Archives de la liste de discussion de Mélusine
SJJ Accueil

2000

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Janvier

Avertissement 2008

Note technique :
La compilation des messages de huit années, expédiés par différentes machines sous différents systèmes, a produit des fichiers fort encombrants. Il n’était pas possible de garder la forme initiale des messages. Nous avons donc privilégié l’accessibilité en réduisant au maximum leur poids, en évitant les redondances, sans toucher au contenu, qui reste l’objet du présent document. Les coordonnées personnelles des abonnés ont volontairement été enlevées.

Signalons que les abonnés à la liste Mélusine peuvent retrouver les messages conservés depuis février 2006 sur le serveur Sympa dont ils ont les coordonnées. Il leur suffit d’insérer le mot de passe qui leur a été communiqué par la machine lors de leur inscription, et de consulter les Archives dans l’ordre chronologique, ou encore grâce au moteur de recherche du logiciel.


Liste Mélusine Avril 2008

 

mardi 1 avril 2008 12:52

diversités

Chères Mélusines, Chers Mélusins, sur mon bureau (virtuel) trainent quelques post-it dont je dois vous faire part avant de les envoyer à la corbeille: 1. à l'annonce du décès du dernier poilu de 14-18, Jean Faloux, prenant conscience qu'il était de la même génération que ses poètes et artistes favoris, se demandait ce qu'ils auraient pu devenir. Son étonnement a suscité les deux réponses suivantes:

shams.ahrenbeck@etat.ge.ch :

Il me semble insolite de placer la vie de cet homme mort côte à côte avec ses contemporains, héros et mythes à la fois.

Pourtant c'est vrai. Leur temps était le même. Et nous, nous grappillons dans leurs écrits, dans leurs restes et parfois dans leurs déchets.

Pas de bas morceaux au nom de la culture! 

E = epourroy@artsci.wustl.edu   Serait-ce mieux de les imaginer tous avoir la centaine bien sonnée ?

       
2. à Nîmes, une exposition dont l'annonce nous avait échappé:  WOLF VOSTELL             Carré d'Art - Musée d'art contemporain de Nîmes             Exposition du 13 février au 12 mai 2008             Wolf Vostell occupe, aux côtés de Nam June Paik, la place prééminente de ceux qui ont ouvert l'art à la prise en compte de l'image télévisuelle, annonçant un pan entier de l'art contemporain et son ouverture à la vidéo. Mais Vostell est aussi peintre. Chez Goya, Picasso, Titien dont il ne dédaigne pas d'étudier la grande peinture d'histoire, il saisit, non pas la tradition mais ce qu'il y a d'engagé, de propre à réagir à l'événement. C'est d'ailleurs à la une du Figaro du 6 septembre 1954 relatant un accident d'avion qu'il découvre le concept de dé-coll/age qui gouverne tout son travail.             Vostell a vécu enfant la Seconde Guerre mondiale et traversé l'Allemagne détruite par les bombardements. La guerre froide, la société de consommation, la guerre du Vietnam, la Chute du mur de Berlin mais aussi la chape de plomb de l'Espagne franquiste sont les faits historiques qui traversent son ouvre. Vostell laisse l'image de la profusion - profusion des techniques, des éléments, des événements : l'acrylique, les affiches, l'image télévisuelle, le béton, le plomb, les voitures, avions, locomotives, animaux vivants, font de l'art de Vostell un art hors normes. Pour qui s'arrête à la seule apparence des choses, on trouve, chez Vostell comme chez d'autres, les affiches lacérées (1961-62), les effaçages (1961), les incisions dans la toile, la télévision (à partir de 1958), le transfert de photographies de presse sur toiles émulsionnées, l'acrylique, la vidéo, les installations, les happenings. Vostell est de son temps.             Mais chez Vostell, membre fondateur de Fluxus, tout communique, aucune forme n'exclut l'autre. Nourri du collage cubiste, de dada, de son intérêt pour la typographie, des premières recherches de la musique électronique, Vostell ne se contente pas d'emprunts au réel qui projettent une interrogation sur la nature de l'ouvre d'art, il élabore une ouvre en action, qui capte l'énergie même de la vie. Vostell a souvent dit qu'il n'évoquait pas dans ses ouvres ce qui lui plaisait. Il en appelle au devoir de conscience par rapport au chaos et aux destructions qui traversent le XXe siècle et incite le public à partager sa réflexion dans la collision des choses et des actes.             L'exposition présentera une cinquantaine d'ouvres datées de 1958 à 1997.             Le catalogue monographique bilingue (français-anglais) est édité avec Archibooks + Sautereau éditeurs. Textes critiques de Raphaël Sorin, Michel Giroud, Jean-Paul Fargier, interview avec Wolfgang Becker et notices d'ouvres par différents auteurs.             Carré d'Art - Musée d'art contemporain
            Place de la Maison Carrée
            30000 Nîmes             carreartmusee.nimes.fr             ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h.
            Entrée: 5 euros, tarif réduit: 3,70 euros             Contact presse pour l'exposition :
            Delphine Verrières - Carré d'Art
            Tél : 04 66 76 35 77
            Fax : 04 66 76 35 85
            E-mail : communication@carreartmusee.com   3. à noter sur vos agendas, un déplacement à Issoudun pour y voir l'exposition " Marcel Jean acteur et témoin du surréalisme", du 5 avril au 8 juin. Je recopie le dossier de presse (sans illustrations) que vous retrouverez à: PHPSESSID=ee3370d72a2fce242ec0649b50feb64a  Ce m'est l'occasion de rappeler qu'en 2001 j'ai republié Genèse de la pensée moderne dans la Bibliothèque Mélusine, aux éditions l'Age d'Homme.

Dossier de presse MARCEL JEAN – ACTEUR ET TEMOIN DU SURREALISME

Exposition du 4 avril au 8 juin 2008
Contact presse : Anne Grésy-Aveline museepublic@issoudun.fr
Rue de l’Hospice Saint-Roch – B.P. 150 – 36105 ISSOUDUN Cedex Tél : 02 54 21 01 76 – Fax : 02 54 21 88 56 – site internet : www.issoudun.fr

Marcel Jean – Acteur et témoin du Surréalisme(1900 La Charité-sur-Loire – 1993 Louveciennes)

______________________________________________________________________

Œuvre graphique et littéraire

Exposition du 4 avril au 8 juin 2008 D’une rencontre avec Marcel Jean (La Charité-sur-Loire 1900 – Louveciennes 1993) dans son atelier, quelques temps avant sa mort, est né le projet de revisiter l’œuvre de ce

peintre, graveur, essayiste, historien dont la production s’étend sur une soixantaine d’années. De par son parcours insolite, il est une personnalité originale dotée d’un fort tempérament et dont l’œuvre se développe à la fois en relation et en marge de ses contemporains. De 1919 à 1921, il étudie à l’école nationale des arts décoratifs de Paris. En 1924, il s’installe aux États-Unis. En 1926, il est de retour en France et à partir de 1933, il participe aux réunions, expositions, manifestations, publications du groupe surréaliste et expérimente diverses techniques de création. De 1938 à 1945, il est retenu à Budapest en Hongrie. Ce séjour marque durablement sa production et ses amitiés. Au début des années 50, il entreprend de rédiger une Histoire de la peinture surréaliste. Pendant plusieurs années, il rencontre et correspond avec les protagonistes du mouvement. Par la suite, il sera souvent sollicité pour s’exprimer sur ce sujet.

Une première exposition intitulée « Autour du Surréalisme : René Magritte, DorotheaTanning, Marcel Jean » rassemble une vingtaine d’œuvres picturales de Marcel Jean grâce àdes prêts exceptionnels du Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidouenrichis d’autres prêts en provenance de collections publiques et privées. Cette exposition estproposée jusqu’au 31 décembre 2008.

Une deuxième exposition présente son œuvre graphique et littéraire et s’attache à rendre compte des collaborations et des échanges de Marcel Jean avec des figures artistiques telles qu’Oscar Dominguez, Yves Tanguy, Marcel Duchamp, Jacques Prévert, Henri Pastoureau ... Cette exposition revisite le parcours et la genèse des œuvres de Marcel Jean.

Invitation à découvrir ses univers rêvés et la « patrie perdue de la liberté mentale où nous pouvions, enfant errer (…), la seule patrie pour laquelle nous voudrions mourir ». Une centaine de pièces sont présentées dans le cabinet d’art graphique, parmi lesquelles figurent des eaux-fortes, décalcomanies-pochoirs, manuscrits, tapuscrits, imprimés, autres jeux graphiques et poétiques, et médailles. Les prêteurs sont le Musée national d’art

moderne - Centre Pompidou, Paris, le Musée de la Monnaie de Paris, le Conseil Général de la

Manche ainsi que des collectionneurs privés. Jusqu’au 8 juin 2008.

- Vernissage : Vendredi 4 avril à 18 heures.

- Le catalogue choisit de donner la parole à cet artiste pour commenter les œuvres. Ed. Musée de l’Hospice Saint-Roch .

- Visite guidée de l’exposition : Dimanche 27 avril à 10h30.

VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE - INFORMATIONS PRATIQUES

______________________________________________________________________

RESPONSABLE DU MUSEE Sophie CAZÉ / Conservateur en chef

COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION Alexandrine Monnier / Chargée d’exposition

Musée de l’Hospice Saint-Roch - Rue de l’Hospice Saint-Roch - B.P. 150 - 36105 ISSOUDUN Cedex Tél : 02 54 21 01 76 - Fax : 02 54 21 88 56 courriel : musee@issoudun.fr - site internet : www.issoudun.fr

OUVERTURE : du 1er octobre au 30 avril :

mercredi - jeudi - vendredi : 14h-18h samedi - dimanche : 10h-12h 14h-18h fermeture hebdomadaire : lundi - mardi

Du 2 mai au 30 septembre :
Lundi-mardi : 14h-19h - Mercredi à dimanche : 10h-12h 14h-19h

Fermetures : 1er mai, 1er et 11 novembre, 24 au 26 décembre, du 31 décembre au 31 janvier. Entrée gratuite

SE RENDRE A ISSOUDUN :

Localisation : entre Bourges et Châteauroux, dans l’Indre, région Centre. En Voiture N151 Autoroute A20 (220 km de Paris, sortie Vierzon, puis Vatan). SNCF, sur la ligne Paris-Toulouse (depuis Paris-Austerlitz en 2h30).

Contact presse : Anne Grésy-Aveline -museepublic@issoudun.fr

4. de même, une promenade à Senlis: Exposition ROZSDA, L’ŒIL EN FETE, à Senlis, 17 mai – 29 juin 2008 (voir fichier joint).
5. dans mon casier, à l'université, je trouve, un peu tard, une invitation pour une table ronde sur Max Ernst, le 29 mars. Hélas, c'est passé. Mais il s'agissait de présenter un livre publié par les Presses de la Sorbonne, éditeur-imprimeur depuis 1470 (on ne se mouche pas du pied chez mon ami Molinié!) que vous retrouverez à l'adresse suivante: http://pups.paris-sorbonne.fr/pages/aff_livre.php?Id=718   Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

dimanche 6 avril 2008 13:13

semaine_14

Actualités de la semaine 14

exposition, spectacles, interventions
Projections dadaïstes à Saint-Denis (dernière minute) •
The art of BookMade in France
• L'art conceptuel de Marcel Duchamp
DalíFemmes et Surréalisme

publications
Max SchoendorffDalí, L'Œuvre Peint •

divers (chroniques, anecdotes)
Julien Gracq lègue ses inédits à la BnF •
• Épidémie d'inédits • …

Projections dadaïstes à 18 h (Saint-Denis)

(…) Dimanche, à l’Espace Jeumon de Saint-Denis, autre approche du Cinémix avec l’un des morceaux choisi du catalogue de RadioMentale consacré au Dadaïsme et au Surréalisme où une projection bien rythmée et new sound en best-of de docus d’artistes tels Man Ray, Duchamp, Léger ou Richter. Buster Keaton, Les trois âges, sera à son tour projeté et musicalisé dans l’antre de Jeumon, jeudi prochain 10 avril

Marine Dusigne

- Renseignements :

* Programme de RadioMentale :

Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio en Cine Mix le 4 avril au Séchoir 20h30, Global Techno le 5 avril au K 20h, Les trois âges de Buster Keaton le 8 avril au Séchoir 18h30. 20h, Dadaisme et surréalisme le 6 avril à Jeumon 18h et Les Trois Ages de Keaton le 10 avril à Jeumon, 14h.

Source : http://www.clicanoo.com/index.php?id_article=178788&page=article

(Exposition) Blood on Paper : The Art of the Book

Victoria and Albert Museum, Londres du 15 avril au 29 juin 2008

mardi 1er avril 2008, par Luxe-Publishing

L’exposition Blood on Paper : The Art of the Book met en lumière la foisonnante inventivité avec laquelle les artistes contemporains utilisent le livre en tant que médium de création et montre quelques-uns des développements les plus récents dans ce domaine. Anish Kapoor Wound, 2005 © Ivory Press.

Blood on Paper : The Art of the Book rassemble une soixantaine d’œuvres autour d’une commande spécialement passée à l’artiste allemand Anselm Kieffer à l’occasion de l’exposition : The Secret Life of Plant. Cette œuvre monumentale y côtoie des éditions rares, des sculptures, des installations. En tout, trente-huit artistes, parmi les plus importants de ces dernières décennies, y sont représentés : Francis Bacon, Balthus, Georg Baselitz, Joseph Beuys, Louise Bourgeois, Daniel Buren, Jean-Marc Bustamante, Cai Guo-Qiang, Anthony Caro, Eduardo Chillida, Francesco Clemente, Jean Dubuffet, Sam Francis, Alberto Giacometti, Damien Hirst, Iliazd, Anish Kapoor, Anselm Kiefer, Jeff Koons, Pierre Lecuire, Sol LeWitt, Roy Lichtenstein, Richard Long, Paul McCarthy, Henri Matisse, Joan Miró, Robert Motherwell, Isamu Noguchi, Martin Parr, Tom Phillips, Pablo Picasso, Robert Rauschenberg, Paula Rego, Dieter Roth, Edward Ruscha, Antoni Tàpies, Richard Tuttle et Not Vital.

De l’ouvrage unique aux éditions à grand tirage, du matériau le plus humble au plus sophistiqué, des procédés traditionnels aux technologies digitales les plus modernes, l’exposition souligne les possibilités artistiques infinies offertes par le livre et ses univers.

Ayant sélectionné plus particulièrement des réalisations contemporaines récentes, elle rappelle l’engouement retrouvé pour le « livre d’artiste » à Paris au sortir de la guerre. Dès 1947, Deux contes par Picasso (1947) ainsi que Jazz par Matisse signalèrent en effet un renouveau du genre. Des illustrations dramatiques des Wuthering Heights (Les Hauts de Hurlevent – 1933) par Balthus à l’Ode à ma mère (1995) par Louise Bourgeois - dont les araignées semblent comme prêtent à bondir hors de la page – c’est un foisonnement de projets et d’idées pour, autour et avec le livre. (…)

THE NATIONAL ART LIBRARY

Le V&A de Londres collectionne livres et objets depuis 1851. 40% de l’exposition est issue des fonds de la National Art Library. Cette institution conserve aujourd’hui la plus grande collection de livres d’artistes au Royaume-Uni. Les fonds de la collection sont internationaux mais particulièrement riches pour ce qui concerne les îles britanniques et les Etats-Unis d’Amérique. La collection conserve également de nombreux items en provenance des pays d’Europe occidentale, de Russie, d’Australie, d’Amérique latine, du Japon. La collection conserve à la fois à la fois des éditions uniques et des multiples. Un processus de sélection rigoureux préside à chaque nouvelle acquisition.

Informations générales en anglais par téléphone au + 44 207942 2000 ou sur le site :

Voir en ligne : www.vam.ac.uk

La chronique en intégralité sur : http://www.luxe-publishing.com/1092-Blood-on-Paper-The-Art-of-the

MADE IN France (Exposition)

Exposition inédite regroupant les œuvres de grands artistes étrangers qui ont connu la gloire à Paris et dont l’impact a contribué à l’essor de l’art moderne et contemporain en France au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.

On y retrouve des œuvres de :

Pierre Alechinsky, Karel Appel, Hiroshi Asada, Antoni Clavé, Salvador Dali, Sonia Delaunay, Alberto Giacometti, Asger Jorn, Berto Lardera, Roberto Matta, Joan Miro, Joan Mitchell, Jean Paul Riopelle, Antoni Tapies, Bram Van Velde, Mikio Watanabé et de Zao Woo-Ki.

Toutes les œuvres de l’exposition ont été rassemblées sur place à Paris, avec le concours de galeries avec qui nous collaborons régulièrement et par le biais de ventes aux enchères parisiennes.

Source : http://galeriejeanclaudebergeron.ca/index.cfm?Voir=vedette

Toulon : L'art conceptuel de Marcel Duchamp dévoilé (intervention de Jean-Marc Réol)

L'artiste conceptuel qui a marqué durablement l'histoire de l'art contemporain était l'invité des Amis du musée et de la Fnac. Après une récente contribution de l'École supérieure d'art de TPM au cycle de conférences 2008 de l'association (« Introduction aux pratiques de la performance » par François Coadou, prof d'Histoire de l'art l'ESART), l'intervention de Jean-Marc Réol, le directeur de cette même école, était très attendue. Le sujet avait, il est vrai, une forte odeur de provocation pour le public pas vraiment averti : « Duchamp et l'art conceptuel »...

« Humour et intelligence froide »

Combien parmi les nombreux auditeurs venus ce jeudi au forum Fnac étaient allés au-delà du point d'interrogation formé par la série de porte-bouteilles, de roue de bicyclette sur tabouret et la fameuse « Fontaine » ? Miracle de l'érudition, l'éclairage apporté par notre directeur, par ailleurs historien et critique d'art, a fait disparaître pas mal de zones d'ombres qui occultaient la compréhension d'une oeuvre essentiellement perçue comme « provocatrice ».

Fort à propos, Jean-Marc Réol a livré quelques éléments essentiels de la biographie de ce fils de famille nombreuse (6 enfants) issue de la bourgeoisie libérale de la fin du XIXe et du début du XXe : « C'est un cadet, avec deux frères plus âgés, sculpteurs et peintres, déjà installés dans le monde de l'art. Marcel est obligé de trouver sa place en effectuant un écart. Il a toujours aimé aborder les choses en les contournant...» a expliqué le conférencier. Et de préciser : « C'est la distance qui nous permet d'être le spectateur de nous-même. Le cubisme était trop systématique. Lui, joue dans le registre de l'humour et de l'intelligence froide ».

Un diaporama devait appuyer la démonstration, avec d'étonnantes oeuvres de jeunesse, jusqu'à l'abandon de la peinture à l'huile avec « Tu'M » en 1918. Suivaient une série de « ready made », le détournement d'objets industriel qui trahit son amour de la précision, du non-sens et de la fameuse « distance » dont nous abreuvent souvent nos contemporains pour expliquer leur travail...

Prochaine conférence : jeudi 24 avril à 17 h 30 au forum Fnac : Andy Warhol et le Pop Art par Sylvie Coëllier, prof des universités, historienne et critique d'art.

Loïc Dupres - Var-Matin

Source : http://www.toulon.maville.com/-Toulon%C2%A0-L-art-conceptuel-de-Marcel-Duchamp-devoile-/re/actudet/actu_loc-607098------_actu.html

Istanbul accueillera une exposition géante de Dali

Près de 270 œuvres de Salvador Dali seront rassemblées à Istanbul du 19 septembre 2008 au 19 janvier 2009 pour la plus grande exposition jamais consacrée à l'artiste surréaliste en dehors de l'Espagne.

Par AFP

Le musée Sakip Sabanci d'Istanbul et la fondation Gala-Salvador Dali, basée à Figueras (Espagne), ont signé lundi un accord pour l'exposition en septembre de près de 270 oeuvres de l'artiste surréaliste catalan sur les rives du Bosphore.

