Archives de la liste de discussion de Mélusine
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Avertissement, Janvier 2003

Note technique :
La compilation des messages de sept années, expédiés par différentes machines sous différents systèmes, a produit des fichiers fort encombrants. Il n’était pas possible de garder la forme initiale des messages. Nous avons donc privilégié l’accessibilité en réduisant au maximum leur poids, en évitant les redondances, sans toucher au contenu, qui reste l’objet du présent document. Les coordonnées personnelles des abonnés ont volontairement été enlevées.

Signalons que les abonnés à la liste Mélusine peuvent retrouver les messages conservés depuis février 2006 sur le serveur Sympa dont ils ont les coordonnées. Il leur suffit d’insérer le mot de passe qui leur a été communiqué par la machine lors de leur inscription, et de consulter les Archives dans l’ordre chronologique, ou encore grâce au moteur de recherche du logiciel.


Date : Thu, 02 Jan 2003 11:57:03 -

Bonjour à toutes et à tous,

L'art brut thèque

Exposition au musée du 2 septembre 2002 au 6 janvier 2003 Jan Krízek (1919, Dobrichovice près de Louny — 1985, Corrèze, France) "L'oeuvre de Jan Krízek se situe aux confins de l'art brut et du surréalisme. En 1947, Michel Tapié expose ses reliefs et sculptures en pierre, puis en 1948, à la galerie Drouin, avec l'exposition Sculptures de Krizek, peu après que Krízek a quitté la Tchécoslovaquie. C'est alors la première exposition placée sous le signe de l'art brut dans cette galerie. Jean Dubuffet n'y conçoit l'exposition L'Art brut préféré aux arts culturels que l'année suivante. Krízek a suivi à Prague une formation académique (en cela il sort des critères de l'art brut), mais une fois arrivé en France il décide d' « ignorer » volontairement cette formation. Dans ses nombreux dessins exécutés sur toutes sortes de papiers, y compris les plus banals, et réalisés à l'aide de diverses techniques, il se rapproche des graffitis, enfantins et autres. On retrouve dans son travail des réminiscences des créations préhistoriques, mais aussi des dessins de Dubuffet qu'il anticipe parfois. Ses réflexions théoriques postérieures sont également importantes. Ainsi celles sur la nécessité de supprimer la domination du rationnel et celles sur la réunification de la peinture et de la sculpture (voir sa correspondance avec André Breton, 1959). Dans le même temps il crée des sculptures en plâtre gravées et peintes, et travaille avec d'autres matériaux. Une deuxième exposition importante lui est consacrée à la galerie surréaliste A l'étoile scellée, à Paris en 1956 (texte de Ch. Estienne), puis une autre à la Galerie Craven en 1959. Il participe aussi à toute une série d'expositions collectives (Paris, Brest, Reims, LondresTurin, etc.) Jean Markale a écrit sur son oeuvre. Après 1962, il quitte Paris et s'installe à la campagne où il restera jusqu'à la fin de sa vie. Il cesse alors pratiquement de créer. Il détruit un grand nombre de ses oeuvres lors de son déménagement. Après sa mort, quelques-unes de ses sculptures et de ses dessins entrent à la Galerie nationale de Prague. Une partie de sa succession ainsi que d'autres dessins se trouvent à la Galerie Benedikt Rejt à Louny. En 1995, une exposition lui est consacrée à Vannes, et en 1999 une première exposition personnelle de son oeuvre a lieu en République tchèque, à Roudnice nad Labem. Un ensemble de ses oeuvres, dessins, sculptures et objets, a été exposé à Prague en 1998, et à Vienne en 2000." La Halle Saint Pierre 2 rue Ronsard 75018 Paris (France). Tél. : (33) 1 42 58 72 89

Fax : (33) 1 42 64 39 78.

E-mail : info@hallesaintpierre.org

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Fri, 03 Jan 2003 11:29:05 -

Chères Mélusiennes, Chers Mélusiens,

Quelques avatars de la parole vive : entre discours social et littérature

16h-17h30 : À propos de la parole poétique

Jean-Patrice Courtois (Université Paris VII) : "Parcours de la voix jusqu'à Yves Bonnefoy"

Samedi 18 janvier 2003

Université Montpellier III

Centre d'études romantiques et dix-neuviémistes

Route de Mende 34199 Montpellier cedex 05

Responsable : Elisabeth Pillet, Marie-Eve Thérenty, Alain Vaillant met@club-internet.fr

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Fri, 3 Jan 2003 19:05:52

Séminaire de l'Equipe de Recherche Interdisciplinaire sur Elsa Triolet et Louis Aragon

Le prochain séminaire de l'ERITA aura lieu le 18 janvier 2003 à l'Université Paris III, centre Censier, 13 rue Santeuil, Paris Vème (Métro Censier Daubenton) ; la salle sera précisée par un "actu-erita" à votre adresse électronique et affichée dans le hall du rez-de-chaussée.

Le matin aura lieu l'assemblée générale annuelle (réservée aux sociétaires, de 9h30 à 11h00) suivie de la présentation de sa thèse sur "Le Réalisme socialiste en France (1934-1954)" par Reynald Lahanque.

Les débats se poursuivront l'après-midi.

Bien à vous,

LV

www.louisaragon-elsatriolet.com

Date : Mon, 06 Jan 2003 21:21:00

Bonjour à toutes et à tous,

Dans le cadre du séminaire commun du Centre de recherches sur le surréalisme (dir. Henri Béhar) et du Groupe de recherches sur la poésie contemporaine (dir. Michel Collot) — FRE 2332 "Ecritures de la modernité" — sur Les paysages intérieurs du surréalisme :

10 janvier. Romain Verger. Aux frontières du surréalisme : l’onirocosme d’Henri Michaux.

La séance aura lieu (exposé suivi de discussions) aura lieu de 16 h. à 18 h, en salle 410 (Université Paris III, 4ème étage).

Pour tout renseignement, contacter Rubio Emmanuel

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Thu, 9 Jan 2003 12:30:49

Bonjour et bonne année à tous !

Vous pouvez désormais consulter sur le site le discours de soutenance de Franck Merger (décembre 2002) Les Pouvoirs de la littérature. La prose narrative de Louis Aragon de La Défense de l'infini aux Cloches de Bâle (1923-1934) (Dir. Henri Godard) ainsi que les résumés disponibles de toutes les autres thèses soutenues sur Louis Aragon ou Elsa Triolet [bouton "Thèses" en page d'accueil]

A noter que Reynald Lahanque, qui vient de soutenir son Doctorat d'Etat sur le réalisme socialiste, vous offre la possibilité de lire l'intégralité de sa thèse. Voici son message :

"A ceux qui souhaiteraient faire une lecture aussi divertissante qu'utile, je communiquerai volontiers un exemplaire de ma thèse sur "le réalisme socialiste en France, 1934-1954" ; je vous demande en ce cas de me dire, le plus rapidement possible, si vous optez pour une formule papier ou une formule numérique. Dans le premier cas, l'impression des 1106 pages (en recto/verso cette fois, et en deux tomes, plus un petit volume d'annexes, pour en réduire le poids et l'encombrement) revient à environ 250 F (38 euros).

Dans le second cas, le gravage du cédérom revient à environ 2 euros ; c'est donc plus économique et moins encombrant ; mais il faut aimer lire et déambuler dans cet espace virtuel, qui n'offre pas les mêmes ressources ni le même confort que l'espace papier.

Merci de me dire rapidement si vous êtes intéressés, et par quelle formule ; la fabrication pourra être effectuée dès la semaine prochaine. Cordialement, et meilleurs voeux, Reynald Lahanque."

Bonnes lectures

Luc Vigier

http ://www.louisaragon-elsatriolet.com

Date : Thu, 9 Jan 2003 16:43:23

Chers amis Queniens — et surtout les anglophones :

Permettez-moi de vous signaler s.v.p :

Aujourd'hui jeudi le 9 janvier 2003, dans l'excellent hebdomadaire londresien, The Times Literary Supplement, (vol. 5206) p. 5, important c.r. (4 colonnes, sous le titre [astuce] de 'Excremental sun' — voir Enfants du Limon p. 152, par ex. ? ? ) de la parution recente dans la Pleiade RQ Romans t. 1, de la part de Michael Sheringham. J'en cite seulement la fin : Pierrot refuses to be the custodian's inheritor. The son can now, it seems, get along without the father. And we readers can now look forward to meeting the rest of the crew — Valentin Bru, Jacques l'Aumone, Sally Mara, the duc d'Auge, and the sublime Zazie — in Volume Two of Queneau's indispensable fictions.

Comme on dit, par ici : hear, hear ! (hi-yeur, hi-yeur). Maybe it signals an increasing interest in RQ, here. About time too : less than a month to go …

Meilleurs vœux

Piers BP

Date : Fri, 10 Jan 2003 11:22:39

Bonjour à toutes et à tous,

Mais où est passé le tamanoir ?

"Sur un grand lit, vêtus de bonnets de nuit et de petits chaussons, les enfants découvrent un théâtre d'images autour d'une anthologie de poésie : Raymond Queneau, Robert Desnos, Claude Roy et bien d'autres.

Marionnettes, objets animés, ombres chinoises, décors qui permutent, projections de diapositives se mêlent et se renforcent pour nous inviter au voyage."

Les 23 et 24 janvier 2003

A partir de 3 ans

Durée : 1h00 Coproduction : Compagnie Pupella-Noguès et la Ville de Saint-Gaudens

Scène nationale de Fécamp — Jeune public

54, rue Jules Ferry

76400 Fécamp

Tél : 02.35.29.22.81

Fax : 02.35.28.50.48

email : scnatfecamp@free.fr

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Fri, 10 Jan 2003 11:56:34

Chères Mélusiennes, Chers Mélusiens,

Cycle de films sur l'art

En vidéo sur grand écran à Genappe

Mercredi 19 février 2003 à 20h30 : L'enfance retrouvée

Cobra de Ole Roos, 52 min, 1975.

Alechinsky d'après nature de Luc de Heusch, 20 min, 1970.

Une organisation des Ateliers du Léz'Arts

Rue de Bruxelles 14 à 1470 Genappe.

Informations : 067 77 16 27.

Les séances ont lieu à la Maison Gallilée, parking Beghin, dans le centre de Genappe.

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Fri, 10 Jan 2003 12:00:01

Chères Mélusiennes, Chers Mélusiens,

Une pétition contre le dépeçage des collections d'André Breton

"Ne vous inquiétez pas, surtout pas. Début avril 2003 "le fabuleux musée privé d'André Breton sera dispersé à Drouot" (la presse). Ce n'est pas très grave puisqu'on nous promet un CDROM avec visite virtuelle. Dormez en paix, braves gens ! En France on n'a pas le sou pour projeter un musée André Breton. On continuera de parler du "pape" du surréalisme, comme si rien n'avait eu lieu, rue Fontaine. En France on aime les clichés et les écrivains virtuels, il resterait à animer une photo :

André Breton vous parle. Nous n'en dirons pas davantage si ce n'est notre dégoût, notre révolte, notre profonde peine. A l'heure actuelle, seuls des écrivains américains ont réagi, cependant que des acheteurs de même nationalité font déjà offre pour l'appartement André Breton. Nous ne laisserons pas passer pareille infamie. Nous nous réservons toutes formes de manifestations et d'interpellations aux dites "autorités culturelles françaises". Centre Pompidou, Ministère de la Culture : êtes-vous là ? "

Les signatures sont à transmettre aux adresses mail suivantes : info@remue.net

Mathieu.BENEZET@radiofrance.com ou à l'adresse postale suivante : remue.net association — BP 145 — 37541

Saint-Cyr sur Loire Cedex http ://www.remue.net/litt/breton_01.html

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Sat, 11 Jan 2003 14:36:52

PRECISION

Le Séminaire ERITA du 18 janvier aura lieu à à l'Université Paris III, centre Censier, 13 rue Santeuil, Paris Vème (Métro Censier Daubenton) salle 243, deuxième étage ; prendre l'escalier principal face à l'entrée du hall, et au second étage prendre à gauche.

Les auditeurs intéressés sont invités entre dix heures trente et onze heures, le début de la matinée étant consacré à l'assemblée générale de l'Association.

Pour le programme de la journée, voyez l'information disponible sur le site.

Bien à vous

Luc Vigier www.louisaragon-elsatriolet.com

Date : Sat, 11 Jan 2003 19:05:33

Chères Mélusiennes, Chers Mélusiens,

"France Culture reprend au Théâtre de l'Aquarium les enregistrements publics des soirées-spectacles Orphée Studio d'André Velter et Claude Guerre.

Avec des comédiens, des musiciens et des poètes, l'Orphée Studio entend questionner le tout nouveau siècle dernier, le XXe ; ajouter à l'aventure de la poésie à voix haute celle de la pensée vive."

Le 25 avril 2003 :

Aragon / Breton

Réservation au 01 43 74 99 61

Tarif unique 14 euros

Théâtre de l'Aquarium

La Cartoucherie

Route du Champ de Manoeuvre

75012 Paris

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Sun, 12 Jan 2003 11:31:40

la réaction ci-dessous de Bernard Noel

Je signe bien sûr, tout en pensant qu'un appel aux institutions officielles n'est pas la bonne solution : il faudrait plutôt une souscription nationale pour sauvegarder ce lieu et lui garder son caractère privé. La "subversion" ne peut être sauvegardée par l'Etat.dont le rôle est de la récupérer. Le fait que ce sont les héritières directes qui vendent me laisse également très perplexe …

Bernard Noël.

Plus de 80 nouvelles signatures ce lundi, dont de nombreux universitaires (parmi lesquels Claudette Oriol-Boyer, Grenoble, Hans T Siepe, DüsseldorfJean Renaud, Poitiers), plusieurs amis poètes québecois, un chercheur de Finlande (Timo Kaitaro), des Italiens, Espagnols… Des signatures aussi de responsables culturels (Thierry Ermakoff, conseiller livre à la DRAC Auvergne), des bibliothécaires et libraires, plusieurs scientifiques aussi (Ramez Labib-Sami, Jussieu)…

Vos contributions pour passer à étape suivante seront les bienvenues, nous les ferons circuler.

Ci-dessous, texte de Kenneth White, qu'on ne présente pas : "Le grand atelier surréaliste". Ce texte bien sûr peut circuler…

Par contre, il ne nous est pas possible dans l'immédiat de répercuter par fax… Libre à vous de le faire.

La page http ://www.remue.net/litt/breton_01.html est actualisée, avec liste exhaustive des signataires de l'appel.

Mathieu Bénézet, François Bon, Laurent Margantin

Le grand atelier surréaliste

Par Kenneth White

L'annonce de la vente aux enchères, début avril à l'Hôtel Drouot-Richelieu, du contenu de l'appartement d'André Breton situé 42 rue Fontaine, Paris 9e, est à la fois une honte pour la France et un affront à toute conception exigeante de la culture.

De temps en temps, de la masse des écrivains, artistes et intellectuels, émerge une figure d'exception qui, au lieu de simplement ajouter à l'accumulation culturelle en faisant tourner la machine, renouvelle le terrain. Ce fut le cas d'André Breton. Son existence, je ne dis pas sa « carrière », fut exemplaire. Il se situait à la fois au-dessus et surtout en dehors de la scène ordinaire. Á une époque et dans un contexte socio-politico-culturel où le mot « démocratie « est de plus en plus sous-traduit en populisme, voire en médiocratie vulgaire, il représente toujours un ailleurs et une potentialité.

