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La compilation des messages de huit années, expédiés par différentes machines sous différents systèmes, a produit des fichiers fort encombrants. Il n’était pas possible de garder la forme initiale des messages. Nous avons donc privilégié l’accessibilité en réduisant au maximum leur poids, en évitant les redondances, sans toucher au contenu, qui reste l’objet du présent document. Les coordonnées personnelles des abonnés ont volontairement été enlevées.

Signalons que les abonnés à la liste Mélusine peuvent retrouver les messages conservés depuis février 2006 sur le serveur Sympa dont ils ont les coordonnées. Il leur suffit d’insérer le mot de passe qui leur a été communiqué par la machine lors de leur inscription, et de consulter les Archives dans l’ordre chronologique, ou encore grâce au moteur de recherche du logiciel.


Liste Mélusine Octobre 2008

 

jeudi 2 octobre 2008 13:55

événement mondain

Bonjour à vous, évidemment, j'ai oublié de signaler, en temps utile, cette rencontre. Mais peut-être n'est-il pas trop tard? si vous êtes à Paris à l'occasion du Mondial, j'aurai plaisir à vous y rencontrer:   Galerie Gimpel & Müller
12, rue Guénégaud – 75006 - Paris
Tel. : +33 (0)6 16 81 71 49
Email : info@gimpel-muller.com

Dimanche 5 Octobre à 15 h : André Breton et les Surréalistes à l'occasion de la sortie du facsimilé d'Arcane 17 chez Biro éditeur, présenté par Henri Béhar.

Dominique Desanti, écrivain, Simone Debout, philosophe, Jean Bedel, journaliste, Henri Béhar, auteur de "André Breton, le grand indésirable", évoqueront l'écrivain et/ou l'ami. Françoise Gilot, peintreparlera des Surréalistes, notamment de Paul Eluard et de son amitié pour son mari, Picasso.

Stéphane Cohen, Directeur éditorial de Biro éditeur, nous présentera ce superbe ouvrage.plus d'informations: http://www.gimpel-muller.com/evenements.php

Bien cordialement,
Le modérateur, Henri Béhar

dimanche 5 octobre 2008 12:40

semaine_41

Semaine 41

expositions

De Miro à Warhol (Musée du Luxembourg) •
Maeght à Londres •
• Vente Julien Gracq

brèves

• subventions du nouveau Cabaret Voltaire reconduites •
• sticker R. Mutt •
...

De Miro à Warhol : la Collection Berardo au Musée du Luxembourg

Adresse : 19 Rue de Vaugirard Paris 6e (75006)-Lieu : Musée du Luxembourg

Du 16 octobre 2008 au 22 février 2009, le Musée du Luxembourg accueille l’exposition "De Miró à Warhol. La Collection BERARDO à Paris"

Présentée en partie au magnifique centre culturel de Belem à Lisbonne, la collection de celui qui fut l’un des plus importants entrepreneurs portugais contient des œuvres d’art moderne et d’art contemporain. Sur les 862 œuvres qui la composent, 74 sont exposées au Luxembourg, articulées autour de trois thèmes/périodes, le surréalisme, l’abstraction de 1910 à 1945 et un panorama de l’après-guerre jusqu’aux sixties, notamment du PopArt. Picasso, Miró, Balthus, Mondrian, Ernst, Soulages, Pollock ou Warhol sont présent aux côtés d’artistes moins connus comme Leroy, Castro, de Souza-Cardoso…). La richesse de la collection a permis à Berardo d’accomplir ses voeux, lui qui voulait « faire l’expérience du XXe siècle".

Cette exposition, placée sous le commissariat d’André Cariou, conservateur en chef du patrimoine et directeur du musée des Beaux-Arts de Quimper, s’insère dans la programmation Art moderne du Musée, initiée en 2000 pour rendre hommage à la fonction historique du Musée qui fut de 1818 à 1937 le premier musée français pour artistes vivants.

INFORMATIONS PRATIQUES :- Musée du Luxembourg - 19 rue de Vaugirard- Tarifs : Plein Tarif 11 € / Tarif réduit 9 € / Billet coupe file sur Internet, délivré le jour de la visite au guichet des réservations. Plein Tarif 12 € / Tarif réduit 10 €.

Horaires : Ouvert tous les jours, les lundi, vendredi de 10h30 à 22h, mardi, mercredi, jeudi et samedi de 10h10 à 19h et dimanche de 9h à 19h.

Source : http://saint-germain.evous.fr/De-Miro-a-Warhol-la-Collection,1096.html

[Exposition] La famille Maeght, intime de Miro, Calder et Giacometti, honorée à Londres

LONDRES (AFP) — Joan Miro, Alexandre Calder, Alberto Giacometti ou encore Georges Braque, la Royal Academy de Londres présente à partir de samedi des oeuvres intimes dévoilées parfois pour la première fois au public, en guise d'hommage à la famille Maeght.

Plus de 140 tableaux, sculptures, céramiques, lithographies et ouvrages réalisées par ces maîtres de la création artistique sont présentés jusqu'au 2 janvier avec un seul objectif: rendre hommage à l'amitié qui les liait au marchand d'art français Aimé Maeght et son épouse Marguerite.

"Il y a ici beaucoup de choses très intimes, très chères à la famille", a expliqué mardi Isabelle, 53 ans, une petite-fille des époux Maeght, venue à Londres avec son père Adrien pour la présentation de l'exposition à la presse.

Un attachement qui explique sans doute pourquoi la plupart des oeuvres n'ont jamais été présentées au public.

Il s'agit de "propriétés personnelles" des héritiers du couple, a relevé Ann Dumas, commissaire de l'exposition, indiquant que de nombreuses créations n'avaient même jamais fait le chemin de la Fondation Maeght créée en 1964 par Aimé et Marguerite dans le petit village de Saint Paul de Vence, sur les hauteurs de Nice (sud de la France).

L'exposition ouvre avec des oeuvres de Pierre Bonnard et Henri Matisse qui vivaient dans le sud de la France pendant la Seconde guerre mondiale où ils se sont liés d'amitié avec Maeght, au point d'être "les mentors de sa collection", a relevé Ann Dumas.

"Pour mon frère, ma soeur et moi-même, Braque était comme un autre grand-père", a confié Isabelle, tout en se promenant dans une petite salle contenant des oeuvres, assez sombres, de la fin de la carrière du peintre décédé en 1963 ainsi que de sylphides sculptures de Giacometti disparu en 1966.

Un contraste saisissant avec la pièce voisine qui déborde de couleurs, d'exubérance et de joie de vivre grâce aux oeuvres du Catalan Miro et de l'Américain Calder.

"Ces deux-là, Miro et Calder, étaient très différents mais ils avaient la même âme, ils portaient le même regard sur l'art moderne", a relevé Isabelle, montrant un magnifique dessin envoyé par Miro à son père, Adrien, après la mort de Calder.

A la fin de la guerre, ce sont Bonnard et Matisse qui ont poussé Maeght à ouvrir une galerie d'art à Paris. Lancée en 1945, elle a gagné très rapidement en influence avec des expositions comme celle de 1947 sur le surréalisme mettant en vedette André Breton et Marcel Duchamp.

La Royal Academy présente également un mobile de Calder offert en cadeau de mariage, un tableau de Matisse comme soutien face à un drame familial ainsi que des oeuvres plus connues comme "La Femme debout I" (1960) et "L'Homme qui marche I" (1960) de Giacometti.

C'est également l'occasion de découvrir des travaux de la famille Maeght, passionnée d'édition et d'imprimerie, comme un exemplaire de la revue réalisée par Aimé, "Derrière le miroir". Ou encore l'occasion de feuilleter du regard "Fêtes", ouvrage de Jacques Prévert, illustré par Calder et imprimé par Arte, imprimerie fondée par Maeght en 1964.

L'exposition présente des oeuvres plus intimes comme un film tourné par Adrien Maeght, alors âgé de 14 ans, où l'on aperçoit Matisse peignant le portrait de Marguerite Maeght.

"C'est un film familial, on sent qu'ils sont heureux et que ma grand-mère ne pose pas devant un artiste, mais devant un ami", a relevé Jules Maeght, fils d'Adrien.

Source : http://afp.google.com/article/ALeqM5iOOQgtjdnMO5XvDlths6lybAGcGA

Le testament de Julien Gracq

Par Grégoire Leménager

Et si c'était lui, la vraie star de l'automne? Moins d'un an après sa disparition, le 22 décembre dernier à l'âge de 97 ans, l'auteur du «Rivage des Syrtes» est partout: dans la Creuse où, autour de Pierre Michon, les 3emes Rencontres de Chaminadour lui rendaient hommage le week-end dernier; à Paris, dans le petit Théâtre de l'Isle-Saint-Louis, où Eric Chauvier interprète «Julien Gracq» jusqu'au 19 octobre; à la BNF, qui, comme nous l'avait expliqué ici son président Bruno Racine, doit recevoir la plupart de ses manuscrits le 16 octobre (soit plus de 15.000 pages autographes, où figurent une vingtaine de versions de travail de ses oeuvres, comme celles d'Au château d'Argol ou d'Un balcon en forêt, ainsi que des carnets de notes, des textes inédits et un récit inachevé); à Nantes, enfin, où se prépare une vente aux enchères qui promet de ne pas passer inaperçue.

A l'exception des manuscrits légués à la BNF, en effet, les biens de Gracq seront dispersés le 12 novembre à l'hôtel des ventes Couton-Veyrac. C'est là, dans la ville où Gracq avait été lycéen puis professeur d'histoire-géographie, et à laquelle il avait consacré «la Forme d'une ville», en 1985, que ses cousins ont choisi de mettre en vente son héritage (Gracq n'avait pas de descendance directe).

Chez Maître Henri Veyrac, commissaire-priseur chargé de la vente, on répartit ces biens en plusieurs grands ensembles:

    - une centaine de livres, d'abord, parmi lesquels figurent les éditions originales de ses propres ouvrages, mais aussi celles, dédicacées, de livres de Francis Ponge, et Ernst Jünger, Henri Queffelec et Régis Debray,  René Char, Man Ray et André Pieyre de Mandiargues, Jean d'Ormesson, Eric Orsenna et Maurice Rheims, ainsi que des exemplaires de Rimbaud, Cocteau, Colette... Parmi les livres d'André Breton, enfin, se distingue «Le Surréalisme et la peinture» (1945), avec cette dédicace pour le moins évocatrice: «A Julien Gracq, au voyant, André Breton.»

    - une trentaine de photos de l'écrivain, «dont plusieurs sont de l'objectif curieux de Robert Doisneau».

    - une trentaine de dessins, aquarelles, huiles et lithographies d'artistes avec lesquels il a travaillé pour l'illustration de certains de ses livres; «très représentatives d'un style de la fin des années 1940-début des années 1950», ces œuvres «préfigurent l'art abstrait d'un Nicolas de Staël». A cela s'ajoutent, notamment, d'«amusants petits dessins de Derain, que Gracq collectionnait».

    - le mobilier de Gracq, dont une partie est issue de sa maison de la rue du Grenier à sel à Saint-Florent-le Vieil (comme la table à écrire qui se trouvait, face à la Loire, devant sa fenêtre), tandis que l'autre partie, design des années 1950, provient de l'appartement parisien du 61 rue de Grenelle, que l'écrivain avait acheté grâce au succès du «Rivage des Syrtes» (pour lequel il avait refusé le Goncourt en 1951).

    - enfin, et c'est naturellement le plus précieux: la riche correspondance de Gracq sera vendue en une vingtaine de lots. Les experts sont actuellement occupés à l'inventorier et à l'estimer. On sait cependant déjà que parmi les principaux épistoliers figurent José Corti (son éditeur), Jean-Louis Barrault (qui avait le projet de mettre en scène une pièce de Kleist traduite par Gracq), et Colette (dont une courte lettre, datée de 1951, confirme à l'auteur du «Rivage des Syrtes» qu'il a obtenu le Goncourt...). Surtout, la présence de 35 lettres ou cartes postales, ainsi que de deux télégrammes signés d'André Breton, rappelle combien Gracq, proche du surréalisme dans sa jeunesse, était resté lié avec l'auteur de «Nadja» - auquel il avait consacré un livre en 1948.

La vente est prévue le 12 novembre. Son catalogue complet sera présenté le 14 octobre, à l'occasion de la remise à la BNF des manuscrits de l'écrivain. Mais c'est pendant les quatre jours d'exposition qui précèderont la vente elle-même que, à défaut de pouvoir acheter quoi que ce soit, les fans d'«En lisant, en écrivant» et de «la Littérature à l'estomac» devraient être comblés.G.L.

A noter. Vous pouvez souscrire dès maintenant au catalogue de la vente en envoyant un chèque de 15 € à l'ordre de COUTON & VEYRAC: Hôtel des Ventes de Nantes, 8-10 rue Miséricorde BP 71906, 44019 NANTES Cedex 1.

A noter (bis). Ce dimanche 5 octobre à 14h, l'émission «Carnet nomade» de Colette Felous, sur France Culture, revient sur Julien Gracq en compagnie de Pierre Michon et plusieurs autres invités..

Source : http://bibliobs.nouvelobs.com/20081001/7442/le-testament-de-julien-gracq

On trouvera diverses autres chroniques sur :

http://livres.fluctuat.net/blog/33364-julien-gracq-qui-dit-mieux-.html

http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/10/01/gracq-adjuge-vendu/

http://afp.google.com/article/ALeqM5iRGhlirD-JZqMct18RF210GlXz_g

http://www.actualitte.com/actualite/4892-Julien-Gracq-encheres-Nantes-novembre.htm

Les Zurichois tiennent à la Maison de Dada

Les électeurs du canton de Zurich ont décidé dimanche de continuer à subventionner le Cabaret Voltaire, lieu de naissance du mouvement surréaliste [sic] Dada, créé notamment par les poètes Hugo Ball et Tristan Tzara. A une majorité proche des deux tiers, les électeurs zurichois ont rejeté une motion référendaire présentée par l'Union démocratique du centre (UDC) pour cesser le soutien financier à ce centre artistique, également connu sous le nom de Maison de Dada.

Source : http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/international/200839/les-zurichois-tiennent-a-la-maison-de-dada_152508.html?popup

[produits dérivés] Un sticker R. Mutt pour les adorateurs de Duchamp

Souvenez-vous du célèbre Urinoir de Marcel Duchamp, exposé au Centre Pompidou à Paris... Il était reconnaissable par sa signature : R. Mutt. R. Mutt évoquant "Art Mutte", l'art en mutation. Il est désormais possible d'acheter le sticker R. Mutt sur le site www.atypik.com. Pour 15 euros, transformez votre bidet très laid ou simple toilette en simili oeuvre d'art.

Source : http://deliredelart.20minutes-blogs.fr/archive/2008/09/29/le-sticker-r-mutt-duchamp-de-l-art.html

A propos de Picasso

Un article idolâtre peut être vu à l’adresse suivante (publié dans Le Figaro) :

http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2008/10/04/01006-20081004ARTFIG00208--un-siecle-a-son-nom-.php

Guy Maddin [suite]

[suite à la conversation sur Mélusine lancée autour de Guy Madin, nous vous signalons cette précision communiquée par Isabelle Krzywkowski  le 27 septembre :

« Ah… Guy Maddin ! Il existe un DVD, qu'on ne trouve je pense que chez les  vendeurs canadiens et états-uniens :

Chez Zeitgeist Video (?) / Deluxe Three film collector's edition, comportant  : "Twilight of the Ice Nymphs" (1997) ; l'extraordinaire "Archangel" (1990) ;  et "The Heart of The World" (2000)

cordialement,Isabelle Krzywkowski »Eddie Breuil

dimanche 5 octobre 2008 11:55
exposition de la collection Berardo au musée du Luxembourg

L'exposition "De Miro à Warhol, la collection Berardo à Paris" ouvre ses portes au musée du Luxembourg à Paris le 16 octobre (jusqu'au 22 février 2009). Cette collection, celle de l'entrepreneur portugais José Berardo, est actuellement présentée au Centre culturel de Belém à Lisbonne, suivant un accord entre le collection et l'état portugais. Elle est particulièrement connue par son ensemble surréaliste.
La sélection présentée à Paris présente plus d'une vingtaine d'oeuvres surréalistes dont quelques unes de premier plan: de Ernst "Paysage noir" de 1923, et "Coquilles-fleurs" de 1929, de Miro "Homme à la bougie" de 1925, de Magritte "Le Gouffre argenté" de 1926, de Roy "Le Café de la marine" de 1925, de Arp "Sans titre" vers 1926 et "Feuilles placées selon les lois du hasard" de 1937, de Tanguy "Le Firmament" paravent de 1932, ainsi que des peintures, dessins et objets de Brauner, Hérold, Lam, Bellmer, Miro, Matta, Dominguez, Man Ray, Cornell, Dali, Masson, un cadavre exquis de Breton, Tzara, Hugo et Knutson. On relève aussi un De Chirico de 1928, un Balthus de 1935, des oeuvres diverses de Gonzalez, Gorky, Appel, Jorn, Riopelle, au sein d'un ensemble qui va de Picasso (1909) à Schnabel (1984).
André Cariou
directeur du musée des beaux-arts de Quimper
commissaire de l'exposition

dimanche 5 octobre 2008 16:53
Revue Litterature en ligne

Bonsoir Aujourd'hui la Bibliothèque Numérique Surréaliste du site Melusine s'est enrichie (http://melusine.univ-paris3.fr/). La revue Littérature (première série: mars 1919-août 1921, nouvelle série: mars 1922-juin 1924) est accessible en mode texte, numéro par numéro, ce qui autorise toutes les recherches de vocabulaire. http://melusine.univ-paris3.fr/Litterature/litteratureIndex.htm   Cordialement   Sophie  BEHAR

lundi 6 octobre 2008 09:16
maison Tzara

Bonjour à vous, un voisin montmartrois pourrait-il éclairer nos correspondants qui s'interrogent ainsi: Je vous écris de la part d'un collègue, poète dadaïste et contemporain canadien, qui cherche à savoir la nature d'un object qu'il se souvient avoir vu en visitant la maison de Tristan Tzara à Montmartre.  La description dans votre parcours sur votre site internet n'inclut aucune mention de cet objet, une espèce de sculpture monolithique à l'endroit décrit ci-dessous par le poète, Jamie Reid.  M. Reid a écrit un poème à son sujet, qu'il publiera bientôt avec d'autres poèmes en hommage aux poètes français décédés.   Merci de votre collaboration en vous adressant à cette question, messieurs,
avec mes sentiments admirateurs pour votre site web,   Sandra Stephenson
collège John Abbott,
Canada   La correspondance de M. Reid suit:   Hello All
    I'm posting this poem, due to appear in my upcoming chapbook of homages mostly to dead French poets.  I want to know if anybody knows what the object there described might be. It is really there, just up the alley from the back door to the courtyard of the former mansion of Tristan Tzara, just as the poem says.
    None of my searches have turned up anything.
    Obviously, the thing is [] an artifact,  a curiosity like a meteorite, or even a bit of ore. It really looks like a huge piece of metallic slag, but it's impossible to figure out how it might have found its way to its present resting place, because it must weigh at least 12 tons.
    Here's the poem:
    homage to tristan tzara
   [Je ne peux partager le poème puisqu'il est sur le point d'être publié - Sandra]
[The object] is in Paris, on Ave Junot in Montmartre. Google Tristan Tzara, mansion and you will find a photograph and other links. The walled courtyard is on the right. The pathway runs between two buildings. There is a gate opening on the pathway from the courtyard. The object appears several yards up the pathway. Beyond the grotto where I saw this object, the path opens up. One comes to a stairway and from the top of the stairs, one sees a wide view of Paris, with the Eiffel Tower the tallest item in the visible cityscape, silver against the pale Paris early evening sky.
Cheers
jr   Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