L'exposition, la plus grande jamais organisée avec les oeuvres appartenant à la fondation hors de Figueras, la ville où Salvador Dali est né en 1904 et s'est éteint en 1989, comprendra 33 peintures à l'huile, 113 dessins et 123 travaux graphiques, a indiqué sa curatrice Montse Aguer.

"Ici à Istanbul, nous souhaitons être en mesure d'apporter l'esprit du Musée (Musée Dali de Figueras) pour que tout le monde puisse comprendre et observer de plus près la pensée de Dali, ses obsessions, son iconographie", a affirmé Mme Aguer lors de la cérémonie de signature de l'accord.

L'exposition, qui se tiendra du 19 septembre 2008 au 19 janvier 2009, présentera également de nombreuses photographies, manuscrits et documents de l'artiste.

"On dit qu'une exposition peut changer le regard d'une personne sur l'art. Je pense que cette exposition va nous rapprocher de l'art moderne dont nous sommes restés quelque peu à l'écart", a commenté la directrice du musée Sabanci, Nazan Ölçer.

La fondation Gala-Salvador Dali a été créée en 1983 par l'artiste lui-même pour la promotion et la protection de son oeuvre. Elle détient près de 4.000 de ses travaux, un fonds sans équivalent dans le monde.

Le musée Sakip Sabanci, ouvert en 2002 dans une ancienne demeure ottomane sur la rive occidentale du Bosphore, aspire à devenir un centre artistique d'envergure internationale.

Une des ses précédentes expositions, consacrée au peintre espagnol Pablo Picasso, avait battu tous les records d'entrées en Turquie en 2005/2006 avec quelque 250.000 visiteurs.

Il a également accueilli en 2006 des oeuvres du sculpteur français Auguste Rodin et en 2008 des collections d'art islamique du musée parisien du Louvres.

Source : http://www.france24.com/fr/20080324-istanbul-exposition-dali-salvador-turquie-surrealisme-espagne&navi=CULTURE

Femmes et Surréalisme

Dimanche 13 avril 2008, 17h, Café des Femmes : « Femmes et surréalisme » avec l’Association Souffles d’Elles, à La Coupole

Pour cette séance en association avec Souffles d’Elles, nous serons guidés dans les créations de Nora MITRANI et de BONA, par, respectivement, Stéphanie Caron et Georgiana Colvile.

INFORMATIONS PRATIQUES

Renseignements : Myriam Debodard :   mfelisaz-debodard@wanadoo.fr et Françoise Py :    

"Haut le corps" de Max Schoendorff, par Francis Marmande

Max Schoendorff (né à Lyon en 1934) : "Je me suis écarté de l'écriture à cause de sa trop grande proximité avec la pensée." Harmoniques, mélodies, pleins et déliés : la voix reste le meilleur marqueur du corps. Son regard ? On le connaît, Schoendorff est peintre. L'Enterrement à Vézelay (hommage à Georges Bataille, 1962), Haut le corps (1988), série des Autoportraits de dos (1998), son autre pensée se déploie dans les chairs, les fentes, les globes, grottes, rayures, pierres précieuses, draps d'apparat, couleurs sombres d'éclat, tragique sans pathos, mouvement intestinal des révoltes, acrylique, mine de plomb.

Seuls vingt-huit mois au Sahara (1958-1960), sanction politique en pleine guerre d'Algérie, suspendent "l'idée plastique". Sérieuse mise en cause au retour. La matière résiste. Dans le texte qu'il consacre à "Ex-traits" (Musée des beaux-arts de Lyon, jusqu'au 9 juin), Dario Gamboni rappelle ce matérialisme à vif.

On ne va pas faire le coup de l'inclassable, mais enfin, c'est vrai, Max Schoendorff ne ressemble à rien. Même physiquement, il ne ressemble à personne. On n'irait pas parler, par exemple, de "sa tête de chevêche onaniste", expression qu'il applique à André Dubois (1931-2004). Dubois, le collectionneur fou de Gleizes et de bizarreries, désormais célébré lui aussi par le Musée des beaux-arts. Lequel, ceci explique cela, est dirigé par une femme sereinement intrépide, Sylvie Ramond. Dans cette histoire de Lyon, l'autre histoire de Lyon, on rencontre pas mal d'autodidactes, de types seuls qui ont besoin des autres, de belles cordières qui s'imposent avec évidence, à commencer par Marie-Claude Schoendorff : Jean-Jacques Lerrant, son amour du théâtre, Roger Planchon, pour qui Schoendorff a construit des décors, Bernard Chardère, seigneur du cinéma, et, disparu depuis peu, Louis Séguin, l'un des piliers de la Quinzaine littéraire. De Séguin, on lira le Max Schoendorff, analyse chronologique de l'oeuvre (éditions La Fosse aux ours, 180 p., 24 euros).

Schoendorff est le lecteur le plus téméraire qu'on connaisse. Il lit principalement les autres livres, et de préférence, très tôt, avant que les bruyants s'en emparent : Lucrèce, Nietzsche, Artaud à 15 ans, Bataille, Adamov. Petite recommandation en passant, commencer toujours par les autres livres : Ecologica d'André Gorz (Galilée), Icare crie dans un ciel de craie, de Martin Rueff (Belin), le Mon Espagne de Florence Delay (Hermann), Ce qui alarma Paul Celan, de Bonnefoy (Galilée). La peinture de Schoendorff est organique, elle a à voir avec le surréalisme, mais pas comme on voudrait. Elle fonde une pensée du corps qui doit d'urgence alerter médecins et psychiatres.(…)

Francis Marmande

Article paru dans l'édition du Monde du 03.04.08.

Le texte en intégralité sur : http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/04/02/haut-le-corps-de-max-schoendorff-par-francis-marmande_1029982_3232.html

Dalí, L'œuvre peint (chronique de publication)

«…ce volume sera l’ouvrage de référence...» (Le Figaro, Paris).

Citation prise, au dos du volumineux livre de 780 pages de : Dali L’œuvre peint, par Robert Descharnes et Gilles Néret! C’est le genre de bouquin, que l’on n’ose pas s’offrir, mais que l’on reçoit très volontiers en cadeau. Quoiqu’assez dispendieux, on le suppose, mais encore moins que si on voulait une véritable œuvre ou une simple reproduction du maître. Voilà donc, un authentique Manifeste de l’Art. Conçu sur papier hyper glacé, il comprend deux tomes en un seul, divisés en 2 parties. La première comprend les années : 1910-1945, et la deuxième 1946-1989. En supplément on retrouve : une biographie non exhaustive ne comprenant que les faits essentiels qui ont marqué sa vie, et une excellente bibliographie. Puis l’index, qui donne une vue d’ensemble des illustrations avec titre, année, endroit, ou collection privée.

Première partie ou tome : divisée en quatre principaux chapitres.

Premier chapitre : «Si tu joues au génie, tu le deviens» de 1910-1928, en somme ce qui est le berceau du peintre. Photographies à l’appui, quelques esquisses, et de nombreux paysages non titrés (pages15-23-28-20)

2ièmes chapitre : «L’épreuve de l’amour» de 1929-1935, là on commence à reconnaître l’univers fantastique du génie. P.141 «l’énigme du désir, ma mère, ma mère, ma mère», fait en 1929. On peut voir l’évolution de la première ébauche, puis observer le travail final. Survint le «Manifeste de la Révolution Surréaliste». Que ce soit par des images du premier film de, Buñuel ou par «Le chien andalou», et même «Le cinéma tactile», rien ne semblait impossible.

3e chapitre : «La conquête de l’irrationnel» de 1939-1946. Là, on se trouve en pleine apothéose du surréaliste. Aussi grave que les yeux d’André Breton, on y retrouve sa Muse en portrait géodésique de : «Gala, tête de Gala», encore diverses formes (difformes de Gala), etc. On y retrouve les divers tiroirs secrets de l’inconscient qui se métamorphose sous l’étude de «Narcisse, Des Cygnes Réfléchis En Éléphants». On mélange les genres et les natures, en donnant vie aux objets. N’oubliant pas, le côté gentil pervers polymorphe de Freud, en redonnant un tout autre visage à «Shirley Temple»!

4e chapitre : «Le triomphe d’Avila Dollars» de 1939-1946. L’ère de la consommation et de la surconsommation est déjà arrivée. Que l’on prenne une simple automobile, un animal, et même le corps humain devient le meilleur objet. Voir, en p. 338 «L’œil du temps», bijou orné de pierres précieuses ou encore, «Les lèvres de rubis» petite merveille de breloque, de quoi à faire rêver n'importe laquelle femme.

Deuxième Partie ou tome de 1946-1989. Divisée en deux principaux chapitres.

Premier chapitre : «Le manifeste mystique» de 1946-1962. Comme le nom l’indique si bien, nous tombons directement dans la dérision totale, ou tout aveuglement religieux. Impressionnisme avant tout, c’est un regard lugubre qu’il nous démontre de «La tentation de Saint-Antoine» (p. 406). On découvre le processus de transposition de plusieurs étapes, avant d’en arriver au modèle final. Il semble que, la douce folie créative de Dali, la pousse à aller bien au-delà de ses propres limites. Nous laissant parfois perplexe devant la dislocation de «La Madone de Port Lligat», ou d’un «Diable logicien-Lucifer de la Divine Comédie» (P. 448). Et le non moins célèbre portrait de «La Cène» (p. 448-449) stupéfiant!

2es chapitres : «Les recettes d’immortalité» de 1962-1989. On sent par cette dernière étape, une profonde transformation, par une certaine sérénité. Plusieurs autoportraits, en font d’ailleurs la démonstration. Presque toutes limites, entre le soi-disant défendu et l’absolu se confondent. Il y a la «Scène érotique à sept personnages» (p. 572), et «la Rose méditative» (p.507). On sent nettement que le génie n’a plus de preuves à faire.

Somme tout, on pourrait continuer très longtemps, à vanter les mérites d’un être aussi exceptionnel.  Et encore là, ce sont des choix très arbitraires que j’ai osé imposer, une vision plutôt restreinte, de l’ampleur d’un magnifique livre. Lise Bourassa

Source : http://www.voir.ca/blogs/lise_bourassa/archive/2008/04/02/171-ce-volume-sera-l-ouvrage-de-r-233-f-233-rence-187-le-figaro-paris.aspx

Julien Gracq lègue ses écrits à la BNF

LE MONDE DES LIVRES | 03.04.08 | 15h32

Julien Gracq, qui s'est éteint le 22 décembre 2007, a légué par testament "les manuscrits de ses ouvrages publiés ainsi que ses manuscrits inédits ou partiellement inédits au moment de sa mort" à la Bibliothèque nationale de France (BNF). Ce legs a été qualifié d'"exceptionnel" par Bruno Racine, président de la BNF. Julien Gracq a désigné comme son exécuteur testamentaire Bernhild Boie, universitaire d'origine allemande, qui est l'éditrice de Gracq dans la Pléiade. Elle détient le droit moral et de divulgation de l'oeuvre.

Parmi les textes inédits figurent trente-cinq carnets numérotés et datés par l'auteur, dont il a expressément demandé qu'ils ne soient pas publiés avant vingt ans. Il laisse également "un roman inachevé assez volumineux", dont l'existence était connue, précise Bernhild Boie. Dans le legs se trouvent d'autres textes inédits que Gracq n'avait pas souhaité publier et qui seront inventoriés par Bernhild Boie. Le fonds comprend aussi les brouillons des principaux romans de Gracq (Un beau ténébreux, La Littérature à l'estomac, Le Rivage des Syrtes, Un balcon en forêt), excepté celui d'Au château d'Argol, écrit pendant la guerre, et de nombreuses copies honnêtes (texte donné à la frappe puis corrigé de façon manuscrite par l'auteur). En revanche, il y a très peu de correspondances, excepté des lettres d'André Breton. José Corti demeure l'éditeur des oeuvres de Julien Gracq.

Une copie numérique des manuscrits des oeuvres publiées du vivant de Gracq sera transmise à la Bibliothèque universitaire d'Angers. Celle-ci a par ailleurs vocation à recueillir tous les travaux universitaires et les traductions. L'écrivain a fait plusieurs autres dons. Lui, dont les critiques soulignaient souvent "l'éloignement par rapport aux publications contemporaines", a souhaité que sa maison de Saint-Florent-le-Vieil soit transformée en résidence pour jeunes écrivains. Il a fait don de sa bibliothèque à la bibliothèque municipale de Saint-Florent et de son appartement parisien à la Croix-Rouge. Alain Beuve-Méry

Article paru dans l'édition du Monde du 04.04.08. Source : http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/04/03/julien-gracq-legue-ses-ecrits-a-la-bnf_1030702_3260.html

Un autre article est disponible sur : http://cultureetloisirs.france2.fr/livres/actu/41685262-fr.php

(Chronique) Épidémie d’inédits

Il semblerait qu’un virus archivistique du troisième type rôde dans nos régions. En effet, on vient d’annoncer coup sur coup la découverte de deux importants inédits. Le premier, on sait comment : c’est en préparant le déménagement de la Maison des sciences de l’homme qu’une bibliothécaire a trouvé au fond d’un carton d’archives le texte d’une conférence sur José Vasconcelos que l’historien Fernand Braudel rédigea avant de le lire en 1951 à Mexico. Il n’y analyse pas seulement l’apport aztèque au Mexique moderne :“Il nous donne un aperçu de sa puissance intuitive et effectue en quelques phrases définitives un rapprochement pertinent entre le bassin de la Méditerranée, les hauts-plateaux mésoaméricains et le chatoiement de la vallée du Gange. En quelque sorte, il pressentait ce que confirmera Octavio Paz lors de son séjour en Inde au cours des années soixante. Une manière de surréalisme essentiellement scientifique qui prenait déjà le pas sur les fulgurances artistiques d’André Breton ou d’Antonin Artaud.”

L’autre inédit annoncé est strictement littéraire et devrait passionner les généticiens de Madame Bovary. Il s’agit de plusieurs pages destinées sans guère de doute par Flaubert à son roman, selon celle qui vient de l’exhumer, Isabelle Rambaud, archiviste-paléographe et Conservatrice générale du patrimoine. Elle en publie d’ailleurs des extraits comparatifs sur son blog. Mais on “ignore” encore la source de ces vieux papiers.

Dans le premier cas, les historiens se pressent déjà autour du berceau. Dans le second, deux maisons de ventes aux enchères se disputent déjà le bébé…

P.S. de fin de journée : Le 1er avril étant vraiment passé, ne cherchez pas en vain, ailleurs que dans l’humour de notre conservatrice du patrimoine, l’origine de ce canular littéraire qui, selon elle, aurait fortement encoléré Gustave. Mais on peut imaginer que Fernand aurait apprécié l’esprit farcesque de cette bibliothécaire qui a osé lui inventer une homélie mexicaine de derrière les fagots. Mais blague à part, on vient d’apprendre par son président Bruno Racine que dans les fonds d’archives donnés à la BNF (Bibliothèque nationale de France) par Julien Gracq récemment disparu, il y aurait, selon le testament de l’écrivain, la quasi-totalité des manuscrits de ses livres (une vingtaine), leurs dossiers préparatoires ainsi qu’une trentaine de carnets et cahiers dans lesquels il consignait des réflexions sous forme de notules. Nombre d’entre eux ont été publiés (Carnets du grand chemin, En lisant en écrivant…), mais d’autres sont encore inédits, de même que les manuscrits d’une ou deux oeuvres inconnues du public, mais peut-être pas tout à fait de l’éditrice de l’oeuvre de Gracq dans la Pléiade, Bernhild Boié, qui est également son exécutrice testamentaire. Julien Gracq disait avoir trouvé en la Bnf “une demeure à ce qui constitue les vrais restes matériels d’un écrivain”. Pierre Assouline

Source : http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/04/02/epidemie-dinedits/

Surexposition : Duchamp, Man Ray, Picabia - Sexe, humour et flamenco

Le mouvement Dada a profondément remis en question la notion du bon goût et des valeurs esthétiques. Il a de ce fait engendré une dialectique indissociable de la modernité. Tout artiste s'interroge immanquablement à un moment donné sur la fragilité des valeurs qui fondent l'acte artistique.

Duchamp, Man Ray et Picabia en furent les acteurs majeurs. Duchamp est le pivot autour duquel gravitent les deux autres. Le lien entre Picabia et Man Ray est plus ténu. Ils n'ont cessé de dialoguer à travers leurs oeuvres, de se répondre et de jouer en se renvoyant la balle. L'humour et sa distanciation, la sexualité et ses allusions cachées ainsi que l'innovation ont été leurs moteurs. Non seulement pendant la période dada où le travail de groupe est intense, mais jusqu'à la fin de leur vie, car ils n'ont jamais abandonné les principes fondateurs d'une création centrée sur l'individu, en rupture avec toutes les idéologies, croyances et idéalismes de toutes sortes.

L'exposition s'attache à montrer les thématiques communes aux trois artistes et les relations de sens souvent pleines d'humour entre leurs oeuvres. Passage de Retz
9, Rue Charlot
75003 Paris  Plan d'accès Tel : 01 48 04 37 99

Dates et heures :
Du 19/03/08 au 15/06/08 de 10:00 à 19:00 : Dimanche, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi Entrée :
19/03/2008 - 15/06/2008 : Plein tarif : 8.00 €
19/03/2008 - 15/06/2008 : Tarif réduit : 5.00 €

Source : http://www.fra.webcity.fr/expositions-arts_paris/surexposition-duchamp-man-ray-picabia-se_247728/Profil-Eve

L'atelier de Man Ray (chronique de l'exposition)

Pinacothèque de Paris  (Paris)  Du 5 mars au 1er juin 2008

La Pinacothèque de Paris consacre une exposition à Emmanuel Radnitzky, connu sous le nom de Man Ray.

Man Ray, c'est le troisième homme, avec Picabia et Duchamp, de l'aventure "Dada en Amérique" dont le nom est indissociablement lié à l'histoire de l'art moderne en France.

Le grand public ne connaît guère de cet homme né outre-Atlantique qui fut plus parisien qu'américain, et reconnu en France qu'aux Etats Unis, enterré à Paris dans son quartier de prédilection, au cimetière du Montparnasse - son épitaphe, "Unconcerned but not indifferent", étant reprise en sous titre de l'exposition - que le photographe et quelques photographies emblématiques tel le cliché "Blanche et noire" retenue, pour moitié, comme visuel de l'exposition.

Mais Man Ray était aussi peintre, sculpteur, illustrateur, plasticien et cinéaste, et en ouvrant "L'Atelier Man Ray", la Pinacothèque propose un voyage dans la planète Man Ray.

En effet, cette exposition ne revêt pas vraiment le caractère d'une rétrospective même si, sous forme d'un accrochage chronologique, elle couvre l'ensemble de son œuvre, ni d'un parcours didactique.

Elle s'inscrit dans une démarche analogue à celle qui avait présidé à l'exposition d'ouverture de la Pinacothèque Roy Lichtenstein - Evolution" : lever le voile sur l'environnement et le processus créatif d'un artiste qualifié de "polyvalent".

Par ailleurs, elle ne procède pas à un recensement des œuvres dispersées dans le monde.

Les commissaires de l’exposition, Noriko Fuku, conservateur japonais indépendant et professeur d’art et de design à l’université de Kyoto et John Jacob actuellement directeur de la Fondation Inge Morath à New York, ont uniquement puisé dans le considérable fonds du Man Ray Trust.

Celui-ci gère les oeuvres faisant partie de la succession de Man Ray, hors la dation faite au Musée National d'Art Moderne, qui permet, également, d’exposer des œuvres totalement inconnues.

Documents, études, objets et outils voisinent avec les oeuvres pour cerner un périple avant gardiste.

Voyage à Montparnasse, avec des portraits des figures majeures des heures chaudes de Montparnasse, clin d'oeil, avec l’échiquier créé par Man Ray, à la fameuse partie d'échecs qu'il mena, en 1924, avec Duchamp sur le toit du théâtre du théâtre des Champs-Elysées, sous le jet d'eau de Picabia, qui ouvre le film "Entr'acte" de René Clair.

