MÉLUSINE

LA REVUE MÉLUSINE

Les livraisons de Mélusine au cours de ses trente-sept années d’existence

1er janvier 2022

Index des collaborateurs et sommaire des revues Mélusine du n°1 au n°37

Depuis sa première livraison, en 1980, Mélusine s’est donné pour seul et unique objectif l’analyse du mouvement surréaliste.
Une telle ambition ne peut se borner à la simple observation des groupes réunis autour d’André Breton, elle se doit de dégager tous les prolongements liés à leur activité. C’est là une garantie pour percevoir l’ampleur réelle du surréalisme, pour comprendre qu’il constitue un courant autrement plus fécond qu’un simple dilettantisme littéraire.

A partir de 2019, la revue Mélusine devient exclusivement numérique (et bilingue !). Accéder à la revue Mélusine numérique.

Mélusine veille à multiplier ses approches.

À partir de l’université Paris III, la revue fait bien sûr appel à des spécialistes de la France entière, mais elle réserve une place notable à des collaborateurs venant de tous les centres de recherches sur le surréalisme. Elle réunit ainsi un nombre important de collaborateurs, chercheurs européens (France, Belgique, Portugal, Espagne, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas, Roumanie…), américains (Canada, États-Unis), japonais…
Ce caractère international est sensible également dans la volonté d’analyser les répercussions du surréalisme partout où elles sont observables, tant en Suède qu’en Égypte, tant en Yougoslavie qu’au Pérou…
La même diversité se manifeste évidemment dans les sujets abordés par les études publiées. Les livraisons de Mélusine sont attentives à toutes les formes prises par les pratiques surréalistes (littérature, arts plastiques, photographie, revues…), à l’écho que le surréalisme reçut parmi d’autres groupes d’avant-garde, dans la presse française ou plus généralement dans la société française ; bien sûr, les grands phares du surréalisme ne sont pas non plus négligés.

L’activité de Mélusine reste associée à un esprit de curiosité.

L’étude d’une question fondamentale pour l’approche du mouvement surréaliste s’ouvre ensuite sur les rubriques Variétés ou Documents, où sont proposés des textes ou des documents inédits, des informations sur les recherches en cours, des réflexions à propos de publications récentes ou d’aspects négligés du surréalisme.
Par ailleurs, quatre des livraisons de Mélusine ont été consacrées à des actes de colloques.

Mélusine, c’est enfin la « Bibliothèque Mélusine ».

Cette collection, où sont publiés des thèses et des travaux importants, constitue un prolongement naturel du travail de prospection que représentent les livraisons annuelles de Mélusine.

La revue Mélusine est disponible sur commande dans toutes les bonnes librairies et sur le site des éditions l’Age d’homme

N° 1 – ÉMISSION-RÉCEPTION, 1980, 334 p.

Ce premier volume indique les zones multiples ouvertes à la réflexion portant sur l’élaboration du discours surréaliste et, à l’autre extrémité de la chaîne communicative, sur ce qui nous parvient et la manière dont nous le percevons.

N° 2 – OCCULTE-OCCULTATION, 1981, 316 p.

« Je demande l’occultation profonde, véritable, du surréalisme ». En écho à cette injonction d’André Breton, et en jouant sur tous les sens du mot, Mélusine explore ce territoire de l’imaginaire dont les contours tracent une ligne de faille dans le mouvement surréaliste.

N° 3 – MARGES NON-FRONTIÈRES, 1982, 302 p.

Cernant la configuration de groupes surréalistes à l’étranger, précisant la facture de voisins, marginaux ou dissidents, hors de tout souci d’exhaustivité, de tout palmarès, de toute polémique, on entend contribuer dans ce numéro à la détermination des invariants du surréalisme.

N° 4 – LE LIVRE SURRÉALISTE, Actes du colloque en Sorbonne (juin 1981), 1983, 382 p., ill.

Y a-t-il un livre surréaliste ou seulement un conglomérat de livres produits par des surréalistes que, par métonymie, on nomme livres surréalistes (au pluriel) ? En d’autres termes, existe-t-il des critères permettant de dire d’emblée ceci est, ceci n’est pas (un livre) surréaliste ? C’est à quoi les études rassemblées dans cette livraison apportent réponse.

N° 5 – POLITIQUE-POLÉMIQUE, 1984, 370 p.

Il n’y a que deux genres : le poème et le pamphlet » disait Tristan Tzara. Le politique et le littéraire sont examinés en tant que discours, dès lors que tous deux se situent dans une stratégie d’écriture où le texte sert à défendre des idées, des propositions, à un moment donné.

