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La compilation des messages de huit années, expédiés par différentes machines sous différents systèmes, a produit des fichiers fort encombrants. Il n’était pas possible de garder la forme initiale des messages. Nous avons donc privilégié l’accessibilité en réduisant au maximum leur poids, en évitant les redondances, sans toucher au contenu, qui reste l’objet du présent document. Les coordonnées personnelles des abonnés ont volontairement été enlevées.

Signalons que les abonnés à la liste Mélusine peuvent retrouver les messages conservés depuis février 2006 sur le serveur Sympa dont ils ont les coordonnées. Il leur suffit d’insérer le mot de passe qui leur a été communiqué par la machine lors de leur inscription, et de consulter les Archives dans l’ordre chronologique, ou encore grâce au moteur de recherche du logiciel.


Liste Mélusine Juin 2008

 

dimanche 1 juin 2008 22:28

Semaine 22

semaine 22

Expositions, événements, communications

La fabrique Aragon

Autour de Hans Bellmer

Invitation étudiantes pour La Photographie timbrée

Rencontre d’un linguiste (Saussure) et d’un poète ( Tzara)

Lancement du Musée Magritte

Le livre contemporain illustré surréaliste

Archives, publications, documents

André Breton sur la radio tchèque

Yvette Szczupak-Thomas

 

Divers

Gérard Lhéritier, acquéreur du manuscit du  Manifeste du Surréalisme

Ubu au Grütli

 

Les archives de la Radio tchèque conservent les voix d’hommes qui ont parlé sur ses ondes … (André Breton)

Par Jaroslava Gissübelová

Le 18 mai dernier, la Radio tchèque a fêté le 85e anniversaire de ses émissions radiophoniques régulières. Après la BBC de Londres et les émissions diffusées à partir de la tour Eiffel à Paris, la station du Radiojournal de Prague devenait la troisième en Europe à posséder ses émissions quotidiennes. Il y a quinze jours je vous ai proposé des extraits d’enregistrements audio des voix de personnalités françaises venues dans les studios du Radiojournal dans les années 1930. Aujourd’hui je voudrais vous proposer d’autres voix conservées dans nos archives.

 « Le surréalisme, c’est par définition, l’automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée… »

Vous écoutez André Breton, arrivé à Prague au printemps 1935, à l’invitation du poète Vítězslav Nezval qui, à l’instar des surréalistes français, a créé le groupe surréaliste tchèque. André Breton a donné à Prague plusieurs conférences pour expliquer au large auditoire tchèque les bases du mouvement qu’il représentait :

 « C’est la dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale consciente. Comme je le disais en 1924, dans le Manifeste du surréalisme, je crois à la résolution future de ces deux états en apparence si contradictoire que sont le rêve et la réalité, en nulle sorte de réalité absolue de surréalité. Tout ce que j’aime, tout ce que je pense et ressens m’incline à une philosophie particulière de l’immanence d’après laquelle la surréalité serait contenue dans la réalité même et ne lui serait ni supérieure, ni extérieure. Et réciproquement, car le contenant serait aussi le contenu. Et, dans le Second manifeste du surréalisme en 1930, on finira bien par accorder que le surréalisme ne tendit à rien tant qu’à provoquer, au point de vue intellectuel et moral, une crise de conscience de l’espèce la plus générale et la plus grave, et que l’obtention ou la non obtention de ce résultat peut seul décider de sa réussite ou de son échec historique.»  (…)

Source : http://www.radio.cz/fr/edition/104530

 

Invitations : expo "La Photographie timbrée, l’inventivité visuelle de la carte postale au début du XXe siècle"

Le Jeu de Paume offre aux étudiants franciliens 40 laissez-passer pour visiter l’exposition "La Photographie timbrée, l’inventivité visuelle de la carte postale au début du XXe siècle" qui se tient à l’Hôtel de Sully jusqu’au 8 juin 2008. Invitations à retirer au service des affaires culturelles du CROUS de Paris (5ème).

·  Découvrez les cartes postales fantaisistes des débuts de la photographie

Dès 1900, le succès populaire des cartes postales photographiques est immense. Parallèlement aux vues de villes ou de villages, les éditeurs publient également, sous l'appellation générique de "cartes postales fantaisies", des images plus amusantes : cartes de v½ux ou de 1er avril, proverbes mis en images, scènes imaginaires, comiques, voire érotisantes.

L'exposition présente plus de 500 cartes postales ainsi qu'une sélection d'½uvres de Man Ray, André Breton, Paul Eluard, Joan Miro, Salvador Dali, Max Ernst, Robert Desnos, Marcel Duchamp, René Magritte, Pablo Picasso..., qui utilisèrent ces cartes postales comme matériaux ou comme modèles de leurs propres ½uvres.

L’exposition "La Photographie timbrée" a lieu jusqu’au 8 juin au Jeu de Paume - Hôtel de Sully (62 rue St-Antoine, Paris 4e).

Photo : Sans titre - Allemagne, 1911 - Gerlach & Martin Gerlach Jr. - Collection Gérard Lévy - Epreuve gélatino-argentique, 14 x 9 cm.

40 LAISSEZ-PASSER POUR L’EXPO A RETIRER AU CROUS

Les laissez-passer sont à retirer au Service des affaires culturelles du CROUS de Paris :

CROUS de Paris

Service culturel (Rez-de-chaussée) 39 avenue Georges Bernanos Paris 5e / RER B Port-Royal

Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30. Réservé aux étudiants.

Source : http://www.etudiantdeparis.fr/info/Invitations+:+expo+%22%3BLa+Photographie+timbr&%23233%3Be,+l&%238217%3Binventivit&%23233%3B+visuelle+de+la+carte+postale+au+d&%23233%3Bbut+du+XXe+si&%23232%3Bcle%22%3B/731/1404

Ubu au Grütli - chronique

Par Pierre Béguin

 «Ubu Roi. La journée d’enthousiasme finit dans le grotesque. Dès le milieu du premier acte on sent que ça va devenir sinistre. Au cri de «merdre», quelqu’un répond: «Mangre!» Et tout sombre. Si Jarry n’écrit pas demain qu’il s’est moqué de nous, il ne s’en relèvera pas» écrit Jules Renard dans son journal, le 10 décembre 1896, au soir même de la première représentation d’Ubu Roi au Théâtre de l’¼uvre, un théâtre qui se distinguait alors par son esprit de recherche, ses choix novateurs et souvent risqués. «Un scandale ! – Il n’y a pas d’autre mot. Les premières répliques déchaînèrent le chahut. Des spectateurs s’en allèrent dès le début; certains révoltés restèrent. Courteline, debout sur un strapontin, criait: «Vous ne voyez pas que l’auteur se fout de nous!» Jean Lorrain, également furieux, s’enfuit. On se mit à brailler, à hurler» précise Lugné-Poe, le metteur en scène et directeur du Théâtre de l’¼uvre. Et encore Catulle Mendès: «Des sifflets? oui; des hurlements de rage et des râles de mauvais rires? oui; des loges vociférantes et tendant les poings? oui; et, en un mot, toute une foule furieuse d’être mystifiée, bondissante en sursaut vers la scène.» Jarry aurait par ailleurs contribué à attiser le scandale en demandant à des amis de jeter des projectiles sur les fauteuils d’orchestre. Hormis cette fameuse représentation du 10 décembre 1896, la pièce ne fut plus jamais jouée au Théâtre de l’¼uvre. Elle restera dans l’histoire du théâtre français comme sa troisième bataille après celles du Cid (1637) et d’Hernani (1830).

Jarry expliquait le scandale par le fait que cet horrible bonhomme nous ressemblait. Le public aurait contemplé dans le miroir du théâtre, non pas, comme Narcisse, sa face idéale, mais son double ignoble. On comprend dès lors les réactions de rejet: Ubu, avec son insatiable désir de posséder, sa goinfrerie, sa couardise, sa grossièreté et son sadisme, ne ferait qu’incarner nos pulsions inconscientes et refoulées, celles que l’on ne veut surtout pas voir et que, pour la première fois vraiment, selon Jarry, on exposait impudiquement sur scène: «L’éternelle imbécillité humaine, l’éternelle luxure, l’éternelle goinfrerie, la bassesse de l’instinct érigé en tyrannie; des pudeurs, des vertus, du patriotisme et de l’idéal des gens qui ont bien dîné» (Catulle Mendès). Des contemporains de Jarry virent dans Ubu l’image à peine caricaturale d’un anarchiste (à la fin du XIXe siècle, l’Europe connaissait une vague d’attentats anarchistes) qui ne tolère aucune loi, sauf celles qu’il édicte lui-même à son avantage, aucune limite, aucune règle de société. D’autres virent dans ce gros bonhomme la figure la plus radicalement opposée à celle de l’anarchiste: le bourgeois, figure consacrée par le XIXe siècle et systématiquement dénoncée par les artistes, avec son gros ventre, sa canne (son bâton à physique) et, surtout (selon ses détracteurs), ses attributs psychologiques: la bêtise, l’avidité et l’avarice. D’autres encore virent dans celui qui s’emparait illégitimement de territoires une satire de Bismarck ou de Guillaume 1e, ce que confirment quelques répliques renvoyant directement à l’une ou l’autre de ces figures historiques (la défaite de 1870 face à la Prusse est encore dans tous les esprits). D’autres enfin virent dans cette satire une métaphore même de la machine à décerveler (le bourgeois), élément principal de la chanson qui clôt la pièce en l’inscrivant dans la mouvance de la contre-culture ouvrière. Pour nous, avec le recul, Ubu revêt une dimension prophétique: ce comploteur qui s’empare de la Pologne avant de mener une folle politique de destruction systématique annonce le plus sinistre chef d’Etat du XXe siècle. Ubu devient alors l’incarnation du tyran absolu et universel, évoluant dans un univers dépourvu de toutes nos valeurs, de tous nos repères habituels: plus de distinctions entre le beau et le laid, le bien et le mal; la vie et la mort même ont volé en éclats et, avec elles, le temps, l’espace, les règles d’orthographe, de syntaxe et de lexique usuel. Aucune logique ne subsiste, aucun sens. Première figure de l’absurde, Ubu annonce aussi Dada et la dimension iconoclaste que prend l’art au début du XXe siècle.

J’ai pensé à tout cela, début mai, au Théâtre du Grütli. J’ai pensé à tout cela en voyant Phèdre sur scène incarnée en homme nu, à l’instar des autres personnages: vaine provocation à laquelle je ne parvenais pas à donner sens, hors clichés ou niaiseries. J’ai pensé à tout cela en lorgnant du coin de l’½il les quelques spectateurs dociles, immobiles, respectueux, attendant impatiemment la fin du spectacle (ou alors n’était-ce que l’effet d’une projection toute personnelle?) J’y pensais encore lorsque l’assistance est sortie lentement, sans bruit, sans réaction, en ordre dispersé. Mais où sont les théâtres d’antan? Au Grütli, ce soir-là, je me suis ennuyé avec Phèdre et distrait avec Ubu au milieu d’une salle amorphe.

Le Théâtre du Grütli est une salle d’expérimentation dédiée à la création locale. Un lieu de recherche, de travail… peut-on lire sur son site internet. Et si le Théâtre du Grütli s’était tout simplement trompé d’époque?

Source : http://blogres.blog.tdg.ch/archive/2008/05/25/ubu-au-grutli.html

Lancement à Bruxelles du chantier du musée Magritte, qui ouvrira dans un an

BRUXELLES (AFP) — Le futur musée Magritte, dédié au célèbre peintre surréaliste belge, ouvrira ses portes à Bruxelles le 9 juin 2009, a annoncé mardi le directeur des musées royaux des beaux-arts de Belgique à l'occasion de l'ouverture du chantier.

Le musée, qui entend se comparer par son importance au musée Van Gogh d'Amsterdam et au Zentrum Paul Klee de Berne, sera situé dans l'hôtel Altenloh, annexe du Musée des beaux-arts de Bruxelles, sur la place Royale. Il présentera sur 2.500 m2 quelque 170 oeuvres de l'artiste, la plus vaste collection au monde, et la plus diverse, a précisé à la presse Michel Draguet.

Peintre, dessinateur, graveur, sculpteur, photographe et cinéaste, René Magritte (1868-1967) est une des figures de proue du mouvement surréaliste et a passé la plus grande partie de sa vie à Bruxelles.

Le lancement des travaux de rénovation du bâtiment de style classique sera marqué par la mise en place mardi soir d'une gigantesque bâche décorative de 21 mètres de haut et de 75 mètres de large.

L'éclairage en sera assuré par des panneaux solaires installés par le groupe d'énergie franco-belge Suez, mécène privé qui contribue au projet du musée, aux côtés de l'Etat belge, en faisant mener les travaux de 4,5 millions d'euros par plusieurs de ses filiales.

La bâche scénographiée qui masquera les travaux représente notamment une des toiles les plus fameuses du peintre, "L'empire des lumières" (1954), encadrée par des rideaux en trompe l'oeil.

Dans cette oeuvre de référence, Magritte fait cohabiter arbres, réverbère, maison, ciel et eau dans une surprenante association où le ciel diurne surplombe une scène nocturne, créant cette atmosphère onirique propre au peintre.

Lorsque le musée sera ouvert, grâce à des écrans enchâssés dans les fenêtres, celles-ci montreront le même ciel bleu aux nuages blancs, typique de Magritte.

Le caractère à la fois poétique et subversif de sa création en fait "l'un des dix peintres les plus célèbres au monde", "considéré comme le peintre belge le plus important du XXe siècle", selon les concepteurs du projet, les Musées royaux et la Fondation Magritte.

Certains de ses tableaux sont effectivement populaires, comme le célèbre "Ceci n'est pas une pipe", montrant... une pipe. Il faut chercher au-delà, tel est le message de l'artiste.

L'homme au chapeau melon parfois représenté de manière quasi-autobiographique sur ses tableaux, a été l'interlocuteur des surréalistes français, de leur "pape" intransigeant André Breton comme du poète Paul Eluard, dont il fut l'ami.

Source : http://afp.google.com/article/ALeqM5gMg8YO5VB99V6ktmpFRDhuCw9Yvg

Le livre contemporain illustré surréaliste – Table ronde

Lundi 4 juin, 10-12h, Table fonde : Le livre contemporain illustré surréaliste,

AVEC LA PARTICIPATION DE JACQUIE BARRAL, VALENTINE ONCINS, JACK VANARSKY, dans le cadre de l'Université Européenne de la Recherche.

Maison de l'Amérique Latine, 217 bd St Germain. 75007 Paris"

Publication - Yvette Szczupak-Thomas

Un diamant brut. Vézelay-Paris 1938-1950

Yvette Szczupak-Thomas , éd. METAILIE, 444 pages, 20 ¤

Yvette Szczupak-Thomas - C'est l'histoire vraie d'une orpheline adoptée par des intellectuels parisiens et qui devient l'amie de Picasso, Braque, Éluard…

Les destins les moins enviables font, quand le temps est venu de les raconter, des histoires captivantes. Celle d'Yvette Szczupak-Thomas, qui s'est éteinte en 2003 à Jérusalem, sa patrie d'adoption, avait commencé en 1929, dans un coin de Bourgogne… Pupille de l'Assistance publique, Yvette Thomas vécut de ferme en ferme jusqu'à son adoption, en 1942, par un couple d'intellectuels parisiens : Yvonne et Christian Zervos, fondateurs avant guerre des Cahiers d'art, revue qui draina les plus grands artistes d'alors. Du jour au lendemain, la petite paysanne se retrouva attablée aux côtés de Picasso, de Braque, d'Éluard, et de beaucoup d'autres qui l'invitaient à participer après dîner à leurs séances d'écriture automatique… Pas moins dépaysée que les deux Persans de Montesquieu débarquant dans le Paris du XVIIIe siècle, elle découvrit, interloquée, le comportement extravagant de ces gens si raffinés dans le domaine de l'art.

En 1950, Yvette épousa M. Szczupak, un collaborateur de Ben Gourion, laissant derrière elle la France et son enfance. Trente ans plus tard, elle entreprendra de mettre par écrit les souvenirs de jeunesse qu'elle gardait méticuleusement rangés dans les « tiroirs intérieurs » de sa mémoire. Il en résulte un livre iconoclaste dans la forme et par le regard qu'il pose sur le monde, hybride et insoucieux de ménager des transitions mais se souciait-on des transitions lorsque, enfant, on la déplaçait d'une famille à l'autre ? Scènes de la vie paysanne avec ses fantassins qui vont au pas lent des saisons, tableaux de la vie parisienne où se croisent les grands hommes pris dans la frénésie de l'histoire, morceaux de bravoure les portraits de vache sont des chefs-d'½uvre d'éthologie, voire de psychologie ! , digressions introspectives composent un fleuve de « mémoire vive » dont la perspicacité fait la valeur, la vivacité, la saveur.

Undiamant brut suit le flux de conscience d'une orpheline qui échappe à son destin. On voit comment une fillette armée de sa seule intelligence organise sa résistance intérieure face à l'adversité, comment une enfant idéaliste que la méchanceté des uns a rendue méfiante à l'égard de la gentillesse des autres, se transforme en petite bête ombrageuse.

Le premier tiers du livre compose un tableau tout en nuance et en profondeur du monde paysan, à travers les menus faits de la vie courante et les coutumes festives. Il y a, par exemple, des pages merveilleuses sur la fête de Noël où l'on cuit le pain que l'on mangera jusqu'à Pâques, où l'on fait une toilette exceptionnelle en se débarbouillant les pommettes…

La petite fille est aussi un témoin, fondu dans le décor, des événements historiques qui se succédèrent à partir de 1939. À travers ses yeux, on voit arriver le crieur public annonçant la mobilisation générale, l'exode et ses hordes d'« étrangers » venus d'Alsace, de Picardie, du Pas-de-Calais, l'armée allemande qui entre dans les villages comme dans du beurre. Ce sont les détails qui font l'originalité de ce récit : le morceau de lard que l'on trempe chaque jour dans la soupe mais que l'on ne déguste que le dimanche tandis qu'à Paris, chez les Zervos qui ont dévalisé Hédiard avant que l'ennemi ne cerne la place de la Madeleine, on mange des olives grecques, de la pâte d'abricot turque, du gingembre des Indes cachés dans le faux plafond.

Déambulations nocturnes avec Giacometti

Yvette assiste ensuite aux combats pour libérer Vézelay, au retour des déportés auxquels elle s'identifie au point qu'elle rejoindra le jeune État d'Israël (son certificat de conversion porte le numéro 6 !), à la montée en puissance du Parti communiste, qui, à son tour, jette l'anathème sur l'art moderne.

Ses souvenirs deviennent délicieusement piquants lorsqu'elle décrit de l'intérieur, avec ingénuité, ce cénacle d'artistes cosmopolites qui gravitent autour de l'hôtel Montalembert, rue du Bac, où demeurent Yvonne et Christian Zervos : Picasso, éructant contre Braque, pistant son ancien ami dans l'escalier de service. Éluard et Nush que les Zervos cachent dans les combles en 1942, se battant à coups de brosse à cheveux avec leurs hôtes parce que la maîtresse de « Paul » a subtilisé du vernis à ongle à Yvonne. Nush encore, gémissant sur sa quarantaine, demandant à Yvette de lui arracher un à un ses cheveux blancs.

Les Zervos et leurs amis sont fascinés par cette sauvageonne qui passe désormais ses journées plongée dans Platon, Lao-Tseu, Auguste Comte, Héraclite ou Georges Bataille. Voici Picasso qui a repéré en elle un « tempérament » et se charge de son éducation artistique… Calder, qui lui sculpte en deux temps trois mouvements un fiancé de fil de fer. Il y a aussi ces instants extasiés qu'elle passe dans l'atelier de Brancusi sur l'établi duquel elle subtilise un clou. Sa visite au vieux Romain Rolland, dans sa maison de Vézelay (qui accueille la collection Zervos depuis le mois de mars 2006). Sans oublier les déambulations nocturnes rue de la Gaîté avec Giacometti et ses déjeuners au Petit Saint-Benoît avec Miro.

Dans cet aréopage de grands esprits, on ne respectait aucune loi sinon celle de l'esthétique. Yvette, qui rendit quantité de « petits services » à Christian Zervos, à un âge où elle croyait encore qu'on faisait les enfants en se frottant le nombril, note, avec un laconisme qui laisse rêveur : « Je n'aurais pas retenu la date à laquelle mon père adoptif et moi passâmes à l'acte de chair si, le lendemain matin, le poète (Char) ne nous avait lu la récolte de sa promenade de la veille au soir, le bourgeon d'un poème intitulé Le Météore du 13 août.  »

Citons enfin cette anecdote pleine de fraîcheur où l'on voit l'adolescente « chicaner » René Char sur une question autrement sérieuse : « Comment pouvez-vous écrire : “Aucun oiseau n'a le c½ur de chanter dans un buisson d'épines ?” N'importe quel paysan vous dira que certains oiseaux recherchent justement les épineux pour y bâtir leur nid !  » À cette « métaphore pour citadins », elle oppose un aphorisme de son cru : « Quel est l'oiseau qui n'a pas chanté plus haut qu'il n'a volé ?  » Un autoportrait saisissant. La définition d'un écrivain.

Source : http://www.lefigaro.fr/livres/2008/05/29/03005-20080529ARTFIG00414-une-enfant-des-pres-a-saint-germain.php

On trouve une autre chronique de l’ouvrage sur : http://livres.lexpress.fr/critique.asp/idC=13919/idR=12/idG=8

Rencontre d’un linguiste (Saussure) et d’un poète (Tzara) - Communication

Dans le cadre de la journée d’études en préparation du numéro 5 de la Revue Fabula-LHT, co-organisées par le Centre Comparatiste d’études et de recherches sur les Littératures Antiques et Modernes (CLAM XVI-XVIII) et le groupe Fabula, sous la responsabilité de Sophie Rabau, on trouvera la communication suivante :

Vendredi 20 juin

11h30. « Sur une philologie anagrammatique : rencontre d’un linguiste (Saussure) et d’un poète (Tzara). », Pierre-Yves Testenoire.

Université de Paris7-Denis Diderot

Les Grands Moulins Bâtiment C 7ème étage

Salle 797

Métro "bibliothèque François Mitterand" ligne 14. RER C. Bus 62 et 89

Enquête sur le mystérieux acheteur du "Manifeste du surréalisme"

Qui est donc Gérard Lhéritier, l'acquéreur du Manifeste du surréalisme, d'André Breton, et de huit autres trésors du chef de file du mouvement surréaliste, pour la somme de 3,6 millions d'euros ?

La réponse se trouve à l’adresse suivante : http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/05/30/enquete-sur-le-mysterieux-acheteur-du-manifeste-du-surrealisme_1051844_3246.html

Leonora Carrington, peintre et écrivain

Leonora Carrington, peintre et écrivain

L'envers et l'endroit du monde le mercredi 4 juin 2008 Maison de l'Amérique latine, 217 boulevard St Germain, Paris 75007,

à 18 h 30 (projection de reproductions d'oeuvres plastiques), en présence de Leonora Carrington et de son fils Pablo Weisz-Carrington, dans le cadre d'une exposition Leonora Carrington et d'un hommage à Octavio Paz à l'occasion du 10ème anniversaire de sa disparition.