 

mardi 7 octobre 2008 14:41
hermétisme

Bonjour
je prépare actuellement une conférence portant sur le thème André 
Breton et l'astrologie, conférence qui sera diffusée sur le site : www.baglis.tv
Auriez-vous entendu parler d'un certain Edmond Bomsel qui, d'après ses 
diverses correspondances avec Breton, semblait très versé en 
l'astrologie et sciences de l'Hermétisme ?
Toute indication sera la bienvenue
Merci
Fabrice Pascaud

 

mercredi 8 octobre 2008 10:38

Sussuralisme

Je serai reconnaissant à celui ou celle qui pourrait m'indiquer qui a utilisé le mot "sussuralisme" pour le "surréalisme". Une référence exacte serait très appréciée.
Merci.
Basarab Nicolescu

vendredi 10 octobre 2008 19:21

superieur inconnu au salon du livre et dans le magasine litteraire

Cher Henri Béhar,

serait-il possible d'insérer les informations ci-dessous pour le salon de la revue en particulier...
qui commence ce soir ?
En vous remerciant par avance et avec mes sentiments très amicaux
marc Kober
La revue SUPERIEUR INCONNU (dir. Sarane Alexandrian) sera présente au salon de la revue les 11 et 12 octobre 2008
à l'espace d'animation des Blancs Manteaux 48 rue vieille du temple 75004 Paris
Entrée libre
samedi de 10h00 à 20h00
dimanche de 10h00 à 19h30
Le dernier numéro "La Vie rêvée" (couverture d'Olivier O. Olivier, étude sur Luc Dietrich, Odysséus Elitis, etc) sera présentée sur le stand.
Un bref article à propos de ce numéro est paru dans Le Magazine littéraire (octobre 2008) spécial Karl Marx!

 

samedi 11 octobre 2008 12:38

info de dernière minute

Je signale simplement la vente le lundi 13 octobre 2008 à 14h00 à Drouot Richelieu salle 4 chez Piasa du manuscrit autographe signé d'André Breton intitulé Fronton virage. Il y a aussi bien d'autres lots manuscrits liés au surréalisme.
L'exposition des lots a lieu aujourd'hui samedi 11 de 11h00 à 18h00 à Drouot-Richelieu et lundi 13 octobre de 11h à 12h.
Fabrice Flahutez

dimanche 12 octobre 2008 12:27

semaine_41

Semaine 41

[la semaine dernière portait déjà par erreur -vous l’aurez remarqué- le n°41]

Expositions

• This is Man Ray •
De Miró à Warhol •
• Le Futurisme au Centre Pompidou •

publications

• Cahiers Max Jacob n°8 •
• André Breton l’éloge de la rencontre [compte rendu] •

chroniques et divers

• L’art entre deux guerres •
• Julien Gracq •

[Exposition et publication] EXPO - “This is Man Ray”, dans l’intimité de l’artiste

La galerie Jean-Paul Perrier Art Galery présente actuellement une transposition de l’univers de Man Ray, l'artiste mondialement reconnu pour ses photographies avant-gardistes, ses peintures, sculptures et films. Aujourd’hui avec l'appui des photos prises par Carlos Muñoz Yaguë, c'est une partie de l’atelier du père du dadaïsme qui a été  transportée et reconstituée à Barcelone.  A voir jusqu’au 16 octobre

Affiche de l'expo "This is Man Ray" à la Jean-Paul Perrier Art Galery

En complément de l’exposition du MNAC qui réunissait Picabia, Duchamp et Man Ray, la galerie Jean-Paul Perrier présente actuellement une transposition de l’univers du photographe avant-gardiste Man Ray. A travers des objets lui ayant appartenu et les  photos de son atelier prises par Carlos Muñoz Yaguë, autre photographe, c'est l’atelier du père du dadaïsme qui a été partiellement reconstitué au premier étage de la galerie barcelonaise. Une visite de l’espace où Man Ray, avec d’autres comme Marcel Duchamp, Paul Eluard, Philippe Soupaul, a fait naître le dadaïsme. C’est un bout du quartier latin des années 1920 qui a été transporté pour un mois à Barcelone.

En détail, cette exposition, c’est une série de photos de l’atelier de Man Ray, des clichés qui montrent sa table de travail, ses inventions loufoques, ses oeuvres... Tout son monde passe par l’objectif du photographe Carlos Muñoz Yaguë.

Totalement inédit, l’atelier de Man Ray est reconstitué à l’étage de la galerie.

On peut aussi voir son atelier reconstitué avec les oeuvres et les objets personnels de l’artiste, ainsi qu’une projection du documentaire de François Lévy-Kuentz, avec la participation de la veuve de Man Ray,  Juliet. Portrait d’un photographe, peintre et cinéaste hors pair. Grâce aux véritables objets de Man Ray, cette exposition est une immersion au coeur de l’univers de l’artiste, dans son monde onirique et surréaliste. On peut y voir, sur une table basse, le jeu d’échec auquel il jouait avec Duchamp, des portraits de Picasso ou Dali, et tous ses petits objets insolites, qu’il avait assemblés ou qui attendaient, bien rangés, d’être utilisés. On retrouve les fétiches de Man Ray: des lampes, le fameux  “Cadeau” (fer à repasser avec clous), des appareils photos. Même la toile qui protégeait le plafond “de trop de lumière” fait partie de la reproduction de l’atelier. Des peintures sont aussi exposées, comme sa série “Cactus” et sculptures.

Avec la diffusion du documentaire, commenté par sa veuve Juliet, on plonge dans la vie quotidienne de Man Ray, et sa personnalité extraordinaire. Un bel hommage, qui offre un “revival” du personnage.

Claire del Bon (www.lepetitjournal.com – Barcelone) Mercredi 08 octobre 2008

“This is Man Ray”
Jean-Paul Perrier Art Galery,
C/ México 5, 08004
Barcelona (Prés Plaza España)

Jusqu'au 16 octobre

Notons la vente du coffret “This is Man Ray” dédié à l’atelier de l’artiste, avec un livre qui réunit une présentation de Man Ray et une conférence,  les photos de Carlos Muñoz Yagüe et le DVD réalisé par le cinéaste François Lévy-Kuentz.

À l’occasion de la fin de l’exposition qui aura lieu le 16 octobre, vous êtes conviés à une soirée de clôture de 20h30 à 23h30.

Source : http://www.lepetitjournal.com/content/view/31966/305/

Une nuit blanche avec Man Ray

Editorial par Jean Ristat

Chaque jour, des cars déposent des bataillons de touristes en tenue de combat (le plus souvent jean et baskets) dans les grands lieux historiques, ou reputés tels, de Paris. Ils envahissent au pas de charge les musées, les églises, les places et les avenues, flanqués d’un guide bavard qu’ils écoutent d’une oreille distraite. Il y a les passages obligés : la Joconde, bien sûr, au Louvre, Notre-Dame, la tour Eiffel, le Sacré-Coeur, que sais-je encore ?

Je me suis pris à rêver, maintenant que l’automne vient d’arriver, à d’autres promenades. J’imagine, par exemple, un circuit qui nous conduirait du 56, rue de Varenne (7e arrondissement), au 2 bis, rue Férou, près de l’église Saint-Sulpice (6e arrondissement). En s’armant de courage, on pourrait poursuivre jusqu’au 42, rue Fontaine (9e arrondissement).

Au 56, rue de Varenne vécurent Elsa Triolet et Louis Aragon. Il n’y a bien sûr aucune plaque pouvant renseigner le piéton de Paris. Je passais par là, un après-midi et, pris de nostalgie, je voulus revoir, un simple coup d’oeil, rassurez-vous, monsieur l’agent, depuis la porte d’entrée ouverte à deux battants, ces lieux où j’avais vécu quelques années… Les fenêtres du dernier étage, rien de plus ; circulez, il n’y a rien à voir.

En effet, il n’y avait plus rien à voir ici, pas plus qu’au 42, rue Fontaine, l’appartement d’André Breton, ou au 2 bis, rue Férou, l’atelier de Man Ray. Je me faisais l’effet d’un fantôme à la recherche d’autres fantômes.

Il faut dire que je venais de recevoir un élégant petit coffret contenant un DVD ainsi qu’un livre, This is Man Ray. Le livre, bilingue, recueille deux conférences inédites de Man Ray, et le DVD permet de voir un film réalisé par François Lévy-Kuentz. Ce dernier a filmé, en 1989, en urgence, l’atelier que Juliet et Man Ray ont habité dès leur arrivée en France en 1951. En 1989, le propriétaire voulut reprendre son bien et, malgré une importante et brillante pétition, « God save the studio », un classement provisoire du lieu par le ministère de la Culture, un procès confirma l’expulsion. Je laisse la parole à François Lévy-Kuentz : « Duchamp, Giacometti, Breton, Eluard, Paulhan, Dali, Buñuel et tant d’autres s’y étaient croisés (…). Le lieu semblait encore habité. Il y régnait un désordre organisé (…). Man Ray avait tout fabriqué de ses mains : meubles, fauteuils, tables. Il avait tendu un immense velum pour retenir la poussière et diffuser la lumière (…). Juliet avait longtemps rêvé que ce lieu devienne un centre de recherches, un lieu de mémoire et d’études. Ce film en est le dernier témoignage. »

En regardant ces images, je ne pouvais m’empêcher de penser à ma première rencontre avec Man Ray en compagnie d’Aragon, au début des années soixante-dix (Man Ray est mort en 1976). J’avais été fasciné par l’incroyable entassement d’objets, à première vue hétéroclite, dans ce qui ressemblait encore un peu à une grange de campagne. Mais, avec les années, le souvenir que j’en gardais avait perdu ses couleurs : je ne voyais et n’entendais plus que Man Ray me parlant de Sade, du surréalisme…

Le film de François Lévy-Kuentz et surtout les photographies de Carlos Muñoz-Yagüe m’ont en quelque sorte rendu la mémoire. Mais pourquoi avoir plaqué tant de musique sur la bande sonore ? Sauguet, Satie et quelques autres font certes ambiance années folles, mais était-ce bien nécessaire ? L’auteur, d’évidence, n’a pas voulu entraîner le spectateur dans un pèlerinage mélancolique et il a évité l’exercice de piété. Bien. Mais comme j’aurais aimé un peu de silence et une prise de vues simple, sans artifices ! François Levy-Kuentz a réalisé d’excellents films d’art : son Yves Klein et la révolution bleue a reçu le premier prix de la Mostra de Milan en 2007. Il a sans doute pensé qu’il fallait « faire surréaliste » pour pérenniser l’atelier de la rue Ferou. Pourtant son pouvoir de rêve, sa magie suffisaient à eux seuls. Pourquoi n’avoir pas montré tel quel cet antre du merveilleux ?

En revanche, le livre offre un vrai bonheur de lecture : les deux conférences prononcées par Man Ray, en 1966, sont remarquables par leur clarté et leur humour. À les lire, on entend la voix de Man Ray, et on est gagné par son insolence et sa liberté : « Je suis trop occupé à réaliser des oeuvres pour les exposer. D’ailleurs, je ne crois pas aux expositions. » La vertu pédagogique de ses textes est indéniable. Le lecteur apprendra la naissance de dada à New York au moment où Francis Picabia et Marcel Duchamp y retrouvent Man Ray : « Nous ne parlions pas la même langue, je parlais à peine français à l’époque, mais en regardant nos oeuvres respectives, il nous semblait avoir quelque chose en commun. Ils avaient tous les deux rompu avec le cubisme parisien et, moi, j’avais rompu avec les écoles qui m’entouraient… » Il arrive à Paris en 1921, rentre dans le groupe dada qui organise sa première exposition, à la faveur de laquelle il rencontre Éric Satie : « Petite barbe blanche, chapeau melon noir, pardessus noir, parapluie noir. Il avait l’air d’un croque-mort. » Je vous laisse le soin de découvrir la naissance d’une des oeuvres de Man Ray, le fameux Fer à clous. « Je n’ai aucune interprétation à donner. J’ai simplement déclaré que, dans l’esprit de dada, j’avais voulu rendre inutile un objet utile. »

Il sait, à l’occasion, rarement, être sévère, par exemple avec les dernières oeuvres de Chirico. Mais tout son être respire la générosité : « Je plaide pour la générosité et pour l’absence de critique et de jugement. » Il montre, avec justesse à mon sens, que le surréalisme est avant tout un mouvement littéraire « car le mot compte davantage que toute interprétation plastique ». Mais j’ai été particulièrement sensible à son discours lorsqu’il évoque, et à plusieurs reprises, sa double activité de peintre et de photographe. Il faut bien reconnaître que le photographe, l’inventeur de la rayographie en 1921 et de la solarisation en 1929, retient aujourd’hui davantage l’attention du public et de la critique que le peintre : « Pour la plupart des gens, c’est un problème ou, plutôt, une énigme : suis-je photographe ou bien suis-je peintre ? Suis-je obligé de choisir ? » Il explique, et c’est passionnant, comment il s’est mis à jouer avec la photographie tout en continuant à peindre.

Son honnêteté » éclate à chaque page : « Je n’ai jamais rien truqué ; je n’en ai pas besoin. (… ) En outre, pour réussir des trucs il faut énormément travailler. » On appréciera sa quête du plaisir, « motivation essentielle de l’existence. Tout est réalisé dans l’espoir d’atteindre le comble du plaisir ».

À la question de savoir pourquoi, lui, américain, vit en France, il me plaît qu’il réponde : « J’aime vivre partout où l’on me prend pour un étranger. »

Procurez-vous ce coffret. C’est une façon digne de célébrer ces journées du patrimoine et de passer une « belle nuit blanche ».

This is Man Ray, éditions Dilecta, 65 euros.

Source : http://www.humanite.fr/2008-10-04_Cultures_Une-nuit-blanche-avec-Man-Ray

[Exposition] De Miró à Warhol, la Collection Berardo au musée du Luxembourg

De Miró à Warhol, la Collection Berardo au musée du Luxembourg

Plus de 70 oeuvres surréalistes, abstraites ou pop art sont présentées du 16 octobre 2008 au 22 février 2009 au Musée du Luxembourg.

L'exposition

Plus de 70 oeuvres issues de la collection personnelle de l'entrepreneur portugais José Berardo sont présentées au Musée du Luxembourg.

Elles s'articuleront autour de quatre thèmes : le surréalisme (Miró, Dali, Ernst, Breton...), l'un des axes majeurs de la collection pour la période avant-la seconde guerre mondiale, l'abstraction de 1910 à l'immédiat après-guerre (Mondrian, Tanguy, Arp...), la confrontation Europe-Amérique des années 1960 avec le Nouveau réalisme et le Pop Art (Warhol, Klein, Soulages, Mitchell...) et la création post-1970 (Schnabel, Stella...).José Berardo

Né en 1944 sur l'île de Madère, José Berardo est l'un des plus importants entrepreneurs portugais. Iconoclaste, émigré en Afrique du Sud à 19 ans où il fait fortune en exerçant ses activités dans plusieurs domaines dont le commerce de l'or et du vin, la banque et les télécommunications, il assemble, à son retour au Portugal, une des collections d'art moderne et contemporain des plus intéressantes d'Europe.

Animé par son désir de la partager avec le public, il signe, il y a deux ans, un partenariat avec l'État portugais. Sa collection riche de 862 œuvres, qui permet de « faire l'expérience du XXe siècle » selon ses mots, est désormais présentée dans un musée portant son nom, situé entre la Tour de Belém et le monastère des Jerónimos. Lors de son ouverture au public en juin 2007, le Premier Ministre José Sócrates s'enthousiasmait : « Auparavant, la route européenne de l'art moderne s'arrêtait à Madrid ; à compter d'aujourd'hui, elle commence ici.»


Infos pratiques :Musée du Luxembourg - 19 rue de Vaugirard - 75006 Paris

Horaires : Du 16 octobre 2008 au 22 février 2009

Tous les jours de 10h30 à 19h, nocturnes les lundis et vendredis jusqu'à 22h, matinées le dimanche à partir de 9h.