N° 6 – RAYMOND ROUSSEL EN GLOIRE, Actes du colloque de Nice (juin 1983), 1984, 350 p., ill.

Fascination, tel est le mot caractérisant la lecture de l’œuvre du « plus grand magnétiseur des temps modernes » selon André Breton. Les contributions réunies cherchent à approfondir les raisons d’une telle émotion, soulignant les caractères d’un texte qui engendra simultanément les deux grandes tendances du roman de notre temps

N° 7 – L’ÂGE D’OR - L’ÂGE D’HOMME, 1985, 332 p.

L’âge d’or renvoie aux origines mythiques de l’humanité en même temps qu’à l’époque privilégiée de l’enfance pour l’individu. Comment le Surréalisme a-t-il pris en charge ce thème, en le remodelant, non pas dans un futur hypothétique, mais dans un présent constamment menacé, nommé l’âge d’homme

N° 8 – L’ÂGE INGRAT, 1986, 266 p.

Prolongeant le volume précédent, l’accent se porte non plus sur la dimension mythique et utopique du surréalisme, mais sur son aspect éthique et politique. Un second volet jette un coup de projecteur sur l’année 1936, occasion stratégique pour les surréalistes de mesurer l’efficace de leur rêve d’âge d’homme à l’aune de la vie pratique.

N° 9 – ARP POÈTE PLASTICIEN, Actes du colloque de Strasbourg (septembre 1986), 1987, 300 p., ill.

Une constellations d’études et de témoignages pour le centenaire de la naissance de l’artiste qui a écrit : « Jamais on ne fera trop de musique, trop de poésie, trop de peinture et de sculpture. Jamais on ne rêve trop. L’âme de la musique et celle de la poésie, de la peinture et de la sculpture se confondent, confluent comme les rêves. »

N° 10 – AMOUR - HUMOUR, 1988, 286 p.

Deux concepts-clés du surréalisme. Ils ont présidé à sa naissance. Constamment, il les interroge, particulièrement au moment où l’homme se sent le plus menacé individuellement et collectivement. Deux moyens d’accès à la surréalité. Que serait la vie, la vraie vie, sans amour et sans humour ? Au même titre que la poésie, l’amour-humour éclaire l’avenir.

N° 11 – HISTOIRE - HISTORIOGRAPHIE, 1990, 314 p.

L’originalité des œuvres tenues pour des interrogation sur les formes et les figures spécifiques prises, dans le surréalisme, chez les surréalistes, par les relations entre texte et image, entre lisible et visible ; il se penche sur la place que ce couple lisible-visible tient dans le projet surréaliste, indissolublement esthétique et éthique, et sur la validité de ces « données fondamentales ».

N° 12 – LISIBLE - VISIBLE

Ce numéro est une interrogation sur les formes et les figures spécifiques prises, dans le surréalisme, chez les surréalistes, par les relations entre texte et image, entre lisible et visible ; il se penche sur la place que ce couple lisible-visible tient dans le projet surréaliste, indissolublement esthétique et éthique, et sur la validité de ces « données fondamentales ».

N° 13 – LE SURRÉALISTE ET SON Ψ, 1992, 330 p.

Une particularité du surréalisme, au cœur des avant-gardes, tient au rapport qu’il établit entre la psychanalyse et la « poésie » à laquelle il assigne une finalité cognitive, celle de l’exploration du moi et de sa relation au monde. Les surréalistes abordent cependant le champ du psy moins en doctrinaires qu’en créateurs, choisissant, transformant certains concepts selon leur propre quête.

N° 14 – L’EUROPE SURRÉALISTE, Contributions au colloque de Strasbourg (sept. 1992), 1994, 342 p., ill.

Tout comme il refusait de n’être qu’un mouvement littéraire et/ou artistique parmi d’autres, le surréalisme a gommé les frontières géographiques, politiques et culturelles pour se manifester à travers l’Europe entière (à l’exception significative de la Russie soviétique). La prise en compte, la mise en acte des valeurs (ou contre-valeurs) promues ou revivifiées par le surréalisme, selon, il est vrai parfois, des modalités propres à tel ou tel pays, amène à dégager les contours d’une Europe surréaliste, qui peut-être existe encore aujourd’hui.

N° 15 – OMBRE PORTÉE, LE SURRÉALISME EN HONGRIE, 1995, 362 p., ill.