La fabrique Aragon

Programme du séminaire 2007-2008

« Ralentir travaux » La fabrique surréaliste

Responsable : Maryse Vassevière et Nathalie Limat.

vendredi 6 juin: Maryse Vassevière, La fabrique Aragon Salle 410 16h à 18h Centre Censier

Hans Bellmer et co

Samedi 7 juin 2008, 16h, Projection des films de Catherine BINET autour de l’½uvre d’Unica ZÜRN et de Hans BELLMER, Atelier collectif du Bateau-Lavoir (sous l’hospitalité de Virginia Tentindo)

Frédérique DUPLAIX projette et commente Les Jeux de la Comtesse Dolingen de Gratz (1980 – 112min) et le Film sur Hans Bellmer (1972 – 32min) ; avec Jean-François Rabain et Claude Binet.

A noter : L’Association pour l’Etude du Surréalisme tiendra à cette occasion son

Assemblée Générale Annuelle.

Renseignements :

Myriam Debodard :                 mfelisaz-debodard@wanadoo.fr et 06 60 29 48 69

Françoise Py :                          01 45 07 88 96

Bateau-Lavoir :                        6 rue Garreau, 75018, codes 7502 & 3485, métro Abbesses

Bien cordialement, Eddie Breuil

lundi 2 juin 2008 14:12

RV

Chères Mélusines, Chers Mélusins, l'année universitaire s'achevant pour certains d'entre vous, j'aurais grand plaisir à vous revoir au séminaire du vendredi 6 juin (16h, salle 410 à Censier), ou bien le lendemain samedi 7 juin après-midi au Bateau Lavoir, 6 rue Garreau, 75018, codes 7502 & 3485, métro Abbesses   A la suite, vous voudrez bien trouver 2 messages: un appel à communication, une annonce de publication. Appel à contribution  : New Perspectives on Surrealism and its Legacies
Date limite : 24 Septembre, 2008
Centre for Studies of Surrealism and its Legacies: Sixth Annual PhD
Symposium; Vendredi, 24 Octobre, 2008, Tate Modern, Londres Ce colloque, qui est ouvert aux étudiants et de personnel scolaire, est une
occasion pour que les étudiants de PhD de 2ème et 3ème année présentent des
travaux de recherche de vingt minutes sur une matière concernant le dada, le
surréalisme et/ou ses legs. Le colloque aura lieu au Tate Modern, Londres. Les
communications se feront en anglais. This symposium, which is open to students and academic staff, is an opportunity
for 2nd and 3rd year PhD students to present a research paper of twenty minutes
on a topic relating to dada, surrealism and/or its legacies. The symposium will
take place at the Tate Modern, London. It will be held in English. Veuillez envoyer les propositions de pas plus de 500 mots avant le 24
Septembre, 2008 à
Please send proposals of not more than 500 words by 24 September, 2008 to Clare O'Dowd: clare.o'dowd@postgrad.manchester.ac.uk
Katie Croll-Knight: katiecrollknight@hotmail.com
Peter Kwee: pkwee@essex.ac.uk   Colloque organise par:
Centre for Studies of Surrealism and its Legacies
University of Essex
University of Manchester
Tate Modern   Vient de paraitre: Il vient de sortir. Il vous reste quelques jours pour le commander  avant sa sortie en librairie.
Thierry Metz, l'écrivain-poète du Journal d'un manœuvre, de Sur la  table inventée, de Terre, de L'homme qui penche, inspiré par le  travail pictural de son ami Marc Feld, a composé cet ultime recueil  quelques semaines avant de disparaître. 11 ans après, le moment est  venu de livrer ce condensé d'écriture de pure grâce en face à face  avec les peintures de Marc Feld.
Didier Periz
Pleine Page
12, rue Jacques Cartier
33300 Bordeaux
Tél. 05 56 50 61 16
Fax 05 56 39 26 08
www.pleinepage.com   Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

 

samedi 7 juin 2008 12:28

semaine 23

semaine 23 

événements

Foire de Bâle
Regard neuf sur les années 30 (exposition au Canada)
Jean Crotti (exposition à Fribourg)

publications

Fac-similé d'Arcane 17

chroniques

Le Surréalisme (par Ph. Sollers)

Nouveaux acheteurs à la Foire de Bâle

L'art et le foot peuvent-ils faire bon ménage ? L'organisation, à Bâle, du match d'ouverture du Championnat d'Europe de football, samedi 7 juin, a sérieusement perturbé les habitudes des amateurs d'art qui y transhument rituellement, depuis trente-neuf ans, en juin pour visiter ce qui est devenu la meilleure foire du monde et l'équivalent dans ce domaine du Festival de Cannes pour le cinéma. Comparaison exagérée ?

Bâle, ce n'est plus une foire, mais plusieurs : la principale est elle-même divisée en plusieurs halls. L'un contient de quoi remplir un ou deux musées consacrés à l'art des XXe et XXIe siècles, trois cents galeries montrant le meilleur de ce qui se trouve sur le marché. Une autre section, baptisée "Art Unlimited", présente des oeuvres monumentales. Les artistes privilégiant la performance ont un théâtre à leur disposition : le duo d'artistes scandinaves Elmgreen et Dragset y présentent une pièce intitulée Drama Queen. Et la foire officielle a fait des petits : il y a douze ans, une première foire "off" intitulée "Liste" a été créée dans une ancienne brasserie. Elle a été imitée par d'autres événements aux noms parfois rigolos, comme "Volta", "Scope", ou "Bâlelatina Hot Art", sans oublier une foire consacrée à l'estampe et une autre au design.

L'acteur Brad Pitt était au vernissage, et y a fait ses courses. Cependant, le calcul est simple : on attend environ 40 000 supporteurs, et la foire espère 60 000 visiteurs. Pour un peu moins de 3 500 chambres d'hôtel en ville : résultat, la Foire de Bâle (Art Basel 39) déborde jusqu'à Mulhouse.

Mais il en est un à qui cela ne pose aucun problème : d'abord parce qu'il aime à la fois le football (il est propriétaire du club londonien de Chelsea) et, depuis peu, l'art contemporain (il a acheté, en mai, deux des tableaux les plus chers proposés lors des ventes aux enchères de New York) ; ensuite, parce qu'il est habitué à se déplacer en hélicoptère. Lundi 2 juin, à la veille du vernissage de la foire, les marchands ont cru avoir la berlue : attablé au restaurant de la Kunsthalle, où le petit monde de l'art a ses habitudes, le milliardaire russe Roman Abramovitch dînait entouré, non de ses gardes du corps, mais d'un essaim de jolies filles.

Seizième fortune mondiale, le Russe a fait irruption dans le marché il y a peu (Le Monde du 27 mai). Autant dire que le lendemain, à l'ouverture, il était attendu comme le messie. Il est venu, en hélico, a acheté, est reparti. Les autres collectionneurs, ceux qui privilégient le tramway, ont poussé un "ouf" de soulagement : l'homme avait largement les moyens de s'offrir la totalité des oeuvres exposées sans trop écorner son budget. Il leur en a laissé un peu.

DÉSAFFECTION AMÉRICAINE

Pour les trois cents galeristes présents, l'irruption de nouveaux acheteurs de ce calibre est du pain bénit. D'autant que cette édition de la foire est marquée par une désaffection des collectionneurs américains, hormis les Rubell ou Margulies, de Miami, qui ne rateraient l'événement pour rien au monde.

Les autres viennent plus volontiers lorsque Bâle coïncide avec la Biennale de Venise, qui n'aura lieu que l'an prochain. Ils sont aussi sérieusement handicapés par la faiblesse du dollar. Enfin, la crise financière commence à se faire sentir. Le magazine Art & Auction a ainsi relevé cette réflexion d'un des rares collectionneurs venus d'outre-Atlantique, à propos de ses concitoyens : "Et pourquoi devraient-ils être là ? Une banque fait faillite chaque jour." Le même journal titre aussi : "Dollars ? Qui a besoin de ça ?"

Une façon de marquer le passage d'une économie à une autre. Si celle des Etats-Unis est provisoirement défaillante, les acheteurs européens, moyen-orientaux ou russes sont venus en masse, et les affaires sont bonnes. Avec des prix scandaleusement (selon les acheteurs malheureux) élevés. Un triptyque de Bacon, à la galerie Marlborough ? Autour de 80 millions de dollars. Un Freud, particulièrement moche, et assez petit, chez Acquavella ? 12 millions. Mais aussi des petits miracles.

Ainsi, si on cherche une seule bonne raison de venir à Bâle, à pied, à cheval ou en hélicoptère, on peut la trouver sur le stand du Londonien Helly Nahmad. Il a réuni seize des vingt-sept tableaux peints sur masonite (une sorte de bois aggloméré) par Joan Miro en 1936. La plupart proviennent de musées, ou de collections privées. Seuls quatre sont à vendre, 3 millions de dollars pièce. Mais un tel ensemble, on ne le reverra jamais.

Autre performance, celle de la galerie pékinoise Boers-Li. Elle a fait venir de Chine un wagon de chemin de fer, fruste à souhait, sur les fenêtres duquel sont projetées des vidéos en noir et blanc, des films documentaires qui retracent par fragments l'histoire de la Chine. L'oeuvre de Qiu Anxiong est intitulée Staring into Amnesia et, malgré sa masse, est sans doute une des plus poétiques de la foire.

Tout comme Private Collection, un assemblage d'Anetta Mona Chisa et Lucia Tkacova, présenté par la galerie Christine König de Vienne : des objets usuels, fixés à un mur. Qui ont la caractéristique commune d'avoir été volés dans d'autres galeries de par le monde. Si les galeristes Valérie Cueto, ou Nathalie Obadia, cherchent où sont passés respectivement leur cendrier ou leur porte-stylo, qu'elles se rassurent : ils sont à Bâle.

Mais ce n'est pas le seul détournement dont Bâle a été le témoin : la présence de Roman Abramovitch a ainsi inspiré la directrice d'une foire concurrente, Jennifer Flay. Au culot, elle l'a abordé pour lui vanter les mérites de Paris, et de la FIAC. "Il a été très intéressé", dit-elle, avant d'ajouter : "Et c'est un homme très bien élevé : comme j'interrompais sa conversation avec sa voisine, il s'est excusé auprès d'elle avant de me répondre..." Bientôt des hélicoptères au-dessus du Grand Palais ?

Art Basel 39. Messe Platz, Bâle (Suisse). De 11 heures à 19 heures, jusqu'au 9 juin. Sur Internet : www.artbasel.com.

Harry Bellet
Source :
http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/06/06/nouveaux-acheteurs-a-la-foire-de-bale_1054747_3246.html

On trouvera un autre article (de l'AFP) sur le sujet à cette adresse : http://afp.google.com/article/ALeqM5jDlNAqJZbRyBoHFJjdECkb-wV1TQ

Exposition - Regard neuf sur les années 30

Le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) présente une nouvelle exposition consacrée à la troublante décennie qui a précédé la Deuxième Guerre mondiale.

Les années 1930. La fabrique de « l'Homme nouveau » réunit 206 oeuvres venues en majorité de l'étranger, dont de nombreuses signées Pablo Picasso, Joan Miró, Salvador Dalί, Vassily Kandinsky et Diego Rivera.Les tableaux, sculptures et photographies de 103 artistes des deux côtés de l'Atlantique sont ainsi présentées au musée d'Ottawa.

La biologie comme source d'inspiration

L'exposition se distingue d'autres sur la même décennie qui ont déjà été montées à Londres, à Berlin, à Vienne, à Madrid et à Paris.

Ainsi, Les années 1930. La fabrique de « l'Homme nouveau » ne traite pas des courants esthétiques de l'époque ou de la propagande.

L'événement explore plutôt « le lien entre l'art et la biologie durant la période tumultueuse des années 30 », précise un communiqué officiel.Cette décennie voit notamment l'arrivée au pouvoir des Hitler, Mussolini, Franco et d'autres dictateurs.Certains artistes, sympathiques à leurs idées fascistes, célèbrent ainsi l'« Homme nouveau ». Ils réalisent des oeuvres qui louent la fécondité de la famille, le travail de la terre, une jeunesse sportive.

« Dans les régimes totalitaires, certaines théories biologiques alimentent, sous une forme pseudo-scientifique, une idéologie politique destructive, alimentée par [...] le racisme », lit-on dans le site web de l'exposition d'Ottawa.

D'autres créateurs, souvent récalcitrants à ces courants, sont par exemple fascinés par la cellule. Ils créent un art abstrait, poétique, qui réinterprète et métamorphose les formes humaines.

Les années 1930. La fabrique de « l'Homme nouveau » est présentée jusqu'au 7 septembre.

Source : http://www.radio-canada.ca/regions/ottawa/2008/06/05/006-ottawa-homme-nouveau.shtml

Chronique d'Exposition Traces du Sacré au Musée National d'Art Moderne du Centre Pompidou.

Art contemporain et Spiritualité sont les deux pôles magnétiques de l'exposition Traces du Sacré, présentée jusqu'au 11 août au Musée National d'Art Moderne du Centre Georges Pompidou. Initiée il y a trois ans par le directeur du MNAM, Alfred Pacquement, et conçue par Jean de Loisy et Angela Lampe, Traces du Sacré ne manque pas d'ambition et d'envergure. Quelque 350 oeuvres de 200 artistes de renommée internationale y sont convoquées dans un intelligent mélange des genres pour interroger ce qui s'est passé entre l'art et le questionnement spirituel de l'homme occidental, celui d'après la mort de Dieu et le désenchantement du monde (cf. Friedrich Nietzsche et Max Weber). Selon les deux commissaires de l'exposition, une partie de l'art moderne et contemporain s'est inventée à partir des préoccupations métaphysiques des artistes, certes délivrés des croyances religieuses et de la sujétion aux églises, mais pas du questionnement sur la place de l'Homme dans la création, donc de ses rapports avec la nature, le cosmos et in fine le divin et la transcendance. Traces du Sacré tente d'interroger la manière dont ce questionnement métaphysique continue de participer à la création artistique et nous invite à explorer le vaste champ des rapports qu'entretiennent aujourd'hui l'Homme, l'Art et le Sacré. Pour Alfred Pacquement Traces du Sacré élargit le propos de la création artistique contemporaine "du crépuscule des dieux nietzschéen aux nouveaux paradis de la beat generation, de l'occultisme à l'homme nouveau, de la quête de l'absolu au sacrifice ou à l'Apocalypse".

Le fait, dans un foisonnant parcours non chronologique qui s'ouvre sur quelques grands précurseurs (Francisco Goya, Victor Hugo, August Strindberg, Caspar David Friedrich, Ferdinand Hodler, Edvard Munch,...), Traces du Sacré embrasse à travers une série d'étapes thématiques -- la Trace des dieux enfuis, Au-delà du visible, les grands Initiés, Sagesses orientales, Eros et Thanatos, Révélations cosmiques, Spiritualités païennes, l'Ombre de Dieu, Apocalypses, Nostalgie de l'Infini, Danses sacrées, Art sacré, Malgré la Nuit, l'Absolu, Elévations, Doors of perception, Eden, Sacrifice, Offenses, etc. -- toute l'histoire de l'art du XXe siècle, de Pablo Picasso à Bill Viola en passant par Auguste Rodin, Marcel Duchamp, Henri Matisse, Georges Rouault, Kasimir Malevitch, Constantin Brancusi, Giorgio De Chirico, Vassily Kandinsky, Piet Mondrian, Francis Bacon, Andy Warhol, Mark Rothko, Otto Dix, Max Beckmann, Francis Picabia, Salvador Dali, Max Ernst, Jackson Pollock, Joseph Beuys, Damien Hirst, Barnett Newman, Bruce Nauman, Marcel Janco, Pierre Soulages, Jean-Michel Alberola, Christian Boltanski, Yves Klein, Lucio Fontana, Pierre Buraglio, Maurizio Catalan, Anish Kapoor, Nam June Paik et bien d'autres, y compris des musiciens (John Cage), des photographes (Man Ray), des danseurs (Vaslav Nijinski, Mary Wigman) et des poètes (André Breton, Allen Ginsberg, Brion Gysin).

De nombreuses pièces de l'exposition, issues de collections particulières et des plus grands musées d'Europe et des Etats-Unis, sont inédites en France. Fidèle au genre pluridisciplinaire et interdiscplinaire qui constitue l'une de ses marques de fabrique, le Centre Pompidou nous invite aussi, au-delà des peintures, sculptures, vidéos et installations de Traces du Sacré, à compléter le parcours en suivant le programme de spectacles, films, concerts et conférences qui accompagnent l'exposition.

• Traces du Sacré, jusqu'au 11 août 2008 au Musée National d'Art Moderne, Centre Georges Pompidou, 19 rue Beaubourg 75004 Paris, Tél: 0144781233. Catalogue et livret de l'exposition réalisés sous la direction de Jean de Loisy, Angela Lampe et Mark Alizart (Éditions du Centre Pompidou). Après Paris, Traces du Sacré sera présentée au Haus der Kunst de Munich (Allemagne) de septembre 2008 à janvier 2009.

Auteur : La République des Lettres, jeudi 05 juin 2008
URL : http://www.republique-des-lettres.fr/10436-traces-sacre.php

 

Un fac-similé du cahier original d'«Arcane 17»

Par Grégoire Leménager

L'un des plus beaux manuscrits du poète reproduit (presque) à l'identique: c'est le résultat d'un an et demi de travail, pour un tirage à 100 exemplaires. Etonnant

C'est un banal cahier d'écolier canadien: petit format, 48 pages, qualité ordinaire. Au dos, des tables d'arithmétique permettent de réviser (en anglais et en français) qu'il y a quatre roquilles dans une chopine et quatre pintes dans un gallon. Les pages de droite sont recouvertes d'une calligraphie serrée; biffées sur de nombreuses lignes, elles révèlent un apostat de l'écriture automatique. Ou du moins quelqu'un qui «craignait de ne pouvoir tout écrire dans l'espace attribué», comme l'explique Henri Béhar. Pour cet universitaire renommé, spécialiste du surréalisme, cela ne fait aucun doute: le «manuscrit autographe» d'«Arcane 17» (à découvrir sur CanalObs.tv en cliquant ici), ce long poème en prose rédigé par André Breton pendant l'été 1944, au cours d'un périple en Gaspésie avec sa seconde femme, Elisa, n'est pas seulement «un des plus beaux du XXème siècle». Il s'agit aussi d'un véritable «poème-objet», conçu comme une oeuvre d'art à part entière.

Les pages de gauche sont en effet étonnantes. Le pape du surréalisme, alors exilé aux Etats-Unis depuis 1941, y a soigneusement collé et annoté des tickets de train, des cartes de tarot, une feuille d'érable, une règle en plastique trouvée par terre, et des extraits de la presse québécoise qui en disent long sur ses inquiétudes de l'époque. Ici, un édito contre les dangers du nationalisme, intitulé «Retour à la sauvagerie», où il a souligné la nécessité d'enseigner «l'histoire universelle». Là, une publicité pour la visite de «Castorville» qui lui a inspiré ce commentaire, où l'ironie le dispute au désespoir: «Misère de l'humour canadien». De quoi occuper un moment les surréalistologues du monde entier, quand on sait que, pour Breton, «le poème-objet est une composition qui tend à combiner les ressources de la poésie et de la plastique et à spéculer sur leur pouvoir d'exaltation réciproque». Ainsi son intérêt pour un groupe de fous de Bassan photographiés à Bonaventure ferait-il, à lui seul, l'objet d'un assez bon chapitre dans une thèse consacrée à la place de la cartomancie et des troubles psychologiques de Nerval dans l'imaginaire de Breton.

En 2003, au cours de la vente de son extraordinaire collection, l'Etat avait eu la bonne idée de préempter ce cahier. 850.000 euros. Aube Elléouët, la fille du poète, l'avait alors racheté pour l'offrir à la bibliothèque Jacques-Doucet, en accordant à Adam Biro l'autorisation de publier un fac-similé «au plus près de l'original». Une première, pour cet éditeur d'art de 67 ans originaire de Hongrie: s'il avait déjà publié un livre avec une gravure d'Alechinsky (50 exemplaires), jamais il ne s'était lancé dans une entreprise d'une telle minutie. «Un travail à la fois très tactile et très technique», explique-t-il en roulant les «r». Il a fallu prendre, au fonds Doucet, des centaines de photos de l'original; reproduire le cahier lui-même, «en utilisant une qualité de papier légèrement supérieure pour éviter que les facsimilés ne s'abîment»; redresser les lignes des pages qui, à cause de la (magnifique) reliure choisie par Breton, avaient subi une légère courbure; imprimer les sépias de Rocher-Percé sur du papier photographique, pour ensuite en denteler les bords; ou encore fabriquer des billets de train, puis les poinçonner exactement au bon endroit (un exemplaire mal poinçonné n'a pu être mis en vente, pour quelques millimètres de décalage) . Et la feuille d'érable? Fallait-il en insérer une véritable? Chaque feuille est unique. Biro et son équipe, emmenée par Stéphane Cohen, se sont résignés à une reproduction papier.

Au bout d'un an et demi de travail, pas un détail ne manque. Pas même cette marque brune laissée par une cigarette, dans la marge droite du feuillet n° 16. «Quand j'ai montré le résultat au PDG d'une grande maison du groupe Hachette, raconte fièrement Biro, il m'a félicité et dit que, chez eux, je serais déjà à la porte pour avoir réalisé quelque chose d'aussi anticommercial.» Il est vrai que le tirage est assez limité: cent exemplaires en tout, dont dix hors commerce, il est vrai aussi que l ouvrage ne risque guère de toucher un vaste public: même si son éditeur espère avant tout ne pas perdre d'argent, et si la fabrication a eu lieu en Chine pour réduire les frais au maximum, le coffret contenant ce précieux fac-similé coûte la bagatelle de 1200 euros. Les fous de Bassan ont trouvé à qui parler.

G.L.

«Arcane 17», par André Breton, Biro Editeur, coffret composé d'un fac-similé en quadrichromie du manuscrit original et d'un volume de transcription présenté par Henri Béhar, 252 p., 1200 euros.

Source: «le Nouvel Observateur» du 5 juin 2008.
source : http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/06/05/pour-les-fous-de-breton

 

Quoi de neuf ? Le surréalisme, par Philippe Sollers

Ses écrits sur l'art réunis dans la Pléiade, le fac-similé d'«Arcane 17» enfin publié et «Manifeste du surréalisme» vendu chez Sotheby's: jamais André Breton n'a été plus célébré. Il reste pourtant scandaleusement méconnu

Je me revois, très jeune, un matin, chez André Breton, au 42 rue Fontaine, à Paris. Je lui ai écrit, il m'a répondu, j'ai franchi son filtrage téléphonique, j'ai un rendez-vous auquel j'arrive avec une heure d'avance, tournant dans le quartier avant de sonner à sa porte. L'intérieur, aujourd'hui dispersé, a été photographié et se retrouve dans le bel album de la Pléiade qui vient de paraître. C'était donc là, dans cette grotte ou cette cabine de cosmonaute que respirait cet homme extraordinaire, entouré de sculptures, de masques, de poupées, de tableaux, ce citoyen du monde nouveau dont je lisais avec passion chaque ligne. L'effet de présence aimantée de Breton était colossal. Courtois pourtant, affable, attentif, généreux, merveilleusement disponible. Je ressens encore, à l'aveugle, la charge du «Cerveau de l'enfant» de Chirico accroché au mur. Quelle accumulation de voyages, de combats, de trouvailles, de charmes; quelle navigation de phrases et d'esprit. De quoi a-t-il parlé, ce jour-là, avec sa diction impeccable? A ma grande surprise, uniquement d'alchimie.

