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La compilation des messages de sept années, expédiés par différentes machines sous différents systèmes, a produit des fichiers fort encombrants. Il n’était pas possible de garder la forme initiale des messages. Nous avons donc privilégié l’accessibilité en réduisant au maximum leur poids, en évitant les redondances, sans toucher au contenu, qui reste l’objet du présent document. Les coordonnées personnelles des abonnés ont volontairement été enlevées.

Signalons que les abonnés à la liste Mélusine peuvent retrouver les messages conservés depuis février 2006 sur le serveur Sympa dont ils ont les coordonnées. Il leur suffit d’insérer le mot de passe qui leur a été communiqué par la machine lors de leur inscription, et de consulter les Archives dans l’ordre chronologique, ou encore grâce au moteur de recherche du logiciel.


LISTE MELUSINE NOVEMBRE 2007

 

lundi 5 novembre 2007 12:40

Chers Mélusins et Mélusines,
à partir de cette semaine, compte tenu des problèmes d'affichage qui peuvent se produire sur certains ordinateurs, le message hebdomadaire devrait être envoyé également en pièce jointe, au format .pdf.

Actualité Giacometti

Giacometti ou l'art de l'épure

Par Morgane Cléon

Cet automne est définitivement placé sous le signe de Giacometti. Une grande expo lui est consacrée à Beaubourg et la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence réouvre sa salle Giacometti, "1964". Aix n'est pas en reste : jusqu'au 30 décembre, Giacometti vu par Dupin s'expose au Conseil Général.

Avec cette exposition consacrée au grand artiste, la galerie du Conseil Général clôt ainsi son cycle "Travail et Création". Au-delà des œuvres, peintures et dessins de Giacometti lui-même, l'exposition propose un véritable portrait de l'artiste, vu par son ami poète Jacques Dupin et le photographe Ernst Scheidegger.

Basé sur le livre "Eclats d'un Portrait" de Giacometti, l'exposition offre aux regards des œuvres inédites prêtées par la famille de l'artiste. Ses sculptures étirées et amincies si reconnaissables côtoient ainsi des photographies couleur d'Ernst Scheidegger le représentant en pleine création de ces œuvres. Les textes du poète Dupin complètent le tableau.

Ce parallélisme scénographique met en avant le lien entre le créateur et ses modèles, l'art et le travail. Tour à tour cubiste et surréaliste, inspiré de l'art africain, mais définitivement inclassable, Giacometti s'est démarqué des artistes contemporains en donnant à ses sculptures cette apparence si fine, symbole de la fragilité de l'artiste.

Lorsqu'il quitte Paris après la guerre, Giacometti emmène avec lui une collection de sculptures miniatures tenant dans une boîte d'allumettes. Arrivé à Genève il a alors l'idée de les agrandir en les étirant au maximum, pour ne garder que l'essentiel de la silhouette et de l'âme du personnage. Un style est né.

Pour admirer les œuvres de Giacometti, rendez-vous au Conseil Général jusqu'au 30 décembre. Et pour en savoir plus, la Fondation Maeght expose la "Salle Giacometti, 1964" à Saint-Paul-de-Vence du 24 novembre au 6 juin 2008. "L'Atelier d'Alberto Giacometti" au Centre Pompidou à Paris s'expose quant à elle jusqu'au 11 février 2008.

Source : http://www.fra.webcity.fr/agenda_aix-en-provence/giacometti-ou-l-art-de-l-epure_3503756/PageNews

Giacometti pris entre deux fonds 

Justice. Polémique entre l’association et la Fondation du sculpteur autour d’un livre.
Vincent Noce

Bien malgré lui, Alberto Giacometti est convoqué aujourd’hui au Palais de Justice : le poète Jacques Dupin demande en urgence au tribunal de Paris l’interdiction pour contrefaçon des Ecrits du sculpteur, publiés par Hermann avec la Fondation Giacometti, qu’il accuse d’avoir repris une « édition originale » dont il était coauteur.

Giacometti, disparu en 1966, dont Beaubourg présente en ce moment l’œuvre d’atelier, était aussi un poète des arts, mais cette question importe peu ici. Il s’agit d’une nouvelle escarmouche dans la guerre de tranchées que se livrent en arrière-fond l’association Giacometti et la Fondation.

Archives.

La première existe depuis 1989, quand elle s’est formée autour de la veuve de l’artiste, Annette, avec des amis dont Jacques Dupin et l’écrivain Michel Leiris. Née en 2003, la Fondation a hérité d’Annette la collection, les archives et le droit moral. L’édition qu’évoque Jacques Dupin est parue en 1990 : quelques années avant sa mort, Annette avait fait appel à lui et à Leiris pour reprendre une anthologie de textes de 1958, jamais publiée. Assistante d’Annette et animatrice de l’association, Mary-Lisa Palmer, avec François Chaussende, a rassemblé et retranscrit les textes édités par Hermann. Le même publie aujourd’hui une édition « augmentée, revue et corrigée » qui compte 547 pages, 200 de plus qu’en 1990.

L’accusant d’avoir pillé le premier ouvrage en « l’amputant » de son texte et de celui de feu Michel Leiris, Jacques Dupin réclame la saisie et la destruction de tous les exemplaires. « Personne ne peut ainsi s’approprier les écrits d’un artiste et bloquer la recherche », s’insurge la Fondation, qui fait remarquer qu’elle a « entièrement repris tous les originaux et refait les transcriptions et traductions [de l’italien, ndlr] depuis le début », changeant des dates ou corrigeant des erreurs au besoin. La Fondation se défend de « juger le travail accompli, qui avait beaucoup de qualités mais correspondait à une autre époque ». La « philosophie » se veut différente : « Plus de rigueur scientifique et moins d’exégèse littéraire – d’où le retrait des textes littéraires, même s’ils sont très beaux ; et un retour aux sources, en les citant pour que le lecteur puisse s’y référer, et que Giacometti soit ouvert à tous. »

Mobiles.

Des feuillets manquants ont été retrouvés, de nouveaux textes publiés. En revanche, les originaux de deux textes de 1990 n’ayant pas été retrouvés, ils ont disparu de cette version. En filigrane se dessinent les mobiles profonds du conflit : la Fondation conteste l’expertise scientifique d’une amicale à laquelle elle reproche de parasiter l’héritage. L’association, elle, en veut à la Fondation de l’avoir mise de côté. Multipliant les procédures, les deux parties se livrent à une guerre devant les tribunaux dans laquelle aucun compromis ne semble envisageable.

Source : http://www.liberation.fr/culture/288161.FR.php

L'Atelier de Giacometti

Annick Colonna-Césari

A l'occasion de l'exposition au Centre Pompidou, consacrée à l'atelier du sculpteur, l'historien d'art Pierre Schneider évoque pour L'Express ses souvenirs de ce lieu mythique.

Alberto Giacometti emménage, à la fin de 1926, au 46 de la rue Hippolyte-Maindron, en plein cœur de Montparnasse. Un espace exigu donnant sur une cour étroite, qu'il pense quitter aux jours meilleurs. Il y restera pratiquement jusqu'à sa mort, en 1966. Le Centre Pompidou fait revivre ce lieu de création, en réunissant 200 sculptures et plâtres, 170 dessins, 60 peintures et 190 photographies. Des œuvres pour la plupart inédites, provenant de la Fondation Alberto et Annette Giacometti, constituée en 2003. (…)

Ses sculptures d'hommes ou de femmes en marche, frêles silhouettes cabossées, restent ancrées dans la mémoire, tout comme ses dessins et ses peintures, montrant des visages gris, aux traits fantomatiques, qui semblent émerger du néant. Le Suisse Alberto Giacometti, né en 1901, interdisait à ses modèles de bouger, recherchant fiévreusement une ressemblance qui sans cesse, disait-il, lui échappait. Touchés par la complexité de son art, qui oscillait entre surréalisme et existentialisme, Sartre et Beauvoir, Genet et Beckett furent parmi ses fervents admirateurs. Incontournable figure de Montparnasse, Giacometti atteint, dans les années 1950, la consécration internationale.

(…)

L'Atelier de Giacometti. Centre Pompidou, Paris (IVe). Jusqu'au 11 février 2008.
A lire: Giacometti, par Pierre Schneider (Hazan); Ecrits, par Alberto Giacometti (Hermann).
A voir: Giacometti, l'œuvre gravé. Bibliothèque nationale de France, Paris (IIe). Du 19 octobre au 13 janvier 2008.
Article à lire en intégralité sur :
http://www.lexpress.fr/mag/arts/dossier/expos/dossier.asp?ida=460861

Expositions, musées

MAC de São Paulo

Le Musée d’Art Contemporain de l’Université de São Paulo présente une exposition au sein de son beau bâtiment d’architecture contemporaine au milieu du campus universitaire. Trois thématiques présentent quelques uns des trésors de son extraordinaire collection

Avec une collection de plus de 13.000 œuvres, le MAC ne dispose pas de l’espace nécessaire pour exposer toute sa collection ! Ainsi, c’est au cours d’expositions thématiques que l’on peut découvrir les œuvres.

En ce moment on peut voir trois expositions sur le site du campus, sans parler de celles qui ont lieu régulièrement sur le site du Parc Ibirapuera.  Elles s’intitulent Espagnoles, Abstractionnisme, Art Moderne : Brésil.

Ces thèmes bien différents permettent de découvrir de très belles œuvres de la collection du Mac. Dans la première salle ont été réunies 16 œuvres d’artistes espagnols du XXème siècle. Un mur est consacré au surréalisme avec des artistes comme Joan Ponç (1927-1984) et un magnifique Joan Miró (1893-1983) intitulé personnage tirant une pierre sur un oiseau datant de 1926.

Ce mouvement issu du Dadaïsme s’était tout d’abord développé dans la littérature avec pour chefs de file des personnages tels qu’André Breton ou Louis Aragon. L'exploration du domaine du rêve et de l’inconscient s'est rapidement tourné vers la peinture. On retrouve bien dans cette huile sur toile de Miró sa volonté de métamorphoser le réel en créant des personnages hybrides.

On se perd dans l’inconscient de l’artiste en se demandant lequel est l’homme, lequel est l’animal. On peut rester des heures devant une telle œuvre pour essayer de recréer l’histoire. Le peintre nous absorbe tout entier dans son imaginaire. Un peu plus loin sont exposées 4 œuvres d’un autre Espagnol non moins connu : Pablo Picasso.

Et encore d’autres thèmes

Abstractionnisme rassemble quelques œuvres abstraites intéressantes avec des artistes connus comme Serge Poliakoff (1900-1969) ou encore un très beau Pierre Soulages (né en 1919) qui soulève un certain cocorico !