Pour sa quinzième apparition, Mélusine entend explorer les traces du surréalisme en Hongrie, en donnant la parole à de nombreux chercheurs étrangers. Ce n’est pas à dire que le surréalisme puisse s’annexer une nouvelle province, par où il n’a fait que transiter. Mais la figure charismatique de Lajos Kassak a fait de Budapest, dès avant la naissance du surréalisme, l’une des plaques tournantes des avant-gardes européennes. André Breton ne s’y est pas rendu ; les Hongrois n’ont pas formé de groupe surréaliste structuré. Il n’empêche que le surréalisme a exercé, dans ses multiples aspects, une influence primordiale, stimulant une production théorique, artistique et littéraire de premier plan.
Évitant le double danger d’un purisme excessif (qui tendrait à prouver qu’il n’y a jamais eu de surréalisme en Hongrie sous prétexte que le terme n’était pas employé) et d’un très large œcuménisme, ramenant toutes les explorations d’avant-garde à cet unique mouvement, ce volume apporte un regard nouveau, débarrassé du voile stalinien, et fait surgir des œuvres et des textes longtemps occultés, contriuant ainsi à une véritable « intelligence de l’Europe ».

N° 16 – CULTURES - CONTRE-CULTURES, 1996, 432 p. ill.

Le dossier central de ce volume aborde les rapports du surréalisme avec la pensée dite « primitive », la culture populaire, la tradition ésotérique, le chamanisme, la culture classique. On y verra comment, se dressant contre les forces contraignantes du passé, il est parvenu à tracer les lignes essentielles d’une contre-culture, à l’œuvre dans le présent.
Par ailleurs, la section « Variété » accueille les études en cours et la présentation de travaux récents sur Yves Bonnefoy, Léonora Carrington, Georges Henein, René Char, Georges Ribemont-Dessaignes, Fernando Arrabal, Benjamin Péret, la méthodologie des recherches informatisées, etc.
Enfin viennent les « Réflexions critiques » sur des ouvrages récemment publiés, une documentation (répertoire des thèses inscrites et soutenues) et une bibliographie.

N° 17 – CHASSÉ-CROISÉ TZARA-BRETON, Contributions au colloque de Paris (mai 1996), 1997, 347 p.

À l’occasion du centenaire de la naissance de ces deux poètes, fondateurs des deux mouvements littéraires, artistiques et moraux les plus importants du XX siècle, les intervenants se sont interrogés sur leurs parcours croisés. Ils ont tenté de justifier l’intitulé du colloque sur tous les plans : poétique, esthétique, politique, biographique… Enfin, ils ont montré comment leurs divergences et leurs convergences, loin d’être occasionnelles ou passionnelles, ont, encore aujourd’hui, un retentissement sur les théories de la modernité et de ce qui s’en suit. Les principaux experts, français ou étrangers, du domaine ou des auteurs envisagés, ont donc confronté leurs méthodes et leurs expériences (psychocritique, poétique du rythme, histoire des idées et des intellectuels, analyse de l’imaginaire, esthéticiens et historiens d’art etc.) sur des œuvres complètes désormais accessibles et, davantage, sur des trajectoires exemplaires.

N° 18 – Maxime Alexandre, un surréaliste sans feu ni lieu. Études réunies par Aimée Bleikasten avec le concours d’Henri Béhar. 1998, 336 p.

» Sans feu ni lieu « , c’est ainsi que se définit lui-même Maxime Alexandre dans ses Mémoires d’un surréaliste. Pour cet éternel vagabond, le surréalisme ne fut qu’une étape dont ce volume s’attache à montrer l’importance pour son œuvre. Après quoi sont successivement abordés la longue amitié, riche en péripéties, qui lia Alexandre et Aragon, le bilinguisme difficile du poète alsacien, sa quête de Dieu entre judaïsme et catholicisme, enfin sa relation avec son ami Jean Arp.

N° 19 – Mexique, miroir magnétique. Études réunies par Henri Béhar. 1999, 400 p.

Le Mexique fut un « miroir magnétique du surréalisme », affirmait Octavio Paz. Entre le premier contact d’Antonin Artaud avec la terre mexicaine en 1936, bientôt suivi d’un séjour d’André Breton, et le retour à Paris de Benjamin Péret en 1948, les surréalistes européens ont trouvé au Mexique non seulement une terre d’exil, de rencontres, de mythes et de révolutions, mais aussi un espace privilégié favorisant à la fois des expériences individuelles et l’aventure collective.
De Cesar Moro, le Péruvien artisan de la grande exposition de Mexico, aux grandes figures de la vie culturelle mexicaine Diego Rivera et Frida Kahlo, de Remedios Varo à Wolfgang Paalen, de Luis Buñuel à Octavio Paz, de déclarations en prises de position, de voyages en études, de revues en expositions, toute l’activité du surréalisme concourt à faire du Mexique une matière vivante et une étape singulière dans la construction de son imaginaire.
Cependant, bien des œuvres conçues au Mexique n’auraient pas été différentes, semble-t-il, si leurs auteurs avaient vécu ailleurs. Les mythes originaux du Mexique apparaissent plus clairement dans les arts plastiques que dans les textes surréalistes. Et, si de nombreux artistes mexicains se sont déclarés surréalistes, l’appartenance de leurs créations au mouvement se trouve souvent contestée. L’influence qu’a réellement exercée le Mexique sur la création surréaliste, autant que l’emprise du surréalisme sur les créateurs mexicains demandent à être mieux cernés. Une bonne raison pour revisiter le Mexique.