Mais quelle émotion, un peu plus tard, de recevoir la réédition des «Manifestes du surréalisme», avec cette dédicace de sa fine écriture bleue «à Philippe Sollers, aimé des fées». J'ai suivi ma route, sinueuse, un peu folle et accidentée, mais l'écriture bleue m'est restée au coeur. Il y a eu ce mot cinglant à propos d'un titre de Paulhan, «Braque le patron». «Vous vous rendez-compte de comment parlent ces gens? Le patron! Le patron!» Plus tard, encore, cette rencontre inopinée (et pour moi surchargée de signes) dans un café, près de la revue «Tel quel», où nous étions avec Georges Bataille qui passait nous voir certains après-midi. Breton entre, il suivait une femme. Il s'assoit seul, je vais le saluer, il se plaint légèrement de ne pas pouvoir écrire, étant «envoûté», puis me demande si, là, ne se trouve pas Georges Bataille. Mais oui, bien sûr. Breton se lève alors et va saluer Bataille, ils décident de se retrouver bientôt, mais peu probable puisque Bataille n'a plus que quelques jours à vivre. Je réentends cette phrase de Breton: «Qui va pouvoir parler à la jeunesse?» La jeunesse, moi, je m'en foutais. Mais, deux ans après la mort de Breton, elle s'insurgeait à Paris, faisant de Mai-68 une démonstration éclatante de surréalisme. On comprend que le récent président de la République, très agité, ait décidé, quarante ans après, de «liquider» ce spectre.

Je viens de contempler hier, chez Sotheby's, le manuscrit du premier manifeste (1924), placé sous vitrine et à vendre, comme toutes choses. Je ne déchiffre pas le texte, je l'écoute: «Le seul mot de liberté est tout ce qui m'exalte encore. Je le crois propre à entretenir, indéfiniment, le vieux fanatisme humain.» Rythme et intensité intacts. En 1955, dans «Du surréalisme en ses oeuvres vives», Breton définissait son mouvement comme «une opération de grande envergure portant sur le langage». Ce point est décisif, quelles que soient les controverses secondaires auquel il a donné lieu. Breton, dans le chaos dévastateur d'aujourd'hui? Mais oui, et plus que jamais. Est-il vraiment mort il y a quarante-deux ans, ou bien faut-il considérer avec le plus grand sérieux ces lettres de lumière inscrites sur sa tombe: «Je cherche l'or du temps»? Cet or n'a pas d'âge, et aucun trafic financier ne peut l'utiliser ni l'user. C'est une étoile d'insurrection permanente. A l'exception des grands aventuriers qui, comme lui, ont bouleversé le nerf intime du XXème siècle (Duchamp, Picasso, Artaud, Bataille), rien, ou si peu, ne tient devant la lucidité lyrique de Breton. Sartre ne comprend rien à Baudelaire? Breton sanctionne. Camus aplatit Lautréamont? Breton s'indigne. On publie un faux Rimbaud? Breton démonte l'escroquerie intellectuelle et la surdité flagrante. Le fascisme? A vomir. Le stalinisme? «Un éden de laquais et de bagnards.»

Sans cesse, l'auteur de «l'Art magique» («L'amour est le principe qui rend la magie possible. L'amour agit magiquement») rappelle une ligne d'éclairs dont les noms sont Sade, Hugo, Nerval, Baudelaire, Lautréamont, Rimbaud, Jarry, Apollinaire, c'est-à-dire, non pas des oeuvres pour professeurs mais l'irradiation, parfois contradictoire, d'une même expérience. Il serait plus confortable, en effet, de la «liquider», cette expérience, et c'est d'ailleurs ce qui est en cours. On célèbre Lévi-Strauss comme «penseur du XXème siècle», mais on veut oublier qu'il doit beaucoup à Breton qui, lui, reste scandaleusement méconnu. Certes, il a ses dévots, de moins en moins nombreux et somnambuliques. Mais le premier ignorant venu, désormais, se donne le droit de critiquer automatiquement tel ou tel aspect de son action. Le mot «Gnose», sur lequel Breton insiste carrément à la fin de sa vie, les fait rire. Les mêmes, immergés et décomposés dans le spectacle, hausseraient même les épaules devant cette proposition essentielle de Novalis : «Nous sommes en relation avec toutes les parties de l'univers, ainsi qu'avec l'avenir et le passé. Il dépend de la direction et de la durée de notre attention que nous établissions le rapport prédominant qui nous paraît particulièrement déterminant et efficace.»

Le pseudo-réalisme revient sans cesse comme chez lui, le roman familial ne s'est jamais aussi bien porté (malgré Freud, que Breton salue à maintes reprises), l'asservissement des consciences n'a peut-être, malgré nos prétentions, jamais été aussi fort. On rêve, en lisant ce que Breton écrit de Picasso en 1933: «Un esprit aussi constamment, aussi exclusivement inspiré, est capable de tout poétiser, de tout ennoblir.» A travers tous les combats historiques, rien n'est plus politique que d'attaquer sans arrêt la «tyrannie d'un langage avili». Ecoutez-le: il suinte de partout, ce langage, il organise la résignation, la médiocrité littéraire, la marchandisation générale, l'oubli. Breton s'est beaucoup dépensé dans des discours pour la défense de la liberté. Il n'est pas inutile de rappeler qu'en décembre 1940, avant de pouvoir passer à New York, il a été interpellé à Marseille comme «anarchiste dangereux recherché depuis longtemps», pour laisser place à la visite de Pétain dans cette ville alors couverte d'affiches dont certains slogans avaient été conçus par Emmanuel Berl: «Je hais les mensonges qui nous ont fait tant de mal»; «La terre, elle, ne ment pas.» On pourrait y ajouter aujourd'hui la crème du décervelage: «Travailler plus pour gagner plus.» Non, on ne «travaille» pas, on aime, on joue, on découvre. Le sinistre stalinien Ehrenbourg, en 1934, dénonce violemment les surréalistes qui, selon lui, refusent de travailler, «étudient la pédérastie et les rêves», et ont comme programme: «Ici on boit, on chante, et on embrasse les filles.» Cela lui vaudra une gifle retentissante du libertaire Breton, lequel, avec une hauteur modeste, a ainsi défini son parcours: «Si la vie, comme à tout autre, m'a infligé quelques déboires, pour moi, l'essentiel est que je n'ai pas transigé avec les trois causes que j'avais embrassées au départ et qui sont la poésie, l'amour et la liberté. Cela supposait le maintien d'un certain état de grâce. Ces trois causes ne m'ont apporté aucune déconvenue. Mon orgueil serait de n'en avoir pas démérité.»

Par rapport à cette déclaration magnifique, que notre misérable époque de cinéma publicitaire se regarde enfin telle qu'elle est.

Ph. S.

«Ecrits sur l'art et autres textes. oeuvres complètes, IV», par André Breton, Edition de Marguerite Bonnet publiée sous la direction d'Etienne-Alain Hubert, Gallimard, la Pléiade, 1 584 p., 68 euros (59 euros jusqu'au 31 août). A noter la parution de l'«Album André Breton», 360 p., 372 illust., établi par Robert Kopp, offert pour l'achat de trois volumes dans la Pléiade.

Source: «le Nouvel Observateur» du 5 juin 2008.
Source : http://bibliobs.nouvelobs.com/comment/reply/5425

Exposition - Le peintre Jean Crotti à l'honneur à Fribourg

Le Musée d'art et d'histoire de Fribourg (MAHF) présente dès samedi une exposition consacrée au peintre Jean Crotti (1878-1958), 50 ans après son décès à Paris. Le public peut redécouvrir cet artiste d'avant-garde jusqu'au 14 septembre.

Autodidacte, Jean Crotti a participé à la grande aventure de la modernité. Il s'est essayé à tous les styles mais c'est dans le mouvement Dada qu'il laissera sa plus grande marque. Sa liberté d'expression, son refus d'étiquette, se reflète dans l'exposition qui paraît présenter non pas un seul artiste mais plusieurs, tant les styles sont différents, analyse le commissaire de l'exposition dans sa présentation.

Né à Bulle (FR), le parcours artistique de Crotti le conduit à Paris dès 1901. En 1915, il part pour les Etats-Unis et s'installe à New York, alors en pleine effervescence artistique. Il se lie d'amitié avec Francis Picabia et Marcel Duchamp avec qui il partagera un atelier sur Broadway.

Il participe ensuite aux activités dadaïstes à Paris. En 1919, il épouse la soeur de Marcel Duchamp, Suzanne. Sa peinture s'inscrit dans l'évolution très rapide de l'art d'avant-garde de l'époque. Il livre très tôt quelques toiles abstraites remarquables.

Source : http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20080604115253780172194876000_brf030.xml

Eddie Breuil
dimanche 8 juin 2008 12:08

semaine 23, supplément

Bonjour à vous,

Notre modérateur régulier rencontrant quelques difficultés avec le réseau, voici quelques compléments à sa synthèse hebdomadaire :

SOUTENANCE Thèse de Doctorat Etudes Théâtrales

*Carla DI DONATO
Alexandre de Salzmann et le théâtre du XXe siècle*

Mardi 10 juin 2008, 14h
UFR du Monde Anglophone, Petit Amphithéâtre
5 rue Ecole de Médecine, 75006 Paris

La soutenance sera publique.

Directeurs de thèse:

*Georges BANU*, Professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
*Franco RUFFINI*, Professeur à l'Université de Rome 3, Italie

Membres du jury:

*Christine HAMON-SIREJOLS*, Professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle
- Paris 3
*Marie-Christine AUTANT-MATHIEU*, Directrice de Recherches au CNRS,
Unité ARIAS
*Jean-François DUSIGNE*, Professeur à l'Université Jules Verne d'Amiens
*Basarab NICOLESCU*, Professeur à l'Université Baes-Bolyai, Cluj-Napoca,
Roumanie

Livres reçus:

Roger Caillois, ŒUVRES, QUARTO.  1204 pages - 32,00 €
« Mes livres, qui sont très disparates, qui parlent de la guerre, du rêve, de la poésie, des insectes, de la fête, etc. représentent des préoccupations qui peuvent sembler différentes et parfois même incompatibles. Aussi j'ai été frappé de cela et même un peu inquiet. Je n'ai pas voulu les aligner comme dans un échiquier  ; mais en essayant de trouver ce qu'elles avaient de commun, ce que l'on pourrait nommer le tissu conjonctif ou tissu interstitiel, je me suis aperçu que mes livres créaient également des relations obliques entre eux, de sorte que leurs relations étaient plus complexes que ce que j'avais d'abord imaginé. » Roger Caillois.

Cet ouvrage contient: Le Fleuve Alphée. I. Du surréalisme au Collège de sociologie : La Mante religieuse - Intervention surréaliste - Divergences et connivences - Lettre à André Breton - Le Surréalisme comme univers de signes - Fonction du mythe - Programme pour un Collège de sociologie - Le Vent d'hiver - Le Sacré de transgression : théorie de la fête - Préambule pour l'Esprit des sectes - Sociologie du bourreau - Le pouvoir charismatique. Adolf Hitler comme idole. II. La Poésie. Approches et impostures : Le Grand Pontonnier - Les Impostures de la poésie - Art poétique - L'Énigme et l'image. III. Récits : Patagonie - Ponce Pilate - Noé - Mémoire interlope - Récit du délogé. IV. Sciences diagonales : Méduse et Cie - Cases d'un échiquier. V. Imaginaire, rêve, fantastique : Logique de l'imaginaire - L'Incertitude qu vient des rêves - Images, images - Obliques - Cohérences aventureuses - La Pieuvre. VI. Pierres et minéraux. L'autre monde : Pierres - L'Écriture des pierres - Minéraux. Épilogue : Trois leçons des Ténèbres - Le Champ des signes [2008]. Précédé de L'homme qui aimait les pierres par Marguerite Yourcenar, Vie et œuvre par Odile Felgine et d'Itinéraire de Roger Caillois par Dominique Rabourdin. Édition de Dominique Rabourdin, 1204 pages sous couv. ill., 140 x 205 mm. Collection Quarto, Gallimard -anth. ISBN 9782070772797. Parution : 02-05-2008.

2. Dominique Berthet: André Breton,L’éloge de la rencontre: Antilles, Amérique, Océanie. Editions HC, Paris, 2008, 160 p.  

La vie d'André Breton fut marquée par un certain nombre de rencontres déterminantes. Rencontres de personnes, de lieux, d'objets. La rencontre fut pour lui un art de vivre. Cet ouvrage évoque la passion du poète pour les lointains, les ailleurs, les objets provenant d'Océanie et des Amériques, les oeuvres d'art. Il aborde aussi des épisodes importants comme les séjours d'André Breton en Martinique, Gaspésie, Arizona, Nouveau Mexique, Haïti. À son retour, en 1945, il avait envisagé de rassembler ses notes et ses souvenirs dans une sorte de livre de voyages, mais ce projet resta sans suite. Cet ouvrage traite précisément de ces lieux que le poète a découverts et aimés. Il permet aussi de comprendre la relation à la fois particulière et créatrice d'André Breton avec les objets et les oeuvres d'art.
Dominique Berthet est Docteur en Esthétique et Sciences de l'Art et Docteur en Philosophie. Il est maître de conférences à 1'IUFM de Martinique, et dirige la revue Recherches en Esthétique.
ISBN 9782911207907 Prix : 14,95 €
Voir des compléments: http://www.potomitan.info/cesaire/breton.php

Articles :

1.     Picabia, Breton, Bellmer : Le surréalisme en mouvements

Par Cécile Enjelvin et Arnaud Bertinet

Francis Picabia, le peintre, André Breton, l’écrivain : deux agitateurs de la scène artistique et littéraire des années 20 qui dynamitent bien des certitudes. Deux vies étonnantes, deux personnalités hors du commun et deux lettres autographes qui font partie de la superbe collection de Mme Corinne Hamdi-Bertrand. Picabia se confie sur son travail à l’occasion d’une exposition, tandis qu’André Breton s’intéresse au plus près à la démarche artistique originale de son ami Hans Bellmer.

Retrouvez l'article complet dans le n° 45 de Plume

source:http://www.plume-mag.com/extrait/93/080604/picabia-breton-bellmer-le-surrealisme-en-mouvements

2. Album, Pléiade IV Breton,

Le capitaine des pompiers par stéphane denis
Du surréalisme, il n'est resté que de grands peintres. On s'en rend compte en regardant cet Album Breton : tout y était visuel. Au plan littéraire il faut comprendre qu'il était d'abord une réaction et que Breton et ses amis, ses disciples, n'avaient en tête que de proclamer la mort des pères. La même année 1924 disparaissent Loti, Barrès et Anatole France, « l'idiot, le traître et le pourri ». Le procès qui avait été fait à Barrès trois ans auparavant, un vrai procès avec procureur, témoins, avocats, par le mouvement dada pour « crime contre la sûreté de l'esprit » était un procès fait par les fils à leur père. Ce qui gênait Breton, Soupault, Aragon, c'était d'être les héritiers de Barrès, qu'il ait régné sur leur adolescence. Et ce procès avait eu lieu dans la salle des Sociétés savantes, ce que je trouve plus beau que tout le reste (y compris le plaidoyer de Drieu pour Barrès) : le ton était donné. Il le restera toute la vie de Breton, ainsi qu'en témoigne ce qu'il a écrit sur l'art. A la fois définitif, grandiloquent, hugolien, il s'exprime en sentences irrémédiables, souvent absconses et d'autant plus irréfutables qu'elles ne veulent rien dire.

Le surréalisme d'André Breton, c'est une position qui consiste à dire du mal de ce qui l'a précédé et à annoncer que rien ne le surpassera par la suite. Aussi a-t-il été, je parle du surréalisme, un crime familial, un parricide solennel comme seuls peuvent l'être ceux des adolescents, en même temps qu'une ambition qui portait en elle les germes de sa stérilité. Les meilleurs écrivains surréalistes échappèrent à la tutelle de Breton ; Aragon le premier en écrivant des romans. En tant qu'art lui-même, le surréalisme, sauf quand s'en mêle le talent naturel d'un Crevel écrivant Babylone, est un art d'interprétation. On donne un sens à quoi l'on veut ; tout est dans l'effet produit. Il arrive aujourd'hui, c'est même la règle commune, que cet effet ne se produise plus ; si nous lisons les anathèmes et les prophéties de Breton, ils nous laissent froids, nous, lecteurs de 2008 ; l'effet date d'il y a soixante ou quatre-vingts ans. Quant à ses écrits sur la peinture, ils sont agréables à lire et difficiles à saisir ; ils rappellent ces poèmes que des résistants en chambre écrivaient sous l'Occupation et dont le sens caché restait invisible aux Allemands. Cependant leurs auteurs croyaient prendre des risques considérables.

En feuilletant ce gros volume comme l'album qui l'accompagne, ce que je trouve amusant est le côté pompier des écrits de Breton, côté a posteriori d'autant plus amusant que le surréalisme est né d'une révolte contre les pompiers de son époque. C'est que Breton était moins un créateur qu'un théoricien ; mais ce théoricien était un artiste, avec le pire et le meilleur de ce que cela signifie. Sa vie, son oeuvre ont le genre artiste ; jusqu'à sa préciosité, ce genre, il l'a autant que les frères Goncourt qui devaient être tout ce qu'il abominait.

Ecrits sur l'art et autres textes, André Breton, Gallimard, « La Pléiade », 1 384 p., 59 ¤ jusqu'au 31 août, 68 ¤ ensuite.

Album Breton, Gallimard, « La Pléiade », offert pour l'achat de trois volumes de la Pléiade.
source: http://www.lefigaro.fr:80/lefigaromagazine/2008/06/07/01006-20080607ARTFIG00074-le-capitaine-des-pompiers.php

3. Lauréamont

un compte rendu sur Elisabetta Sibillio, Lautréamont, lecteur de Dante, Rome, Portaparole, coll. « Petits essais », 2008, 68 p.

Apologie du plagiat. Lautréamont lecteur de Dante, par Chloé Chamouton
voir: http://www.fabula.org:80/revue/document4254.php 

A voir:

Leonora Carrington, l'aristo rebelle des surréalistes

LE MONDE | 04.06.08 | 15h55
Leonora Carrington est une de ces héroïnes sidérantes du surréalisme dont la vie, comme celles de Frida Kahlo et de Lee Miller, est parsemée de rencontres et de tragédies majeures. On en ferait un grand film, à condition de trouver actrices et acteurs pour incarner Lee Miller, Ernst, Eluard, Bunuel, Picasso ou Péret. Pour l'heure, l'exposition à la Maison de l'Amérique latine, la première en France depuis quarante ans, qui regroupe une cinquantaine d'oeuvres, en a fait un parcours plein de surprises précieuses.

Dans la première scène du film, on verrait une grande maison dans le comté du Lancashire, une gouvernante française, des serviteurs, un père riche industriel du textile. Sa fille, née en 1917, apprend à monter et à danser. Présentation au roi en 1935, bal au Ritz pour ses 18 ans : une belle vie aristocratique s'annonce. Et finit presque aussitôt : en 1937, Leonora rencontre Max Ernst. Éblouissement. Ils s'installent en Ardèche, elle est admise dans le cercle des surréalistes, commence à peindre et à écrire. Elle se souvient des légendes celtes de son enfance et leur ajoute les siennes. Elle dessine et sculpte des chimères, elle est la "mariée du vent" qu'Ernst a peinte dix ans plus tôt et qu'il reconnaît en elle. Ils travaillent de concert.

CRÉATURES HYBRIDES

En 1939, Ernst est arrêté par la police française parce qu'allemand et, en 1940, parce qu'antinazi. Leonora fuit en Espagne et, affolée, hallucinée, est internée dans une clinique psychiatrique. Les dessins qu'elle y trace sont d'une singularité absolue. Relâchée, elle retrouve à Lisbonne un diplomate mexicain connu à Paris qu'elle épouse et qui la conduit à New York. Ersnt y est aussi parvenu et aime désormais la milliardaire mécène Peggy Guggenheim.

A New York, il y a Breton, Duchamp, Mondrian, Léger. Elle pose avec tous pour une photo historique. Il y a aussi la revue VVV. Elle y écrit son internement, dans En bas, texte terrible de précision. Elle recommence à dessiner et à peindre, va vivre à Mexico, abandonne son diplomate mexicain pour un photographe hongrois ami de Capa, se prend de passion pour l'occultisme, le Livre des morts tibétain, Jung et toutes les religions.

On craindrait que cette culture considérable ne lui dicte ses oeuvres. Mais elle évite le plus souvent l'illustration et, en peinture, donne vie à des créatures hybrides convaincantes. Bien que très tardives par rapport au surréalisme, ses toiles des années 1970 surprennent et arrêtent le regard.

Elles ont été peintes tantôt au Mexique, tantôt aux Etats-Unis, au gré des déplacements de l'artiste, eux-mêmes déterminés par les événements politiques et le tremblement de terre de 1985. Aujourd'hui, Leonora Carrington vit et travaille à Mexico. Depuis un peu plus de dix ans, elle se consacre à la sculpture, et ses bronzes font songer aux divinités qu'elle inventait jadis à Saint-Martin-d'Ardèche.

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Maison de l'Amérique latine, 217, bd Saint-Germain, Paris-7e. Mo Solférino. Tél. : 01-49-54-75-00. Du lundi au vendredi de 10 heures à 20 heures, samedi de 14 heures à 18 heures. Entrée libre. Jusqu'au 18 juillet.

Philippe Dagen
Source: Article paru dans l'édition du 05.06.08, http://www.lemonde.fr:80/culture/article/2008/06/04/exposition-leonora-carrington-l-aristo-rebelle-des-surrealistes_1053643_3246.html

Mieux vaut tard que jamais : hommage à Robert Rauschenberg

Il était temps de rendre hommage à Robert Rauschenberg, illustre artiste américain décédé récemment, dont le Centre Pompidou avait célébré il y a deux ans la fracassante modernité avec une exposition de ses Combines, collages d'objets post-dada et pré-Pop Art.

Car s'il y eut bien un père de l'art contemporain, ce ne fut ni Andy Warhol, ni Joseph Beuys ou Jasper Johns, mais bien Rauschenberg, auteur détaché mais déterminé d'une œuvre aux accents totémiques, allant chercher tant dans le non-respect du traditionnalisme à la Dada que dans la force de suggestion des arts non-Occidentaux.