Enfin, Art Moderne : Brésil montre des œuvres  d’artistes brésiliens ayant contribué à amener l’Art moderne dans leur pays. Parmi eux, une huile sur toile de Emiliano di Cavalcanti (1897-1976) intitulée Baisers. Cette oeuvre datant de 1923 a été créée juste après la fameuse exposition "Semaine de l’Art Moderne" qui a eu un impact très important sur l’art et les artistes brésiliens du XXème siècle.

Di Cavalcanti fut l’un des organisateurs de cette exposition avec son groupe d’amis, artistes et d’écrivains, tels que Oswald et Mario de Andrade ou encore Guilherme de Almeida. Il résida à Paris de 1923 à 1925 où il rencontra Picasso, Cocteau, Léger, Braque et bien d’autres qui ont eu une grande influence dans son œuvre. Le MAC est une institution pauliste qu’il serait dommage de laisser de côté, car en plus d’avoir une belle collection d’art contemporain, elle a le grand avantage d’être gratuite !

Pauline Mongon (www.lepetitjournal.com – São Paulo) mercredi 31 octobre 2007

www.mac.usp.br

(Catalogue de la collection du Mac en ligne)

Ouvert du Mardi au Vendredi de 10h à 18h
Samedi, Dimanche et jours fériés de 10h à 16h
Entrée gratuite
Rua da Reitoria, 160
Cidade Universitária - Zona Oeste
Tél : (11) 3091-3039

Source : http://www.lepetitjournal.com/content/view/20533/1189/

Le musée Berardo à Lisbonne

Le musée Berardo vient d’ouvrir ses portes à Lisbonne au Portugal. Il rassemble la collection de José Berardo, un homme d’affaire portugais de 62 ans qui achète des œuvres d’art depuis 1993.

Andy Warhol, Francis Bacon, Salvador Dali et des dizaines d’autres artistes seront désormais exposés en permanence dans la capitale portugaise. Reportage sur place de Loïc Bussières.

Source : http://www.rfi.fr/radiofr/editions/072/edition_16_20071026.asp

Chroniques, divers

Humphrey Jennings, entre poésie et propagande

Elena von Kassel Siambani

Durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'on demandait à Humphrey Jennings s'il faisait de la propagande, il répondit : "Oui, de la propagande pour la race humaine".

Comment Jennings, qui n'avait pas envisagé de devenir cinéaste, a fini par être "le seul poète du cinéma britannique", selon Lindsay Anderson ? Il était foncièrement anglais, mais entretint des liens très forts avec la France – à travers des amitiés comme celles de Paul Eluard, Jacques B. Brunius et Henri Langlois. Dès 1929, il s'intéresse au surréalisme et co-organise en 1936 l'Exposition Internationale surréaliste de Londres. Il débute sa carrière artistique comme dessinateur de décors de théâtre, tout en faisant de brillantes études de littérature anglaise à Cambridge. La peinture est déjà une passion qu'il cultivera toute sa vie ; il inventera un "cubisme fluide", qu'il transposera dans ses films.

Après un premier essai filmique, une publicité pour une compagnie pétrolière, Jennings rejoint le General Post Office Film Unit. Cette unité cinématographique créée par John Grierson en 1933, a des intentions pédagogiques marquées qui, tout en œuvrant pour la publicité des services postaux, montre les rouages de la société. Grierson, malgré des convictions socialistes, ne s'entoure pas seulement de toute une partie de l'élite de Cambridge et d'Oxford – Basil Wright, Stuart Legg, Benjamin Britten et W.H. Auden –, il fait aussi venir Alberto Cavalcanti, cinéaste brésilien qui réalise des films d'avant-garde en France. Sous sa direction artistique furent réalisés Night Mail et Coal Face, qui présentent le monde du travail manuel dans une lumière nouvelle. Ces deux petits films, avec la musique de Benjamin Britten et la poésie de W.H. Auden, ne sont pas très loin de l'esprit des films que réalisera Jennings durant la guerre.

A cette époque, 1936, Jennings faisait des expériences sur la couleur en Dufay et Gaspacolor. Il peint, photographie des objets insolites avec un Leica, et fonde avec un journaliste, Charles Madge, et un ethnologue, Tom Harrison, le mouvement Mass Observation, dont l'objectif est l'étude directe de la société britannique contemporaine, et qu'il conçoit comme une sorte de documentaire non cinématographique basé sur des enquêtes auxquelles tout le monde peut participer. Dans les années trente, grâce au GPO, le cinéma documentaire influence la littérature (citons Le Quai de Wigan de George Orwell) et la presse. Toujours occupé par plusieurs choses à la fois, Jennings prépare aussi Pandaemonium, une anthologie sur la révolution industrielle qu'il voit, là aussi, comme un documentaire écrit. On y retrouve son intérêt pour toutes les machines, qui se manifeste dès ses premiers films comme The Story of the Wheel avec ses images récurrentes des locomotives ; il réalise avec le peintre Len Lye The Birth of the Robot, inspiré par le surréalisme.

Toutes ces réflexions et activités aboutissent à son premier film ambitieux, Spare Time, sur les loisirs des ouvriers des grandes industries. Son regard sur eux est-il nécessairement ironique et paternaliste ou tout simplement humaniste ? Le film fut critiqué à l'époque par Grierson, Basil Wright et Edgar Anstey, mais sa beauté insolite reste indéniable et aura une grande influence sur les réalisateurs du Free Cinema de la fin des années 50. Leurs films, We Are the Lambeth Boys, Every Day Except Christmas, cherchent la beauté et le plaisir du quotidien, cependant on peut voir O Dreamland de Lindsay Anderson comme l'antithèse de Spare Time en ce qu'il s'interroge sur le devenir de la beauté et de la dignité du peuple après la guerre.

Lorsque l'Angleterre entre en guerre le 3 septembre 1939, Cavalcanti, qui se trouve à la tête du GPO (Grierson étant parti pour le Canada), envoie trois réalisateurs, Humphrey Jennings, Harry Watt et Pat Jackson, munis de caméras dans les rues de Londres. Il en résulta un des premiers films de propagande, The First Days, en tous points exemplaire. Il s'agissait de montrer la vérité, et non de faire une construction plastique, à l'image du film nazi Le Triomphe de la volonté de Leni Riefenstahl ; cette comparaison est très bien abordée dans le film de Robert Vas, un autre réalisateur du Free Cinema inspiré par Jennings. Une fois Cavalcanti parti pour les studios d'Ealing et remplacé par Ian Dalrymple en 1940, et le GPO Film Unit renommé Crown Film Unit, Jennings et Harry Watt tournent London Can Take It, selon le même principe que The First Days, mais sous les bombardements. Le réalisme impressionnant qui s'en dégage fait d'autant plus ressortir les images étranges empruntées du surréalisme.

Jennings commence à travailler seul en réalisant The Heart of Britain / This is England / Undaunted, qui raconte comment l'Angleterre fait face aux bombardements. Puis le réalisateur aborde véritablement la propagande avec Words for Battle, un collage de citations et d'images. Les citations sont de Browning et de Blake, mais aussi d'Abraham Lincoln et de Winston Churchill, elles sont lues par Laurence Olivier. Les images sont des paysages d'Angleterre, mais proviennent aussi d'autres films, réalisés par lui-même ou par ses collègues – une de ses méthodes favorites – établissant ainsi un dictionnaire iconographique. Dans la dernière séquence de Words for Battle, les paroles s'arrêtent, la musique de Haendel enfle, une femme et deux hommes en uniforme traversent la rue : le quotidien bascule dans l'universel, sons et images se mêlent dans un crescendo : Jennings a tout simplement trouvé sa liberté de poète.

Cette liberté s'exprime pleinement avec Listen to Britain / Ecoutez l'Angleterre, conçu avec son monteur de génie Stewart McAllister. Ce film reste le témoin archétypique d'un pays en guerre. En 18 minutes, une synthèse essentiellement poétique, idéaliste même, de l'ambiance d'une époque, racontant à travers des images et des sons (musiques, son naturel, bruits industriels) toutes les émotions qui peuvent surgir au moment où la plus grande menace – la peur de mourir – pourrait faire se rassembler tout un peuple.

"La vérité est beauté, la beauté est vérité, c'est tout ce que nous savons sur cette terre et tout ce que nous avons besoin de savoir", écrivait Keats. Jennings disait souvent que, inconsciemment, les poètes n'hésitaient pas à recourir au plagiat. C'est cette phrase de Keats que lui-même plagiait, en en transposant l'idée sur l'écran dans Listen to Britain / Ecoutez l'Angleterre. Si la vérité et la beauté sont tout ce qu'on a besoin de savoir, la propagande ne pourrait être que positive.

Ce mélange unique de poésie et de propagande fait le style du cinéma de Jennings. Toujours dans la pulsion du moment, il tourne The Silent Village (mais aussi Lili Marlene, qui montre sa modernité – sur un thème repris plus tard par Crabtree et Fassbinder). Le même sujet de la ville martyre de Lidice inspirera Douglas Sirk, Bertolt Brecht et Fritz Lang. Les films de Jennings questionnent et font preuve d'une réflexion profonde sur le bien et le mal, comme Went the Day Well? de Cavalcanti. De même, En Angleterre occupée de Kevin Brownlow, esthétiquement inspiré par Jennings, s'inscrit dans la même tradition.

Où se trouve la ligne de partage entre documentaire et fiction ? Fires Were Started de Jennings raconte une situation réelle tout en reconstitution. C'était une commande de ministère d'Information, tournée début 1942, mais qui se situe en 1940-41 pendant la période la plus intense du blitz (celle des bombardements intensifs sur Londres). Avec son action et son suspens, il s'agit d'un des longs métrages de Crown Film Unit les plus prisés, avec Mission secrète de Pat Jackson. Ce dernier utilisa de vrais marins comme comédiens, de la même manière que Jennings avait utilisé des vrais pompiers auxiliaires. Lorsqu'au début des années 50 le directeur du BFI, Sir Denis Forman, fît connaître les films des Jennings aux réalisateurs italiens, ces derniers s'exclamèrent avec admiration : "Jennings a découvert le verismo dix ans avant nous !".

En dépassant la réalité et la fiction, A Diary for Timothy relate les six derniers mois de la Seconde Guerre mondiale sous la forme d'un journal adressé en commentaire off à un enfant né en septembre 1944. Le fait que l'on ne sache pas qui est représenté par la voix de Michael Redgrave, le narrateur, accentue la dimension spirituelle du film. Dans une scène, un garçon jette une pierre à la terre, geste repris par le personnage d'Albert Finney dans Samedi soir, dimanche matin.