N° 20– « Merveilleux et surréalisme » , 352 p.

Le présent volume explore les différents degrés du réel et du surréel, du réalisme et du surréalisme, leurs contradictions aussi, dans la production littéraire et artistique du mouvement. Une révision décapante et salutaire d’un surréalisme trop souvent présenté comme ennemi exclusif du réalisme sans voir le projet utopiste qu’il nourrissait.

N° 21 – « Réalisme - Surréalisme »

Qui ne connaît par cœur cette phrase de Breton dans Nadja : » Pour moi, je continuerai à habiter ma maison de verre, où l’on peut voir à toute heure qui vient me rendre visite, où tout ce qui est suspendu aux plafonds et aux murs tient comme par enchantement, où je repose la nuit sur un lit de verre aux draps de verre, où qui je suis m’apparaîtra tôt ou tard gravé au diamant. » Ne faudrait-il pas la rapprocher de ce rêve d’une composition » de l’idée si vraie, si nue, qu’elle apparût comme transparente à elle-même, et d’une solidité de diamant dans le cristal de la plume » formulé par… Zola (dans une lettre à son ami Valabrègue, en 1864) ?
Emboîtant trop rapidement le pas aux surréalistes, la critique s’est souvent contentée de reprendre leurs griefs contre les Écoles précédentes, sans voir le projet utopiste qu’elles nourrissaient. Le moment est venu de dire la part du réel dans le surréel, du réalisme dans le surréalisme, et réciproquement.
Dans son sens premier, le surréalisme est un réalisme qui refuse de s’en tenir aux « réalités sommaires », qui connaît, explore ou projette d’explorer des contrées du réel dont le réalisme vulgaire conteste l’intérêt ou l’existence. En ce sens, surréaliste doit s’entendre comme l’adjectif « surfins » des boîtes de conserve : les petits pois « surfins » sont plus fins que les petits pois dits « fins ». Quand un savant et académicien, répondant à une enquête, ramenait l’amour à l’acte sexuel, il faisait preuve de réalisme ; quiconque croit que l’amour existe, au sens que les poètes donnent au mot, est surréaliste.
Le surréalisme, en continuité avec le sens ci-dessus, « combat pour que l’homme atteigne une connaissance à jamais perfectible de lui-même et de l’univers » (B. Péret). Il propose aux générations successives de tenter la résolution des antinomies contre lesquelles vient butter l’esprit : rêve et réalité, présent et passé, etc. » (Jehan Mayoux, » André Breton et le surréalisme « ,15.12.66)
S’inspirant de ces propos éclairants, le présent volume explore donc les différents degrés du réel et du surréel, du réalisme et du surréalisme, leur contradiction aussi, dans la production littéraire et artistique du mouvement, comme, par rétroaction, il montre le surréalisme à l’état germinatif des œuvres précédentes. Une révision décapante et salutaire.

N° 22– « René Crevel ou l’esprit contre la raison », 2002, 320 p.

C’est un être complexe, souffrant affreusement dans sa chair, extraordinairement fidèle en amitié, rudement clairvoyant dans ses admirations, rejetant de toute son âme le monde tel qu’il est pour ne croire qu’en l’amour, la poésie et la liberté, se fourvoyant quelquefois dans des liaisons épuisantes, se perdant toujours dans une même quête d’absolu, qui s’affirme au fil de ces pages.

N°23 – DEDANS - DEHORS, 2003, 342 p.

« Dedans-Dehors » tente de comprendre les relations qu’entretint le groupe surréaliste avec des individus pouvant être à son centre ou à sa périphérie. Comment comprendre en effet les admonestations lancées de l’intérieur et de l’extérieur du mouvement ? Pourquoi certains membres ont quitté le groupe, alors que d’autres ont, au contraire, été sensibles à sa force d’attraction ? Quelle est la nature même du mouvement surréaliste et de ses limites ? Ce n’est plus seulement une question socio-historique qui se pose dans cet ouvrage, mais plus généralement un problème éthique autant qu’esthétique, celui de l’adhésion à une morale surréaliste et aux principes artistiques qui en découlent.