Ouvert aux autres arts, Rauschenberg collabora avec le compositeur John Cage et le chorégraphe Merce Cunningham. Grand amateur de danse, il affirmait : « C'est la danse qui rend claire la conscience du moment présent, partagé à la fois par le danseur et le spectateur. Le corps est l'événement et cet événement n'existe qu'une fois (...). Il est frustrant que l'art du peintre ou du sculpteur ne puisse jamais approcher ce présent toujours changeant, ne dise jamais rien de cette vie du corps indépendant de l'art... ».

D'origine texane, le personnage était d'une grande élégance, et alliait à une excellente connaissance de l'histoire de l'art une réflexion profonde sur sa pratique, affirmant notamment : « Je ne fais ni de l’art pour l’art, ni de l’art contre l’art. Je suis pour l’art, mais pour l’art qui n’a rien à voir avec l’art. L’art a tout à voir avec la vie ».

Il est mort le 12 mai dernier chez lui, en Floride, d'une crise cardiaque, à l'âge de 82 ans.

Source: http://arts.fluctuat.net:80/blog/31210-mieux-vaut-tard-que-jamais-hommage-a-robert-rauschenberg.html

Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

dimanche 8 juin 2008 15:31
programme journée d'étude

Chères Mélusines, chers Mélusins,

Veuillez trouver ci-dessous et en document joint le programme de la
journée d'étude sur l'/Irresponsabilité de l'art ? /qui aura lieu le
vendredi 20 juin à l'INHA.

Bien cordialement
Nadia Ghanem
http://www.revue-marges.fr <http://www.revue-marges.fr>

Journée d’étude de la revue /Marges/
Vendredi 20 juin 2008
INHA (salle Vasari), 2 rue Vivienne, 75002 Paris.
de 9h00-12h30 et de 14h00 17h30 entrée libre

*/Irresponsabilité de l’art ?/*

Le lieu commun attaché à la figure de l’artiste le voit créant dans la
solitude de son atelier, avec comme seule exigence sa « nécessité
intérieure ». Dans un autre registre, on présente souvent l’engagement
social ou politique des artistes comme une garantie de l’authenticité de
leur démarche.

À l’inverse, la doxa de l’art contemporain considère les artistes comme
des /acteurs /s’adaptant en permanence à la demande fluctuante du marché
et des institutions ; cette motivation se faisant au détriment de tout
engagement véritable. Le discours sur la responsabilité de l’artiste,
autrefois attaché à des prises de positions politiques ou esthétiques
affirmées, ne semble ainsi plus à l’ordre du jour.

Entre la dénonciation de l’opportunisme supposé de certains artistes et
la revendication surannée de l’isolement de la sphère esthétique,
d’autres points de vue sont-ils possibles ? De quelle nature peut être
l’engagement artistique aujourd’hui ? Qu’il soit esthétique, politique,
social…, à partir de quelles motivations se construit-il ?

Cette journée d’étude sera publiée dans le numéro 09 de la revue
/Marges/ (hiver/printemps 2009).

Programme :

9h00 Accueil des Intervenants
9h15 « L’irresponsabilité pour une liberté transgressive » par Céline
Cadaureille (artiste, université Toulouse Le Mirail)
10h00 « Art, Liberté, Responsabilité » par Boris Khalvadjian (chercheur
à l’IREDIC, université Aix-Marseille 3) et Armelle Fourlon (avocate, Paris)
10h45 Pause/Café
11h00 « La déconstruction du discours politique de l’image : l’art
irlandais post-nationaliste » par Valérie Morisson (Université Grenoble 2)
11h45 « Une nécessité intérieure apprise » par Kalliopi Papadopoulos
(sociologue, CERTOP/université Toulouse 2)
12h30 Pause déjeuner
14h00 « Dépolitisation de l’art et pratiques de responsabilisation :
quand le désengagement artistique appelle la tactique de l’usage » par
Sébastien Biset (université Catholique de Louvain/ISELP, Bruxelles)
14h45 « S’investir dans les trajectoires artistiques : l’expression
d’engagements différenciés » par Sophie Le Coq (sociologue,
LARES-LAS/Rennes 2)
15h30 Pause/Café
15h45 « Responsabilité de l’écrivain au présent et engagement
présentiste » par Sylvie Servoise-Vicherat (INSA, Lyon)
16h30 « Pour une nouvelle communauté de l’art » par Pierre Taminiaux
(Georgetown University, Washington DC)
17h15 Conclusion de la Journée


dimanche 8 juin 2008 22:46

Annonces

Chères Mélusines, chers Mélusins,, on nous prie d'annoncer: I. Appel à contribution, surréalisme serbe:

Mélusine XXX, Le surréalisme serbe.

Le meilleur travail demandant une certaine maturation, après la publication cet hiver de Mélusine XXVIII, Le Surréalisme en héritage, Les avant-gardes après 1945 ; le volume XXIX sur L’architecture surréaliste (à paraître en février 2009) étant en voie de bouclage, permettez-moi de lancer ici un appel à contribution pour la trentième livraison de la revue Mélusine, le dossier sur le surréalisme en Serbie devant paraitre au début de 2010, sous la direction conjointe de Jelena Novaković et de moi-même.

Le surréalisme serbe se développe en même temps que le surréalisme français. C’est un mouvement autonome et non une des branches du surréalisme parisien, mais ses représentants (Marko Ristić, Dušan Matić, Aleksandar Vučo, Djordje Kostić, Vane Živadinović Bor, Milan Dedinac, Oskar Davičo, Koča Popović) entretiennent des relations étroites avec les surréalistes de Paris (Breton, Aragon, Péret, Éluard, Crevel, Thirion) au cours d'une dizaine d'années. Il s’agit d’une coopération qui se déroule dans les deux sens. Ils signent des déclarations collectives, ils participent ensemble à différentes manifestations, ils échangeant des lettres et des textes pour les publier dans leurs revues respectives. Cette coopération ne repose pas seulement sur les contacts personnels, mais aussi sur les tendances communes des deux groupes, pénétrés du même esprit d'insoumission et de révolte, tendances qui se manifestent par les thèmes qu'ils traitent dans leurs textes théoriques et poétiques (position de l'homme dans le monde contemporain, rapport entre l'imaginaire et le réel, réhabilitation de l'irrationnel ; apologie du désir, de la folie, du rêve,  de l'écriture automatique, de l'amour, de la mort, de l'humour, de l'action révolutionnaire ; rapport envers la création romanesque, le symbolisme de la nuit, etc.) et par certains concepts communs qu'ils emploient dans l'élaboration de leur programme ("surréalité", "merveilleux", "hasard objectif"). Ces thèmes et ces concepts sont la base d'une unité typologique des deux mouvements qui évoluent de l'expérimentation avec l'irrationnel vers l'action sociale.

À la fois autonome en tant que mouvement et lié au surréalisme parisien par une coopération intense, le surréalisme serbe a enrichi la production surréaliste par un certain nombre de contributions originales qui méritent d’être connues en France aussi. De cela pourrait rendre compte un numéro de la revue Mélusine qui serait consacré au surréalisme serbe et qui serait organisé autour les axes suivants:

1. Historique des relations surréalistes franco-serbes ;

2. Concepts et thèmes communs (avec leurs modulations spécifiques) ;

3. Contributions des surréalistes de Belgrade au surréalisme parisien, et réciproquement ;

4. Choix de textes des surréalistes serbes (traduits en français). 

Comme à l’accoutumée, nous souhaitons recevoir des propositions (titre + argument, une page maximum) pour la fin de ce mois, afin de pouvoir les coordonner.

L’article lui-même n’excédant pas 25.000 signes, espaces et notes comprises (espace est du féminin en typographie) serait attendu pour le 15 février 2009.

Rappelons que les contributions pour les rubriques Variété, Réflexion critique et Documents peuvent parvenir en dehors de ces délais.

Adresser vos projets à

novakovicj@sbb.co.yu ou  henri.behar@univ-paris3.fr

à Paris le 08/06/2008

Henri Béhar, Jelena Novaković

II. Revue nouvelle:

I nstitut International de Recherches et d’Explorations sur les Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés, sans oublier tous les autres…

Marc Ways

1, rue du Tremblot - 54122 Fontenoy-la-Joûte - France

Tél. : 06 88 74 58 68

iirefl@orange.fr 

 

Sommaire du N°01 des Cahiers de l’Institut (I.I.R.E.F.L.)

Dir. De la publication Marc Décimo

 

Marc Décimo                                                  Editorial, Le Service des Objets trouvés                                       

André Stas                                                        Qu’est-ce que l’Institut ?                                  

Jean-Jacques Lecercle                                    Eloge des fous littéraires                                 

Marc Décimo                                                    Comment s’y prendre avec les grenouilles qui sexepriment. Actualités autour de  Jean-Pierre Brisset (1837-1919)

Marc Lowenthal                                                The Science of God or The Creation of Man by Jean-Pierre Brisset, translated by

Marc Lowenthal

Michel Longuet                                                 Jean-Pierre Brisset est un petit homme…

Allen Thihier                                                      Folie et littérature

Michel Criton                                                    Mathématiciens en folie

Paolo Albani                                                      La « contrainte » et les fous littéraires

Matthijs van Boxsel                                          La Morosophie

Michèle Nevert et Alice                                    Les Anonymes du siècle. Manuscrits asilaires de Saint-Jean de Dieu : première traversée

Lansana Bérété                                             Adolphe Ripotois (1904-1954)

Frédéric Allamel                                            Du sang dans les branches de sycomore. Mort et résurrection de Billy Tripp

Tanka G. Tremblay                                       Pourquoi les fous littéraires ? Nodier : doxographe d’une hétérodoxie

Marcel Réja                                                   l’Art malade : dessins de fous

Claire Margat                                                 Eros et Thanatos dans l’œuvre symboliste de Gustaf Adolf Mossa   

Comptes-rendus de livres

Courrier des lecteurs

Petites Annonces

Abonnements

Madame, Mademoiselle, Monsieur, autres,

Nous vous annonçons la naissance de l’Institut de Recherches sur les Fous Littéraires, et la sortie prochaine du numéro 01 de la revue, « Les Cahiers de l’Institut ».

Un Institut consacré à la Folie littéraire et aux passerelles qui existent entre Folies artistiques et créatives.

À l’aube du XXI e siècle, dans un monde où le politiquement correct et la pensée unique sont de règles, où la raison n’est que ruine de la fantaisie, il est venu le temps d’exhumer et de considérer enfin, pour éviter que ne meurent une seconde fois les grandes œuvres des petits auteurs, la piétaille des « Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés… »

 

Oeuvrons afin que ces Écrivains ne soient pas que des Écrits Vains et essayons de devenir des empêcheurs de penser en rond…

 

Animé par le désir de réunir en un même lieu chercheurs, universitaires, médecins et psychologues, étudiants, collectionneurs, passionnés et bibliophiles, l’I.I.R.E.F.L. souhaite établir un réseau international entre toutes les personnes intéressées par ce vaste sujet.

 

Gérer une Faculté (comprenant un Comité scientifique, des membres d’honneur, et de simples mais actifs membres) aptes à organiser des manifestations artistiques ou non au siège de l’Institut, mais aussi à l’extérieur (colloques, rencontres internationales, expositions ou toutes autres disciplines créatives).

 

Mettre à la disposition de ses membres un fonds littéraire de plus de 1300 titres.

 

La publication des « Cahiers de L’Institut » (C.D.I.), un bulletin d’informations et de liaisons, distribué à ses abonnés, où seront présentés des contributions originales de nos correspondants à travers le monde, des articles de fond sur un auteur célèbre ou méconnu, des bibliographies et analyses d’ouvrages.  Par exemple : des articles sur J.P. Brisset, Paulin Gagne, le Prince Korab, Pierre Roux, le Docteur Bérillon…  Les Fous scientifiques et matheux de tous acabits : Quadrateurs, Trisecteurs, les spécialistes du Mouvement Perpétuel…  Et Dieu dans tout ça…  Les Velus de tous poils…  Des Écrits de « Fous littéraires » hors France.  Des numéros spéciaux sur un thème : les Cosmographes. La Linguistique et les origines des langues. Les Médecins Aliénistes et la condition asilaire au XIXème siècle. Le Soleil, les Celtes et l’étude du gaulois comme langue primordiale.  Messianisme et Prophétisme. Les Causeries brouettiques et le Marquis de Camarasa. L’Ortograf, le Docteur Bérillon et sa Polychésie de la Race allemande, les Racismes et Intolérances, Etc… 

 

Montrer les passerelles entre le monde de la Folie littéraire et la Création artistique : art et écrits bruts, cinéma, architecture, littérature de S.F. et fantastique, B.D., livres monstres, création asilaire, etc.

 

« Les Cahiers de l’Institut »

 

La revue de l’Institut, sera  dans un premier temps bi-annuelle  « LES CAHIERS DE L’INSTITUT ont une vocation  internationale  multilingue  consacrée à l’étude des écrivains hétéroclites et hétérodoxes, communément appelés les Fous littéraires, et de leurs  œuvres.

 

Tout en favorisant la confrontation et la synthèse du résultat de ces recherches, la revue ambitionne de prendre en compte le plus large éventail possible d’études. Sa structure :

 

     Un Editorial. Questionnements sur la Folie littéraire (essais de définitions) et sur ce que peuvent être les « fous » plastiques, peintres, cinéastes, photographes, artistes divers. Histoire des Fous littéraires, notoires (Gagne, Brisset, Berbiguier, Korab, Roux et les autres) ou non (les « Échappés du Blavier », toujours dans l’anonymat le plus complet).  Études sur la Folie littéraire  et la Folie créatrice sous divers angles. La parole sera donnée aux médecins, psychiatres, psychanalystes, psychologues et cliniciens de tous poils. Mais il n’est pas question d’enfermer les fous littéraires dans un carcan clinique qui limiterait le propos et ne répondrait pas à de nombreux questionnements :

 

La folie ne garantit aucun génie.

L’œuvre n’est pas forcément une guérison de la folie

Un génie qui devient fou peut perdre le sens de sa création.

Une œuvre digne d’avoir été créée ne peut pas ne pas avoir été traversée par la folie.

Qu’est-ce qu’un texte fou ?

L’illisibilité d’un texte est-elle la « preuve » de la folie de son auteur ? etc.

 

-Études sur les grands thèmes de la folie littéraire : linguistique, langues imaginaires, ortograf, celtisme, cosmogonie, héliocentrisme, tératologie humaine, curiosités et bizarreries diverses, etc.

 

-Études sur les parallèles entre folie littéraire et création, folie littéraire et folie artistique (arts et écrits bruts,

cinéma, bande-dessinée, architecture, livres monstres, etc.) 

 

 -Portraits de personnalités du passé et d’aujourd’hui (écrivains, médecins, psy, professeurs, linguistes, etc.)

-Chaque numéro sera centré sur un thème principal mais comporte aussi d’autres rubriques :

-des Varia : informations sur les ventes publiques, les expositions, les travaux en cours de l’IIREFL, l’actualité des membres de l’IIREFL, appels à collaboration, nouveaux venus, présentation.

-des nouvelles et chroniques de nos correspondants étrangers en provenance du Canada, USA, République Tchèque, Italie, Pays-Bas, Espagne, Angleterre, France, Belgique ;

Le Fonds littéraire  de l’Institut : publication des fiches provenant des collections, les acquisitions et les enrichissements.

-les « feuilles jaunes » : petites annonces, mises en vente de livres en double, bulletin de liaison pour les abonnés.

 

 

 

Institut International de Recherches et d’Explorations sur les Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés, sans oublier tous les autres…

Marc Ways

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III. Appel à contribution, colloque Salmon

Colloque « L’œuvre poétique d’André Salmon »

Toulon / Sanary 2-3 avril 2009

Appel a communications

A l’occasion du quarantième anniversaire de la mort d’André Salmon, le laboratoire Babel de la Faculté de lettres et sciences humaines de l’Université du Sud Toulon-Var, organise un colloque international en lien avec l’UMR 7171 de l’Université Paris IV.

Le 12 mars 1969 André Salmon mourait à Sanary où il avait acquis une maison en 1937 et où il s’était définitivement installé à la fin des années 50. Malgré l’immense travail de Jacqueline Gojard, son œuvre poétique reste encore peu connue. Souvent associé aux noms d’Apollinaire et de Max Jacob, André Salmon est plutôt vu comme l’ami de ces deux poètes célèbres que comme un auteur ayant sa propre envergure. L’objectif principal de ce colloque, qui sera suivi d’une publication, est donc d’évaluer l’apport d’André Salmon à la poésie du début du XX e siècle et peut-être de réévaluer sa place dans la littérature française.

Quatre orientations ont été retenues.

Axe 1 : étude interne d’un recueil :

L’édition en Poésie/Gallimard  propose des extraits de Créances (1905-1910) publié en 1926 et reprenant Poèmes, Féeries et Le calumet, et l’intégralité de Carreaux, publié en 1928 et reprenant  plusieurs textes publiés entre 1918 et 1921, notamment Prikaz, Peindre, L’âge de l’Humanité. Elle comporte quelques erreurs et il est recommandé de consulter également l’édition de 1968 dans la collection blanche de Gallimard. On peut aussi trouver aisément Le manuscrit trouvé dans un chapeau (1919), réédité en fac-similé chez Fata Morgana et précédé d’une importante introduction de Jacqueline Gojard. Les recueils ultérieurs de Salmon, Odeur de poésie (Robert Laffont, 1944) et Les étoiles dans l’encrier (Gallimard, 1952), sont de facture beaucoup plus classique.

Toutes les propositions concernant l’étude stylistique ou thématique d’un ou plusieurs recueils seront les bienvenues. On pourra également s’interroger sur l’évolution de Salmon d’une poésie à la pointe de l’avant-garde vers une poésie classique, voire conventionnelle : s’agit-il d’un déclin ou les derniers recueils témoignent-ils aussi d’une certaine créativité ?

Axe 2 : la place d’André Salmon au sein de la poésie du début du XX e siècle

Nous souhaiterions que le colloque confronte de façon précise l’œuvre poétique de Salmon avec celle des autres poètes de L’Esprit Nouveau (Apollinaire, Max Jacob) mais aussi avec celle de Pierre Albert-Birot, Reverdy, Cendrars, André Malraux, Jean Follain, Raymond Queneau. Ce pourra être aussi l’occasion de s’interroger sur le rôle joué par plusieurs revues de l’époque pour diffuser cette esthétique nouvelle : Vers et prose, animée par Paul Fort, Nord-Sud, animée par Reverdy, Sic animée par Pierre Albert-Birot.

L’étude de la correspondance d’André Salmon avec Max Jacob ou celle des Souvenirs sans fin, récemment réédités chez Gallimard (2002), peut fournir d’utiles éclairages.

On privilégiera d’une part des approches cherchant à cerner les propositions esthétiques de ces auteurs du début XXe siècle en insistant sur leurs convergences et leurs relations avec un « air du temps » et des circonstances historiques et littéraires, d’autre part des comparaisons entre recueils permettant de saisir la spécificité de chacun au sein d’un vaste courant.

Les contributions pourront s’attacher également à préciser d’éventuelles filiations : peut-on considérer  Salmon comme un héritier de Corbière, de Laforgue, de Verhaeren, et si oui, à quel(s) titre(s) ? Les débuts symbolistes de l’auteur invitent quant à eux à s’interroger sur l’influence qu’ont pu exercer sur Salmon des auteurs comme Moréas ou Maeterlinck. A l’inverse on peut s’intéresser à la façon dont les poètes fantaisistes ont pu être influencés par Salmon.

Axe 3 : les relations d’André Salmon avec les peintres

On pourra s’intéresser aux monographies, articles et préfaces que Salmon a consacrées aux peintres pour préciser ses conceptions esthétiques et envisager leurs rapports éventuels avec son écriture.

Axe 4 : une œuvre éclatée ?

André Salmon a par ailleurs écrit de nombreux romans. Il paraît opportun de s’interroger sur les liens éventuels entre son œuvre poétique et son œuvre romanesque, ou au contraire de dégager des différences irréductibles entre ces deux versants de son œuvre.

Les propositions de communication (résumé d’une page environ, auquel sera jointe une notice biobibliographique d’une page maximum) sont à envoyer avant le 30 octobre 2008 par voie électronique à Michèle MONTE : monte@univ-tln.fr

Le programme définitif du colloque sera établi le 30 novembre 2008.

Responsable : Michèle Monte, laboratoire BABEL

Url de référence : http://babel.univ-tln.fr

Adresse : Michèle MONTE UFR Lettres et sciences humaines Université du Sud Toulon Var BP 20132 83957 La Garde Cedex

Comité scientifique : Michèle Monte, Jacqueline Gojard, Claude Debon, Michèle Gorenc, Claude Perez, Gérald Purnelle

 Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

mardi 10 juin 2008 21:16

Fw: Rozsda à La Hune-Brenner aux Abbesses

  ROZSDA

ŒUVRES SUR PAPIER

17 juin  -  5  juillet 2008

Galerie La Hune-Brenner

3, rue de Ravignan, 75018 Paris (M° Abbesses) 

Vernissage

mardi 17 juin de 17 à 21h

Samedi 5 juillet à 17h

Visite de l’atelier Rozsda 

Le Bateau Lavoir

place Emile Goudeau, 75018 Paris (M° Abbesses)

tél: 01.42.51.81.57

 

jeudi 12 juin 2008 16:48

Festin de Meret Oppenheim

Bonjour à tous,

Je suis à la recherche d'un cliché duFestin sur le corps de la femme nue, réalisé par Meret Oppenheim en 1959, pour l’exposition « Éros ». Quelqu'un aurait-il une reproduction de bonne qualité à me faire suivre? Mille remerciements,
Magali Croset

vendredi 13 juin 2008 11:49
RE Festin de Meret Oppenheim

Pour Mme Croset
Il me semble que la photographe en étair Denise BELLON
 adressez -vous à la galerie : v. site : http://josephdelteil.net/bellon.htm
bien à vous, MM

vendredi 13 juin 2008 20:29
Festin

Il a des photos de D. Bellon. elles viennent d'être exposées à la 
galerie nuitdencre, paris, 64 rue jp timbaud.
Il y a eu d'autres photographes encore, au moins 2. Voir dans Duchamp 
& l'érotisme, Les presses du réel, Dijon, qui vient de sortir.
Marc Décimo
4 rue de Paradis
75010 Paris
Tél. 0142470352
marc.decimo@orange.fr
Les photos que Denise Bellon fit entre 1935 et 1960 -- dont celle du
"Dîner sur la femme nue" -- ont fait l'objet d'une exposition en
octobre dernier à :
nuitdencre galerie 64
64, rue jean-pierre timbaud
75011 paris
http://inknight.free.fr/
inknight@free.fr
Voir:  http://inknight.free.fr/2007_09_01_archive.html
Un catalogue spécial pour cette exposition est sans doute toujours
disponible à la galerie.  S'adresser à Sébastien Gindre.
Cordialement.
Jean-Pierre Cauvin

dimanche 15 juin 2008 00:38

Semaine_24

semaine 24

exposition, événements

• Jacqueline Lamba

publications

Daumal après le Grand Jeu •
• La bestialité • Les étrangers au temps de l'exposition coloniale

débats, opinions

• autour d'André Breton

[Exposition] Jacqueline Lamba

"Un peintre à Simiane : Jacqueline LAMBA (1910 – 1993)" : Une exposition à découvrir à La Rotonde du château de Simiane et à la Maison de Brian.