C'est ce film que l'on retient pour évoquer Jennings, le "poète du public", comme l'appelait son amie la poétesse Kathleen Raine, plutôt que Family Portrait, auquel collabora Grierson. Même s'il donnait une image brillante de l'Angleterre après la guerre, Jennings lui-même était déçu. Son projet suivant est un film pour le plan Marshall. Jennings part pour la Grèce filmer The Good Life. Son ami Jacques Brunius tourne Somewhere to Live pour la même série. En repérage sur une île grecque, il tombe d'une falaise et meurt en 1951 à l'âge de 43 ans.

Source :
http://www.seances.org/html/cycle.asp?id=442&mode=4

Bien cordialement,
Eddie Breuil

mardi 6 novembre 2007 17:58

Chères Mélusines, Chers Mélusins, je voudrais savoir comment je peux faire pour consulter les archives de César Moro et de Jules Supervielle. Je suis intéressé au lettres que Dalí leur a envoyé au début des années trente. Je sais que André Coyné était l'heritier des papiers de Moro, savez-vous où sont maintenant ces papiers? J'en sais rien à propos de Supervielle.  Merci beaucoup de votre collaboration. Vicent

jeudi 8 novembre 2007 19:42

La nouvelle du décés de Ruth Henry est parue dans le Monde il a 1 s ou
15 j. Je ne crois pas qu'elle ait été signalée sur cette liste.
D'origine allemande, épouse de Maurice Henry, elle fut l'amie d'Unica
Zürn et de Hans Bellmer. Elle traduisit les oeuvres d'UZ en français,
et les manifestes de Breton en allemand. Sa personnalité chaleureuse et
dynamique a frappé tous ceux qui l'ont rencontré et qu'elle a aidés.
La nouvelle d'un autre proche de Hans Bellmer (dans le Midi, à la fin
des années 40) est parue dans le Monde de ce vendredi 9 novembre 2007 :
Jean Suquet, photographe, militant politique pendant la guerre
d'Algérie  (le mouvement du 14 juillet), devenu un des grands
spécialistes de Marcel Duchamp, sur l'oeuvre plastique et littéraire
duquel il a publié des gloses en forme de méditations poétiques. Lui
aussi était une personnalité généreuse.
Tous deux donnaient l'impression que l'on éprouve devant certains
surréalistes âgés : la révolte conserve. Et l'amour, et  la poésie.

Pour info.
Alain Chevrier

 

vendredi 9 novembre 2007 00:05

Je voudrais juste signaler que de nombreuses archives relatives au surréalisme seront dispersées dans la prochaine ventre à SOTHEBY'S PARIS. Pour nous c'est un moyen d'aller les voir pendant la semaine d'exposition des objets (avec éventuellement un appareil photo numérique pour prendre des images de lettres et lots qui vont retourner pendant longtemps dans des archives particulières ou à l'étranger). voici une liste non exhaustive des lots mis en vente.
ENCHÈRES SOTHEBY'S PARIS LE  Session 1 | 29 Nov 07, 11:00 AM et Session 2 | 29 Nov 07, 2:30 PM
EXPOSITION DES LOTS LE:  du 23 au 28  Nov 07, 10:00 AM - 6:00 PM
ADRESSE: Galerie Charpentier  76 rue du Faubourg Saint Honoré Paris 75008

n ° Lots: 94:Manuscrit du poème "Adieux".[Vers 1900]., Apollinaire, Guillaume
95      Portrait d'Apollinaire d'après Chirico gravé sur bois par Pierre Roy. 14 épreuves gravées. [Entre 1914 et 1943].
96 Ensemble de manuscrits autographes. [Le Déjeuner Guillaume Apollinaire]. 31 décembre 1916., Apollinaire, Guillaume
97     Lettre autographe signée à Louis Emié. Nice, le vendredi saint [avril 1942]Aragon
98 Le Moine d'après M.G. Lewis.Paris, Denoël & Steele, 1931., Artaud, Antonin
100 Lettre autographe signée à André Rolland de Réneville. Paris, 10 septembre 1932. Artaud, Antonin
101      Lettre autographe signée à Marcel Dalio. Paris, 27 juin 1932., Artaud, Antonin
102      Les Cenci. Epreuves corrigées. [S.l., février 1935]., Artaud, Antonin
103      Horoscope autographe d'Artaud par lui-même. Paris, 10 décembre 1935.,Artaud,
104      Lettre autographe signée au docteur La Trémolière. Rodez, 29 avril 1943., Artaud,
105      Lettre autographe signée à Raymond Queneau. Rodez, 20 décembre 1943., Artaud,
106      Xylophonie contre la grande presse et son petit public. [Paris, Imprimerie Davy], 1946, Artaud, Antonin
107     Portrait photographique d'Antonin Artaud. Photographie originale signée. 1947., [Artaud, Antonin] -- Colomb, Denise -- Balthus
108      Van Gogh, le suicidé de la société. [1947]., Artaud, Antonin
109     [Oeuvres diverses]. Ensemble de 2 ouvrages en 2 volumes. , Artaud, Antonin
110     Tutuguri. Manuscrit autographe signé précédé d'une lettre autographe à Marc Barbezat. Ivry-sur-Seine, 16 février 1948. , Artaud, Antonin
148       Nadja. Paris, Gallimard, N.R.F., 1928., Breton, André
149     Nadja. Paris, Gallimard, N.R.F., 1928., Breton, André
150      [La Barque de l'amour s'est brisée contre la vie courante]. Épreuves corrigées
numéro 1 du Surréalisme au service de la Révolution [juin 1930]., Breton, André
151     Lettre autographe signée à Hans Bellmer. [Paris], 8 janvier 1937., [Breton, André] -- Breton Jacqueline
181      Décalcomanie originale pour la couverture de l'Anthologie de l'humour noir d'André Breton. [circa 1940]., Dominguez, Oscar
LOT 186 3 LETTRES AUTOGRAPHES ET UNE LETTRE DACTYLOGRAPHIÉE, À HANS BELLMER. 5 JANVIER 1936, 8 JANVIER [1937], 8 AVRIL 1940 ET 7 AVRIL 1948.
ELUARD, PAUL Le Temps déborde. Paris, Editions Cahiers d'Art, 1947., Eluard, Paul (sous le pseudonyme de Didier Desroches)
188      La Brebis galante. [Paris, Editions, Premières, 1949]., Ernst, Max -- Péret, Benjamin
189     f - , Ernst Max -- Tempel, Guillaume
190     L'Oiseau caramel. Paris, Le Soleil Noir, 1969., Ernst, Max--Lebel, Robert
191      Max Ernst, dessins frottages estampes originales. Genève, Galerie Engelberts, 1971.,
192      Fautrier l'enragé. Paris, Librairie Auguste Blaizot, 1949., Fautrier, Jean--Paulhan,
193      Signature autographe sur album amicorum. Buenos Aires, entre le 13 octobre 1933 et le 27 mars 1934., [Garcia Lorca, Federico]
194 Lettre autographe signée en russe. Gunterstal (Allemagne), 5 octobre 1925., Max. Gorki,
199     f - Au soleil du plafond. Paris, Tériade, 1955., Gris, Juan -- Reverdy, Paul
200     Le Soleil placé en abîme.Paris , Col. Drosera, III,1954, Hérold, Jacques, Ponge, Francis
201      Dessin original et lettre autographe signée à Raymond Queneau. New York, 1937., Hélion, Jean
202Tableau de la Bourgeoisie. manuscrit autographe signé, fragments. [Paris, Gallimard, Nouvelle Revue Française, 1929]., Jacob, Max
LOT 211 MA CIVILISATION (1838-1939). [PARIS, 1942]. LÉLY, GILBERT  (édition originale "privée", tirée à 12 exemplaires dactylographiés. Petit in-4 (225 x 175 mm). En feuilles, couverture de papier vélin blanc avec la reproduction du tableau de Max Ernst "Portrait érotique-voilé, 1933", collé.)
Lot 212    1929. [Bruxelles, Editions de la Variétés, 1929]., man ray -- Peret -- Aragon,
215     [Oeuvres diverses]. Ensemble de 4 ouvrages en 5 volumes., Masson, André
216     f - le poème pulvérisé. Paris, Fontaine, 1947., Matisse, Henri -- Char, René
217 FMR. Oèmes. [Paris], Editions Georges Visat, [1971]., Matta, Sebastian
223     f - [Oeuvres diverses].Ensemble de 10 ouvrages en 10 volumes., Michaux, Henri
224     f - [Oeuvres diverses]. Ensemble de 6 ouvrages en 6 volumes., Michaux, Henri
225     f - De moment en moment. [Alès, P.A.B.], mars 1957., miro, joan -- char, rené
226      f - Noël au chemin de fer. [Alès, P.A.B.], printemps 1959., Miro Joan,Frénaud, André
227     Le Miroir de l'homme par les bêtes.Paris, Maeght, 1972., Miro, Joan ,Frénaud, André
231       A même la terre. Paris, Editions Surréalistes, 1936., Paalen, Alice
232     Le Pan-pan au cul du nu nègre. Bruxelles, Editions Alde, Collection AIO, 1920., Pansaers, Clément
251       46 lettres autographes signées illustrées de dessins originaux, à Jeanne Derrien. [juillet 1916 - janvier 1918]. , Vaché, Jacques (Lettres publiées, à l'exception de 3 restées inédites , dans Jacques Vaché, Quarante trois lettres de guerre à Jeanne Derrien, réunies et présentées par Georges Sebbag, Paris, 1991.)
256 f - 16 lettres autographes signées à la Julien Levy Gallery. [1941]., Atherton, John
LOT 257 f - LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À JULIEN LEVY.27 MARS 1940. BELLMER, HANS
257f - 3 lettres autographes signées à Julien Levy 5 mars 1940 - 8 mars 1940 - 20 octobre 1961., Bellmer, Hans
259     c - Lettres autographes à Julien Levy.Los Angeles, Rome ; 1945-1958., Berman, Eugène et Léonid
260     f - Lettre autographe signée à Julien Levy. Paris, 8 avril 1936. , Breton, André
261     f - 2 lettres autographes signées à Julien Levy.1944 et 1951., Calder, Alexandre
262     f - 21 lettres à Julien et Joella Levy.1931-1961., Campigli, Massimo
263f - 7 lettres à Julien Levy dont une avec collage original 16 juillet 1939 - 21 août 1959, Cornell, Joseph
266     f - 5 lettres autographes signées à Julien Levy.1932-1942., Dali, Salvador
267     f - Notes autographes pour une conférence.S.l.n.d., Dali, Salvador
268     f - 6 lettres autographes signées à Julien Levy.Paris, 18 décembre 1934 - 28 décembre 1938., Duchamp, Marcel
LOT 274f -LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À JULIEN LEVY.PARIS, 27 JANVIER 1937.Très importante lettre par laquelle Hugnet annonce le projet des cartes postales surréalistes et demande une aide financière à Julien Levy. Il joint à son courrier un billet autographe de Duchamp à ce sujet (Paris, 27 janvier 1937, 3 p. in-4, encre rouge ).
291      f - Lettres à Julien Levy et 3 photographies d'archives.Paris-Hollywood, 1933-1963., Man Ray
292     f - Lettre dactylographiée signée à Julien Levy. [Paris, vers 1931]., Miller, Lee
293     f - 4 lettres autographes signées à Julien Levy.Mexico, 28 septembre 1940 - 20 septembre 1941., Paalen, Wolfgang
294     f - 13 lettres autographes signées à Julien Levy.Woodbury [Connecticut], [1941-1945]., Tanguy, Yves
295     f - 11 lettres autographes signées à Julien Levy.1943-1947., Tanning, Dorothea
296     f - Lettre autographe à Julien Levy.[Sedona, vers 1945]., Tanning, Dorothea--Ernst, Max--Miller, Lee
297     f - Lettres à Julien Levy. , [artistes divers]
298     f - Ensemble de 81 invitations à divers évènements.[1925 - 1945]., [Expositions]