Voyage au pays des ombres et lumières aussi avec ses expérimentations photographiques et ses illustrations pour les recueils de poèmes "Facile" et "Les mains libres" de Paul Eluard. L'exposition fait aussi la part belle aux lithographies et huiles surréalistes.

En savoir plus : Le site officiel de la Pinacothèque de Paris
Source : http://www.froggydelight.com/article-5224-L_atelier_de_Man_Ray

Anecdote : Le casque Miró

Le casque présenté par le fabricant italien Airoh se veut « surréaliste » comme a pu l’être Joan Miró le peintre espagnol dans les années 20.

Source : http://www.scooter-infos.com/actualite-002378-miro-pour-sortir-des-conventions.html
Eddie Breuil

dimanche 6 avril 2008 20:29

"Où est-il mon ami aux mains de lumière"?

Bonjour à tous, Notre collègue Georges Wildermeersch de l'Université d'Anvers voudrait savoir qui a écrit cette phrase au lendemain de la fugue d'Éluard en mars 1924: "Où est-il mon ami aux mains de lumière"?
Merci! Colette Guedj

 

lundi 31 mars 2008 15:57

Re: Surrealisme et video art

Vous devriez vous interesser au travail video des Residents, en Californie .
Le 31/03/08, federico iarlori <federicoiarlori@yahoo.it> a écrit :

Chères Mélusines, chers Mélusins,
Je vous écrive de l'Italie pour vous demander des
references bibliographique pour mon travail de thèse
avec le Prof. Ruggero Eugeni.
Je n'ai pas encore le titre, mais en fait il faut que
Je m'interroge sur les rapports (les influences) entre
le (du) surrealisme et (sur) la video art
contemporaine. Est-ce que vous pouvez me conseiller
quelque titre à propos?
Je vous remercie pour l'attention.
Cordialement, Federico Iarlori

dimanche 6 avril 2008 22:16

XIIe Colloque des Invalides

XIIe Colloque des Invalides : Des Prix

Le Douzième Colloque des Invalides aura lieu le vendredi 31 octobre 2008 au Centre culturel canadien (5, rue de Constantine, 75007 Paris) sur le thème « DES PRIX ».
Des prix, il y en a pour tout et pour tous (et toutes) : du Goncourt au Prix de Rome, en passant par les Prix de vertu, sans oublier les distributions des prix d'autrefois, ni  le Prix de l’Arc-de-Triomphe toujours actuel. Les femmes, les enfants, les chevaux, les poètes et les romanciers : chacun pense y avoir droit. La grande et la petite histoire de ce chapitre essentiel des mœurs modernes méritent bien un colloque, dans l’esprit propre aux Invalides, qui ont   célébré depuis douze ans, entre autres, les Ratés de la littérature, les Têtes de Turc, les Fous littéraires, et fait toute la lumière sur les Querelles et invectives ou sur les Curiosa... Nous en appelons donc aux chercheurs et aux curieux, aux détenteurs de secrets, amateurs de prix méconnus, défenseurs de lauréats oubliés, pourfendeurs de scandales étouffés, admirateurs de chefs-d’œuvre bafoués, fondateurs de distinctions ignorées, prétendants aux futurs lauriers… Pour ne pas être en reste, un jury spécial enrichira ce déjà vaste répertoire en décernant à son tour, par acclamation, le Grand Prix des Invalides à la communication jugée la meilleure par le public

Comme lors des précédents colloques des Invalides, les communications orales seront limitées à cinq minutes, avec une discussion illimitée dans le temps. Les propositions de communication sont à adresser à Jean-Jacques Lefrère (jeanjacqueslefrere@orange.fr) ou à Michel Pierssens (Michel.Pierssens@umontreal.ca).

Les Actes des précédents colloques des Invalides, Les À-Côtés du siècle (1997), Les Ratés de la littérature (1998), Les Romans à clés (1999), Les Mystifications littéraires (2000), Ce que je ne sais pas (2001), Les Fous littéraires (2002), Les Têtes de Turc (2003), Paris, sa vie, son œuvre (2004), La Censure (2005), Querelles et invectives (2006), Curieux curiosa (2007) sont disponibles en librairie ou auprès de l’éditeur : Du Lérot, 16140 Tusson.  

Veuillez nous pardonner les éventuels doublons…  
Renée Dunan, Le Prix Lacombyne, illustré par Jean Oberlé, Éditions de l’Épi, 1924

lundi 7 avril 2008 11:11

Agenda

Bonjour à vous, Veuillez noter sur votre agenda de la semaine: 1. vendredi 11 avril, 16h-18h: Séminaire du Centre de recherche, Mme José Vovelle "Magritte ou la peinture expérimentale", salle 410, Centre Censier, 13 rue Santeuil, Paris V°. 2. vendredi 11 avril, 22h15-23h30: émission "Surpris par la nuit" de France Culture consacrée à René Daumal. 3. dimanche 13 avril, 17h, « Femmes et surréalisme » à La Coupole, Nora MITRANI et BONA, par, respectivement, Stéphanie Caron et Georgiana Colvile.   4. Modification: la promenade Unic Zürn aura lieu le dimanche 18 mai, à 15h (en place du samedi) avec J.-F. Rabain et Martine Lusardy. RV place Dauphine. Ceci pour permettre à ceux qui le souhaitaient de se rendre à Senlis le samedi 17 mai à 16h pour l'inauguration  de l'exposition ROZSDA, L’ŒIL EN FETE. Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

lundi 7 avril 2008 11:12

Re : Re: Surrealisme et video art

Bonjour,
Il me semble que vous pourriez vous intéresser également au film de long métrage de Frank Zappa, "200 Motels", de 1971, qui est l'un des premiers films de cinéma tourné directement en vidéo. Les références à des archétypes du Surréalisme, bien que très indirectes (le refus de la cohérence dans le scénario, les associations libres, la facticité des décors, etc.) , sont constamment présentes dans ce film, qui n'est pas à proprement parler un film "d'art video" mais un "film d'artiste".
B Delaune

lundi 7 avril 2008 11:39

Re : Agenda

Bonjour,
Comme je vois que Henri Béhar mentionne Unica Zürn dans son agenda, je ne résiste pas à l'envie de vous communiquer un lien vers le site du groupe de performers allemands "Syntron".
http://www.myspace.com/syntron

Constitué d'une danseuse et d'un polyinstrumentiste, Tom Zunk et Elke Postler, ce duo un peu doux-dingue travaille presque exclusivement autour des anagrammes de Unica Zürn. Ces anagrammes sont par exemple traduits en code morse (!), pour ensuite être transposés via un système rigoureux et complexe en notations pour flûte, percussions, logiciel d'informatique musicale, etc. Ou quand le "sérialisme intégral" rencontre l'art brut...
De nombreux extraits sont disponibles à l'écoute sur leur site ; j'ai moi-même eu le grand plaisir et l'honneur de participer en tant qu'instrumentiste à la création de deux de leurs pièces, lors de "l'avant-garde festival" en 2007 en Allemagne. Dans l'une des pièces, il s'agissait de traduire le texte dans l'alphabet des drapeaux (le "flag alphabet") ; cette traduction, lettre par lettre, dictait les mouvements de la danseuse et de mes mains sur le violoncelle...
Je ne crois pas que ce genre de travail à partir d'une oeuvre littéraire ait déjà été tenté. L'entreprise (l'usage du code morse ou du "flag alphabet") me semble similaire par instants à celle de Unica Zürn.
Le duo compte s'attaquer prochainement au texte "Sans" (Lessness) de Beckett...
Cordialement,
B Delaune

lundi 7 avril 2008 22:54

Re: "Où est-il mon ami aux mains de lumière"?

Chère Colette, j'ai sans doute perdu la main, je ne retrouve pas cette phrase appliquée à Eluard, ni dans La Révolution surréaliste, ni dans les oeuvres que j'ai numérisées (celle de Crevel ne s'applique pas à lui). Voici tout de même quelques occurrences intéressantes dans Frantext:

Résultat 1 L944/BANVILLE Théodore de/Les Stalactites/1846 Pages 264-280 / 19 CAMILLE, QUAND LA NUIT sentis dans l' ombre,   pour la première fois, de ton col renversé tombant à larges flots avec leur splendeur fière, tes cheveux d' or emplir mes deux <*mains*> <*de*> <*lumière*>, et ta lèvre de feu baiser mon front glacé. août 1844.   le canal endort ses flots, ses échos, et le zéphyr nous verse des parfums purs et doux. Le   ------------ Résultat 2 R524/BLOY Léon/Le Désespéré/1886 Page 86  / PREMIèRE PARTIE. LE DéPART, XXIV , il faudra qu' il les repétrisse ensemble, cet architecte, et qu' il y regarde à trois fois avant d' employer l' étrange ciment qui lui collera ses <*mains*> <*de*> <*lumière*>! Tu as sans doute raison de me reprocher d' avoir écrit à Dulaurier et j' ai raison aussi, très probablement, de l' avoir fait. Il a jugé convenable   ------------ Résultat 3 R626/CREVEL René/La Mort difficile/1926 Pages 143-144 / III, LE DîNER AVEC DIANE devant des phrases d'Arthur. Leurs voix seront des aimants réciproques. Leurs voix danseuses de cordes, acrobates aux coeurs transparents, aux <*mains*> <*de*> <*lumière*> et qui les porteront pour les unir au plus haut point du ciel dans un soleil de joie.   Pierre n'aurait pas eu le courage d'aller jusqu'à la maison de   ------------ Résultat 4 K423/MAURIAC François/Journal 1/1934 Pages 29-30 / JOUR DES MORTS demeurai étendu et silencieux. Il m' aurait paru fou de tenter le moindre geste, comme si mes   lèvres eussent poursuivi, sur l' écran d' un cinéma, ses <*mains*> <*de*> <*lumière*>. Elle parlait, elle me suppliait de ne point donner de trop basses raisons à son horreur des interviews. Le souci du confort, du repos, ce n' était   ------------ Résultat 5 R920/REVERDY Pierre/Main-d'oeuvre (1913-1949)/1949 Pages 149-153 / SOURCES DU VENT 1929, SPECTACLE DES YEUX à l'horizon comme un nageur tirant sa coupe à travers la mousse des vagues Et la crête des dunes délayées L'aube avance à travers les détours Les <*mains*> <*de*> <*lumière*> en cadence gagnent l'espace tout autour Sur la tête de l'homme Et celle du poisson Entre ces deux couleurs qui maintenant se joignent

Je rappelle que les oeuvres complètes de Crevel se trouvent sur notre site. Amicalement.

mercredi 9 avril 2008 19:38

compléments_semaine_14

Chers Mélusines et Mélusins,

vous trouverez ci-dessous une rectification de salle concernant la communication de José Vovelle prévue vendredi. Nous en profitons pour vous envoyer des informations sur l'index-catalogue de la revue Pleine Marge ainsi qu'une suite des réponses à la recherche de l'auteur de la phrase "Où est-il mon ami aux mains de lumière".

"Où est-il mon ami aux mains de lumière"

La question de Colette Guedj pour retrouver l'auteur de la phrase "Où est-il mon ami aux mains de lumière ?" a suscité de nouvelles réponses que nous rassemblons ci-dessous :

• Sophie Lemaitre :

"Bonjour,

N'est-ce pas de Breton, dans le texte 25 de Poisson soluble ? N'étant pas chez moi, je ne peux pas le vérifier, mais cela me semble possible,

sachant que cette prose est consacrée à la fugue d'Eluard et qu'elle est faite d'interrogations successives : "Quel est-il ? Qu'est-il devenu ?", etc.

Sophie Lemaitre"

• Marc Dachy :

"Sans doute un de ses amis dadaïstes si honorés lors de la soirée du Coeur à barbe d'être giflés et frappés par ces mains de lumière."

• Alain Chevrier :

"Avant que les "mains de lumière" ne puisse être lu comme une métaphore surréaliste, on trouve le syntagme dans le titre d'un roman d'Edouard Estaunié, "L'infirme aux mains de lumière" (1923). Ce roman est consultable sur www.biblisem.net/narratio/estauiml.htm , mais il est d'un ennui académique et n'a aucun rapport avec Eluard ou sa fugue : l'infirme est "une" infirme, Théodat, qui est morte.

Il est à remarquer qu'Eluard fut plus tard moqué par certains amis devenus ennemis à cause de son "infirmité" : le tremblement (émotionnel, ou d'origine neurologique ?) de ses mains. Ce qui n'a aucun rapport non plus avec "la lumière". Encore qu'on puisse parler d'une lueur ou d'une lumière "tremblante"…

(La psychologie des associations n'est-elle pas à la base du surréalisme ?)

Bien à vous- Alain Chevrier"

Mme José Vovelle : Magritte ou la peinture expérimentale

Le séminaire du 11 avril n'aura pas lieu en salle 410 comme d'habitude mais en salle 430. Vendredi 11 avril, 16h-18h

Mme José Vovelle :
"Magritte ou la peinture expérimentale"

salle 430 - Centre Censier - 13 rue Santeuil - Paris V°

Catalogue et index de la revue Pleine Marge

Vient de paraître le Catalogue et les index des numéros 1 à 46 (1985-2007), de PLEINE MARGE cahiers de poesie, d’arts plastiques & de critique surrealisme & autres modernites en un fascicule de 54 p. comprenant

- la table de tous les sommaires

- l’index des auteurs et traducteurs

- l’index des artistes dont les œuvres sont reproduites et font l’objet d’une étude

- l’index des artistes et écrivains cités ou commentés

ainsi que la reproduction d’un très court livre d’art de Paul Chemetov et Bertrand Dorny -- méditation drôle sur les librairies et bibliothèques, sous le titre Des tonnes de livres.

La 4ème de couverture de ce fascicule donne les principales informations pour l’abonnement et l’achat au numéro de ces Cahiers bi-annuels.

Ce fascicule est envoyé gracieusement sur simple demande auprès de: gendron.chenieux@wanadoo.fr

Source : http://www.fabula.org/actualites/article23194.php

http://poj.peeters-leuven.be/content.php?url=journal&journal_code=PM

Ci-joint les formulaires d'abonnement à Pleine Marge (devis à la demande sur même e-mail, avec réduction actuelle pour institution de 40 %)
Eddie Breuil


jeudi 10 avril 2008 17:57

Thèses soutenues

Bonjour à vous, souhaitant poursuivre le répertoire des thèses publié dans notre revue numérique Astu, http://melusine.univ-paris3.fr/astu/astu.htm j'ai rassemblé les informations procurées par le répertoire en ligne. Malheureusement, elles s'avèrent souvent incomplètes, sinon erronées. En particulier, l'édition postérieure en librairie est rarement indiquée. Auriez-vous la gentillesse de corriger/compléter cette première liste et, le cas échéant, de m'adresser la liste des thèses soutenues dans votre pays durant la même période? Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

 dimanche 13 avril 2008 14:31
Semaine_15

Chers Mélusine,


voici en pièces jointes deux documents de publications sur lesquelles nous aurons certainement l'occasion de revenir ici (un plus large extrait pdf 3,2 Mo de l'ouvrage Marcel Duchamp et l'érotisme –non envoyé ici pour des raisons de place : 3,2 Mo– peut être téléchargé depuis ce lien : http://www.lespressesdureel.com/PDF/956.pdf )

N'oubliez pas la séance, cet après-midi, à 17h, de « Femmes et surréalisme », à La Coupole, 102 Boulevard du Montparnasse, 75014 Paris, métro Vavin.

 Semaine_15

exposition, manifestations…
• Leonora Carrington • Max Ernst •
• Femmes et surréalisme •


publications
• Marcel Duchamp et l'érotisme • Luna Park •
• Jean Clair • Christine Buci-Glucksmann •


chroniques, divers
• Luis Buñuel • Aimé Césaire • …

 Exposition hommage à Leonora Carrington

L’artiste britannique qui a vécu la majeure partie de sa vie à Mexico a fêté ses 91 ans ce week-end, dans la Roma où elle vit actuellement. "Leonora Carrington en la ciudad de Mexico" est le titre de l’exposition hommage qui présente sur l’avenue Paseo de la Reforma, les oeuvres de l’une des dernières artistes surréalistes. Sculptures mais aussi photos, peintures et textes de Carlos Monsiváis, Elena Poniatowska, Isaac Masri et Pablo Weisz Carrington nous invitent à partager la vie, l’oeuvre et la personnalité de cette artiste géniale qui a élu domicile à Mexico en 1939, après un passage en France où elle a fait la connaissance de personnalités comme André Breton ou Paul Éluard.

M.M. (www.lepetitjournal.com) lundi 7 avril 2008

Source : http://www.lepetitjournal.com/content/view/25629/310/

 [Exposition] Max Ernst sublime l'art du collage

En 1933, Max Ernst part en Italie. En trois semaines, dans un château près de Piacenza, il compose 182 collages, puisant dans des ouvrages illustrés français de la fin du XIXe siècle. Leurs planches en noir et blanc sont pour lui comme d'inépuisables mines. De retour à Paris, il en prépare la publication en cinq volumes, chacun de couleur différente. Ils paraissent d'avril à septembre 1934 aux éditions de la galerie Jeanne Bucher.

Le titre de ce roman graphique est Une semaine de bonté ou les sept éléments capitaux. Il est divisé en journées de la semaine, chacune caractérisée par une passion différente et par un élément - l'eau, l'air. L'onirisme le plus bizarre s'y donne libre cours, traversé par des symboles.

Qu'Une semaine de bonté soit l'une des créations majeures du surréalisme, on le sait depuis longtemps. Mais, faute d'avoir vu les collages originaux, on ne pouvait mesurer à quel degré de maîtrise Ernst y élève l'art du montage. Ils avaient été exposés, en 1936, à Madrid, à l'initiative de Paul Eluard. Ils le sont enfin à nouveau, à l'Albertina Museum de Vienne, prêtés par l'Isidore Ducasse Foundation de New York, qui abrite la collection de Daniel Filipacchi. Exhaustive, présentant même quelques collages qu'Ernst n'a pas retenus pour la publication, l'exposition est un modèle du genre. Elle s'ouvre sur une séquence explicative qui laisse rêveur. Des collages y sont présentés en compagnie des planches dans lesquelles Ernst a découpé une femme nue, un naufragé, un bord de rivière ou un intérieur bourgeois. La subtilité avec laquelle il agence les images, les fait glisser les unes dans les autres et les suture est telle que l'oeil perçoit une unité parfaite là où règne l'hétérogénéité. L'hybridation, le renversement sens dessus dessous, les ruptures imperceptibles d'échelle font surgir des scènes où l'irréel semble naturel. Ernst rend le fantastique non seulement crédible, mais normal.

Ce monde en noir et blanc vit dans la peur et la rage. Les catastrophes y sont fréquentes, les crimes aussi. Les meurtriers ont des têtes de fauves ou d'oiseaux. Les héroïnes sont alternativement menaçantes et accablées - et dénudées le plus souvent. Cette chronique des fantasmes et des angoisses fascine si bien que, sortant des salles, on est tout surpris que les hommes n'aient pas des mufles de lion et que les Viennoises ne se promènent pas nues.

"Max Ernst", Albertina, Albertina Platz 1, Vienne. Tél. : 00-43- (0) 1-534830. De 10 heures à 18 heures ; mercredi jusqu'à 21 heures. Jusqu'au 27 avril. 9,50 €.

Philippe Dagen

Article paru dans l'édition du Monde du 08.04.08.

Source : http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/04/07/exposition-max-ernst-sublime-l-art-du-collage_1031828_3246.html

 Femmes et surréalisme [rappel de dernière minute]

Dimanche 13 avril 2008, 17h, Café des Femmes : « Femmes et surréalisme » avec l’Association Souffles d’Elles, à La Coupole

Pour cette séance en association avec Souffles d’Elles, nous serons guidés dans les créations de Nora MITRANI et de BONA, par, respectivement, Stéphanie Caron et Georgiana Colvile.

