MÉLUSINE

Préface à Jean-Francis Ekougoun

PUBLICATIONS DIVERSES

Préface à Jean-Francis Ekoungoun, Ahmadou Kourouma par son manuscrit de travail, Paris, Connaissances et savoirs, 2013, p. 9-13.

L’histoire de cette préface ne manque pas de poivre ! Il faut croire que je n’avais pas laissé un mauvais souvenir lors de mon enseignement à l’Université Nationale de Côte d’Ivoire, à Abidjan, puisque, au début des années 2000, le Directeur du département de Français, mon collègue Barthélémy Kotchy (1934-2019) m’adressa l’un de ses étudiants, Jean-Francis Ekoungoun, qui désirait préparer une thèse de 3e cycle sur un auteur français du XXe siècle. Il s’agissait de Colette, me semble-t-il. Toutefois, dès notre premier entretien, je me rendis compte qu’il était plus intéressé par les auteurs ivoiriens, en cherchant à étudier le passage du manuscrit à l’imprimé définitif. Puisqu’il devait séjourner à Paris, je lui suggérai de prendre contact avec Ahmadou Kourouma, le plus grand romancier de son pays, qui vivait alors la plupart du temps en France. Je l’avais bien connu en Côte d’Ivoire, et savais combien il était ouvert et accueillant. Après divers échecs, Francis Ekoungoun parvint à le rencontrer. Celui-ci proposa de lui confier une copie du manuscrit du Soleil des Indépendances, et donna la consigne nécessaire à sa secrétaire pour que le jeune chercheur puisse l’étudier, pièces en main. Car, si l’on avait connaissance de l’intervention d’un enseignant québécois pour faire en sorte que le manuscrit soit accepté par un éditeur local, on n’avait aucune idée de l’importance des manipulaqtions textuelles. C’était là un cadeau d’autant plus extraordinaire que l’auteur devait décéder peu après, le 11 décembre 2003, et que nul n’avait pu, auparavant, établir une édition critique de son œuvre fondatrice. Notre chercheur s’initia donc à la critique textuelle et aux études génétiques. Tant et si bien q’il vint à soutenir son travail le 5 décembre 2006. Voici le résumé de la thèse qu’il présenta à l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle, devant un jury présidé par D. H. Pageaux, e composé de A. Grésillon, P.-M. de Biasi, J. Derive, et moi-même. Cette thèse obtint la mention Très Honorable, avec les félicitations du jury à l’unanimité. Il fallait ensuite trouver un éditeur capable de s’intéresser à un tel travail. Pour le convaincre, F. Ekoungoun me demanda de l’aider en composant la préface qu’on lira ci-après.

Résumé de la thèse (par J.-F. Ekoungoun) :

Thème : Le manuscrit des Soleils des Indépendances : essai d’analyse socio-génétique

De quels Soleils des Indépendances parlons-nous ? De ce Texte dont l’esthétique si lointaine et décalée a soutenu le dispositif FLA, entendez : le "français langue d’Afrique" ou plutôt de ces pages consacrées à la période des Indépendances de l’Afrique noire francophone ? Quoi qu’il en soit, le lecteur du « prix de la francité » divulgué au Québec puis légitimé à Paris lit-il le même récit que celui du brouillon d’Ahmadou Kourouma élaboré dès 1963 ? L’enjeu principal de cette thèse est d’avoir pris le pari d’y répondre par la négative. Aussi, avons-nous été plus sensible à la traçabilité de l’œuvre fondamentale de Kourouma et moins à sa variante instituée en francophonie. Au confluent de la critique génétique, de l’histoire (et) du champ littéraire(s) francophone(s), notre approche socio-génétique du manuscrit des Soleils s’est voulue une restitution originale de la première dynamique scripturaire kouroumienne et un repositionnement de cette écriture sur sa véritable genèse historique. Dès lors qu’il n’y a pas eu de commune mesure entre le versant historique avec les exigences purement esthétiques qui ont assuré les principaux arrangements éditoriaux de ce récit, nous ne pouvons qu’accorder une légitimité somme toute relative à la fictionnalisation de l’histoire dérivée de ce produit littéraire francophone. Au demeurant, afin d’éclairer certains lieux communs de la critique kouroumienne fondés sur la langue, la fiction et l’histoire, il importait d’envisager ces rapports interdisciplinaires selon une perspective non téléologique. Qui plus est, cette approche manifeste pour ainsi dire l’urgence d’une publication posthume et intégrale du manuscrit des Soleils des Indépendances.
Mots-clés : Ahmadou Kourouma, Les soleils des Indépendances, manuscrit autographe, brouillon, édition, censure, autocensure, fragment inédit, édition critique, critique génétique, socio-génétique, francité, francophonie, histoire littéraire