 

samedi 10 novembre 2007 12:25

Retours sur Giacometti
« L’Atelier d’Alberto Giacometti »

Le sacre de la sculpture
JEAN-LOUIS PINTE

« Une statue de Giacometti dans une pièce, et ça devient un temple. » Personne mieux que Jean Genet n’a défini la sculpture de cet artiste, donnant un caractère sacré à cette oeuvre qui renvoie l’homme au coeur de son histoire. Né en 1901 dans un petit village de la Suisse italienne, fils d’un peintre postimpressionniste, Giacometti fait sa première sculpture à 14 ans, il est déjà à contre-courant de ce qui se fait à l’époque. Ses oeuvres sont joyeuses, chargées de couleurs comme en témoignent ses peintures dans un style parfois proche de Cézanne. Lorsqu’il se rend à Paris, c’est pour étudier avec Bourdelle. Ses sculptures sont alors abruptes, tranchées, à angles droits. Il s’oriente vers un certain cubisme. Après avoir été compagnon du surréalisme, il va trouver, au début des années 1950, le style qui le rendit célèbre : personnages comme ébauchés, filiformes et tout en mouvement. Auparavant, il s’est installé dans un atelier qu’il ne quittera plus, au 46 de la rue Hippolyte-Maindron dans le XIVe. Un parcours que l’on suit à travers 650 pièces provenant de la Fondation Alberto et Annette Giacometti.

CRITIQUE. Même si c’est le titre de l’exposition, ce n’est pas l’atelier qui compte dans cette exposition, c’est le cheminement de l’artiste, de ses premiers essais à la maîtrise d’un style qui révolutionne la sculpture. Avec Giacometti, les figures semblent s’échapper de la mort, provoquer le temps. Déjà dans ses premières oeuvres, il joue avec cette intemporalité. Il y met de la couleur, mais c’est toujours avec cette volonté de décharner les corps, d’aller au-delà de la chair. Il sacre la sculpture, fait de chacune de ses réalisations presque une divinité. L’homme est là dans toute sa nudité, débarrassé de tous ses faux-semblants. Quand il dessine à la plume ou au crayon dur, il déchire le papier comme pour mieux pénétrer à l’intérieur du corps. L’oeuvre de Giacometti est tout entière gagnée par une certaine blessure de l’âme. En cela, elle est proche de celle d’un autre génie, Beckett, qui avec des mots a dit la même chose que lui. L’homme face au néant.

Centre Georges-Pompidou, place Georges-Pompidou (IVe) Tél. : 01 44 78 12 33 Horaires : tlj sf mar de 11 heures à 21 heures, noct. jeu jusqu’à 23 heures Jusqu’au : 11 février Lire : Catalogue Éd. Centre Pompidou-Fondation Alberto et Annette Giacometti, 39,90 ?, L’Atelier d’Alberto Giacometti, de Jean Genet, Éd. Marc Barbezat L’Arbalète, 20 ?, Giacometti, la figure au défi, de Véronique Wiesinger, Éd. Gallimard « Découvertes », 14 ?
Source : http://www.figaroscope.fr/arts/2007110600025368.html
Querelle autour de Giacometti
A peine sortie en librairie, le 26 octobre, la nouvelle édition des Ecrits d'Alberto Giacometti (Hermann, 547 p., 35 ?) sème la zizanie. Et soulève une question de droit d'auteur. Le poète Jacques Dupin et l'ethnologue Michel Leiris, proches parmi les proches du sculpteur, sont-ils les coauteurs de la première édition parue en 1990 ? Ou bien seule sa veuve, Annette Giacometti, a-t-elle cette qualité ? L'affaire était examinée devant la troisième chambre du tribunal de grande instance de Paris, mardi 30 octobre.

De son vivant, Giacometti avait commencé à rassembler des entretiens et des notes prises dans ses carnets. Après sa mort, en 1966, ce travail d'anthologie a été poursuivi par M. Leiris et M. Dupin, avec l'aide de Mary-Lisa Palmer, collaboratrice d'"Annette" et de son mari François Chaussende. L'ouvrage est un succès. A l'initiative de la Fondation Annette et Alberto Giacometti, une nouvelle édition revue et augmentée a vu le jour, qui fait disparaître, entre autres, les textes de M. Leiris, décédé en 1990, et de M. Dupin. Leur avocat, Me Gilbert Sauvage, estime que l'ouvrage est une "oeuvre de collaboration" et que, à ce titre, il ne pouvait être modifié sans l'accord des coauteurs. En n'agissant pas de la sorte, la fondation et la maison d'édition se rendent coupables à ses yeux de "contrefaçon". L'avocat de la fondation, Me Serge Ledermann, rappelle que le contrat d'édition a été signé (le 14 mars 1983) par "Annette Giacometti", qui décidait de tout. Et livre cette analyse : M. Leiris et M. Dupin n'étaient que ses "assistants". Jugement le 27 novembre.

Clarisse Fabre
Article paru dans l'édition du Monde du 01.11.07.
Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-973082@51-973166,0.html

Publications
Une brève histoire de l’art contemporain

Camille Saint-Jacques brosse en neuf chapitres une histoire courte de l’art moderne et contemporain, de Picasso à Robert Filliou.

— Titre : Une brève histoire de l’art contemporain
— Auteur : Camille Saint-Jacques
— Editeur : L’?il neuf, Paris
— Collection : Brève histoire
— Année : 2007
— Format : 10,5 x 21 cm
— Pages : 160
— Langue : Français
— ISBN : 2-915543-193
— Prix : 14,90 ? Sommaire

Présentation
Une brève histoire de l’art contemporain
Camille Saint-Jacques
Extrait
«Le XXe siècle est donc celui d’une bifurcation profonde entre le pinceau et le ready made, devant laquelle tous les artistes auront à se déterminer. Une partie du surréalisme, mais surtout l’art conceptuel, le land art, les formes d’expression liées à des événements éphémère qui voient dans les attitudes autant de formes possibles (performances, happenings...), tous ces courants de l’art contemporain trouvent leurs origines dans le geste fondateur de Duchamp. Mais, derrière les choix esthétiques des uns et des autres, on retrouve toujours la question de la confiance ou de la défiance à l’égard d’une techno-science qui domine le siècle. [...]
On pourrait schématiser en distinguant à travers le siècle deux grands types de pratiques. D’une part les artistes qui renoncent au geste de la main et s’en remettent à la puissance des médias pour assurer la postérité de leur ?uvre. [...] D’autre part, ceux qui choisissent de conserver l’outil pour prolonger le cerveau, acceptant bon gré mal gré de faire figure de passéistes.»
L’auteur
Camille Saint-Jacques est peintre et enseignant. Il a notamment écrit Artiste, et après ? (Jacqueline Chambon), et dirigé l’ouvrage 1950-2000, arts contemporains (Autrement).

Sommaire
Une brève histoire de l’art contemporain
Camille Saint-Jacques
I — Les punaises de picasso
Du cerveau à l’outil
L’?uvre et son double photographique
D’un monde à l’autre
Le regard fait création
II — Le brillant et le mat
«Sont-ils sûrs que c’est de l’art?»
L’art ne brille plus
Primitif et moderne
III — L’enfant, le fou, le primitif
Le triomphe des maladroits
La vie est ailleurs
Apprendre et désapprendre
La voie de la folie
IV — Le public, l’expérience et l’innovation
Naissance d’un public
L’expérience en déclin
New York et la «tradition du nouveau»
V — Pop comme populaire
Jeune et cool
«Je suis pour l’art des pompes à essence»
L’amour des choses
De la publicité
Mondial graffiti
VI — Art comme Politique
«L’avant-gardisme»
Après le travail
VII — Une visite au musée... rayon cartes postales
«La petite monnaie»
Dimanche 1er avril 2007
Le musée cannibale
VIII — Bauhaus : et le dessin devint design
Ne rien exclure
L’architecture d’une cuillère à café
La modernité est aussi une fête
L’instinct du matériau
IX — Les ingénieurs du temps perdu
L’art comme expérience
La diversalité
Faire ?uvre aujourd’hui

Source : http://www.paris-art.com/livre-art/livre/4513/camille-saint-jacques-une-breve-histoire-de-l-art-contemporain.html
Le Portrait, Gogol, traduction Elsa Triolet

traduction d’Elsa Triolet, postface de Marie-Thérèse Eychart, Société des amis de Louis Aragon et d’Elsa Triolet. 125 pages, 9,50 euros.

Deviendrait-on peintre de génie en se dévouant à son seul travail si une somme d’argent inattendue venait à vous mettre à l’abri du besoin ? Ou consacrerait-on cette manne providentielle à mener une vie confortable de peintre à la mode, quitte à perdre tout talent et à devenir chantre de l’académisme ? Telle est la question que se pose Gogol dans le Portrait. Ce récit lui permet de mener sous forme de fable allégorique une réflexion sur l’artiste et son travail, ainsi que sur l’art et son rapport au réel, le tout traversé par l’influence maléfique, voire faustienne, d’un mystérieux portrait, qui mêle à la réflexion esthétique et à la discrète satire sociale une dimension fantastique.

La traduction d’Elsa Triolet, précise et sans fioritures, dans le droit fil de son esthétique de romancière, sert fort bien le projet de l’auteur. Le volume est assorti d’une postface très informée qui met en rapport le questionnement artistique de Gogol et le propre parcours d’Elsa Triolet.