On a caricaturé à outrance le surréalisme (ne parlons pas de l'emploi complètement inepte du mot « surréaliste « dans les médias). On a ironisé sur le comportement « autocrate « de son inspirateur. Qui n'a entendu parler du « pape du surréalisme » ? Ce rebelle n'expulsait-il pas ses rebelles ?

Précisons. Ceux que Breton expulsait du groupe surréaliste n'étaient pas des rebelles. C'était tout simplement des esprits prêts à s'enfermer dans des cadres plus rigides (tel Aragon) ou plus faciles (tel Dali) que le champ à la fois subversif, iconoclaste, explorateur et jouissif dans lequel il évoluait.

Pour faire avancer un mouvement radical de cet ordre, pour le maintenir en dehors des modes passagères, des grandes machines broyeuses et du cirque pseudo-culturel, il faut une certaine autorité, et même (c'est Artaud le « fou « qui le disait) de la discipline. C'est encore une des leçons qui restent à tirer du surréalisme. Et c'est encore une raison pour laquelle des esprits plus accommodants, plus enclins à se glisser dans des moules tout faits, ne seraient pas mécontents de voir le surréalisme non seulement marginalisé, écarté, mais encore dispersé, éparpillé, réduit à une série étiquetée d'objets curieux.

J'ai évoqué une conception exigeante de la culture. Celle qui a cours dans nos milieux socio-culturels aujourd'hui est purement objectiviste. C'est l'idée (le mot est évidemment trop beau) selon laquelle il suffit de multiplier les objets " films, livres, concerts, expositions " pour faire œuvre culturelle. Á côté de cette conception objectiviste, on trouve une conception sociologique : on crée « la fête de la musique », « le mois du livre », « le printemps des poètes », que sais-je encore ? Tout cela est d'une ostentation dérisoire, d'une inanité criarde, et ne répond en rien à la question culturelle fondamentale. Il n'existe politiquement aucun projet culturel conséquent, cohérent, inspirant. Il y a production et prolifération, gestion sans vision, consommation et confusion.

Breton le savait, et le disait, d'une manière incisive et acerbe. C'était l'empêcheur de tourner en rond, et qui allait à contre-courant.

Bref, Breton ne nageait pas dans le bain tiède de l'autosatisfaction partagée et de la convivialité générale. Non seulement il se situait ailleurs, mais il proposait un programme radicalement différent, qui consistait à ouvrir un tout autre champ. Breton ne parlait pas, par exemple, de « littérature « (« déluge sans colombe », disait déjà Marcel Schwob), mais de champs magnétiques.

Au fil du temps, la vie de Breton (c'est le cas de beaucoup d'esprits de grande envergure) devint de plus en plus solitaire. Á la fin, face à une marée montante de médiocrité bruyante et technicolore (il l'avait vue s'enfler aux États-Unis), il en appelait même à l'occultation nécessaire du surréalisme. Il y a, en effet, des moments de l'histoire où la seule attitude digne, et efficace à la longue, est la distance et le silence.

C'est cette distance et ce silence, et en même temps tout un « champ magnétique « qui est représenté par l'atelier de la rue Fontaine.

On peut dire bien sûr que l'essentiel du message de Breton est dans ses livres, que l'œuvre complète est en cours, et que le bradage tous azimuts du contenu de l'atelier n'a somme toute pas grande importance.

Mais l'atelier de travail de quelqu'un comme Breton est une œuvre en elle-même. Un tel atelier est l'extériorisation d'un cerveau. Si la plupart des « maisons d'écrivain « préservées par des fondations privées ou étatiques ont pour destin, sinon pour vocation, de n'être que des haltes dans un circuit touristique, certaines peuvent devenir des lieux symboliques de haute culture. Ce serait le cas de la maison d'André Breton. J'aime le mot de Julien Gracq à propos de l'atelier de Breton : « un refuge contre tout le machinal du monde ». Mais, plus encore qu'un refuge, c'était un foyer d'énergie.

Comment donc préserver ce foyer ?

Je veux croire que les services habilités à juger de la question ont pris le temps nécessaire pour en arriver à la conclusion que la configuration actuelle de l'endroit rendrait l'ouverture au public pratiquement impossible. Mais a-t-on envisagé toutes les possibilités ? On a maintenu ailleurs, en tant que maison d'écrivain et lieu symbolique, des appartements plutôt exigus et difficiles d'accès : l'appartement d'August Strindberg à Stockholm, par exemple.

Si une préservation telle quelle in situ s'avère impossible, ne pourrait-on pas envisager une reconstitution dans un autre lieu ?

L'autre question pratique, est, bien sûr, financière.

Puisqu'André Breton a agi toute sa vie contre les États et les nations, pourquoi, diraient certains, attendre de l'État français une action quelconque en sa faveur ?

C'est que la république française, dans le meilleur de sa tradition, se veut une nation-idée. En tant que telle, elle se situe au-delà de tout nationalisme culturel étriqué. Et, jusqu'ici, malgré toutes les pressions, elle n'a pas accepté la notion que les seules valeurs valables soient celles cotées en Bourse. Elle se doit de ne pas laisser le contenu de la maison d'André Breton se faire exhiber sur le marché public comme la culotte de Marilyn Monroe ou la canne de Fred Astaire.

Il n'est pas, je l'espère, trop tard pour que cette énorme inconvenance culturelle soit évitée.

Sinon, l'image symbolique de la France, en Europe et dans le monde, serait sérieusement entamée. Il n'y aurait plus qu'à se résigner à voir des éléments de culture mondiale élaborés en France s'envoler en poussière et la terre de France se couvrir, insidieusement, de Disneylands en tous genres.

Kenneth WHITE

Date : Thu, 23 Jan 2003 14:22:04

Subject : [Melusine] Raymond Queneau : le solennel emmerdement de la ruralité ?

Chères Mélusiennes, Chers Mélusiens,

Raymond Queneau : le solennel emmerdement de la ruralité

"Le colloque aura lieu à St-Epain, lieu de naissance du père de Queneau.

Queneau l'a souvent dit : il n'aimait guère la campagne. Cependant, il semble que son point de vue soit souvent plus nuancé qu'il n'y paraisse.

Il s'agit donc d'explorer les racines rurales de l'oeuvre ainsi que les liens qu'elle entretient avec la ruralité. Le "solennel emmerdement de la ruralité" est une citation extraite de Saint Glinglin."

Appel à contribution

Date limite : 13 juin 2003

Responsable : Association "Battre la campagne"Christine.Mery

Adresse :

10 bis, rue Auguste Chevallier

37800 Sainte-Maure-de-Touraine.

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Tue, 14 Jan 2003 22:21:55

Si nous sommes nombreux à penser qu'il faut se voir, je pense qu'il faut privilégier un week-end à Paris (sauf à découvrir — ce qui serait une excellente nouvelle — que les Parisiens sont minoritaires !).

Je pense qu'il faut dans un premier temps laisser l'appel prendre plus encore d'ampleur et pour cela le diffuser au plus grand nombre (sans tomber bien sûr dans le travers du spam).

Ensuite, il appartient peut-être à l'auteur et aux promoteurs qui sont à l'origine de l'appel de proposer la date et le lieu.

Proposition : dans un mois, samedi 15 février. Le point de rencontre pourrait symboliquement être le 42, rue Fontaine ou tout aussi bien (et tout aussi symboliquement !) le musée Gustave Moreau. Quant au lieu de réunion, je cale.

Cordialement

Date : Thu, 23 Jan 2003 14:14:07

Bonjour à toutes et à tous,

Vous avez dû constater que Mélusine avait été muette ces derniers temps.

Ce silence a été provoqué par un problème informatique sur le serveur de mail qui est désormais réparé. Nous sommes donc enfin réunis !

Je vous transmets les informations restées en attente depuis le 13 janvier : la Société des Gens de Lettres signe l'Appel Breton, la pétition passe "le mur " des 1000 signatures, appel à contribution pour le colloque "Raymond Queneau : le solennel emmerdement de la ruralité", etc.

Bien Cordialement,

Carole Aurouet

Bonjour,

Le site ERITA publie aujourd'hui le texte d'une lettre envoyée à Josyane Savigneau, du Monde des livres, au sujet de son article "Aragon, vingt ans après" (20 décembre), dont la teneur pose problème. Cette lettre, envoyée à l'auteur de l'article le 28 décembre, n'a toujours pas reçu de réponse.

A lire également sur le site, à l'occasion de l'ouverture d'une nouvelle page ( "romans de la dernière période", 1958-1974), la présentation du roman d'Aragon, La Semaine Sainte (1958) par une spécialiste de l'oeuvre, Patricia Richard-Principalli.

Bonnes lectures,

Luc Vigier

http ://louisaragon-elsatriolet.com

Date : Thu, 23 Jan 2003 14:21:33

Ci-joint ce message, initialement diffusé par Patrick Rebollar sur la liste Litor.

Bien cordialement

Carole Aurouet

Aux membres de Litor,

Le message suivant, issu de la liste dédiée à l'Appel Breton par l'association Remue.net, avec la participation de fabula.org. La pétition ayant atteint les mille signatures, il nous semblait que le mouvement prenait bellement de l'ampleur, mais voici que le ralliement de la SGDL marque aujourd'hui un changement d'échelle !

Une occasion aussi de découvrir le site de la Société des Gens de Lettres, son histoire, les aspects juridiques de la chose littéraire, l'empreinte numérique des oeuvres, le petit guide des poètes… Nul doute que le message ci-après y sera bientôt affiché. http ://www.sgdl.org/

Au-delà de l'affaire Breton dont on ne sait encore à quoi elle aboutira, ce mouvement fait la preuve de l'efficacité du réseau et d'une responsabilisation des acteurs du monde littéraire virtuel dans le monderéel.

On peut encore signer…

Cordialement.

Le modérateur :

Patrick Rebollar.

------- Voici le message réacheminé -------

Date d'envoi :    Tue, 21 Jan 2003 10 :11 :34

La Société des Gens de Lettres de France et ses milliers d'adhérents auteurs de l'écrit, s'élèvent vigoureusement contre le projet de vente aux enchères du musée privé d'André Breton et de ses trésors. Une telle dispersion, si elle avait lieu, ne ferait que démanteler et saccager un lieu "magique", que le devoir de l'Etat est au contraire de préserver tel qu'il a été légué à notre mémoire littéraire. Elle n'aboutirait qu'à l'amputation de notre propre patrimoine artistique, dont la singularité est la composante essentielle de notre spécificité culturelle. Ce lieu de vie et de création, ensemble inestimable d'objets d'art, de dessins, fragments et autoportraits, témoins du rayonnement dans le monde du mouvement surréaliste, appartient à notre collectivité nationale, et ne saurait être dépecée, éventuellement hors de France, au profit des plus offrants. Notre Société y veillera avec la plus extrême rigueur.

Alain ABSIRE

Président de la Société des Gens de Lettres de France

Date : Thu, 23 Jan 2003 14:21:49

La réaction de Paul Sanda, poète pour la Maison des Surréalistes et les Editions Rafael de Surtis, à l'Appel Breton…

Bien cordialementCarole Aurouet

Il y a longtemps que nous luttons contre la dispersion, en conservant les archives de Francis Meunier, Maurice Baskine, JF ChabrunJ.Kober, Pierre Demarne etc.

La dispersion actuelle de la collection Breton, fait partie de l'histoire habituelle : l'indifférence, y compris pour nos activités.

C'est étrange de découvrir que certains combats mettent toujours en jeu les résistants de la dernière heure.

Disons que les 80 artistes ayant rapport avec le surréalisme qui nous soutiennent comprendront bien qu'on ne leur a pas demandé de signer la moindre pétition…

Paul Sanda, poète. pour la Maison des Surréalistes & Editions Rafael de Surtis

Porte du Vainqueur

81170 CORDES SUR CIEL

Date : Wed, 15 Jan 2003 10:18:57

nos excuses, c'est par erreur que nous indiquions que "différents membres de la rédaction de France Culture" (et nous citions Laude Adler, Laurence Bloch, Olivier Kaeppelin et Bernard Comment), ous avaient rejoints dans la liste des signataires

FB — MB

Date : Sat, 18 Jan 2003 19:24:41

Sommaire

La proposition que je formule ici n'est pas destinée aux Signataires de la pétition Bénézet-Bon-Margantin, sauf si ce texte ou des extraits pouvaient susciter d'autres propositons concrètes. Je l'adresse au comité qui devrait concrétiser notre action.

Je propose simplement la constitution d'une Société Surréaliste (nommée CADEX) dont l'objectif serait de réaliser le rêve d'une relance perpétuelle du surréalisme le plus ordinaire et par conséquent réaliste.

Le principe en est assez simple : le rêveur définitif que nous sommes tous ne renonce ni ne perd sa croyance à la vie réelle, économique, sociale, politique et aussi personnelle. On veut la collection de la rue Fontaine, alors, en effet, on l'achète, on la gère et on la développe.

Il s'agit donc d'amasser une fortune colossale -- qui sera évidemment la nôtre (car une fortune est une fortune) -- au service de notre passion surréaliste, symbole de toutes nos passions.

16 janvier 2003.

Bonjour,

J'ai été très intéressé et impressionné par les propositions suggérant que nous devions nous impliquer, tous, personnellement, nous les Signataires, au lieu de laisser l'État récupérer l'affaire de la rue Fontaine. Je ne pense pas que le surréalisme soit récupérable. Sauf que, en effet, il y a lieu de ne pas être récupéré, comme « gens d'affaire », ce qui serait la moindre des choses. Il faut donc prendre au sérieux ces propositions, y compris celle de mettre nos noms sur une fabuleuse plaque de plomb d'un million de noms.

Il y a peu de personnes, encore moins peu de jeunes qui ne soient pas susceptibles de surréalisme aujourd'hui, précisément parce qu'André Breton -- et on me sera gré de ne pas dire _un_ André Breton -- nous manque. Mais nous avons ses choses. Surréalistes, nous n'en sommes pas moins réalistes, tant à la vie, à la vraie, nous tenons.

Ainsi devons nous tous être reconaissants à la fille et à la petite-fille de notre poète, nous tous qui devons maintenant assumer enfin l'héritage qu'elles nous ont conservé. Et disons-le comme André Breton n'aurait jamais osé le dire, précisément pour être digne de lui : nous ne serons pas radins !

Justement. Nous serons tous propriétaires et propagandistes d'une fortune colossale qu'il s'agira simplement de gérer au mieux, même si nous ne pourrons jamais le faire aussi bien qu'André Breton. Tant mieux. Qui voudrait faire mieux que les saints et les papes ? Pas nous.

J'ai fini mon introduction, voici ma proposition.

Constituons la CADEX, financièrement. Cadex pour cadavres exquis, bien entendu.

Constituons donc une société sans but lucratif (une Société sociale). Établissons d'abord simplement la structure de son capital. Créons trois catégories d'actionnaires de 50, 500 et 5000 euros, actions A, B et C.

