation essentielle. Le mythe est à la racine d'un surréalisme qui cherche à capter les désirs inconscients de l'individu et de la collectivité. Il est aussi ce vers quoi tend un surréalisme soucieux de participer à la libération de l'homme. D'une manière générale, on a cherché à suivre dans ce travail l'exercice d'une activité par laquelle le mythe est tantôt rejeté, tantôt réattisé et réinventé comme mythologie moderne. En deça du récit, les objets peuvent se faire les paradigmes du mythe et l'on voit chez Aragon ou Malcolm de Chazal, s'instaurer une véritable mythologie des lieux. L'oeuvre d'André Breton a servi de référence principale pour montrer que le surréalisme, en cherchant à réaliser la triade essentielle de l'amour, de la liberté et de la poésie, se définit lui-même comme un projet mythique.

Télécharger la préface PDF