Tarifs :Plein Tarif : 12 Euros
Tarif Réduit : 10 Euros

Source : http://www.esseclive.com/art-expos/a-l039affiche/010951-de-miro-a-warhol-la-collection-berardo-au-musee-du-luxembourg.htm

 [Exposition] Le Futurisme a un avenir au Centre Pompidou

« Le Futurisme à Paris – une avant-garde explosive »

 Du 15 octobre au 26 janvier 2009

À l’occasion du centenaire de la publication du Manifeste du Futurisme de Filippo Tommaso Marinetti à la une du Figaro, le 20 février 1909, le Centre Pompidou présente « Le Futurisme à Paris – une avant-garde explosive ».

Première avant-garde du XXe siècle, le Futurisme se veut un mouvement littéraire et artistique rejetant la tradition esthétique et exaltant le monde moderne, en particulier la civilisation urbaine, les machines et la vitesse.

Les peintres du Futurisme italien, principalement Giacomo Balla, Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Luigi Russolo et Gino Severini, regroupés en 1910 autour du poète Filippo Tommaso Marinetti, proclament l’identité de l’art et de la vie par le biais de la notion de vitesse.

Héritant de la philosophie de Bergson et de la théorie de la relativité d’Einstein selon lesquelles la stabilité est une illusion rétrograde, ils choisissent la vitesse comme moyen de percevoir et d’acquiescer au principe fondamental qui régit le monde moderne, le mouvement. Sont ainsi glorifiées les usines et les inventions modernes, et tous les bruits qui en émergent. Ainsi, Luigi Russolo et Francisco Balilla Pratella, à travers une théorisation de la notion de bruit, vont faire l’apologie du son, qui influencera les Dadaïstes et plus tard la musique contemporaine.

S’inscrivant en force contre une esthétique traditionnelle figée, le Futurisme prône un art total comme l’indiquent ses nombreuses activités parallèles à la peinture : la musique, l’architecture, le théâtre, le cinéma, la mode...

L’exposition ambitionne de réévaluer la place et le statut du Futurisme, source fondamentale de la modernité, afin de rendre compte de son impact sur l’avant-garde française, le Cubisme. Elle invite à une nouvelle analyse des relations entre ces deux mouvements à travers plus de 200 oeuvres et documents.

L’ensemble des peintres futuristes, mais également Georges Braque, Robert Delaunay, Félix Del Marle, Marcel Duchamp, Albert Gleizes, Frantisek Kupka, Fernand Léger, Kasimir Malévitch, Jean Metzinger, Francis Picabia, Pablo Picasso ou Ardengo Soffici, sont les protagonistes de ce dialogue dont l’écho fut international, les concepts futuristes devenant source d’inspiration pour de nombreux artistes, de Londres à Moscou.

Résolument optimiste quant à l’avenir, le Futurisme a inventé un nouveau rapport de l’homme au monde moderne, une foi inconditionnelle dans le futur. En revenant sur l’aventure du Futurisme, le Centre Pompidou répond à son ambition première : révéler comment le regard des créateurs nourrit la pensée, l’action, la perception propres à chaque époque.

Autour de l’exposition

 Le Futur a-t-il un avenir ?

 Conférences - débats - rencontres

 Le 20 octobre 2008 de 14h00 à 20h30

Le Musée et les expositions sont ouverts de 11h à 21h (fermeture des caisses à 20h et évacuation des salles à 20h50).

 Nocturnes tous les jeudis jusqu’à 23h

Source : http://paris.evous.fr/Le-futurisme-a-un-avenir-au-Centre,2158.html

[Publication] Cahiers Max Jacob n°8

Les Cahiers Max Jacob n°8 présentent cette année un dossier consacré à Max Jacob personne de roman : retrouvez le poète mis en scène dans les ruelles d’un Montmartre de légende chez Carco et Salmon, incendiaire rocambolesque chez Apollinaire, Maître présidant aux destinées des poètes chez Aragon, converti raillé chez l’ignoble Sachs ! Personnages contrastés, ces rôle ont longtemps abondé la recherche biographique. Les Cahiers abordent aujourd’hui ces textes dans leur unité littéraire singulière.

Les Cahiers participeront, les 11 et 12 octobre 2008, au18e SALON DE LA REVUE
ESPACE DES BLANCS MANTEAUX
48 rue Vieille du Temple - 75004 PARIS

Source : http://max-jacob.com/

[Compte rendu de publication] André Breton, l'éloge de la rencontre - Antilles, Amérique, Océanie, de Dominique Berthet

Dominique Berthet, docteur en philosophie, chemine avec empathie dans la voie que le maître du surréalisme a tracé, entre l'Occident et les cultures dites "primitives". À l'origine, l'art, celui que Breton rencontre au gré de ses pérégrinations parisiennes, dans ces objets "élus" qui "déterminent le regard et l'émotion" et provoquent l'irrépressible désir de possession. D. Berthet explique alors comment ces objets ont eux-mêmes aidés à la construction d'une réflexion métaphysique qui voit l'homme "primitif" comme détenteur d'un secret, "d'une richesse perdue par l'homme occidental." Pour le Surréaliste, la rencontre débouche sur la création d'un monde, l'objet est porteur d'une force magique que l'inconscient perçoit. Cet inconscient représente le lieu de rencontre universel grâce auquel les hommes peuvent communiquer au-delà de tout ce qui les divise, il est une passerelle entre la pensée primitive et la pensée surréaliste.

Mais ce sont aussi les rencontres avec l'autre que dépeint l'auteur, à commencer par celle du Métropolitain avec le Martiniquais, père de la négritude, Aimé Césaire. Une rencontre qualifiée de fascinante et déterminante pour chacun d'entre eux. D’ailleurs, ce "Cahier d'un retour au pays natal" ne correspond-il pas à la définition que donne Breton de la poésie : "contribuer à l'exploration du monde intérieur et participer à la transformation du monde tel qu'il est" ? Et de proposer une lecture érudite de l'influence du surréalisme sur la négritude, émaillée de déclarations éloquentes. Plus tard, ce sont les Indiens du Nouveau Mexique qui nourriront le besoin d'étonnement et d'imprévu du poète. Mais contrairement aux travaux distanciés des ethnologues, suspects aux yeux de Breton car issus des empires coloniaux sans être rejetés, l'approche du Surréaliste se veut sensible.

Et peut-être est-ce là que réside l'avant-gardisme de sa vision du monde ? une capacité de compréhension à la fois sensible et raisonnée sur ce qui unit les hommes. Ainsi dès les années 20, André Breton sera le premier à associer œuvres contemporaines et objets d'art premier. Dominique Berthet parvient avec brio à suivre le mouvement, si cher à Breton, des esprits et des objets dans la pensée surréaliste, tout en plongeant le lecteur dans la biographie concrète et passionnante d'une icône du XXe siècle. F.F. HC Éditions, 2008, 14,95 €

Kaële Magazine n° 48

Source : http://www.kaele-magazine.com/fr/articles_read.php?id_art=1458&PHPSESSID=4997dad044b9fa0929fe5fb8b4892a79

 [Chronique libre] L’art entre deux guerres

En préparant une grande exposition pour le musée des Beaux-arts du Canada qui a pour thème central « la fabrique de l’homme nouveau » dans les années trente, Jean Clair est allé au-devant de bien des chausse-trappes. La première a consisté à fondre et donc à confondre communisme, fascisme et nazisme en les regroupant dans le sac conceptuel du « totalitarisme ». Certes, ce terme est bel et bien né en Italie, mais il a pris des formes et des significations très différentes selon chacun de ces régimes. En parallèle à la question politique, qui s’est traduite de manière tragique, la question de l’artiste s’est présentée dans des perspectives chaque fois très éloignées les unes des autres, et avec maintes contradictions. L’Allemagne d’Adolf Hitler a tout de suite institué un art de régime. Le Dr Goebbels, promu en 1933 à la tête du ministère de la Propagande, a aussitôt orchestré le spectaculaire autodafé berlinois des livres anti-allemands et juifs. Les artistes, dans toutes les disciplines, ont dû se soumettre aux directives du parti nazi, c’est-à-dire accepter d’être réduits au silence ou de s’exiler. L’exposition de « l’Entartete Kunst » (l’art dégénéré), présentée en 1937, jette l’opprobre sur les peintres et les sculpteurs « modernes ». En Italie, il n’y a pas eu, contrairement aux idées reçues, un véritable art de régime. Bien sûr, des oeuvres à caractère idéologique ou propagandiste ont été produites ; dans ce volume, on peut en voir des exemples avec Dottori, Thayaht, et Crali pour les futuristes, Sironi pour les novecentistes. Mais ils sont loin d’être représentatifs de la situation artistique et architecturale sous le fascisme, où l’on voit éclore de nombreuses écoles allant du « retour à l’ordre » à l’abstraction géométrique, du rationalisme hérité de Le Corbusier aux expressions les plus originales d’une pensée issue de la metafisica de Chirico. Lors de l’inauguration de la première exposition du groupe Novecento, présentée par sa maîtresse, Margherita Sarfatti, Mussolini avait fait remarquer avec humour qu’il n’y avait pas dans ces salles de tableaux ayant un contenu politique. En Union soviétique, l’extraordinaire élan créatif apparu peu avant la révolution d’Octobre et qui s’est renforcé pendant les premières années du régime bolchevik, du futurisme russe au suprématisme en passant par le constructivisme, s’est peu à peu éteint de lui-même, victime de ses dissensions violentes. Chagall, Pougny, Kandinsky avaient déjà pris le chemin de l’exil. Ces avant-gardes magnifiques ont laissé place à des démarches individuelles et n’ont pas connu de relève avant même que Staline impose, en 1932, la dissolution des associations artistiques. L’essai de Laura Bossi sur ce sujet est grossièrement simpliste et réducteur (elle cite François Furet qui fait de la Russie tsariste l’héritière de la philosophie des Lumières !). Il y a néanmoins de belles sections comme « masse et puissance » et aussi de superbes et saisissants rapprochements entre des tableaux et des photographies d’époque. Il y a aussi des confrontations très intéressantes sur le thème de la Terre, mais qui se situent dans une ambiguïté foncière. En somme, c’est un travail historique utile à condition de mieux connaître au préalable les fondements politiques propres à chaque nation et presque à chaque artiste concerné.

Que se passe-t-il pendant les Années folles et les années trente, beaucoup moins folles et surtout plus sombres et conformistes ? Le surréalisme ne se considère bientôt plus comme une révolution en soi et tente de se mettre au service de la révolution ; la critique bien-pensante dénonce ce qu’on appelle l’École de Paris, qu’elle perçoit comme une école étrangère, donc intruse et surtout enjuivée ; une partie des anciens « fauves » poursuivent leur carrière de coloristes hors normes en choisissant des sujets célébrant la joie de vivre et l’insouciance, c’est le cas d’Henri Matisse. C’est aussi le cas de Raoul Dufy et de Kees Van Dongen (avec des nuances), alors que Derain s’enfonce dans la mélancolie, et que Vlaminck choisit de représenter le monde rural avec des tonalités noires et souvent tragiques.

Dufy est intéressant dans ce contexte car son univers est celui des paddocks et des champs de courses, des décors néoclassiques traités avec une douce insouciance (il n’est que de voir son Amphitrite, de 1915, sujet qu’il transpose en 1936, dans une tapisserie d’Aubusson), des bords de mers (par exemple les panneaux de décoration qu’il peint pour la salle à manger du Dr Viard - 1927-1933 - ou sa Grande Baigneuse à Sainte-Adresse, vers 1935), de la Vie en rose (1931), où la gratuité de la composition se fond avec une grande liberté plastique. Jean-Claude Le Gouic s’efforce de justifier cette démarche du peintre : « L’intensité de la couleur n’est pas recherchée pour elle-même, mais parce qu’elle est nécessaire aux rapports qui s’instaurent dans l’oeuvre. » C’est vrai. Mais dans l’atelier de l’impasse Gelma, à Paris, Dufy se garde bien de regarder ou, sinon, d’évoquer la réalité du monde. Quand on lui commande l’énorme Fée électricité pour l’Exposition universelle de 1927, il disperse l’attention du spectateur devant cette composition de soixante mètres de haut : les éclairs placés au centre n’ont rien de bien fascinant et Zeus ne les aurait pas adoptés pour affirmer sa puissance. Ses constructions industrielles et ses machines n’ont rien de futuristes. Il préfère multiplier dans l’espace des groupes évanescents de savants. « Nous sommes dans un monde de scansions colorées, nous dit Le Gouic, sans hiérarchie centrale, sans points marquants. » Les Explorateurs et les Savants de la singerie du Jardin des plantes (achevée en 1940), comme on le voit dans l’ouvrage de Perez-Tibi, semblent, eux aussi, se diluer dans l’éther d’un univers sans consistance.

Van Dongen s’illustre lui aussi dans les mondanités. Il fait le portrait de tous ceux qui comptent. Il se retrouve très loin de ses sujets favoris du début, sa Chanteuse de cabaret (1909) ou ses Écuyères (1907-1908). Quand il peint le Sphinx, le Portrait de la femme aux bijoux (1925), ou la Femme au canapé (vers 1930), il ne renonce pas complètement à l’essence de son art en maintenant un équilibre instable entre ses exigences et la commande. En fait, c’est l’homme d’un rendez-vous manqué : celui avec l’Orient. Apollinaire observe alors : « Européen ou exotique à son gré, Van Dongen a un sentiment personnel et violent de l’orientalisme. » Il voyage au Maroc en 1910 et se rend en Égypte en 1913. De ces périples sortent des toiles passionnantes et un autre esprit pictural, comme le prouve Amusement (1914). Il réalise aussi, en 1918, de belles illustrations, pour les Éditions la Sirène, des Mille et Une Nuits, en particulier le conte Hassan Badreddine el-Bassanoui, qui lui vaut une commande de Paul Poiret (Quiétude). Il n’abandonne pas tout à fait l’Orient : il illustre Kipling en 1920 et y revient plus tard pour illustrer de nouveau la traduction du Dr Mardrus des Mille et Une Nuits, chez Fasquelle, en 1956. Dans la préface incompréhensible du très beau volume publié par Hazan, on ne peut pas comprendre la chronologie de ces nouvelles illustrations - dommage. Quoi qu’il en soit, l’artiste n’est pas allé au bout de son rêve oriental et il a préféré faire un voyage à Berlin. Quel gâchis !

Les Années 1930, la fabrique de l’homme nouveau, sous la direction de Jean Clair, Gallimard. 396 pages, 59 euros.
Dufy, de Dora Perez-Tibi, Flammarion. 336 pages, 45 euros.
Raoul Dufy, de Jean-Claude Le Gouic, « Matière d’images », La Différence. 192 pages, 20 euros.
La Fée électricité, de Jean-Claude Le Gouic, La Différence. 10 euros.
Kees Van Dongen, Hazan. 344 pages, 45 euros.
Les Mille et Une Nuits, contes érotiques illustrés par Van Dongen, Hazan. 660 pages, 45 euros.

Gérard-Georges Lemaire

Source : http://www.humanite.fr/2008-10-04_Cultures_L-art-entre-deux-guerres

Gracq le cachottier

par François Dufay

 Moins d'un an après sa mort, les langues se délient. Un nouveau visage du grand écrivain émerge, moins «coincé», mais tout aussi fascinant.

Du vivant de Julien Gracq, l'écrivain Pierre Michon - est-ce orgueil ou timidité? - n'avait jamais osé frapper à la porte de sa demeure. Moins d'un an après sa mort, à l'âge de 97 ans, c'est pourtant lui qui a pris l'initiative du bel hommage rendu à l'auteur du Rivage des Syrtes l'autre semaine, à Guéret, lors des Rencontres de Chaminadour, organisées par Hugues Bachelot. Un colloque tout sauf guindé, d'où la statue du commandeur des lettres françaises est paradoxalement sortie rajeunie, dégagée de la gangue de révérence qui l'enserrait.

Universitaires, écrivains ou confidents se sont en effet «lâchés», brossant un portrait non conformiste de cette icône des classes de khâgne. Car Julien Gracq (né Louis Poirier) n'était pas seulement un petit monsieur en pardessus et cache-nez marchant dans les labours glacés des Mauges: il fut aussi, comme l'a souligné Pierre Michon, ce drôle de dandy à casquette blanche, la clope au bec, surpris un jour par l'objectif du photographe Lartigue... «Juju», nourri au lait des provocations surréalistes et à la logomachie du PCF, aurait-il réprimé un petit côté voyou? N'exagérons rien. Mais, assurément, il se montra plus fin stratège qu'on ne l'imagine. Après avoir bénéficié de l'adoubement d'André Breton, cet avisé Angevin sut fasciner par son dédain du microcosme et son enterrement volontaire dans son «cul-de-basse-fosse» provincial. Ce qui lui valut le sobriquet cruel, décerné par Jean-Edern Hallier, de «Mistinguett de la solitude».

Le sage ne fut pas un célibataire endurci

Ecrivain du «moi», l'ermite de Saint-Florent-le-Vieil n'était certes pas du genre à s'épancher. Encore moins à étaler «la vie sexuelle de Julien G.». Il s'est cependant plus dévoilé qu'on a pu le croire. A entendre les spécialistes réunis à Guéret, son écriture, d'une netteté implacable, n'est pas exempte d'un érotisme latent, diffus, crypté. Nul besoin d'être psychanalyste pour ressentir la charge sexuelle de ses paysages - ainsi «l'Evre» aux «eaux étroites», remontée avec délices jusqu'à sa source... Contrairement à sa réputation, le sage retraité de l'Education nationale - fier d'avoir usé quatre 2 CV dans son existence - ne fut d'ailleurs pas un célibataire endurci. On ignore qui fut l' «étrangère» célébrée dans l'une de ses proses énigmatiques. On en sait un peu plus sur la très surréalisante Nora Mitrani, sa compagne dans les années 1950. On peut reconnaître les traits de cette belle brune dans les lithographies pornographiques signées de Hans Bellmer, dont elle partagea aussi la vie!

Ultime présence féminine auprès du grand écrivain, non plus muse mais gardienne du temple: Bernhild Boie, une chercheuse allemande, qui a établi l'édition de ses oeuvres dans la Pléiade et dont il a fait son exécutrice testamentaire. Car l'auteur des Lettrines a laissé des milliers de pages inédites, déposées à la BNF le 16 de ce mois. Ces textes, sous embargo, il faudra attendre en principe l'an 2028 pour les lire. Pierre Michon s'en pourlèche déjà les babines: «Je ne serais pas surpris, glisse l'auteur de La Grande Beune, qu'on y trouve des vacheries sur ses contemporains. Et même des textes érotiques...»