Toute personne peut acheter une action de catégorie A en versant 50 euros.

Toute personne peut soumettre une demande d'achat d'une action de catégorie B (dépôt de 500 euros) qui sera réalisée ou acceptée dès que dix actions de catérogie A auront été investies. Toutes personnes peut trouver elle-même dix souscripteurs de catégorie A lui permettant d'acquérir une action de catégorie B.

Toute personne peut soumettre une demande d'achat d'une action de catégorie C (dépôt de 5.000 euros) qui sera réalisée ou acceptée dès que dix actions de catégorie B auront été investies.

Au Conseil d'administration, les représentants des actions de catérogie AB et C auront chacun un tiers des voix.

A la structure du capital, on doit maintenant ajuster les multiplicateurs de l'investissement. Ceux des États, d'abord, ceux de l'Histoire, ensuite (cinq ans d'investissement amassant une forture vraiment grandiose, la plus grande masse monétaire consacrée au développement d'une entreprise littéraire légitime).

Au premier mars 2003, on devrait pouvoir évaluer raisonnablement l'investissement colossal des individus surréalistes. A ce moment, on devrait pouvoir évaluer facilement l'investissement sur une année (en multipliant simplement par trois, par exemple). On exigera alors que nos gouvernements contribuent en DOUBLANT cet investissement, très modestement. La Belgique, la France, le Québec et la Suisse (pour les trois quart de l'investissement, au prorata de leurs populations), s'agissant de pays francophones ; les autres pays du Groupe des Sept (et pays riches sympathisants), l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Espagne, les États-Unis d'Amérique et la Turquie, etc. (pour un quart de l'investissement).

Je ne fais pas le calcul, mais avec plusieurs millions d'euros on devrait pouvoir acheter à un prix très raisonnable la collection de la rue Fontaine. Mais il ne devrait pas être question de l'acquérir à rabais.

Les héritières d'André Breton, auxquelles nous devrons la collection, ont pour le moins droit à notre reconnaissance pour nous l'avoir conservée.

Mais là ne s'arrête pas notre travail d'investissement. Tout en respectant strictement la structure du capital donnée, il devrait être possible d'y INVESTIR, selon les règles exposées plus haut, durant cinq ans. Et durant cinq ans, les États, quels qu'ils soient, auront droit de doubler le nouveau capital investi.

Au terme de cinq ans, l'investissement dans le capital, sous forme d'actions sera fermé.

Il est clair qu'il s'agit d'un capital à fond perdu. Mais pas nécessairement pour les investissements individuels. Au contraire. Les actions que nous posséderons ne seront jamais rachetées par la CADEX, mais elles pourront être données, héritées ou même vendues (sauf à des personnes qui détiennent déjà la moindre action de CADEX), en acquittant évidemment un droit de transfert du titre (au coût de 5% de la valeur nominale au moment de la fermeture des achats, indexée annuellement).

Les surréalistes sont réalistes et, évidemment, avisés. La toute simple action de 50 euros n'y a pas de prix. Je veux dire par là ce que vous avez tous compris. Notre objectif premier, immédiat, urgent est fort simple. Constituer à Paris un espace propre à perpétuer l'appartement de la rue Fontaine, en le laissant là, tel quel, le plus longtemps possible, ouvert sous la gouvernance de ses actuelles propriétaires, si elles veulent bien nous en céder à nous la propriété, en espérant que nous serons dignes d'elles, avec leur aide.

CADEX. Notre Société Surréaliste ne peut avoir la prétention de représenter les surréalistes et encore moins le surréalisme. Mais on doit tout de même pouvoir revendiquer le droit de rêver.

Cinquante millions d'euros, ce n'est tout de même pas la mer à boire.

Avec beaucoup moins, on pourrait faire mer et monde, réincarner et développer la collection, surtout si l'on pouvait la garder vivante tout en la rendant accessible aux scientifiques, historiens, bibliothécaires, historiens de l'art, et autres savants.

En fait, tout est possible, surtout l'impossible -- comme le prouvent je crois les propositions des Signataires dont je développe modestement les propositions, vues d'Amérique, peut-être pas si loin de la rue Fontaine.

De tout coeur en tout cas.

 

Guy Laflèche — http ://mapageweb.umontreal.ca/lafleche/>

Département des études françaises, Université de Montréal

C.P. 6128, succ. Centre-Ville, Montréal H3C 3J7

En réaction à un texte de Guy Debord sur le surréalisme que nous avons diffusé la semaine passée (voir plus bas), ces réflexions :

Debord s'est toujours mesuré aux surréalistes… parce qu'il leur reconnaissait ce mérite d'avoir attaqué ce monde dans son fondement, de n'avoir pas voulu de révolutions partielles, d'un monde qui ne soit pas "essentiellement transformé".

Avec une connaissance a posteriori de l'oeuvre de Debord, qui s'est plus ou moins comparé à Breton dans ses textes ultérieurs ("cette mauvaise réputation", et un autre), j'y vois presque un hommage à Breton.

Comment le situationniste ne pouvait se reconnaître dans ces lignes de la superbe Confession dédaigneuse [Breton, Les Pas perdus] :

"Je me suis toujours interdit de penser à l'avenir : s'il m'est arrivé de faire des projets, c'était pure concession à quelques êtres et seul je savais quelles réserves j'y apportais en mon for intérieur. Je suis cependant très loin de l'insouciance et je n'admets pas qu'on puisse trouver un repos dans le sentiment de la vanité de toutes choses. Absolument incapable de prendre mon parti du sort qui m'est fait, atteint dans ma conscience la plus haute par le déni de justice que n'excuse aucunement à mes yeux, le péché originel, je me garde d'adapter mon existence aux conditions dérisoires, ici-bas, de toute existence. […] Je ne veux rien sacrifier au bonheur : le pragmatisme n'est pas à ma portée. Chercher le réconfort dans une croyance me semble vulgaire. Il est indigne de supposer un remède à la souffrance morale. […] Toujours est-il que je me suis juré de ne rien laisser s'amortir en moi, autant que j'y puis quelque chose. Je n'en observe pas moins avec quelle habileté la nature cherche à obtenir de moi toutes sortes de désistements. Sous le masque de l'ennui, du doute, de la nécessité, elle tente de m'arracher un acte de renonciation en échange duquel il n'est point de faveur qu'elle ne m'offre. Autrefois, je ne sortais de chez moi qu'après avoir dit un adieu définitif à tout ce qui s'y étais accumulé de souvenirs enlaçants, à tout ce que je sentais prêt à s'y perpétuer de moi-même. La rue, que je croyais capable de livrer à ma vie ses surprenants détours, la rue avec ses inquiétudes et ses regards, était mon véritable élément : j'y prenais comme nulle part ailleurs le vent de l'éventuel. […] Á vrai dire, dans cette lutte de tous les instants dont le résultat habituel est de figer ce qu'il y a de plus spontané et de plus précieux au monde, je ne suis pas sûr qu'on puisse l'emporter […] Il n'est pas de semaine où l'on apprenne qu'un esprit estimable vient de se ranger."

Breton et Debord se rejoignent dans cette recherche sans repos du comment vivre ; et comment vivre à travers l'art, dut-il se transformer avec la vie entière dans son mouvement. L'héritage matériel de Breton est une des parts positives de ce mouvement, de cet esprit qui cherche *ailleurs* ses possibilités.

Le Breton que cite Debord est mort ; celui qui écrit ces lignes est toujours vivant, et c'est là la victoire indubitable du surréalisme. Qu'il se fasse critique ou laudateur du surréalisme, Debord dut admettre que quelque chose s'est passé là.

Je pense qu'on puisse faire l'économie du débat sur la réification de l'oeuvre : tous nos livres ont passé par l'économie capitaliste. Que l'État sauvegarde l'héritage de Breton est un moindre mal. Savoir ces objets entre les mains de vulgaires collectionneurs et de nouveaux riches, les savoir sur le *marché*, donne la nausée.

Et puis, comme l'Internationale Lettriste se plaignait au gouvernement britannique de la destruction du quartier chinois londonais avant même qu'ils l'aient visité, il est immoral de liquider l'héritage de Breton avant que j'aie pu le voir !

Simon-Pierre Beaudet

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Ce texte est extrait de la revue Internationale Situationniste N°1, et apporte un autre regard sur le grand atelier surréaliste. Il a du être rédigé par Guy Debord mais n'est pas signé.

« Le succès même du surréalisme est pour beaucoup dans le fait que l'idéologie de cette société, dans sa face la plus moderne, a renoncé à une stricte hiérarchie de valeurs factices, mais se sert à son tour ouvertement de l'irrationnel, et des survivances surréalistes par la même occasion. »

Rapport sur la construction des situations. Juin 1957

DANS LE CADRE d'un monde qui n'a pas été essentiellement transformé, le surréalisme a réussi. Cette réussite se retourne contre le surréalisme qui n'attendait rien que du renversement de l'ordre social dominant. Mais en même temps le retard intervenu dans l'action des masses qui s'emploient à ce renversement, maintenant et aggravant, avec les autres contradictions du capitalisme évolué, les mêmes impuissances de la création culturelle, maintient l'actualité du surréalisme et en favorise de multiples répétitions dégradées.

Le surréalisme a un caractère indépassable, dans les conditions de vie qu'il a rencontrées et qui se sont prolongées scandaleusement jusqu'à nous, parce qu'il est déjà, dans son ensemble, un supplément à la poésie ou à l'art liquidés par le dadaïsme, parce que toutes ses ouvertures sont au-delà de la postface surréaliste à l'histoire de l'art, sur les problèmes d'une vraie vie à construire. De sorte que tout ce qui veut se situer, techniquement, après le surréalisme retrouve des problèmes d'avant (poésie ou théâtre dadaïstes, recherches formelles dans le style du recueil Mont-de-Piété). Ainsi, pour leur plus grande part, les nouveautés picturales sur lesquelles on a attiré l'attention depuis la dernière guerre sont seulement des détails, isolés et grossis, pris — secrètement — dans la masse cohérente des apports surréalistes (Max Ernst à l'occasion d'une exposition à Paris au début de 1958 rappelait ce qu'il avait appris à Pollock en 1942).

Le monde moderne a rattrapé l'avance formelle que le surréalisme avait sur lui. Les manifestations de la nouveauté dans les disciplines qui progressent effective ment (toutes les techniques scientifiques) prennent une apparence surréaliste : on a fait écrire, en 1955, par un robot de l'Université de Manchester, une lettre d'amour qui pouvait passer pour un essai d'écriture automatique d'un surréaliste peu doué. Mais la réalité qui commande cette évolution est que, la révolution n'étant pas faite, tout ce qui a constitué pour le surréalisme une marge de liberté s'est trouvé recouvert et utilisé par le monde répressif que les surréalistes avaient combattu.

L'emploi du magnétophone pour instruire des sujets endormis entreprend de réduire la réserve onirique de la vie à des fins utilitaires dérisoires ou répugnantes. Rien cependant ne constitue un si net retournement des découvertes subversives du surréalisme que l'exploitation qui est faite de l'écriture automatique, et des jeux collectifs fondés sur elle, dans la méthode de prospection des idées nommée aux Etats-Unis « brainstorming ». Gérard Lauzun, dans France-Observateur, en décrit ainsi le fonctionnement : « En une séance de durée limitée (dix minutes à 1 heure), un nombre limité de personnes (6 à 15) ont toute liberté d'émettre des idées, le plus d'idées possibles, bizarres ou pas, sans aucun risque de censure. La qualité des idées importe peu. Il est absolument interdit de critiquer une idée émise par l'un des participants et même de sourire lorsqu'il a la parole. Chacun a, en outre, le droit le plus absolu, le devoir même, de piller, en y ajoutant du sien, les idées précédemment énoncées. ( !). L'armée, l'administration, la police y ont aussi recours. La recherche scientifique elle-même substitue des séances de brainstorming à ses conférences ou à ses "tables rondes". ( !) Un auteur et un producteur de films au C.F.P.I. Il leur faut un titre. Huit personnes en quinze minutes en proposent soixante-dix ! Puis, un slogan : cent quatre idées en trente-quatre minutes : deux sont retenus. ( !) La règle est la non-pensée, l'illogisme, l'absurdité, le coq-à-l'âne. La qualité fait place à la quantité. La méthode a pour but premier d'éliminer les diverses barrières de contrainte sociale, de timidité, d'effroi devant la parole qui interdisent souvent à certains individus dans une réunion ou au cours d'un conseil d'administration, de parler, d'avancer des suggestions saugrenues, au milieu desquelles pourtant un trésor peut être enfoui ! Ici, les barrières levées, on constate que les gens parlent et, surtout, que chacun a quelque chose à dire. ( !) Certains managers américains ont d'ailleurs vite compris l'intérêt d'une telle technique sur le plan des relations avec le personnel. Celui qui peut s'exprimer revendique moins. "Organisez-nous des brainstormings !" commandent-ils alors aux spécialistes : "cela démontrera au personnel que nous faisons cas de ses idées, puisque nous les demandons !" La technique est devenue une thérapeutique contre le virus révolutionnaire. »

Date : Tue, 14 Jan 2003 21:22:16

Il est réconfortant de constater que l'appel lancé prend de l'ampleur. On espère aussi que les surréalistes isolés ou dans des groupes constitués (Paris, Leeds, Prague, Chicago…) feront entendre leurs voix bien qu'ils semblent, dans l'ensemble, divisés sur la question.

Dans la mesure où — ne nous leurrons pas — les enjeux financiers de cette sinistre farce sont élevés, il est peu probable que la vente soit annulée. C'est pourquoi, il faut envisager des actions concrètes à mener PENDANT la vente.

Précision à l'attention des destinataires mal intentionnés : je ne parle pas de terrorisme. Toutefois, l'inétanchéité d'Internet ne permet pas d'évoquer ouvertement ces actions potentielles.

Rencontrons-nous ?

Date : Wed, 15 Jan 2003 15:36:46

Pourquoi cela nous peine ?

Certains nous traitent de franchouillards, d'autres nous infligent le cynisme branché des jeunes cinglants (version chronicart)… Nous serions des attardés, puisque le monde est, depuis longtemps, marchandise… Oui cela nous peine. Parce qu'un homme vit aussi de ses objets rassemblés, de ses livres aimés, de son univers construit : et Breton fut un homme, prêt à aimer une cuiller paysanne trouvée belle dans un marché aux puces. Combien pour la cuiller de l'amour fou ? Mais elle est inestimable, justement. C'est à dire sans autre estimation que la poésie trouvée. Aucun musée de la Culture pour cela. Parce que le surréalisme fut quelque chose qui compta, et qui compte. Recherche d'un rapport au réel plus réel. Ouvrir notre regard plus largement. Une révolution qui serait création (mais quel mot plus dévalué que celui de révolution ? ). Surréalisme vendu cher et en même temps dévalué. Il faut croire que nous vivons le temps de la dévaluation de l'humain : qu'importe, les organes resteront à vendre. Parce que nous n'aimons pas que l'on pille la maison des grand-parents. Parce que nous ne voulons pas d'une seconde mort par le dépecage. Parce que notre indignation est évidente, et parce que cette évidence est devenue invisible pour les dignitaires de ce qu'ils appellent "culture", et pour les pauvres ricanants de la trash-modernité.