C'est à Simiane-la-Rotonde (Alpes de Haute-Provence), à partir du 1er juin 2008...

Simiane-la-Rotonde (04) - le Ier juin 2008

Exposition : Un peintre à Simiane, Jacqueline LAMBA

> Madame Aube Breton-Elléouët, sa fille Oona et la Maison de Brian ont le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition :

    * Un peintre à Simiane : Jacqueline LAMBA (1910 – 1993)

    * Le samedi 28 juin 2008

> Jacqueline Lamba

L’existence même de Jacqueline Lamba illustre la place difficile de la femme dans le monde de la création. Si elle est connue des historiens pour avoir été la femme d’André Breton, l’inoubliable inspiratrice de l’amour fou, l’amie des plus grands artistes, de Picasso à Giacometti, d’Eluard à Artaud, elle a lutté toute sa vie pour faire reconnaître sa propre voix.

D’abord influencé par le surréalisme, son style a évolué dans les années 40 vers une cosmogonie de formes d’où irradie la lumière. Réfugiée aux Etats-Unis avec André Breton pendant la guerre, elle a joué un rôle dans les années charnières de la peinture américaine, aux côtés du photographe et sculpteur David Hare, son second mari.

Le retour en France, au début des années cinquante, marque un tournant décisif ; elle cherche sa voie, peint d’un pinceau autoritaire des toiles très colorées, nus, natures mortes…

En 1962 son style se révèle : la lumière reste sa préoccupation, la nature devient le sujet essentiel de sa peinture. Elle découvre le village perché de Simiane-la-Rotonde en 1963 et y reviendra plusieurs mois chaque année, pendant plus de 15 ans, continuant l’hiver dans son atelier parisien les toiles ébauchées dans la lumière de l’été. Elle avait trouvé le lieu de sa peinture et par là même son langage. Picasso le reconnaissait, qui l’invita à exposer en 1967 au musée d’Antibes. Ce fut sa dernière exposition personnelle.

Exigeante et secrète Jacqueline va peu à peu s’isoler du monde, toute entière tendue vers un but dont rien ne doit la distraire : peindre jusqu’au bout du ciel… Mon émotion est grande de pouvoir, grâce à Aube, Oona et Merlin Hare, son fils, faire revenir à Simiane, quinze ans après sa disparition, celle qui n’a cessé d’y célébrer les noces du paysage et de la peinture.

Pour Jacqueline Lamba, l’abstraction n’existe pas : la peinture est un engagement total dans le réel, l’expérience de la lumière, la quête de la beauté et de la liberté. C’est la recherche du geste juste, du ton précis, de la valeur exacte, un travail obstiné qui sait garder l’apparence et la légèreté de la spontanéité. Elle porte au jour l’invisible du monde. Toiles et papiers ont la vie de ces visages qui se font et se défont dans les nuages. L’encre danse sous le pinceau, les couleurs explosent dans des symphonies de lumière. Jacqueline Lamba réalise le désir de chaque peintre de recréer le monde. Celle qui écrivait en 1944 : « Il n’y a jamais eu que deux émotions – moteurs pour l’homme : l’Amour, la Liberté. Toute expression dans l’art, en dehors de l’Amour et de la Liberté, est fausse » a conquis sa liberté et peint l’amour du monde. C’est cette peinture de l’éternel matin que nous vous invitons à découvrir.

M.C.

Regarde,
Ici fleurit le rien ; et ses corolles,
Ses couleurs d’aube et de crépuscule, ses apports
De beauté mystérieuse au lieu terrestre
Et son vert sombre aussi, et le vent dans ses branches,
C’est l’or qui est en nous…

Yves Bonnefoy

> L’exposition se déroulera en deux lieux complémentaires :

    * La Rotonde du château de Simiane accueillera les grandes toiles (paysages de Simiane, « ciels » et « sources »)
    * et la Maison de Brian (à 150m du château), les plus petits formats et les dessins.

> Le vernissage aura lieu :

    * à 17h à la Rotonde
    * et à partir de 18h à la Maison de Brian.

> En savoir plus :

    * Rendez-vous sur notre site www.lamaisondebrian.fr
    * Vous y trouverez toutes indications pratiques et des reproductions des œuvres exposées.
    * Nous sommes également à votre disposition pour tout renseignement au 04 92 73 76 20.
    * Mel : lamaisondebrian@orange.fr

Source : http://www.laligue-alpesdusud.org/associatifs_leblog/?2008/06/12/1257-un-peintre-a-simiane

Songe d'une nuit d'été (Opéra de Nice)

Superbe « Songe d'une nuit d'été » à l'Opéra de Nice : Gaël Domenger, « corpsrégraphe » absolu !

Succès et ovation du public pour le « Songe d’une nuit d’été » du compositeur Félix Mendelssohn chorégraphié par le talentueux Gaël Domenger et interprété par un Corps de Ballet de l’Opéra de Nice, plus professionnel que jamais. (…)

« Le corps est comparable à une phrase qui vous inviterait à la désarticuler » explique, dans un ouvrage posthume (« Petite Anatomie de l’inconscient physique ou petite anatomie de l’image », Editions Allia, 2002) Hans Bellmer, artiste et figure majeure du Surréalisme, dont semble largement s’inspirer Gaël Domenger dans sa conception scénographique. En 1934, Hans Bellmer décide de défier la montée du nazisme en confectionnant une poupée érotique, « une créature artificielle aux multiples potentialités anatomiques ».

(…)par JL Vannier

Source : http://www.nice-premium.com/article/superbe-%C2%AB-songe-d-une-nuit-d-ete-%C2%BB-a-l-opera-de-nice-gael-domenger-%C2%AB-corpsregraphe-%C2%BB-absolu-.3286.html

[publication] Daumal après le Grand Jeu

L’association « Les Amis de l’Ardenne » annonce la parution de la Revue N° 21 sur le thème : Daumal après le Grand Jeu. Ce numéro fait suite à celui datant de 2004, dans lequel avait été retracée l’histoire des phrères simplistes et du Grand jeu à travers ses principaux participants : rené Daumal, Roger Gilbert-leconte, Roger Vaillant, etc.

Cette fois, ce sont les dernières années de Daumal (1908-1944), mort à 36 ans, qui sont évoquées par les spécialistes que sont Pascal Sigoda, Olivier, Olivier Penot-Lacassagne, Frédérick Tristan, Michel Random, Valérie Mirarchi, etc.

Egalement des texte de Jean-Pierre Lambot sur le village ardennais de Malendry, de Béatrice Deparpe, de Krystoff et d’Alain Dantinne. Plus nos rubriques habituelles

En ligne à : http://www.lesamisdelardenne.com/

A propos de L’association les Amis de l’Ardenne :

L’associations Les Amis de l’Ardenne anciennement « La Grive » a pour vocation le développement

des relations culturelles entre la Champagne-Ardenne et la Wallonie à travers la revue, des expositions, des conférences et une participation régulière aux manifestations de la région.

Contacts presse :

PHMC GPE LLC
Ph. MAILLE
T. +33(0)680 329 609
e-mail : presse_aa@phmcgpe.com

Source : http://www.news-eco.com/communiques/provence_alpes_cote_d_azur/internet/phmc_gpe_llc_11113.php

 [Publication] Les étrangers au temps de l’Exposition coloniale

Laure BLÉVIS, Hélène LAFONT-COUTURIER, Nanette JACOMIJN SNOEP, Claire ZALC (dir.), 2008, 1931. Les étrangers au temps de l’Exposition coloniale, Gallimard/CNHI, Paris, 194 pages, 26 euros.

(…)

L’ouvrage consacre ainsi un chapitre très intéressant sur les apports culturels des étrangers en France  : l’école de Paris devait sa renommée artistique à Modigliani, Chagall, Foujita, Picasso, Soutine, Kisling. Trois autres chapitres sont consacrés à des artistes étrangers  : les peintures surréalistes du Roumain Victor Brauner, qui avait fui son pays en 1907 pour séjourner à plusieurs reprises à Paris de 1925 à 1938  ; les poupées "nègres" de l’artiste russe Marie Vassilieff qui anima la polémique des critiques d’art parisiens dans les années 20 et 30  ; l’illustrateur italien Leonetto Cappiello et ses affiches publicitaires avant-gardistes qui marquèrent la publicité alimentaire française de l’entre-deux-guerres.

Source : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40907

La bestialité [Chronique de publication]

Thierry Galibert
La bestialité
Editeur : SULLIVER
Isbn : 978-2-351-22037-5 / Ean 13 : 9782351220375
576 p.
Prix éditeur : 33,00 €

La bestialité n'est pas la bêtise, aussi peut-on la rencontrer dans des esprits reconnus, tels André Breton ou Jean-Paul Sartre.

Elle affecte l'intelligence et conduit à penser à contre bon sens, le plus souvent avec suffisance. Pour la cerner, l'auteur prend le parti de s'appuyer sur Antonin Artaud qui fut à la fois le plus grand pourfendeur de la bestialité et sa victime emblématique. A la suite de Marx qui la découvre en Victor Hugo, Antonin Artaud traque la bestialité dans la modernité occidentale. Avec Nietzsche, il constate alors que le processus évolutif de l'Occident conduit à transformer le monde en hôpital psychiatrique potentiel en lequel l'aliéné n'est pas celui qu'on croit.

Thierry Galibert est professeur de littérature française à l'université Aix-Marseille. Il est l'auteur d'articles et d'essais sur la poésie des XIXe et XXe siècles, notamment Le Poète et la Modernité (1998). Il a également dirigé l'ouvrage collectif Antonin Artaud, écrivain du Sud (2002).

* * *

On pouvait lire sur cet ouvrage l'article de R. Maggiori dans Libération du 5/6/8 : "Traquer la bête":

Il n’est question, ici, ni d’amis des bêtes, ni de bêtes amies des hommes. Pas plus que d’exactions féroces, qu’on préfère déraciner de l’humanité et attribuer à l’animalité - alors qu’aucun animal n’agit jamais de façon «bestiale». Ni «rechutes» en ces états sauvages où se trouvait l’espèce humaine avant que Raison lui fût donnée. Encore moins d’accouplements peu naturels avec chiens ou ânesses. Aussi ne comprend-on pas tout de suite pourquoi l’imposant essai de Thierry Galibert, professeur de littérature française à l’université Aix-Marseille (1), s’intitule la Bestialité. Il dit expressément être consacré à la «maladie de l’intelligence», ce qui, au lieu de la bestialité, fait entrevoir la bêtise. Mais cette maladie-là est celle d’Antonin Artaud, qui en fut «le plus grand pourfendeur et la victime la plus emblématique» : elle n’est donc ni bêtise ni bestialité, sauf à considérer imprudemment que la folie y conduit, ou, mieux, à donner à bestialité un sens particulier que seul Nietzsche, peut-être, a entendu, et auquel Galibert donne une extension et une profondeur inouïes.

La Bestialité a l’air d’être un livre sur Antonin Artaud. D’Artaud, dont la souffrance physique et psychique sera le lot quotidien - «aussi loin que je plonge dans le souvenir de moi, mes muscles, mes nerfs, mon sang sont un calvaire, mon squelette un billot, un étal, un échafaud» - Galibert n’ignore rien : pas un événement de sa vie, intime ou publique, pas un avatar de sa maladie, ses enfermements psychiatriques, ses addictions (laudanum, morphine, opium, «la plus abominable tromperie»), ses désintoxications, ses tortures ( «impuissance sexuelle», «bégaiement», «tremblement», «constriction du crâne», attribuables moins à ses «troubles nerveux» qu’aux effets secondaires des drogues et autres «remèdes»), ses relations tempétueuses avec les surréalistes, son voyage chez les Tarahumaras du Mexique, pas une ligne de sa correspondance, pas une page de ses œuvres littéraires, pas un détail de son travail théâtral ou cinématographique.

S’il n’était que cela, la Bestialité serait déjà un ouvrage majeur, car il parvient à baliser les chemins enchevêtrés et escarpés qu’Artaud parvient à parcourir en dépit de «la guerre de l’âme avec l’âme au milieu du moi», et à rétablir «la totalité de la trajectoire créatrice à partir de la coïncidence de la pensée et de l’œuvre jusqu’au point où l’interprétation bute sur l’inconnaissable».

Mais il est plus que cela : un ouvrage dense, surabondant, porté par une culture littéraire et philosophique infinie, avançant de thèse en thèse, de citation en citation, comme une machine monstrueuse, passant de Marx à Tocqueville, de Hegel à Breton et Sartre, de Hugo à Max Stirner, Michel Henry, Foucault, Deleuze ou Mallarmé, qui, s’il met Artaud au centre, l’utilise comme prisme à travers lequel sont radiographiées toutes les composantes de la modernité occidentale.

Prélèvement. Mais où est la bestialité ? Pour avoir une idée de sa polymorphie, on peut s’en remettre à quelques citations, qui, extraites de leur contexte et coupées des raisonnements de Galibert, peuvent cependant apparaître insolites. Par exemple : «La bestialité est l’intelligence artificielle qui ne sait rien de son ancrage, pour qui il n’est d’autre moyen d’accéder au savoir que par réflexivité.» Ou bien : «La bestialité est l’attraction terrestre, la perte de contact affectif avec la réalité : le manque intellectuel de recul.» Ou encore : «Dès l’école se fabriquent les conditions de la bestialité dont la propension naturelle est de bâtir la cohésion sociale sur la dépouille de l’intelligence.»

Mais sans doute, si on la traite comme un «échantillon» ou un prélèvement, pourrait-on cerner l’essentiel dans une phrase d’Artaud lui-même : «[Je n’ai] jamais pu faire ce que je voulais parce que tous les moi autres que moi-même, insinués dans le mien propre comme je ne sais quelle vermine depuis ma naissance m’en empêchaient.» La bestialité ne serait donc pas cette certitude d’être soi qu’accompagne l’arrogance, mais, au contraire, l’ensemble des procédures, des théories, des représentations, des valeurs, des croyances qu’imposent la société ou l’histoire des idées, et qui empêchent d’être seulement soi. Artaud parle de «vermine» : mais il suffit de songer que celle-ci a des formes très variées, qu’il existe d’autres «lénifiantes oppressives contraintes contre lesquelles il n’y a rien à faire», ou, si l’on préfère, des foules, des meutes d’autres «corps étrangers» capables, de façon tout aussi insidieuse, de «prendre la place intouchée de notre âme», de rendre le moi tantôt «pur», vide, exsangue, tantôt «peuplé», rempli d’altérités, altéré, aliéné - et jamais singulier. On ne pourrait les citer tous : Autrui, bien sûr, la Conscience sociale, la Masse, l’Inconscient, l’Idéologie, la Pensée unique, le Pouvoir, la «Vérité» - toujours posée comme extérieure à l’homme - l’«Objectivité» ( «plus il y a de certitude objective, disait Kierkegaard, moins il y a d’intériorité»), la Folie, le Sexe, Dieu, l’Etat…

Phasme. On comprend dès lors que pour traquer la bestialité, laquelle a quelque chose du phasme ou du caméléon, Thierry Galibert a dû non seulement en appeler à Artaud et à son «panthéon» - «Nerval, Baudelaire, Lautréamont, Rimbaud, parfois Hölderlin, Poe, Jarry, Nietzsche, à l’occasion Villon, Kierkegaard, Coleridge et Van Gogh dans les derniers mois» -, mais mobiliser la poétique, l’histoire littéraire, la philosophie, la sociologie, la psychanalyse, la théologie, la politique… et «réhabiliter la Poésie comme philosophie première». On le disait : pas d’amis des bêtes ici, ni des bêtes amies de l’homme."

Source : http://www.fabula.org/actualites/article24327.php

Les critiques aboient, André Breton passe... [débat]

C'est systématique; dès que le nom d'André Breton, à l'occasion d'un événement ou d'une parution, surgit dans l'actualité, on voit s'élancer après lui, chiffon bien noué sur la tête, plumeau en main, quelque renfrognée mégère de la Pension-Critique. C'est un réflexe : personne n'y peut rien. Qu'on prononce le mot "surréalisme" ou bien le nom d'André Breton, et voici, réglé comme un coucou, l'attendu flot d'idioties vomi par l'un ou l'autre de nos criticaillons. Faut dire qu'ils se relaient, heureusement, pour faire nombre et crier plus fort, et qu'ils varient leurs discours. Tenez, je me souviens qu'en 2002, alors que s'ouvrait la grande exposition surréaliste à Beaubourg, l'incontinence de vieux pisse-copies respectés - en réalité, j'ignore leur âge, mais quel qu'il fût vraiment, il ne pouvait être déjà que canonique - se répandit chaleureusement sur le mouvement de 1924 et son fondateur. Il y avait là, en grand maître de cérémonie, Jean Clair, puis sautillant pour se hisser sur les épaules du patron, Pierre Sterckx qui signa un torchon (qui, étymologiquement, sert à se torch...) dans Télérama. On pouvait y lire d'édifiantes appréciations comptables de ce genre : "il y a plus de délire surréaliste dans dix minutes de Buñuel que dans cent tableaux de Max Ernst"; les poncifs les plus éculés : celui du pape Breton, lançant des "bulles d'excommunication" et détestant la musique; des acrobaties rhétoriques dignes d'un présentateur de JT, assimilant par altération sémantique, l'évasion d'un tueur d'enfants ou le coup de feu d'adolescents américains dans la cafétéria de leur université, à des spectacles surréalistes; et les pires accusations, gratuites, injustifiées et injustifiables - mais Pierre Sterckx n'avait sans doute lu du surréalisme que le torchon plus volumineux que venait de lui consacrer Jean Clair - : "les surréalistes haïssent l'homosexuel, le Juif parce que ceux-ci symbolisent explicitement l'Autre" et "plus largement, ils détestent tout le monde, le public, les gens, la masse". Consternant.

Il est bien moins fielleux l'article que Stéphane Denis, dans Le Figaro Magazine, consacre à la parution du quatrième volume des Oeuvres Complètes et de l'Album Breton dans La Pléiade. Il n'en est pas moins consternant... de bêtise. Il faudrait tout citer tant ce "Capitaine des pompiers" - c'est le titre - est un modèle du genre. Il s'ouvre par une conclusion : "Du surréalisme, il n'est resté que de grands peintres", qui s'appuie avec pertinence sur ce constat bouleversant d'un homme qui lit pour sûr et sait lire les bouquins - c'est son métier - : "On s'en rend compte en regardant cet Album Breton : tout y était visuel". Et là, je suis secoué d'un rire irrépressible, parce que M. Stéphane Denis de La Palisse vient de découvrir cette vérité ignorée jusqu'à lui : dans un album, y a des images qui se regardent ! Quel dommage qu'il doive ouvrir un autre livre pour sa chronique de samedi prochain, car, en s'attardant un peu, il aurait pu voir qu'un album c'est aussi fait de texte qui se lit et, puisque c'est son métier, la semaine suivante, pourquoi pas : le lire. Mais M. Stéphane Denis n'avait pas besoin de lire ces ouvrages que le service de presse de Gallimard avait sans doute gracieusement envoyés à la rédaction du Figaro Magazine ; le critique avait déjà sa petite définition personnelle du surréalisme dans un de ses dossiers, prête à sévir, n'attendant que l'occasion : "Au plan littéraire, il faut comprendre qu'il [le surréalisme] était d'abord une réaction et que Breton et ses amis, ses disciples, n'avaient en tête que de proclamer la mort des pères". L'affirmation est un peu réductrice, ce qui la rend curieuse, mais elle ne manquera pas d'être prouvée par un habile raisonnement, qu'on pense. A juste titre, puisque voici un exemple : "Le procès qui avait été fait à Barrès (...), par le mouvement dada pour "crime contre la sûreté de l'esprit" était un procès fait par les fils à leur père." Par le mouvement dada, donc, non par les surréalistes, petite nuance historique. En outre, c'est le reniement de sa propre jeunesse, qui mena Barrès (enfin son pantin) dans le box des accusés, non son statut d'aîné; car si M. Denis connaissait mieux son histoire du surréalisme, il saurait que d'autres, de la même génération, ne perdirent jamais l'admiration de Breton et ses amis : René Ghil, Vielé-Griffin et Saint-Pol-Roux, par exemple. Mais laissons notre critique étayer son argumentation : "Le surréalisme d'André Breton, c'est une position qui consiste à dire du mal de ce qui l'a précédé et à annoncer que rien ne le surpassera par la suite. Aussi a-t-il été, je parle du surréalisme, un crime familial, un parricide solennel comme seuls peuvent l'être ceux des adolescents, en même temps qu'une ambition qui portait en elle les germes de sa stérilité". En fait d'argumentation, de nouvelles reformulations de l'affirmation initiale, mais plus péremptoires, et en quel style. Ne sont-ils pas beaux ce "parricide solennel" et cette "ambition qui portait en elle les germes de sa stérilité" ? Je vous jure sur la tête de mon paternel (Ah ! solennité du parricide !) que j'en frissonne encore. En vérité, M. Stéphane Denis est un drôle, qui nous assène de telles phrases juste après avoir dit de Breton que, "à la fois définitif, grandiloquent, hugolien, il s'exprime en sentences irrémédiables, souvent absconses et d'autant plus irréfutables qu'elles ne veulent rien dire". Si Breton est abscons, alors je n'hésite pas à déclarer notre critique : le roi des abscons ! Car ne se veut-il pas représentatif, englobant le peuple des lecteurs dans son "nous" majestueux : "si nous lisons les anathèmes et les prophéties de Breton, ils nous laissent froids, nous, lecteurs de 2008". C'est ou sous-estimer le nombre des lecteurs ou surestimer la portée de sa propre parole. Je penche volontiers pour cette seconde : il faut tout de même un certain aplomb pour se présenter comme l'avant-garde des "lecteurs de 2008" quand on regarde les albums et quand on avoue en fin d'article : "En feuilletant ce gros volume comme l'album qui l'accompagne, ce que je trouve amusant est le côté pompier des écrits de Breton..." Voilà donc le lecteur de 2008 : un homme qui jette un oeil tout à fait civilisé, va sans dire, sur les albums et qui feuillette les gros volumes - analphabète volontaire ! c'est-à-dire qui ne veut pas lire et qui devrait ne pas écrire - au moins ce type d'âneries : "C'est que Breton était moins un créateur qu'un théoricien ; mais ce théoricien était un artiste, avec le pire et le meilleur de ce que cela signifie". Ce que cela signifie, on voudrait le savoir. Je croyais les artistes des créateurs ???

Finalement, libre à M. Stéphane Denis de donner une psychanalyse de comptoir du surréalisme et de conclure sur le style pompier d'André Breton. Parce que du point de vue de la poésie, tout critique littéraire du Figaro Magazine a l'âge d'un patriarche dont les postillons sont impuissants à faire plier la flamme surréaliste - André Breton, pyromane.