Source : http://livres.lexpress.fr/portrait.asp/idC=14292/idR=5/idG=8

[Dalí au cinéma]

« Al Pacino a achevé le tournage de Dali & I : the surreal story où il prête ses traits au célèbre peintre Salvador Dali. Le drame réalisé par Andrew Niccol est prévu au cinéma courant 2009. »

Source : http://www.ctendance.com/article-14145.html

Eddie Breuil

lundi 13 octobre 2008 14:07
Emission radio SUPERIEUR INCONNU

Le jeudi 23 Octobre 2008, 15h-16h30, la revue SUPERIEUR INCONNU sera invitée sur le plateau de Radio-Libertaire (fréquence FM Parisà : 89.4), pour l'émission animée par Jean-Luc Moreau. Avec : Jean-Dominique Rey et Nelly Feuerhahn.

 

mardi 14 octobre 2008 06:25

Livre sur Roger Caillois

Chères Amies, Chers Amis,   J'ai le plaisir de vous annoncer la parution du livre suivant : Guillaume Bridet, Littérature et sciences humaines : autour de Roger Caillois, Paris, Honoré Champion, coll. Bibliothèque de Littérature générale et comparée, 2008, 584 p.   Vous trouverez une présentation et le sommaire de cet ouvrageci-dessous.   Cordialement à vous,   Guillaume Bridet   --------------------- ---------------------     Caillois est l’auteur d’une œuvre hétérogène, empruntant simultanément au discours de la science et à la littérature avant-gardiste – alliant imagination vertigineuse et souci démonstratif. L’étude de cette démarche diagonale est au cœur du présent ouvrage. Elle permet d’abord de sonder les raisons qui poussent un auteur à inscrire ses créations dans un espace littéraire tendant vers l’autonomie ou dans un espace scientifique avec ses partages disciplinaires et sa rhétorique de la preuve. Ce questionnement, qui concerne l’œuvre de Caillois, mais aussi celles de Sartre et de Leiris, sur lesquelles cet ouvrage s’arrête longuement, invite ensuite à interroger les partages institutionnels entre littérature, sciences et sciences humaines, et, à rebours, les transgressions, recevables ou non dans un certain contexte, que leur font subir les écrivains.
  SOMMAIRE

INTRODUCTION
I – L’INDIVIDUATION ET LA PENSÉE
A – DISPARITION ET AFFIRMATION DE L’INDIVIDUALITÉ
1 – Les modalités de la disparition

La dissolution du corps dans l’espace
La résorption par la végétation
La dévoration par la mante et la morsure de la femme
2 – Les modalités de l’affirmation
L’affirmation minimale de l’homme au désert
La prédation de la femme par l’homme
La rêverie sur les objets
3 – L’ambivalence face à la mère archaïque
L’éviction de la dimension œdipienne
Les objets fétiches
Cruauté de l’enfant et de la mère archaïque
Destruction du bon objet et dépression
B – UN ESPRIT EN LUTTE CONTRE LUI-MÊME
1 – L’empire de la nature
La naturalité dangereuse du désir
La négation de la subjectivité de l’imagination
L’autonomie variable de l’imagination par rapport à la réalité
2 – La quête d’une souveraineté de l’esprit
Grandeur et faiblesse de la raison
L’investissement de la volonté pour elle-même
De l’éloge de l’aridité à la menace de l’assèchement psychique
3 – Une pensée sous contrôle
Le gauchissement de la notion d’inconscient
L’affirmation d’une maîtrise herméneutique
Les contraintes d’une créativité sous contrôle
II – IDENTIFICATION CONTRARIÉE ET DIFFÉRENCIATION SOCIALE
A – LA TENTATION ET LE REFUS D’UNE DOUBLE POSITION DE SOCIOLOGUE ET D’ÉCRIVAIN AVANT-GARDISTE
1 – L’inscription récusée dans la sociologie universitaire
Une carrière de sociologue avortée
Critique de la spécialisation sociologique
Critique de la neutralité sociologique
2 – L’inscription récusée dans les avant-gardes littéraires
L’occultation de Gilbert-Lecomte
Caillois, Breton et le haricot sauteur
L’hostilité à l’égard du relâchement littéraire
3 – Une trajectoire sociale inclassable
La réussite académique et l’appartenance à l’avant-garde littéraire
Deux carrières incompatibles
Une inexplicable confusion des pratiques
B – INTÉRIORISATION PSYCHIQUE ET EXTÉRIORISATION SOCIALE
1 – Les apories de l’explication sociologique de la singularité
Synchronie : les limites et les contradictions de l’hypothèse homologique
Diachronie : l’articulation problématique des dispositions, des positions et des prises de position
La nécessaire considération des processus de l’intériorisation psychique
2 – Éléments d’une anthropologie de la distinction appliquée à la création littéraire
Distinction et symbolisation
Différenciation du champ littéraire et justification sociale
Critique de la diversité des habitus postulée par Bernard Lahire
3 – Retour sur un désir de distinction exacerbé
Caillois entre science et littérature
Caillois et Sartre
La question biographique
III – FIGURES DE LA SUBVERSION : LEIRIS FACE À CAILLOIS
A – LE POÈTE AUTOMYTHOGRAPHE ET L’ÉCRIVAIN AUTOBIOGRAPHE

1 – Deux rapports différents au savoir
L’intérêt commun pour les mythes
Une science anachronique
La récusation de la science
 2 – L’automythographie et ses dangers
Le trésor empoisonné des sciences
Poésie scientifique et discours sur soi
La menace de dissolution
3 – De l’autobiographie à l’invention de soi
Du refus à l’acceptation de la filiation
La douleur d’un idéal narcissique inaccessible
La création contre la répétition
B – LE SOCIOLOGUE SACRÉ ET L’ETHNOGRAPHE EN DEUIL
1 – L’appartenance commune au Collège de sociologie
Un groupe dans le sillage des avant-gardes littéraires
La transgression ou le respect des partages disciplinaires
La transgression activiste contre la neutralité scientifique
2 – Les impasses du sociologue activiste
Un autoritarisme politique ambigu
Les exigences de la réparation
La réouverture de la blessure narcissique
3 – Un ethnographe à distance
Un parcours professionnel sinueux
Des licences finalement peu dommageables
Un processus de réparation narcissique inachevé et toujours en cours
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
TABLE DES MATIÈRES

jeudi 16 octobre 2008 11:32

Joubert, Césaire, Chazal

Bonjour à vous, 1. L'effet miroir Alain Joubert m'a fait parvenir l'ouvrage qu'il avait composé avec Nicole Espagnol, L'Effet miroir, "traduit optiquement du tchèque, d'après un recueil de poèmes et dessins surréalistes de Roman Erben, Neilustrace", publié chez Ab irato (Prière d'insérer en fichier joint). L'exercice introduit une contrainte inédite: traduire un texte d'une langue qu'on ne connait pas du tout d'après son apparence. Le résultat mérite certainement votre attention. 2. Cahier d'un retour au pays natal De même, Bernard Ascal m'a fait entendre sa version du Cahier d'un retour au pays natal, d'Aimé Césaire, mise en musique et en voix qui en fait une création à part entière (voir PDF joint). On peut se procurer l'album de 3 façons : 1) chez les disquaires: CD  EPM . Diffusion Universal. Référence 
3017754 2) chez les libraires: CD  EPM . Diffusion EPM. Référence 3017754 3) chez EPM directement: EPM, 188 boulevard Voltaire. 75011 Paris. Tél.
01 40 24 01 03 / fax 01 40 24 04 27 3. Malcolm de Chazal: Jean-Pierre Orban m'informe qu'il fait paraitre deux inédits de Malcolm de Chazal dans la collection qu'il dirige à L'Harmattan, avec une présentation publique au Lucernaire le lundi 10 novembre à 20h.

SOIRÉE MALCOLM DE CHAZAL
À l’occasion de la parution d’Autobiographie spirituelle
et Moïse, inédits de M. de Chazal, à L’Harmattan, coll.
« L’Afrique au coeur des lettres » :
Projection d’extraits de l’émission Tv Malcolm de Chazal, ce
Mauricien de génie, par le Mauritius College of the Air
Exposé de Robert Furlong, commentateur de l’oeuvre de
Malcolm de Chazal
Lecture d’extraits d’Autobiographie spirituelle et de Moïse
par l’Echange Theatre de Londres  
Echange de vues avec des connaisseurs de l’oeuvre de
M. de Chazal
Entrée libre
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris (Métro Notre
Dame des Champs) Rens. : 06 68 36 33 28
(voir PDF joint). Bonne lecture, bonne audition, bon spectacle, Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

 

dimanche 19 octobre 2008 20:41
semaine_42

Semaine 42

événements, expositions

• Le Musée de Harvard s’enrichit •
• Arp • Miró •
• Gracq • Daumal •

publication

• Nancy Cunard •
• autour d’un Dalí inédit •

Le musée de Harvard obtient une donation de 45 millions de dollars, dont trois Picasso

CAMBRIDGE, Massachusetts — Le musée d'Art de Harvard a obtenu un don de 45 millions de dollars et 31 oeuvres d'art majeures, dont trois peintures de Picasso, a annoncé vendredi l'institution.

Le don vient d'une diplômée de 1936, Emily Rauh Pulitzer, ancien conservateur du musée, et femme du magnat de la presse Joseph Pulitzer.

Les oeuvres cédées comprennent un Arlequin de Picasso, un Portrait de Dora Maar, un paysage du maître cubiste, une Femme dans la nuit de Joan Miro, et la Muse endormie de Roy Lichtenstein.

C'est le don le plus élevé jamais reçu par le musée. Il coïncide avec un projet de rénovation visant à mieux intégrer les collections à la vie de l'université.

Source : http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5hoX0Dx8vgRy4qK6hgZ2QPzLW-CiQ

Arp à l'honneur d'une grande rétrospective dans sa ville natale, Strasbourg

STRASBOURG (AFP) — Strasbourg, ville natale du poète et plasticien Hans/Jean Arp (1886-1966), consacre à l'occasion des dix ans de son Musée d'art moderne et contemporain (MAMCS) une ambitieuse rétrospective à cet artiste inclassable, fondateur du mouvement dada et de l'art concret.

Sous le titre "Art is Arp" qui reprend une citation de Marcel Duchamp, ont été réunis quelque 180 sculptures, reliefs, collages et dessins issus des plus prestigieuses collections mondiales (fondations Arp de Clamart, Locarno et Rolandseck, Centre Pompidou, MoMa de New York, National Gallery de Washington, Kunstmuseum de Bâle, Nationalgalerie de Berlin).

Il s'agit de la première exposition de cette envergure consacrée en France à l'artiste depuis 1986.

Présenté dans une quinzaine de salles du MAMCS, le parcours s'affranchit de la chronologie au profit d'une organisation thématique, qui correspond selon la commissaire de l'exposition Isabelle Ewig à l'impossibilité de "contenir dans un chemin droit, univoque et linéaire" l'oeuvre de l'artiste.

C'est que, dadaïste d'un côté, constructiviste de l'autre, surréaliste et abstrait en même temps, Arp ne cessera d'explorer simultanément de nouvelles voies de création, de nouveaux matériaux, passant de la broderie abstraite aux collages de papiers déchirés via les reliefs de "bois flottés", récupérés au bord de l'eau.

"Nous ne voulons pas copier la nature. Nous ne voulons pas reproduire, nous voulons produire. Nous voulons produire comme une plante produit un fruit", écrivait Arp.

C'est cette conception que l'on retrouve dans ses célèbres sculptures biomorphiques qui firent sa renommée mondiale, avec leurs formes arrondies à la beauté naturelle, non pas abstraite, mais "concrète", comme Arp aimait à qualifier son art.

Loin de se cantonner aux sculptures, l'exposition évoque d'autres facettes moins connues de l'artistes, telles que des collages "avec des carrés disposés selon les lois du hasard" de 1916, des papiers froissés des années 1960, son premier bois peint de 1914 ("Crucifixion"), et ses poèmes que l'on entend récités de sa bouche en allemand.

L'exposition montre aussi son implication dans des oeuvres collectives, à l'instar de ces cadavres exquis dessinés dans les années trente avec des amis surréalistes, ou du ciné-dancing de l'Aubette (1928), une oeuvre d'"art total" réalisée à Strasbourg aux côtés du constructiviste néerlandais Theo van Doesburg et de Sophie Taeuber-Arp.

En partie restaurée et reconstituée avec les couleurs et vitraux de l'époque, l'Aubette est d'ailleurs accessible au public pendant toute la durée de l'exposition.

Les inconditionnels de l'artiste peuvent également se rendre rue du Vieux-Marché aux Poissons, à côté de la cathédrale, devant la maison où il vit le jour en 1886, d'un père allemand fabricant de cigares et d'une mère alsacienne: avec sa façade ornée d'une tête médiévale qui tire la langue, elle aussi mérite le détour.

(www.art-is-arp.com) Du 17 octobre au 15 février 2009 au MAMCS, 1 Place Hans Jean Arp, Strasbourg. Tarif normal 8 EUR, réduit 4 EUR - Salles de l'Aubette accessibles place Kleber du mercredi au samedi de 14H00 à 17H00 - Catalogue de 272 pages et 400 illustrations, éditions des Musées de la ville de Strasbourg, 50 EUR.

Source : http://afp.google.com/article/ALeqM5iUf27VtpMPZgHTKGcvyyRXMJkZIw

Joan Miro à la Chartreuse : et le peintre se fit sculpteur [exposition]

La Voix du Nord

Anne Labourdette, conservatrice du musée, a voulu montrer un Miro différent. Anne Labourdette, conservatrice du musée, a voulu montrer un Miro différent.

Dès aujourd'hui et jusqu'au 18 janvier, le musée de la Chartreuse accueille une très belle exposition « Miro : la métaphore de l'objet » consacrée à l'artiste catalan (1893-1983). Célèbre pour ses peintures, il fut aussi un très grand sculpteur.

PAR J-F. GUYBERT

douai@lavoixdunord.fr Réalisée en partenariat avec le musée de Carcassonne et celui de Martigues, la nouvelle exposition du musée de la Chartreuse s'appuie sur la collection du musée Miro de Barcelone. Mais «  ce n'est pas une rétrospective », rappelle la conservatrice de la Chartreuse, Anne Labourdette. Il s'agit en l'occurrence de montrer, au travers de trente sculptures, que celui qui est resté dans les mémoires comme un grand peintre avait aussi d'autres cordes à son arc.

N'avait-il pas déclaré un jour qu'il allait «  assassiner la peinture » ? En fait, à la fin des années vingt, l'artiste souhaitait passer à autre chose, créer autrement. Il va ainsi réaliser des céramiques, illustrer des livres et donc créer des sculptures.

Pour cela, Miro va se mettre à récupérer des objets hétéroclites qu'il assemblera bien plus tard. Ils lui serviront à réaliser ses créations. Chacune sera ensuite moulée et coulée dans du bronze, afin d'obtenir l'oeuvre définitive. Enfin celle-ci sera patinée, selon les directives de l'artiste, lui donnant un aspect proche de celui des antiquités que l'on vient tout juste de déterrer.

À chaque fois, ce sont des créations métaphoriques, d'où le nom de l'exposition. Chez Juan Miro, la présence d'un ballon symbolise par exemple la femme. La calebasse, c'est l'oiseau... Dans la présentation proposée, on retrouve trois thèmes principaux : la femme, les créatures fantastiques et donc, les volatiles (lire l'article ci-dessous).

La plupart des oeuvres ont été réalisées selon le schéma déjà présenté. Et au beau milieu de cet étrange bestiaire, se trouve aussi une sculpture peinte et très haute en couleurs, inspirée par son ami Alexander Calder. Encore une autre facette de sa créativité.

Parallèlement à cela, un seul tableau, Le Fumeur. Une petite toile prêtée par le musée bruxellois d'Ixelles. Histoire de bien montrer qu'à la fin des années vingt, l'oeuvre de Miro a basculé. La fin d'une époque, en tout cas pour lui, et le début d'un nouveau parcours qu'il poursuivra jusqu'à la fin de sa vie.

Ce faisant, il annonce tout une tendance de l'art contemporain et d'autres artistes emprunteront le même chemin : Jean Dubuffet ou Antoni Tapiès (un autre grand Catalan !), entre autres. •

Exposition visible tous les jours, au musée de la Chartreuse, 130, rue des Chartreux à Douai, sauf le mardi, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures. Fermée les 1er et 11 novembre, le 25 décembre et le 1er janvier. Prix de l'entrée : 3 E. Renseignements au Tél : 03 27 71 38 83.

Source : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Douai/actualite/Secteur_Douai/2008/10/18/article_joan-miro-a-la-chartreuse-et-le-peintre.shtml

Gracq fait monter les enchères

Les biens de l'écrivain et sa correspondance seront mis en vente à Nantes le 12 novembre

300 lots seront proposés à l'hôtel des ventes Couton et Veyrac, à l'exception de ses manuscrits remis officiellement à la Bibliothèque nationale de France (BNF). Ainsi ont en décidé les héritiers de l'écrivain décédé le 22 décembre 2007.

Le clou de la vente sera la correpondance entre Julien Gracq et l'écrivain André Breton de 1936 à 1966.

Comptant en tout 32 lettres et cartes postales, elle est évaluée entre 30.000 et 35.000 euros.

Séduit par "Au château d'Argol " (Gracq, 1938), écrira dans une lettre adressée à Gracq en 1939 qu'il l'a lu d'un seul trait , sans pouvoir une seconde (s') en détacher.