INFORMATIONS PRATIQUES

Renseignements :

Myriam Debodard :         mfelisaz-debodard@wanadoo.fr et 06 60 29 48 69

Françoise Py :             01 45 07 88 96

- La Coupole            102 Boulevard du Montparnasse, 75014 Paris, métro Vavin

[Publication] Marcel Duchamp & l’érotisme

Marcel Duchamp & l’érotisme

Edité par Marc Décimo.


2008 (17 avril)
édition française
17,5 x 24 cm (relié)
320 pages (52 ill. coul. et n&b)
30 €
ISBN : 978-2-84066-225-9
EAN : 9782840662259

à paraître 

L'œil destiné à admirer n'est jamais assez grand. Curieusement, alors que Marcel Duchamp jugeait l'érotisme déterminant pour son œuvre, jamais celle-ci n'avait été vraiment abordée par cet œilleton. Le besoin s'est donc fait sentir vivement de réunir différents chercheurs.

Venus chacun avec ses lorgnons, lunettes et autres jumelles d'un peu partout de par le monde, ces « regardeurs » se sont appliqués à lever le voile (ou la voilette). Ils ont passé l'œuvre au peigne fin, quitte à n'en retenir parfois que quelques poils. Ils ont lavé leur cerveau avec du chocolat. DADA, le surréalisme et ses à-côtés, les plus récents développements de l'art et la vie leur ont donné du grain à moudre et du rose à broyer.

Recueil des interventions dans le cadre du colloque Marcel Duchamp et l'érotisme organisé par Marc Décimo à l'Université d'Orléans, du 7 au 9 décembre 2005.

Interventions de Marc Décimo, Jean Suquet, Michael R. Taylor, Patrick de Haas, James McManus, Julian Bourg, Sébastien Rongier, Lewis C. Kachur, David A. Gerstner, Tania Lorandi, Fae Brauer, Gavin Parkinson, Derek Sayer, Philippe Dagen, Elfreide Dreyer, Leah Sweet, Frédérique Joseph-Lowery, Ornella Volta, Cécile Bargues et Séverine Gossart.

Maître de conférences à l’Université d’Orléans, Régent du Collège de 'Pataphysique, chaire d’Amôriographie littéraire, ethnographique et architecturale, Marc Décimo est linguiste, sémioticien et historien d'art.

Il a publié un vingtaine de livres et de nombreux articles sur la sémiolologie du fantastique, l'art brut, les fous littéraires (Jean-Pierre Brisset – dont il a édité l'œuvre complète aux Presses du réel –, Paul Tisseyre Ananké), sur Marcel Duchamp (La bibliothèque de Marcel Duchamp, peut-être, Marcel Duchamp mis à nu, Le Duchamp facile, les mémoires de Lydie Fischer Sarazin-Levassor) et sur l'histoire et l'épistémologie de la linguistique.

Marcel Duchamp & l’érotisme
sommaire   Préliminaires

Mécaniques
Marc Décimo – Érotisme, exotisme, bovarysme
Jean Suquet – …en spirale
Michael R. Taylor – Le corps dans tous ses états : Étant donnés de Marcel Duchamp revisité
Patrick de Haas – Optique érotique, mécanique anémique
James McManus – Rrose Sélavy : « Machiniste/Erotaton »
Julian Bourg – Sexe et quatrième dimension : Duchamp entre la vue et le toucher

Rencontres

Sébastien Rongier – Duchamp, du Poil & Cie
Lewis C. Kachur – Rrose Sélavy , mannequin de Marcel Duchamp à l’Exposition internationale du Surréalisme de 1938
David A. Gerstner – Changement de bord : l’amitié cinématique de Marcel Duchamp et Charles Demuth
Tania Lorandi – Pourquoi pas plutôt l’agapisme?
Fae Brauer – De la rationalisation d’Éros : Le « fléau d’Onan », l’impératif de procréation et les automates sexuels de Duchamp
Gavin Parkinson – Le rire et les larmes d’Éros
Derek Sayer – Ceci n’est pas un con : Duchamp, Lacan, et L’Origine du monde
Philippe Dagen – Étant donné Picasso : notes sur une convergence aveugle

Horizons

Elfreide Dreyer – Fusion et décomposition : l’érotisme de la couleur brune dans l’œuvre de Marcel Duchamp
Leah Sweet – Le paradigme érotique dans l’oeuvre de Joseph Beuys : Le silence de Marcel Duchamp est surestimé
Frédérique Joseph-Lowery – Duchamp à la merci de Dalí
Ornella Volta – À propos de Rrose Sélavy
Cécile Bargues – Traverser l’E.R.O.S. Marcel Duchamp et la VIIIe Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme (Galerie Daniel Cordier, Paris, 15 décembre 1959 – 15 février 1960)
Séverine Gossart – À chacun son Marcel. Duchamp, duchampiens, et jeux de voiles

Les Auteurs
Bibliographie
Crédits photographiques
Remerciements
Index des noms cités
Table des Matières

Source : http://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=956

[Publication] LUNA-PARK   # 4  printemps 2008

Sommaire :

Stéphane Mosès, Instantanés
Eugène Savitzkaya, Faute de peigne ou faute de mère
Valentin Retz, amour
Françoise Collin, Comment on se fait des amis à Paris
E. E. Cummings, eimi, Mer.13 (mai 1931)
Jacques Demarcq, Illisible
Bernard Blistène, Label Elaine
François Meyronnis, Eclaircissements sur l’extermination en cours
Liminaire de Yannick Haenel                 
Cécile Bargues,  Marcel Janco : « Dada+ Dada+ ! Réponds ! »
A propos de quelques lettres de Marcel Janco
Marcel Janco - Pierre Restany, On attendait Tzara à Paris comme un prophète

Michael Hays, Dada sans profit, le cas exemplaire de Jacques Rigaut
Ivan Alechine, 212 Orizaba City Blues
Sandra Boukari, Iran, hiver 2006
Stéphane Zagdanski, Nycthémère
Emmanuel Moses, Assomption de la bonne enfance
Ruth Bindefeld Néray, Je suis
Chronique
Au fil du réseau
192 pages, couverture de Jean-Michel Alberola, 19 €
ISBN 2-8025-0025-4   Les Belles Lettres  
revuelunapark@msn.com    

Abonnement à trois numéros : 52 €

Luna-Park Transédition 23 rue du Départ 75014 Paris

[Publications] Deux extravagants de l’art : Christine Buci-Glucksmann et Jean Clair

Philosophie de l’ornement d’Orient en Occident, de Christine Buci-Glucksmann. éd Galilée, 192 pages, 29 euros.

Christine Buci-Glucksmann se propose d’établir une esthétique transversale, qui serait la réalisation de la « beauté libre » dont parle Kant. Elle n’a rien d’une théoricienne austère et hors du monde : ses pensées naissent de ses voyages au Japon, en Andalousie, à Istanbul et à Tanger. Ces expériences vécues n’ont fait que renforcer sa conviction concernant le devenir de l’art. Elle découvre à l’Alhambra de Grenade un merveilleux exemple de ce qu’elle appelle la « perspective de l’abstrait », où l’artifice imite la nature et la diversifie à l’infini pour permettre la construction d’un espace décoratif à la fois linéaire et aérien, sans oublier le déroulement d’une ligne ornementale courbe, sinueuse et ondulante, qui se déploie en une spirale et « constitue l’une des matrices ornementales les plus importantes ». Dans la peinture, cette parega (Kant) est « tout ce qui ne fait pas partie de la représentation de l’objet ». Au-delà de toutes contradictions, elle esquisse un art d’une autre nature : « N’est-ce pas à travers la pensée que s’accomplira le grand rêve matissien d’un « espace cosmique illimité » ; où le travail de la ligne courbe retrouve la « respiration de la mer » comme dans sa Vague (1952) ? »

À Vienne, à l’époque de la Sécession, un conflit envenimé survient entre l’esthétique inspirée à la fois du Japon ancien et de Byzance de Gustav Klimt et celle, dépouillée et austère, défendue par l’architecte Adolf Loos qui publie un pamphlet sulfureux, Ornement et crime (qu’il faudrait plutôt traduire par « Crime et ornement »). Deux visions du monde s’affrontent : l’univers ornemental, saturé de rythmes sensuels et même érotiques, et un univers livré à la géométrie pure. Notre auteur trouve à Barcelone un autre paradigme de l’esprit moderniste, le Catalan Gaudi : Salvador Dali qualifie son architecture de « zone érogène tactile » qui « se hérisse comme un oursin ». Quittant Barcelone, ses pas la conduisent à Venise, cette « ville orientale » à l’esthétique polysémique (elle songe à la Prédiction de saint Marc par Bellini où Venise et Alexandrie sont confondues en une seule et même cité idéale). Ces pérégrinations l’entraînent ensuite dans le temps : elle plonge dans les turpitudes stylistiques (à commencer par les grotesques) du maniérisme que Mario Praz a tant goûtées. Le maniérisme exalte « la sprezzatura » et l’artifice au rang suprême. C’est alors qu’a débuté la véritable « odyssée de l’arabesque », cette calligraphie abstraite et ambiguë. L’art islamique lui fournit les clefs de cet art qui s’empare de l’architecture pour la métamorphoser et qui a eu tant d’importance aux yeux de Matisse quand il séjourne à Tanger, lui permettant de dépasser le dilemme entre le motif et le fond et de définir un « Orient différé » par le jeu savant de la couleur.

De Klee à Warhol, de Stella à Taffe, l’auteur expose avec conviction un sentiment de la modernité qui n’appartient qu’à elle avec le désir de proposer une Critique de la raison ornementale comme fondement d’une nouvelle philosophie de l’art actuel.

II

Autoportrait au visage absent, de Jean Clair. Gallimard, 462 pages.

Journal d’un atrabilaire, de Jean Clair. Folio, 240 pages.

Qui est donc Jean Clair ? Qui serait-il par rapport à Gérard Régnier, ancien conservateur du musée national d’Art moderne et, voici peu, du musée Picasso ? Aurait-il deux visages, comme Janus ? Porterait-il en lui deux philosophes de l’art ? On peut le croire quand on songe au directeur de la revue d’avant-garde l’Art vivant et à celui des Cahiers du musée d’Art moderne, son ennemi. L’un croyait à la modernité dans son expression la plus radicale, l’autre n’y croyait pas et vouait un culte nostalgique pour un passé transcendé. Quand il a écrit son Marcel Duchamp le grand fictif, n’a-t-il pas brossé un autoportrait derrière le masque de l’auteur de l’Élevage de poussière qu’il élève au rang de Léonard de Vinci du XXe siècle ?

Le « visage absent » est une curieuse formulation pour cet autoportrait : ce n’est pour l’essentiel que celui du commissaire d’expositions remarquables comme les Réalismes, Vienne, l’Âme au corps, Cosmos et, récemment, Mélancolie. Mais c’est aussi celui de l’auteur du Journal d’un atrabilaire, qui s’abandonne à toutes ses nostalgies, voit le monde actuel en négatif, en proie aux hypnagogies, errant dans le passé nocturne de l’art, avec ses accès de misanthropie et d’idiosyncrasie, hanté par les humiliations de l’enfance. C’est en tout cas cet homme-là qui s’est inventé une histoire de l’art en compagnie de Balthus et de Giacometti, de Zoran Music et de André Masson, de Francis Bacon et de Lucian Freud et qui s’est créé un roman des origines avec Klimt, Ensor, Spilliaert qui passe ensuite (ô délicieux paradoxe !) par les nabis, Vuillard et Bonnard. De l’Italie du siècle dernier, il n’a retenu que Morandi et Arturo Martini qui viennent s’ajouter à Chirico dans son panthéon. Et la modernité demanderez-vous ? Il n’accepte que celle (pédagogique) de Parmiggiani et celle de Kiefer, plus mordante.

La vision esthétique de Jean Clair est assez sombre : il voit l’évolution des arts en Occident comme une décadence, une perte définitive de consistance : « La pratique artistique, privée de tout nômos, livré à l’hybris d’une inspiration voulue sans frein et sans règle, selon cette vulgate du génie et de la folie qui courra de Diderot à Lombroso (…) apparentera désormais la production des beaux-arts à quelque monstrueuse genèse d’un cerveau singulier. » On ne peut tout à fait lui donner tort. Ce à quoi nous assistons ces dernières années, dans l’ensemble, conforte ses noires prédictions. Mais il y existe toujours le mythe du « dernier artiste » pour les contredire. Et quand il écrit, après avoir fait une étude panoramique de l’autoportrait au fil des âges, il veut persuader le lecteur que « notre siècle aura été habité par son impuissance à ressaisir l’identité du moi dans le portrait ». Soit. N’existerait-il pourtant pas aujourd’hui mille autres façons de se peindre et de rendre un corps, un visage, un état de l’être, le sentiment intime de soi ? L’art peut et doit se réinventer comme se réinvente chaque vie et chaque regard.

Giorgio Podestà

Source : http://www.humanite.fr/2008-04-05_Cultures_Deux-extravagants-de-l-art-Christine-Buci-Glucksmann-et-Jean

Le coin du cinéphile : spécial Luis Buñuel

Son mouvement ? Le surréalisme. Son combat ? L'absurdité de l'existence, voire l'anarchie des idées. Son parcours ? Exceptionnel. De son Chien Andalou au Charme discret de la bourgeoisie en passant par sa période Mexicaine et les amitiés tordues avec Salvator Dali, Luis Buñuel possédait une vie d'artiste remplie. Le coin du Cinéphile rend hommage au maître avec une mise en exergue d'Un chien andalou et Simon du Désert, deux oeuvres uniques.

"Béance à l'imaginaire et à l'imagination, voyage intemporel au coeur des frustrations et des fantasmes, le cinéma de Buñuel impressionne toujours autant par son avant-gardisme, son irrévérence, sa puissance onirique. Histoire de crever l'oeil pour mieux donner à voir le monde qui nous entoure."

Au préalable, il y a un mouvement. Et ce mouvement, c'est le surréalisme. Pour la clique d'André Breton, le cinéma prend une place aussi importante que la peinture. Des films comme Fantômas de Louis Feuillade et des héroïnes à l'instar de Irma Vep et Pearl White (Les mystères de New York) provoquent en eux une fascination exacerbée. C'est dans un cinéma extrême et étrange qui combine le mystère, la violence et l'érotisme que les surréalistes trouvent leur compte. Buñuel ne connaissait pas directement les surréalistes à cette époque. Tout au plus, les textes provocateurs de Benjamin Péret déridaient ses zygomatiques. En terme de cinéma, il n'aimait pas beaucoup L'Étoile de mer de Man Ray, idôlatré par la bande, et avait la malchance d'aimer La Coquille et le clergyman de Germaine Dulac, film détesté des surréalistes. La rencontre entre Buñuel et le groupe de Breton se fit à la fin du mois de juin 1929 par l'intermédiaire de Fernand Léger qui le présenta alors à Man Ray. Le cercle absurde était alors bouclé.

Naguère, pendant que les membres s'extasient pavloviennement devant Pabst, Munrau et Eisenstein, Buñuel n'a pas conscience d'appartenir à un groupe et se contente de signer, en 1928, avec son ami Salvator Dali une sorte de chef-d'oeuvre : Un chien Andalou. Tout a commencé lorsque Luis Buñuel est venu en France en 1925 pour faire du cinéma. Il a été assistant de Jean Epstein sur Mauprat et La Chute de la maison Usher. Grâce à l'argent de sa mère, il peut financer son premier court métrage. Et le résultat est stupéfiant. Le cinéma de Buñuel, obscur et torturé, plaide pour l'illogisme, la contradiction et l'éclectisme. Capable de filmer aussi bien l'horreur des favelas avec une puissance émotionnelle extraordinaire (Los Olvidados, sans doute l'un de ses meilleurs opus) que les fantasmes d'une bourgeoise engluée dans une vie sans aspérités (Belle de jour), le cinéaste s'est toujours fait une spécialité de concilier les genres, les sujets, histoire d'éviter les rabâchages fictionnels et d'être claquemuré dans de vilaines conventions.

Lire la suite du large article sur : http://www.dvdrama.com/news-25833-le-coin-du-cinephile-special-luis-bunuel.php

 [Chronique de spectacle] Anthologie de l'humour noir

Humour noir sans rire

adaptation . Hormis de rares exceptions, la mise en scène de l’anthologie d’André Breton ne tient pas ses promesses.

On sera surpris, parcourant l’Anthologie de l’humour noir dans laquelle André Breton avait, en 1939, réuni les textes selon lui emblématiques d’une notion alors inédite, de constater à quel point celle-ci s’est transformée. Marc Goldberg, qui adapte des pages de l’anthologie, parmi lesquelles résonnent les voix diverses de Jacques Rigaut, Huysmans, Sade ou Swift, dit fort bien cet écart : Aujourd’hui « (…) trash, frontal, brut », note-t-il évoquant les revues Fluide Glacial et Hara Kiri ou l’impitoyable film belge C’est arrivé près de chez vous, l’humour noir qu’évoque André Breton avait, lui, « quelque chose de détaché, d’élégant, de raffiné ».

Le travail de Marc Goldberg nous a laissé déçu. Pourtant, le metteur en scène s’est entouré du comédien Bernard Menez (parfois hésitant sur son texte ici), en conférencier dandy et provoquant d’indifférence ; du vibrant Roland Timsit, en scientifique fou gavé de logique ; et, figure burlesque et muette, clown suicidaire, de Patrick d’Assumçao, au talent évident mais dont les interventions sont ou redondantes avec le propos, ou trop abstraites. En général, la présence des comédiens semble lestée d’ennui dans un décor téléguidé, déclinant une cible, une console de laboratoire, une route. Et, si l’interaction entre leurs personnages ne suscite pas de dynamique et trop rarement le rire, c’est dû, peut-être, à une mise en scène manquant d’aspérités faisant se succéder Menez et Timsit comme à la barre pour déplier des textes touffus, très littéraires.

Notons de belles exceptions toutefois : avec En rade, où, en odieuse et hilarante roue libre, Huysmans propose de commercialiser les odeurs de nos aïeux disparus, Roland Timsit réveille le spectacle. Et, dans le cruel et éloquent Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres en Irlande d’être à la charge de leur pays et pour les rendre utiles au public, de Swift, Bernard Menez retrouve la finesse, l’acide qu’on lui connaît en dessinant un politique obséquieux, à la cruauté rouge sang décomplexée rehaussée par une vidéo bien ficelée.

Jusqu’au 27 avril au Vingtième Théâtre, 7,
rue des Plâtrières, 75020 Paris. Métro Ménilmontant ou Gambetta.
Du mercredi au samedi à 19 h 30, dimanche à 15 heures Rés. : 01 43 66 01 13.

Aude Brédy

Source : http://www.humanite.fr/2008-04-07_Cultures_Humour-noir-sans-rire

[Chronique] Le petit matin d'Aimé Césaire, par René Despestre

En 1944, jeunes gens en colère à Port-au-Prince (Haïti), où en étions-nous aux jours qui précédèrent l'arrivée d'Aimé Césaire dans notre vie ? Jusque-là on avait vécu en vase clos, dans un ghetto insulaire, une moitié d'île coupée de la Caraïbe et du monde, et mise atrocement en coupe réglée par les profiteurs de ses épreuves. On manquait d'idées et de livres capables d'éclairer notre révolte. Cheminant seuls, en temps de guerre mondiale, on avançait à tâtons dans le black-out étouffant de nos incertitudes.

En littérature, le Mouvement indigéniste de la fin des années 20 avait légué à notre génération les enseignements admirables de Jean Price-Mars, Jacques Roumain, Carl Brouard, Emile Roumer, Magloire Saint-Aude. Ils représentaient -- avec ceux de Léon Laleau, Jean F. Brierre, Roussan Camille -- l'essentiel du fonds de connaissances qui orientaient nos doutes, tempéraient nos angoisses, et nous laissaient quelque espérance de pouvoir un jour "descendre du cheval en sueur de nos contradictions historiques", selon un raccourci hardi du poète Georges Castéra fils.