    "La médiocrité de notre univers ne dépend-elle pas essentiellement de     notre pouvoir d'énonciation ?"

Source : http://lesfeeriesinterieures.blogspot.com/2008/06/les-critiques-aboient-andr-breton-passe.html

[point de vue] Ecriture automatique

Il y a quelque temps, Jean-Noël Cuénod a présenté la démarche d’Aimé Césaire en disant que son choix de l’écriture automatique avait ramené sur le papier, au-delà du vernis français et européen, son moi profond : son moi africain.

Est-ce la même chose ? Je crois, personnellement, que le moi humain est situé à un stade plus profond que le moi européen, américain, ou africain. Il est impossible que le moi lié à une partie donnée de l’humanité soit le stade ultime de l’âme, puisque l’espèce humaine est unitaire.

Je lisais l’album Breton de La Pléiade, l’autre soir, et c’est la réflexion que je me suis faite : la façon d’interroger l’Inconnu qu’avait le Surréalisme était fascinante, mais il n’est pas évident que les moyens utilisés aient toujours donné des résultats probants. André Breton recherchait, disait-il, les Grands Transparents, et voulait, avec l’écriture automatique et les cadavres exquis, trouver une forme de Révélation.

L’instinct se rattache-t-il réellement à quelque chose de plus universel que l’humain à proprement parler ? Il faudrait pour cela qu’en s’exprimant même automatiquement, l’instinct ne passe par aucun médium : mais si on utilise un instrument d’expression donné, aussitôt, à mon avis, on est limité. La somme des instincts animaux n’est jamais exprimée par un animal seul : chaque espèce a en réalité un instinct différent. Si l’être humain suit son instinct, loin de toucher à l’universel, il exprime en lui ce que Teilhard de Chardin appelait des tendances à la spéciation : il exprime une forme de particularisme qui renvoie surtout à ce qu’il est, indépendamment de ce que sont les autres. L’instinct déversé dans la langue française, par exemple, tendra simplement à manifester l’esprit propre non au langage en général, mais à la langue française en particulier.

Ce qui peut tromper, à cet égard, c’est qu’on définit à l’avance l’esprit de cette langue, dans les universités et les académies ; or, s’il est mis à nu, cela peut ne pas ressembler à ce qu’on en dit. Car ce qu’on en dit se recoupe aussi avec ce qu’on voudrait qu’il fût : un objectif, un idéal. L’orthographe, par exemple, suit cette vision idéalisée du français ; mais le français, dans sa version parlée, peut avoir un tout autre esprit. Mieux encore, il est régionalisé, et donc épouse mieux le sentiment intime qu'on peut avoir à son égard. Et dès lors, la qualité du Surréalisme en général est de le révéler, voire d'autoriser à ce qu'on s'en serve, et donc à créer une poésie plus spontanée - et, partant, plus imagée, plus inspirée, au sens naïf qu'on donne d'ordinaire à ce terme - qu'au sein de la tradition.

Mais l’intérêt, en soi, de ce parler nouveau risque aussi de n’être que scientifique, en un certain sens. C’est la linguistique expérimentale opposée à la grammaire normative. Mais rien ne prouve que la poésie touche alors davantage à l’humanité dans ses profondeurs et son universalité.

Ce qui à mes yeux donne à la poésie un caractère universel, c’est sa façon d’épouser les grands rythmes cosmiques, les vers à cet égard reflétant les heures, ou du moins les battements cardiaques, si on veut humaniser la chose. Mais est-ce différent ? Il faut être aveugle, pour ne pas voir que les rythmes animaux découlent de ceux des végétaux, lesquels suivent les rythmes cosmiques. L’indépendance relative acquise, par rapport aux rythmes naturels, par un être aussi évolué, par essence, que l’être humain, ne doit pas faire oublier le lien initial et donc fondamental entre les deux. On respire, on dort, on procrée encore selon des rythmes imposés à l’Homme par la Nature en général. Le vers reflète ces rythmes, et j’y reviendrai en détail quelque jour prochain.

Le blog genevois de Rémi Mogenet

Source : http://remimogenet.blog.tdg.ch/archive/2008/06/09/ecriture-automatique.html

L'ange qui volait de ses propres ailes (sur un motif de Guy Cabanel) [chronique libre]

Par Patrice Beray

Bons ou mauvais selon qu’ils figurent une expression divine bienfaisante ou maléfique, et nonobstant leur subtile hiérarchie, les anges sont avant tout des messagers à qui ils incombent d’intervenir dans le milieu humain pour y faire une annonce. Ils ont même ce redoutable privilège de n’avoir d’autre réalité que ce à quoi on les destine. Ils sont prédestinés, en tant qu’ils figurent la destinée qu’ils portent à la connaissance des humains.

«Mais, comme l’écrit le poète Guy Cabanel, la position de l’ange dans ce monde est alors dangereuse car, ainsi matérialisé pour entendre et se faire entendre, ne doit-il pas ressentir les mêmes pulsions, passions et sentiments que n’importe quel individu et le fait d’y céder, au propre comme au figuré, ne lui couperait-il pas les ailes ?»

C’est sciemment que le poète passe outre la théorie de saint Augustin «selon qui, loin d’être une parcelle de la divinité, l’ange est une créature de Dieu au même titre que l’homme, qu’en outre sa nature à la fois incorruptible et peccable, si elle autorise les péchés de l’esprit, n’admet pas ceux de la chair».

Or, suggère Guy Cabanel, «si l’ange n’est que la projection programmée d’une infime portion de divinité, son ignorance de l’état de matérialité où il se trouve suffit peut-être à le garantir contre les effets de la tentation». «Peut-être»…, car précisément, s’autorisant des annonciations peintes par Pontormo et Giambattista Tiepolo, le poète n’exclut pas que «l’ange» puisse se lamenter «de son immatérialité».

Et peut-on imaginer analogie plus porteuse de notre condition que celle de cet ange qui vole de ses propres ailes : «Il n’aurait de réalité que par sa projection dans l’espace et le temps car c’est là qu’il acquerrait matérialisation et personnalisation et ses ailes, inutiles à un être purement spirituel, ne seraient pas seulement là pour assurer sa mobilité dans l’air mais surtout pour garantir ou symboliser sa liberté par rapport à cet espace-temps où il est entré.»

NB. Compagnon de route du surréalisme d’André Breton (au moment de Saint-Cirq-Lapopie), Guy Cabanel est un poète aussi rare qu’inestimable (les citations sont extraites d’un texte inédit, qu’il a bien voulu me confier, «Réflexions sur l’ange»).

Source : http://www.mediapart.fr/club/blog/patrice-beray/080608/l-ange-qui-volait-de-ses-propres-ailes-sur-un-motif-de-guy-cabanel

[Chronique de publication] André Breton, La Pléiade T.04

Pléiade. Parution du dernier tome des œuvres du fondateur du surréalisme.

PHILIPPE LANÇON

QUOTIDIEN : vendredi 13 juin 2008

André Breton Ecrits sur l’art et autres textes œuvres complètes, t. IV Edition de Marguerite Bonnet, sous la direction d’Etienne-Alain Hubert, avec Philippe Bernier et Marie-Claire Dumas. La Pléiade, Gallimard, 1 584 pp., 588 illustrations, 59 euros.

1 réaction  

Si André Breton sait raconter ses souvenirs, c’est parce qu’ils sont toujours devant lui. Le quatrième tome de ses œuvres complètes (1) réunit les textes publiés de 1954 à sa mort, en 1966, et conclut cette orgueilleuse perspective de ton et de vie. On y trouve les derniers écrits sur l’art : L’Art magique (1957), les poèmes en prose de Constellations accompagnant les œuvres homonymes de Joan Miro (1959), la troisième édition du Surréalisme et la Peinture (1965). Le recueil Perspective cavalière (publié en 1970) et quelques autres plus brefs, des inédits, poèmes, déclarations ou récits de rêves, rassemblent des textes de circonstance - mais, chez Breton, les circonstances ne servent jamais à se disperser : il les saisit, comme les œuvres, pour intervenir et rappeler le sens du combat surréaliste. Il demeure jusqu’à la fin, selon l’expression des responsables de cette édition, dans «la solennité des révélations».

Son instinct plein de sérieux ne lui évite pas les incongruités, parfois charmantes (apparition de la morne figure de Poincaré au milieu d’un texte sur la peinture moderne). Son style médaillé provoque à l’occasion les ricanements de la volaille des lettres : au moins n’accepte-t-il jamais, lui, les médailles des autres. Sa conscience est partout, dans le moindre mot : «La conscience, écrit-il en 1958 pour soutenir en pleine guerre d’Algérie ses objecteurs, c’est cette force individualiste, oui, par excellence libertaire, qui, en présence de telle ou telle situation, nous introduit, pourvu que le chemin n’en soit pas saccagé par notre faute, au plus secret de nous-mêmes et nous impose de nous inscrire contre ce qui constitue pour nous le scandale.» C’est une conscience pleine de fidélité.

Révolution. Une histoire dit cette fidélité. En 1964, il vend le tableau de Chirico, le Cerveau de l’enfant, qu’il possédait depuis les années 20. A deux ans de sa mort, n’ayant jamais engraissé dans sa notoriété, il a toujours des problèmes d’argent. La vente lui permettra de vivre jusqu’à la fin. «Le Cerveau de l’enfant», écrit-il dans le Surréalisme et la peinture, « c’était le temps où nous n’avions pas peur des promesses». Chirico est vite mort à son propre génie, «Tant pis pour lui s’il s’est cru maître de ses rêves !» mais Breton ajoute : «En dépit de lui-même, […] nous garderons intacte l’étrange espérance que nous ont donnée ses premières œuvres.»

Le Surréalisme et la Peinture (et non la Peinture surréaliste, titre que Breton avait refusé) résume la vie et les idées d’un homme par son expérience plastique : c’est une frégate solitaire qui se charge peu à peu de limon. Breton investit d’abord Picasso, Chirico, Braque, Miro, Ernst, Derain, Masson puis les autres, ceux qu’il aime, ceux qu’il n’aime déjà plus, sa réflexion sensible armée par ses souvenirs. A chaque édition, de nouveaux artistes rejoignent l’astre immobile en révolution perpétuelle. Plus tard, une fois irradiés, souvent à l’occasion d’une brouille, ils lui échappent.

Le goût imparable de Breton n’est dissociable ni de sa pensée, ni de ses amitiés. Hommes et œuvres s’unissent dans son cabinet, de passions plus que de curiosités. Un texte inédit rappelle l’apparition de Francis Picabia : «La courbe d’un beau jour d’été avec le temps donné à l’amour et aux jeux, toutes les scintillations prenant leur vol autour d’un plateau luxueusement servi - mais il n’y touche guère - voilà ce qui me silhouette le mieux Picabia quand j’évoque nos premières rencontres. Son œil, le plus allumé que j’aie vu, est en perpétuelle migration et sa voix même, si apte à prendre les inflexions de la confidence, répugne à se poser, tant chez lui la foi est mise tout entière dans l’insatiabilité du désir.» Et, quand il sent Braque lui échapper, Breton écrit : «J’ai peur, d’ici un an ou deux, de ne plus pouvoir prononcer son nom. Je me hâte.» La peur d’être déçu annonce le chagrin.

Quand Breton se souvient, c’est encore pour agir. Les souvenirs fixent son goût pour l’art magique, symbolique, celui qui trempe mains et pinceaux dans l’inconscient. Ils sont sans flottement, presque sans nostalgie : on ne regrette pas ce qu’on ne cesse de projeter, on ne renonce pas à ce qu’on ne cesse d’aimer.

Ce défaut de renoncement lui permet d’être politiquement là où il doit : avec l’insurrection hongroise de 1956, contre les staliniens en toute occasion, dans l’équipe qui en 1960 rédige la Déclaration des 121 sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Littérairement, il continue de faire ses collections et ses listes, une activité surréaliste, mais affirme avec aplomb ses réticences : «Mon manque de complaisance envers les attitudes masochistes me tient à l’écart de l’œuvre d’un Beckett ou d’un Adamov, dont il n’est pas question de nier l’originalité ni l’audace.» Cocteau reste sa cible préférée : «Son astuce a toujours été de vouloir faire passer l’anticonformisme pour le conformisme, et inversement.» En quoi l’auteur du Potomak , à l’opposé du vieux surréaliste, est bien notre contemporain.

Breton règle également son compte aux peintres morts qu’il n’aime pas, entre autres «le pâle Rembrandt et le triste Rubens», et, dès la première page du Surréalisme et la Peinture, à ce qu’il aime encore moins : la musique, expression «de toutes la plus profondément confusionnelle», dont les images «ne sont pas faites pour fortifier la grandeur humaine». Caton était fidèle à ses principes. Breton l’est à ses trois coursiers : la poésie, l’amour, la liberté. Sa personnalité exclut tout ce qui, en lui, ne les suit pas. Ainsi continue-t-elle de vivre entière, autonome, absolue, de préfaces en déclarations, sous cette encre à la pompe inviolable, violente et nécessaire, comme armure au combat. Breton demeure l’un des rares écrivains dont l’emphase est supportable, car elle n’a jamais rien de respectueux. Il est irrécupérable.

«Poésie». Les années de ce volume sont celles où, asthmatique, il respire de plus en plus mal (il en mourra). Politiquement et intellectuellement, ce n’est pas plus facile. Existentialisme, Marxisme et Structuralisme portent leurs coups au Surréalisme, souvent considéré comme la petite boutique des erreurs. Breton continue cependant d’attirer de grands talents, Gracq, Bonnefoy, Matta, Joyce Mansour, l’équipe de Tel Quel et tant d’autres, souvent étrangers : comment ne pas être aimanté par Breton quand on est jeune et quand on veut être libre ? Dans un recueil posthume d’entretiens aujourd’hui réunis (2), le Mexicain Octavio Paz se souvient : «Je l’admirais. Et, pour moi, il avait la séduction un peu "luciférienne" de l’hétérodoxe. Il était à la fois poète et homme de pensée. Un tel alliage n’est pas fréquent. Il m’apparaissait, comment dire ? Comme au carrefour de plusieurs courants. Je voyais en lui l’héritier des romantiques. Il prolongeait leur ambition de refaire le monde, de transformer la poésie en acte de tous les jours.» «Le Thermidor des surréalistes, résume Breton, n’a pas eu lieu.»

Il n’a pas eu lieu parce que, malgré querelles et exclusions, la violence de l’amour n’a jamais cessé. Main première, 1962 : «Aimer, d’abord. Il sera toujours temps, ensuite, de s’interroger sur ce qu’on aime jusqu’à n’en vouloir plus rien ignorer. Avant comme après cette enquête, c’est la résonance intime qui compte : sans elle au départ on est presque irrémédiablement démuni et rien de ce qu’on aura pu apprendre n’y pourra suppléer si, chemin faisant, elle est perdue.» Et c’est bien parce qu’il aime que Breton se souvient, agit, et se trompe finalement si peu.

(1) L’Album Breton est offert pour l’achat de trois volumes en Pléiade.

(2) De vive voix. Entretiens (1955-1996), traduit par Anne Picard (Gallimard «Arcades»).

Source : http://www.liberation.fr/culture/livre/331693.FR.php

L'écrivain kirghiz Tchinghiz Aïtmatov dans un état "extrêmement critique"

BERLIN, 9 juin 2008 (AFP) - L'écrivain kirghiz Tchinghiz Aïtmatov, hospitalisé en Allemagne depuis trois semaines, est dans un état "extrêmement critique", selon un communiqué de la clinique de Nuremberg (sud-est) publié lundi.

Son état de santé "s'est de plus en plus aggravé et est qualifié d'extrêmement critique par les médecins traitants", indique la clinique dans son communiqué.

Agé de 79 ans, Aïtmatov, l'un des auteurs les plus célèbres de l'ex-Union soviétique, y compris en Occident, avait été hospitalisé à Kazan (Russie) avant d'être transféré il y a trois semaines dans la clinique de Nuremberg.

A la suite d'une pneumonie sévère, il a développé une défaillance rénale et pulmonaire, selon le communiqué.

Tchinghiz Aïtmatov est l'auteur de "Une journée plus longue qu'un siècle" et de "Djamilia", une nouvelle que Louis Aragon co-traduira et décrira comme "la plus belle histoire d'amour du monde".

Source : http://www.tv5.org/TV5Site/lf/actualite.php?rub=franceculture&idArticle=080609140337.jhbcg3pt.xml

Cordialement, Eddie Breuil

dimanche 15 juin 2008 00:44

pour diffusion sur liste melusine

Chères amies, Chers amis,
La Mezzanine dans l¹Ether a le plaisir de vous inviter au VERNISSAGE
des ¦uvres croisées du peintre Dias Ferhat et du poète Marc Kober
MARDI 17 JUIN 2006 de 18H30 A 20H30
au CENTRE CULTUREL D¹EGYPTE A PARIS - 111 BD ST MICHEL- 75006 PARIS.
Nous fêterons par la même occasion la deuxième édition des Soixante Baisers
de Marc Kober, fraîchement façonnée ! Une grande première pour La Mezzanine
dans l¹Ether.
Et si, ô grand malheur !, vous manquez à cet événement, il ne vous restera
plus qu¹à attendre sur la Place St Sulpice l¹avènement du Marché de la
PoésieS Heureusement pour vous, le supplice ne durera pas longtemps : Marché
de la Poésie du JEUDI 19 AU DIMANCHE 22 JUIN 2008.
Vous retrouverez les publications de La Mezzanine dans l¹Ether (Elie-Charles
Flamand, Lorsque l¹envers se déploie ; Marc Kober, Soixante baisers)
ainsi que le tout dernier numéro de Supérieur Inconnu sur la Vie Rêvée (en
plus des anciens) au DOUBLE STAND A 10 de LA GRADIVA et de FICELLE.
Marché de la poésie:
jeudi 19, ouverture au public à 14h, inauguration de 17h30 à 18h30 ­
fermeture à 22h30
Vendredi 20 juin, ouverture au public à 11h, fermeture à 22h30
Samedi 21 juin, ouverture à 11h, fermeture à 22h30
Dimanche 22 juin, ouverture à 11h, Clôture à 20h.
Nous vous rappelons que la séance "Rencontres et dédicaces" des auteurs aura
lieu le dimanche à partir de 14H, avec la participation de Marc Kober,
d¹Elie-Charles Flamand (sous réserve), de Sarane Alexandrian pour la revue
Supérieur InconnuS
Nous espérons vous revoir à toutes ces occasions
A très bientôt,
Emma
Retrouvez également le catalogue de La Mezzanine dans l¹Ether au
www.champendal.com
 (éditeur et diffuseur de livres aux EMC, vente directe sur site par
télépaiement)

mardi 17 juin 2008 18:07
Video : English version

Chers amis,
D'Art d'Art sur Iché sous-titré en anglais :
http://www.dailymotion.com/infoiche/video/x5pmid_rene-iche-tv-show-english-subtitles_creation
Le webmestre, Nicolas Pujol
http://www.rene-iche.com

jeudi 26 juin 2008

Appel à communication

Chères Mélusines, Chers Mélusins, vous voudrez bien trouver ci-joint un appel à communication concernant le séminaire post-doc du Centre, dont je rappelle qu'il est ouvert à tous (étudiants en Master I, Master II, Doctorat, amateurs éclairés, etc.) et surtout à nos visiteurs étrangers lorsqu'ils sont de passage à Paris. Par la même occasion, je renouvelle l'appel à contribution pour un futur numéro de Mélusine ayant trait au surréalisme serbe.  

Centre de recherches sur le surréalisme

(Directeur : Henri BEHAR)

Université Paris III / UMR 7171 CNRS

APPEL A COMMUNICATIONS pour le séminaire 2008-2009

Thème : Le portrait surréaliste

Afin de poursuivre notre approche textuelle et esthétique inaugurée avec le précédent séminaire sur la « fabrique surréaliste », nous vous proposons d’entrer avec encore plus de précision dans ce laboratoire en prenant une sorte d’étude de cas : le portrait surréaliste.

Cette focalisation du champ sur un tel sujet permettra d’explorer avec plus de densité encore le lien entre l’écriture et la quête d’identité, individuelle ou collective, et de prolonger le travail entrepris ces deux dernières années sur les collaborations entre les poètes et les peintres.

La question du portrait fera ainsi se croiser divers systèmes sémiotiques (écriture et image, peinture et cinéma) et inclura tout naturellement la pratique, souvent indirecte et biaisée chez les surréalistes, de l’autoportrait.

Le séminaire s’ouvrira cette année à des chercheurs en littérature comparée, ce qui entraînera une collaboration internationale accrue (avec des chercheurs italiens, portugais, américain) qui pourrait déboucher sur une journée d’études à Lisbonne au printemps.

Vos suggestions et propositions de communications seront les bienvenues. Si vous êtes intéressé par ce thème, veuillez adresser votre proposition le plus tôt possible, et assurément pour la fin septembre 2008, par mail ou par courrier postal, à Gabriel Saad, Françoise Py ou Maryse Vassevière.