Amélie Le Cozannet

Source : http://www.humanite.fr/2007-11-03_Cultures_Biblio

V comme Vian
Auteur : Marc Lapprand
Collection :
256 pages
2007
ISBN : 978-2-7637-8403-8
Prix :$ 25,00

Résumé :
Cher Marc Lapprand, V comme Vian est le superbe travail d’un connaisseur et admirateur de Boris Vian. Ce travail va certainement encourager et aider les nouveaux chercheurs à découvrir les multiples facettes du talent de Bison Ravi.

Je suis, moi-même, ravie que par votre talent, Boris Vian s’implante durablement sur l’Amérique continentale, de l’extrême Nord à l’extrême Sud, depuis la baie d’Hudson jusqu’à la Terre de Feu, en passant par les mers Caraïbes. Boris Vian y sera un excellent ambassadeur de la langue française.

Bien à vous,

Ursula Vian-Kübler

Table des matières :
Introduction
Afnor
Brasier
Colin
Dieu
Ellington
Formaliste
Guerre
Humour
Incipit
Jaune
Khon
Lurettes
Masques
Nénuphar
Onze
Panthéon
Queneau
Ruptures
Surréalisme
Technique
Unheimlich
Ville-d’Avrille
Wolf
Classé X
Yvonne
Zénobie

Source : http://www.pulaval.com/catalogue/comme-vian-8985.html
Divers
Un lycée "historique", selon Aimé Césaire

Aimé Césaire n'était âgé que de 26 ans quand, de retour au pays natal, il a commencé à enseigner au lycée Schoelcher, dont il a été le plus illustre des maîtres. Recevant Le Monde dans son bureau de maire honoraire de Fort-de-France, ville qu'il a dirigée pendant plus d'un demi-siècle, le poète, aujourd'hui âgé de 94 ans, convient que ses cours sortaient de l'ordinaire. Ses élèves se proclamaient même ses "disciples" : "J'arrivais tout juste de Paris. J'étais bizarrement coiffé d'une casquette et j'avais des points de vue sur l'enseignement très différents du classicisme étroit du temps. Ma conception de la littérature était plus moderne. C'était l'époque du surréalisme. Les notions traditionnelles en ont pris un coup."

La Martinique se souvient-elle encore de ce qu'elle doit à son lycée historique ? "Il faut lui en donner conscience. C'est vrai, c'est un symbole et un symbole a la vie dure. Ce qui reste, c'est l'idée de la Martinique, du caractère indispensable de la culture, de l'ouverture sur le monde."

"LE GARDER À TOUT PRIX"

Aimé Césaire n'a toujours pas digéré l'idée lancée par le président du conseil régional de Martinique de substituer son nom à celui de Schoelcher, un homme qu'il "vénère" : "Nous lui devons tout", résume-t-il. L'an dernier, il affirmait son refus, insistant sur son attachement à un lycée "devenu un monument historique que nous devons garder à tout prix". Aujourd'hui, il considère que "des réparations s'imposent, une modernisation, mais pas une suppression".

Aimé Césaire a adressé, le 10 octobre, une lettre à Christine Albanel, ministre de la culture, lui demandant de "classer bâtiment historique le lycée Schoelcher de Fort-de-France le plus rapidement possible".
Patrice Louis
Article paru dans l'édition du Monde du 04.11.07.
Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-974137@51-974222,0.html
Vente Sotheby’s

ENCHÈRES SOTHEBY'S PARIS LE Session 1 | 29 Nov 07, 11:00 AM et Session 2 | 29 Nov 07, 2:30 PM
EXPOSITION DES LOTS LE: du 23 au 28 Nov 07, 10:00 AM - 6:00 PM
ADRESSE: Galerie Charpentier 76 rue du Faubourg Saint Honoré Paris 75008
n ° Lots:

94:Manuscrit du poème "Adieux".[Vers 1900]., Apollinaire, Guillaume
95 Portrait d'Apollinaire d'après Chirico gravé sur bois par Pierre Roy. 14 épreuves gravées. [Entre 1914 et 1943].
96 Ensemble de manuscrits autographes. [Le Déjeuner Guillaume Apollinaire]. 31 décembre 1916., Apollinaire, Guillaume
97 Lettre autographe signée à Louis Emié. Nice, le vendredi saint [avril 1942]Aragon
98 Le Moine d'après M.G. Lewis.Paris, Denoël & Steele, 1931., Artaud, Antonin
100 Lettre autographe signée à André Rolland de Réneville. Paris, 10 septembre 1932. Artaud, Antonin
101 Lettre autographe signée à Marcel Dalio. Paris, 27 juin 1932., Artaud, Antonin
102 Les Cenci. Epreuves corrigées. [S.l., février 1935]., Artaud, Antonin
103 Horoscope autographe d'Artaud par lui-même. Paris, 10 décembre 1935.,Artaud,
104 Lettre autographe signée au docteur La Trémolière. Rodez, 29 avril 1943., Artaud,
105 Lettre autographe signée à Raymond Queneau. Rodez, 20 décembre 1943., Artaud,
106 Xylophonie contre la grande presse et son petit public. [Paris, Imprimerie Davy], 1946, Artaud, Antonin
107 Portrait photographique d'Antonin Artaud. Photographie originale signée. 1947., [Artaud, Antonin] -- Colomb, Denise -- Balthus
108 Van Gogh, le suicidé de la société. [1947]., Artaud, Antonin
109 [Oeuvres diverses]. Ensemble de 2 ouvrages en 2 volumes. , Artaud, Antonin
110 Tutuguri. Manuscrit autographe signé précédé d'une lettre autographe à Marc Barbezat. Ivry-sur-Seine, 16 février 1948. , Artaud, Antonin
148 Nadja. Paris, Gallimard, N.R.F., 1928., Breton, André
149 Nadja. Paris, Gallimard, N.R.F., 1928., Breton, André
150 [La Barque de l'amour s'est brisée contre la vie courante]. Épreuves corrigées
numéro 1 du Surréalisme au service de la Révolution [juin 1930]., Breton, André
151 Lettre autographe signée à Hans Bellmer. [Paris], 8 janvier 1937., [Breton, André] -- Breton Jacqueline
181 Décalcomanie originale pour la couverture de l'Anthologie de l'humour noir d'André Breton. [circa 1940]., Dominguez, Oscar
LOT 186 3 LETTRES AUTOGRAPHES ET UNE LETTRE DACTYLOGRAPHIÉE, À HANS BELLMER. 5 JANVIER 1936, 8 JANVIER [1937], 8 AVRIL 1940 ET 7 AVRIL 1948.
ELUARD, PAUL Le Temps déborde. Paris, Editions Cahiers d'Art, 1947., Eluard, Paul (sous le pseudonyme de Didier Desroches)
188 La Brebis galante. [Paris, Editions, Premières, 1949]., Ernst, Max -- Péret, Benjamin
189 f - , Ernst Max -- Tempel, Guillaume
190 L'Oiseau caramel. Paris, Le Soleil Noir, 1969., Ernst, Max--Lebel, Robert
191 Max Ernst, dessins frottages estampes originales. Genève, Galerie Engelberts, 1971.,
192 Fautrier l'enragé. Paris, Librairie Auguste Blaizot, 1949., Fautrier, Jean--Paulhan,
193 Signature autographe sur album amicorum. Buenos Aires, entre le 13 octobre 1933 et le 27 mars 1934., [Garcia Lorca, Federico]
194 Lettre autographe signée en russe. Gunterstal (Allemagne), 5 octobre 1925., Max. Gorki,
199 f - Au soleil du plafond. Paris, Tériade, 1955., Gris, Juan -- Reverdy, Paul
200 Le Soleil placé en abîme.Paris , Col. Drosera, III,1954, Hérold, Jacques, Ponge, Francis
201 Dessin original et lettre autographe signée à Raymond Queneau. New York, 1937., Hélion, Jean
202Tableau de la Bourgeoisie. manuscrit autographe signé, fragments. [Paris, Gallimard, Nouvelle Revue Française, 1929]., Jacob, Max
LOT 211 MA CIVILISATION (1838-1939). [PARIS, 1942]. LÉLY, GILBERT (édition originale "privée", tirée à 12 exemplaires dactylographiés. Petit in-4 (225 x 175 mm). En feuilles, couverture de papier vélin blanc avec la reproduction du tableau de Max Ernst "Portrait érotique-voilé, 1933", collé.)
Lot 212 1929. [Bruxelles, Editions de la Variétés, 1929]., man ray -- Peret -- Aragon,
215 [Oeuvres diverses]. Ensemble de 4 ouvrages en 5 volumes., Masson, André
216 f - le poème pulvérisé. Paris, Fontaine, 1947., Matisse, Henri -- Char, René
217 FMR. Oèmes. [Paris], Editions Georges Visat, [1971]., Matta, Sebastian
223 f - [Oeuvres diverses].Ensemble de 10 ouvrages en 10 volumes., Michaux, Henri
224 f - [Oeuvres diverses]. Ensemble de 6 ouvrages en 6 volumes., Michaux, Henri
225 f - De moment en moment. [Alès, P.A.B.], mars 1957., miro, joan -- char, rené
226 f - Noël au chemin de fer. [Alès, P.A.B.], printemps 1959., Miro Joan,Frénaud, André
227 Le Miroir de l'homme par les bêtes.Paris, Maeght, 1972., Miro, Joan ,Frénaud, André
231 A même la terre. Paris, Editions Surréalistes, 1936., Paalen, Alice
232 Le Pan-pan au cul du nu nègre. Bruxelles, Editions Alde, Collection AIO, 1920., Pansaers, Clément
251 46 lettres autographes signées illustrées de dessins originaux, à Jeanne Derrien. [juillet 1916 - janvier 1918]. , Vaché, Jacques (Lettres publiées, à l'exception de 3 restées inédites , dans Jacques Vaché, Quarante trois lettres de guerre à Jeanne Derrien, réunies et présentées par Georges Sebbag, Paris, 1991.)
256 f - 16 lettres autographes signées à la Julien Levy Gallery. [1941]., Atherton, John
LOT 257 f - LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À JULIEN LEVY.27 MARS 1940. BELLMER, HANS
257f - 3 lettres autographes signées à Julien Levy 5 mars 1940 - 8 mars 1940 - 20 octobre 1961., Bellmer, Hans
259 c - Lettres autographes à Julien Levy.Los Angeles, Rome ; 1945-1958., Berman, Eugène et Léonid
260 f - Lettre autographe signée à Julien Levy. Paris, 8 avril 1936. , Breton, André
261 f - 2 lettres autographes signées à Julien Levy.1944 et 1951., Calder, Alexandre
262 f - 21 lettres à Julien et Joella Levy.1931-1961., Campigli, Massimo
263f - 7 lettres à Julien Levy dont une avec collage original 16 juillet 1939 - 21 août 1959, Cornell, Joseph
266 f - 5 lettres autographes signées à Julien Levy.1932-1942., Dali, Salvador
267 f - Notes autographes pour une conférence.S.l.n.d., Dali, Salvador
268 f - 6 lettres autographes signées à Julien Levy.Paris, 18 décembre 1934 - 28 décembre 1938., Duchamp, Marcel
LOT 274f -LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À JULIEN LEVY.PARIS, 27 JANVIER 1937.Très importante lettre par laquelle Hugnet annonce le projet des cartes postales surréalistes et demande une aide financière à Julien Levy. Il joint à son courrier un billet autographe de Duchamp à ce sujet (Paris, 27 janvier 1937, 3 p. in-4, encre rouge ).
291 f - Lettres à Julien Levy et 3 photographies d'archives.Paris-Hollywood, 1933-1963., Man Ray
292 f - Lettre dactylographiée signée à Julien Levy. [Paris, vers 1931]., Miller, Lee
293 f - 4 lettres autographes signées à Julien Levy.Mexico, 28 septembre 1940 - 20 septembre 1941., Paalen, Wolfgang
294 f - 13 lettres autographes signées à Julien Levy.Woodbury [Connecticut], [1941-1945]., Tanguy, Yves
295 f - 11 lettres autographes signées à Julien Levy.1943-1947., Tanning, Dorothea
296 f - Lettre autographe à Julien Levy.[Sedona, vers 1945]., Tanning, Dorothea--Ernst, Max--Miller, Lee
297 f - Lettres à Julien Levy. , [artistes divers]
298 f - Ensemble de 81 invitations à divers évènements.[1925 - 1945]., [Expositions]