N° 24 – LE CINÉMA DES SURRÉALISTES, 2004, 342 p.

Les surréalistes ont l’âge du cinéma. Grandissant avec lui, ils sont avant tout des cinéphages. Tout, dans le cinéma, était fait pour qu’ils s’y accordent avec joie. Et pourtant, ils ne tardèrent pas à se déclarer « volés comme dans un bois ». Reprenant ce dossier sur nouveaux frais, le présent volume s’interroge sur certaines productions cinématographiques des surréalistes : La Coquille et le clergyman (Artaud), La Perle (Hugnet), L’Âge d’or (Buñuel et Dali) ; sur leurs scénarios non tournés ; sur l’esthétique surréaliste incontestablement à l’œuvre dans d’autres films produits hors du mouvement, sur leur postérité avouée ou non.

N° 25 – L’UNIVERSEL REPORTAGE, 2005, 304 p.

Ce dossier a pour objet de faire redécouvrir les trajectoires dissidentes du surréalisme. Il s’interroge aussi sur le rôle du journalisme au sein comme en marge du surréalisme. Surréalisme et journalisme doivent-ils nécessairement être perçus contradictoirement ? Ne peut-on être surréaliste dans la pratique du journal ? Et réciproquement, passe-t-il quelque chose de l’article à l’œuvre ? N’en serait-il rien que l’activité journalistique ne saurait être tenue pour « nulle », dans la mesure où elle touche à la notion d’engagement, aux liens du rêve et de l’action, comme à la question du réalisme, aux réseaux de sociabilité hors le groupe, bref, à la vie réelle des acteurs du mouvement : autant d’incidences essentielles quand il s’agit de « situer » le surréalisme sur l’échiquier de la modernité littéraire et médiatique.

N°26 – METAMORPHOSES, 2006, 348p.

Tout est fluctuant, tout obéit à la loi du changement, la vie par essence est mouvement. Les figures mythiques en perpétuelle métamorphose ont toujours eu pour vocation de raconter, depuis les origines, l’universelle transformation. C’est ce que faisait déjà Ovide. Peut-il y avoir une mythologie moderne ? Le surréalisme semble répondre par l’affirmative, lui qui fait de la métamorphose le principe même de la « surréalité ». En quête du merveilleux quotidien, du merveilleux dans la ville (« Paris, mythe moderne », disait Caillois), il vise à opérer une transformation radicale de la sensibilité, de l’imaginaire et de la vie. La vie quotidienne redevient magique. le poète donne un nouveau cadre au sacré: figures spectrales des « Grands Transparents », créatures chimériques: réactivation de la légende de Mélusine, qui, à la fois poisson, serpent et oiseau, représente la fusion des contraires. Hybrides, cristallisations, greffes. Voyage dans les paysages lunaires de l’après-mort pour René Daumal. Les surréalistes inventent tout un bestiaire, tout un « féminaire » érotique : poupées de Bellmer, mannequins de Molinier, femes-panthères de Toyen, hommes-oiseaux de Max Ernst, femmes nues cristallisées d’Hérold. Modernes ? Ils veulent l’être, ils le sont. eux qui s’assignent pour tâche « l’élaboration du mythe collectif propre à notre époque» (A. Breton). Et qui intègrent dans leurs recherches les possibili­tés infinies qu’offrent la photographie et le cinéma. S’il y a un point commun entre tous ces artistes, poètes ou plasticiens, c’est bien de croire que l’art est médiumnique, qu’il transfigure les apparences, qu’il transforme la réalité. Par la métamorphose. le passé légendaire rejoint le futur visionnaire de l’utopie.

N° 27–LE SURRÉALISME ET LA SCIENCE, 2007, 322 p.

L’histoire qu’on lira dans ce dossier commence par la rencontre au Val-de-Grâce, autour d’une table à dissection, de deux étudiants en médecine, poètes à leurs heures. Le surréalisme n’aurait pas pris l’orientation que nous lui connaissons, notamment dans ses rapports avec la science, si deux de ses principaux animateurs, Aragon et Breton, n’avaient pas eux-mêmes pratiqué la médecine en temps de guerre et, parce qu’ils avaient une complexion de poètes, n’en étaient ressortis avec d’intenses frustrations…

N° 28–LE SURRÉALISME EN HERITAGE : LES AVANT-GARDES APRES 1945, 2008, 322 p.

