« De la Place Blanche à la Ville Blanche » (avec Jelena Novaković et Branko Aleksić), Mélusine, n° XXX, 2010, p. 9-15.

Table des matières :

Mon premier stage d’enseignement eut lieu durant l’été 1962 en Yougoslavie. Ce fut l’occasion de fréquenter des enseignants de toutes les républiques composant alors ce pays, et de m’intéresser à leurs littératures. D’autre part, l’éditeur de la revue Mélusine, que nous appelions familièrement Dimitri, était un serbe, ce qui me semblait une raison évidente de lui proposer un volume consacré aux écrivains et artistes de son pays. Je savais sa critique globale du surréalisme et pensais qu’un tel ouvrage modifierait son opinion. Il le publia sans aucune réserve, mais cela ne le fit pas changer d’avis pour autant !

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Appel préalable sur Fabula :https://www.fabula.org/actualites/24593/le-surrealisme-serbe.html

Publié le 29 juin 2008 par Matthieu Vernet (Source : Henri Béhar)

Après la publication cet hiver de Mélusine XXVIII, Le Surréalisme en héritage, Les avant-gardes après 1945 ; le volume XXIX sur L’architecture surréaliste (à paraître en février 2009) étant en voie de bouclage, permettez-moi de lancer ici un appel à contribution pour la trentième livraison de la revue Mélusine, le dossier sur le surréalisme en Serbie devant paraître au début de 2010, sous la direction conjointe de Jelena Novaković et de moi-même.
Le surréalisme serbe se développe en même temps que le surréalisme français. C’est un mouvement autonome et non une des branches du surréalisme parisien, mais ses représentants (Marko Ristić, Dusan Matić, Aleksandar Vuco, Djordje Kostić, Vane Zivadinovic Bor, Milan Dedinac, Oskar Davico, Koca Popović) entretiennent des relations étroites avec les surréalistes de Paris (Breton, Aragon, Péret, Éluard, Crevel, Thirion) au cours d’une dizaine d’années. Il s’agit d’une coopération qui se déroule dans les deux sens. Ils signent des déclarations collectives, ils participent ensemble à différentes manifestations, ils échangeant des lettres et des textes pour les publier dans leurs revues respectives. Cette coopération ne repose pas seulement sur les contacts personnels, mais aussi sur les tendances communes des deux groupes, pénétrés du même esprit d’insoumission et de révolte, tendances qui se manifestent par les thèmes qu’ils traitent dans leurs textes théoriques et poétiques (position de l’homme dans le monde contemporain, rapport entre l’imaginaire et le réel, réhabilitation de l’irrationnel ; apologie du désir, de la folie, du rêve,  de l’écriture automatique, de l’amour, de la mort, de l’humour, de l’action révolutionnaire ; rapport envers la création romanesque, le symbolisme de la nuit, etc.) et par certains concepts communs qu’ils emploient dans l’élaboration de leur programme (“surréalité”, “merveilleux”, “hasard objectif”). Ces thèmes et ces concepts sont la base d’une unité typologique des deux mouvements qui évoluent de l’expérimentation avec l’irrationnel vers l’action sociale.
À la fois autonome en tant que mouvement et lié au surréalisme parisien par une coopération intense, le surréalisme serbe a enrichi la production surréaliste par un certain nombre de contributions originales qui méritent d’être connues en France aussi. De cela pourrait rendre compte un numéro de la revue Mélusine qui serait consacré au surréalisme serbe et qui serait organisé autour les axes suivants:
1. Historique des relations surréalistes franco-serbes ;
2. Concepts et thèmes communs (avec leurs modulations spécifiques) ;
3. Contributions des surréalistes de Belgrade au surréalisme parisien, et réciproquement ;
4. Choix de textes des surréalistes serbes (traduits en français). 

Compléments :

Hanifa Kapidzic-Osmanagic : Le surréalisme serbe et ses rapports avec le surréalisme français. Presses universitaires de Dijon, 1968, 281 p.

voir : Le surréalisme serbe, l’imaginaire de la nuit, de … – Mélusine

 http://nadrealizam.rs/fr/surrealisme/surrealisme-le-developpement-du-surrealisme-en-serbie

https://serbica.u-bordeaux-montaigne.fr/index.php/archives?view=article&id=543:serge-fauchereau-le-surrealisme-serbe-1985&catid=158

Le surréalisme en Yougosdlavie : https://melusine-surrealisme.fr/site/Surr-ts-pays/yougoslavie.htm

NASA STVARNOST – Revue. Surréalisme serbe – Serbian surrealism.

Belgrade, 1936-39. Edité par Aleksandar Vuco. 7 volumes au format 153X227mm brochés. Nos. 3 à 13/14 et 17/18. Très rare revue éditée par le surréaliste serbe A. Vuco. Textes de Marko Ristić, Dusan Matić, A. Vuco, Aragon, Oscar Davico, Federico Garcia Lorca, Milan Dedinac, Paul Eluard, et al. Illustrations de Adolf Hoffmeister, Pablo Picasso, Franz Masereel, Le Corbusier, Karel Capek, et al. Bon état. Voir photos. (Nadrealizam, avant garde periodical, Surréalisme, Surrealismo, Surrealism).

Prolongements :

Jelena Novaković, Le Surréalisme de Belgrade, Paris, éd. Non Lieu, 2023.

Le surréalisme de Belgrade s’épanouit entre 1922 et 1932. Il se développe en même temps que le surréalisme français, mais, en tant que mouvement organisé, il se forme un peu plus tard que celui de Paris et sa durée est plus courte.
La constitution du mouvement est précédée d’une période pré-surréaliste, qui commence en 1922 par la publication de la revue Putevi [Chemins], à laquelle s’ajoute bientôt la revue Svedočanstva [Témoignages], et elle dure jusqu’à la parution de l’almanach bilingue  Nemoguće-L’impossible (1930) . Il est à noter que la période 1927-1930 est marquée par la parution de quelques publications surréalistes capitales de Milan Dedinac, de Marko Ristić, ou d’Aleksandar Vučo.
En tant que mouvement organisé le surréalisme de Belgrade commence en 1930, au début de la période d’absolutisme en Serbie, qui va durer jusqu’à la Seconde Guerre mondiale (Dictature du 6 janvier 1929 et Constitution octroyée du 3 septembre 1931) et où l’esprit surréaliste d’opposition et de révolte prend un caractère social et politique, en accord avec l’esprit révolutionnaire du surréalisme français.
Quand on parle du surréalisme de Belgrade, trois questions se posent : sur quel terrain intellectuel, politique et littéraire ce mouvement s’est-il greffé en Serbie ? Comment a-t-il enrichi la production surréaliste ? Comment ses fleurons ont-ils été occultés, pour reparaître, d’une manière différente, plus discrète, après la Seconde Guerre mondiale, au cours des années 1950