Outre les écrits de nos aînés haïtiens, il y eût d'autres signes avant-coureurs du changement de cap que Césaire allait proposer à notre imagination. Un soir de 1942, Alejo Carpentier prononça dans un ciné une conférence sur les origines du réel merveilleux américain. Le futur auteur de Un royaume de ce monde, avec des exemples pris dans l'histoire d'Haïti qu'il découvrait, nous apprit à réévaluer la part considérable que le merveilleux occupe dans la structure psychologique et morale de la Caraïbe et de l'Amérique latine.

Peu de temps après la leçon d'Alejo Carpentier, on bénéficia du magistère intellectuel de Pierre Mabille. Esprit très proche du surréalisme et d'André Breton, il avait publié à Paris, dans les années 30, des livres d'une forte originalité: Le miroir du merveilleux, Initiation à la connaissance de l'homme, Egrégores ou la vie des civilisations. A ses yeux l'aventure surréaliste était bien plus qu'une tentative de renouvellement du romantisme européen, et notamment du rôle que celui-ci attribuait au sacré dans les relations humaines. Le surréalisme permettrait l'élaboration d'une anthropologie critique dans la voie d'une compréhension synthétique de l'histoire des sociétés.(…)

Auteur : René Depestre, vendredi 11 avril 2008

Lire l'article en intégralité sur : http://www.republique-des-lettres.fr/10378-aime-cesaire.php

[Chronique d'exposition] Man Ray : à la découverte d’un artiste polymorphe

Écrit par Alexandrine Becker  09-04-2008

Dans l’imaginaire collectif, Man Ray est associé au Violon d’Ingres du dos de Kiki de Montparnasse. Man Ray, un des photographes les plus inventifs de son époque ? Certainement. Mais pas seulement. L’exposition L’Atelier Man Ray: « Unconcerned But Not Indifferent » de la Pinacothèque de Paris nous entraîne bien au-delà, à travers une sélection de près de 250 œuvres et curiosités dont certaines inédites.

Image ExempleDessins, sculptures, photographies et peintures. « Je photographie ce que je ne désire pas peindre, et je peins ce que je ne peux pas photographier », écrira l’artiste. Les images, documents et objets personnels dont s’est inspiré Man Ray sont exposés en contre point de l’œuvre finale, éclairant ainsi son processus créatif, sa pensée et sa façon de travailler. Tous sont issus de la collection du Man Ray Trust, créée par sa femme Juliet, unique en ce qu’elle recouvre toutes les époques et tous les aspects du travail de Man Ray.

L’accrochage chronologique selon quatre périodes de sa vie évite le piège de la sécheresse tant on se laisse happer par cette vie de rencontres et de créativité exceptionnelles.

New York 1890–1921 : les années de jeunesse

Elles sont aussi celles de la rencontre avec Duchamp et Picabia. Man Ray peint et apprend la photo pour prendre des clichés de ses œuvres. On est frappé par les lithographies ultra-colorées de 1972 et 1973 de son folio de collages expérimentaux Revolving doors (1915) en ce qu’elles font déjà référence au dadaïsme. Mais New York est trop petit pour Dada, il le quitte donc pour Paris.

Paris 1921–1940 : l’aventure du dadaïsme et du surréalisme à Montparnasse.

1921 est l’année de la rencontre avec Kiki qui sera sa muse et sa compagne. Duchamp présente à Man Ray les dadaïstes parisiens Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard, Gala et Tristan Tzara.

C’est aussi l’année de son premier Rayogramme. Il place sur un papier photo sensible des objets — dont certains sont transparents — qui laissent leurs empreintes alors qu’il fait bouger autour une source lumineuse d’intensité variable. Pour Man Ray, c’est de la peinture sans couleurs et sans pinceaux. Ses 12 Rayogrammes le font accéder au rang de photographe d’art. Plusieurs photos d’objets ayant servi aux 12 Rayogrammes sont exposées. Voilà donc ce qui se cache derrière le mystère et la poésie de ces natures mortes.

Tous les grands de l’intense vie culturelle du moment passent sous son objectif : Picasso, Braque, Radiguet, Hemingway, James Joyce… ; une série de portraits plus fabuleux les uns que les autres.

Le couturier Paul Poiret l’engage comme photographe de mode. Les portes des plus prestigieux magazines de mode Bazaar, Vogue, Vanity Fair, lui sont désormais ouvertes.

En 1929, il rencontre la superbe et talentueuse Lee Miller. Avec elle, il découvre la solarisation. Le procédé — une brève exposition du négatif lors du développement — crée une sorte de halo lumineux sur les contours du sujet, ajoutant une touche onirique aux portraits bien dans la veine du surréalisme.

Le cliché The surrealists de 1930 (ndlr, Breton, Dali, Ernst, Eluard…) fascine, tant il traduit le foisonnement artistique et intellectuel de l’époque.

Pour l’Exposition Internationale du Surréalisme en 1938, il photographie seize mannequins « habillés » par différents artistes. « J’ai laissé mon mannequin nu, avec des larmes de verres sur son visage et des bulles de verre dans ses cheveux, semblables à des bulles de savon » écrit-il. L’esprit d’un cliché poétique, magnifique et décalé.

La guerre le pousse à l’exil. Il quitte Paris à 50 ans.

Los Angeles 1940–1951 : « La Californie est une belle prison »

Il se tient à l’écart de San Francisco, épicentre de la vie culturelle californienne. Il épouse Juliet Browner, modèle et muse lors d’une double cérémonie de mariage avec Max Ernst et Dorothea Tanning.

On découvre une photo géniale avec Man Ray et la ravissante Juliet ; une de Max Ernst au regard halluciné ; et une de Dorothea Tanning. Tous les quatre sont déguisés et on plonge dans l’ambiance délirante de l’époque.

En 1950, il photographie Ava Gardner, sa nuque et son regard — le travail d’un portraitiste hors pair qui nous offre la beauté absolue.

Paris 1951–1976: « Unconcerned but not indifferent »

L’expo nous donne à voir des encres sur papiers formidables. Man Ray se remet à la peinture : c’est une période productive.

Dès les années 50, il se livre à des expériences de photos en couleur. Quelques diapositives peintes sont exposées. On remarque en particulier celle d’une Gréco (ndlr, Juliette Gréco) magnétique et émouvante. Et on découvre un portrait de Montand au faîte de sa gloire : la couleur ajoutée donne un aspect un peu kitsch au portrait et paradoxalement rend l’acteur très présent et vivant. Il faut s’attarder sur la planche contact d’une Deneuve rêvée portant les Pendants d’oreilles en suspens exposés à côté.

Man Ray s’éteint dans son atelier parisien à l’âge de 86 ans, en 1976. Sur sa tombe du cimetière Montparnasse où elle le rejoindra, Juliet fait inscrire une formule qui en quatre mots le cerne et qui est aussi le nom d’une de ses œuvres : « Unconcerned but not indifferent » (ndlr, « Détaché mais pas indifférent »). Cette épitaphe qui sert de titre à l’expo est emblématique de « la relation complexe entretenue par Man Ray avec son art, son public et l’héritage qui était le sien », ainsi que le soulignent les commissaires de l’expo, Noriko Fuku et John P. Jacob.

Même si on ressort essentiellement marqué par ses expérimentations photographiques, il est formidablement intéressant de saisir Man Ray dans la globalité de sa démarche artistique et de le suivre dans ses rencontres et aventures créatives tout au long de sa vie. À tous ceux qui désirent prolonger cette introspection, direction Londres et son Tate Modern (ndlr, le musée national d’art moderne international) où se tient jusqu’au 26 mai, l’expo Duchamp, Man Ray, Picabia.

« Unconcerned But Not Indifferent », Pinacothèque de Paris,
28 Place de la Madeleine, 75008 paris.
Tél. : 01.42.68.02.01
Jusqu’au 1er juin 2008.

Source : http://www.isubway.fr/index.php/200804091412/Culture/Arts/Man-Ray-a-la-decouverte-dun-artiste-polymorphe

[Chronique d'exposition] Duchamp, Picabia, Man Ray à Londres

A Londres, la Tate Modern rend hommage à une triade d’artistes essentiels du XXe siècle — Duchamp le révolutionnaire dilettante, Picabia le fêtard inspiré, et Man Ray l’expérimentateur —, qui mêlèrent joyeusement blagues potaches et recherches d’avant-garde.

Pour évoquer à la fois l’œuvre et la vie de ces trois artistes inclassables aux inspirations croisées, il fallait paradoxalement aux organisateurs de l’exposition le sens de l’ordre. D’où un certain manque de fantaisie dans l’accrochage de la Tate Modern. Mais on ne boude pas son plaisir à voir ici rassemblés près de 400 œuvres (dont le Nu descendant un escalier ou une réplique du Grand Verre de Marcel Duchamp) témoignant d’une période de l’histoire de l’art où tout semblait possible, puisque tout était à refaire. En effet, lorsque les trois artistes se rencontrent au début des années 1910, les valeurs morales comme les dogmes esthétiques se sont effondrés, avant que la Grande Guerre ne sape toute illusion de beauté.

Les « funny guys » de l’art moderne

Marcel Duchamp, Francis Picabia, Man Ray : trois hommes, trois styles, d’infinies possibilités. Le Normand Duchamp est charmeur mais réservé, tout en introspection réfléchie ; Picabia, Franco-Espagnol, est un excessif, un ogre généreux qui aime la vitesse, les femmes, la fête ; Man Ray, Américain d’origine russe, est, selon Henry Miller, un « practical dreamer », un rêveur concret qui met ses recherches techniques au service de l’onirisme. Tous les trois, ils vont contribuer à fonder Dada et le surréalisme, pour mieux ensuite s’en moquer, refusant les écoles et les clans. Pures individualités, ils considèrent l’art d’abord comme un « amusement ».

Ainsi Picabia, dont le premier acte subversif est d’avoir peint des toiles impressionnistes d’après des cartes postales, passe-t-il sans complexe ni souci de mode d’un style à un autre. Duchamp, après avoir révolutionné l’art avec le concept du ready-made, puis accompli son grand œuvre, La Mariée mise à nu par ses célibataires, même (alias le Grand Verre) de 1915 à 1923, renonce à la pratique artistique à l’âge de trente-six ans pour se consacrer à sa véritable passion, les échecs. Man Ray, quant à lui, se fait le partisan du « moindre effort pour le meilleur résultat possible ».

Influences croisées

Duchamp et Picabia se rencontrent en 1911 au Salon d’Automne où ils exposent tous deux : le plus jeune, Duchamp, se cherche encore, et trouvera en Picabia un soutien lorsque l’année suivante son Nu descendant un escalier est rejeté par les cubistes du Groupe de Puteaux. Ensemble, ils échappent à la guerre, et se retrouvent en 1915 à New York, où ils mènent une vie de « sexe, jazz et alcool », fréquentent les Arensberg, collectionneurs autour desquels gravitent une multitude d’artistes et de critiques, et font la connaissance de Man Ray, alors peintre.

Revendiquant leur unicité, ces trois fortes personnalités vont s’influencer les unes les autres, tout en entretenant une amitié très forte par des parties d’échecs régulières ou des vacances en famille. Picabia insuffle à ses amis un état d’esprit, le goût de la rébellion et des plaisirs. Duchamp fait découvrir à Man Ray les ready-made, que l’Américain va photographier, et révèle à Picabia la beauté des formes mécanistes et l’intérêt de l’optique. Man Ray, enfin, fait découvrir à ses amis les capacités plastiques et conceptuelles de la photographie et du cinéma, et se fait le témoin des œuvres duchampiennes en les photographiant de manière systématique.

« Ne rien faire, n’être personne, surtout ne pas être utile à la société »

Tous trois amateurs de calembours plus ou moins subtils, ils tentent de se défaire le plus possible de toute soumission au goût, qu’il soit bon ou mauvais, comme en témoignent les nus réalisés par Picabia pendant la Seconde Guerre mondiale d’après des photos pornos. Indifférents aux rivalités entre artistes, Duchamp, Picabia et Man Ray conçoivent le geste artistique, chacun à leur manière, comme un acte de liberté pure. En dilettantes, ils revendiquent le droit, selon Man Ray, de « ne rien faire, n’être personne, surtout ne pas être utile à la société, ne pas expliquer ni se justifier ». Un discours qui va à l’encontre des conventions sociales, des exégètes de l’art et des obligations de rentabilité du marché de l’art, et qui reste aujourd’hui totalement subversif.

« Duchamp, Man Ray, Picabia » Londres, Tate Modern Jusqu’au 26 mai 2008 .Magali Lesauvage

Source : http://www.fluctuat.net/6268-Man-Ray-Duchamp-Picabia-a-Londres

[Chroniques de publications] Drieu la Rochelle, Aragon, Malraux

Les cracks et l'outsider Jean-Marc Parisis

Deux ouvrages explorent les destins croisés de Drieu La Rochelle, Aragon et Malraux. Analyse.

Le communiste Aragon, le fasciste Drieu La Rochelle, le gaulliste Malraux, dans l'ordre et le désordre, c'est le tiercé des écrivains engagés du XXe siècle. Dans Les Frères séparés (1), Maurizio Serra analyse leurs choix parallèles et antinomiques face à l'Histoire. Au risque de simplifier, disons qu'Aragon a embrassé le communisme par cette culpabilité propre aux « bourgeois antibourgeois » et pour convertir sa révolte en révolution ; qu'après s'être intéressé au communisme, Drieu a choisi le fascisme contre la décadence bourgeoise, tout en sachant que le fascisme était lui-même décadent ; et que Malraux, trafiquant d'art puis antifranquiste, a un peu attendu pour rejoindre la Résistance et de Gaulle (2). Aragon et Drieu furent très liés jusqu'au milieu des années 20. Drieu se tourna ensuite vers Malraux, sans oublier Aragon, à qui il pardonne tout dans son Journal - au prétexte que Louis « est un vrai amoureux ». De son côté, Malraux voyait en Drieu l'un des « êtres les plus nobles » qu'il ait connus. Sous l'Occupation, dans des camps opposés, ces deux-là n'ont jamais cessé d'être en rapport, et Drieu, qui allait se suicider, souhaitait la présence de Malraux à ses obsèques. Si Serra fournit peu d'exemples concrets de leur amitié, il interroge en creux la notion de destin. Ainsi peut-on se demander si la « stérilité » romanesque de Malraux après 1945 n'est pas due autant aux servitudes plus ou moins volontaires de sa carrière politique qu'à la disparition d'un interlocuteur de la trempe de Drieu. Ami d'Aragon et de Malraux (qui n'étaient pas si proches), Drieu, ce suicidé de l'Histoire, apparaît bien comme l'outsider du trio. Certains ne voient en lui qu'un antisémite et un collabo. C'est plus compliqué, car Drieu s'est toujours tenu droit, sans infâmie ni saloperie, dans son terrible fourvoiement. On réédite son deuxième roman, Blèche (3). Quelle intelligence dans ce portrait de femme et quelle lucidité dans l'introspection ! Deux inédits, Notes pour un roman sur la sexualité suivi de Parc Monceau (4), en disent long sur son mépris des voluptés. Pour rejoindre l'humanité, il lui aura manqué de croire au plaisir.

Source : http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2008/04/12/01006-20080412ARTFIG00010-les-cracks-et-l-outsider.php

Eddie Breuil

mardi 15 avril 2008 16:30

Richard Huelsenbeck

Chères Mélusiennes, chers Mélusiens,

Quelqu’un serait-il en mesure de m’indiquer l’ouvrage dans lequel figure
l’allocution prononcée par Richard Huelsenbeck au Cabaret Voltaire au
printemps 1916
et dont voici un extrait :

« Nobles et respectés citoyens de Zurich, étudiants, artisans, ouvriers,
vagabonds, errants sans but de tous les pays, unissez-vous ! [...]
Nous voulons changer le monde avec rien, nous voulons changer la poésie
et la peinture avec rien. Nous sommes ici sans intention,
nous n’avons pas le moins du monde l’intention de vous divertir ou de
vous amuser. »
Je vous remercie d’avance pour votre aide.
Nadia Ghanem


jeudi 17 avril 2008 15:27

RE: Richard Huelsenbeck

Bonjour, 
Si je me souviens bien, vous trouverez
R. Huelsenbeck, Erste Dadarede. Reprint in: Dada  Berlin, ed Reclam (en langue allemande)
et peut être aussi dans Almanach Dada (en langue française) mais je n'en suis pas certaine. A vérifier.
 
Cordialement. Valérie Colucci

vendredi 18 avril 2008 10:13

Césaire précisions

Bonjour à vous, un lecteur au regard acéré, que je remercie pour son attention, me fait remarquer 2 choses: 1. dans la transcription, la date du document a sauté. La voici: "du 25 octobre 1956" A mon tour, je ferai observer qu'elle est bien dans le fac-similé. 2. à la page [3], un paragraphe ne semble pas faire partie de la lettre: c'est en effet un journaliste de France-Observateur qui intervient. 3. J'ajoute que le document comporte 4 pages, la dernière blanche.   Bien cordialement,
Le modérateur
Henri Béhar

vendredi 18 avril 2008 17:12

Re: Richard Huelsenbeck

Chère Nadia,
Si c'est le texte complet de l'allocution que tu cherches (intitulé "Dada
1916"), il se trouve dans l'ouvrage de Lionel Richard "D'une apocalypse à
l'autre", mais sans référence de publication. Quand H. Béhar le cite dans
"Dada Histoire d'une subversion", il renvoie d'ailleurs à Lionel Richard. En
tout cas ce texte ne figure pas dans Almanach Dada et le "Erste Dadarede"
dont parle V. Colucci date de 1918 à Berlin. Je ne peux en dire plus pour le
moment, Amitiés,
Catherine Dufour

dimanche 20 avril 2008 15:06

Saint-Pol-Roux (un questionnaire)

Chers amis,   Je démarre sur le blog : Les Féeries Intérieures, une série de billets "entretiens" autour de Saint-Pol-Roux. Ne pouvant malheureusement prendre contact individuellement avec chacun de vous, j'ai préparé un questionnaire (trop sommaire, comme tous les questionnaires), que vous trouverez en pièce jointe. Si l'oeuvre du Magnifique ne vous laisse pas indifférent, prenez quelques minutes pour y répondre.   Cordialités magnifiques,   Mikaël Lugan   P.S.: N'oubliez pas de glisser quelques lignes d'autoprésentation dans le cadre réservé à cet effet et n'hésitez pas à transmettre ce questionnaire à vos amis et contacts susceptibles d'être intéressés.

dimanche 20 avril 2008 19:49

Semaine_16

actualités de la semaine 16


• décès d'Aimé Césaire •

• Vítězslav Nezval •

• Octavio Paz à Mexico • Dalí à Mexico •

• Leonora Carrington • Man Ray •

• 1968 année surréaliste (J. Duwa) •

Autour du décès d'Aimé Césaire

Conversations sur Haïti avec Césaire

Restaurateur de la dignité des Noirs, inventeur (avec Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas) du concept de négritude, Aimé Césaire était avant tout un homme libre. Ils ne sont plus si nombreux à ne pas courber l’échine sous le poids des idées préfabriquées et des préjugés. Poète, intellectuel, homme d’action et de culture, Césaire était un penseur debout, un homme qui ne se croyait pas obligé de négocier sa liberté avec les puissants. Son œuvre et son action ont beaucoup contribué à l’émancipation des Noirs tout en faisant (avantage collatéral) progresser la « cause humaine » tout entière. L’auteur martiniquais assumait ce que certains ont vu comme des contradictions : se battre pour l’indépendance des pays africains tout en étant attaché à l’appartenance des Antilles à la France, réfuter — au nom de son humanisme d’homme de gauche — les critiques de ceux qui voient dans la négritude un concept enfermant. Parmi ses nombreuses œuvres, on se souviendra notamment du fulgurant Cahier d’un retour au pays natal (Présence africaine, 1943) et de La Tragédie du roi Christophe. Césaire disait et écrivait ce qu’il pensait, contribuant comme peu l’ont fait dans la période récente aux progrès de la conscience universelle.

Collaborateur du Monde diplomatique, Christophe Wargny a pu l’interroger sur sa vision d’Haïti, l’un des symboles de la lutte des Noirs pour leur émancipation. Il livre ici son témoignage.