« Le surréalisme, pourtant, a sa statue, ses dieux et sa mythologie, ses croix-de-feu et sa légende, ses recettes et ses dogmes, son patois, et rien n’est plus facile, pour les collectionneurs, que de le mesurer à un centimètre près : les statues sont les plus dociles des cadavres. » (Dotremont) – « dans l’occultisme ou l’alchimie, Breton n’a proposé que du bavardage insignifiant de sous-« souffleur » ou de sous-« non-initié » ; dans l’économie politique, il n’a produit que du sous-trotskysme invertébré. » (Isou) – « Breton, aujourd’hui c’est la faillite. Il y a trop longtemps que votre entreprise est déficitaire. Ce ne sont décidément pas vos associés qui vous sortiront de là. Ils ne savent même pas se tenir à table. » (Internationale Lettriste) – « Eux-mêmes, les Inconscients du Grand Truc, se survivent dans l’anodin, dans la belle humeur des amusements banalisés vers 1930. » (Guy Debord) – « Quel emmerdement que leur salon littéraire ! » (Topor) – « Pour le surréalisme, Lautréamont reste un prétexte à inflation verbale, une référence d’autant plus insistante qu’elle est moins interrogée, une ombre, une expression, un mythe, sous le couvert duquel se perpétue un confusionnisme lyrique, moral et psychologique. » (Philippe Sollers) – « Et que dire des petites queues de la comète surréaliste : brocante d’images, rêves désespérément interchangeables, clichés libertaires, calembours pénibles, sublimités d’éros riquiqui ? » (Christian Prigent)

N°29, LE SURREALISME SANS L’ARCHITECTURE . 2009, 332 p.

« Le surréalisme sans la peinture » : ainsi s’intitulait, en 1973, une exposition de Marcel Mariën. Et c’est dans un esprit similaire qu’on lira le titre du présent recueil. Car d’architecture surréaliste, il n’en est pas, ou si peu que le sujet serait vite clos. Paradoxalement, c’est peut-être pourtant par cette absence même que le surréalisme trouve sa place en architecture. Fervents promoteurs de l’imagination contre le réel, de la révolte contre l’édification, les surréalistes n’en auront pas moins, par leurs élaborations imaginaires, posé un horizon qui, a posteriori, apparaît comme le négatif parfait du modernisme architectural. Ils auront encore, par leur regard électif, établi une sorte de contre-tradition architecturale, mais remonte aussi bien plus loin dans le passé. Le poids de cette tradition, l’élan vers cette utopie auront ainsi fondé une véritable exigence architecturale, qui devait, accompagner la progressive sortie de l’architecture des canons modernistes. Accueillant architectes, littéraires comme historiens de l’art, ce volume aborde aussi bien l’approche surréaliste de l’architecture proprement dite (par Breton, Tzara, Bataille…) que la présence de l’architecture dans la littérature ou la peinture (De Chirico, Gracq, Magritte, Malkine, Mandiargues…), voire au cinéma, sans oublier les projets architecturaux en tant que tels (Matta, Kiesler, Marcel Jean, Doumayrou…). Attentif à l’architecture vue par les surréalistes, il s’arrête enfin sur l’héritage du mouvement au cœur de l’architecture, jusqu’aux perspectives les plus contemporaines (Internationale Situationniste, Tschumi, Spuybroek…).

N°30, SURREALISTES SERBES. 2010, 332 p.

À Paris, un groupe surréaliste serbe est annoncé dès l’automne 1925 par Benjamin Péret. Une collaboration étroite s’établit entre les membres des groupes français et belgradois. Ceux-ci apparaissent tout naturellement dans La Révolution surréaliste, puis Le Surréalisme au Service de la Révolution, tandis que les Parisiens collaborent aux publications du mouvement fondé à Belgrade : Nemoguće – L’Impossible (1930) et Nadrealisam danas i ovde [Le Surréalisme aujourd’hui et ici]. Le projet poétique exposé dans toutes ces revues convient parfaitement à tous ceux qui y collaborent, à Paris comme à Belgrade. À ceci près que par leurs enquêtes sur la dialectique, le désir, l’humour, etc., les Yougoslaves mettent l’accent sur des problèmes esquissés ailleurs. Leurs manifestes sont à l’unisson, et leurs œuvres poétiques ou plastiques rejoignent les mêmes thématiques. Ces sujets et ces concepts sont la base de l’unité typologique du surréalisme, partagé entre l’expérimentation sur l’irrationnel et l’action sociale. Pendant ces quelques années de ferveur collective (1925-1932), le mouvement de Belgrade ne faisait qu’un avec le mouvement de Paris. Les mêmes causes historiques ont détruit l’activité collective serbe et entraîné la scission du mouvement français, dont les conséquences resteront durables.

N°31, LES RESEAUX DU SURREALISME . 2011, 336 p.