Françoise PY, francoise.py@univ-paris8.fr

Gabriel SAAD Maryse VASSEVIÈRE Université Paris III- Sorbonne Nouvelle                        Université Paris 3- Sorbonne Nouvelle Institut de littérature générale et comparée                                            Institut de littérature française                                  13 rue de Santeuil      F- 75231-PARIS Cedex 05   Appel à contribution, surréalisme serbe:
Mélusine XXX, Le surréalisme serbe.
  Le meilleur travail demandant une certaine maturation, après la publication cet hiver de Mélusine XXVIII, Le Surréalisme en héritage, Les avant-gardes après 1945 ; le volume XXIX sur L'architecture surréaliste (à paraître en février 2009) étant en voie de bouclage, permettez-moi de lancer ici un appel à contribution pour la trentième livraison de la revue Mélusine, le dossier sur le surréalisme en Serbie devant paraitre au début de 2010, sous la direction conjointe de Jelena Novakovic et de moi-même. Le surréalisme serbe se développe en même temps que le surréalisme français. C'est un mouvement autonome et non une des branches du surréalisme parisien, mais ses représentants (Marko Ristic, Dusan Matic, Aleksandar Vuco, Djordje Kostic, Vane Zivadinovic Bor, Milan Dedinac, Oskar Davico, Koca Popovic) entretiennent des relations étroites avec les surréalistes de Paris (Breton, Aragon, Péret, Éluard, Crevel, Thirion) au cours d'une dizaine d'années. Il s'agit d'une coopération qui se déroule dans les deux sens. Ils signent des déclarations collectives, ils participent ensemble à différentes manifestations, ils échangeant des lettres et des textes pour les publier dans leurs revues respectives. Cette coopération ne repose pas seulement sur les contacts personnels, mais aussi sur les tendances communes des deux groupes, pénétrés du même esprit d'insoumission et de révolte, tendances qui se manifestent par les thèmes qu'ils traitent dans leurs textes théoriques et poétiques (position de l'homme dans le monde contemporain, rapport entre l'imaginaire et le réel, réhabilitation de l'irrationnel ; apologie du désir, de la folie, du rêve,  de l'écriture automatique, de l'amour, de la mort, de l'humour, de l'action révolutionnaire ; rapport envers la création romanesque, le symbolisme de la nuit, etc.) et par certains concepts communs qu'ils emploient dans l'élaboration de leur programme ("surréalité", "merveilleux", "hasard objectif"). Ces thèmes et ces concepts sont la base d'une unité typologique des deux mouvements qui évoluent de l'expérimentation avec l'irrationnel vers l'action sociale. À la fois autonome en tant que mouvement et lié au surréalisme parisien par une coopération intense, le surréalisme serbe a enrichi la production surréaliste par un certain nombre de contributions originales qui méritent d'être connues en France aussi. De cela pourrait rendre compte un numéro de la revue Mélusine qui serait consacré au surréalisme serbe et qui serait organisé autour les axes suivants: 1. Historique des relations surréalistes franco-serbes ; 2. Concepts et thèmes communs (avec leurs modulations spécifiques) ; 3. Contributions des surréalistes de Belgrade au surréalisme parisien, et réciproquement ; 4. Choix de textes des surréalistes serbes (traduits en français).  Comme à l'accoutumée, nous souhaitons recevoir des propositions (titre + argument, une page maximum) pour la fin de ce mois, afin de pouvoir les coordonner. L'article lui-même n'excédant pas 25.000 signes, espaces et notes comprises (espace est du féminin en typographie) serait attendu pour le 15 février 2009. Rappelons que les contributions pour les rubriques Variété, Réflexion critique et Documents peuvent parvenir en dehors de ces délais. Adresser vos projets à novakovicj@sbb.co.yu ou  henri.behar@univ-paris3.fr
Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

jeudi 26 juin 2008 16:09

parution André Breton, l'éloge de la rencontre

Chères amies, chers amis, J'ai le plaisir de vous annoncer cette nouvelle parution :   Dominique Berthet, André Breton, l'éloge de la rencontre. Antilles, Amérique, Océanie HC Editions   disponible en librairie   Vous trouverez une présentation de cet ouvrage en fichier joint   Cordialement Dominique Berthet

lundi 30 juin 2008 01:35

semaine_26

Semaine 26

événements

La nuit espagnole au Petit Palais •
Dada is not Dead •
• un Dalí inédit à Fécamp •

publications et chroniques

Benjamin Péret
• Le Futuriste • …

divers

• appel : envois de Benjamin Péret
• entretien avec Yves Bonnefoy
...

La nuit espagnole : flamenco, avant garde et culture populaire au Petit Palais

Adresse : Avenue Winston Churchill Paris 8e (75008)

Pendant tout l’été, le Petit Palais met le flamenco à l’honneur grâce à l’exposition La nuit espagnole. Flamenco, avant garde et culture populaire, 1865 - 1936. Art du chant, de la danse et de la guitare, le flamenco est l’un des emblèmes de la culture andalouse ; il fut au cœur des avant-gardes artistiques telles que le cubisme, le futurisme, le dadaïsme et le constructivisme, qui se sont approprié ses motifs pour élaborer des compositions fondées sur le rythme de la danse et de la musique ou les images de la culture flamenca.

Plus de 150 œuvres, pour certaines inédites, sont présentées au public, des peintures, des dessins ( caricatures, publicités ), des sculptures, des gravures, des costumes, des photos et des films, réalisés par une soixantaine d’artistes comme Courbet, Manet, Picasso, Man Ray ou Sorolla. L’imagerie et les thèmes ( fête, beauté, nuit, mort ou misère ) du flamenco apparaissent aussi bien dans les expressions artistiques populaires que dans les expérimentations des avant-gardes ce qui en fait " l’art populaire le plus élitiste", selon un bon mot de Stravinsky.

En plus de l’exposition, le Petit Palais propose plusieurs activités.

- Activités pour les enfants.

- Des visites guidées, pendant 1h30 et sans réservation. 4,50 euros + entrée de l’exposition. Tous les jeudis de juillet à 14h30 et les jeudis 21 et 28 août à 14H30. Les dimanches 24 et 31 août à 11h.

- Performances : danse, musique et vidéo. L’association chorégraphique Compagnie Camargo-Dominique Rebaud propose les 15,16 et 17 juillet et les 7,8 et 9 août une programmation qui réunira dans les espaces du Petit Palais, plusieurs fois dans la journée, 8 artistes de la Danse, et de la Musique à partir de 12h00 et jusqu’en début de soirée.

- Dans le jardin : Performances de danse et musique contemporaines. Roser Montllo et Brigitte Seth, Olga Plaza et Zigfried Mandacé, Dominique Rebaud et Claude Barthélemy, Manuel Delgado et David Drouard, Toméo Verges et Alvaro Morell, pour des danses abstraites d’ombres et de lumières, accompagnées de musiques décalées ou du silence.

Illustrations : Robe © Photo : Bibliothèque nationale de France, Paris © Nestor Martin Fernandez de la Torre / Photo : © Archivo Fotografico Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid © Man Ray Trust-Adagp, Paris 2008 / Femme au pistolet :Fondacion UUE – Union Espanola de Explosivos, Madrid VEGAP

INFORMATIONS PRATIQUES :

- Du 5 juillet au 31 août

- Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris Avenue Winston Churchill - 75008 Paris

- Accès : Métro : lignes 1 et 13, station Champs-Elysées Clémenceau / RER : ligne C, station Invalides ; ligne A, station Charles de Gaulle – Etoile / Bus : 28, 42, 72, 73,83, 93.

- Horaires : Ouvert tous les jours de 10h à 18h (sauf les lundis et jours fériés) ; Nocturne le jeudi jusqu’à 20 h, uniquement pour les expositions temporaires.

- Tarifs : Accès gratuit aux collections permanentes / Entrée payante pour les expositions temporaires : adulte (7,50 euros) ; réduit (5 euros) ; jeune ( 3,5o euros).

- Contact : 01 53 43 40 36, du lundi au vendredi

Source : http://paris.8.evous.fr/La-nuit-espagnole-flamenco-avant,1599.html

« Dada is not dead », le 5e festival international dada se déplace de Zürich à Kolín

Par Anna Kubišta

Du 21 au 28 juin s’est déroulé dans la ville de Kolín, à une trentaine de kilomètres à l’est de Prague, le Dada festival, organisé par Mark Divo, un artiste suisse installé en République tchèque. Performances, expositions, concerts, se sont déroulés dans une immense maison début 1900, un bâtiment qui se veut être une « sculpture habitée » d’après Mark Divo et qui, hors festival, entend devenir un centre d’art contemporain alternatif, permettant des résidences d’artistes et organisant divers événements au cours de l’année.

On se trouve donc à Kolín, dans une maison un peu particulière... Pourriez-vous me la décrire un peu ?

« C’est une maison dans le style historique, je trouve que ça ressemble un peu à un petit château médiéval. Elle a été construite en 1914 par un artiste qui y vivait avec sa famille. Elle a vécu ici jusqu’au début de l’année 2007. Puis nous sommes venus et nous avons acheté cette maison. »

Ce qu’on voit à l’intérieur de cette maison, quand on entre, c’est tous ces papiers-peints très beaux que vous avez collés, vous avez refait tous les murs et l’intérieur...

« On a utilisé beaucoup de papiers-peints différents pour aller avec le temps et le style. Nous avons quatre étages, où vont se dérouler différents événements. »

Justement, qu’allez-vous faire exactement de cette maison ?

« Le projet c’est le D.I.V.O. Institute. C’est un projet de ‘sculpture habitée’. Des artistes amis, de nombreuses personnes, de Suisse notamment, viennent ici exposer leurs oeuvres. Le festival qu’on organise, c’est le 5e festival international Dada. »

Alors c’est un festival Dada, vous êtes originaire de Zürich et on sait que le dadaïsme est né dans cette ville avec Tristan Tzara et d’autres artistes. Votre festival est-il la continuité de cela ? Cela veut-il dire que le dada n’est pas mort ?

« Le nom dérive d’un événement qu’on a organisé en 2002 à Zürich. On a squatté le Cabaret Voltaire, on a réouvert cette maison car une banque voulait la transformer en pharmacie. Nous, une trentaine d’artistes contemporains de Zürich, nous avons fait pendant six semaines une grande performance vingt-quatre heures sur vingt-quatre, avec de l’art, de la musique, etc. »

Il faut quand même préciser que le Cabaret Voltaire historique, c’est là où est né le dada.

« Exactement. En 1916. »

Il y a eu des festivals depuis 2002, et cette année vous organisez le festival à Kolín. Comment passe-t-on de Zürich à Kolín ?

« En 2005 j’ai participé à la deuxième biennale de la Galerie nationale à Prague. En 2006, nous avons organisé le festival Proces dans le grand marché de Holesovice. Ca a duré deux mois. Il y avait aussi beaucoup d’artistes suisses, mais aussi d’autres pays, et des Tchèques. Et on a trouvé cette maison à Kolín, en 2007. On s’est dit que ce serait plus intéressant de faire de l’art contemporain loin des métropoles. Dans des grandes villes comme Prague, Londres, Zürich, New York, Paris, c’est plein d’art contemporain. Du coup, les gens, ça ne les intéresse pas à cause de toutes les autres distractions... »

Que va-t-il se passer quoi dans les différentes pièces ? Y a-t-il des pièces réservées à des ateliers ? A des expositions ?

« Il y a des endroits pour l’exposition mais l’idée, c’est que toute la maison soit une exposition. »

Donc la maison est à la fois le réceptacle des oeuvres d’art mais une oeuvre d’art en elle-même.

« Exactement. »

L’esprit du dada, il est où dans cette maison ? Comment le définiriez-vous ?

« C’est parce que nous mettons des choses ensemble qui ne vont pas ensemble. C’est ça le dada... Pour moi, l’esprit du dada, une des choses vraiment uniques, c’est un mouvement d’artistes fondé et contrôlé par des artistes. Il n’y a pas eu d’historiens de l’art qui sont venus et ont dit : ‘ça c’est du dada’, comme pour les autres styles. »

Et le reste de l’année, la maison va-t-elle être dédiée à des résidences d’artistes, à d’autres événements ?

« Oui, nous allons faire des expositions tous les deux mois. On va inviter un artiste suisse et un artiste tchèque pour faire quelque chose ensemble. C’est l’idée. »

Source : http://www.radio.cz/fr/edition/105572

Un Dali inédit illustrateur de Dante à l'affiche à Fécamp

FECAMP (AFP) — Le Palais Bénédictine de Fécamp (Seine-Maritime) salue dans une exposition inédite en France le talent d'illustrateur de Salvador Dali (1904-89) avec une centaine de gravures réalisées pour une édition de La Divine Comédie de Dante Alighieri.

Le peintre surréaliste espagnol a achevé en 1964 ce travail pour un ouvrage paru chez l'éditeur français Les Heures Claires. L'exposition présentée au sein de l'espace contemporain de la Bénédictine qui fête en 2008 ses vingt ans se décompose en trois parties: l'enfer, le purgatoire et le paradis.

Ces gravures ont mobilisé pendant plusieurs années Dali qui craignait de ne pas être à la hauteur de la confrontation avec le grand poète italien qui a vécu à la fin du Moyen-Age (1265-1321). "Il avait l'angoisse de pas être capable de parvenir à l'exceptionnalité artistique des autres artistes qui se sont mesurés à ce texte comme Sandro Botticelli, Gustave Doré et William Blake", explique Stefano Cecchetto, l'un des commissaires de l'exposition.

Il estime que ces gravures empreintes de sexualité, d'amour et de passion montrent finalement "un Dali privé, moins marketing, plus difficile et plus vrai" dans cette exploration de l'au-delà.

Ces gravures comme une autre série illustrant un Tristan et Yseult également exposée appartiennent à un collectionneur italien qui préfère garder l'anonymat. "C'est un vieux monsieur qui accepte de prêter des pièces de sa collection mais qui veut rester discret", dit Stefano Cecchetto.

(Dali passionné, Palais Bénédictine de Fécamp, jusqu'au 21 septembre)

Source : http://afp.google.com/article/ALeqM5huOxQ1F1_nCCBiF-vgKrxPpSlGmg

[Publication] Exégèse de Dernier malheur dernière chance de Benjamin Péret

Les Editions L'Harmattan nous informent de la parution de l'ouvrage suivant :

Exégèse de Dernier malheur dernière chance de Benjamin Péret Richard SPITERI

Veuillez trouver en fichier joint une présentation de cet ouvrage.

[Publication] Aventurières américaines, Cristina De Stefano

Cristina De Stefano : roulette russe et baisers électriques

(…)

Quand une critique littéraire italienne, qui est aussi la biographe de la poétesse Cristina Campo (Bellinda et le Monstre, Le Rocher, 2006), se lance dans une telle galerie de portraits, le livre, à l'arrivée, ne peut pas être seulement une galerie de portraits. C'est plutôt un objet littéraire inclassable, à la fois chronique d'une époque (on y croise Marcel Duchamp, Peggy Guggenheim, Hemingway, Fitzgerald..), tableau de New York et de Paris ("Quand Paris était l'endroit où il fallait être"), et surtout étude psychologico-anthropologique de "l'aventurière américaine" - qui, pour Cristina De Stefano, constitue un "type bien défini". C'est aussi une méditation sur la réussite (y penser toujours, n'en parler jamais), le talent, le charme et la grâce. C'est bien sûr, on l'aura compris, un vrai régal de lecture !

AVENTURIÈRES AMÉRICAINES (AMERICANE AVVENTUROSE) de Cristina De Stefano. Traduit de l'italien par Béatrice Vierne. Anatolia, 240 p., 20 €.

Florence Noiville

Article paru dans l'édition du Monde du 27.06.08.

Source : http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/06/26/cristina-de-stefano-roulette-russe-et-baisers-electriques_1062964_3260.html

[Bande dessinée] Futuriste (Le)

Olivier Cotte & Jules Stromboni

Casterman, Public ado/adulte, 56 pages, 13,75 €

A l’orée de la première guerre mondiale, Luciano Salvatori est un peintre et dessinateur peinant à percer. Fréquentant les artistes de son époque (Pablo Picasso, Georgio de Chirico, Guillaume Apollinaire…), il mène une vie misérable et difficile jusqu’à la rencontre d’un étrange mécène. Contre cent dessins représentant ce qui sera selon lui la guerre de demain, ce dernier lui promet une somme faramineuse, généreuse avance à l’appui. Comment refuser pour ce jeune artiste qui, convaincu de son talent, désire par-dessus tout vivre de son art ?

Fascination pour les industries, les machines, la vitesse, la guerre...

Les futuristes ont fondé un mouvement artistique faisant l’éloge de la société industrielle. S’étant compromis avec le fascisme, il deviendra l’art officiel sous Mussolini. Un mouvement donc discutable, à la fois moderne et extrémiste.

Quel courant artistique aurait été plus adapté au questionnement que semblent développer ici Cotte et Stromboni ? Par le biais de cet album, ils semblent s’interroger sur une fonction de l’art, ou plutôt un détournement possible, et sur les implications sociales et politiques néfastes pouvant être générées. Leur récit n’est pas pour autant d’un manichéisme restrictif et d’un pessimiste agressif.

Il montre le parcours de Luciano Salvatori, artiste fictif, qui, bien imprégné de la pensée futuriste, tente de vivre de son art en France. Il fréquente naturellement les artistes de son temps, de Pablo Picasso à Tristan Tzara, en passant par Georgio de Chirico et Guillaume Apollinaire. _ Ces rencontres sont amenées comme des évidences, restant subtiles et sans être insistantes. Elles posent le contexte de l’histoire sans virer dans l’anecdote.

Luciano devient par cette mise en situation un artiste totalement plausible et réaliste, fait intéressant dans le récit proposé. Vivant dans une pauvreté typique du monde artistique avant-gardiste, ce personnage principal n’est volontairement ni attachant ni sympathique. Prêt à tout pour réussir à gagner sa vie, il accepte la commande étrange d’un individu : réaliser cent dessins de la guerre de demain.

Se vouant corps et âme à la tâche après avoir reçu une copieuse avance, Luciano trouve une occasion de montrer ses capacités et d’exprimer ses idées artistiques et révolutionnaires. Un contrat bien avantageux qui n’est pas sans rappeler celui scellé par Faust…

Bien que certaines ellipses puissent parfois déstabiliser, le récit est bien mené et le dénouement intéressant.

Le tout est soutenu par un dessin typé dont les tons sépia renvoient un côté rétro. La mise en page dynamique et la typographie originale contribuent à singulariser cet album, à la fois plaisant et réfléchi.

Un album sympathique et atypique, intelligent et agréable.

Le Futuriste

Scénario : Olivier Cotte
Dessin : Jules Stromboni
Public : Ado / adulte
Éditeur : Casterman
Dépôt légal : janvier 2008
Format : 24 x 31,5 cm
Pagination : 56 pages couleurs
ISBN : 978-2-203-37017-3
Prix public : 13,75 €

Myriam Bouchet  

Source : http://www.yozone.fr/spip.php?article5133

[Chronique d'ouvrage] Breton, la magie du regard

L'oeil existe à l'état sauvage." Ainsi commence Le Surréalisme et la peinture, qu'André Breton a d'abord publié dans sa revue La Révolution surréaliste, en 1925, et qui est un des écrits majeurs sur l'art du XXe siècle. "Sauvage" peut se comprendre de plusieurs façons. Il y a la sauvagerie de ceux qui ne savent rien de l'histoire et créent comme si c'était la première fois qu'on essayait de figurer un corps ou une tête. En Occident, on les a longtemps appelés "primitifs" et Breton est de ceux qui ont oeuvré pour que ces hommes d'Océanie, d'Amérique ou des campagnes soient considérés comme le méritent leurs prodigieuses inventions et cessent de subir le mépris des "civilisés".

Il y a aussi la sauvagerie de ceux qui ne veulent plus rien savoir des bonnes manières et des beaux- arts et qui doivent en rejeter les enseignements avec violence. Ceux-ci se nomment Picasso, Duchamp, Picabia, Miro, Ernst. Ils ont été les amis de Breton. Dans Le Surréalisme et la peinture et ses rééditions successives, dans les articles et les préfaces que Breton leur a offerts et que le quatrième tome de ses oeuvres complètes dans "La Pléiade" rend enfin tous disponibles, il est leur défenseur énergique - et le démolisseur de quelques gloires, de Matisse et Derain à De Chirico, qui ont trahi l'amour du risque et le devoir de tout oser.

Entre ses combats - dont il n'a su qu'à la fin de sa vie, en assistant à la reconnaissance du surréalisme, qu'il les avait presque tous gagnés -, le poète furieux se fait analyste de ce qu'il aime. Ses observations sont aussi instructives et intrigantes aujourd'hui qu'au temps de leur publication. Ce que Breton perçoit dans L'Homme à la clarinette de Picasso, Constellations de Miro, les merveilleux collages d'Ernst, mais aussi dans Moreau et Munch, il vaut la peine de l'y retrouver avec lui en suivant ses phrases. C'est alors d'un autre "état sauvage" de la vision qu'il s'agit : d'une capacité native, immédiate, peu explicable.

L'OEIL JUSTE

Breton, qui n'a pas étudié l'art et son histoire, a l'oeil juste. Il sait regarder en un instant, d'un regard qui ne se soucie pas des réputations et qui, si savant soit-il devenu avec les années, demeure capable de se laisser surprendre : un regard extraordinairement mobile, vivant. Il suffit de songer à sa collection, dont l'album de "La Pléiade" (offert pour tout achat de trois volumes de la collection, 360 p., 372 illustrations) contient de nombreuses photographies, parmi une abondance de précieux documents. Elle est diverse, extravagante et cependant absolument cohérente, parce que Breton ressent ce qui, dans une katchina hopi ou une sculpture de Nouvelle-Bretagne, se rapporte au Cerveau de l'enfant de Chirico et à une toile de Gorky - et réciproquement.

Ce n'est pas seulement affaire de formes et de couleurs, mais aussi question de ces pouvoirs qu'il a souvent qualifiés de magiques. Cette magie est dans chaque objet, latente, invisible, jusqu'à ce qu'un regard la réactive. Breton lui a consacré en 1957 L'Art magique, moins lu que ses écrits antérieurs parce qu'il semble tardif. On y trouve néanmoins des éléments pour une interprétation générale du surréalisme. Celle-ci entre autres : "Le développement de la civilisation et le progrès incessant des techniques n'ont pu totalement extirper de l'âme humaine l'espoir de résoudre l'énigme du monde et de détourner à son profit les forces qui le gouvernent."

Son "n'ont pu totalement extirper", l'oserions-nous encore ? En théorie, la réponse négative s'impose, tant le collectif écrase l'individuel. En pratique, il reste ce qui a fait vivre et écrire Breton : l'apparition d'artistes et d'oeuvres inconnus, les découvertes. Jusqu'à la fin de sa vie, il est prêt à repartir. Dans les années 1960, au lieu de jouir de sa gloire littéraire et de se laisser visiter comme un monument, il a bien plus de liberté de pensée et de curiosité d'esprit que bien de ses contemporains. Pas plus qu'il ne cède, en politique, au stalinisme façon Aragon, il ne cède, en art, au patriotisme vaguement gaulliste qui impose de glorifier l'école de Paris. Interrogé en 1963 sur les dix artistes qu'il tient pour les plus prometteurs, il cite, outre l'inventeur Rauschenberg, Télémaque, Baj, Klapheck ou Degottex. Difficile de lui donner tort dans ces choix. Autre enquête, celle de Queneau pour une "bibliothèque idéale". Au chapitre des écrits sur l'art, Breton nomme Baudelaire, Fénéon, Paulhan et Artaud. Clairement, aujourd'hui, à la même question, il serait impératif d'ajouter le sien.

ECRITS SUR L'ART ET AUTRES TEXTES. ŒUVRES COMPLÈTES, IV d'André Breton. Gallimard, "Bibliothèque de la Pléiade", 1 584 p., 588 ill., 59 €.

Signalons également la publication en fac-similé du manuscrit d'Arcane 17, écrit par Breton en 1944, éd. Biro, coffret, 48 p. et 252 p., 1 200 €.

Philippe Dagen

Article paru dans l'édition du 27.06.08.

Source : http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/06/26/breton-la-magie-du-regard_1062972_3260.html

[Appel] Envois de Benjamin Péret

Quand Benjamin Péret dédicaçait ses livres, il se contentait rarement d’une banale formule de politesses. Inutile de dire que les  livres dédicacés par Péret ne sont plus, pour la plupart, en possession de ceux à qui ils avaient été donnés. Ils ont été dispersés depuis longtemps. On en retrouve parfois dans les catalogues des libraires spécialisés, en vente publiques et chez quelques collectionneurs.