Après cinquante-cinq ans de mandat, Aimé Césaire a laissé la mairie de Fort-de-France à son jeune dauphin, M. Serge Letchimi. Mais on ne déplace pas un monument : son successeur s’est installé dans un édifice flambant neuf. Aimé Césaire n’a pas quitté, en 2001, le vieux bâtiment un peu désuet où il a continué à se rendre chaque matin. C’est là, dans un bureau à l’allure de salle à manger bien cirée, mais peuplée de livres, qu’il m’a reçu en 2002 et 2004. Deux longs entretiens, avec un seul sujet : Haïti.

Costume et cravate, grosses lunettes, vêture classique dépourvue d’exotisme : l’homme se tenait bien droit, et prenait son temps, handicapé par une surdité qui l’autorisait à éluder les questions qui ne l’intéressaient pas. Ni l’extrême qualité de son français, ni son humour, pas plus que ses capacités d’analyse, d’indignation ou d’enthousiasme n’en souffraient. Le combat continuait. Son admiration pour le peuple haïtien et pour Toussaint Louverture, son héros, demeuraient intacts.

« Notre dignité, notre existence n’a longtemps tenu qu’à cet événement fondateur : j’ai trouvé en Haïti plus qu’un apport majeur à la pensée que j’essayais de construire. » Six mois passés en 1944 dans l’ancienne Saint-Domingue le marquent définitivement, imprègnent Le Retour au pays natal, tissent des liens avec André Breton, Pierre Mabire et les surréalistes, des alliés dans la dénonciation de « l’oppression culturelle coloniale ». L’invention ou la définition de la négritude commence à marquer Africains d’Afrique et d’Amérique : « N’exagérez pas mon influence, elle ne fut qu’une parmi d’autres. Mais la vie des colonisés d’Afrique, des victimes d’une féroce ségrégation aux Etats-Unis, ou des peuples Caribéens soumis, gardait à Haïti toute sa charge symbolique : un peuple qui, seul contre tous, s’est libéré de l’esclavage. »

D’autant que les années 1940 marquent une embellie en Haïti, avec sa venue, celle de Breton, la production des intellectuels locaux, les conférences qui dynamisent une jeunesse scolarisée en pleine effervescence, proche des idéaux communistes, en lutte contre les oligarchies et la dictature de Lescot. A côté de son ami René Depestre, « Papa Martinique » y a sa part, mais tient à rappeler par-dessus tout le cadeau qu’Haïti fit au monde, au monde des opprimés. Il peut encore agiter ses mains et faire, grâce à ses lunettes, les gros yeux, au cas où l’interlocuteur douterait ! « Haïti où la négritude se mit debout pour la première fois… Ce fut leur conquête. Leur conquête était aussi pour nous tous. Si nous en étions dignes ! »

Un essai, Toussaint Louverture, écrit dans la foulée et, plus tard, cette pièce de théâtre immortelle, La Tragédie du roi Christophe. Pour Toussaint Louverture, une admiration sans borne « pour le génie qui s’incarne dans un peuple et qui permet à un peuple de vivre son existence dans un projet : la liberté générale, l’émancipation pour tous ». Henri Christophe, l’intrépide général qui se fait roi (on en connaît d’autres au début du XIXe siècle !), installe une cour brillante, rétablit le travail forcé pour transformer en devises les cultures de rente, prépare la guerre mais veut la grandeur de son peuple, qui se suicide enfin, c’est pour Aimé Césaire « le doigt mis sur les contradictions dans lesquels il est empêtré. D’où Toussaint lui-même n’était pas sûr de sortir ».

L’occasion pour lui de rappeler « que le pouvoir qui naît d’une telle lutte n’est pas irréversible. Comme la liberté, il s’agit d’une lutte permanente. Le mouvement décolonial, pas plus que la conquête de l’indépendance, ne met à l’abri des pires déviations. On en a connu, on en connaîtra d’autres. Le pouvoir au service des prolétaires, proposé par les communistes, aboutit à des monstruosités. On le voit et on le verra en Afrique, l’indépendance contre un oppresseur ne garantit pas les droits de l’homme. Ni les étapes ultérieures ».

Selon les circonstances et l’ennemi intérieur ou extérieur du moment, les dirigeants haïtiens mettent en avant ou Toussaint, ou Pétion, ou Dessalines ou Christophe. Notre poète les met sans hésitation d’accord. Un seul a une vision du combat révolutionnaire, le sens de la rupture, une hiérarchie des objectifs : Toussaint Louverture avait compris la Révolution française et en mesurait l’universalité. Une opinion à confronter aux multiples biographies de l’homme qui mena la seule révolte d’esclaves victorieuse.

« Une conclusion : il en aura fallu du temps et des combats pour que cet homme universel, qui appartient à tous, un siècle et demi avant Martin Luther King, ait droit à une place. Malheureusement pas toute sa place, même ici. »

Mais Haïti, ce pays sans Etat, ballotté à l’intérieur et soumis aux puissances occidentales ? « L’Occident pardonnera-t-il un jour aux descendants de Toussaint Louverture ? Nous qui avons choisi une lutte de substitution à l’intérieur du monde colonial, nous devons à notre tour aider les Haïtiens. Jamais nous ne compenserons tout à fait ce que nous devons au nègre fondateur. Le nègre fondateur, c’est la Révolution de Saint-Domingue, c’est Toussaint Louverture. »

Et si Haïti était restée une colonie française après 1804 ? La question paraît incongrue au poète. « Notre histoire à nous y eût tellement perdu. Tout perdu. D’un colonialisme peut jaillir un autre. La tragédie du roi Christophe, c’est notre tragédie à tous. » Quand la majorité des Haïtiens rêvent d’émigrer, le poète disparu est un homme, plus que tout autre, qu’Haïti n’a cessé d’accompagner.

Christophe Wargny

Source : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-04-19-Cesaire
On lira également l'article de Francis Picabia Marmande "Aimé Césaire, le grand poète de la "négritude"" paru dans le Monde : http://www.lemonde.fr/carnet/article/2008/04/18/aime-cesaire-le-grand-poete-de-la-negritude_1035496_3382.html

Vítězslav Nezval, un magicien aux prises avec la réalité

[12-04-2008 00:00 UTC] Par Václav Richter

La silhouette massive de Vítězslav Nezval domine les lettres tchèques de toute la première moitié du XXe siècle. Il a été le personnage clé de la majorité des avant-gardes ayant marqué la poésie tchèque dans cette période et a su leur apporter une contribution très personnelle. Il a été le prince des poètes tchèques à l’époque où la poésie était encore considérée comme un art presque sacré. Pourtant, le 50e anniversaire de sa mort passe pratiquement inaperçu. Les temps ont changé et la poésie n’est plus ce qu’elle était. Cinquante ans après sa mort, le poète Nezval nous pose la question : «Avez-vous encore besoin de poésie?»

Vítězslav NezvalVítězslav Nezval

Le journaliste Josef Chuchma s’étonne lui aussi du silence qui accompagne cet anniversaire : «Il n’est pas nécessaire de présenter des danses commémoratives autour de chaque anniversaire, mais Nezval a été un phénomène important et incontournable. Un demi-siècle après sa mort serait une bonne occasion pour jeter sur lui un regard, qui, avec la distance fructueuse, apprécierait chez lui ce qui mérite d’être apprécié, et critiquerait sans hystérie ce qui mérite d’être vue sous une telle optique. (…) Mais il ne se passe rien. Un écrivain ‘classique’ est aujourd’hui pour la société tchèque ‘majoritaire’ un homme inutile qui n’est peut-être intéressant que s’il a obtenu un succès incontestable dans le monde… » Dans la vie de Vítězslav Nezval, il y a eu plusieurs périodes marquées par des conceptions artistiques et des styles différents. Comme chez Picasso, dont l'oeuvre est divisée, aujourd'hui, en périodes rose, bleue, cubiste, il y a chez Nezval les périodes marquées par le poétisme, le surréalisme et, vers la fin de sa vie, par l'art très officiel du régime communiste. Comme chaque véritable artiste, il a su profiter de l'inspiration que ces différents courants artistiques lui donnaient, sans se laisser dompter, sans leur sacrifier son originalité qui faisaient de lui le poète tchèque le plus excitant et le plus éblouissant de l'Entre-deux-guerres.

Né dans un petit village de Moravie, où son père était instituteur, juste avec le siècle, le 26 mai 1900, Nezval, ce grand amateur de la vie, ce grand infidèle, qui dans sa quête de nouvelles sensations, était obligé d'oublier toujours pour être capable d'absorber de nouvelles inspirations, n'a pourtant jamais oublié ce pays natal qui lui a dicté de très beaux vers. C’est ainsi qu’il évoque le paysage au bord de la rivière Svratka :

Au bord de la Svratka fleurit la véronique.
Je venais m'y baigner chaque jour, puis rêver
Tandis que l'eau coulait, boueuse et nostalgique.
Au bord de la Svratka fleurit la véronique
L'herbe y est basse, et le ciel trouble et délavé.
Même par grand soleil il y fait presque obscur,
Comme il faisait chez nous jadis dans le jardin
Ou sur la vieille estampe qu'on peut voir au mur;
Même par grand soleil il y fait presque obscur...
Cela sentait le fenouil, l'ail et le cumin.
Il y a des fleuves plus beaux que la Svratka,
Mais je n'ai pas vécu au bord de ces rivières.
Tant pis si leurs eaux brillent d'un plus vif éclat.
Il y a des fleuves plus beaux que la Svratka,
Mais jamais avec moi n'y est venue ma mère.

Nezval commence à publier très jeune. Après le premier recueil intitulé "Le Pont" ses oeuvres se multiplient avec une abondance prodigieuse. Il crée avec facilité une poésie chantante, rythmée et musicale, qui sied le mieux à son talent. Chaque fois lorsqu'il voudra faire une poésie plus moderne et plus sobre, il sera obligé de forcer son talent, d'écrire comme quelqu'un d'autre. Bien sûr, il est extrêmement difficile de traduire une telle poésie qui prend source dans les dons lyriques très personnels et exploite, avec beaucoup de fantaisie, les possibilités d'une langue. Une telle traduction est presque impossible, car elle suppose non seulement une connaissance profonde des deux langues, mais aussi le même talent poétique. Mais il n'y avait pas au monde deux Nezval. Il faut quand même savoir gré à François Kérel d'avoir osé les traductions en français de quelques oeuvres de ce poète généreux dont le rayonnement resterait, sans cela, limité à son pays.

Jan Rubeš, chercheur et connaisseur du surréalisme tchèque dont Nezval était le fondateur, écrit : "Si Nezval représente le mieux l'avant-garde en Tchécoslovaquie, il est impossible de lui trouver un équivalent français. Sa prodigieuse facilité évoque Eluard, son goût de la vulgarisation Soupault, ses manifestes et commentaires font penser à Breton. Par ses activités multiples, Nezval déborde constamment le cadre dans lequel nous avons l'habitude de cerner le poète avant-gardiste. Il participe à la vie culturelle, donne des conférences, fait de nombreuses traductions, travaille pour le théâtre et consacre dix années de sa vie au cinéma. Après la guerre, il devient une de ces grandes figures de la littérature qui, comme dit Petr Kral, ont lié leur sort à l'utopie d'un monde meilleur, puis aux nouveaux pouvoirs politiques auxquels cette utopie servait de justification."

Et Jan Rubeš de rappeler le temps où Nezval était le poète officiel de la Tchécoslovaquie d'après-guerre et où ses poésies célébraient le président communiste, Klement Gottwald, et Staline qu'il appelait "notre ami le généralissime de la paix". Néanmoins, il y a aussi des témoignages qui démontrent, qu'à la fin des années 40 et dans les années 50, Nezval souffrait de l'asservissement de la culture, qu'il n'aimait pas le courant artistique appelé le réalisme socialiste, qu'il cherchait à aider les poètes proscrits.

Pour le poète Jiří Kuběna, Nezval reste quand même la plus grande figure de la poésie tchèque : "Il était poète du grand monde, à l'époque de la Renaissance il aurait été poète de cour, de la cour des Médicis par exemple. Il devait être, tout simplement, toujours du côté des vainqueurs, il était destiné à les couronner et à les célébrer. Ce n'était pas de sa faute que, tout à coup, il n'y avait pas de vainqueurs. Nezval les inventait en rêvant..."

Parmi les grandes sources de l’inspiration de Vítězslav Nezval, il y avait son pays natal, la femme et Prague. Il a consacré de nombreux vers aux femmes dont le recueil La Femme au pluriel. Il a donné l'image inoubliable d'une certaine féminité, dans la pièce de théâtre en vers "Manon Lescaut", inspiré de "L'Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut", de l'abbé Prévost. Lorsqu'il est venu à Prague, il s'est épris de la ville comme d'une femme et ne cessait de célébrer cette ‘cité aux doigts de pluie’.

Nezval est mort le 6 avril 1958. La presse communiste, en France, a publié, à cette occasion, de nombreux articles. Aragon a composé un poème:

Dans le Hradschin désert la lune est sans rival
Elle peint sur le pont le deuil blanc des statues
La radio ce soir a parlé de Nezval
Pour dire qu'il s'est tu
Ainsi Prague a perdu son âme et son poète
Lorsque j'irai tantôt je ne l'y verrai pas
Et son coeur s'est brisé comme un verre qu'on jette
A la fin du repas

On évoquait, à cette occasion, les rapports amicaux entre Nezval et Breton, Eluard, Aragon, l'aventure surréaliste, on se souvenait des traductions de nombreux poètes français que Nezval avait faites. On citait aussi Nezval lui-même. Dans le célèbre poème "L'adieu et le mouchoir" il semblait déjà dire quelque chose de plus qu'un simple adieu à l'amour. Le poème est aussi un constat des choses de la vie, de l'acceptation du sort qui malgré l'énergie tumultueuse qui animait toute l’existence de ce poète, le faisait accepter et subir aussi les choses qui, au fond, étaient inacceptables.

Adieu et si c'était pour la dernière fois
Tant pis pour mon espoir il est trop incertain
Si je veux te revoir, l'espoir se cache en moi
L'adieu et le mouchoir accomplis-toi destin.

Source : http://www.radio.cz/fr/edition/102891

Mexico célèbre Octavio Paz, Nobel de litérature 1990

Entre festivités et publication d'inédits, l'écrivain, poète et diplomate est à l'honneur.

Une série de lettres encore non publiée d'Octavio Paz, poète mexicain et prix Nobel de littérature en 1990 seront mises en vente aujourd'hui, soit deux jours avant la date du 10e anniversaire de sa mort. Écrites durant son poste de diplomate, puis d'ambassadeur à New Delhi dans les années 60, ces livres couvrent une période allant de 1957 à 1958. Ce fut « pour de nombreuses raisons, une époque très riche dans la vie d'Octavio Paz, ces lettres sont un trésor », explique Joaquin Diez-Canedo, l'éditeur.

On y découvre ses réflexions, bien évidemment, ainsi que ses amitiés, notamment avec André Breton. Publiée avec l'accord et même sous les pressions de sa veuve, cette édition inclura une lettre de présentation du couple, comment ils se sont retrouvés à Paris, plusieurs années après leur rencontre en Inde.

« Il s'agit là d'un trésor révélant une partie peu connue de son intimité et de sa vie personnelle », ajoute l'éditeur. Entre autres, cette envie de parvenir à créer une revue culturelle, « une organisation véritablement indépendante pour la circulation des idées ».

L'anniversaire de sa mort sera célébré à Mexico, par un ensemble de manifestations et de conférences, accompagnées de concerts et d'émissions radio. L'orchestre symphonique va également donner une représentation spéciale. On se souvient d'Octavio Paz principalement pour Le labyrinthe de la solitude, réflexion sur l'identité mexicaine.

Un autre auteur mexicain fut récemment mis à l'honneur, en la personne de Juan Villoro qui se vit décerner le prix Antonin Artaud.

Rédigé par Clément S., le jeudi 17 avril 2008 à 12h55

Source : http://www.actualitte.com/actualite/1914-Octavio-Paz-Mexico-diplomate-anniversaire.htm

Exposition de sculptures de Dalí à Mexico

Un article paru dans le journal espagnol El Mundo (transmis par Gabriel Saad) revient sur une exposition de 15 sculptures de Salvador Dalí à Mexico, sous l'impulsion de Carlos  Slim. L'exposition sera accompagnée de conférences.

Voici l'article en espagnol :

Las esculturas de Salvador Dalí pasean su surrealismo por las plazas de México

JUAN RAMÓN PEÑA (EFE)

MÉXICO.- Uno de los clásicos relojes derretidos del genio surrealista español Salvador Dalí (1904-1989) convive con los mexicanos en el centro histórico de su capital, junto a otras 14 esculturas suyas en una exposición impulsada por el multimillonario Carlos Slim.

Un unicornio sangrante, una versión enloquecida de Newton y su manzana y la visión daliniana de una Venus despliegan surrealismo ante los curiosos que, en plena vía pública, observan el arte del maestro de Figueras que se recoge en "Dalí: juego y deseo".

"La primera parte de la exposición está planteada en el corazón de la Ciudad de México, en el primer conjunto conventual de América", dijo en la presentación de la muestra el director del Museo Soumaya (propiedad de Slim), Alfonso Miranda.

Este espacio no es otro que el atrio del templo de San Francisco, situado en el Centro Histórico de la urbe, a un costado de la ciclópea Torre Latinoamericana.

"Son sólo cuatro (esculturas las que se exhiben en ese atrio) pero de dimensiones sorprendentes", explicó Miranda sobre "Mujer en llamas", "Alicia en el país de las maravillas", "Perseo, Homenaje a Benvenuto Cellini" y "Cristo de San Juan de la Cruz". El resto de las obras se mostrará en el Museo Soumaya, situado en el barrio colonial de San Ángel, en el sur de la urbe, y en la explanada comercial frente a él.

A pocos metros, una imagen de Newton con un agujero donde deberían estar su cara y su pecho es izada cuidadosamente de su caja y depositada con delicadeza sobre la base en la que permanecerá hasta el 6 de julio, fecha última de la muestra.

La pieza que recibe primero a los visitantes, un reloj derretido -el queso Camembert del espacio y el tiempo, como los definía Dalí-, afronta dócil los cuidados de un técnico que la acicala con una especie de secador, poco antes del inicio oficial de la exposición.

Es "La danza del tiempo I", que comparte espacio en la explanada con "Venus espacial", "Newton surrealista" -que sustituye la manzana del físico por una esfera dorada-, "El unicornio" y "Gabinete antropomórfico". Las quince piezas exhibidas han sido elegidas por estar hechas en bronce dorado, lo que les facilita soportar los rigores de la exhibición pública.

Las esculturas forman parte de las 42 que Slim (Ciudad de México, 1940) compró a un particular suizo, autentificadas por el que fuera secretario personal del artista y por diversos estudiosos. El magnate mexicano, que posee negocios como Telmex, la mayor empresa de telefonía de México, es un reconocido filántropo, aunque no faltan voces críticas en su país que critican su posición como segundo hombre más rico del mundo en la lista Forbes, frente a la pobreza de unos 46 millones de mexicanos. "Es la colección más importante de América Latina y la segunda de América", apunta Miranda. La muestra iba a estar compuesta en principio sólo por catorce piezas, pero a última hora pudo añadirse "Terpsícore-Musa de la danza".

Completarán la exposición daliniana varias conferencias sobre el polifacético y polémico artista, con ponentes aún por confirmar. Las esculturas de Dalí en el Museo Soumaya y su explanada tienen como vecinas a las obras de otro reconocido escultor, el francés Auguste Rodin, que cuenta con una amplia sala en el museo y exhibe también una reproducción de 'El pensador' en la explanada.

Source : http://www.elmundo.es/elmundo/2008/04/11/cultura/1207912582.html

Information communiquée par Gabriel Saad.

Leonora Carrington [autour de la pièce Une chemise de nuit]

Le Théâtre national du Luxembourg poursuit sa découverte de textes rares et peu joués.  Une chemise de nuit de flanelle est un bijou de surréalisme où Leonora Carrington ne se prive d'aucun des automatismes du genre.