Prière d’insérer : Ahmadou Kourouma par son manuscrit de travail JEAN-FRANCIS EKOUNGOUN 2003-2013. Il y a dix ans, déjà, Ahmadou Kourouma déposait sa plume pour aller au pays des chasses éternelles. Avant ce grand voyage, l’écrivain transmettait à l’auteur du présent ouvrage une copie du manuscrit de son premier roman : Les Soleils des indépendances. Quel est donc le chemin parcouru du manuscrit jusqu’à l’opus publié ? Par quel processus la conscience de l’écriture – production – se transforme-t-elle en conscience de l’écrit – produit – ? En confrontant la genèse du texte à celle de l’avant-texte, cette étude offre un regard inédit sur le fulgurant parcours d’un classique de la littérature francophone. La réflexion n’est ni doctrinale ni théorique, et même si l’auteur défend l’idée d’une approche « socio-génétique » des manuscrits africains, son investigation se révèle pratique et originale. Jean-Francis Ekoungoun signe un décryptage littéraire d’une valeur inestimable, qui sonde notamment les rapports éditoriaux ambigus que Paris continue à entretenir avec ses anciennes colonies. Jean-Francis Ekoungoun est titulaire d’un Doctorat de littérature et civilisation françaises de l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle. Il enseigne la littérature comparée et la critique génétique à l’université de Bouaké en Côte d’Ivoire. Chercheur à l’Institut des textes et manuscrits modernes (Item/Cnrs), il a participé à la fondation de l’équipe « Sauvegarde et valorisation du Manuscrit francophone » et du collectif « Littératures Sud ». Son domaine de recherche est l’étude des manuscrits des écrivains africains, la relation critique entre genèse des textes et histoire.

JEAN-FRANCIS EKOUNGOUN Ahmadou Kourouma par son manuscrit de travail Enquête au coeur de la genèse d’un classique Préface de Henri Béhar Connaissances et Savoirs Lettres et Langues Littérature CS Éditeur : Connaissances & savoirs, 338 pages