J’essaie de retrouver le plus possible de dédicaces de Péret. Elles en valent la peine, comme le montrent ces quelques exemples :

Sur   LE PASSAGER DU TRANSATLANTIQUE

- A Roch Grey :
Trois heures
Partout où vous passerez vous rencontrerez le ciel

Devant , il s’ouvrira et vous verrez dix mille

Mains tendues devant vous
Aujourd’hui comme toujours
Je suis là avec de la soie dans la tête
4 juillet 1921
Sur IMMORTELLE MALADIE

- A Antonin Artaud
Il suffit d’une huître pour féconder une plume de paon
Benjamin Péret
14 janvier 1924

Sur   IL ETAIT UNE BOULANGERE
à Paul Souday, la famine venait de sévir dans l’Europe entière.
A Janine Kahn,  qui s’allonge, s’allonge comme une forêt de sel où les œufs du pape s’envolent sur le sillon de porcelaine.
Benjamin Péret
A Léo Malet,
Pourquoi la chevelure, me direz-vous ? Oui , pourquoi ? Parce que les cheveux
remplacent les parapluies
Son ami
Benjamin Péret

Sur   DORMIR DORMIR DANS LES PIERRES

A Roger Caillois
Qui mange les oursins avec une oreille de scarabée et me demande si la place de la Bastille est un rendez-vous de chasse quand la Duchesse d’Uzès est morte.
Avec toute mon amitié
Benjamin Péret

Je demande donc à celles et ceux de nos amis qui possèdent des livres dédicacés par Péret ou qui en connaissent  d’envoyer le texte de ces dédicaces à Trois Cerises et une Sardine ou à  directement à mon adresse : d.rabourdin@noos.frAvec tous mes remerciements

[Marché de la poésie - suite du fil]

Je place ici une réponse de Sylvia Valdès au message envoyé par Henri Béhar concernant l'absence de Mélusine au Marché de la Poésie. Que son auteur me pardonne pour ce retard.

"En Amérique du Sud on a toujours dit. La poesía no se vende, porque la poesía NO SE VENDE. C'est à dire que les difficultés qui ont la plupart des poètes pour vendre sa production se doit à l'incorruptibilité de la poésie. C'est vraie qu'on a assisté aussi a "Le déshonneur des poètes mais on pensait que ce n'était qu'une triste exception et maintenant on voit que des tas de poètes pensent faire un Marché de la poésie.

sylvia Valdés"svaldes@fadu.uba.ar

[chronique] Leonora Carrington,

Leonora Carrington, artiste femme

et femme d'artiste

Véronique Prat

Bien moins connues que Breton ou Dalí, Leonor Fini ou Leonora Carrington ont aussi choisi de « fouiller l'envers du banal pour trouver la poésie ». A Paris, une exposition présente l'oeuvre de Leonora et évoque le surréalisme au féminin.

De Leonora Carrington à André Breton et de Leonor Fini à Man Ray, c'est à leur propos que l'on parlera joliment de « peinture-poésie ».

Au jour le jour, tout n'est pas aussi lisse. Les compagnons des femmes surréalistes ne supportaient pas la concurrence : ils n'étaient pas très zélés à encourager la vocation de leur compagne. Kay Sage, qui a partagé un temps la vie d'Yves Tanguy, confiait : « Il ne regardait jamais le tableau que j'étais en train de peindre ; je m'intéressais infiniment plus à son travail que lui au mien. » Et l'on serait bien incapable de citer un jugement pertinent porté par Ernst sur les toiles de Leonora. Ces dames ont pourtant beaucoup d'idées. Ce sont des rêveries de charme que nous proposent Leonor Fini et Valentine Hugo, Leonora Carrington ou Dorothea Tanning. « J'ai vu, écrit en 1960 Victor Brauner à Leonor Fini, ce qu'était votre monde de rêves et de mythes. Sur la surface blanche de la toile, vous projetez des couleurs qui paraissent être mises au hasard. Mais nous assistons alors à la naissance d'un sublime chaos de couleurs. »

Concilier la vie d'artiste et celle de femme d'artiste peut relever du défi quotidien : la photographe Lee Miller, qui se vantait, mais à juste titre, de tenir à son indépendance d'esprit, ne restera pas longtemps « l'élève » de Man Ray. Elle devient sa partenaire, mais elle ne se consolera jamais tout à fait que son image, quand elle sera immortalisée par Man Ray, ait plus d'aura que ses photographies à elle. Leonora Carrington est la seule qui fasse à la fois oeuvre littéraire et picturale. Dans The Seventh Horse, elle intègre à la poésie surréaliste l'art romantique du conte fantastique. Et pour la petite histoire, précisons qu'elle est l'auteur de recettes de cuisine surréaliste quelque peu surprenantes !

Comme Leonora Carrington, Dorothea Tanning partagera la vie de Max Ernst. Elle s'en désolait, elle n'était « que la femme de Max ». C'était injuste : avec ses intérieurs vides et froids où des adolescentes chargées d'électricité attendent comme dans un songe des plaisirs sensuels, le climat des toiles de Tanning est d'une poésie déroutante.

On le voit bien, il est impossible de parler d'un « style surréaliste » tant les formules se chevauchent. Alors qu'il est figuration naïve pour certains, le surréalisme est pour d'autres une activité semi-hallucinatoire. Mais il est aussi humour froid, étrangeté onirique, songe fantastique (comme dans le cas de Leonora Carrington). Deux éléments, pourtant, le qualifient strictement : l'imaginaire, et la révélation du monde subjectif. Folie, rêve, inconscient : autant d'états psychiques générateurs d'images... et quelles images ! Pour les définir, et définir du même coup le surréalisme, ce n'est pas Breton qui a trouvé la meilleure formule, il l'a empruntée à Baudelaire : « Le génie n'est que l'enfance retrouvée à volonté. » Qu'aurait pensé Baudelaire de Leonora Carrington ?

Source : http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2008/06/21/01006-20080621ARTFIG00580-artiste-femme-et-femme-d-artiste.php

[Humeur] La fièvre verte du quai Conti

Je ne sais pas ce qui m’a pris ce matin. Effet retard de l’horrible «fête» de la zizique? Crainte justifiée d’un recommencement de l’épouvantable Paris Plage? En tout cas, j’ai eu l’idée folle d’interroger mon Miroir magique à réponses sincères : «Miroir, cher miroir, est-ce que j’ai une tronche d’académicien?» Il est toujours long à répondre. En attendant je me suis mis à gamberger.

Le coup de blues n’explique pas tout. Les élections simultanées de Jean Clair (un copain du lycée Michelet, comme Jean-Patrick Manchette, et qui, pour justifier son déprimisme général devait faire un tour à la Coupole) et de Jean-Christophe Rufin (dont la récente et irrésistible autobiographie ressemble à une longue lettre de candidature à l’Académie) peuvent encourager un type en mal d’honneurs.

Il se dira : «Pourquoi pas moi ?» Je me suis dit autre chose.

Avant de caresser le rêve d’entrer dans cette illustre Compagnie, il faut compter ses amis et ses alliés. Sinon, c’est le bide assuré, la honte et le déshonneur. Voyons qui pourrait m’encourager. Erik Orsenna. On se serre la paluche quand on se voit. Angelo Rinaldi. On déjeunait souvent ensemble dans l’île Saint-Louis.

Hector Bianciotti. Que tal, hombre ? Max Gallo. Il m’a recruté au Matin. Jean Dutourd. Je me suis occupé de lui chez Flammarion. Pierre-Jean Rémy. On se connaît. Jean-Marie Rouart. Il se définit lui-même comme un «arriviste sentimental». Pierre Rosenberg. J’ai signé une pétition en sa faveur. Jean Clair.

Voir plus haut. Frédéric Vitoux. Il y a quarante ans, on faisait partie de la même bande, rue Saint-Louis-en–l’Ile, avec Bernard Fixot et Jean-Claude Dubost, devenus deux caïds de l’édition. Jean-Loup Dabadie. Il est, comme moi, un des «enfants» de Jean Cayrol.

«Alors, Miroir, qu’en penses-tu ?»  Silence radio. Je dois me débrouiller sans lui. Faisons le bilan. J’aurais neuf partisans. Pas mal. Je peux compter aussi sur Jean d’Ormesson. Héloïse, sa fille, a travaillé cinq ans avec moi et on se fait la bise dans les cocktails. Un doute quand même. Je sais que les académiciens sont ficelle et que, sur cinq promesses, deux ou trois sont de pure forme. Je ne suis pas vraiment bien parti. Ah, j’oublie Michel Déon que je croise au festival des Etonnants Voyageurs, à Saint-Malo, et qui est toujours aimable. Il faut que je recompte mes voix.

J’ai lu autrefois les témoignages de certains candidats, Alfred de Vigny, Jacques Isorni, Jean Cau. Ils ont décrit les ravages de la «fièvre verte», les visites humiliantes, les manoeuvres dérisoires. Pourrais-je aller voir un tel sans me marrer en douce? Ou celui-ci dont je n’ai jamais lu une ligne? Il est vrai que je suis curieux et que visiter les appartements des écrivains est parfois édifiant. Alors pourquoi pas ceux des académiciens? Jean Guitton me fit asseoir sur un fauteuil branlant, couvert d’un tissu en lambeaux.

«Monsieur, vous êtes assis sur un siège où Jacques Chirac et François Mitterrand ont bien voulu se poser.» Bluffant ! Jean-Louis Curtis, dont l’oeuvre intéresse encore les souris, me reçut dans son trois pièces de célibataire, meublé en marron, lugubre. Je serais allé chez Dominique Fernandez ou Félicien Marceau, sans rechigner.

Et tout le reste? Le costume, l’épée, le bicorne. Avais-je envie de ressembler à une sorte d’hippocampe et de trimballer une arme vaine? On m’a déjà proposé de participer à des Comités d’honneur chargés de recueillir les «souscriptions pour l’épée de rigueur». En 1971, Roger Caillois bénéficia du soutien de cent- quatre-vingt-dix-neuf souscripteurs, dont Borges, Saint-John Perse, Victoria Ocampo et Yasunari Kawabata. Sachant les difficultés financières de mes amis, je me contenterais d’un sabre de bois, orné de plusieurs décalcomanies (les Marx Brothers, Raymond Roussel, Gene Tierney et Cyd Charisse). Comme bicorne, je me ferais un chapeau avec les pages roses du Figaro et, en souvenir de nos discussions amicales, demanderais à la fille d’Henri Troyat de me céder son vieux costume (il avait été élu à l’Académie en 1959).

Et le discours? L’éloge de mon prédécesseur au merveilleux fauteuil. Alors là, pas de problème. Joseph Kessel confia le soin d’écrire le sien à un de ses jeunes amis. Je passerais une commande ferme à Patrick Rambaud, un professionnel qui me pastichera ça en se jouant. «Tu me fais un truc lyrique mais sobre. Pas trop élogieux. L’œuvre de X, tu n’a pas besoin de te la farcir. Z, en le recevant avait tout dit.» L’affaire étant dans le sac, on me trouvera de quoi justifier mon élection : «En quarante ans, il a contribué à l’épanouissement de nos lettres. Sa trop grande discrétion et la manière dont il a renoncé à la faire connaître, voilà ce qui justifie à ses yeux son désir de rejoindre ceux qui, chaque jeudi, communient dans la défense et l’illustration de notre langue.»

Le Miroir se taisant toujours, j’ai interrogé un ami, un connaisseur et la messe fut dite : «Pauvre nouille. Tu te vois déjà, somnolant, et pire, dans cette illustre assemblée? Tu ferais mieux de jouer au Loto. Et, s’il te plaît, ne me dérange plus.» J’ai promis… jusqu’au prochain coup de blues, une autre lubie. Le Goncourt ?

BONUS

Roger Caillois, qui avait fréquenté Roger Gilbert-Lecomte et le Grand Jeu, André Breton et le groupe surréaliste, Georges Bataille et le Collège de sociologie, céda à la «fièvre verte». Cet aveu de faiblesse ne doit pas nous empêcher de le lire, ou relire. Gallimard vient de réunir l’essentiel de ses écrits dans un gros volume de la collection Quarto, établi et présenté par Dominique Rabourdin (qui vient de se payer dans Libération le responsable de l’Album Breton dans la Pléiade, à juste titre).

Il y en a pour tous les goûts chez Caillois. J’ai un faible pour son uchronie, Ponce Pilate, ses approches des «sciences diagonales», Méduse et Cie, Cases d’un échiquier, un essai provocant, L’incertitude qui vient des rêves, et je propose, comme Rabourdin, de commencer par la fin, un livre testament grandiose, Le fleuve Alphée (j’étais sur la plateau d’Apostrophes quand Caillois, proche de la mort, éblouit tous les présents, comme s’il pressentait qu’il n’aurait plus jamais l’occasion de transmettre sa vraie fièvre, celle de la connaissance).

Raphaël Sorin

Source : http://lettres.blogs.liberation.fr/sorin/2008/06/tous-sous-la-co.html

Un entretien avec Yves Bonnefoy

«Nous sommes de simples étincelles» Par Didier Jacob

L'un de nos plus grands poètes confie, à l'occasion de la parution de plusieurs recueils, sa dette à Jules Verne, et raconte son engouement de jeunesse pour le surréalisme. Explications L. Bonnefoy

Né le 24 juin 1923 à Tours, Yves Bonnefoy est l'auteur de très nombreux ouvrages de poésie, d'essais sur la poésie et la peinture, et de traductions (notamment Shakespeare et Yeats). Il est professeur honoraire au Collège de France.

De son bureau du Collège de France, Yves Bonnefoy règle ses affaires courantes, qui sont celles de la poésie. Des contributions (les demandes affluent du monde entier), la réédition de textes, augmentés d'une longue introduction, qui datent de la fin des années 1940 (le magnifique «Cœur-Espace»), un recueil plus récent enfin, «la Longue Chaîne de l'ancre», où, magicien sans tours ni baguette, notre discret professeur transforme en or ce qu'il décrit. Bonnefoy poète majeur? Voici pourquoi.

Le Nouvel Observateur. - Pour commencer, pourquoi préférez-vous, en règle générale, répondre par écrit aux questions des journalistes?

Yves Bonnefoy. - Parce que cela me permet de mieux dire ce que je pense. La simple conversation est trop rapide, elle incite à des idées, à des arguments que l'on a tout prêts dans l'esprit, et c'est aux dépens de ce que révélerait le temps de la réflexion. J'ai l'esprit de l'escalier, comme on dit. Et, de surcroît, je crois comme Cézanne qu'il n'est de vérité que dans la nuance.

N. O. - Vous êtes issu d'un milieu modeste, une famille d'instituteurs, notamment. Pouvez-vous, en quelques mots, nous parler de votre père, qui semble associé, écrivez-vous dans l'introduction au «Traité du pianiste», au souvenir de Jules Verne?

Y. Bonnefoy. - Ma mère était institutrice, fille d'un maître d'école de village, il y avait donc de son côté une certaine habitude de la chose écrite. Mais mon père était un ouvrier, ce qui lui donna, je le crains, le sentiment qu'il n'appartenait pas au même monde et fit qu'il se tint un peu en retrait de la vie familiale, et non sans tristesse. Je le voyais rentrer du travail, silencieux, il me semblait qu'il imaginait que même l'enfant que j'étais ne pourrait parler avec lui. Et c'est pour cela comme en effet je l'ai écrit récemment qu'ont tant compté pour moi «les Enfants du capitaine Grant», le magnifique roman de Jules Verne. Dans ce livre, un père manque. Il a été abandonné sur un rivage désert, aux antipodes, et ses enfants, son fils surtout, veulent le retrouver, mais c'est difficile car les messages qu'il a envoyés ont été brouillés par l'eau de la mer et sont partiellement illisibles. J'ai fait mienne cette situation, j'ai voulu retrouver ce père laissé à son silence, et comme bientôt le mien serait mort, je crois qu'une des raisons que j'ai eues d'écrire, et d'écrire comme je fais, ce fut mon désir de lui donner la parole, de faire qu'il parlerait à travers moi.

N. O. - Vous avez grandi dans un «milieu de peu de livres», livres qui vous ont cependant tôt fait apercevoir, comme vous l'écrivez si joliment, au bord des mots, une «irisation». Pouvez-vous être plus précis? Quels livres vous ont marqué, enfant?

Y. Bonnefoy. - Je ne me plains pas de ne pas avoir grandi dans une maison de beaucoup de livres. C'est vrai qu'il y en avait assez peu chez mes parents, en tout cas qui fussent dignes de ce nom, mais chacun d'eux avait de ce fait même la capacité de déployer librement son être de livre, au sein duquel se découvrait un second niveau dans la parole. Qu'un livre soit seul ou presque à solliciter un enfant, dans l'enfance, et ses mots s'élargiront, s'approfondiront, ils se feront les moyens de rêver à un réel autre que le nôtre ordinaire. C'est une expérience métaphysique que ne permettent pas comme telle, ils ont d'autres soucis, les grands livres de la littérature. J'ai peu lu dans l'enfance, pas une ligne de ses classiques, Alexandre Dumas, par exemple, qui est toujours inconnu de moi; et j'étais content de peu lire, d'en rester avec quelques livres brefs et modestes, que le hasard avait apportés. Peut-être puis-je penser, avec à nouveau le souvenir de mon père, que cette sorte de livre, c'était lui, dans son île là-bas, laissée audehors des cartes. Mais bientôt je lus tout de même la poésie, parce qu'elle aussi laissait pressentir un autre niveau de réalité.

N. O. - Vous publiez, dans «Traité du pianiste», plusieurs écrits anciens, d'influence surréaliste. Un texte notamment, «le Cœur-Espace», que vous avez écrit en 1945, étonne par sa flamme, sa fulgurance. Vous souvenezvous dans quelles circonstances précises vous l'avez écrit?

Y. Bonnefoy. - Oui, c'était la fin de la guerre, la découverte de l'étendue du désastre. Il se faisait évident que le discours social à travers les siècles n'avait guère été qu'iflusionnements et mensonges; et d'autre part j'avais appris d'André Breton et de Max Ernst à mettre en question de façon radicale la réalité quotidienne. L'enthousiasme que vous dites, c'est celui de la table rase. Mais la rénovation du rapport à soi ne se fait pas aussi aisément que l'esprit la rêve, et dans ces pages, quant à moi, je vois surtout surgir des conflits, carences, drames qu'il m'avait fallu traverser dans les années antérieures. Une flamme, une fulgurance? Il est vrai que c'est exaltant d'avoir tant à faire, et aussi je venais de découvrir ce que me cachait le surréalisme, qui veut rêver plus que vivre: à savoir qu'il y a dans les mots un rythme qui peut prendre le pas sur les représentations, les bousculer, et faire apparaître du vrai, dans le désordre. Le rythme pour soulever la vague d'images, changer la vie. Le rythme, ce fut cela ma libération, dans ce «Cœur-Espace».

N. O. - Vous aviez fréquenté les surréalistes. Qu'est-ce qui vous attirait dans ce mouvement? Vous souvenez-vous de vos rencontres avec André Breton?

Y. Bonnefoy. - Ce qui m'attirait dans le surréalisme, c'était ce mot d'ordre rimbaldien, «changer la vie». Mais proclamer ainsi, c'est s'exposer à critique, et nombre de ceux qui vinrent au surréalisme dans ces années d'après-guerre ne pouvaient pas ne pas voir que les façons de vivre de leurs aînés restaient bien en deçà de cette grande exigence. Du mouvement auquel j'avais fait confiance, je retins la lucidité politique du Breton d'entre les deux guerres, et cet instrument, l'image qui rassemble les mots d'une façon quelquefois si neuve que nos représentations en sont désorganisées, avec émergence du réel profond, indéfait. L'image qui fait tomber les clôtures entre l'inconscient et la conscience, comme c'est tellement nécessaire et pourtant si peu souvent pratiqué aujourd'hui encore.

N. O. - Vous publiez donc, au Mercure de France, ce recueil de textes anciens. Diriez-vous que votre poésie, avec les années, s'est rapprochée de l'essentiel?

Y. Bonnefoy. - Qu'est-ce que l'essentiel ? Rester au contact des désirs, des sentiments de l'être qui en nous se sait mortel, une simple étincelle; et, de ce fait, peut reprendre place dans la lumière. Autrement dit se porter en amont du moi, qui ne veut pas de cette sorte de connaissance. Ai-je approché de ce fond que la poésie désigne? Évidemment non. Mais je vois que dans des pages du dernier livre je ne puis m'empêcher de laisser entrer dans ma voix des êtres dont je ne sais rien, hommes et femmes. Et j'ai l'impression de passer au-dessous du plan où le moi opère ses synthèses, et se referme sur soi, c'est-à-dire sur sa chimère.

N. O. - Vous écrivez, dans «la Longue Chaîne de l'ancre»: «L'écriture de poésie? La terre de sous nos pas mais trempée comme après l'orage, creusée par de grandes roues qui ont passé, se sont éloignées. Terre tout ornières dont de brèves lueurs remontent.» Magnifique définition, ancrée dans la terre à un degré extrême. La poésie, c'est plus terre que ciel?

Y. Bonnefoy. - Certes! Puisque c'est un emploi des mots et que chaque mot désigne un aspect ou un élément de la terre, notre lieu. Le ciel n'est qu'un aspect de la terre. Il vaut par ces nuages qui sont par leurs grandes couleurs comme une région de la terre dans le ciel. Ou parce qu'il se reflète dans une flaque. Et il est infini mais les feuilles d'un arbre, c'est un infini de même puissance. Si j'étais un croyant, je placerais mes dieux dans l'arbre, ou le ruisseau, ou un essaim d'abeilles, comme les Grecs. Ou dans le peu d'eau d'une flaque qui s'évapore.

N. O. - Quels sont, parmi les poètes qui n'ont jamais cessé de vous accompagner tout au long de votre vie, ceux pour lesquels vous ressentez une affection particulière?

Y. Bonnefoy. - Ce n'est pas là une question à laquelle je puisse répondre en peu de mots. Mais je relève ce mot, affection, car c'est de cela qu'il s'agit. Les poètes qui comptent, c'est d'abord de l'affection que l'on éprouve pour eux. C'est à partir d'un sentiment de cette sorte, irraisonné, que l'on éprouve le besoin de les mieux connaître et qu'alors on peut s'instruire auprès d'eux. Et on va peut-être me dire que ce n'est pas là la bonne façon d'apprécier une œuvre, parce qu'on s'attache plus à ceux qui souffrent ou qui sont faibles qu'aux forts et aux heureux, qui pourtant écrivent aussi. Mais la poésie n'est précisément pas du côté de ceux qui réussissent. La transgression qu'elle se doit d'accomplir des représentations du monde, ces voiles que nous jetons sur lui, cette transgression passe d'abord au travers de la personne du poète, et ce n'est pas sans le déchirer qu'il avoue cela ou qu'il le cache, qu'il cherche ou non le bonheur, qu'il sache ou non tirer parti de ce que le hasard de la vie propose. Qui j'aime, parmi les poètes? Je saisis l'occasion que vous m'offrez pour avancer une fois de plus le nom de Pierre-Albert Jourdan, dont des pages me bouleversent.

Propos recueillis par Didier Jacob

«La Longue Chaîne de l'ancre», par Yves Bonnefoy, Mercure de France, 170 p., 15 euros. Du même auteur chez le même éditeur, «Traité du pianiste et autres écrits anciens», 200 p., 16,50 euros. Et «le Grand Espace», Galilée, 70 p., 13 euros.

Source : http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/06/26/nous-sommes-de-simples-etincelles

Cordialement,

Eddie Breuil

 

 

 

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