L’irruption des réseaux sociaux dans l’univers contemporain de la toile mondiale nous fait prendre conscience du rôle des individus ou de ces organisations plus ou moins formelles qui ont aidé à l’établissement et au maintien du surréalisme dans la conscience universelle des lecteurs et des amateurs d’art. Si le surréalisme se poursuit aujourd’hui à travers différents groupements, s’il survit par la lecture, les expositions, les ventes retentissantes, une activité foisonnante sur Internet, cela n’est pas dû au hasard. Le temps est venu d’étudier de très près la manière dont le surréalisme a su s’imposer dans différents milieux, constituer des réseaux de soutien dans les espaces apparemment les plus hostiles, et se faire apprécier au-delà des frontières. En somme, quels sont les éditeurs, les journaux, les acteurs, les metteurs en scène, les producteurs, les mécènes, les galeristes, les hommes politiques, les plasticiens, les poètes eux-mêmes qui ont su tisser un réseau si efficace autour du monde qu’il dure encore. Qui sont ces lecteurs, ces amateurs du surréalisme ? comment se reconnaissent-ils entre eux ? forment-ils une collectivité cohérente ? Allons plus loin : l’école, aujourd’hui, contribue-t-elle à transmettre la compréhension, voire l’amour de la chose surréaliste ? c’est à quoi tente de répondre notre dossier. Texte de Jacques Baron : Les Voyageurs debout. Correspondances inédites d’Aragon, Jacques Baron, André Breton, Nicolas Calas, Boris Souvarine.

N°32, À BELLES MAINS Livre surréaliste – Livre d’artiste 2012, 338 p.

Genre hybride par excellence, espace d’innovation et d’expérimentation moyennant deux pratiques distinctes au moins, le livre dit surréaliste et le livre d’artiste contemporain constituent, chacun à leur manière, un véritable changement de paradigme dans la pratique du livre illustré chère au xix e siècle. L’un et l’autre accueillent le texte et l’image, font dialoguer – par collision ou collusion – deux modes de représentation. Ils supposent, de ce fait, un nouveau type de lecteur métamorphosé en lisant-regardant. D’autre part, le livre objet est perçu comme un objet d’investigation de regards croisés : entre l’écrivain et l’artiste, entre les mots et les images, entre le livre et le lecteur . La rencontre avec l’autre créateur, avec l’autre en soi, pose une série de questions abordées ici de différents points de vue. Comment s’effectue le partage de l’espace (de la page , de la double page, du livre) ? Comment imposer sa voix, sa vision tout en respectant les limites et les seuils afin de ne pas trop empiéter sur l’autre terrain ? Quels rapports la collaboration suscite-t-elle chez créateurs ? À quel régime iconotextuel obéissent ces livres qui naissent sous la plume des auteurs et à travers l’œil des artistes visuels ? Dans la foulée de ces interrogations, quelle attitude le lecteur devra-t-il adopter face à ces livres qui se présentent à lui comme des objets reconfigurés ? Contributions de : Elza ADAMOW ICZ, Marc AUFRAISE, Marcella Biserni, Eddie Breuil, Georgiana Colvile, Doris Eibl, Constanze Fritzsch, Marc Kober, Caroline Lebrec, Jacques Leenhardt, Sophie Lemaître, Sergio Lima, Raluca Lupu-Onet, Danièle Méaux, Emmanuelle Pelard, Michel Pierssens, Virginie Pouzet-Duzer, Annie Richard, Julien Schuh et Alexander Streitberger. Variété par : Delphine Bière, Petrişor Militaru, Richard Spiteri. Documents inédits sur André Breton, Nicolas Calas, René Crevel, Maurice Fourré, présentés par : Bruno Duval, Dimitri Kravvaris et Stephen Steele.

N°33, AUTOREPRÉSENTATION FÉMININE, 2013, 333 p.