On retiendra aussi dans un exemplaire de l'édition de 1945 de "Le

surréalisme et la peinture" (Breton, 1945) sa dédicace "A Julien Gracq , Au voyant". Un dédicace courte "mais je ne suis pas sûr que l'on en ait d'autres de cette valeur-là", note Me Veyrac, pour qui la plongée dans l'intimité des deux hommes "confirme l'admiration et la complicité qui régnait entre l'un et l'autre", l'homme de l'ombre qu'était Julien Grac et l'exubérant André Breton, le pape du surréalisme.

Au vu de la correspondance, on lit en filigrane l'intimité qui liait les deux hommes:Breton lui raconte ses vacances ou encore ses réflexions après des attaques dont il a été victime.

(…)© France 2

Source : http://culture.france2.fr/livres/actu/47544840-fr.php

René Daumal (enfin) prophète en son pays

Philippe Vaillant a présenté la vie et l'œuvre du poète avant que ne soit baptisé le groupe scolaire.

Cette fois, c'est fait : René Daumal a été définitivement reconnu par les siens, c'est-à-dire les élus et les habitants (toutes générations confondues) de son village natal, qui a très dignement célébré ce week-end le centenaire de sa naissance.

Marqué par de nombreuses manifestations culturelles (expositions, conférences, lectures, contes), en liaison avec plusieurs associations, ce week-end fut aussi l'occasion de baptiser du nom du poète le groupe scolaire, achevé en 2006, et qui accueille une centaine d'élèves. Tout un symbole : l'enfant du pays est désormais le grand frère de ses lointains successeurs de la communale.

Ils apprendront plus tard à quel point le brillant élève s'engagea très tôt dans l'exigeante voie de la poésie et du dépassement de soi.

Son œuvre n'est pas toujours facile d'accès, mais les enseignements qu'on en retire sont féconds. Ce fut le sens des mots d'accueil de Philippe Vaillant avant que le maire Pascal Mauroy n'invite la députée Bérengère Poletti et le président du conseil général Benoît Huré à dévoiler la plaque, samedi après-midi, sur le fronton de l'école.

Une autre plaque a été inaugurée hier, cette fois, mais sur sa maison natale. Disparu précocément en 1944, Daumal fut comme Rimbaud un chercheur d'absolu. Une quête parfois dangereuse (via la drogue), mais ouverte au monde (il s'intéressa très tôt à la spiritalité et à la culture hindoues). Sa dernière œuvre, inachevée, se termine par une virgule : ce week-end à

Philippe Mellet. Article paru le : 22 septembre 2008

Source : http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/180607/

Un texte oublié de Salvador Dali est publié dans une belle édition qui présente son manuscrit en fac-similé

Michel Déon se souvient de sa première rencontre avec Salvador Dali. C'était au cours de l'hiver 1951 à New York, face à des journalistes, dans un salon de l'hôtel San Régis. «J'ai eu l'impression pénible qu'il était en représentation, qu'il jouait à être Dali. Mais j'ai ressenti aussi que lorsqu'on le poussait dans ses retranchements, dans ses extravagances, il devenait vulnérable. Quand, plus tard, nous sommes devenus amis, j'ai toujours eu le sentiment qu'il était très fragile.» Au cours de cette amitié - que Michel Déon a évoquée dans «Bagages pour Vancouver» -, l'écrivain va servir de passeur au génie tourmenté de Port Lligat : c'est lui en effet qui se chargera d'adapter deux textes de Dali, «les Cocus du vieil art moderne» (1) et le «Journal d'un génie» (1) . Adapter pourquoi ? Dali écrit (en français) comme il parle et transcrit ses idées sur des cahiers d'écolier ou des feuilles volantes. Adapter - après discussion -, c'est donc remettre de l'ordre dans une pensée jaillissante mais c'est aussi assurer une orthographe dont l'auteur catalan ne se soucie guère. Un jour, Dali remet à Michel Déon le texte d'une nouvelle intitulée «l'Esputnic du paubre». Le titre livre un indice : «Ce devait être à la fin des années 1950, lorsque les Soviétiques mirent leur premier Spoutnik en orbite autour de la Terre (1). L'événement n'a certainement pas échappé à Dali qui se tenait très informé de l'actualité.» Séduit par ce texte, Jean-Claude Fasquelle propose à Michel Déon d'en réaliser une adaptation. Mais l'éditeur égare le tapuscrit que lui remet Déon. Fasquelle lui demande de recommencer son travail. Déon refuse. Le manuscrit, resté entre les mains de l'écrivain, va rester en sommeil pendant près de cinquante ans. La trentaine de pages de ce «spoutnik du pauvre» a fini par se poser sur la table d'un éditeur, celle d'Alice Déon, fille de Michel et directrice des Editions La Table ronde. Le manuscrit est aujourd'hui publié en facsimilé, sous sa forme originale (un cahier d'écolier portant le titre «Trifolié») . Il est accompagné de son adaptation (effectuée par Jean-Baptiste Gendarme) ainsi que de notes de Dali ayant notamment servi à la rédaction du «Journal d'un génie». Des documents (rapports de lecture, contrats, photographies) complètent cet ouvrage furieusement terrestre.

De quoi s'agit-il ici ? Le récit en quelques mots : une femme de ménage atteinte d'une «psychose maniaque compulsive de propreté» reçoit en héritage «un petit cul-de-jatte de quarante ans». Après lui avoir fait faire la manche dans la rue, la femme de ménage décide de garder son héritage entre les murs de sa maison. «D'une chasteté absolue», la gardienne passe son temps à gaver l'infirme de raisins secs et à le laver. Insensible aux «formidables et interminables érections» de son pensionnaire, elle devra pourtant un jour se livrer à l'innommable - et, écrit Dali, «cette fois même le lecteur bête m'aura compris» - c'est-à-dire «laver l'inlavable, astiquer l'inastiquable».

Farce macabre, farce enjouée, «l'Esputnic du paubre» appartient à la veine maniacodélirante d'un Dali qui n'a pas tiré un trait définitif sur ses années de compagnonnage surréaliste. Quitte à écrire au sujet d'André Breton dans les notes préparatoires de la future «Vie secrète de Salvador Dali» figurant en fin de ce livre : «Tan et tan d'intransigence pour une si petite decheence !» Aragon reçoit aussi son paquet : «Tan et tan d'arrivisme pour si peu d'arrivage !» C'est vache. C'est Dali.

L'Esputnic du paubre, par Salvador Dali, La Table Ronde, 176 p., 45 euros.

(1) Grasset, «les Cahiers rouges».Bernard GénièsLe Nouvel Observateur - 2293 - 16/10/2008

Source : http://artsetspectacles.nouvelobs.com/p2293/a385750.html

[Entretien avec M. Déon à propos d’un l’inédit de Dalí]

Propos recueillis par Jean-Claude Perrier16/10/2008

La Table ronde publie en fac-similé « L'Esputnic du paubre  », une nouvelle de Salvador Dali inédite, demeurée dans les tiroirs de Michel Déon depuis un demi-siècle. Occasion, pour l'académicien français facétieux, de revenir sur son amicale collaboration littéraire avec le grand peintre espagnol.

LE FIGARO LITTÉRAIRE. - Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Salvador Dali ?

Michel DÉON. - C'était en 1951, à l'hôtel Pierre, à New York. Il parlait à des journalistes américains qui essayaient de le martyriser, mais il s'en est bien tiré. Il a même dit deux ou trois choses d'un grand intérêt.

Comment avez-vous été amené à travailler sur ses livres ?

Je cherchais à l'époque des petits boulots. C'est l'éditeur Charles Orengo qui m'a proposé d'adapter en français les Mémoires de Dali, qui venaient de paraître aux États-Unis. Dali écrivait en français, mais dans un charabia phonétique avec l'accent catalan ! J'ai arrangé son texte avec un plaisir immense, j'ai coupé, réécrit, tout en conservant ses qualités et la façon de parler de Dali. Ça a été un gros succès et les éditions étrangères ont été réalisées à partir de notre texte.

Savait-il qui vous étiez ? Avait-il lu certains de vos livres ?

Je ne lui ai jamais dit que j'écrivais. Nous n'étions pas là pour parler de moi. Mais je ne pense pas que ce que j'écrivais l'eût intéressé. Il était surtout intéressé par lui-même !

Comment a-t-il réagi à votre travail ?

Il s'en est dit enchanté. On s'est revus, on est devenus amis.

Avant de connaître Dali, que pensiez-vous de son œuvre ?

Elle ne me passionnait pas. Mais c'est en le voyant travailler que j'ai compris ce qu'il y avait de grand et d'ambitieux chez lui, une fois passée la provocation. C'était un homme soigneux, minutieux, fier de son métier, un artiste bien plus grand encore qu'on ne le pense. Je réévaluerais, par exemple, ses tableaux mystiques des années 1950-1960. C'était aussi quelqu'un de très intelligent, cultivé et qui s'intéressait à de très nombreux domaines, scientifiques notamment.(…)

Nonobstant, avez-vous retravaillé avec Dali ?

Oui. J'ai édité Les Cocus du vieil art moderne, à partir de choses qu'il m'avait dites. Je l'ai beaucoup aidé à terminer le Journal d'un génie… C'est aussi moi qui ai choisi les extraits de Cervantès pour son Don Quichotte, d'après ses dessins… Et puis il y eut L'Esputnic du paubre, son roman écologique avant l'heure, drôle comme tout, dont Jean-Claude Fasquelle avait perdu les deux copies. Heureusement, je suis bibliophile, je garde les choses. J'avais conservé ce manuscrit, le seul que j'aie, avec quelques lettres de Dali. Je suis enchanté qu'on puisse le découvrir aujourd'hui, si longtemps après.

Quand avez-vous vu Dali pour la dernière fois ?

Après les années 1960, nos relations s'étaient distendues. Je suis parti vivre à l'étranger et j'avais mes propres livres à écrire. Je l'ai revu en 1979, dans des circonstances émouvantes : sous la Coupole, lorsqu'il fut élu à l'Académie des beaux-arts comme membre associé étranger. Il avait hélas voulu improviser son discours au lieu de l'écrire avant. Et soulever son épée, alors que, âgé, il n'en avait plus la force. C'était assez pathétique. Nous nous sommes embrassés. Et ce fut tout. Il est mort dix ans après.

Quel souvenir conservez-vous de lui ?

Comme beaucoup de provocateurs, c'était un timide. Un homme d'une liberté que ne tolérait pas le surréalisme. Un « réac » de premier ordre, extrêmement attaché à la tradition, qui avait le courage, dans ce milieu artistique, de se proclamer catholique et royaliste. Il y avait une osmose entre nous. Je l'aimais beaucoup. À ses côtés, j'avais conscience d'être le témoin privilégié d'un grand créateur. J'aurais dû prendre des notes !

L'Esputnic du paubre de Salvador Dali Éditions de La Table ronde, 176 p., 45 €.

Source : http://www.lefigaro.fr/livres/2008/10/16/03005-20081016ARTFIG00387-michel-deon-il-y-avait-une-osmose-entre-dali-et-moi-.php

[publication] Nancy Cunard la scandaleuse

Nancy Cunard fut-elle le grand amour d'Aragon? Plus grand qu'Elsa Triolet? Celle-ci disait: "On parle toujours des poèmes que Louis a écrits pour moi. Mais les plus beaux étaient pour Nancy."

Nancy Cunard fut-elle le grand amour d'Aragon? Plus grand qu'Elsa Triolet? Celle-ci disait: "On parle toujours des poèmes que Louis a écrits pour moi. Mais les plus beaux étaient pour Nancy."

Inversement, Aragon fut-il l'homme le plus aimé de la blonde, mince, belle et irrésistible Anglaise? La concurrence fut innombrable. Décidait-elle de s'emparer d'un homme? Aucun ne résistait. Elle collectionna les amants comme elle collectionnait les bracelets d'ivoire. Une photographie célèbre, signée de Man Ray, datée de 1926, la représente les bras couverts de plus d'une vingtaine de ces bracelets africains. La photo illustre la couverture de la biographie que lui consacre l'excellent historien des lettres François Buot (Crevel, Tristan Tzara, Grasset). Oui, il pense qu'Aragon est resté jusqu'à la fin l'homme tant et si mal aimé, admiré et regretté plus que tout autre.

Dans son livre érotique Le Con d'Irène, Aragon a mis beaucoup d'elle. A Venise, en proie à la jalousie, il fit une tentative de suicide. Elle lui avait préféré, un soir, un pianiste noir américain, Henry Crowder, celui qui deviendra son autre grand et tumultueux amant. C'est que Nancy Cunard n'était pas femme "à transiger avec son désir". Toute sa vie, elle n'a transigé sur rien. Frêle, c'était une force de la nature. L'alcool, la nouba, les nuits blanches, les excès en tout genre semblaient n'avoir pas de prise sur elle. Elle portait toujours beau et chic. Vieillissante, elle continuait d'impressionner et de séduire, même des jeunes gens en âge d'être ses fils.

Quelle énergie, il est vrai ! Une tornade, un maelström. Toujours en mouvement. François Buot n'est pas sans mérite de l'avoir suivie, dans certaines périodes plus folles que d'autres, au jour le jour. Imprévisible, épuisante, rebelle, sauvage, indomptable. Libre et révolutionnaire. Prenant tous les risques pour se libérer des conventions et faire avancer ses idées. Comme, par exemple, écrire un pamphlet féroce contre sa mère, lady Cunard, une Américaine qui avait épousé sir Bache Cunard, le richissime petit-fils du fondateur des célèbres lignes de bateaux. Elle régnait à Londres sur le grand genre anglais alors que sa fille, à Paris, ville entre les deux guerres en pleine effervescence artistique, fréquentait les poètes surréalistes, les musiciens de jazz, Cocteau, Drieu, Beckett, Nijinski, Rubinstein, les Fitzgerald, et cent autres écrivains et artistes dans la famille desquels elle était entrée en publiant plusieurs recueils de poésie et en éditant elle-même les livres qui lui plaisaient.

Avec les années, loin de s'assagir, Nancy se radicalise. "Vivre sans passion, sans coup de folie, écrit François Buot, est pour elle totalement inconcevable." Sans compter qu'elle est de plus en plus indignée par l'injustice, le colonialisme, le racisme. Elle s'affiche à Londres avec son pianiste noir, ce qui crée un scandale d'autant plus retentissant que lady Cunard est furieuse, qu'elle est la risée de la gentry et que sa fille l'accuse publiquement d'être raciste. Nancy est tellement convaincue que la condition des Noirs, surtout en Amérique, est ignominieuse, qu'elle entreprend un ouvrage collectif sur la culture nègre. Sa force de conviction et de travail fait merveille. Elle n'hésite pas à s'installer à Harlem, ce qui déclenche un autre scandale. Il faudra insister beaucoup pour la dissuader de voyager dans le sud des Etats-Unis. Elle se contentera de Cuba et de la Jamaïque. Enorme ouvrage, la Negro Anthology aura un retentissement considérable.

Voilà un livre de combat qui aurait dû plaire aux Soviétiques. Mais Nancy, de naissance et de moralité suspectes, est bien trop incontrôlable pour ne pas susciter la méfiance des camarades. Déçue par Moscou, elle garde néanmoins la foi communiste.

Et, en juillet 1936, quand la guerre civile éclate en Espagne, elle quitte la France - Paris, la Normandie et le Périgord auront été les lieux de résidence favoris de cette nomade de l'amour et des luttes - pour rejoindre Barcelone la républicaine. Elle est devenue reporter et s'engage auprès des intellectuels antifascistes. Parmi eux Pablo Neruda. Dont elle tombe amoureuse et qu'elle ira, plus tard, visiter au Chili.

Nancy Cunard est morte le 16 mars 1965, dans une salle commune de l'hôpital Cochin. On l'avait ramassée dans la rue, effroyablement maigre, l'esprit en déroute. Entre-temps... Plus de place pour raconter les vingt-cinq dernières années, les vingt premières non plus, de cette femme inouïe, fascinante, frénétiquement de son siècle. Lisez François Buot, sa dernière conquête, pour en savoir plus.

Nancy Cunard, de François Buot, Pauvert, 450 p., 24 euros.

Par Bernard Pivot

Source : http://www.lejdd.fr/cmc/chroniques/200842/nancy-cunard-la-scandaleuse_156195.html

[Chronique de publication] Les années 1930 & la fabrique de l’Homme nouveau  par François Xavier

Ce projet titanesque met en scène cinq expositions, internationales et pluridisciplinaires, mêlant peinture, sculpture, photographie, architecture et cinématographie dans le but de parvenir à décrire ce que fut les années 1930. Un cycle complet de la modernité, du symbolisme à l’avant-garde, en passant par les années 1920 et 1930, en étudiant les mythes qui l’ont nourri, du mysticisme fin-de-siècle à la figure de l’artiste saltimbanque, des utopies futuristes aux idéologies totalitaires.

"Des talents se développaient qui naguère avaient été étouffés ou maintenus à l’écart de la vie publique. Ils étaient aussi divers que possible, et les contradictions qui séparaient leurs buts, insurmontables." (Robert Musil) "Au fond de tout cela, il y a une logique dépouillée d’ornements et il semble qu’on ne fait pas une conclusion trop risquée en disant qu’une pareille logique requiert en tous lieux un style dépouillé d’ornements." (Hermann Broch) Ces deux descriptions d’un état de l’homme et de la société faites par deux écrivains de l’Europe centrale nous annonce la basculement d’un monde qui oscillait jusque-là entre deux styles et deux morales, voire deux types humains : décadence et modernité, chloroses symbolistes et culte de l’énergie, quintessences d’une âme énervée et puissance du monde machinique, le malade et le sain …

C’est en Italie, là où la doctrine fasciste invente le mot "totalitaire" qu’un nouveau type d’homme apparaît ; puis en URSS et enfin en Allemagne. Ce n’est pas encore le Surhomme mais l’idée est là : la métaphore biologique qu’implique l’idée d’une fabrique de "l’Homme nouveau" montre bien que ce n’est plus la physique et ses applications qui est, comme elle l’était encore au début du siècle, l’idée directrice au fondement de la pensée, mais que c’est désormais la science de la vie …

Héros, travailleur et guerrier, citoyen-soldat, l’homme nouveau est d’emblée, dans les régimes fondés sur une politique raciale, considéré comme le fruit d’une technique biologique, d’une science génétique. C’est l’apogée du matérialisme dialectique, moteur de l’Histoire, qui éduquera l’homme nouveau … et la figure du travailleur qui annonce la nouvelle ère des Titans (Ernst Jünger).