Bernard Gauthier www.larevuedesressources.org

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De : "Vincent Olivari"

Date : Wed, 15 Jan 200319 :37 :56 À : <appel_breton@remue.net>

Objet : anti aube

voisin du dessus depuis maintenant plus de 18 ans, j'ai très bien connu l'appartement tel qu'il est représenté sur les archives photos…les murs, bardés de gravures, de montages hétéroclites ou de masques océaniens n'ont rien perdus de leur charme et demeurent dans mon souvenir. Mais plus encore, c'est le souvenir d'Elisa qui persiste…sa vie s'est arrêtée à la mort de son mari, et je l'ai connue menant une vie de souvenirs (racontés à l'heure du thé). De son vivant, toute mention de l'existence du "Mausolé Breton" etait proscrite. Tous les objets étaient en place, y compris les plumes et la pipe d'André, posés sur son bureau, à l'endroit même où ils avaient été déposé plus de trente ans auparavant…Les grandes verrieres de l'atelier sont restées occultées nuit et jour pendant toutes ces années, de peur d'attirer les regards des passants (et des journalistes) sur le boulevard.

C'est de cette vieille dame dont je me souviens, sa petite pointe d'accent argentin et son admiration sans bornes pour l'homme de sa vie. Et c'est pour le respect de sa mémoire que j'appose avec grand plaisir ma signature à cet appel "anti-dépeçage", sans pour autant que l'endroit deviennent musée…ET UN FRANC MERCI A MATHIEU BENEZET POUR SA REVOLTE ET POUR SON INITIATIVEQUI, BIEN QUE TARDIVE, AURAIT EU TOUT LE SOUTIEN D'ELISA…( et de tous ceux qui honorent leur mémoire au lieu de l'exploiter…)

MERCI ET BRAVO

vincent olivari

Date : Sat, 18 Jan 2003 14:05:31

L'appel à tartes

Un musée André-Breton ? Cette éventualité a de quoi faire frémir. Certes, je partage le crève-cœur ressenti à l'annonce de la dispersion des trésors du 42 rue Fontaine. Pour qui a eu la chance d'y pénétrer, de surcroît d'y être reçu en tête à tête avec le maître des lieux, c'est la confirmation qu'André Breton est bel et bien mort. Je suis de ceux qui en demeurent inconsolables.

La force de sa pensée, la justesse de son regard, la teneur et la tenue de ses propos, la chaleur humaine de ses convictions (tous ces mots sont interchangeables), n'ont pas été remplacées et continuent de nous manquer.

Pire, elles n'ont pas trouvé preneur : voyez le monde.

Il faut donc se faire à l'inéluctable, c'est une loi de la vie. A l'écœurant aussi (mais on n'y est pas obligé) puisqu'il va être avant tout question d'argent là où il n'était avant tout question que d'amour. Mais il faut avoir vu la belle main charnue d'André Breton toucher le moindre de ses objets (rien qui ne méritât une caresse), saisir tel moai de l'île de Pâques, se poser sur le pied de son Uli, ouvrir un livre avec autant de délicatesse que d'absence d'aménité, effleurer une agate ramassée au bord du Lot ou pointer l'index sur cette peinture du plus récent de ses compagnons, il faut avoir vu l'homme se mouvoir dans l'univers qu'il s'était à lui-même créé (avec si peu de moyens !) pour se rappeler qu'il était seul capable, par ce fait-même, de rendre à ces objets cette vie pleine de mystère qui, si diversement, a présidé à leur élaboration et reste le garant de leur existence. Chez André Breton, du fait peut-être de leur abondance incroyable, les objets, les tableaux, les livres étaient en liberté. On les sentait disponibles de révéler ou non leur secret. Il ne fait pas de doute pour moi que leur transplantation chez le plus raffiné des collectionneurs ou derrière la vitrine du plus respectueux des musées leur portera le coup de grâce. Imagine-t-on des cohortes de touristes dans leurs habits fluo envahissant l'atelier (ou sa reconstitution) avant de se précipiter au sex shop du coin parce qu'un tour operator aura mis l'un et l'autre au programme de leur divertissement parisien ? Imagine-t-on ces statues pétrifiées sur leur socle, ces tableaux étiquettés, ces livres inconsultables transformés en décor ? Plus inimaginable encore, cette dégradation du surréalisme en monument institutionnel.

Je veux croire que l'Etat, avec son impayable droit de préemption, saura mettre à l'abri les documents inédits et inestimables que Breton détenait, forcément, sur la vie souterraine et les péripéties cachées du mouvement dont il a été jusqu'à sa mort l'animateur irréductible.

Quant au reste, oui, nous pouvons, grâce aux photos de Man Ray, de Cartier-Bresson, de Gisèle Freund, de Paul Almasy, de Sabine Weiss ou de Gilles Ehrmann et au cd-Rom, avoir une idée de ce qui, littéralement, a pu avoir lieu là. Mais aucun musée, aucune fondation, aucun collectionneur ne sauraient le faire revivre.

La mort s'est servie il y a plus de trente ans, l'or du temps est redevenu poudre aux yeux. C'est aujourd'hui l'heure de se demander, shakespearement et superbement : que devient la blancheur quand la neige a fondu ?

Quant à moi, je répondrai : une image unique, un souvenir merveilleux, et surtout une idée. Une ineffaçable idée.

Relire Breton.

François-René Simon membre du groupe surréaliste de 1965 à 1969

A l'encan, la beauté… Sophie Chauveau

Dépecez les cerveaux, débitez les cœurs en mille morceaux, tronçonnez jusqu'à l'âme…, Vilains petits épiciers, pour qui tout fait ventre. Affreux grands collectionneurs pour qui tout est à vendre. Prenez les plus grands, les plus admirés, les plus aimés et les plus retirés, les phares secrets dont s'éclairent nos nuits pour persévérer dans cette forme d'adolescence, qui n'est pas née d'un âge, mais d'une révolte, d'un grondement dessous la rêverie, qui, un jour, immanquablement, a fait se rencontrer ces "certains états de fureurs". C'est ça ! Prenez le plus dédaigneux, le plus méprisant de vos basses œuvres, et vendez-le, bradez-le aux enchères de l'univers.

Pas le moindre petit éclat de sa lumière ne vous atteindra, pas un rayon de cette intelligence pourtant diffractée en mille éclats errants, rien pour vous ! Vous qui décidez de jeter à l'encan, l'amour de la beauté, de ces beautés bizarres accumulées par André Breton, vous n'en retirerez pas une once d'amour ni de beauté. Quand on joue à l'épicier, au vilain détaillant, on coupe dans le vif, on perd le meilleur, et l'on dilapide cet or qu'on croyait servir ! On laisse échapper la sève qui irrigue ce grand arbre à l'ombre duquel toutes nos mousses, champignons, fougères et autres platycérium ont trouvé refuge, asile et humus…

Par deux fois dans ma vie, j'ai eu la chance d'honorer une partie de ma dette envers André Breton. La première fois, quand les organisateurs de l'expo Breton à Beaubourg en 91 cherchaient une "jeune femme écrivain et libérée(sic) qui se sentait devoir quelque chose à André Breton et/ou au surréalisme". Je fus celle-là et j'en témoignerai encore. Ma liberté joyeuse, je l'ai puisée là. J'ai lors pu le proclamer en contrepoint de l'exposition… Puis quelques années plus tard quand il s'est agi de lire NADJA en livre-cassette, Elisa Breton a choisi ma voix, ma diction et sans doute ma ferveur tranquille pour dire ce texte. Aux éditions Thélème, bien sûr. Ce travail est ma légion d'honneur ou du moins un honneur qui m'a encouragée bien davantage que toute légion. Alors je n'imaginais même pas qu'un jour nous allions devoir nous rassembler, nous les aimants du monde entier à mains nues, pour tenter d'empêcher les bouchers de dépecer nos restes de notre vivant.

Car ce qu'André Breton rassembla avec ce sens aigu de la gratuité et du goût, c'est son cœur, c'est le nôtre, quand on bat à son rythme, à son pouls. Ce qui arrive à mon souffle chaque fois que je le lis…

Attention ! Chaque éclat est tranchant comme du verre. Ne les ramassez pas, vos mains saignent déjà de les avoir éparpillés.

Sophie Chauveau

voisin du dessus voisin du dessus depuis maintenant plus de 18 ans, j'ai très bien connu l'appartement tel qu'il est représenté sur les archives photos…les murs, bardés de gravures, de montages hétéroclites ou de masques océaniens n'ont rien perdus de leur charme et demeurent dans mon souvenir. Mais plus encore, c'est le souvenir d'Elisa qui persiste…sa vie s'est arrêtée à la mort de son mari, et je l'ai connue menant une vie de souvenirs (racontés à l'heure du thé). De son vivant, toute mention de l'existence du "Mausolé Breton" etait proscrite. Tous les objets étaient en place, y compris les plumes et la pipe d'André, posés sur son bureau, à l'endroit même où ils avaient été déposé plus de trente ans auparavant…Les grandes verrieres de l'atelier sont restées occultées nuit et jour pendant toutes ces années, de peur d'attirer les regards des passants (et des journalistes) sur le boulevard.

C'est de cette vieille dame dont je me souviens, sa petite pointe d'accent argentin et son admiration sans bornes pour l'homme de sa vie. Et c'est pour le respect de sa mémoire que j'appose avec grand plaisir ma signature à cet appel "anti-dépeçage", sans pour autant que l'endroit deviennent musée…ET UN FRANC MERCI A MATHIEU BENEZET POUR SA REVOLTE ET POUR SON INITIATIVEQUI, BIEN QUE TARDIVE, AURAIT EU TOUT LE SOUTIEN D'ELISA…( et de tous ceux qui honorent leur mémoire au lieu de l'exploiter…)

MERCI ET BRAVO

vincent olivari

Date : Sun, 19 Jan 2003 20:20:13

Maurice Nadeau a été la première personnalité du monde culturel à réagir, dès décembre, à la future mise aux enchères du contenu de l’appartement d’André Breton, dans La Quinzaine littéraire qu’il dirige. Rappelons que Maurice Nadeau est l’auteur d’une "Histoire du surréalisme" parue dès 1945, et qu’il a publié l’automne dernier plusieurs ouvrages dont un sur son propre parcours de critique. Voir à ce sujet ces présentations ou articles de Fabula, Le Matricule des anges et Libération :

http ://www.fabula.org/actualites/article4796.php

http ://www.fabula.org/actualites/article4426.php

http ://www.lmda.net/din/tit_lmda.php ?

http ://www.liberation.com/livres/editeurs/nadeau.html

Nous remercions Dominique Dussidour d’avoir demandé l’autorisation de reprendre ce texte, et exprimons notre reconnaissance à la Quinzaine littéraire.

JOURNAL EN PUBLIC, par Maurice Nadeau

« La partie étant jouée, avec quel brio ! les pièces du puzzle sont remises à la disposition de nouveaux joueurs. »

De quoi s’agit-il, et qui me donne un coup ? D’une « vente publique », c’est-à-dire aux enchères, c’est-à-dire à l’encan, de tout ce qu’André Breton avait réuni, sa vie durant, chez lui, 42 rue Fontaine. L’information m’est parvenue, comme à tous mes confrères. Aucun, à ma connaissance, n’en a fait état. André Breton ? Vous connaissez ? Le Surréalisme ? Ah, oui, ce truc ringard. D’accord, bien qu’admirateur d’André Breton, je me suis permis d’être impertinent. D’accord, il n’a pas été gentil à mon égard, jusqu’à honnir mon nom dans ses 'uvres complètes. D’accord, en 1945 il était un peu tôt pour constater une certaine fin d’« histoire du Surréalisme », mais où était-il, alors, Breton ? D’accord, je viens de publier le procès-verbal d’Alain Joubert sur la dissolution mouvementée du Mouvement. Mais penser que tout ce qu’avait choisi André Breton pour enchanter son existence 42, rue Fontaine, penser que tout cela, qui nous aussi nous a fait rêver, va finir à la criée, est-ce que, vraiment, cela ne vous fait rien ? « Chacun pourra acquérir selon ses moyens », nous dit le « dossier de presse », une œuvre : parmi les 400 tableaux, dessins et sculptures lui ayant appartenu » ! de Arp et Brauner et Duchamp à Tanguy en passant par Lam et Man Ray »,

parmi les 1500 photographies qui constituent « la mémoire photographique du surréalisme »,

parmi les 3500 ouvrages « vêtus pour la plupart de papier cristal », ouvrages des amis, ou dédicacés par des personnages illustres, d’Apollinaire à Léon Trotsky !

parmi les 500 dossiers de manuscrits, du dossier de Nadja à ceux des jeux surréalistes, des Cadavres exquis !

parmi les 1500 objets océaniens et amérindiens !

parmi une « petite collection de cannes », de cent bénitiers bretons et « plusieurs dizaines de moules à hosties », sans compter « un coffret des Alpes, une collection de bouteilles moulées, une grenouille tabatière, une carapace de tortue » !

Á vos poches !

Quant à ceux qui, aux maigres moyens, ne pourront se procurer un de ces tableaux, manuscrits, ouvrages, objets, il leur restera la consolation d’acquérir un CD-Rom où seront réunis dans « une juxtaposition brutale, sur une galette de celluloïd, sans hiérarchie ni préséance, du grand et du petit, du célèbre et de l’inconnu, du public et de l’intime, et qu’on parcourt au hasard des index et des moteurs de recherche ! « Le fin mot de la technique et le fin mot de l’histoire. « Sur une galette de celluloïd » ! On ne pensait tout de même pas que cela finirait comme ça.

Maurice Nadeau.

- La Quinzaine littéraire, n° 844, 16/31 décembre 2002.

D’accord, bien qu’admirateur d’André Breton, je me suis permis d’être impertinent. D’accord, il n’a pas été gentil à mon égard, jusqu’à honnir mon nom dans ses 'uvres complètes. D’accord, en 1945 il était un peu tôt pour constater une certaine fin d’« histoire du Surréalisme », mais où était-il, alors, Breton ? D’accord, je viens de publier le procès-verbal d’Alain Joubert sur la dissolution mouvementée du Mouvement. Mais penser que tout ce qu’avait choisi André Breton pour enchanter son existence 42, rue Fontaine, penser que tout cela, qui nous aussi nous a fait rêver, va finir à la criée, est-ce que, vraiment, cela ne vous fait rien quelques réactions et analyses

BonjourJe souhaite signer l'appel pour que la collection d'André Breton soit maintenue cohérente, dans un lieu ouvert au public et aux chercheurs. La collection d'art du fondateur du surréalisme est un témoignage inestimable sur les principes fondateurs et l'éclectisme de ce mouvement. Il me semble nécessaire que la puissance publique prenne position et agisse pour la défense et la sauvegarde d'un patrimoine d'une telle importance.

Le succès public des visites de maisons d'écrivains ou d'artistes, la volonté de recueillir au travers de ces visites des parcelles de mémoire, des compléments émotionnels à la lecture des oeuvres est un phénomène contemporain. A l'heure de l'audiovisuel dominant, ce contact au réel, fut il muséifié, doit être préservé pour que les générations à venir aient une autre approche du 20ème siècle, de ses errements comme de ses fulgurances de liberté, que la simple vision de points lumineux sur un écran.