France Clarinval

Le théâtre est un formidable terrain de jeu pour les architectes. Ils ont là l'occasion de «penser l'espace» dans une dimension modeste et peu onéreuse. C'est pour cela que Jean Flammang, professeur d'architecture, prend régulièrement la casquette de scénographe et de metteur en scène. «Le théâtre est un laboratoire idéal pour l'architecte qui s'intéresse à ce qui se passe dans les murs qu'il construit», expliquait-il à quelques jours de la première d'Une chemise de nuit de flanelle qu'il met en scène au TNL.

Car Jean Flammang choisit ses mises en scène avec parcimonie, il en a signé cinq, pour ses amis du Centaure mais aussi pour conforter ses recherches. S'intéressant depuis longtemps à la phénoménologie de la maison, mettant l'accent moins sur leur forme, que sur les choses, réelles ou imaginaires, qui s'y produisent, il a trouvé avec la pièce de Leonora Carrington, une des rares utilisations théâtrales de l'ensemble d'une maison. «On voit généralement une chambre ou un salon, ou l'un puis l'autre. Ici, les cinq pièces et la cave sont montrées et jouent un rôle».

Un régal et un défi pour l'architecte, donc. Comme le montre la petite exposition qui documente la genèse de la scénographie, Jean Flammang, a résolu la gageure de mettre en scène les espaces de manière simultanée en créant une sorte d'étagère, de boîte à objets surdimensionnée. La dimension symbolique des lieux, des objets et des situations ne lui a pas échappé et la lecture qu'il a faite de la très courte pièce met en évidence ces allégories. Pour lui, il s'agit de «considérer les événements et les rêves comme éléments constituants, sinon générateurs, de l'espace».

Plus connue comme peintre que comme écrivaine, Leonora Carrington (née en 1917) est issue d'une famille de riches industriels britannique. À l'âge de 20 ans, elle rejoint le mouvement surréaliste autour des Breton, Duchamp, Eluard... C'est le coup de foudre avec Max Ernst, qu'elle suit en France, où le couple s'installe jusqu'à l'arrestation d'Ernst, après l'Occupation. Fuite en Espagne, effondrement, internement psychiatrique. Elle parvient à s'échapper de l'hôpital et, grâce à un mariage blanc, à quitter l'Europe. C'est en 1945, dans son exil mexicain, que Leonora Carrington écrit Une chemise de nuit de flanelle, qui sera traduite par Yves Bonnefoy.

Un précurseur de Fenêtre sur cour

On peut voir Une chemise de nuit de flanelle comme une pièce cauchemardesque et énigmatique, une sorte de précurseur hallucinatoire de Fenêtre sur cour de Hitchcock. Le spectateur y est en effet voyeur de l'intérieur d'une maison où il découvre différentes scènes. Dans la mercerie du rez-de-chaussée, une femme tricote. Au premier étage, dans la chambre à coucher, un enfant infirme jette des dards sur un mannequin. Dans la mansarde, un gros cygne noir se balance au rythme de la pendule de la cuisine en bas. Dans la cave, des convives habillés de chemises de nuit de flanelle, une oie blanche et un personnage noir à trois mains font la fête. Dans la cuisine, on découvre un cadavre étendu dans une flaque de sang qui s'élargit autour de lui…

Typique du surréalisme, la pièce se heurte à toute tentative d'explication logique ou linéaire. Les protagonistes sont tous des rêves ou des hallucinations et les scènes s'enchaînent sans construction ou sans morale. «On peut cependant, au fil de l'œuvre picturale et littéraire de Carrington, retrouver les mêmes symboles avec notamment les oiseaux qui sont des dieux fondateurs», éclaire le metteur en scène.

Alors qu'à la lecture, la pièce originale ne prend qu'un quart d'heure, Jean Flammang a ajouté divers textes qui ponctuent la trame. Les comédiens, dans l'espace hors de la maison, se livrent ainsi à des réflexions sur leur métier, sur la réalité de scène. Artaud, Bachelard, Proust, Rilke ou Carrington elle-même renforcent le rêve éveillé que vivent les personnages dans leur maison.

Avec Irina Fedotova, Myriam Gracia, Candida Julio, Marja-Leena Junker, Serge Wolf, Jean-François Wolff

Les 10, 11, 14, 23, 24, 25 avril à 20 h
au Théâtre national du Luxembourg
(194, route de Longwy à Luxembourg).

Source : http://www.le-quotidien.lu/edition/article.asp?ArticleId=16467

Man Ray surexposé à Paris

LE MONDE | 19.04.08 | 15h49  •  Mis à jour le 19.04.08 | 15h50

Le surréalisme est à la mode depuis 2002, année où furent présentées trois grandes expositions sur ce mouvement artistique, à Londres, à Paris et à Düsseldorf. Depuis, la curiosité ne se dément pas. Dali, Tanguy, Miro, Magritte, Toyen, Dominguez, Ernst et les relations de Picasso et du surréalisme ont fait l'objet de rétrospectives partout en Europe.

Nouvel afflux aujourd'hui avec un nouveau héros, Man Ray. A la Tate Modern de Londres, l'artiste américain, à qui on doit photos, dessins, sculptures, peintures, retrouve Duchamp et Picabia, ses plus chers amis, le temps d'une exposition exhaustive et un rien solennelle, qui a lieu jusqu'au 26 mai (Le Monde du 28 février).

A Paris, Man Ray séjourne en trois lieux. Au Passage de Retz, il fait équipe, comme à Londres, avec Marcel et Francis. L'auteur de la manifestation est Jean-Hubert Martin, qui a eu la belle idée de reformer le trio – avec des moyens plus légers et dans un format plus réduit. Il a réussi : en obtenant des prêts qui, sans se mesurer à ceux de la Tate Modern, permettent de revoir quelques belles oeuvres et en jouant avec l'esprit du dadaïsme.

Dada se moque de l'authenticité, de l'objet d'art précieux, des signatures ? Lui aussi. Un témoignage atteste que Picabia avait suspendu un vélo au plafond de son salon, il reprend l'idée en poussant le scrupule jusqu'à employer une bicyclette ancienne. Puisque Duchamp a produit lui-même des répliques de ses premières oeuvres, il profite de l'autorisation et, avec l'aide de l'artiste brésilien Julio Villani, reconstitue ready made et assemblages.

Photos, dessins et bricolages absurdes de Man Ray leur font écho, selon un accrochage discrètement explicatif qui apprend en amusant.Où on ne s'amuse pas, c'est à la Pinacothèque de Paris. Abusivement nommée " L'Atelier Man Ray ", l'exposition est si peu complète qu'elle ne présente à peu près rien des années dadaïstes.

Son point fort, si l'on peut dire, ce sont les années américaines après 1940, pas les plus captivantes. Quant à Noire et blanche, la photographie la plus célèbre de Man Ray – affiche et couverture du catalogue –, elle est présentée sous forme d'impression à jet d'encre toute récente.

"Une rétrospective inédite des oeuvres de Man Ray", annonce la préface. Ce n'est pas une rétrospective, pas même une esquisse, et l'inédit, dans l'affaire, c'est la désinvolture avec laquelle Man Ray est traité.

Celle-ci a suscité la colère de Marcel Fleiss, galeriste spécialiste de Dada et du surréalisme. En peu de temps, il a monté une contre-exposition, qui est aussi riche en raretés que celles de la Pinacothèque en est pauvre. Des toiles et des dessins peu ou jamais vus, des tirages originaux de photographies et des documents à faire pâlir les bibliophiles accompagnent le Catalogue raisonné, de Man Ray – 140 de ses travaux de 1908 à 1919 photographiés, dessinés et annotés par lui. Il faut fureter dans l'exposition, lire ce que Man Ray écrit au bas de ses dessins, relire les préfaces burlesques de ses premières expositions parisiennes.

Pour finir royalement, il faut gagner la galerie Daniel Malingue, avenue Matignon. Cette dernière présente une exposition somptueuse nommée " Grands surréalistes " : une anthologie de 16 toiles, souvent de grandes dimensions, de 16 artistes, tous les " grands " et quelques-uns moins connus et tout aussi intéressants.

Parmi les premiers, Dali, Ernst, Masson, Tanguy et Miro représenté par le somptueux Paysage au coq de la collection Beyeler. Parmi les seconds, Wolfgang Paalen avec le douloureux Ciel de pieuvre, qui pourrait bien être son chef-d'oeuvre, Jacques Hérold et son nocturne érotique Crystal amoureux. Et Dorothea Tanning : on peut rester longtemps devant sa Chambre d'amis sans percer les mystères de cette image énigmatique.

"Surexposition : Duchamp, Man Ray, Picabia", Passage de Retz, 9, rue Charlot, Paris-3e. Du mardi au dimanche de 10 heures à 19 heures. Jusqu'au 15 juin.

"L'atelier Man Ray", Pinacothèque de Paris, 28, place de la Madeleine, Paris-8e.

Tél. : 01-42-68-02-01. Tous les jours de 10 h 30 à 18 heures. 7 ¤. Jusqu'au 1er juin.

"Man Ray", Galerie 1900-2000, 8, rue Bonaparte, Paris-6e. Tél. : 01-43-25-84-20.

Du mardi au samedi de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à 19 heures ; lundi, de 14 heures à 18 heures, Jusqu'au 31 mai.

"Grands surréalistes", Galerie Daniel Malingue, 26, avenue Matignon, Paris-8e. Tél. : 01-42-66-60-33. Du mardi au vendredi de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30 ; lundi et samedi de 10 h 30 à 18 h 30. Jusqu'au 31 mai.

Philippe Dagen

Source : http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/04/19/man-ray-surexpose-a-paris_1036047_3246.html

[Publication] J. Duwa, 1968, année surréaliste. Cuba, Prague, Paris

Parution

Information publiée le samedi 19 avril 2008 par Marielle Macé, 1968, année surréaliste. Cuba, Prague, Paris

Jérome Duwa, Paris, IMEC, 2008

Dans l'esprit des surréalistes français qui ont poursuivi l'aventure après la mort d'André Breton en 1966, les événements de Mai 68 constituent une réalisation à grande échelle de leur projet fondamental : changer la vie et transformer le monde.

Pour ceux qui se réunissent autour de la revue L'Archibras dirigée par Jean Schuster, 1968 est d'abord l'année des grandes exaltations avant de devenir celle de toutes les déconvenues. C'est non seulement à Paris, mais aussi à Cuba et à Prague que le vent salubre de la liberté souffle violemment, puis retombe. Donnant à lire un choix de documents d'époque, ce livre parcourt des territoires à travers lesquels les surréalistes mettent en œuvre, une dernière fois, avant l'éclatement du groupe en 1969, l'exigence absolue de révolte.

Jérôme Duwa, docteur en histoire de l'art, a soutenu une thèse sur le groupe surréaliste parisien entre 1947 et 1969. Chercheur associé à l'IMEC depuis plusieurs années, il a travaillé sur les archives surréalistes et a notamment réuni et annoté, sous Ie titre Une île à trois coups d'aile (Le Cherche Midi éditeur, 2007), l'œuvre poétique de Jean Schuster, animateur principal du groupe à cette période. Jérôme Duwa est également l'auteur de Surréaliste et situationnistes : vies parallèles, Editions Dilecta, 2008.

Source : http://www.fabula.org/actualites/article23503.php
Eddie Breuil

dimanche 20 avril 2008 19:29

Pour consulter "Instead".

Chers Mélusiens et chères Mélusiennes, je voudrais consulter la revue "Instead", éditée par Lionel Abel, avec Stéphane Hessel, John Myers, Patricia Kane et Matta, New York, 1948. J'ai contacté plusieurs bibliothèques américaines, mais elles ne peuvent pas la reproduire, parce que leurs exemplaires se trouvent dans un mauvais état et que la revue n'est pas encore libre de droits. Savez-vous s'il y a, en Europe, des bibliothèques où je pourrais la consulter? On m'a suggéré de m'adresser à l'Univ. Bib. Johann Christian Senckenberg, mais je n'ai reçu aucune réponse. Merci de votre disponibilité. Cordialement,  Lucrezia Mazzei.

lundi 21 avril 2008 12:23

signature au Palais de Tokyo

Librairie du Palais de Tokyo
La librairieMardi 22 avril 2008 de 19H00 à 21 h00

INFOS PRATIQUES Palais de Tokyo
site de création contemporaine
13, avenue du Président Wilson à PARIS
Horaires
Accueil des publics de midi à minuit tous les jours sauf le lundi.
Fermeture annuelle les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre.
Accès
Métro Iéna
Bus 32, 42, 63, 72, 80, 82, 92
RER C, Pont de l'Alma
Informations
+33 1 47 23 54 01

Mardi 22 avril 2008 de 19h à 21h : Signature de deux ouvrages publiés dans la collection "oeuvres en société" aux Presses du Réel : Fabrice Flahutez : Nouveau monde et monde mythe. Mutations du surréalisme, de l'exil américain à l' "Ecart absolu" (1941- 1965) et Fabien Danesi : Le mythe brisé de l'Internationale Situationniste. L' aventure d'une avant-garde au coeur de la culture de masse (1945-2008) 

A propos de Fabrice Flahutez : Nouveau monde et monde mythe.
Mutations du surréalisme, de l'exil américain à l' "Ecart absolu" (1941- 1965)
L'ouvrage n'est pas une exégèse du mouvement surréaliste à partir de l'exil outre-Atlantique, mais une contribution au renouvellement de son étude concernant les années d'après-guerre. Certes, l'auteur décrypte les transformations et les mutations du surréalisme dans le contexte littéraire et artistique américain, mais il étudie aussi la prise en compte des philosophies fouriéristes, ésotériques et alchimiques dans sa quête tournée vers le fondement d'un nouveau mythe. La problématique adoptée met ainsi en évidence la poursuite du surréalisme aux États-Unis, puis en France, sous une forme insoupçonnée et souterraine, désormais dédiée à la veille et à la critique du système. « Le surréalisme n'est sans doute pas mort, écrit Bataille dès 1945, s'il a souvent des formes discrètes [...] Il ne domine pas moins, sans doute même domine-t-il davantage le temps présent que l'entre-deux guerre. »
Cet éclairage inédit permet de révéler la prégnance du mouvement et la persistance de sa vocation à remodeler la sensibilité contemporaine. Si l'idée de la disparition « annoncée » du surréalisme – qui remonte à la parution de l'Histoire du surréalisme de Maurice Nadeau et à celle de la Situation de l'écrivain en 1947 de Jean-Paul Sartre – a pu impliquer une certaine marginalisation du mouvement, envisagé par les historiens de l'art comme un fait établi et une avant-garde du passé (alors que paradoxalement l'exposition de 1947 voit affluer des milliers de visiteurs), l'auteur laisse plutôt entrevoir les années 1945-1969 comme une phase particulière. Celle d'une mise au secret qui estompe sa visibilité et réclame aujourd'hui un regard neuf, susceptible de relire complètement les enjeux et certitudes de l'histoire.

Fabrice Flahutez est docteur en histoire de l'art et Maître de conférences à l'Université de Paris X Nanterre. Il a publié de nombreux articles sur le surréalisme, notamment sur Hans Bellmer. Il a participé en 2007 à l'exposition Clovis Trouille au musée de Picardie

A propos de Fabien Danesi : Le mythe brisé de l'Internationale Situationniste. L' aventure d'une avant-garde au coeur de la culture de masse (1945-2008) 
Le 28 juillet 1957, l'Internationale situationniste fut fondée à Cosio d'Arroscia en Italie. Jusqu'à sa dissolution en 1972, le collectif emmené par Guy Debord eut pour ambition le renversement de la société capitaliste afin de passionner la vie quotidienne. Si le parcours de cette avant-garde a souvent été interprété sur le mode d'une progressive radicalisation politique, il reste que sa praxis chercha toujours à concilier les dimensions esthétique et sociale. Délaisser la production d'œuvres était une manière d'affirmer la nécessité de la création de soi. La liberté que l'artiste moderne s'était octroyée depuis la fin du XIXe siècle devait trouver sa plus belle postérité dans l'organisation des Conseils Ouvriers qui devait mettre fin à la culture de classes. Ainsi, l'I.S. s'engagea-t-elle dans une aventure qui la vit combattre le phénomène de la consommation de masse perçue comme une redoutable machine aliénante. De la Guerre d'Algérie à Mai 1968, elle tenta de redonner au projet d'autonomie individuelle sa vérité alors que le conditionnement moderne – le spectacle – paraissait plus fort que jamais. De nos jours, pareille entreprise anthropologique peut être décrite tel un mythe brisé dans la mesure où les situationnistes ont participé de manière paradoxale à l'écriture d'une légende qui continue à fasciner.

Docteur en histoire de l'art, Fabien Danesi est l'auteur de nombreux articles sur la création contemporaine. Il est actuellement pensionnaire de l'Académie de France à Rome - Villa Médicis, après avoir enseigné dans les Universités de Paris 1, Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et Picardie Jules Verne.

http://www.palaisdetokyo.com/#/fo3/high/programme/agenda.php

lundi 21 avril 2008 10:26

RE Pour consulter "Instead".


Bongiorno Signora Mazzei,
Hai trovatto una sola riferenza per lo peridico : "Instead".
alla Bibliotheque Kandinsky - Centre G. Pompidou
Ecco questo qui :

Bien à vous, M.M.

 

Titre : 

Instead [REVUE] / ed. Lionel Abel

Auteur(s) : 

Abel, Lionel:rédacteur en chef

Historique : 

[N.1][(1948)]-n.5/6(1948,nov.)

Editeur : 

New York : [s.n.], 1948

Description : 

ill. ; 71 cm

Langue(s) : 

Anglais

Note(s) : 

Chaque n. consiste en un 1 feuillet de 56 X 71 cm plié en 3 imprimé recto-verso
Staff Stephane Hessel, John Myers, Patricia Kane, Matta  

Titre d'ensemble : 

Fonds Destribats

Section :

Réserve

Cote :

Fonds Destribats P 511 GF (en cours)

Type de document :

Périodique

Statut :

 

Etat de la collection :

N.4, n.7

 

Section :

Réserve

Cote :

RP 347 GF

Type de document :

Périodique

Statut :

 

Etat de la collection :

N.1-n.5/6, 1948 + 1 suppl. non numéroté non daté

 

Section :

Réserve

Cote :

Fonds Brauner P 69

Type de document :

Périodique

Statut :

 

Etat de la collection :

N.2, 4-5/6

3 exemplaires

 

lundi 21 avril 2008 10:43

Re: Pour consulter

Avez-vous essayé de consulter le catalogue (en ligne) de la British Library de Londres? Ils ont une très bonne collection de 'petites revues' et de revues d'avant-garde.
Cordialement,
Ramona Fotiade

 

lundi 28 avril 2008 01:57

Semaine_17

actualités de la semaine 17

• Exposition Maeght l'aventure de la Modernité en Allemagne •

Aragon [colloque - appel à contribution] •

• Daniel Filipacchi [portrait] •

Le Futuriste [bande dessinée] •

De Stijl

[Exposition] Maeght l'aventure de la Modernité

(…) L'exposition se tiendra du 1 août au 2 novembre au Graphikmuseum Pablo Picasso à Münster en Allemagne. Un ensemble exceptionnel de 173 oeuvres d'artistes français et étrangers sera présenté à l'occasion de cette exposition à Münster. Il s'agit de peintures, sculptures et gravures de onze pionniers de l'art moderne ; Braque, Giacometti, Chagall, Miró, Calder, Van Velde, Bazaine, Chillida, Tal-Coat, Tàpies, Rebeyrolle. Les oeuvres exposées couvriront une grande partie du 20ème siècle en commençant par la première gravure cubiste de Georges Braque de 1907 jusqu'aux oeuvres des années 1980 d'Antoni Tàpies et d'Edouardo Chillida. L'exposition sera la plus importante et la plus ambitieuse manifestation que la Fondation Marguerite et Aimé Maeght ainsi que la famille Maeght aient organisée jusqu'à nos jours en Allemagne.

ots Originaltext: Graphikmuseum Pablo Picasso Münster

Internet: www.presseportal.ch/fr

Contact: Graphikmuseum Pablo Picasso Münster Birthe Schumacher

Tel.:        +49/251/ 414'47'13
Fax:         +49/251/414'47'77
E-Mail:    b.schumacher@graphikmuseum.de
Internet: www.graphikmuseum-picasso-muenster.de

Source http://www.presseportal.ch/fr/pm/100014965/100559619/graphikmuseum_pablo_picasso_muenster

La langue d'Aragon (colloque)

Université de Bourgogne Mars 2009

APPEL À COMMUNICATION

Qu'il s'agisse du poète ou du romancier, on se sera longtemps exclamé sur le « style », sur la « langue » d'Aragon, mais on les aura finalement peu décrits : rares sont  les articles et les ouvrages consacrés à la langue d'Aragon. Un seul s'y consacre exclusivement (Bismuth, 2007 ; voir bibliographie indicative).