Le personnage si troublant de Dorian Gray, créé par Oscar Wilde, pourrait bien être l’une de ces figures paradigmatiques de l’époque. Le mirage esthétique – l’Etat-Léviathan comme œuvre d’art totale – a le pouvoir, comme le portrait dépeint dans le roman de Wilde, de conserver l’apparence de la jeunesse à son modèle.

C’est cette parabole que semble illustrer le peintre Ivan Le Lorraine Albright dans l’un de ses plus étonnants tableaux, Le portrait de Dorian Gray (1943-1944), présenté en page 19 …

La culture, dans ces années 1930, s’entend comme une culture de micro-organismes, comme culture des cellules en laboratoire, pareille à la culture des grains en agriculture. D’un côté des masses, de l’autre des êtres singuliers, abîmés dans la solitude, impuissants à se raccrocher dans une valeur qui ne soit pas édictée par l’Etat. En effet, il suffit de regarder les photos produites par les soviétiques Stepanova ou Rodchenko , pour constater que les mêmes traits de cette culture cellulaire s’y retrouvent : figures répétées, identiques, d’un même individu, morula des physiologies, organisation des parades, etc.

C’est toujours dans les années 1930 qu’un certain art abstrait naîtra des rêveries germaniques, de Arp à Kandinsky , pour s’achever au début des années 1940 dans les charniers de Buchenwald …

Les années 1930, ce sont donc ces années des hommes tous identiques, entonnant les mêmes chants et accomplissant les mêmes gestes. D’où l’éclosion de ce nouvel art du portrait, inquiétant et pathétique : nulle peinture ne sera plus saisissante que celle de cette décennie qui fixe des visages abrupts, violents, inoubliables … Ces hommes "sans qualité", pour user de l’expression de Musil , sont aussi des hommes irréductibles.

Catalogue de l’exposition qui se déroula à Ottawa du 6 juin au 7 septembre 2008, ce livre inquiétant, fascinant et magnifiquement mis en pages et articulé autour de ces idées phares, vous emmènera dans la quête de cette homme nouveau par le biais d’études érudites, dans tous les champs d’application que ce projet s’est autorisé. Du Léviathan à la Russie stalinienne, de l’Italien nouveau à la quête de la race pure dans l’Allemagne national-socialiste (ponctué par l’extraordinaire triptyque de Otto Dix, Der Krieg [La guerre]), des sciences & des arts à la politique du corps (soulignée par un splendide nue, photographie de G. Riebicke, Arish-olympischer Geist) …

Puis la deuxième partie qui présente l’intégralité des œuvres, selon des thèmes choisis, impose recueillement et concentration tant les pièces présentées sont importantes et si émouvantes … Les sculptures de Hans Arp qui transmettent au surréalisme cette poétique de la genèse naturelle des formes, notamment avec son œuf repris, entre autres, par Dali ou le réalisateur Jean Painlevé. Dali dont les formes molles ont mis en lumière cet alanguissement et ces élongations des contours, si proche de la paranoïa critique qui l’habitait. Puis viennent Victor Brauner et Picasso dont les anatomies font scandale …

Les années trente sont à la fois une époque où l’on représente un homme sain et où les courants de l’avant-garde sont proscrits. C’est dans ce paradoxe qui fait appel aux exemples éternels de la beauté grecque et où l’on interdit l’art dégénéré que les plus grands artistes du siècle laisseront des traces à jamais indélébiles pour nous rappeler que l’art triomphe toujours de la doctrine des hommes.

Jean Clair (sous la direction de), Les années 1930 – La fabrique de l’"Homme nouveau", relié sous jaquette illustrée, 230 x 297, 270 illustrations couleurs et N&B, Gallimard/Musée des beaux-arts du Canada, septembre 2008, 396 p. – 59,00 €

Source : http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article5303

Eddie Breuil

lundi 20 octobre 2008 08:08
Jacques Prévert Paris la belle/Visites

Chères Mélusiennes, chers Mélusiens,
Dans le cadre de l'exposition "Jacques Prévert Paris la belle" - qui se tiendra du 24 octobre au 28 février 2008 à l'Hôtel de Ville de Paris - seront organisées pour la première fois des visites gratuites de l'exposition, pour enfants et pour adultes.
Le mercredi à 15h : des  visites pour les enfants (3/4 d'heure)

29 octobre : Carole Aurouet, accompagnée du chanteur/musicien Chadi Chouman
5 novembre : N.T. Binh et André Pozner
24 décembre : Carole Aurouet, accompagnée du chanteur/musicien Chadi Chouman
31 décembre : Carole Aurouet, accompagnée de la dessinatrice/amie de Prévert Jacqueline Duhême
18 février : Carole Aurouet, accompagnée du chanteur/musicien Chadi Chouman
25 février : Carole Aurouet, accompagnée de la dessinatrice/amie de Prévert Jacqueline Duhême


Le jeudi à 11h : des visites pour les adultes (1h30)

30 octobre : Carole Aurouet
6 novembre : N.T. Binh
13 novembre : Danièle Gasiglia-Laster
20 novembre : Danièle Gasiglia-Laster
27 novembre : Dominique Rabourdin (visite thématique : la rue du Château et le surréalisme)
4 décembre : Danièle Gasiglia-Laster
11 décembre : N.T. Binh (visite thématique : le cinéma)
18 décembre : Dominique Rabourdin et André Heinrich (visite thématique : le groupe Octobre, Prévert et la politique)
8 janvier : Carole Aurouet et Jacqueline Duhême
15 janvier : André Pozner
22 janvier : N.T. BInh
29 janvier : Danièle Gasiglia-Laster (visite thématique : Prévert et les peintres)
5 février : Dominique Rabourdin (visite thématique : la rue du Château et le surréalisme)
12 février : Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster (visite thématique : Prévert et la chanson)
19 février : Danièle Gasiglia-Laster
26 février : N.T. Binh

Pour les partenaires de l'exposition en priorité : des visites pour les adultes (1h00)

24 octobre 18h : Carole Aurouet
24 octobre 19h : Carole Aurouet
29 octobre 16h : Carole Aurouet
3 novembre 18h : Carole Aurouet
13 novembre 16h : N.T. Binh
18 novembre 18h : Carole Aurouet

Ces visites sont gratuites.
Les groupes sont fermés à 30 personnes.
Les réservations sont obligatoires : 01 42 76 51 53/01 42 76 51 63.
Bien cordialement, Carole Aurouet

lundi 20 octobre 2008 08:08
Jacques Prévert Paris la belle/Parutions

Chères Mélusiennes, chers Mélusiens,
Dans le cadre de l'exposition "Jacques Prévert Paris la belle" - qui se tiendra du 24 octobre au 28 février 2008 à l'Hôtel de Ville de Paris - paraîtront :
-------------------------------------------------------------------
Le catalogue de l'exposition
dirigé par les deux commissaires :
Eugénie Bachelot Prévert et N.T. Binh
Flammarion, 272 p.
version brochée 35 euros
version reliée 49 euros
Sommaire
Préface de Bertrand Delanoë, Mairie de Paris
Avant-propos de Eugénie Bachelot Prévert et N.T. Binh
I. Enfance et Adolescence
     - "Raconte pas sa vie !", par Eugénie Bachelot Prévert
II. Prévert et le surréalisme. La période de la rue du Château
      - "Le réservoir de la révolte", par Dominique Rabourdin
III. Le groupe Octobre. Théâtre et politique
      - "L'aventure d'Octobre - Préhistoire", par André Heinrich
IV. Le cinéma de Jacques Prévert. Scénarios, adaptations et dialogues
      - "Jacques Prévert, auteur de films", par N.T. Binh
      - Entretien avec Jacqueline Laurent
      - Entretien avec Michèle Morgan
V. Paroles et musique. Livres et chansons
     - Entretien avec Juliette Gréco
     - "En mauvais français pour les mauvais français : le braconnier Jacques Prévert révolutionne la poésie", par Carole Aurouet
     - Entretien avec Jacqueline Duhême
     - "Ecrire à quatre mains avec Jacques Prévert", par André Pozner
     - "Jacques Prévert auditeur libre des musiciens", par Arnaud Laster
VI. La photographie. Balades et portraits
     - "(E)preuves d'une exposition antérieure : Jacques Prévert et ses amis photographes", par Bernard Chardère
     - Entretien avec André Villers
VII. Prévert et les peintres
     - "Jacques Prévert au miroir des peintres", par Danièle Gasiglia-Laster
     - Entretien avec Gérard Fromanger
VIII. Les collages de Jacques Prévert
    - par Anne Moeglin-Delcroix et Françoise Woimant
Bibliographie- Rappel filmographique –Index –Remerciements - Crédits photographiques
----------------------------------------------------------
Le catalogue Jeunesse
écrit par Carole Aurouet, Flammarion, 64 p., 12 euros

 

lundi 20 octobre 2008 10:07
Colloque: “New Perspectives on Surrealism and its Legacies”

Colloque: "New Perspectives on Surrealism and its Legacies"
Sixth Annual PhD Symposium, Centre for Studies of Surrealism and its Legacies
Ce colloque est organisé conjointement par la Galerie Tate, l'Université
d'Essex,
et l'Université de Manchester
Date: Vendredi 28th November 2008 10.30 - 6pm
Venue: Tate Modern, London (McAuley A Studio)
Date limite pour la réservation: Vendredi 21st November
L'entrée à cet événement est gratuite mais la réservation est exigée s'il vous
plaît.
Pour plus d'information ou réservation, contactez s'il vous plait:
clare.o'dowd@postgrad.manchester.ac.uk
Symposium Programme
10.30-11.00: Registration,Tea and Coffee
11.00-12.30: Session One:
Catriona McAra, Glasgow University: 'Alice Undone': Re-reading the Work of Max
Ernst and Dorothea Tanning Through the Influence of Lewis Carroll
Karolina Watras, Cambridge University: 'To produce books as we produce our
dreams': The relationship between text and image in Toyen's and Radovan Ivi 's
sć Le Puits dans la tour / Débris de rêves
Christian Sauer, University of Salzberg: In the stranglehold of inner visions:
A study of Salvador Dalí's surrealist ballets with focus on Bacchanal (1939)
12.30-2.00: Lunch Break (not provided)
2.00-3.30: Session Two:
Lucy Bradnock, Essex University: Surrealism's second sex: the feminist voice of
Antonin Artaud
Nina Rind. University of Frankfurt: Filmstudie by Hans Richter. A film between
abstraction and surrealism
Giuseppe Di Natale, University of Florence: Edouard Jaguer from La Main à plume
to Surréalisme Révolutionnaire and from Rixes to Phases: counterposition and
re-approach to André Breton
3.30-4.00: Tea and Coffee
4.00-5.00: Session Three:
Eva Morawietz, University of Goettingen: The Reception of Salvador Dalí in the
Culture of American Postmodernism
Nikos Mantzios. Edinburgh College of Art: The Uncanny of Memory
5.30-6.00: Concluding Discussion

 

lundi 20 octobre 2008 13:58
une avant-garde ridicule

Mon cher Marc,
  Let's not forget, either, Cendrars' account of futurists in Paris, circa 1914-5, reporting back by phone to Marinetti the pranks Delaunay, Cravan and he perpetrated at the Bal Bullier; and the fact that Mina Loy, very close to Marinetti at one point, published poetic satires of him and his colleagues when she was in New York.
  Et pan, dans l'oeil. Ton ami, Jay

Cher Marc Dachy,
Quelques mots pour vous remercier. Votre texte a le mérite de soulever nettement la discussion et, pressé par le temps, je prends quelques minutes pour y réagir, car je ne voudrais pas que l’occasion se perde de discuter sur Mélusine de sujets aussi cruciaux.
Je partage d’abord totalement la critique que vous faites de l’idéologie futuriste comme le refus de ce silence maintenu de fait autour de ses relations avec la fondation de l’idéologie fasciste. A tout prendre, ce n’est pas le ridicule, mais l’ignominie qui me semble le mieux caractériser bon nombre de mots d’ordre marinettiens. Les citations d’avant-gardistes à l’encontre du futurisme pourraient également se multiplier. Ceci posé comme préalable apparaissent néanmoins deux questions :
1. Qu’est-ce qu’une avant-garde à proprement parler ? Si celle-ci se manifeste par la transgression de la sphère esthétique (P. Burger), alors le futurisme en fait décidément partie (et personnellement, je suis sensible au talent de pamphlétaire de Marinetti). Si elle doit répondre à une certaine politique (et donc ne pas être fasciste) elle se retrouve à part, mais la définition devient bien plus complexe, et quasiment ingérable, puisqu’elle dépendra de la définition du programme politique en tant que tel. Si elle doit être suivie par le reste de la société, comme vous l’entendez (car, après tout, une avant-garde n’a pas à être suivie sur le seul plan esthétique, ce serait un échec patent), alors tout se gâte… Je crains que notre société n’ait suivi ni Dada, ni le surréalisme, ni les situationnistes, si ce n’est sur le mode spectaculaire, tandis qu’au moins quelques années la société italienne aura « suivi » les futuristes. Il suffit de regarder les résultats des élections en Europe pour voir quelle triste postérité ils pourraient encore avoir.
Le point me parait donc hautement problématique, quant aux concepts que nous utilisons, mais aussi à tout ce qu’ils portent avec eux. Je n’ai évidemment pas de réponse.
2. Vous ne citez finalement que Marinetti, ce qui simplifie énormément la question. Et je retiendrai pour ma part la citation de Duchamp qui lie au décès de Boccioni la faillite ultérieure du futurisme. Comment considérer, en effet, l’œuvre de Boccioni ? Ou, plus difficile encore, l’intervention géniale de Russolo, dont vous savez mieux que moi qu’il a pu être admiré des situationnistes ? Que faire, pour ne citer qu’eux, de Corra, Gina, Palazzeschi, aujourd’hui édités chez Allia, peu susceptible de fascisme larvé. Tous, à un moment ou à un autre, se sont réclamés du futurisme, s’y sont reconnus, tous ont incarné le futurisme (même Tullio Mazzoti, avec lequel Jorn ne dédaigna de travailler à Albisola). Que faire de ce futurisme-là, non marinettien (?) ? Existe-t-il ? Comment pourrait-il se définir ?
Il y a là, me semble-t-il, matière à réflexion, et même à réflexion commune.
Je suis désolé de ne pouvoir mieux formuler ces quelques remarques, mais je ne dispose vraiment pas du temps nécessaire pour répondre avec plus de précision. J’espère seulement pouvoir poursuivre un peu, à ma manière, ce que vous avez lancé.
Vous lire est toujours un plaisir, et je vous en remercie. E. Rubio

mardi 21 octobre 2008 12:50

Re:une avant-garde ridicule

Je vais lire avec intérêt le texte de Marc Dachy. Mais associer futurisme et fascisme, c'est très réducteur et historiquement inexact. Qui travaille sur les avant-gardes ne fait d'ailleurs pas ce rapprochement. C'est méconnaître l'apport du futurisme au cubisme et méconnaître l'inflluence de Marinetti sur les futurismes russes et portugais (voir les manifestes futuristes de Fernando Pessoa), c'est ignorer que son manifeste a traversé l'océan et permis aux avant-gardes latino-américaines (brésiliennes en particulier) en . Le fait que Marinetti ait effectivement divagué et rejoint plus tard, malheureusement pour le futurisme, Mussolini, n'ôte en rien la valeur avant-gardiste de ce courant. Quid des poètes français aux oeuvres majeures et pourtant un tantinet ou même très staliniens ? Et des philosophes ? Le futurisme et le cubisme sont indissociables et Marinetti  . genev. vilnet

 

mardi 21 octobre 2008 16:04

Re : Re:une avant-garde ridicule

on remue encore les vieilles lunes...
comme si nous n'étions pas capables de faire la différence entre l'impact esthétique des futuristes et l'engagement fasciste.
Lors de l'exposition sur l'année 1936 et "l'art dégénéré", à Bielefeld en Allemagne, étaient présentées plusieurs oeuvres, nazies, surréalistes, etc.
... et évidemment le Futurisme était cantonné dans une salle "fasciste", dans une vision réductrice épouvantablement effrayante de "bon sens...
B Delaune

 

mardi 21 octobre 2008 21:55

Saby

message d'Emmanuel Rubio
Bernard Saby, Scènes de l'espace primordial, par Xavier-Gilles Néret (Extraits)