La dispersion privée de la collection d'André Breton serait une perte pour notre pays, sa mémoire collective et sa capacité à protéger la connaissances émanant de ses membres. Le public à le droit de connaître les individus ayant permis des pas de géant à la culture, au travers de l'émotion des visites, au travers de la compréhension de l'environnement intellectuel qui permet des avancées poétiques.

Une collection centralisée, inventoriée et ouverte à la consultation sous l'égide de la puissance publique serait aussi le moyen de faire circuler les oeuvres dans les divers musées, comme celles qui sont présentées actuellement au Musée du Louvre dans la salle des arts premiers.

Hervé Le Crosnier

Bibliothécaire et enseignant à l'Université de Caen

Fondateur de la liste BIBLIO-FR même message reçu de Maryse Oudjaoudi Conservatrice — BM de Grenoble

Non que je refuse la participation de l'Etat pour cause de subversion mais parce que "aide-toi, et le Ciel ( !) t'aidera" je suis prête à participer à une soscription nationale, si c'est la seule solution qui nous reste

Et après tout, je ne serais pas peu fière de voir un jour une plaque, avec aussi mon nom (2mm de haut, et en plus il n'est pas bien long !), au milieu de qq millions de donateurs !

En plus, ça damerait bien le pion aux investisseurs professionnels et autres "avida dollars"

Anne-Lyse Mandon

Soyons offensifs proposons non seulement de conserver la maison Breton mais de l'élargir à un grand musée du surréalisme avec crêperie (sic) bretonne et manège de Dada comme cela on piègera même quelques touristes.

Amitiés

PS : Quand faisons nous un acte surréaliste de défense ?

Alain Berezstetsky (Fondation 93)

Je vous transmets mon soutien en signe de protestation contre cette dilapidation ! Ils volent le grimoire, mais ils ne connaîtront jamais la formule magique…

Nom : PASCAUD

Prénom : Fabrice

Dispersion des collections, dispersion de la mémoire, dispersion du sens…

Ne perdons pas notre âme.

Pascale Romans

Professeur de Lettres et bibliothécaire

 

En tant que modeste poète, ami du surréalisme et de la géopoétique (Kenneth White), et surtout en tant que simple être humain attentif à défendre farouchement le flux de la vie contre les mailles mécaniques, je joins ma voix aux nombreuses autres qui s'élèvent aujourd'hui contre la mise aux enchères de l'atelier d'André Breton, rue Fontaine à Paris.

Merci pour votre action !

Thierry-Pierre Clément (Belgique)

BonjourNous relayons l'appel de Mathieu Bénézet sur notre site http ://www.aupied.delalettre.com (texte et appel à signature) et renvoyons vers la page info de remue.net

Cordialement.

Jean Féron

une note de l'autre côté de la Manche : il me semble très dommage d’ envisager une dispersion des archives André Breton. L’étude des activités, pensées et du travail de Breton, aura une importance continue et non diminuante dans l’avenir, cette étude a une place importante dans la compréhension de l’évolution du monde occidental — philosophie, mais surtout aussi sa face. Avoir une collection André Breton — un fonds de grande valeur donc, centre pour recherches pour comprendre notre monde de nombreuses perspectives (sociologique, linguistique, stylistique etc). Non seulement votre patrimoine. good luck and best wishes

Alison Macdonald (Miss)

Director, Secure Sciences Limited 2 Wayside Court

Twickenham, UK

 

BonjourJe souhaite signer l'appel pour que la collection d'André Breton soit maintenue cohérente, dans un lieu ouvert au public et aux chercheurs. La collection d'art du fondateur du surréalisme est un témoignage inestimable sur les principes fondateurs et l'éclectisme de ce mouvement. Il me semble nécessaire que la puissance publique prenne position et agisse pour la défense et la sauvegarde d'un patrimoine d'une telle importance.

Le succès public des visites de maisons d'écrivains ou d'artistes, la volonté de recueillir au travers de ces visites des parcelles de mémoire, des compléments émotionnels à la lecture des oeuvres est un phénomène contemporain. A l'heure de l'audiovisuel dominant, ce contact au réel, fut il muséifié, doit être préservé pour que les générations à venir aient une autre approche du 20ème siècle, de ses errements comme de ses fulgurances de liberté, que la simple vision de points lumineux sur un écran.

La dispersion privée de la collection d'André Breton serait une perte pour notre pays, sa mémoire collective et sa capacité à protéger la connaissances émanant de ses membres. Le public à le droit de connaître les individus ayant permis des pas de géant à la culture, au travers de l'émotion des visites, au travers de la compréhension de l'environnement intellectuel qui permet des avancées poétiques.

Une collection centralisée, inventoriée et ouverte à la consultation sous l'égide de la puissance publique serait aussi le moyen de faire circuler les oeuvres dans les divers musées, comme celles qui sont présentées actuellement au Musée du Louvre dans la salle des arts premiers.

Hervé Le Crosnier

Bibliothécaire et enseignant à l'Université de Caen

Fondateur de la liste BIBLIO-FR

même message reçu de Maryse Oudjaoudi Conservatrice — BM de Grenoble

Non que je refuse la participation de l'Etat pour cause de subversion &nbsp ;mais parce que "aide-toi, et le Ciel ( !) t'aidera" je suis prête à participer à une soscription nationale, si c'est la seule solution qui nous reste

Et après tout, je ne serais pas peu fière de voir un jour une plaque, &nbsp ;avec aussi mon nom (2mm de haut, et en plus il n'est pas bien long !), &nbsp ;au milieu de qq millions de donateurs !

En plus, ça damerait bien le pion aux investisseurs professionnels et &nbsp ;autres "avida dollars"

Anne-Lyse Mandon

Soyons offensifs proposons non seulement de conserver la maison Breton mais de l'élargir à un grand musée du surréalisme avec crêperie (sic) bretonne et manège de Dada comme cela on piègera même quelques touristes.

Amitiés

PS : Quand faisons nous un acte surréaliste de défense ?

Alain Berezstetsky (Fondation 93)

Je vous transmets mon soutien en signe de protestation contre cette dilapidation ! Ils volent le grimoire, mais ils ne connaîtront jamais la formule magique…

Nom : PASCAUD

Prénom : Fabrice

Dispersion des collections, dispersion de la mémoire, dispersion du sens…

Ne perdons pas notre âme.

Pascale Romans

Professeur de Lettres et bibliothécaire

En tant que modeste poète, ami du surréalisme et de la géopoétique (Kenneth White), et surtout en tant que simple être humain attentif à défendre farouchement le flux de la vie contre les mailles mécaniques, je joins ma voix aux nombreuses autres qui s'élèvent aujourd'hui contre la mise aux enchères de l'atelier d'André Breton, rue Fontaine à Paris.

Merci pour votre action !

Thierry-Pierre Clément (Belgique)

Bonjour,

Nous relayons l'appel de Mathieu Bénézet sur notre site

http ://www.aupied.delalettre.com (texte et appel à signature) et renvoyons vers la page info de remue.net

Cordialement.

Jean Féron

une note de l'autre côté de la Manche : il me semble très dommage d’ envisager une dispersion des archives André Breton. L’étude des activités, pensées et du travail de Breton, aura une importance continue et non diminuante dans l’avenir, cette étude a une place importante dans la compréhension de l’évolution du monde occidental — philosophie, mais surtout aussi sa face. Avoir une collection André Breton — un fonds de grande valeur donc, centre pour recherches pour comprendre notre monde de nombreuses perspectives (sociologique, linguistique, stylistique etc). Non seulement votre patrimoine.

good luck and best wishes,

Alison Macdonald (Miss)

Director, Secure Sciences Limited

2 Wayside Court

Twickenham, UK

Date : Mon, 20 Jan 2003 09:37:49

Ce week-end, nous avons atteint les mille signatures et nous réjouissons de recevoir le soutien de lecteurs et admirateurs d’André Breton de tous horizons, artistes, syndicalistes, amis de la famille Breton, journalistes… Les soutiens affluent de partout et nous avons décidé, autant que faire se peut vu le travail que cela représente, de laisser une place à l’expression de ces soutiens dans la liste des signataires.

Plus bas on trouvera aussi le texte d’un article paru dans le journal Orient le Jour.

M. Bénézet — F. Bon — L. Margantin

et remue.net association pour la coordination

www.remue.net

Un ami, avec qui j'ai découvert Nadjaquand j'avais 17 ans, donc le surréalisme et André Breton, m'a indiqué hier soir votre site et l'appel.

Enfin ! Je désespérais, seul, de rencontrer une action organisée qui puisse être efficace, alors que j'avais été alerté par deux articles de presse.

Je suis aujourd'hui syndicaliste, responsable d'une fédération nationale de la cgt FORCE OUVRIERE. Si je le suis c'est parce que je suis attaché, indéfectiblement, au mot d'ordre (le seul qui m'apparaisse acceptable) "changer la vie" et à la "liberté libre, et… un tas de choses que "ça fait pitié"" (c'est la lecture d'André BRETON qui m'y a amené). André BRETON rappelle aussi à "l'intransigeance" indispensable. N'est-ce pas ce que le monde "moderne" (mot dont l'emploi est tout autant galvaudé et dénaturé aujourd'hui par les castes politiques et leurs médias, que celui de "surréaliste") veut effacer. Cela seul justifie la révolte.

Quant à l'objet, s'élever contre, pour l'empêcher, la dispersion de l'appartement d'André Breton, rue Fontaine, j'en trouve la justification dans le seul espoir un jour, d'une "incursion dans le domaine que [la critique] se croit le plus interdit et qui est, en dehors de l'œuvre, celui où la personne de l'auteur, en proie aux menus faits de la vie courante, s'exprime en toute indépendance, d'une manière si distinctive" (Nadja). Il faut empêcher que l'on nous interdise cet espoir !

Je suis disponible pour toute action nécessaire et m'en faire le relais.

Je vais d'ores et déjà m'employer à me faire le relais de l'appel.

Yves VEYRIER — Syndicaliste — cgt FORCE OUVRIERE

Je signe des deux mains tout ce qui parle en l'honneur d'André Breton, l'une des voix et des pensées qui ont le plus compté pour moi, l'une des images humaines les plus paradoxalement fraternelles du terrible 20ème siècle. L'une de celles aussi qui donnent envie d'être français, lorsque comme moi on est né étranger. On préfèrerait être "exclu" par un homme comme lui que d'être accueilli par bien d'autres ! Je ne connais pas la maison de la rue Fontaine, et j'irai certainement y faire un tour un de ces jours. Pourquoi ne pas y organiser un rendez-vous sauvage à la pleine lune pour y déposer chacun un objet qu'il aurait pu aimer !

Georges Amar

Signataire de la pétition pour épargner vos nuits blanches — je vous suis très reconnaisssant de les consacrer à cette cause- je vous apporte quelques informations me concernant : je suis cinéaste, ancien directeur des études de l'Idhec et de la Femis, par aileurs je suis le neveux de Théodore Fraenkel, certainement le plus ancien camarade de Breton puisqu'ils se sont connus au collège Chaptal et longtemps ouverts ensemble la voie du mouvement surréaliste. Par ailleurs je suis le légataire de Robert Desnos dont j'essaie d'honorer la mémoire. si je peux vous être utile, n'hésitez pas à me contacter.

Bien à vous : Jacques Fraenkel

En tant que viel ami d'Elisa et viel habitue de ce fabuleux atelier je me joins a votre liste, savez-vous que la magnifique maison de Breton a Saint Cirq Lapopie (dans le Lot) est deja vendue ? …

Michel Dintrich

J'ai traduit le texte de K. White au galicien, il est a l'internet et el serà publié à une revue de la gauche Galicien en breves jours

Xesús González

Je souhaite vivement m'associer à l'appel

destine a sauver l'ensemble integre des collections d'Andre Breton. Sa dispersion mercantile serait un crime contre l'humanisme et la honte de la France, en cette epoque ou l'on nous sert une "culture" de supermarche que viennent soi-disant apprecier des gens immuables qui sont inconscients que ces oeuvres sont la negation de ce qu'ils sont. Sauvons "l'autre culture", celle qui vit, celle des gens qui s'en faconnent, qui ne sont plus tout-a-fait les memes et ne vivent plus tout-a-fait de la meme maniere apres avoir vu une exposition, un film, ou apres avoir lu un livre.

Guy HERVE

Directeur de Recherche Emerite

On en parle, chez nous :

tout à l'heure (17.30) un reportage de 10 minutes dans le cadre d'une émision culturelle du "Deutschlandfunk" (seule radio nationale) sur la vente avec des prises de positions de Spies (impossible de garder la rue Fontaine) et de Klapheck (ses propres sovenirs d'invitations chez AB). Wolfgang Asholt

Cher ami,

je t'envoie une petite contribution à ce grand mouvement qui se dessine contre la mise à sac de la rue Fontaine. Fais-en librement ce qui paraît opportun…

Si la vente avait lieu, il faudrait imaginer un grand remue-ménage dans la grande tradition présurréaliste-dadaïste sur les lieux du crime : lecture à hautes et nombreuses voix de textes de Breton, pique-nique surréaliste au milieu du public, contre-vente aux enchère de sardine pourries ou de pas perdus, fausse intervention d'un faux ministre de la culture, alerte à la bombe, intervention de l'Axe du mal, ou encore prise d'assaut des enchères par de faux acheteurs, faire courir des bruits selon lesquels toutes les pièces seraient des faux, les originaux étant dissimulés à Saint Cirq Lapopie dans les caves de la maison Breton (d'ailleurs en vente elle aussi quand j'y suis passé il y a deux étés), faire circuler parmi les acheteurs des tracts diffusant cette information, dépecer sur les lieux un mannequin à l'effigie de Breton … bref plein d'idées qui ne valent techniquement sans doute pas un clou, mais il suffirait d'une bonne …

Bien à toi,

François Migeot

ADRESSE AU COMMISSAIRE-PRISEUR

Grand dépriseur

désanchanteur d’objets

vous arrachez les choses à l’empire du rêve

vous les arrachez au corps qui les a tenues

à l’esprit qui s’est posé sur elles pour mieux prendre son vol

Vous dépecez l’espace qu’un homme a lentement tissé

vous livrez à l’enchère les habits de la mémoire

vous

homme-marteau

aussi creux qu’un coup

dont le bras bat le rappel des vautours

grand écarteleur de merveille

vous jetez ses quatre membres au vent de la finance

Vous asséchez la Fontaine

où l’œuvre venait boire

vous rompez les liens vivants

qui unissaient les lieux en un souffle

vous chassez des murs l’âme de Breton

vous crevez un regard

qu’au nom de la poésie

il faudrait à tout prix — et pas celui de la marchandise -

laisser grand ouvert

sur la nuit

Et la vague continue à déferlervoilà, sous une autre forme, un tract diffusé à La Chapelle-sur-Erdre…

Bon courage à toute l'équipe ! Ce que je voulais vous dire en plus, c'est que, en marge, grâce à vous et votre volonté de tout mettre en ligne dans les messages remue-net, des amitiés se font, des liens se tissent entre les gens qui signent, d'un bout à l'autre de la planète, nous réagissons entre nous à différentes interventions, bien sûr vous ne le voyez pas, vous les déclencheurs de cette fantastique avalanche, mais c'est tout un réseau de découverte et d'amitié qui avance !