Préface

Un jeune Ivoirien présente une étude sur le manuscrit d’un écrivain Ivoirien célèbre : jusqu’ici, rien d’étonnant, même quand l’auteur en question est sans doute le plus important de l’Afrique francophone. Pourtant, à bien y réfléchir, tout est surprenant. Au moment où Jean-Francis Ekoungoun entreprit sa thèse (et je crois bien que c’est encore vrai aujourd’hui pour les autres auteurs du même domaine), rien de la proposition initiale n’allait de soi. Il n’est guère d’usage qu’un auteur vivant mette son manuscrit à la disposition des chercheurs, débutants qui plus est. À moins d’un legs explicite ou d’une disposition particulière, comme, par exemple, le dépôt de ses propres archives à l’IMEC (Institut Mémoire de l’édition contemporaine) en France, il n’y a pas d’institution publique ou privée dédiée à la conservation des manuscrits africains. Enfin, à ma connaissance, il n’existait pas d’études génétiques sur la littérature africaine d’expression française, et il s’en est fallu de peu que nous ne passions à côté de cette grande première. Parce qu’il se souvenait que j’avais autrefois, à l’université nationale de Côte d’Ivoire, il y a des lustres, donné quelques cours sur la génétique des textes et animé un séminaire entre enseignants sur la réécriture, Barthélémy Kotchy m’a demandé de partager avec lui la direction des recherches de l’un de ses plus brillants disciples. Or, celui-ci, venant en France, pensait s’attaquer à l’étude génétique d’un texte récent, de Mrguerite Duras je crois bien. Il était loin de songer au héraut le plus manifeste de sa propre littérature nationale. Je n’ai jamais pensé, pour ma part, qu’il fallait partager la nationalité d’un écrivain donné pour mener des études pertinentes à son sujet. J’ai même bataillé pour que la jeunesse ivoirienne s’empare de l’œuvre de Proust et qu’elle en fasse un auteur de prédilection. Mais il me semblait, justement à propos des Soleils des indépendances, qu’il convenait de baliser le terrain, si je puis dire, et de profiter de la présence de son auteur parmi nous pour l’interroger sur sa manière d’écrire et, s’il était possible, d’examiner l’un de ses manuscrits afin de jeter les fondations, justement, d’une étude génétique appliquée aux textes africains. Chose rare dans la jeunesse, M. Ekoungoun a su m’écouter et, surtout, entrevoir tout le parti qu’il pouvait tirer d’une thèse qui porterait sur les origines inaperçues de l’œuvre d’Ahmadou Kourouma et sur ses transformations. Que risquait-il à s’adresser à son grand ainé ? au pire, une fin de non-recevoir, et un léger retard dans l’avancement de ses recherches. Au mieux, une invitation à le rencontrer, à prendre connaissance d’un ou plusieurs manuscrits. Il entreprit la démarche. Le résultat fut au-delà de ses espérances. Il a raconté en détail dans sa thèse comment les choses se sont passées et comment, par malchance, Kourouma disparut au moment même où tous deux devaient s’entretenir de la fabrique du texte. Les curieux peuvent s’y reporter. L’essentiel, qu’il convient de souligner tant la chose est rare, est que l’illustre écrivain confia à son jeune frère, comme il disait, la photocopie de son premier roman. Il ne fait pas de doute, à mes yeux, que, tout comme Victor Hugo léguant l’ensemble de ses manuscrits à la Bibliothèque nationale, ou Aragon transmettant ses papiers au CNRS, Kourouma avait entrevu le rôle capital que ses propres manuscrits devaient jouer pour l’étude de son œuvre. C’est aussi la raison qui conduisit ses ayants-droit à les déposer, le moment venu, à l’IMEC. Si j’insiste sur un tel geste, s’accompagnant d’une grande confiance en la jeunesse, c’est qu’en règle générale les écrivains n’aiment pas trop que l’on regarde par dessus leur épaule au moment où ils recherchent une adéquation parfaite entre leur pensée et leur écriture. « La pensée se fait dans la bouche », affirmait Tristan Tzara, qui étendit cet aphorisme à la peinture et à la main. Aussi exacte soit-elle, la formule ne trouve pas son mode d’application immédiat, surtout dans le cadre d’un genre prédéfini tel que le roman. D’où les plans, les multiples avant- textes précédant la remise d’un manuscrit à un éditeur, puis les corrections, voire les transformations que celui-ci peut suggérer. L’expérience montre que, sauf intervention externe, les auteurs ont une conscience suffisante de l’intérêt intrinsèque que représente leur travail avant l’édition pour en conserver pieusement les traces. Qu’en font-ils ? Pour des raisons économiques faciles à comprendre, l’usage s’est répandu, depuis le XIXe siècle, de faire commerce des manuscrits. Ce sont, en majorité, des copies manuscrites auxquelles l’auteur impécunieux se livre pour flatter les goûts de tel ou tel mécène. Quelle que soit leur cote, d’autant plus élevée que les marchands prévoient une préemption par l’État, elles sont d’un intérêt tendant vers zéro pour les chercheurs. Pour eux, ce qui