L'ouvre de Bernard Saby n'a pas le retentissement qu'elle mérite. Un
tel constat avait déjà été établi par les organisateurs de la rétrospective qui
lui fut consacrée au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris en 1986, onze
années après la mort de l'artiste. Pourtant, grâce à des expositions
fascinantes aux Galeries du Dragon et de l'Oil, dans les années 1950 et 1960,
Saby fut reconnu comme un peintre de première importance par un cercle
restreint, mais souvent inconditionnellement admiratif, d'artistes, d'écrivains
et d'amateurs d'art, allant d'André Pieyre de Mandiargues à Michel Butor, en
passant par Pierre Boulez, Roberto Matta, Zao Wou-Ki, Robert Lebel, Paule
Thévenin, Armand Gatti ou Maurice Saillet. Henri Michaux, d'ordinaire si
discret, lui témoignait une grande considération, allant jusqu'à le citer
longuement dans l'un de ses livres. Patrick Waldberg, l'insigne critique
surréaliste, écrivit en 1961 que Saby était « sans doute, de sa génération, le
plus intrépide côtoyeur d'abîmes ». Claude Roy n'était pas moins enthousiaste,
affirmant en conclusion d'un article sévère de 1963 sur la peinture abstraite :
« Il faut être Klee, Wols, Saby ou rien. La plupart n'est rien. »
La vie de Bernard Saby se prête à un schéma simple : né à Paris en 1925, il se
mit à peindre aux abords de 1950, jusqu'à sa mort en 1975. Une vie donc de
cinquante années, en plein milieu du XXe siècle, dont la seconde moitié fut
principalement vouée à la peinture. Une vie « curieuse » aux deux sens du
terme. Il étudia la composition musicale, avec Pierre Boulez comme condisciple,
auprès de René Leibowitz qui l'initia aux arcanes de la dodécaphonie et de
l'atonalité. Se passionnant pour les lichens, il travailla bénévolement au
Muséum d'Histoire naturelle comme « lichénologue ». Il aimait aussi la
compagnie des lézards et d'un perroquet vert d'Amazonie. Dans ses dernières
années, il étudia le chinois ancien et traduisit les grands textes taoïstes.
Comme l'écrit Robert Lebel, « il a laissé à ses amis le souvenir d'un
personnage aussi énigmatique et secret que sa peinture. »
Ce ne fut qu'à partir de 1947 qu'il décida de se consacrer complètement à la
peinture. Autodidacte, il lui fallut quelques années pour apprendre la
technique de son art, à laquelle il accordait la plus haute importance. Peu à
peu, il acquit une remarquable maîtrise pour le rendu des transparences, et
l'admirable sûreté de son trait - il était capable de tracer un cercle parfait
d'un seul jet - l'apparentait aux maîtres chinois qu'il admirait. Saby peignait
à l'huile, mais il réinventa aussi la tempera, fit des lavis et des gouaches
étonnantes dans lesquelles il pouvait exprimer particulièrement son don de
miniaturiste.
Son aventure commença véritablement aux abords de 1950 : « Un jour, dans mes
tableaux s'est mise à apparaître une profondeur, et je me suis enfoncé, je me
suis lancé à corps perdu dans son exploration. » Cette formule offre une clé
pour approcher la démarche et l'ouvre de Bernard Saby, exploration de la
profondeur par un corps qui perçoit et qui peint, prêt à expérimenter et à se
mettre en danger, au risque de se perdre. Faire varier la perception, tel était
l'enjeu de l'usage des drogues chez Bernard Saby comme chez son ami Henri
Michaux, non pour atteindre d'illusoires paradis artificiels, qui ne sont que
de misérables miracles, mais pour avancer dans l'exploration de ce que peut un
corps, dans l'immanence. Les deux hommes expérimentèrent ensemble la mescaline
et s'influencèrent réciproquement. Michaux a d'ailleurs publiquement exprimé
cette proximité par plusieurs allusions dans Misérable miracle et L'Infini
turbulent, et par la publication à la fin du premier livre, en 1956, d'une page
entière écrite par Saby : L'image privilégiée. Ce beau et sobre texte décrivant
les visions suscitées par l'intoxication mescalinienne se termine ainsi : «
J'avais l'impression [.] d'un espace en quelque sorte primordial, dont l'espace
objectif et même celui des autres visions n'eût été qu'un épiphénomène. La
neutralité affective, presque l'indifférence avec laquelle je suivais le
déroulement du phénomène faisait songer à une sorte d'état pré-personnel, un
état d'avant existence infiniment archaïque. » N'était-ce pas cet espace
primordial que le peintre cherchait à restituer dans ses toiles donnant à voir
autant de plongées à corps perdu dans l'immanence ?
Il ne faudrait cependant pas croire qu'il suffirait de prendre de la drogue
pour se donner les moyens de créer une ouvre singulière, originale et
puissante. Si Saby s'était contenté de nous livrer un compte-rendu descriptif
de ses visions intérieures, la portée de son travail serait limitée et n'aurait
d'intérêt que pour les psycho-physiologues. Ce qu'il nous donne à voir, il dut
le construire lui-même, par un patient et assidu exercice de la volonté, crayon
ou pinceau à la main. La peinture était - comme d'ailleurs la poésie pour
Baudelaire - sa seule véritable drogue, la création n'étant possible à leurs
yeux que « par l'exercice assidu de la volonté et la noblesse permanente de
l'intention ». Il y avait donc chez Saby une tension très forte entre, d'une
part, ses expériences de « connaissance par les gouffres », où il trouvait une
source d'inspiration dérangeante, voire terrifiante d'inconnu et, d'autre part,
son travail pictural particulièrement lent, méticuleux et minutieux. Sa
personnalité de créateur était comme écartelée entre les forces d'irrationalité
auxquelles il estimait indispensable de s'abandonner et le besoin de les
ordonner selon une logique avouée et contrôlée.
Ce qui littéralement « saute aux yeux » lorsque l'on regarde une ouvre de Saby,
c'est le sentiment de perspective qu'elle suscite. Sa peinture, qui n'est pas
figurative, crée des effets de perspective stupéfiants. Il organisait ses
ouvres par des symétries, puis par des homologies, en faisant jouer une forme
avec une autre semblable mais plus grande ou plus petite. Le tableau constitue
alors une construction par réseaux ou, Saby ayant été musicien avant de se
lancer à corps perdu dans la peinture, une « variation » autour d'un « thème ».
Outre le charme du leitmotiv, ce procédé lui permettait de lier les unes aux
autres les différentes parties du tableau et de donner au spectateur le
sentiment que l'espace s'anime, indiquant ainsi des perspectives, une
profondeur, des paysages, des scènes.
Dans ces ouvres, il n'est pas seulement question de prouesses techniques
produisant une expérience optique originale. Les formes et les couleurs ont des
propriétés plastiques et émouvantes, et une poésie silencieuse émerge alors.
Cette peinture n'est certes pas « figurative », mais elle n'est pas non plus «
abstraite », dans la mesure où, à partir de l'exploration de l'espace
primordial évoqué dans L'image privilégiée, elle suggère des perspectives, des
paysages, des scènes, des personnages. C'est là le côté « mallarméen » de Saby
: suggérer, voilà le rêve !... où l'on retrouve son ambition première de
compositeur, la musique étant l'art suggestif par excellence. Ne peut-on dès
lors envisager ses toiles comme un nouveau test de Rorschach ? En ces «
analogues du réel », les critiques ont ainsi pu déceler des « labyrinthes »
(Alain Jouffroy), des « grottes » (Jean Grenier), des « constellations
minérales » et des « villes construites sur le roc » (René de Solier), des «
cités futures » (André Berne-Joffroy), des « gulf-streams aux sentiers qui
bifurquent » (Patrick Waldberg), « des architectures de prisons autant que de
formes d'entrailles, de replis cervicaux ou de nouds du bois » (André Pieyre de
Mandiargues), etc. L'espace aperçu et construit par Saby est en-deçà des mots,
c'est un univers antérieur à la découverte du monde extérieur à l'homme et,
parallèlement, du langage. D'où son inquiétante étrangeté.
Ces « scènes » de l'espace primordial, que chacun se joue en fonction de la
sensibilité et de l'intelligence qui lui sont propres, Saby les construisait
pendant des mois, voire des années, tant il était perfectionniste, et peut-être
aussi convaincu, comme Flaubert, que la bêtise, c'est de vouloir conclure. Il
avait une grande difficulté à en finir avec une toile, et il est notoire qu'il
a beaucoup détruit. Le peintre avait besoin d'être stimulé par un problème à
résoudre pour continuer à travailler. Il s'écoulait parfois cinq, dix ou même
quinze ans entre les différents états de la même toile, d'autant plus que ses
périodes créatives alternaient avec des moments de profonde dépression, le
conduisant au bord du suicide. Dans ces moments de crise, il coupait les ponts
ou les ponts se coupaient d'eux-mêmes, et il redevenait le solitaire absolu. «
Je suis vraiment en très piteux état, comme j'avais oublié qu'on puisse l'être.
J'ai ça depuis l'âge de sept ans. Si seulement j'avais le cran de me suicider.
Je sors seulement depuis hier d'une annulation générale. Le plus étrange dans
ces retours à l'euphorie est la rapidité avec laquelle est oubliée la
profondeur, longueur, largeur et intensité de la phase dépressive antérieure. »
Ces paroles de Saby précédèrent d'une quinzaine de jours sa mort par «
infarctus ».
Un grand point d'interrogation hantait Bernard Saby. La fameuse phrase de
Michaux, « Je suis né troué », lui allait à merveille. Le « charme » intense
qui émanait selon ses amis de sa personne venait d'une fragilité extrême
presque toujours dissimulée. N'était-ce pas un peu de cette fragilité qu'il
retrouvait lorsqu'il s'adonnait avec passion à l'étude du lichen, forme de vie
organique « parasitaire », sorte de moisissure originelle, mais aussi
efflorescence des roches, puissance « rhizomatique » de la vie ?

 

mercredi 22 octobre 2008 06:07

Re: Re : Re:une avant-garde ridicule

Marc Dachy mérite que vous le lisiez au lieu de partir au quart de tour...
Quelle définition retenons-nous de l'avant-garde et le futurisme
s'inscrit-il dans cette définition?
Je pense, comme lui, que si nous retenons le mouvement futuriste (dont
personne ne nie l'apport) dans l'avant-garde, nous modifions
considérablement le sens même de celle-ci.
N'en déplaise à certains, tout ne se vaut pas...
Rose-Hélène Iché

 

jeudi 23 octobre 2008 21:22

Re : Re: Re : Re:une avant-garde ridicule

Bonjour,
Rose-Hélène Iché nous dit :
"Marc Dachy mérite que vous le lisiez au lieu de partir au quart de tour..."
J'ai justement lu le texte de Marc Dachy (auteur que j'estime par ailleurs). Comment peut-on balayer le futurisme d'un tel revers de main ?
Justement ce qui pose problème dans ce texte c'est qu'il nie tout apport du futurisme.
Un seul exemple en réponse, "l'art des bruits" de Russolo, dont l'influence sur les situationnistes ou sur quelqu'un comme Pierre Schaeffer ne peut être niée...ou alors au nom d'une "avant-garde" totalement fantasmée on rejette aussi l'apport de gens comme Schaeffer (car ancien boy-scout et disciple de Gurdjieff) ? et on accepterait plus facilement le pilote de chasse de la Luftwaffe Joseph Beuys? On s'égare... Si ça continue on va classer le chiraquien déçu Boulez dans l'avant-garde...
... et par pitié, nous savons encore faire la différence entre futurisme russe, futurisme italien, portugais, futurisme mexicain, vorticisme, etc. Pour ma part j'ai appris tout ceci en licence de lettres dans une fac de province. Ne réduisons pas le monde à un quarteron de journalistes parisiens ou d'intellectuels autorisés ou je ne sais quoi...
Bien cordialement sur ces sujets par ailleurs importants et passionnants,
Benoît Delaune

 

jeudi 23 octobre 2008 21:22

Re: Re : Re: Re : Re:une avant-garde ridicule

Selon moi, il faudrait elargir la definition pour inclure le futurisme 
italien, qui repondait a des forces historiques et culturelles uniques 
en Europe. En effet, les differences entre les diverses avant-gardes 
sont plus interessantes que les ressemblances.

Bien cordialement, Willard Bohn

 

jeudi 23 octobre 2008 10:16

Re: Re: Re : Re:une avant-garde ridicule

Il faut relire l'article de José Pierre sur le futurisme où
il montre le dégréd'adhésion ouvrièr qui a eu cette avant-garde
au début. D'autre part tout le groupe n'était pasfaciste. Carrá était
anarchiste Russolo et Boccioni comunistes.
Il ne faut pas confondre tout.
C'était une avant garde pas ridicule du tout mais qui a viré au fascisme
et elle est disparue.
Au fond la seule avant-garde qui est encore vivante dans le monde entier
est le Surréalisme. Sylvia Valdés

 

dimanche 26 octobre 2008 17:24
semaine_43

Semaine 43

expositions

• Lee Miller au Jeu de Paume •
• Jean Lurçat •
• Joan Miró au MOMA •
• Prévert •

publications

• Les armes miraculeuses d’Aimé Césaire •

Exposition JEAN LURCAT, Tapisseries - Musée d'Angers

JEAN LURCAT : Tapisseries (1940-1965)
29 Novembre 2008 – 17 Mai 2009
Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine d’Angers
« Une tapisserie de Jean Lurçat se déguste comme un bon vin ou une bonne chère.
Le langage de l’artiste est truculent, ses couleurs sont chaudes et chatoyantes, son univers luxuriant et riche nous renvoie au langage si spécifique de la tapisserie ».
Jean Lurçat, Tropique (détail) © Adagp, Paris 08
Cette exposition s’inscrit dans le cadre d’un projet culturel européen initié par l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, autour de la tapisserie et l’art textile en Europe.
Ce projet s’articule autour de trois axes principaux :
- des résidences d’artistes de création contemporaine,
- un colloque - les 1er et 2 décembre à Paris - qui dressera un état des lieux de la tapisserie contemporaine et l’art textile en Europe,
- une exposition itinérante de tapisseries de Jean Lurçat.
C’est ce troisième volet, que le musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine d’Angers a le plaisir d’accueillir, à la suite du musée des Arts Décoratifs de Riga (Lettonie) et du musée du Textile de Lodz (Pologne).
Celle-ci est constituée d’une trentaine de tapisseries, dont 14 font partie de la donation faite par Simone Lurçat, veuve de l’artiste, à l’Académie des Beaux-Arts en 2001.
L’exposition est complétée par cinq tapisseries prêtées par Simone Lurçat et par une dizaine de tapisseries appartenant aux collections des musées d’Angers.
L’ensemble constitue une vision de trente ans de l’œuvre tissé de Jean Lurçat des années 40 jusqu’aux années 60. Sont mis en évidence les grands thèmes de l’artiste : le bestiaire, l’astre solaire, source de toute vie, le monde minéral et végétal. L’homme est parfois présent au centre de cette création, ainsi que les réalisations architecturales de celui-ci, imaginées ou réelles. L’exposition montre ces grands cycles parfois organisés et composés sur des tables, dans des armoires ou en damiers.
On a souvent souligné les liens très forts qui unissaient Lurçat à l’écriture, dont témoigne son ouvrage Mes Domaines, et surtout à celle de ses amis poètes dont il utilise les textes dans ses tapisseries : Paul Eluard pour la tapisserie Liberté est sans doute l’exemple le plus célèbre, mais également ici, Pierre Seghers ou Jean Marcenac.
Lurçat, qui a connu deux guerres, est un militant et un résistant. Il dénonce la violence et la bêtise humaine et cependant croit encore en l’homme, lui qui a vécu, jeune homme, les horreurs de la première guerre mondiale.
Surréaliste, il en conserve l’esprit lorsqu’il place dans ses tapisseries des poèmes, des textes écrits « en miroir » ; ses œuvres paraissent simples et évidentes : un bel astre, des animaux séduisants, une jolie nature… Souvent le danger n’est pas loin… Le sens caché qu’une première lecture rapide a omis, est présent.
Jean Lurçat (juillet 1892 - janvier 1966) mène, dès 1912, une carrière de peintre talentueux. Mais c’est en 1936, qu’il reçoit sa première commande officielle pour une tapisserie qui est tissée à la Manufacture Nationale des Gobelins (« Les Illusions d'Icare »).
En 1939, missionné par l’État français, il se rend à Aubusson et relance les ateliers de tapisserie. Résistant, il prend le maquis en 1940, dans le Lot, où il installera son atelier de création de carton de tapisseries après la guerre. Il a su redonner un vrai sens et un vrai langage à la tapisserie contemporaine et entraîner avec lui toute une génération d’artiste plus jeunes.
Ses œuvres sont connues du monde entier ; la plus importante : « Le Chant du monde », un ensemble de dix tapisseries monumentales (347 m_) constitue une vision épique, poétique, symbolique et humaniste du 20e siècle. Cette œuvre est exposée au musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine à Angers.
Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine
4, boulevard Arago, Angers – Tel. 02 41 05 38 38 – www.musees.angers.fr
Directeur des musées : Patrick Le Nouëne
Commissaire de l’exposition d’Angers : Françoise de Loisy
Coordination Académie des Beaux-Arts : Alexandra Poulakos et Xavier Hermel
Horaires : du mardi au dimanche de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00 / Tarifs : 4 € - 3 €
Catalogue : Jean Lurçat : édition quadrilingue (polonais, letton, anglais et français), textes de Arnaud d’Hauterives, Alida Kreslina, Norbert Zawisza, Françoise de Loisy, et Yves Millecamps, Académie des Beaux-Arts, Paris, juin 2008, 64 pages, 10 €
http://www.musees.angers.fr

Source : http://www.kultura-extra.de/kalender.php?pid=5010

"L'Art de Lee Miller"

du 21 octobre 2008 au 04 janvier 2009

Cette rétrospective organisée par le Victoria and Albert Museum présente l’ensemble des facettes de la carrière de cette extraordinaire créatrice du XXe siècle qui fut tour à tour mannequin, modèle, égérie des surréalistes, compagne et assistante de Man Ray et enfin photographe.

Avec environ 150 œuvres, elle regroupe pour la première fois les plus beaux tirages originaux de l’artiste, conservés aux Lee Miller Archives, au Victoria and Albert Museum de Londres et dans de nombreuses collections de renommée internationale.

Cette sélection est complétée par la présentation de revues, de dessins, d’un collage ainsi que d'un court extrait du film de Jean Cocteau, Le Sang d'un poète (1931), dans lequel Lee Miller joue l’un des rôles principaux.
Un livre dont l'édition française est publiée chez Hazan, accompagne l’exposition.
Cette exposition reçoit le soutien de Terra Foundation for American Art, Chicago.
En partenariat avec l'Ambassade des États-Unis d'Amérique,
A Nous Paris, Arte, Le Figaroscope, Vogue, vogue.com et FIP,
dans le cadre du Mois de la Photo à Paris, novembre 2008.
Scénographie : jasmin Oezcebi / franck Vinsot.
www.vam.ac.uk
www.leemiller.co.uk

Plus d'informations :
Petit Journal #44 : L’Art de Lee Miller

Source : http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=538&lieu=1

New York : exposition Joan Miró au MoMA

Du 2 novembre 2008 au 12 janvier 2009, le MoMA (Museum of modern art) de New York met à l'honneur le peintre espagnol Joan Miró. Point de départ de l'exposition "Joan Miró : Painting and Anti-Painting 1927–1937", cette phrase célèbre du peintre : "je veux tuer la peinture". L'exposition explore la technique du peintre et décline ses différentes périodes. Plus d'informations sur le site www.moma.org

Source : http://www.voyagerluxe.com/new-york-moma-exposition-joan-miro7826.html

Jacques Prévert, l'amoureux de "Paris la belle", s'expose à l'Hôtel de Ville

PARIS (AFP) — Une exposition gratuite consacrée à Jacques Prévert, poète fantaisiste et libertaire aux multiples talents, s'ouvre jeudi à l'Hôtel de Ville de Paris, sous le titre "Jacques Prévert, Paris la belle" et doit durer jusqu'au 28 février.