Et, surtout, faites pas gaffe aux grognons !

Amitiés. Françoise Bauduin (Vous avez déjà inscrit ma signature) alerte André Breton <http ://www.remue.net/litt/breton_02.html> :A vous de jouer ! ! ! ! ! !

Tract diffusé et signé le 18 janvier au soir espace Capellia-Concert Victor Racoin 44 -La chapelle sur erdre

Surréalisme A Vendre : appel à signatures " Qu'emporte le pont d'hermine d'une cosse de fève

Mais polis mes yeux

A la lueur de toutes les enfances qui se mirent à la fois dans une amande

Au plus profond de laquelle à des lieues et des lieues

S'éveille un feu de forge

Que rien n'inquiète l'oiseau qui chante entre les 8

De l'arbre des coups de fouet " André Breton Les états généraux Signe ascendant

Musée privé André Breton :le scandale !

Ne vous inquiétez pas, surtout pas. Début avril 2003 " le fabuleux " musée privé d'André Breton sera dispersé à Drouot". Estimée à 30 millions d’euros, la vente Breton comprend 4100 lots. Ce n'est pas très grave puisqu'on nous promet un CD -ROM avec visite virtuelle. Dormez en paix, braves gens ! En France on n'a pas le sou pour projeter un musée André Breton. On continuera de parler du "pape" du surréalisme, comme si rien n'avait eu lieu, rue Fontaine. En France on aime les clichés et les écrivains virtuels, il resterait à animer une photo : André Breton vous parle. Nous n'en dirons pas davantage si ce n'est notre dégoût, notre révolte, notre profonde peine. A l'heure actuelle, seuls des écrivains américains ont réagi, cependant que des acheteurs de même nationalité font déjà offre pour l'appartement André Breton. Nous ne laisserons pas passer pareille infamie. Nous nous réservons toutes formes de manifestations et d'interpellations aux dites "autorités culturelles françaises". Centre Pompidou, Ministère de la Culture, …...êtes- vous là ?

M.Bénezet

C'est le surréalisme qui nous a dit le temps qu'il faisait à notre époque, je veux dire la configuration de nuages plus ou moins orageux qui s'assemblait en nous tous. Lorsqu'un recul de quelques dizaines d'années nous livrera la parenté profonde des oeuvres si disparates de l'entre-deux-guerres, c'est en lui probablement qu'il faudra retrouver le climat où baigne la poésie de notre temps, à travers lui que passera le lien qui unit non seulement Char à Michaux et Prévert à Ponge, mais encore Fargue à Saint-John Perse et peut-être même Céline à Giraudoux. Malgré la condamnation formelle qu'il a portée contre elle, il aura déterminé pour la poésie de notre temps la plus spécifique des variations spontanées, il aura été la sève de l'arbre et le pigment même de la peau. Personne, ou presque, ne reconnaît plus son appartenance au surréalisme, mais chacun, ou presque, la trahit au coin de son oeuvre […] "Le surréalisme est à la portée de tous les inconscients", disait autrefois un tract surréaliste…

Julien Gracq sur remue.net

Nantes :peut être avec Paris la seule ville où j'ai l'impression que peut m'arriver quelque chose qui en vaut la peine, où certains regards brûlent pour eux mêmes de trop de feux(je l'ai constaté encore l'année dernière, le temps de traverser Nantes en automobile et de voir cette femme, une ouvrière, je crois, qu'accompagnait un homme et qui a levé les yeux :j'aurais dû m'arrêter), où pour moi la cadence de la vie n'est pas la même qu'ailleurs, où un esprit d'aventure au delà de toutes les aventures habite encore certains êtres, Nantes, d'où peuvent encore me venir des amis, Nantes où j'ai aimé un parc :le parc Procé.

NADJA André Breton

***Pour plus amples informations ou signer l'appel sur remue.net : info@remue.net ou Mathieu.BENEZET@radiofrance.com ou à l'adresse postale suivante : remue.net association — BP 145 — 37541 Saint-Cyr sur Loire Cedex

Signataires :Gwenaël de Boodt, écrivain et Piéton de l'Europe ;Hélène Camus-Librairie Tournez la page, Combourg ;Louis Dugas-Cie le Corbeau Blanc ;Soaz Sahli-Lesconnec-enseignante et poétesse de L'oiseau noir ;Sylvain Anne, principe actif des Victor Racoin

à suivre…

Poétiquement vôtre

Soaz sahli Lesconnec

Kersalam

Orient le Jour 17/1/2003

Écho — Pétition en ligne contre la vente Breton, à Drouot, en avril

Une pétition signée par quelque 500 intellectuels, comme Jacques Derrida ou Michel Butor, circule sur Internet contre la vente aux enchères, en avril à Drouot, de la très riche collection d’art accumulée par André Breton à son domicile parisien de la rue Fontaine.

« Dormez en paix, braves gens ! En France, on n’a pas le sou pour projeter un musée André Breton. On continuera de parler du pape du surréalisme, comme si rien n’avait eu lieu, rue Fontaine. (…) Nous n’en dirons pas davantage si ce n’est notre dégoût, notre révolte, notre profonde peine », dit le texte accompagnant la pétition disponible sur le site littéraire (remue.net). « Á l’heure actuelle, seuls des écrivains américains ont réagi, cependant que des acheteurs de même nationalité font déjà offre pour l’appartement d’André Breton. Nous ne laisserons pas passer pareille infamie. Nous nous réservons toutes formes de manifestations et d’interpellations aux dites « autorités culturelles françaises » ». « Centre Pompidou, Ministère de la Culture : êtes-vous là ? », poursuit ce texte.

Parmi les signataires, on relève les noms de Jacques Dupin, Michel Deguy, Alain Jouffroy, Gérard Briand (président de l’Association des bibliothécaires Français, ABF), Olivier Corpet (directeur de l’Institut mémoire de l’édition contemporaine, IMEC), Bernard Noël, Michel Butor, Jean Ristat, Annie Ernaux, Jacques Rancière, Jean-Luc Nancy, Jacques Derrida, Leslie Kaplan, Dominique Desanti, etc, ainsi que beaucoup d’enseignants et de bibliothécaires.

« Il n’y a pas de responsable, pour l’instant, ni de comité autour de cette pétition. On ne fait que cumuler ces protestations, avant de décider ensemble quelles suites à donner », s’est borné à dire l’écrivain François Bon, président de « remue.net association » qui produit ce site. « Dans l’impossibilité de conserver intacte l’intégralité du patrimoine, devant le peu d’empressement des pouvoirs publics à soutenir la création d’une fondation du surréalisme à Paris, Aube (la fille d’André Breton) et sa fille Oona ont pris la décision d’organiser cette vente publique », avait-on expliqué en décembre auprès de l’étude CalmelsCohen.

La vente est intitulée « André Breton, 42 rue Fontaine », où le chef de file des surréalistes (1896-1966) vécut de 1922 à sa mort. Estimée à 30 millions d’euros, elle comprend 4100 lots dont certains (notamment des tableaux) sont exceptionnels.

Date : Fri, 24 Jan 2003 11:28:56

Chers Queniennes, chers Queniens,

Après une longue pause due à une bonne petite maladie de saison, je suis désormais en mesure de reprendre ma plume électronique pour vous tenir informés de l'actualité quenienne. Parons dès aujourd'hui au plus pressé : la 5e "Journée Queneau" de Paris III se déroulera le 1er février. Vous trouverez les indications de lieu, les horaires et le progamme en pièce jointe.

Bonne année 2003, et bon centenaire !

A bientôt,

Astrid Bouygues

Secrétaire de rédaction des AVB

69/71 rue d'Alleray

75015 Paris

01-45-33-23-35

Date : Fri, 24 Jan 2003 13:13:55

New-York

My name is Fern Malkine-Falvey. I am the daughter of the painter Georges Malkine, one of the original members of the Surrealist Movement. I would like to add my voice to all those that oppose the break-up of the Breton collection. How is it possible that the French government has forced the Breton family to sell off his legacy, by making it impossible — because of taxes, to keep it ? But even worse — how can it be that there is no one in the government who recognizes who Breton was, and is in the world of art, poetry, literature and ideas ? How can they turn their backs on a man who opened up an entire world of thought…who showed the world so much through his embracing the world of the marvelous, the unpredictable…the impossible. How can it be that no one in the French government (the Ministry of Culture ? ? ) even made an attempt to save what such a genius in their own midst had assembled over his entire lifetime. What they are doing is criminal, and it makes the French government look absolutely terribly to the rest of the world. I am sure that his daughter and granddaughter are heartbroken by what is happening. They have my most heartfelt sympathy. Sincerely, Fern Malkine-Falvey

Boulder, Colorado

Allow me to join my dear colleagues Nathaniel Tarn and Eliot Weinberger in protest against the projected auction of Andre Breton's priceless collection -- which is an art work *in itself, * and should be preserved as such. If little Austria can manage a Freud museum, surely glorious France and its great capital Paris should be able to protect this patrimoine as a modest museum !

Cordially,

Anselm Hollo

Poet, Translator, Teacher

The JackKerouacSchool of Disembodied Poetics

NaropaUniversity

BoulderColoradoUSA

Düsseldorf

Nous sommes étudiants à la Heinrich-Heine-Université Düsseldorf. Nous avons suivi le séminaire donné par Prof. Siepe ainsi que l'exposition dédiée au Surréalisme avec beaucoup d'enthousiasme. La nouvelle que l'appartement d'André Breton sera éventuellement dispersé dans le monde entier nous a choqués.

Nous protestons contre la mise en vente des contenus de l'appartement qui doivent absolument être préservés dans leur totalité.

Les étudiants du séminaire 'Surréalisme' de Prof. H.T.Siepe,

Düsseldorf

Allemagne

Mexico

Sirva mi firma contra la infamia a Breton, al surrealismo, a la cultura y a la memoria de Francia.

Gerardo Villa del Angel, éditeur indépendant

Date : Sat, 25 Jan 2003 11:20:16

Bonjour à toutes et à tous,

"Les riches mésaventures d'un Picasso migrateur" "En 1979, "La Femme au corbeau" est cédée 2, 3 millions de francs seulement, faute d'autorisation de sortie du territoire. Trois autres refus, deux propriétaires et neuf ans plus tard, le permis est pourtant délivré par le ministre de la culture, multipliant la valeur du pastel.

La justice est saisie." in Le Monde, 24 janvier 2003, par Harry Bellet et François Duret-Robert http ://www.lemonde.fr/article/0, 5987, 3246--306741-, 00.html

Cordialement,

Carole Aurouet

Date : Sun, 26 Jan 2003 11:33:53

Le travail continue, soutiens d’artistes, d’enseignants, de bibliothécaires continuent à nous parvenir et nous avons dépassé les 1200 signatures. Un comité André Breton est en cours de constitution et nous vous tiendrons informés dans les prochains jours.

M. Bénézet — F. Bon — L. Margantin et remue.net association pour la coordination

www.remue.net

Yves Bonnefoy, texte transmis par Ronald Klapka :

« Il existe un certain point de l’esprit ! « a dit Breton. La détermination de ce point doit se faire dans l’exercice de notre corps, dans la pratique de notre vie.

Je dois reconnaître (et sans doute, parmi ceux qui ne se satisfont pas à bon compte, ne suis-je pas le seul) qu’un écart existe entre mon sentiment de la révolte, la réalité de ma vie, les lieux enfin du combat de poésie que peut-être je livre, que les œuvres de ceux qui sont mes amis m’aident à livrer. Malgré eux, malgré moi, je ne sais guère vivre.

Le recours à l’imaginaire, qui est critique de l’état social, qui est protestation, et précipitation de l’histoire, risque-t-il de couper les ponts qui nous relient, en même temps qu’à la réalité, aux autres homes ? Je sais qu’il ne peut être question de liberté pour l’homme seul.

Le surréalisme tend depuis plus de vingt ans à montrer que la liberté, c’est l’audace du désir. La liberté sera en marche demain dans nos créations vivantes, elle sera notre réalisation. Chose pratique, chose qui se forge et s’invente, chose de tous. Chose au monde.

Le surréalisme postule qu’il y a un chemin pour « la vraie vie ».

A nous de fondre dans une seule recherche collective le plus de conscience, le plus de vie, le plus de liberté, de réalité. « La poésie doit être faite par tous, non par un ». Il nous faut donner un contenu à cette affirmation, ou entraîner dans notre mort connaissance et poésie, et tout véritable amour, et toute véritable révolte.

Je ne crois pas qu’il soit très difficile de « donner à vivre ». L’effort est au départ. Mais le réel (enfin en mouvement) nous dépassera vite.

Yves Bonnefoy extrait de « Donner à vivre », paru dans Le surréalisme en 1947, repris dans le cahier onze des éditions « Le Temps qu’il fait »

Malkine-Breton

Dans un courrier récent, madame Fern Malkine-Falvey, fille du grand peintre surréaliste Malkine, seul peintre à avoir signé le Manifeste du surréalisme de 1924, nous faisait part de son indignation face à la vente Breton. Elle ajoute sa signature et celles de plusieurs membres de sa famille en bas de notre appel, et nous a fait l’honneur de présenter les relations de Malkine avec la surréalisme et André Breton dans un texte que nous avons mis en ligne (http ://people.freenet.de/autres-espaces/breton_malkine.htm), en nous communiquant une reproduction d’un tableau réalisé par Malkine un an après la mort de Breton, "Demeure d’André Breton". Elle conclut son texte en citant cette phrase de Malkine : « Dans la nuit de ma jeunesse éclata soudain une haute lumière qui avait nom André Breton. André Breton n’est pas mort. André Breton ne peut pas mourir. « (nous en profitons pour remercier le poète Auxeméry d’avoir traduit ce texte)

Sur Malkine, nous recommandons la page du Monde des arts, réalisée en collaboration avec Fern Malkine-Falvey, http ://www.lemondedesarts.com/Dossiermalkine.htm

Fern Malkine-Falvey revient d’autre part sur la mise aux enchères dans le texte suivant :

Andre Breton’s Legacy

"In his early years, André Breton studied medicine and the works of Freud in what was to become his life-long concern with the human condition and it’s welfare. Surrealism evolved from this concern, with Breton maintaining that this way of life was available to everyone. Surrealism, with its emphasis on creativity and unconscious processes was an alternative to the mindless rationality seen as the cause of World War I. Horrified at what he had witnessed on battlefields, in hospitals and by what politicians were expounding, Breton, through force of intellect and a powerful charisma, united in common cause, writers, poets and painters to create an alternative way of life that even today attracts millions. (Recent exhibitions on Surrealism in the United States attracted more than a half a million viewers.)

Perhaps Surrealism could have existed without Magritte or Eluard, or even Dali, but not without Breton. That the history of the evolution of Surrealism by the hand of its guiding genius still exists today in the form of his collection, and is available, intact, for future generations to appreciate, creates an imperative to preserve it.