prévaut, ce sont les notes de travail, les brouillons, les mises au net plus ou moins transformées qui constituent le matériau sur lequel ils entendent se pencher, trop heureux quand leur est fournie la possibilité de parcourir toutes les étapes, toutes les transformations qui mènent de l’idée première, de l’illumination initiale, au BAT (Bon à tirer) porté par l’auteur sur les dernières épreuves. Jean-Francis Ekoungoun a donc eu la chance insigne de recevoir de l’auteur lui-même le manuscrit intégral des Soleils des indépendances. À quelle étape du processus créateur se trouve-t-il ? Bien évidemment, le chercheur, doté d’une insatiable curiosité, souhaiterait avoir aussi les brouillons, les notes, les petits carnets à spirale sur lesquels Kourouma notait ses projets, ses pensées. Quant au lecteur, tout aussi curieux, il attend avec impatience une édition critique du roman, vraisemblablement établie par toute une équipe de chercheurs, qui ne saurait tarder. Pour l’heure, il fera son miel des analyses ici développées à partir du manuscrit. Qu’il ne soit pas rebuté par la terminologie de l’analyse génétique. Autrefois, pour transcrire les différentes modifications du texte apparaissant sur un manuscrit, nos maîtres, nos amis, raffinaient sur les règles de transcription, précisant si tel mot rayé était remplacé par un mot figurant sur la même ligne, au-dessous ou au-dessous, au crayon ou à l’encre, etc. Tout ceci porte sens, incontestablement. Mais la révolution éditoriale introduite par le traitement de texte nous permet de figurer explicitement le mot rayé (rayure simple ou double), l’italique, le gras, et la position par rapport à la ligne, la marge, etc. Souvent, il est plus facile de reproduire la page en fac-similé, parallèlement à son décryptage. De sorte qu’on peut se contenter désormais d’un transcription simplifiée, telle que M. Ekoungoun la pratique. De même, habitué de longue date à scruter les manuscrits des poètes, j’en suis venu à l’idée que toutes les transformations des avant-textes se résument à trois opérations logiques : adjonction, suppression, transformation. Stupeur ! le manuscrit des Soleils des indépendances est bien plus long que le texte finalement publié. On savait, tant par Georges-André Vachon que par Kourouma lui-même, que le manuscrit avait été retravaillé en vue de son édition à Montréal, l’éditeur québécois s’enthousiasmant pour l’ouvrage, tout en souhaitant quelques corrections, pour satisfaire au goût du public postulé. Mais on ne pensait pas les suppressions si nombreuses. Un quart du manuscrit, ce n’est pas peu ! Ahmadou Kourouma s’est prêté de bonne grâce à ces amputations, non sans en réserver la matière, qu’il réutilisera dans En attendant le vote des bêtes sauvages. Comme quoi la bonne littérature est à l’instar de la haute cuisine, l’art d’utiliser les restes ! On verra donc, par le détail, comment certains personnages ont été éliminés, comment certains passages ont été adaptés. Ce qui est remarquable, c’est que l’intervention de G.-A. Vachon n’est jamais perceptible. Aussi n’était-il que le conseiller discret, le lecteur et non un romancier soucieux d’imposer ses propres recettes. Certes, des raisons sociologiques et surtout politiques ont prévalu, en raison du contexte historique évoqué par M. Ekoungoun, et notamment les faux complots de 1963 montés par Houphouet-Boigny. Il ne faudrait pas les surévaluer au détriment du sentiment critique. Quasi contemporain de l’auteur qu’il venait de découvrir, bon connaisseur de l’esthétique littéraire moderne, Vachon avait, au moins intuitivement, le sens des attentes du public, dans le sens le plus général du terme. En l’occurrence, l’espace francophone. C’est bien lui qui a poussé l’auteur de ce qui se voulait « récit », et même, plus précisément, témoignage, à élaguer tout ce qui relevait du reportage pour se concentrer sur ce qui est devenu « roman », et quel ! Ce qui, au demeurant, n’exclut pas la valeur dénonciatrice de l’œuvre, mais la porte à un niveau universel. En s’appuyant sur le manuscrit, en se référant au contexte historique, M. Ekoungoun redonne au texte toute son épaisseur factuelle. Il établit le terreau sur lequel le récit romanesque prend racine, en précisant les événements vécus dans sa chair par l’auteur comme par son héros. Il n’est pas indifférent que ce soit Kourouma, le diseur de vérité, qui ait ouvert la piste lui-même à son petit frère, associant ainsi, très concrètement, la recherche à la création. À partir de quoi tous les espoirs sont permis. Grâce à M. Ekoungoun, nous savons que Kourouma conservait les dossiers préparatoires de la plupart de ses œuvres. Outre les perspectives sociogénétiques explorées ici-même, on peut rêver à d’autres études qui nous révéleraient comment l’auteur à forgé sa langue, au jour le jour et pas à pas, ce qui devait le mener à cette reviviscence de la langue française dont nous lui sommes tous reconnaissants.