Pour sa trente-troisième apparition, Mélusine change de maquette. Elle s’offre un cahier d’illustrations et se compose principalement de trois dossiers. Le premier, partant du constat que les artistes femmes se distinguent de leurs compagnons du même groupe surréaliste par la place primordiale qu’elles accordent à l’autoportrait, est consacré à l’analyse approfondie du miroir narcissique que constituent leurs textes et œuvres d’art. À la recherche des réponses au sujet de leur obsession représentative, on y creuse leurs origines, leur situation sociale, leur rôle équivoque et ambigu en tant que surréalistes. Un deuxième dossier rend hommage à Leonora Carrington, au lendemain de sa mort survenue à Mexico le 25 mai 2011, en évoquant la femme et l’artiste qu’elle était. Un troisième ensemble, s’appuyant sur les interventions d’un récent colloque tenu à Lyon, rappelle, plus que sa personnalité détachée, l’œuvre de Stanislas Rodanski, ouvrant à perte de vue des perspectives inactuelles, en avant, outre-terre. Un récit, inaperçu, de Joyce Mansour, ouvre la dernière section qui regroupe exceptionnellement les rubriques habituelles : « Variété », « Documents » et « Réflexions critiques ». Contributions de : Susan Aberth, Léonor De Abreu, Dawn Ades, Patricia Allmer, Teresa Arcq, Chloé Aridjis, Mary Ann Caws, Whitney Chadwick, Jacqueline Chénieux-Gendron, Georgiana Colvile, Katharine Conley, Benoît Delaune, Jonathan Eburne, Maria José Gonzalez, Thomas Guillemin, Gaëlle Hourdin, Leila Jarbouai, Marc Jimenez, Dominique Jourdain, Marc Kober, Joyce Mansour, Bernard McGuirk, Danièle Méaux, Martine Monteau, Raphaël Neuville, Andrea Oberhuber, Sibylle Pieyre De Mandiargues, Françoise Py, Jean-François Rabain, Annie Richard, Alba Romano- Pace, Francesca Rondinelli, Richard Spiteri, Modesta Suarès, Vincent Teixeira, Gayle Zachmann. Illustrations de : Myriam Bat-Yossef, Bona, Claude Cahun, Leonora Carrington, Adrien Dax, Maria Izquierdo, Jacqueline Lamba, Isabel Meyrelles, Lee Miller, Kay Sage, Alice Rahon, Rosa Rolanda, Virginia Tentindo.

N° 34, LE SURREALISME ET LES ARTS DU SPECTACLE

L’exégèse du surréalisme se concentre essentiellement sur la littérature et sur les arts visuels, alors que ce courant culturel, le plus novateur du XXe  siècle, a fécondé avec succès d’autres modes d’expression. Le présent dossier en témoigne : il porte sur le théâtre comme art scénique autant que comme genre littéraire, et sur d’autres arts du spectacle. Convoquant diverses approches, il fait se rencontrer deux professions qui trop souvent s’ignorent l’une l’autre : les critiques universitaires (dramaturges, théâtrologues ou spécialistes du surréalisme) et praticiens de la scène. Avant d’en venir au surréalisme historique, le premier tiers du dossier remonte aux siècles antérieurs, tant pour éclairer la pensée du groupe de Breton que pour retourner à ses sources esthétiques, en matière de représentation. Les deux derniers tiers se situent en aval du courant et s’étendent jusqu’à l’extrême contemporain, tout en couvrant un territoire qui embrasse l’Europe et l’Amérique du Nord – ce qui atteste de l’ampleur du rayonnement de la scène surréaliste. Le vaste domaine du spectacle a accompli des réformes depuis une centaine d’années, qui portent leurs fruits. Plusieurs présentent des affinités avec le surréalisme. Des pratiques émergentes ressortent comme une voie que celui-ci avait ensemencée, où il se régénère sous des formes inédites. En somme, la fortune scénique du mouvement lui garantit un perpétuel renouvellement.

N°35 – Eros c’est la vie !

Sarane Alexandrian appelait de ses voeux une étude approfondie de l’érotique du surréalisme : « Au fond, cela consiste à éclaircir ces questions : qui, dans le surréalisme, a parlé de l’érotisme ? Quand et comment en a-t-on parlé ? Quelle influence les oeuvres de ce genre ont eu sur l’évolution du mouvement ? »

N°36 – Masculin /féminin, le surréalisme au Japon

« Je voudrais pouvoir changer de sexe comme on change de chemise». Simple boutade de la part de Breton? Toujours est-il que dans le surréalisme des années de l’entre-deux guerres, les rapports masculin-féminins ainsi que les concepts de féminité et de masculinité sont caractérisés par l’ambiguïté (retranchement et recherche), l’oscillation (le jeu des échanges), la transgression (les au-delà du corps), le devenir (le s’indéfinir de Cahun), la fusion, voire la confusion.

N°37- L’Or du temps, André Breton, cinquante ans après

Cinquante ans après quoi? Après la célèbre décade de Cerisy. Après son décès, tandis que se manifeste sa présence on ne peut plus actuelle. Loin de dresser la chronique des manifestations ou la bibliographie des travaux qui lui ont été consacrés depuis 1966, les contributions ici recueillies tentent de dégager les raisons et les moyens de cette notoriété persistante, tant par les idées qu’il a mises en place, la forme et l’esthétique de son expression, les déplacements théoriques et pratiques auxquels il a procédé sur la connaissance et l’art de son temps.