« Débris, collage et invention poétique », Europe, n° 566, juin 1976, pp. 102-114.

Sommaire :

Textes de Cendrars, Soupault, C. Leroy, C. Dobzynski, M. Décaudin, Gustave Le Rouge, Henri Barbusse, Henri Béhar, inédits de Cendrars…

Nouvelle édition 1995

Quatrième de couverture :

Cendrars a passé longtemps pour un écrivain à découvrir. Ce n’est pas qu’on l’ignorait, cet inconnu célèbre, mais on le connaissait plus de nom que de plume. Malraux, qui le tenait pour un des plus grands poètes du siècle, le jugeait « distraitement reconnu ». Dans la mémoire collective, sa présence était aussi turbulente qu’émiettée. Il faisait sa croisière, ici ou là, dans les parages d’Apollinaire ou auprès des peintres de l’École de Paris (Delaunay, Léger, Chagall…), dont il s’était fait le poète dès son installation en France, en 1912. On le rencontrait encore sous le signe de la modernité, mais d’une modernité très début de siècle, plus portée, semblait-il, à l’exaltation des machines et de la vitesse, des trains et des paquebots, qu’à l’expérimentation formelle. Il fournissait, enfin, l’archétype des écrivains-voyageurs : le bourlingueur, c’était lui. Énorme et truculent, fort en gueule et en coups d’éclat, porté à l’épate, tirant à lui la couverture de ses livres, le personnage de Cendrars jetait trop d’ombre sur son écriture… Le présent numéro d’Europe, publié pour la première fois en 1976, fut le premier acte collectif de la critique cendrarsienne moderne. Parce qu’il frayait maints passages au-delà des images reçues, il était aussi, à sa façon, un manifeste. Sous la figure du bourlingueur, il fallait révéler l’alchimiste des mots. Après la parade du baroudeur, le temps était venu de se porter « au cœur du texte ». Depuis longtemps épuisé, recherché par de nombreux amateurs de Cendrars, ce numéro historique méritait assurément d’être réédité.

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Texte repris dans : Henri Béhar, Littéruptures, Lausanne, L’Age d’Homme, 1988, p. 169-180.

Voir la version numérique (Attention : livre en entier fichier lourd et long à charger!) : https://melusine-surrealisme.fr/henribehar/wp/wp-content/uploads/2014/12/Litt%C3 %A9ruptures_ADH.pdf

Prolongements : l’exposition

DÉBRIS – COLLAGES : RÉCUPÉRER, ASSEMBLER ET RECONSTRUIRE
LAM, VILLENEUVE D’ASCQ – 21 Juin 2018 16 Sept. 2018

Présentée dans le cadre des 50 ans de la MEL (Métropole Européenne de Lille), l’exposition propose de redécouvrir les collections du musée de manière inédite et transversale, à travers l’art moderne, l’art contemporain et l’art brut. À travers son parcours, l’exposition présentera la pratique du collage, très répandue au XXᵉ siècle, tout en la mêlant à celle de la récupération, du démontage, de la déconstruction voire de la destruction. Les visiteurs seront invités à découvrir la pratique du bricolage en art, qui fut une des réponses aux grands bouleversements du siècle dernier.

A cette occasion, le LaM présentera des nouvelles acquisitions ainsi que des œuvres très peu, voire jamais exposées, telles que les affiches lacérées ou déchirées de Jacques Villeglé et de Mimmo Rotella ou encore les décollages de François Dufrêne.