Henri BÉHAR Professeur émérite à la Sorbonne

Ce même texte a été repris dans: Henri Béhar, Histoire des faits littéraires, Classiques Garnier, 2023, p. 131 sq.

Voir : Genesis, L’avant-texte des Soleils des indépendances, par Patrick Corcoran et Jean-Francis Ekoungoun: https://ia801403.us.archive.org/17/items/sleiindp/sleiindp.pdf

Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma
- Une longue genèse - CNRS Editions

Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma est l’un des romans les plus marquants de la littérature africaine d’expression française du XXe siècle. Célébré par la critique dès sa publication, le roman a connu un immense succès qui ne s’est jamais démenti, en raison des qualités formelles de son écriture et de la puissance du récit. Mais c’est aussi une œuvre qui fait débat, en raison de la dimension politique de son propos : le récit dresse un réquisitoire sans concession de la société et de la gouvernance ivoiriennes dans la période de la post-indépendance. Kourouma n’est pas un simple chroniqueur. Ses ambitions dépassent le cadre conjoncturel dans lequel on a pu vouloir l’enfermer. Optant pour un style résolument hybride et une parole affranchie de toute langue de bois, il mise sur une nouvelle esthétique romanesque qui rend solidaires culture et langue, et qui multiplie les innovations au risque de bousculer la tradition écrite française. Ses audaces, tant linguistiques que politiques, enchantent beaucoup de lecteurs mais en dérangent aussi beaucoup d’autres. Voilà pourquoi, en dépit de ses allures de chef-d’œuvre, le texte a connu de si graves difficultés avant de pouvoir paraître. Refusé par les éditeurs français, publié initialement au Canada mais moyennant des révisions imposées à l’auteur, Les Soleils des indépendances est une œuvre qui méritait plus que tout autre d’être relue à la lumière de son parcours génétique. C’est ce que nous proposent les contributions rassemblées dans ce volume : plonger dans l’histoire du texte à la fois pour comprendre la genèse conflictuelle de l’œuvre, la nouvelle poétique romanesque qu’elle invente et la difficile émergence d’un créateur qui compte désormais parmi les grands écrivains contemporains.

Prolongements :

Ahmadou Kourouma : mémoire vivante de la géopolitique en Afrique - Introduction - Presses Universitaires de Bordeaux (openedition.org)

CORCORAN (Patrick), DELAS (Daniel), EKOUNGOUN (Jean-Francis), dir., Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma : une longue genèse. Paris : CNRS Éditions, coll. Planète libre essais, 2017, 260 p. – ISBN 978-2-271-11758-8

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