Information transmise par Fabrice Flahutez

Bien cordialement,Eddie Breuil

dimanche 11 novembre 2007 10:59

Bonjour à vous,

 

ASsociation pour l’Etude du SURRéalisme

A l’occasion de la parution de

Gilbert Lely la poésie dévorante

(Actes du colloque « Gilbert Lely, le centenaire » , Paris, 2004, réunis par E. Rubio, L’Age d’Homme, 2007)

 Nous avons le plaisir de vous convier à une

 

Lecture-Signature

 

Samedi 17 novembre 2007, à partir de 15h30

Halle Saint Pierre

2 Rue Ronsard 75018 Paris - Métro Anvers/Abbesses

En présence de Mme Gilbert LELY

Avec      Jacques HENRIC

Jean-Clarence LAMBERT

Emmanuel RUBIO

Frédéric WALLICH

et sous réserve Sarane ALEXANDRIAN

 

dimanche 11 novembre 2007 23:55

Bonjour à tous,

Je cherche des informations concernant le rôle de la littérature populaire
(enquêtes, mystères) dans l'imaginaire des surréalistes, dans leurs loisirs
aussi.
 En particulier, je m'intéresse à la série des "Harry Dickson" (dans la
version rédigée par Jean Ray, de manière "automatique", à raison d'un volume
par nuit...).
Les références vont plutôt à Nick Carter (chez Soupault une mise à mort
fictionnelle), Judex, Fantomas, Nat Pinkerton... et je n'ai pas trouvé de
références à Harry Dickson pour l'instant chez les surréalistes belges ou
français.
Quelqu'un a-t-il été plus perspicace ?
Marc Kober

lundi 12 novembre 2007 10:07

Bonjour,
Chez Stanislas Rodanski, surréaliste plus tardif (vers 1945-1950), on trouve de nombreuses références directes ou indirectes aux romans de James Hadley Chase et aux littératures populaires en général, surtout dans "La Victoire à l'ombre des ailes" et "Lancelo et la chimère". François-René Simon, fin connaisseur de Rodanski, vous en dirait sûrement plus que moi...
Dans la rubrique Astu figure un court texte où je recense quelques unes de ces références :
http://melusine.univ-paris3.fr/astu/Rodanski.htm
C'est un texte très rapide et incomplet qu'il faudrait bien que je révise un jour ; mais si cela peut vous aider...
Cordialement,
Benoît Delaune

lundi 12 novembre 2007 10:08

Quoi ? J'étais membre actif du Cercle des Élèves de Harry Dickson et
j'ai la totalité des réimpressions. Une seule a pu aller jusqu'au bout.
Certains récits sont des monuments d'imagination poétique.
Il y a eu nombre de travaux sur l'œuvre de Jean Ray. Je vais envoyer la
bibliographie Jean Ray de mon fonds personnel. À suivre, donc.
Amitiés à tous.
Gérard Verroust

 

 

Voici une publication secondaire qui pourrait vous aider:
WALZ, Robin. Pulp Surrealism: Insolent Popular Culture in Early
Twentieth-Century Paris (Berkeley: University of California Press,
2000).
Jennifer Wild

 

mercredi 14 novembre 2007 20:17

Les abonnés de la liste Mélusine sont conviés demain, JEUDI 15 NOVEMBRE, au vernissage pour les dix ans d'existence du MUSEE DE L'EROTISME.
L'Association pour l'Etude du Surréalisme participe à cet événement à travers une LECTURE-SIGNATURE de l'ouvrage inédit :
LES DELITS DE SALVADOR DALI
en présence de Didier Girard, chargé de l'édition et de la traduction.
Voir carton d'invitation ci-joint.
Myriam Debodard

 

vendredi 16 novembre 2007 12:30

Prévert, portrait d’une vie de Carole AurouetPréface de Bernard Chardère
la librairie Résistances a le plaisir de vous convier à une Soirée Jacques Prévert
samedi 1 er décembre 2007 à partir de 19h30au 4, Villa Compoint, 75017 Paris (M° Guy Môquet) 
Carole Aurouet  s’entretiendra avec Arlette Albert-Birot

vendredi 16 novembre 2007 11:28

Je me permets de vous signaler, à l'occasion du centenaire, la parution d'un "Omajajari" organisé par les éditions Cynthia 3000. Ci-joint un PDF de présentation et ce copier-coller du site de l'éditeur :

Alfred Jarry aimait à rappeler qu'il était venu au monde le jour de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre 1873 ; il est mort le jour de la Toussaint, avec une grande précision, dirait-il lui-même. » (Alfred Vallette, Mercure de France, 16 novembre 1907).

Plus précisément, Alfred Jarry est mort le 27 haha 35 E.P., il y a donc très exactement 100 ans.

Afin de lui rendre dignement, en ce jour des Saints/Morts vulg., l'hommage qui s'impose, 16 auteurs sont réunis pour 16 livres impairs aux couvertures illustrées par eux-mêmes : tandis que certains spéculent savamment autour de l'œuvre (Arrivé, Cornille, Jouet) ou de ses marges (Barbaut, Bordillon, Dussert, Quintane), d'autres mirlitonent ou carnavalisent (Prigent, Suel), détournent le théâtre d'Ubu (Dranty, Edwards, Foutre de Dieu, Maraud), ou bien naviguent sur les eaux pataphysiques de Faustroll (Christoffel, Lequette, ZiegelmeyeR).

Ainsi Omajajari reflète-t-il, cent ans après, la variété, la monstruosité et la drôlerie de l'oeuvre de Jarry.

http://www.cynthia3000.info/component/option,com_virtuemart/Itemid,30/page,shop.product_details/flypage,shop.my_flypage/product_id,8/category_id,1/manufacturer_id,0/

Le 16/11/07, henri.behar@univ-paris3.fr a écrit :

On me demande de signaler:
LAVAL - Théâtre de Laval - Samedi 17 novembre -
Emission "Les papous dans la tête" - Enregistrement public
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

"Les papous dans la tête" c'est l'esprit pataphysique sur les ondes.
Diffusée sur France Culture (le dimanche, de 12 h 45 à 14 h), l' émission
s'affiche catégoriquement sous la formule "Culture sans gaieté n'est que ruine
de l'âme''.
Le club des papous et "décraqués" réunis autour de la productrice Françoise
Treussard rassemble des gens qui ne font pas profession d'être des amuseurs
(peintres, écrivains, cinéastes, journalistes, comédiens, cantatrice aussi,
voire agrégés de lettres ou de philosophie) mais qui ont en commun de prendre
leurs distances avec "l'esprit de sérieux", d'avoir le courage du dérisoire,
d'oser la légéreté.
Enregistrement public de cette forme radiophonioque originale - provocation
ludique à l'imaginaire par le jeu des mots et du langage, et jeu pour le
plaisir ("J'aime jouer" disait Georges Perec, et comme lui nous avançons en
jouant).

Autour de Françoise Treussard :
Patrick Besnier, Patrice Caumont, Hélène Delavault,
Patrice Delbourg, Lucas Fournier, Jacques Jouet,
Hervé Le Tellier, Patrice Minet, Gérard Mordillat ...

Entrée libre et gratuite (dans la limite des places disponibles)
Ouverture de la salle à 18h00
Enregistrement à 19h00
Durée : 2h30 à 3h00
Au Théâtre - rue de la Paix - 53000 Laval - tél 02 43 49 19 55

 

<bon de réservation>
david christoffel "oecumétrucs"
poèmes électroniques / CD (56')
12 € au lieu de 17
jusqu'à juin 2008
règlement à l'ordre de
ART & LECTURES-DIFFUSION
4, villa Garnier
75015 Paris
ccp 2 101 86 U Paris

 

vendredi 16 novembre 2007 17:29

Bonjour,   Puisqu'il est fortement question de Jarry en cette fin d'année, et que son oeuvre est un des liens entre symbolisme et surréalisme, je me permets de signaler aux mélusiens une enquête sur le Symbolisme à l'adresse suivante : Les Féeries Intérieures: Une Enquête : "Quelle place pour le Symbolisme dans l'histoire littéraire ?"   Cordialement,   Mikaël Lugan

 

lundi 19 novembre 2007 19:54

Bonjour à toutes et à tous,
Dans la cadre de ma thèse, je recherche un article de Ferdinand Alquié intitulé "L'homme et le travail" paru en novembre 1951 dans "Revue critique". Si quelqu'un peut m'aider à trouver cet article ? J'ai cherché un peu partout (bibliothèques, internet...), mais cela n'a rien donné. Donc si quelqu'un sait quelque chose...
Très bonne soirée et merci d'avance à vous
Alexandre Massipe

mardi 20 novembre 2007 11:27

Cher Henri Béhar,
je recherche des informations sur le Docteur Camille Dausse, ami de Bataille
et de Souvarine, collaborateur de la Critique Sociale , collectionneur .
Éléments de biographie et de bibliographie. . Quand a-t-il connu Bataille?
Et Eluard? Était-il lié au docteur Adrien Borel?
Merci de transmettre à la liste Mélusine.
Avec mes amitiés
Dominique Rabourdin

 

Ami de W. Benjamin aussi. C'est lui qui a introduit Bataille aupres de Borel

 

mercredi 21 novembre 2007 17:17

Bonjour à vous,

vient de paraitre. Ci-dessous le sommaire et la présentation (en anglais). Les contributions se présentent dans la langue de leurs auteurs.