L'auteur des "Feuilles mortes", artiste éclectique, esprit frondeur et icône germanopratine, ressuscite avec fraîcheur à travers cet hommage, supervisé par sa petite-fille Eugénie Bachelot-Prévert, l'une des deux commissaires de l'exposition et unique ayant droit.

Le maire de Paris Bertrand Delanoë célèbre chez Prévert l'"intensité d'homme libre" et c'est ce qui ressort des manuscrits, extraits de films, gravures, photos, collages, présentés dans une rétrospective chronologique.

"Lucidité et liberté" sont des mots qui définissent le mieux l'artiste, selon sa petite-fille qui avait trois ans à son décès en 1977. "On a voulu montrer la cohérence de l'oeuvre, sortir des clichés. Jacques Prévert est très connu et en même temps méconnu", a-t-elle confié à l'AFP, évoquant "cet esprit corrosif qui passait la société au scanner".

N.T. Binh, également commissaire de l'exposition, relève l'importante production, dans tous les domaines, de ce faux nonchalant indissolublement lié à Paris. Il a vécu dans différents quartiers dont ses trente dernières années au pied de la butte Montmartre.

Autodidacte de génie né avec le XXe siècle à Neuilly-sur-Seine, ami des surréalistes comme André Breton qu'il fréquente à Montparnasse, auteur de théâtre d'agit-prop pour le groupe Octobre, Prévert a débuté au cinéma comme scénariste et dialoguiste du film de Jean Renoir "Le crime de M. Lange" en 1935.

Avec Marcel Carné, il enchaîne les chefs d'oeuvre du "réalisme poétique" de "Drôle de drame" (1937) aux "Portes de la nuit" (1946) en passant par "Quai des brumes", "Les visiteurs du soir". Le plus connu reste "Les enfants du paradis" tourné pendant l'Occupation avec Arletty et Jean-Louis Barrault, sorti en 1945 et sacré "plus grand film français de tous les temps".

Le visiteur pourra voir des projections en continu au coeur de l'exposition ainsi qu'un montage des films que Prévert a mis en paroles.

"Ce fut le surréalisme où je fis mes humanités", disait ce touche-à-tout qui refusait de se prendre au sérieux.

Picasso, qu'il appelait son "copain" l'a immortalisé, cigarette au bec. Doisneau, Izis, Brassaï et Ronis entre autres, l'ont photographié, et lui-même s'est représenté dans l'autodérision d'un "autoportrait en ménine".

L'auteur de "Paroles", recueil qui l'a rendu célèbre en 1946, a créé des chansons à succès interprétées par les plus grands. Par la voix d'Yves Montand, Cora Vaucaire, Juliette Gréco, Mouloudji, Edith Piaf ou les Frères Jacques, elles ne sont jamais tombées dans "la nuit froide de l'oubli".

Deux catalogues abondamment illustrés, dont l'un de Carole Aurouet à destination de la jeunesse, sont disponibles (éditions Flammarion) pour retrouver la globalité d'une oeuvre dont on ne connaît trop souvent que des bribes.

Source : http://afp.google.com/article/ALeqM5iKPl3F3cwVXJjBJYm-82cNp5ZEWA

On lira également l’article sur :

http://bibliobs.nouvelobs.com/20081024/7995/hommages-a-jacques-prevert

Quarante écrivains s'exposent au Musée La Fontaine

(…)Quarante écrivains ont en effet rejoint le musée pour s'y exposer jusqu'à la fin de l'année. (…)

Des photos d'écrivains, quoi de plus banal, direz-vous. Et bien, détrompez-vous, cette exposition-là, mérite vraiment qu'on s'y attarde. Pour plusieurs raisons. Une, les écrivains, tous de renommée internationale, - André Breton, Marguerite Duras, Michel Houellebecq, John Irving, J.M. Gustave Le Clézio, Bernard Werber, Salman Rushdie entre autres - sont aussi flashés par des pointures de la photographie. Secundo, le photographe en relatant sous forme d'un court texte dans quel contexte a été pris le cliché, est devenu écrivain.(…)

Musée La Fontaine, affilié à la Fédération des Maisons d'écrivains, 12, rue Jean-de- La-Fontaine, ouvert ce dimanche, de 9 h 30 à 12 heures et de 14 heures à 17 h 30.

Source : http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/194556/Quarante_ecrivains_s_exposent_au_Musee_La_Fontaine

Expérimentations photographiques en Europe des années 20 à aujourd’hui

A l’occasion de l’édition 2008 du Mois de la photo à Paris, le centre Pompidou a souhaité présenter ce point fort de sa collection à travers un parcours thématique ménagé au sein même de l’accrochage permanent du musée.

Cette présentation se décline en quatre chapitres.

Le premier réunit des travaux de Man Ray, Hans Bellmer, Natacha Lesueur, Erwin Wurm et de quelques autres artistes qui ont tous en commun d’investir le corps comme terrain d’expérimentation.

Corps contraint, déformé, et démembré, corps sculpté ou mis en scène dans l’espace, c’est toute une esthétique du corporel qui est proposée ici.

A travers quelques œuvres de Laszlo Moholy-Nagy, Germaine Krull, Jan Dibbets, ou Patrick Tosani, la deuxième section interroge le point de vue adopté par les artistes et offre un regard oblique, décalé sur le monde.

La troisième s’intéresse plus particulièrement à la surface d’inscription photosensible : les images de Brassaï, Pierre Cordier, Annette Messager, ou Arnulf Rainer, pour ne pas tous les citer, posent ainsi les jalons d’une histoire "matériologique" de la photographie.

Enfin, le quatrième module de cet accrochage ausculte le si fécond principe de montage.

Métro RambuteauDu samedi 1 au dimanche 30 novembre 2008 :

Voir l horaire- Lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 11:00 à 21:00
- Jeudi de 11:00 à 23:00

Tarifs d'entrée :
- Plein tarif : 10 €
- Tarif réduit : 8 €

Plus d’information sur cette sortie :- Expérimentations photographiques en Europe des années 20 à nos jours - exposition

Source : http://www.viafrance.com/evenements/-experimentations-photographiques-en-europe-des-annees-20-a-nos-jours-exposition-403429.aspx?AfficherLePlan=oui

 [Publication] "LES ARMES MIRACULEUSES" D'AIMÉ CÉSAIRE

Une lecture critiqueRené HenaneCritiques Littéraires

LITTÉRATURE ETUDES LITTÉRAIRES, CRITIQUES AFRIQUE NOIRE MONDE CARAÏBES EUROPE Martinique

Les armes miraculeuses d'Aimé Césaire, oeuvre réputée difficile se révèle très complexe dans sa composition, entre 1940 et 1946. L'étude de documents-source révèle un nouvel aspect. Une première partie, celle des grands poèmes, porte la marque d'une recherche éperdue de l'identité et d'un combat contre la négation de la conscience noire. Une seconde partie est marquée par la rencontre d'André Breton et d'Aimé Césaire, en avril 1941, à Fort-de-France, fait majeur qui instaure une profonde amitié entre les deux poètes. L'oeuvre poétique césairienne subit alors de multiples remaniements.

ISBN : 978-2-296-06641-0 • octobre 2008 • 352 pages
Prix éditeur : 32,5 € / 213 FF

Source : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=27037

[Communication] Rentrée de l'Université du temps libre(…)

le 6 janvier : la vie et l'œuvre de René Daumal par Philippe Vaillant(…)Charleville-Mézières

Plus d’informations sur : http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/195676/Rentree_de_l_Universite_du_temps_libre

[Exposition] Hommage à la Grèce résistante, 1940-1944 : hommage des grands noms du 20e siècle

Adresse : 23 Allée de la deuxième DB Paris 15e (75015)Prolongation jusqu’au 30 novembre 2008

 Au Mémorial Leclerc et de la Libération de Paris-Musée Jean Moulin(…)

Cent dix textes provenant des Archives Historiques et Littéraires, manuscrits ou tapuscrits des écrivains et intellectuels français, complètent cette exposition. Ils sont le témoignage de messages de solidarité et de soutien au peuple grec.

De grands noms du 20e siècle : Pablo Picasso, Henri Matisse, Pierre Bonnard, André Masson, Francis Picabia, Raoul Dufy sont les généreux donateurs de cette exposition. Les signataires des textes adressés au peuple grec sont André Gide, Paul Eluard, Georges Bernanos, Paul Claudel, Le Corbusier ou encore Jean-Paul Sartre.

Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin
 23 allée de la 2ème DB - Jardin Atlantique (15e).
 Tél. : 01 40 64 39 44
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h

Source : http://paris.15.evous.fr/spip.php?article1305

 [Arp] « Le Torse des Pyrénées » toujours sans papiers

Il est une oeuvre de Hans Arp qui, à court terme, ne devrait pas sortir des réserves du musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg : le « Torse des Pyrénées ». Le propriétaire de ce bronze réalisé en 1959 n'est toujours pas officiellement connu, malgré les affirmations de Robert Grossmann au printemps 2006...

L'affaire commence par un soi-disant vol. En mai 2006, la ville de Strasbourg porte plainte suite à la « disparition » de cette statue jusqu'alors exposée devant l'immeuble 15-17-19 de l'avenue du Général-de-Gaulle, à l'Esplanade. Querelle publique  La plainte rendue publique par notre journal, Jean-Jacques Blech, président de l'ASERE - l'association syndicale de l'ensemble résidentiel de l'Esplanade, instance chargée de l'entretien des espaces extérieurs et qui rassemble tous les propriétaires ...Julia Mangold

Source : http://www.dna.fr/articles/200810/16/le-torse-des-pyrenees-toujours-sans-papiers,strasbourg,000008966.php

Eddie Breuil

 

lundi 27 octobre 2008 13:35
controverse sur le Futurisme

Chers Mélusines, chers Mélusins,

La controverse soulevée sur le Futurisme est bien commencée, et soulève de nombreuses questions intéressantes.
Pour éviter que Mélusine ne soit le terrain d’échanges de répliques trop rapides ou spontanées, nous risquons de rassembler certaines d’entre elles, comme ici (voir plus bas).
Mélusine risque désormais, ironie de l’actualité, de relayer certaines actualités du Futurisme (le message hebdomadaire a une pure fonction de documentation et d’information : il doit informer sur toute actualité qui se rattache de près ou de loin à Dada et au Surréalisme, et le Futurisme, historiquement, culturellement et sociologiquement, ne doit pas être oublié de ce point de vue).
La controverse m’a personnellement interpellé sur un autre point, qui est l’objectivité de la part du critique d’une part et la problématique prise de conscience qu’il faut ou non relativiser certains faits culturels d’un point de vue de leur (employons un bien grand mot) qualité, d’autre part.
Je pense prétentieusement que tout critique a une fonction importante : il doit présenter de façon claire des phénomènes, cependant, il doit également avoir conscience de la nécessité OU NON de les présenter. Là peut ainsi commencer un débat sans fin qui est celui de la qualité ou non d’une œuvre, d’un artiste, etc. Pour donner un exemple clair et plus parlant (mais plus éloigné de nos préoccupations), j’ai récemment réalisé un petit manuel traitant de la fin de siècle et qui donc doit mentionner le Symbolisme. Cependant, il est à ma connaissance le seul manuel sur le mouvement en question qui ne cite pas le Manifeste du Symbolisme de Moréas, le considérant comme anecdotique, au niveau non de son importance historique mais de sa qualité et de son importance artistique.
Je reste persuadé que tout critique (que nous sommes) doit prendre conscience que ces choix sont forcément réalisés et qu’ils ont plus d’influence qu’on ne le pense sur la constitution d’un patrimoine culturel.
Excusez-moi pour ces quelques remarques bien naïves et qui s’éloignent de la controverse initiale.
D’ailleurs pour en revenir au débat lancé par Marc Dachy, je comprends mal en quoi son idée peut être contestée (à moins qu’on se place sur un autre débat), puisqu’elle est tout simplement évidente : le Futurisme se situe sur le terrain artistique au même niveau que le Cubisme. Et Dada est le seul « mouvement » (parmi ces trois) qui refuse de se constituer comme école. Tzara n’a pas dit autre chose (« Nous avons assez des académies cubistes et futuristes : laboratoires d'idées formelles. »). Si ce débat peut mener à mieux définir ce qu'est une avant-garde, il en conserve tout son intérêt !

Par contre, pour en revenir à l’exposition Beaubourg (que les malheureux provinciaux, Je vous présente ci-dessous l’échange qui a commencé à avoir lieu ce matin, et qui était destiné à Mélusine:


Lundi 27 Oct 2008 11:33:35, Marc Dachy (Dada_Archives@msn.com) a écrit, en réponse au message de Sylvia Valdès :
« Chère Sylvia Valdés, Je n'accuse même pas le futurisme italien d'être fasciste, je pointe certaines idées et je montre qu'à l'époque même l'avant-garde réagit contre ces idées, et que ces idées placent le futurisme italien hors du champ des avant-gardes. Je pointe aussi qu'il y a danger à donner une lecture mécaniste et chronologique des avant-gardes où le futurisme italien aurait alors sa place. Je ne parle pas de l'apport artistique du futurisme italien que je trouve en toute sincérité sans intérêt. Un impressionisme du monde mécanique comme a dit Duchamp. Mais le débat est ouvert et il est bon que la notion même d'avant-garde soit clairement posée ou alors nous alignons les dates. Bien à vous, Marc Dachy »
et à 11 :35, dans une réponse au message de Benoît Delaune, le même écrit :
« Oui je nie l'apport artistique du futurisme italien. Si vous trouvez le futurisme italien bon, dites-le clairement.   MD »
La réponse de Benoît Delaune, 11 :49 (Benoit.Delaune@ac-rennes.fr) :
« Cher Marc Dachy,

>  Oui je nie l'apport artistique du futurisme italien. Si vous trouvez le

> futurisme italien bon, dites-le clairement.
"bon", "pas bon" ????Alors là je ne vois plus bien...
Le Futurisme italien est important et significatif. Même s'il apporte par  moment un éclat sombre, une "part noire", dans ses égarements, le fascisme  délirant et insupportable de Marinetti, la récupération par le tyran  Mussolini, etc., aux avant-gardes. On ne peut pas nier cette part sombre et  tomber dans un angélisme de "l'avant-garde". Ne falsifions pas l'histoire.
Quid des égarements politiques des Surréalistes, du stalinisme ? Et les  Futuristes russes ? Et Pound ?
Si on continue, on cautionnera le discours de certains qui jugent le  Surréalisme responsable du 11 septembre et de la "chute" de prétendues "valeurs occidentales"...
Cordialement et respectueusement,B Delaune »
Voici enfin un autre message de Marc Dachy (11 :44) :

« Chère Geneviève Vinet et tous Mélusins, Il y a un vrai problème dès lors que certains réagissent au texte sans l'avoir lu. Il a justement l'ambition de ne pas réduire le futurisme italien au fascisme mais de montrer que dès avant son devenir fasciste, l'avant-garde de l'époque est heurtée par le futurisme italien. J'ai précisément tenu à  montrer que critiquer le futurisme italien doit se faire sans la facilité à le faire aujourd'hui, compte tenu de l'évolution de l'Histoire, mais en se replaçant dans le cadre de l'époque où son statut d'avant-garde (que l'on tente d'imposer aujourd'hui comme une méthode Coué) est contesté par l'avant-garde. Bien attentivement à  vous,   Marc Dachy »

Bonne semaine à toutes et à tous,
Eddie B.

lundi 27 octobre 2008 15:06

Livre sur René Daumal

Livre pour le Centenaire de René Daumal
René Daumal ou le perpétuel incandescent
A l'occasion du centenaire de René Daumal (1908-1944), paraît un volume exceptionnel aux éditions Le bois d'Orion : René Daumal ou le perpétuel incandescent.
Sous la direction de Basarab Nicolescu et de Jean-Philippe de Tonnac, ce livre rassemble des études qui apportent de nouveaux éclairages sur René Daumal : etudes de Zeno Bianu, Christian Le Mellec, Kathleen Ferrick Rosenblatt, Olivier Pascault, Pierre Bonnasse, Marcello Galluci, Frédéric Richaud,  Roger Lipsey,  Jean-Yves Pouilloux,  Basarab Nicolescu, Emmanuel Rubio, Olivier Penot-Lacassagne et Myriam Daumal, des témoignages de Joë Bousquet, Jacques Masui, André Rolland de Renéville et Emile Dermenghem, ainsi que des textes et photos inédits.
Ouvrage disponible en librairie le 14 novembre ou chez l'éditeur.

mercredi 29 octobre 2008 06:40
colloque Futurisme Londres

Chères Mélusiniennes, chers Mélusiniens

Pour continuer le débat...
Avec nos collègues des universités de Londres et de Swansea, nous organisons un colloque international à Londres du 2 au 4 juillet 2009, « Back to the Futurists : Avant-gardes 1909-2009 », dont vous trouverez en fichier joint un appel à communication.
Vos propositions de communication devront nous parvenir avant le 15 janvier 2009.
Cordialement, Elza Adamowicz

mercredi 29 octobre 2008 15:03

PRESSE_WEB Grete-Stern.pdf - Adobe Reader

Bonjour à vous, ce dossier communiqué par Emmanuel Guigon, Directeur du Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon devrait vous intéresser ou, du moins, vous faire découvrir une photographe de talent.
Bien cordialement,
Le modérateur, Henri Béhar

 

 

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