Ce vide relatif, que nous espérons provisoire, comparé à la quantité des publications consacrées par l'Université à Aragon depuis une vingtaine d'années, est à mettre en regard avec le peu de prise en compte (ou de prise au sérieux ?) jusqu'ici, de la part de cette même Université, du travail métalinguistique de celui qui déclarait en 1955 : « […] toute la vie, dans le secret de mon âme, je me suis considéré comme linguiste ». Tant il est vrai que la langue, Aragon n'en a pas été seulement un praticien, mais également un technicien et un critique, se faisant tour à tour et parfois de façon récurrente, outre son activité de prosateur et de poète, traducteur, lexicographe et linguiste.

Ce colloque, organisé par des linguistes spécialistes et non-spécialistes d'Aragon, propose de réunir à Dijon des chercheurs en langue pour une rencontre qui prendra le temps d'ouvrir quelques fenêtres sur une approche linguistique de la langue et de la métalangue d'Aragon.

Sont donc bienvenues toutes les propositions de communication qui souhaiteront étudier la (les) langue(s) d'Aragon sous l'angle de la syntaxe, du lexique, de la ponctuation, de la caractérisation, de l'énonciation, de l'analyse du discours, de la poétique, du rythme, de la sémiotique, de la narratologie,  de la traduction....


Les propositions de communication d'une page avec bibliographie critique, ainsi qu'un CV, sont à adresser conjointement à :

herve.bismuth@u-bourgogne.frcnarjoux@free.fr

Calendrier :

Date limite d’envoi des propositions de communication (1 page maximum + biblio et CV) : 1er octobre 2008
Avis d’acceptation : 15 novembre 2008
Dates du colloque : fin mars 2009 (Printemps des Poètes)

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Michèle Aquien, Université Paris 12 – Val de Marne
Gérard Berthomieu, Université Paris 4 – Sorbonne
Hervé Bismuth, Université de Bourgogne
Pierre Cahné, Université Paris 4 – Sorbonne
Jean-Claude Coquet, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis
Claire Despierres, Université de Bourgogne
Philippe Hamon, Université Paris 3 – Sorbonne nouvelle
Anne Herschberg Pierrot, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis
Mustapha Krazem, Université de Bourgogne
Daniel Luzzati, Université du Maine
Henri Meschonnic, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis
Cécile Narjoux, Université de Bourgogne
Lucien Victor , Université de Provence

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

Indications bibliographiques : approches linguistiques et stylistiques de l'œuvre d'Aragon

C.-M. Beaujeu, « L'alexandrin dans le Crève-cœur d'Aragon », L'Information grammaticale, n° 34 (1987), p. 46-48.
E. Béguin, « "La métalepse est de règle où la sauge fleurit'' : À propos du style dans Traité du style », Textuel, no 35, 1999, p. 69-74.
G. Berthomieu, « Discours intérieur et dissimulation dans Aurélien », Revue d'Histoire littéraire de la France, n°1, janvier-février 1990, pp.18-33.
H. Bismuth,
“Le Fou d'Elsa” d’Aragon : métissages linguistiques et discursifs, EUD, 2007.
« Quatre articles du “Lexique et notes” du Fou d’Elsa », site de l’Équipe de Recherches ERITA, http://213.41.242.202/vigier/ERITA/spip.php?article64, rééd. 2005.
F. Boissieras, « Les piétinements du discours dans Les Voyageurs de l'impériale »,  L'Information grammaticale, n°93 (2002), p. 39-43.
A. Herschberg Pierrot, « Les effets d'oralité dans Aurélien », Cahiers Textuel, n°4-5, 1989, p. 121-129.
P. Imbs, « Notes sur la syntaxe du français contemporain d'après Aurélien de Louis Aragon », Le Français moderne, T. XVI, 1948, p. 95-107 et 191-209.
R. Jakobson, « Le métalangage d'Aragon », Aragon, L'Arc, n°53, 1973.
G. Molinié, « Une caractéristique du style d’Aragon ? » in C. Fromilhague (dir.), Styles, genres, auteurs, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, Paris, 2001, p. 131-134.
M. Murat, « L'usage de la parole dans Aurélien », Cahiers Textuel, n°4-5, 1989, p. 131-140.
C. Narjoux,
    « Énonciation et dénonciation dans Les Communistes d’Aragon », in R.C.A.E.T. (Recherches croisées Aragon Elsa Triolet) n°11,  Actes du colloque Aragon politique des 4-6 mars 2004, Université Versailles-St-Quentin, Presses Universitaires de Strasbourg, 2007, p. 207-220.
« "Voici tous les mots dans ma bouche" : les romans d’Aragon ou la parole mise en œuvre », in Langue littéraire et changements linguistiques, Actes du colloque Paris IV-Ulm des 4-6 décembre 2003, dir. F. Berlan, PUPS, 2006, p. 491-504.
« “Un certain ton d’humour” : stylistique et poétique de l’ironie dans Les Voyageurs de l’impériale d’Aragon », Poétique, n°132, octobre 2002, p. 463-492.
« "On. Qui. On" ou des valeurs référentielles du pronom personnel indéfini dans Les Voyageurs de l’impériale d’Aragon, L’Information grammaticale,  n°91, janvier 2002, p. 36-45.
« Moniche et éponge : Étude de deux mots-clefs dans Le Paysan de Paris d’Aragon », L’Information Grammaticale, n°89, mars 2001, p. 7-10.
J. Peytard, « Aragon, la linguistique et le roman », R.C.A.E.T. n°2, Annales littéraires de l'Université de Besançon, Les Belles Lettres, 1989, p. 199-232.
C. Reggiani, « L’alternance de ça/cela dans Les Voyageurs de l'Impériale », in C. Fromilhague (dir.), Styles, genres, auteurs, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 2001, p. 135-148.
R. Sctrick, « La phrase et ses modalités dans Aurélien », Cahiers Textuel, n°4-5, 1989, p. 101-119.
C. Stolz, « Les discours directs libres dans Les Voyageurs de l'Impériale, voix hétérogènes du monde réel », in C. Fromilhague (dir.), Styles, genres, auteurs, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 2001, p. 163-176.
C. Tisset, « Les énoncés a-typiques dans Les Voyageurs de l'impériale », L'Information grammaticale, n°93 (2002), p. 44-47.
G. Torlay, « La rime chez Aragon », L'Information grammaticale, n°37 (1988), p. 38-41.
L. Victor,
« Le Vers de seize syllabes dans Le Roman inachevé », in Aragon 1956,  Ravis, Suzanne (ed.), Aix-en-Provence: Univ. d'Aix-en-Provence; 1992, Actes du colloque d'Aix-en-Provence, 5-8 sept. 199,  p. 189-205.
« Formes de l'écriture narrative », in Aurélien ou l'écriture indirecte, dir. S. Ravis, Champion, coll. « Unichamp », 1988.
« Éléments pour une description de l'épilogue d'Aurélien », L'Information grammaticale, n° 40 (1989), p. 23-28.

Source : http://passerelle.u-bourgogne.fr/publications/cptc/mars09/

[Publication - bande-dessinée] Le Futuriste

de Jules Stromboni et Olivier Cotte

Une relecture pessimiste du rôle de l’art dans la société moderne naissante soutenue par des dessins de grande qualité

Avis de tempête à l’orée du vingtième siècle

France, 1912. A la veille de la première guerre mondiale, plan large sur un paysage typique de la campagne française. Une jeune femme s’y promène avec son père. A travers ces deux personnages, deux mondes se confrontent : la jeunesse urbaine et la terre agricole des anciens. La jeune femme, « montée à la capitale » a délaissé la province familiale et son avenir tout tracé de paysanne à fichu pour devenir secrétaire. C’est à travers son regard inquiet, entre deux univers, que l’on découvre Luciano, le jeune peintre prometteur qui partage sa vie. A Paris, Luciano côtoie Apollinaire, Tristan Tzara, passe ses soirées avec eux à écumer les bars en méditant sur le rôle de l’art en ce début de siècle. Partie prenante de cette nouvelle garde artistique mais toujours sans le sou, le peintre accepte un bien énigmatique travail de commande pour lequel il est amené à utiliser son art pour imaginer des machines de guerres révolutionnaires…

Qu’est ce que les temps modernes ?

La thématique centrale de cette œuvre est celle de la rupture. Tout, ici invite à une réflexion sur le passage d’un monde à l’autre, et ce à plusieurs niveaux : passage du monde paysan à l’avènement de la ville, passage de l’art figuratif à l’abstraction, évolution du statut de la femme, tout les thèmes sont alignés mais soumis à la rupture finale (et fatale) : la première guerre mondiale. Olivier Cotte et Jules Stromboni portent un regard très pessimiste sur le souffle, l’effervescence révolutionnaire que l’on associe au début du 20ème siècle. Le scénario décoche une flèche carabinée sur le prétendu pouvoir de l’art, à travers un retournement surprenant, aussi intelligent que vertigineux. L’invitation à la relecture de l’Histoire initiée par l’intervention du fantastique fonctionne correctement, le lecteur se retrouve ainsi, selon les règles du genre, dans la position du profane à qui l’on vient révéler les arcanes de l’Histoire.

Evidement, les auteurs jouent sur la très à la mode théorie du complot et ce sentiment ténu que peut ressentir le lecteur lorsqu’il parcourt les pages finales : celui d’un flou absolu sur sa perception de la réalité et la remise en question de tout un enseignement, de toute une construction d’informations.

On regrettera cependant que la vaste panoplie des questions, thématiques abordées soit inévitablement soumise, à l’échelle d’une BD, à un traitement rapide : traiter du pouvoir de l’art, du passage des anciens aux modernes et de la manipulation occulte de l’Histoire (entre autres) est peut être un menu trop copieux pour une cinquantaine de pages…

Très belle qualité artistique du dessin

Alors que retenir de cette BD ? Au-delà du tour scénaristique plutôt réussi et du plaisir corollaire – et non boudé- de se laisser mener par le bout du nez, la qualité du dessin reste la raison capitale de se laisser entraîner dans la lecture du Futuriste. Le parcours du personnage de Luciano permet à Stromboni de déployer une large gamme de talents : des vues de la cité à l’art de portraitiste en passant par le dessin érotique et le dessin technique (ces deux derniers se trouvant associés dans une série de planches très réussies) ou encore la reproduction à la vraisemblance saisissante de photogrammes issus d’images d’archives de la première guerre mondiale, tout concourt à créer une œuvre à la haute qualité artistique. Clin d’œil paradoxal pour un scénario dont l’idée directrice ne cesse d’en souligner la vanité.

Virginie Barsagol

Source : http://www.actusf.com/spip/article-5830.html

[Portrait de Daniel Filipacchi] L'inconditionnel surréaliste

PORTRAIT D'UN COLLECTIONNEUR - Daniel Filipacchi est président d'honneur du groupe Hachette Filipacchi. Il vit à New York et à Paris.

(…) Ce grand spécialiste du jazz est aussi l'un des plus importants collectionneurs au monde dans le domaine du surréalisme.

(…)On remarquera aussi que, jusqu'au 27 avril, l'Albertina Museum de Vienne montre un ensemble de collages du grand surréaliste Max Ernst sous le titre : " Max Ernst, une semaine de bonté ". Près de 200 oeuvres qui sont, là encore, sa propriété. Il raconte les avoir achetées en une seule fois à la veuve de l'artiste, Dorothea Tanning (1), au décès de ce dernier, alors qu'elle devait payer les droits de succession. " Je vais souvent voir Dorothea à New York. Nous mangeons ensemble, jouons aux échecs. Elle a quatre-vingt-dix-huit ans, vous vous rendez compte ! " Il porte manifestement une grande affection à la vieille dame, dernier témoin actif du surréalisme. Au rayon " le plus de ", c'est certainement aussi Daniel Filipacchi qui possède la plus grande collection d'oeuvres de Joseph Cornell (1903-1972), héritier direct des surréalistes, mais animé d'une forte identité américaine.

De la poésie " costaud "

En fait, Daniel Filipacchi est tout simplement un monomaniaque qui va très loin dans ses passions. " En art, je suis obsédé par le surréalisme et en musique par le jazz des années 1920. " Mais à côtoyer l'homme de presse, qui refuse d'être classé dans la catégorie " intellectuel ", on se demande ce qui a bien pu l'amener à se passionner pour le mouvement artistique le plus cérébral du XXe siècle. L'inconscient joue une place majeure dans la création des Breton et autres Dali. Serait-il un adepte de la psychanalyse ? Il sourit : " Ma seule expérience dans le domaine a été de connaître la fille de Jacques Lacan. " Le surréalisme est un mouvement de peinture mais aussi de poésie. " Au départ c'est la poésie qui m'a interpellé. Cela n'avait rien à voir avec le classicisme qu'on voulait nous apprendre à l'école. La poésie surréaliste, elle, attaque le bourgeois, le curé, le militaire. C'est de la poésie "costaud". "

Cette passion-là commence alors que Daniel Filipacchi est un petit garçon, juste avant-guerre. Il a onze ans peut-être, vit à Paris et repère dans la vitrine d'un libraire un livre au titre attirant : " Le Revolver à cheveux blancs ". Ce qu'il croit alors, c'est qu'il s'agit d'un roman policier, mais l'ouvrage est signé du chef de file du surréalisme, André Breton. " Sur le moment, évidemment, j'ai été déçu, mais le contenu m'a marqué, son graphisme singulier avec des lettres de toutes les tailles, des mots bizarres alignés. Je l'ai toujours gardé. La poésie surréaliste n'est pas intellectuelle. Elle fait appel à la sensibilité. " En 2001, au moment de la vente Breton à Drouot, Daniel Filipacchi fait l'acquisition de " La Femme visible ", un livre de Dali que le peintre catalan adressait à Breton accompagné des mots suivants : " Avec la plus paranoïaque inconditionnalité surréaliste. " L'édition sur un précieux papier japon nacré, un petit dessin et l'inscription à l'encre orange donnaient tout son prix à l'ouvrage : 103.000 euros.

L'homme de presse pourrait presque reprendre à son compte l'envoi de Dali. Son " inconditionnalité surréaliste " s'est exprimée en matière de peinture sans discontinuer depuis les années 1960. " Je commençais à gagner de l'argent. A l'époque les artistes ne vendaient rien. Seuls Dali et Miró avaient un certain succès commercial. Mais ça n'était pas le cas de Magritte, de Tanguy, de Max Ernst. Bien sûr on voyait leurs tableaux sur Madison Avenue. Ils se négociaient pour des petits prix. Il y avait quelques amateurs évidemment comme Peggy Guggenheim. " Petite digression par goût de l'anecdote : " Oui, j'ai connu Peggy Guggenheim. Je l'ai rencontrée parce qu'elle vendait les billets à l'entrée de sa fondation à Venise. " Il poursuit : " J'ai suivi mon "petit" goût. J'ai toujours pensé que le mouvement serait reconnu un jour. J'ai vendu beaucoup de choses pour en acheter d'autres, mais j'ai beaucoup accumulé. "

Il évoque le peintre Yves Tanguy, un Français naturalisé américain mort à cinquante-cinq ans : " Il est resté dans la bonne direction jusqu'à la fin. " Hans Bellmer avec ses représentations de corps de femme ligotés fait partie de ses artistes de prédilection et il possède, entre autres, une rare toile au titre aussi étrange que la composition datée de 1942 " Tour menthe poivrée à la louange des petites filles goulues ". " C'était un grand dessinateur. Il a fait seulement une dizaine de tableaux. J'aime le climat qui en émane. " Puis il aborde le sujet Victor Brauner. " Il est encore sous-estimé, mais il faut dire qu'il y a des ratés dans son oeuvre. Elles sont ponctuelles, ne dépendent pas d'une période ou d'une autre. " Au Guggenheim, il exposait d'ailleurs " Naissance de la matière " de Brauner, une toile à l'apparence fantastique, l'un des plus grands formats peints par l'artiste. Le collectionneur est sélectif : " Pour Dali, je m'arrête aux années 1930. " Ce qui ne l'empêche pas d'en avoir un certain nombre. Idem pour l'Italien Giorgio de Chirico pour lequel il se concentre sur la période métaphysique (1909-1917) : " J'en possède deux ou trois. " En passant, il évoque aussi, sur le même ton, une peinture exceptionnelle de la Mexicaine Frida Kahlo, peinte en 1938, " Ce que l'eau m'a donné ". " Je l'avais remarquée dans le livre de Breton "Le Surréalisme et la Peinture". Puis j'ai eu l'occasion de l'acheter... Par la suite, je suis allé au Mexique pour voir tout ça de plus près. " " Tout ça ", c'est le berceau créatif de la femme adepte des autoportraits.

Soudain animé d'un sentiment paternel, il déclare en souriant : " Je regarde mes tableaux avec beaucoup d'affection et j'ai l'impression qu'ils sont très bons et même meilleurs que les autres. C'est un peu comme des enfants. " L'univers surréaliste de Daniel Filipacchi, c'est un monde peuplé d'images sensibles, puissantes et complexes. Elles semblent exercer une attirance magnétique sur celui qui tait ses sentiments personnels.
Quel avenir réserve-t-il à cette immense sélection intime ? La réponse, comme on pouvait s'y attendre, est laconique : " Je ne crois pas à la postérité. "

J. B.-H.

(1) Dorothea Tanning est elle-même une artiste surréaliste.

Source : http://www.lesechos.fr/patrimoine/art-collection/300260581.htm

De Stijl

Le large article d'Yve-Alain BOIS consacré à De Stijl (et publié dans l'Encyclopédie Universalis en 2000) est (depuis quelques jours) disponible à l'adresse indiqué plus bas. Le problème de la législation de la diffusion de certains textes est complexe et mériterait sans doute que les abonnés qui ont un avis sur le sujet nous en fassent part (qui, comme on le sait ne touche pas seulement à internet…). Il est très souvent problématique de décider ou non de relayer tel ou tel document.

Source : http://journal3.net/spip.php?article222
Eddie Breuil

lundi 28 avril 2008 12:26

TV - France 2
Spéciale 200e de “D’art d’art” : Lutteurs à terre de René Iché, collection du Musée Fabre.
Programmée pour la première fois en septembre 2002, et présenté par Frédéric Taddéi, le programme fêtera sa 200ème en juin 2008 avec René Iché.
Trois oeuvres de l’artiste ont été filmé à cette occasion : Lutteurs à terre exposée au musée Fabre à Montpellier,  sujet principal, La Déchirée exposée au Musée de La Boisserie et Guernica toujours propriété de la famille qui illustrent l’engagement radical d’Iché.
Le très beau texte du sujet est de Marie et Frédéric Taddéi.
D’après la dépêche de l’afp (reprise par le site du journal Le Monde), ce programme court serait vu par près de 8 millions de téléspectateurs chaque semaine.
http://www.rene-iche.com

 

[Haut de page]

 

 

 

Téléchargez les messages de ce mois:

SUITE

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

©2007 Mélusine Accueil Consectetur
Cahiers MélusineBibliothèque Numérique SurréalisteLes CollaborateursL'Association