As a French citizen, and as the daughter of a painter who was among the founding members of the Surrealist movement, I am embarrassed and ashamed at the French Government’s lack of concern and at the impending dissolution of Breton’s estate. What more could any individual have possibly done than he did, to be considered a national treasure ? And to those who would say that Breton wouldn’t care about the imminent dispersion of his estate, I would remind them that it is well known that he only collected those things he loved, and that on more than one occasion, he went without heat or electricity rather than sell the art he had so lovingly collected.

I find it incomprehensible that no one in the Ministry of Culture seems to recognize Breton’s place in the world of art, literature and poetry. His influence was, and is, enormous. His philosophy of life affected people of all cultures and walks of life. Many of the people that I have spoken to about the impending auction of Breton’s personal collection are incredulous that the French Government has done little or nothing to preserve the estate of this genius in their midst ; that they don’t seem to understand just how many lives Breton touched. How can it be that the country that claims to be the center of art in the world does not recognize how much more it could gain by preserving Breton’s estate as a museum, then by letting it’s treasures be sold piecemeal to private collectors and museums all over the world ?

I see this situation as a real tragedy. If the sale takes place, to me it will be like witnessing vultures picking at Breton’s bones while he is still alive. Because for me, and for many others, I’m sure, Breton and his ideas never died."

Réponse à Serge Velay

Serge Velay s'interroge dans remue.net pour savoir "comment faire entrer de l'énergie dans le patrimoine, et la maintenir vivante". J'aurais plutôt tendance à penser que c'est le patrimoine qui est vivant, et qui dégage par lui même assez d'énergie pour traverser les siècles et l'histoire. Qu'il soit muséal ou littéraire. Constitué d'édifices bâtis pour les architectes, ou qu'on le qualifie d'immatériel quand on est ethnologue. S'agissant précisément de la maison de la rue Fontaine et de ce qu'elle renferme, l'urgence me semble, pour l'instant de préserver ce qui est, ce qui a été, ce qu'a voulu André Breton. Ses choix, ses coups de coeur. Une logique aussi, une certaine disposition, et l'intimité voulue pour tant d'objets, de tableaux, de livres.

Rien que du vivant, parce que ces choix-là parlent et racontent, aujourd'hui plus que jamais. Parce que cette intimité et cette atmosphère ont beaucoup à dire, pour peu que le souffle des enchères ne les disperse pas à tout jamais. L'inadmissible. Alors, sans doute, faudra-t-il en passer par ce que Serge Velay appelle une "revendication de type conservation". Rien de honteux là dedans, me semble-t-il. Pour les professionnels des musées, les maisons d'écrivains sont une catégorie d'établissements bien identifiés, qui recueillent une large adhésion des publics.

Je sais, la définition est très administrative, et sans grande dimension poétique au premier abord. Mais il faut savoir ce que l'on veut, et si la mobilisation magistralement mise en oeuvre par Laurent Margantin et ses amis devait contraindre les directions concernées du ministère de la culture à réagir et à envisager une issue de cette nature, le résultat ne serait pas sans portée.

Quant à savoir si le maintient en l'état de la maison de la rue Fontaine, sous la tutelle des instances de ce ministère lui fournirait commodément une "image apaisée de Breton", pour reprendre la formule de Serge Velay, je pense sincèrement que le problème n'est pas là et que l'efficacité de la mobilisation demeure plus que jamais prioritaire.

Charles Schaettel

Aventure de l’esprit

j'ai bien vu l'appel concernant la dispersion des biens de l'appartement d'André Breton et je me joint à l'indignation.

C'est bien triste d'assister à la dispersion, au vent de la spéculation, d'une si prodigieuse aventure de l'esprit.

Je me joint également à la réflexion de Bernard Noël concernent une éventuelle souscription nationale, bien que les sommes d'argent qui vont être en jeux seront très conséquentes…

Lionel André

"Le surréalisme n’est pas une marchandise"

Bonjour,

Les services internet de la Ligne des droits de l'homme ont accepté hier de poster sur leur liste de liaison nationale mon dernier message sur l'affaire Breton, comprenant également le texte de Kenneth White. (voir ci-dessous).

Il semble que l'intitulé "Le surréalisme n'est pas une marchandise" plaise dans les milieux militants.

Je poursuis mes contacts en ce qui concerne ATTAC.

amicalement, bravo pour votre action et bonjour à François Bon,

Luc Douillard

Le surréalisme n'est pas une marchandise

(La collection Breton bradée aux intérêts lucratifs)

 

Faites passer ce message auprès de la LDH-Culture si vous en possédez les coordonnées. On nous demande une réaction officielle.

Par exemple de signer l'appel, individuellement ou bien collectivement. Dans cette attente, vous pouvez le faire passer sur les listes internet auxquelles vous êtes abonnés. Merci d'avance.

Le surréalisme n'est pas une marchandise

De Nantes (ville historiquement ''surréaliste'' par plusieurs occurrences objectives), recevez ce rappel urgent d'un ''petit'' mais significatif scandale contemporain : la dispersion totale du musée personnel de l'écrivain et collectionneur d'art André Breton, situé dans son ancien appartement à Paris.

Cette dispersion incroyable serait emblématique de la domination actuelle de l'esprit lucratif et du désengagement culturel de l'Etat.

Qui laisserait faire sans réagir la vente aux enchères, prévue pour avril prochain ?

Peut-être faudrait-il une enquête approfondie dans la presse parisienne ?

Une insurrection morale, artistique, politique sur cette affaire, en ce début de 2003 si blafard, ce ne serait que "mérité" en tant que mémoire vive et surprenante du surréalisme.

Cordialement,

Luc Douillard (courrier paru dans "Libération")

Les cent Sandales d’Empédocle

cinquante clients de la librairie Les Sandales d'Empédocle, à Besançon, ont signé l'appel, mis à leur disposition dans la librairie par Elisabeth Ferruci, Anne-Marie Carlier et Christophe Grossi

(Merci à eux !)

Enfin,

comme dans toute affaire humaine, le mercantilisme et le cynisme refont toujours surface, comme il apparaît dans les deux "contributions" suivantes :

Un message intitulé "surrealism.org"

HiYou did not reply my email.

If you pay $1000, the domain will be yours. Please reply yes or no.

Regards a.. Humour "comique troupier"

Ah, au fait ! Il paraît qu'on va exporter tout le barda d'un type nommé Breton, là, on en parle en ce moment… Bon, qui c'est ce type ? Qu'est-ce qu'il a fait ? Est-ce qu'il y aurait moyen de moyenner aussi une bonne sortie de territoire pour toutes les traces laissées par Char et Bonnefoy ? Attrapez-les tous, catch them all, et emportez aussi Chloé Delaume, on vous la donne, on la rend notre Louise Brooks 2002 ! Prenez encore Toussaint, Volodine et Echenoz, hop, du net ! Place ! Et… en silence !... Virez Desnos, Reverdy, Eluard, Aragon. On garde la Crayencour, Céline, Malraux, Combet, Des Forêts, on surveille nos vrais petits jeunes (les Arlix, Larnaudie), on nettoie notre Genêt. Breton, gicle ! T'es plus chez toi ! T'es mort, gros dingue ! Déjà vivant il gavait tout le monde, et franchement, en 1924, il faisait pas le poids face à Artaud… c'est pour ça qu'il l'a viré le petit coq… On va pas défendre Breton juste au moment où on a l'occasion de s'en débarasser gratos ! Il faut saisir quand c'est chaud ! Ouste ! Dehors ! Lourdez-le sur n'importe quel building par là-bas ! Détruire même les ruines à coups de ruines ! Qu'il aille trôner sur d'autres patrimoines ! Pas de Pape chez nous ! Circule !

Ludovic Bablon, littérature, chroniques, messages secrets.

http ://www.dtext.com/LJH/

Date : Tue, 28 Jan 2003 10:14:43

Chères Mélusiennes, Chers Mélusiens,

Andreas Neufert (Schlossstr. 65, D-14059 Berlin, Tel. 49 30 13 89 29 10, info@paalen-archiv.com ) nous annonce l'ouverture du site qu'il vient de consacrer à l'artiste autrichien Wolfgang Paalen (1905 Vienne — 1959 Taxco/Mexico).

Vous pouvez le consulter à l'adresse suivante : http ://www.paalen-archiv.com/

Cordialement,

Date : Wed, 29 Jan 2003 08:53:45

Nouvelles signatures des écrivains Dominique Noguez, Béatrice Commengé, Alain Borer, Pierre Bergounioux, du poète Salah Stétié, du peintre Fred Zeller… et de nombreux lecteurs. Nous avons passé le cap des 1500 signatures…

UN CRIME CONTRE LA POESIE

Il n’y a pas si longtemps, chez les anciens Grecs, le mouseîon était un temple dédié aux muses. Ce fut aussi le nom de la plus grande bibliothèque de l’Antiquité ! Refuser à l’atelier-bibliothèque d’André Breton le statut de musée (on peut l’appeler autrement, centre de mémoire du surréalisme etc.) est un crime contre la poésie dont l’application a commencé.

Hier déjà, dans une mascarade d’exposition au titre usurpé de « LA REVOLUTION SURREALISTE « (2002), le centre d’art beaubourgeois de la capitale française exposait sous cloche un pan du mur de l’atelier d’André Breton, un peu comme ces cuisines équipées présentées dans les salons d’art ménager. Quant à la politique révolutionnaire du surréalisme ? Rien, ou presque. Il n’est qu’à se rendre dans les pseudos expositions de design du hall Pompidou ou à la cafet du même lieu pour mieux comprendre la politique de la maison : business !

Mais ce n’est pas fini. On nous annonce aujourd’hui la dilapidation définitive de deux lieux essentiels de la mémoire du surréalisme. Au dépeçage de l’atelier de la rue Fontaine s’ajoutent des rumeurs persistantes venant de Saint-Cirq-Lapopie quant à l’éventualité d’une vente prochaine de la maison lotoise d’André Breton, celle qui lui était apparue, à « l’ouverture de la première route mondiale « (créée par les Citoyens du Monde de Garry Davis), « comme une rose impossible dans la nuit ».

Au moment où les tambours de la guerre encerclent la capitale des Mille et Une Nuits (devenue l’enjeu de deux satrapes, l’un à moustaches de Staline et l’autre mangeur de bretzel), et où les trafiquants d’âmes mettent en péril jusqu’à notre existence sur cette planète, ces lieux sont des réservoirs poétiques de la plus haute importance pour qui veut construire les Etats-unis du monde, et non le monde des Etats-Unis, du capitalisme et de la guerre.

Les objets d’André Breton étaient autant de cailloux blancs soustrais à la marchandisation du monde et à la vieille bêtise humaine qui n’aime tant que posséder. Il n’était pas un collectionneur au sens strict, mais un objecteur, le premier à avoir inventé un dépassement possible du capitalisme par le haut. Ce n’est donc pas un hasard (objectif) si cet apparent délit d’initié culturel se déroule maintenant : » ! les incidents de ce genre ne sont que les épisodes jusqu’ici les plus marquants d’une guerre d’indépendance à laquelle je me fais gloire de participer. Le surréalisme est le « rayon invisible « qui nous permettra de l’emporter un jour sur nos adversaires. « (Premier Manifeste du Surréalisme, 1924). Cette lutte est celle pour la résistance de l’esprit humain contre les pulsions de mort et la misère intellectuelle qui le menacent.

Au mieux, la vente annoncée pour le 1er avril ( !) à l’hôtel Drouot n’était qu’un canular, et l’affaire enterrée, renaîtra autrement « ce refuge contre le machinal du monde « qu’est le bureau d’André Breton… Puisse l’appel de Mathieu Bénezet et de ses signataires (remue.net) être entendu. Sinon, il faudra peut-être en revenir aux méthodes des années 20 et même pourquoi pas bricoler une barricade pour empêcher cette opération phynancière (ce serait convulsivement drôle et beau en ces temps d’Union Nationale derrière le drapeau et la Marseillaise !). Allons acheteurs potentiels, encore un effort : jetez votre argent par les fenêtres et devenez poètes ! Il n’est pas trop tard.

Laurent DOUCET

Limoges, le 29 janvier 2003.

Je suis très touché de votre défense des collections de Breton.

Médiéviste, je viens d'écrire une communication sur les liens de la poétique de Breton et du merveilleux médiéval et j'ai, pour ce faire, relu presque toute l'oeuvre de Breton, qui m'émerveille décidément.

Je ne manquerai pas de transmettre votre appel et vous autorise par la présente à ajouter ma signature à votre pétition.

Bien à vous.

Alain Corbellari, Université de Lausanne

J'ai eu un mal fou à accèder à votre site…

Quant à la pétition : impossible ! (pas trop de temps d'attente : c'est pendant ma 'pause de service').

Personnellement, je trouve qu'on a du fric pour un tas de futilités mais pour la sauvegarde du patrimoine c'est tout autre chose !

Il est tout simplement scandaleux que cette collection soit mise à l'encan ; c'est un mépris du 'pape du surréalisme', mais aussi de sa fille qui avait conservé tout cela en vue justement d'un musée ou d'une fondation !...

Ce 'saccage' (si la vente a lieu et si rien n'est fait pour la 'contrer') est encore une fois la marque, le profond mépris que l'Etat français porte sur ce qui fait sa richesse, son identité…

Ce sera(it) un profond désastre pour les chercheurs ou étudiants en art, ethnologie, sociologie…

- Je suis titulaire d'une licence en Histoire de l'Art, et, quand je ne suis pas au travail, je 'fréquente assidument les musées.

Martine Sancet

Je vous prie de bien vouloir rajouter mon nom et ma signature (Lebertois François, bibliothécaire à Nîmes) à la pétition lancée contre la dispersion du musée d'André Breton.

Comme Georges Pompidou l'avait fait pour sauver l'île de Porquerolles en Méditerranée de l'appétit des promoteurs, Jacques Chirac, friand d'arts premiers, pourrait racheter (avec nos deniers) la maison d'André Breton, ne serait-ce que pour le caillou ramené de Saint-Cirq-Lapopie .

Je n'ai jamais cru à la mort d'André Breton mais si ses objets sont vendus, éparpillés, ils perdront une grande partie de leur intérêt et surtout un lieu encore habité (depuis 1966) s'effacera définitivement. La mort du souvenir est une mort définitive.

Francois Lebertois

Merci pour tous vos envois . Je suis, comme vous sans doute, particulierement touché par les messages pleins de chaleur et de conviction provenant de l'etranger. Avez -vous transmis tous ces messages de protestation et d'accusation au Président de la République ?

Bien cordialement.

Guy HERVE

En tant que francisante, et spécialiste de la littérature française entre XIX et XX siècle, je trouve que la vente aux enchères du matériel documentaire relatif à André Breton rue Fontaine est une offense aux étudiants et aux spécialistes, passionnés de littérature et d'histoire. Cette décision ne fait que reconfirmer l'attitude d'indifférence avec laquelle les fonctionnaires de la culture traitent les patrimoines, beaucoup plus attirés par leur profit que par le prestige culturel d'un fond documentaire. J'en appelle donc au Ministère des Affaires Culturelles pour qu'il n'oublie pas la tradition 'républicaine' encore vivante en France, et à laquelle on doit tant d'initiatives contre les méfaits du neo-libéralisme.

Michela Landi Université de Florence, Italie.

Noi cittadini europei !