 

Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka (Hrsg.)
Dali’s Medienspiele
Falsche Farhten und paranoische Selbstinszenierungen in den Kunsten
Transcipt Verlag, Bielefeld, 2007, 413 p.
http://www.transcript-verlag.de/ts629/ts629bes.htm

 

Sommaire
Inhalt
Vorwort/Preface.......................................................................................................7
Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka
Anmerkungen zu Dalís Medienspielen/
Remarks on Dalí’s play with the media............................................................9
Ferran Sáez-Mateu
Cómo caerse de un tren: claves del Dalí mediático......................................25
Peter Bürger
Kunst der Metamorphose – Metamorphose der Kunst
Der Surrealist Salvador Dalí....................................................................................39
Volker Roloff
Surreale Metamorphosen und Spiegelbilder
Anmerkungen zum Narzissmus Dalís ...................................................................49
Ruth Amossy
Le „Divin Dalí“ du visuel au verbal: Autoportrait et
interaction dans le livre-entretien......................................................................77
Brad Epps
Dalí’s Crutches .......................................................................................................95
Isabel Maurer Queipo
Délir – Désir: Mystik, Hysterie und Paranoia bei Salvador Dalí ..........129
Nanette Rißler-Pipka
Gala-Gradiva: Therapeutin und Muse – Kritik und Paranoia .................159
Gerhard Wild
Heteropoiesis: Wahrnehmung und Ein-Bildungskraft in
Dalís frühen Prosaschriften und die Ästhetik des Fin de Siècle.............199
Uta Felten
Der Herr kennt den Code… – Überlegungen zur Figur
des Heiligen Sebastian als Chiffre homoerotischer
Intimkommunikation .........................................................................................233
Haim Finkelstein
Dalí’s Theater – Elements of Mannerism and the Baroque....................
251
Scarlett Winter
Das surrealistische Bildertheater Salvador Dalís
Der Theaterentwurf Tristán loco ............................................................................ 269
Marijana Erstic
„Cercò … un mago“
As You Like It (1948) oder Notizen über die Zusammenarbeit
Dalí-Visconti........................................................................................................... 289
Andrea Stahl
Zwischen Schaufenster und Museum:
Zur Modekunst Salvador Dalís........................................................................ 299
Kerstin Küchler
Paranoid Android – Salvador Dalí und der begehrliche Blick
der Fotografie .......................................................................................................
331
Joan M. Minguet
Centrar la fantasía
Dalí, el cine y el surrealismo ................................................................................. 347
Frédérique Joseph-Lowery
Dalito destiné aux enfants: Destino................................................................ 359
Kirsten von Hagen
Giraffes on horseback salad – Dalí schreibt ein Drehbuch für
die Marx Brothers................................................................................................ 377
Justyna Olimpia Cempel
Salvador Dalí und Catherine Millet................................................................ 393
Bildernachweis..................................................................................................... 405
Autoren................................................................................................................... 409

 

Préface

 

16
Remarks on Dalí’s play with the media
Salvador Dalí is an artist of contradictions; his is a world of genius und
insanity, fine art and commercialism, mastery and kitsch. He, more than many
of his fellow surrealist artists, brought art into the „age of mechanical
reproduction“ and into play with its medial forms and the opportunities these
afford. The fact that Dalí-exhibitions marking the 100th anniversary of his
birth in 2004 are breaking records in visitor attendance, and sales of reproductions
of his paintings on mouse pads, key fobs and other souvenir items are
high, is only partly due to the event-character of today’s museum exhibits. As
early as the 1920s, Dalí was perfecting the staging of his person and his works.
Dalí’s play with and manipulation of media is evident not only through his
interest in the ‚budding‘ medium of film and later in his participation in
fashion, or publicity and television events; the ,paranoid-critical‘ method he
developed and the complexity of image-text-relations in his literary works
(which, until now, have received little attention) are also evidence of play with
media.
While, on the one hand, Dalí made use of a more traditional medial form
and dabbled in literature; on the other hand, he experimented throughout his
life with new developments in media technology. In so doing, he not only
anticipated an incisive medial upheaval (Medienumbruch) around 1900, initiated
by the widespread circulation of photography and film, but also today’s networking
and reworking of the work of art as a digitally reproducible icon, blurring
the limits between art, advertising and commercialism, our present-day
medial upheaval around 2000.
Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka | Dalís Medienspiele/Dalí’s play with the media
17
This foresight can be considered in the context of a current Avant-garde
debate, furthered in Germany in the works of Peter Bürger. The Dalí-phenomenon
provides ample evidence for the maxim that a widespread acceptance
of Surrealism at the same time implicates its end. At first agent provocateur,
yet committed to the surrealist resolve to unite art with life and effectuate the
„unconditional surrender of reality,“ Dalí eventually turns himself into a ,pop
star‘/artist, a producer of art with nothing more than lightweight shock effects.
It therefore is not surprising that Manuel Cussó-Ferrer is able to open his film
Babaouo (the first filmed rendering of Dalí’s script of the same name) by speedscanning
numerous Dalí-websites indexed on Google. He then films tourists in
front of the Dalí-Museum in Figueras being asked if they have ever heard of
the name „Babaouo“. Admittedly, this is a fairly naive approach to the subject
in a film which, in the end, does not succeed in bringing Dalí into the 21st
century; however, it does demonstrate to what extent the artist functions as a
brand name. In this context, the often-cited anagram that Breton formed out
of Dalí’s name, Avida Dollars, appears to be ideally suited. That Dalí did not
first mutate to a ,brand name‘ in the medial upheaval (Medienumbruch) around
2000 is evident in the careful and differentiated portrayal of the artist and his
work in the exhibition Dalí y la cultura de masas (Barcelona, 2004), described in
the meticulous analysis of Ferran Saéz-Mateu, among other contributions to
this publication.
Dalí’s œuvre, however, does not find its end in an image he created of
himself and his art, which seems predestined to be diffused by digital media
and merchandising products. Especially Dalí’s writing, in its dialogue with
other media, demonstrates that Dalí the ,brand name‘ functions as a familiar
facade, advertising itself using ever the same motifs. The repeated staging of
the self and its increasingly inscrutable references, however, ends up reflecting
back on itself. What can be discerned behind the facade is – if not the true
Dalí – a serious engagement with the implications of contemporary theories of
perception in philosophy and the natural sciences (Bergson, Einstein – also
Lacan, Freud, etc.). Dalí very precisely traces changes in the fields of perception,
culture and media of his time. From today’s standpoint he provides us
with extremely valuable information, especially because he has no reservations
about new devlepments and, in contrast to Breton and others, is capable of
showing theoretical reflection while turning to
Hollywood (Disney, Marx
Brothers, etc.), publicity and television.3
It is therefore our task to reconsider this Catalan author and artist from an
intermedial perspective. Dalí’s play with media is represented in the contri-
3 See also the articles from Amossy, Stahl, Joseph-Lowery and von Hagen in this
book.
Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka | Dalís Medienspiele/Dalí’s play with the media
18
butions of this book as a very complex, sophisticated, but nevertheless still
playful net of references, which persists in deluding and disappointing the
viewer, reader and analyst – and only pretends to make use of the 17th century
Spanish tradition of engaño and desengaño. In fact, the play of delusion and metamorphosis
between what is seen and not seen in the paranoia again only
appears to be solved by its accompaniying critique. On the contrary, the relationships
between image and text (and other media) show that Dalí’s self-referential
analysis heightens not only his own sense of delusion and with it his
creative potential, but also that of the work’s recipient.
Most widely known for his painting, the Spanish artist Salvador Dalí also
provides us with ample material for reflection and further research in his less
known endeavours in literature, photography, design, publicity, film, theatre,
and set design. While there are a number of new publications that focus on
Dalí due to the centennial celebration in 2004, most concentrate on one aspect
of his work, like his painting or his writings or surrealism. The aim of this
publication, however, is to provide the reader with an overall view, one that
not only reflects Dalí’s practice in his media and artistic endeavours, but also
seeks to explain the theoretical foundation of his work, and illuminate his
repertoire of sources.
In so doing, the phenomenon that is Salvador Dalí the public and the
private person, the figure created by the artist himself, the artist as a work of
art will be presented, as well as his relationship to his work and his dialogue
with his public. With his ,false leads‘ and ,paranoid self-representations‘, the
Spanish allround-artist Dalí engages in (medialized-) play with his public that
disrupts established assumptions about truth and fiction, imagination and
reality, and leads to a rethinking of the phenomenon of perception.
*
Salvador Dalí compares himself to Leonardo da Vinci and to Picasso and sees
himself as a universally talented genius. In contrast to his celebrated role
models, he uses the media to stage his public appearances in a very special way.
He makes use of the doctrine of artistic freedom as it was introduced in the
18th century and further developed in the Sturm und Drang period, and couples
it with the Romantic vision of the genius on the brink of delusion, in order to
dismantle and then recreate these according to his own ideas. The „master of
self-propaganda and self-mystification“ (Cempel) often plays the mad creative
genius, in so doing creating the myth of his own person, his own „Dalílegend“
(Bürger). Dalí, who presents himself as a „manifold and rarely palpable
construction“ (Cempel), owes his increasing success not only to his broad
and diversified talent, but also to his presence in the media, where he delivers
Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka | Dalís Medienspiele/Dalí’s play with the media
19
bizarre performances where nothing is left to chance. Appearances which
seem improvised are in fact planned to the last detail, and even audience
reactions are taken into consideration and controlled. In particular, „the
American exile marks [...] a phase of development of targeted strategies of selfpresentation
and self-marketing“ (Wild). While self-presentation can be seen as
„part of the surrealist understanding of art“ (Küchler), Dalí’s „two-facedness“
as well as his „unscrupulous self-propaganda“ (Bürger) earned him sharp
criticism. However, if one takes a closer look, it becomes evident that his
obsessions take on precise contours, his irrationality becomes „concrete“, his
paranoia „critical“, his delusion brilliant, his frivolity becomes earnest and vice
versa (Amossy). Dalí cannot be understood as one fixed artist; rather, the uncanny
blurring of the boundaries of gender, between text and image, work and
person is also evident in the artistic figure „Gala-Gradiva-Dalí“ (Rißler-Pipka).
The articles in this book consider the manifold sources of the Spanish
artist’s inspiration, across the realms of art, literature, philosophy, psychology
and natural science. As early as in his childhood, Dalí is receptive to everything
that happens around him and he later recycles his ,true and false‘ childhood
memories, primarily in his early writings in Catalan and later in The Secret life of
Salvador Dalí (Wild, Epps).
Inspired by mystic-scientific visions, (Erstic), Dalí creates an intermedial
network of relations, linking holy images of saintly bodies from the Italian
renaissance to body portraits from the Spanish Baroque Period (Felten). The
Baroque Period and Mannerism are attractive to the Spanish artist especially
because of the techniques of disproportion employed, such as the angled point
of view, and inverted perspective, both providing him with innovative possibilities
of conveying size, energy and a sense of dynamic. Further, these afford a
manipulation of the recipient’s field of vision (Finkelstein). This approach is
particulary prominent in his religious and mystic subjects. Dalí makes a place
for himself in a genealogy of iconographic representations of saints like those
of Saint Sebastian (Felten, Maurer Queipo, Wild), using the technique of ars
combinatoria to recreate and redefine them.
Romanticism is a further source of inspirational material and role models
for Dalí, such as Raymond Russel (1877-1933), the Catalan philosopher
Francesc Pujols (1882-1962), and the Italian poet Gabriele d’Annunzio (1863-
1938), who also used film and photography to create a stylized public persona
for himself (Sáez-Mateu). Dalí is also especially attracted to the „esprit of the
late 19th century“, and the phenomenon of its décadence with the „substitution
of external life through artificial forms of paradise (the arts, drugs, spiritual
practices), its emphasis on exotic forms of the erotic [...] as well as the medialisation
of all forms of communication and perception.“ (Wild).
Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka | Dalís Medienspiele/Dalí’s play with the media
20
The following must also be added as sources of inspiration: the Catalan
avant-garde; dadaism; and of course surrealism, in which Dalí was a decided
influence, and from which he simultaneously distanced himself. Individual artists
and their concepts served as role models for Dalí, such as Miró, who wanted
to affect the death of painting with his anti-art, or such as Artaud’s cinematographic
concepts, which seek to find in film its intuitionalism, and its oniric
and hypnologic qualities (Minguet). So-called veristic surrealism, the effect of
alienation (dépaysement), the equation of true facts or of facts which appear to
be true („hechos reales o parecidos a los reales“, Minguet) with the enigmatic,
the incoherent, the irrational, the absurd, or that which is without explication,
make reality, every-day life, or every-day elements like the rotting donkey seem
surreal. At the same time, they demonstrate both the arbitrariness of signification
and a dependence on the recipient’s individual act of perception. From an
ideological point of view, surrealism as a „project to revolutionise all of the
conditions governing social life“ (Bürger) is very close to what the young Dalí
stood for. As the means of achieving this were „automatic writing, records of
dreams – which force the self into passivity“ (Bürger), Dalí later created his
own active paranoid critical method. While at first Dalí was stylised as the „driving
force of the movement“ (Bürger), later, private and artistic frictions surfaced
that were due, among other things, to political misunderstandings. For
example, Dalí called himself „un porc excellentissime“, who was honoured to be
awarded a medal by Franco (Amossy).
Dalí also appears to have had a sponge-like ability to absorb contemporary
theoretical, scientific and technical debates and their influences, in order to
regurgitate them in an alienated form. In this way, the performances of the Polish
illusionist Onofroff and the way he combined unusual, bizarre and paradox
events („una sucesión de hechos inusuales, extraños, paradógicos“, Sáez-
Mateu) as well as the invention of the atomic bomb and its testing, with all of
its implications, left their traces in the Spanish dandy’s theoretical works and in
his practice. An intensive engagement with the psychoanalytical theories of
Freud, Lacan and Bataille and with reflections on memory and the perception
of objects in Bergson, Warburg, and Proust can be observed, and is discussed
here in numerous contributions to this publication.
It is not clear from the existing studies about Dalí to what extent artist and
scientists influenced one another. Certainly they profited from one another
and their influences served to enrich each others’ theoretical approaches.
Freud, for example, detected early the constructive side and the design of
Dalí’s works, which are not a reliance on surrealist techniques to tap the unconscious
for creativity, but „consciously takes up motifs from psychoanalysis“
(Bürger) and make use of the creative power of the unconscious. Further,
Dalí counters the reality system with the pleasure principle, which along with
Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka | Dalís Medienspiele/Dalí’s play with the media
21
thanatos (death drive) are considered by Freud to be the governing principles of
human drives. Dalí revelled in both principles, eros and thanatos, while Freud
held their limitation and their suppression to be a social necessity. Dalí shares
this pleasure in erotic and perversions, „this declared intention to transgression,
to break the taboo at all costs“ (Bürger) with Georges Bataille, for
whom horror and illusion are one and the same or at least represent two sides
of one impression (Minguet). However, this common ground between Dalí
and Bataille was not enough to resolve the open quarrel provoked by the scandallous
painting Le jeu lugubre (1929).
There are also differences of opinion about the mutual influence betweem
Dalí and Lacan. Whereas a lot of studies emphasize the influence of Lacan in
Dalí’s work, here Bürger, Epps, Roloff, Amossy and others argue that Dalí
found a confirmation of his own paranoid critical method in Lacan’s study of
paranoia (1932), which itself draws on Hegel’s Phenomenology of the Mind. Epps
names three central subjects that connect Lacan and Dalí: „the fracture of
vision […], of sexuality […], of the verbal sign“. All three reference the paranoid
critical method as much as the question of the relation of image to text.
Roloff sees in Lacan and Dalí a mutual interest in the „mirror stage as an infinitely
repeatable and reproducible inner drama, a grotesque and carnevalesque
game“. For both Dalí and Lacan the phenomenon of paranoia opens up an
infinite number of interpretations of the work of art, of landscapes, of clouds,
etc., so that the perception becomes a never-ending process. In this context,
interpretation becomes „in the end a projection of signification and thus related
to paranoia“ (Bürger). In this way, new concepts of space and changes in
existing concepts of space and of its perception become possible. As such, the
paranoid critical method can be seen as an „intervention in life and in the
social sphere“ (Finkelstein).
Dalí applies the paranoid critical method to all of his work, in painting,
literature, fashion (Stahl), theatre and film. As such, Tristán loco is referred to as
an „espectáculo paranoico“ (Winter). Constructivism is very important here, as
it is in Dalí’s whole life concept, as a departure from the passive automatism
and the realm of the uncontrollable, and also as an approximation of the cathartic
idea of psychoanalysis a search for meaning (Maurer Queipo).
Dalí conceives of this, in part, very ironic self-analysis („autohermeneútica
o autoexégesis“, Sáez-Mateu) as an „intermedial synthesis of art“ (Cempel) and
as a carefully composed artistic project („projet artistique soigneusement orchestré“,
Amossy) in all imaginable genres: self-portrait, photography, television
performances, written interviews and autobiography. Sáez-Mateu sees a
strategic plan behind Dalí’s presence in avant-garde prestige journals such as
Minotaure or Cahiers d’Art, or in his participation in manifestos and conferences
or his active involvement genres with the influence of mass media like film,
Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka | Dalís Medienspiele/Dalí’s play with the media
22
record albums (opera: Dalí: Être Dieu ), television and advertising. With his
targeted consideration of market mechanisms („mecanismos publicitarios“,
Minguet) Dalí succeeds in creating his own mythic persona, which feeds on the
inexhaustible reproduction of a fixed image („reduplication à l’infini d’une
image figée“, Amossy).
What stands out most about the Dalí universe is the resulting play with the
media, with which Dalí constantly misleads his audience. He takes pleasure in
„play with icons of tradition, in their homoerotic, mystic and sexual re-actualisation
and montage“ (Felten). His delight in „plays of the visual“ (Epps) that
draw on mannerism and on play with perspective in painting and theatre, and
his delight in anamorphoses, deformations and manipulations appeal to his
public’s synaesthetic perception and invite the creation of new mind games. By
means of anticipatory and reminiscent references to artistic sources Dalí
creates tensions between the verbal and the visual, between the literary and the
pictoral, which, in the end, can be resolved by the recipient as a „total picture“
(Epps). Just this play of image and text is what characterises the intermedial
quality of his narrative images and pictoral texts – „The narrative qualities of
his pictorial works and the pictorial qualities of his narrative works“ (Epps) –
because the „language of the writing painter Dalí […] is formed in the inbetween
spaces of text and image, language and sound, word and delusion“
(Winter). The optical and verbal games that are the product of and enhanced
by Dalí’s „way of seeing that is analogous to film and photography“ (Wild)
consist not only of artistic, but also scientific and linguistic phenomena like
anamorphoses, camera obscura, stereoscopy and holography, X-rays, Polysemy,
Hyperbol und Hyperbaton (Epps).
The key figure in Dalí’s games is always the recipient as partner or as adversary,
whom Dalí continously attempts to mislead with sophisticated feints.
He always has his audience in mind and, just as advertising is able pre-program
the recipient’s gaze, Dalí attempts to calculate „the movement of the spectator’s
eye“ (Epps). In order to do this, it is not necessary for him to use new
media; Dalí, like his numerous role models, is a master at this in traditional
painting. Dalí anticipates modern theories in that he keeps in mind the „viewer
subject’s position in relation to the painting’s perspective and the way the
painting addresses him“ (Finkelstein). In particular, Dalí’s picture puzzles (Vexierbilder)
evidence his manipulation of the spectator, as the artist provides the
solution directly within the image, solving the riddle and steering the spectator’s
gaze in viewing the painting (Maurer Queipo). Dalí opens up a „play of
refusals and irritations, which is meant to alienate the spectator“ (Stahl). In the
same way, the apparent psycho-analytical explanations he offers for the questions
surrounding his person in The Secret life of Salvador Dalí seek to attract at
one moment the spectator’s or the reader’s voyeuristic eye only to disappoint
Isabel Maurer Queipo/Nanette Rißler-Pipka | Dalís Medienspiele/Dalí’s play with the media
23
in the next. This disappointment proves to be the crucial difference between
Dalí’s artistic sophistication and Cathérine Millet’s response to it today (Cempel).
It is only in the most recent critical edition of La vie secrète de Salvador Dalí.
Suis-je un génie? by Frédérique Joseph-Lowery that Dalí’s method as a writer and
his creative ,linguistic chaos‘ of Catalan, Spanish, French and English come to
light. Regrettably, at the time of drafting the present publication, there were
only excerpts of this new edition available. In this publication, Joseph-Lowery
analyses Dalí’s play with metamorphosis on a verbal, visual and thematic level
with reference to Dalí’s Disney film Destino, which was not premiered until
2003, in
France, and which has hardly been screened in Germany. Bien cordialement,
Le modérateur - Henri Béhar

 

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