DALLA TOSCANA ALLA FRANCIA : APPELLO PER ANDRE’ BRETON

Uno dei principali patrimoni della poesia e del pensiero critico del Novecento, lo straordinario lascito di André Breton, il laboratorio centrale del surrealismo, rischia la dispersione. Il 1° aprile 2003 la collezione di opere e tracce della ricerca surrealista, raccolta da Breton in rue Fontaine, a Parigi, tra gli anni ‘20 e il 1966, andrà all’asta. Un appello promosso da intellettuali francesi e statunitensi chiede allo Stato francese di intervenire, per garantire la conservazione e la destinazione pubblica di quell’immenso tesoro. La questione non è privata.

La « rete regionale per l’arte contemporanea », promossa e coordinata dalla Regione Toscana, aderisce all’appello promosso in Francia da Mathieu Bénézet e invita gli artisti, gli intellettuali, le donne e gli uomini che vivono in Toscana, a esprimere la propria richiesta al governo francese perché la collezione di André Breton sia tutelata e valorizzata. Per aderire : appel_breton@remue.net oppure l.binni@mail.regione.toscana.it.

Mariella Zoppi, assessore alla cultura della Regione Toscana

Lanfranco Binni, coordinatore della « rete regionale per l’arte contemporanea »

Beaucoup de réflexions, de discussions toute cette semaine sur les problèmes techniques liés à la création possible d’un musée ou d’une fondation Breton, problèmes qui devront être résolus. Consultation de juristes, de spécialistes : on le savait déjà — mais c’est mieux de l’avoir en tête -, il y de nombreux obstacles pratiques à surmonter, raison de plus pour demander aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités en faisant d’abord, et très vite, que l’Etat préempte la totalité des lots, interdisant ainsi la sortie du territoire des oeuvres, et déclare le musée privé d’André Breton "trésor national".

C’est dans cette optique que nous allons faire appel dans les prochains jours aux parlementaires et aux plus hautes instances de l’Etat pour que la place symbolique du 42, rue Fontaine soit respectée.

Nous avons appris qu’une première question écrite avait été transmise par un sénateur au Ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon.

Notre reconnaissance va aux amis italiens qui diffusent largement l’information, de plus en plus de signatures et de réactions nous viennent d’Italie…

Nous avons recu hier 40 signatures d'étudiants en prépa littéraire à Poitiers, transmises par Jean Renaud, professeur en khâgne à Camille-Guérin, aussi celles des étudiants du séminaire 'Surréalisme' du Prof. H.T.Siepe, Düsseldorf, en Allemagne — merci à eux tous. Merci aussi à la librairie Kleber à Strasbourg qui rassemble également des signatures.

On a pu aussi entendre Alain Jouffroy, signataire de notre appel, sur France Culture mardi matin. On peut écouter l’émission sur : http ://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/matins/index.php ? emission_id=3D25060143

Cela bouge aussi au Mexique, la Jornada vient de consacrer deux articles à la vente et à notre action, joints plus bas.

M. Bénézet — F. Bon — L. Margantin et remue.net association pour la coordination

www.remue.net

Pour une fondation Breton ?

Dans un courrier, Serge Velay nous écrivait que "seule l’hypothèse de la fondation semble pouvoir répondre au problème". "Une structure de type Fondation, ajoutait-il, permet de rapprocher les pouvoirs publics et les investisseurs privés ; et sa logique de fonctionnement, ses objectifs et ses missions, ne peuvent pas, par définition, être contraires aux missions de service public".

Transmis au conseil juridique de l’association remue.net, Olivier Cazeneuve répondait :

"La Fondation paraît en effet une solution d’aboutissement séduisante mais qui présente l’inconvénient premier de ne pas encore exister.

Au plan juridique, une fondation est, au départ, une association à but non lucratif, type 1901, qui va administrer et gérer un fonds en relation avec son objet social.

Le principe de la fondation telle qu’on l’entend ici consiste à créer une structure vouée à réunir des capitaux privés qui opèrent ainsi un mécénat : en l’occurrence l’acquisition, la conservation et l’exploitation à des fins non lucratives de la collection Breton. Or, si mes souvenirs sont exacts, une telle fondation devrait recevoir l’agrément et la tutelle de la Fondation de France, ce qui exige un délai minimal d’un an, outre l’inévitable déclaration d’utilité publique sans laquelle l’Etat est réticent à coopérer avec un organisme dans ce type de cas de figure.

Lire la suite : http ://people.freenet.de/autres-espaces/breton_fondation.html

Je souhaite signer l'appel pour que la collection d'André Breton soit absolument préservée dans sa totalité, dans un lieu ouvert au public et aux chercheurs de tous pays.

La collection privée d'art du fondateur du surréalisme est un témoignage inestimable et unique sur ce mouvement.

Il est absolument nécessaire l'état prenne position et agisse pour la sauvegarde d'un patrimoine d'une telle importance.

La dispersion privée de la collection d'André Breton serait une perte immense pour notre pays, sa mémoire collective et son patrimoine.

Laurence Prévot

Actuellement en poste à la Bibliothèque Universitaire de Technologie de Compiègne (oise).

J'ai effectué des études de Lettres Modernes à l'Université de la Sorbonne Nouvelle -Paris 3.

Mes mémoires de Maitrise et de D.E.A. et ma thèse de Doctorat en Lettres, réalisés dans la cadre du Centre de Recherches sur le Surréalisme dirigé par Mme Pascaline Mourier-Casile, ont porté sur André Breton.

Je m’associe à votre appel pour empêcher la dévastation de la maison d’André Breton. Je n’accepte pas la vente aux enchères des instants de sa vie, cristallisés dans ses objets. Que tout ce qu'il a choisi, assemblé, soit aujourd'hui livré aux marchands et aux clients m'est insupportable. Merci d'avoir pris cette initiative qui, si elle n'a pas le caractère surréaliste des coups de revolver tirés dans la foule, a une utilité qui convient aux peuples de Paris et du monde. Il n'y a aucune raison qu'ils soient privés de ce qu'André Breton, au fond, avait dédié à l'humanité.

Jean-Pierre Alliot journaliste

J'adhère à l'appel de M. Mathieu Bénéze pour solliciter le Gouvernement Français et le Ministère de la Culture à éviter la dispersion du patrimoine constitué par la Collection Breton.

Il serait bien grave si un tel ensemble de documents, qui représente une partie fondamentale de l'histoire de la culture éuropéenne, prenait la voie de l'etranger ou devenait un trésor privé.

Maria Ines Aliverti

professore associato

Dipartimento di Storia delle Arti

Università di Pisa

Piazza S. Matteo 2

56127 Pisa

Dans le Journal mexicain la Jornada, deux articles (28 janvier) :

http ://www.jornada.unam.mx/2003/ene03/030121/05an1cul.php ? origen=3Dcultura.html

Cerca de un millar de intelectuales se oponen a la subasta programada para abril Llaman a impedir la ''dispersión'' del acervo de André Breton

El filósofo Jacques Derrida y el traductor Eliot Weinberger encabezan la protesta

Se reservan ''todas las formas de manifestación contra las autoridades francesas''

MONICA MATEOS-VEGA

Una petición contra la próxima subasta de la colección de obras de arte y manuscritos que pertenecieron a André Breton, encabezada por el filósofo Jacques Derrida, el traductor Eliot Weinberger, los escritores Michel Butor y François Bon, firmada por casi mil intelectuales, catedráticos y bibliotecarios franceses y estadunidenses circula en Internet y fue ampliamente difundida este fin de semana por la prensa gala.

Valuada en 30 millones de euros, la Colección 42, Rue Fontaine incluye 4 mil 100 lotes que serán puestos a la venta el próximo abril por la casa CamelsCohen (La Jornada, 14/12/02) ; su ''dispersión" causa ''asco, indignación y una profunda pena" en los círculos culturales franceses : ''Duerman en paz, ¡ bravo ! En Francia no hay la mínima intención de crear un Museo André Breton. Se continuará hablando del padre del surrealismo como si nada hubiera pasado en la Rue Fontaine", señala la misiva.

Parar una infamia

Weinberger, primer traductor al inglés de la obra de Octavio Paz, señaló que ''en Estados Unidos estamos acostumbrados a un sinfín de barbaridades, pero manteníamos la ilusión de que en otros países -particularmente en Francia- cuidaban con orgullo sus acervos culturales.

''El surrealismo es, incuestionablemente, la mejor fuerza artística del siglo XX, sus manifestaciones y ramificaciones pueden apreciarse hoy en todos lados. La colección de libros y obras de arte de André Breton debe mantenerse junta como un tesoro nacional, no sólo como un acervo valioso para las futuras generaciones de escritores, artistas o estudiantes. Su departamento completo es una gran instalación surrealista, una obra de arte en sí mismo, y más interesante que cualquier pieza que se pueda encontrar en un museo. En inglés o en francés, la palabra para calificar la subasta es escándalo."

La carta (que se puede consultar y firmar en el sitio literario www.remue.net) agrega con ironía : ''(la venta de la colección) no es muy grave porque nos han prometido un CD rom con una visita virtual al estudio de Breton. En Francia, donde gustan de los clichés y los escritores virtuales, sólo quedará para animarnos una foto parlante de Breton".

Hasta el momento, dice Mathieu Bénézet, impulsor de la protesta, ''sólo los escritores estadunidenses han reaccionado y paradójicamente son los compradores de esa nacionalidad los que han hecho ofertas por el apartamento de Breton". Los inconformes aseguran : ''No desistiremos hasta parar esta infamia. Nos reservamos todas las formas de manifestación contra las 'autoridades culturales francesas'. Centro Pompidou, Ministerio de Cultura : ¿ están ahí ? "

http ://www.jornada.unam.mx/2003/ene03/030122/05aa1cul.php ? origen=3Dopinion.html

Vilma Fuentes

André Breton en venta

Desde la muerte de André Breton (1896-1966), Elisa, su mujer, conservó en el mismo estado durante más de 30 años el departamento donde vivieron juntos y que Breton ocupaba desde 1922 : 42, rue Fontaine, en París.

Ningún objeto cambió de lugar. Tuve la suerte de ser testigo desde mi primera visita a Elisa : incluso la pipa de André seguía en el cenicero donde la dejó antes de fallecer.

Hoy, el mundo del mercado del arte se halla en efervescencia : las colecciones del fundador del surrealismo serán puestas a la venta pública en la sala Drouot, en París, del 7 al 18 del próximo abril. Cinco catálogos, más de 2 mil páginas, enumeran la totalidad de las piezas presentadas a los coleccionistas. Con excepción de algunos grandes cuadros (entre otros, El gran masturbador, de Dalí, y una tela de Alberto Gironella colgada en el muro del taller de Breton, reconstituido en el museo Beaubourg), ya adquiridos por los museos franceses, todo será vendido.

La primera consecuencia de la venta será la dispersión de esta colección única. Creo que cabe interrogarse al respecto. Deplorar, por ejemplo, que no se haya creado una fundación para mantener en un solo lugar la riqueza de los casi 5 mil lotes puestos a la venta. Porque es la historia del surrealismo, uno de los fenómenos mayores del siglo XX, la que va a ser dispersada. Ahora bien, Breton no era un coleccionista en el sentido habitual de esta palabra. La excepcional acumulación de obras y de objetos que reunió en su taller es, en sí, una obra, y, sin duda alguna, una parte esencial de su vida. Ante las telas (Rivera, Matta, Dalí, Lam…), los libros autografiados de Trotski y otros ; los manuscritos de Breton ; las máscaras africanas, esquimales e indias ; las fotografías (Alvarez Bravo, Man Ray), se puede imaginar un gigantesco collage, verdadera creación, donde André Breton yuxtapone lo más moderno y los más antiguo, fiándose a la única inspiración que animó toda su vida : la poesía. ''Busco el oro del tiempo'', escribió, y éstas son, por otra parte, las únicas palabras escritas en su esquela de defunción. Breton no coleccionaba : buscaba. Este genial descubridor poseía el don de encontrar tesoros como un zahorí. En cuanto al oro del tiempo va a transformarse en lingotes, en Drouot, donde la veta es estimada en 30 millones de dólares en una materia más tangible. ¿ Es ésa la alquimia con que soñaba el poeta ? Nada es más seguro.

Los vasos comunicantes, cuadro de Diego Rivera (1938), se estima entre 30 y 40 mil dólares. Una magnífica fotografía de Alvarez Bravo, Parábola óptica, (1934) entre 50 y 60 mil. Pero estas cifras pueden aumentar en unas semanas. En este sentido, nuestro amigo Georges Sebbag, el mejor conocedor vivo del surrealismo, pudo constatar el efecto mágico de una experiencia singular. Mientras escribía un libro consagrado a la correspondencia de Jacques Vaché, tuvo en sus manos, prestadas por la familia, las cartas -en especial la carta-collage de Breton a Vaché- de este poeta desaparecido a los 23 años.

Georges habría podido adquirirlas a cambio de una suma mínima. No lo hizo, decidido a separar su trabajo de investigador de cualquier cálculo especulativo. Cuando su libro apareció, proyectando una nueva luz sobre el interés, hasta entonces ignorado por los parientes, de esta correspondencia, la familia puso de inmediato a la venta las cartas en cuestión. La venta alcanzó la cifra de 300 mil dólares. Así van las cosas desde que gira la Tierra…

¡ Ah, el oro del tiempo ! Me parece que es Elisa quien mejor habrá encarnado el misterio que estas palabras evocan. Al no tocar nada en el taller, esta mujer, de una excepcional belleza, no abrió ninguna puerta a las injurias del tiempo. Fiel, en todos los sentidos de la palabra, inmutable, siguió siendo bella hasta su último día. Cuando la visitábamos, Jacques y yo, una extraña impresión nos estrujaba. El lugar estaba hechizado. André ya no era materialmente visible y, sin embargo, ahí estaba. Cuando una presencia es poética, ni la muerte puede borrarla. Quizá eso es el oro del tiempo.

Et sur le site italien patrimoniosos.it

http ://www.patrimoniosos.it/rsol.php ? op=3Dgetintervento&id=3D16

2003-01-22

Laura Iamurri, storica dell'arte

André Breton ha vissuto dal 1922 al 1966, anno della sua morte, in un appartamento al numero 42 di rue Fontaine a Parigi. Nei locali della sua abitazione il ‘papa’ del surrealismo ha raccolto una collezione straordinaria, nella quale ai dipinti e alle sculture si affiancano le maschere e gli oggetti di arte ‘primitiva’, alle fotografie e ai disegni si accompagnano le opere d’arte ‘popolare’, ai libri e ai manoscritti le trouvailles di una vita : quelle trouvailles che tanta importanza assumevano nella poetica surrealista dell’incontro fortuito e che andavano ad incastrarsi in un insieme eterogeneo e per=F2 serrato. Chi non ha mai avuto la possibilità di vedere i locali della rue Fontaine ha potuto farsene un’idea visitando le sale del Musée National d’Art Moderne, dove sono state riallestite — identiche e immodificabili — due pareti dello studio di Breton, che nel loro affascinante horror vacui tessuto di rimandi e suggestioni contrastano singolarmente con l’ordinamento spazioso e strutturato del museo ; i due murs sono stati acquisiti dallo Stato francese alla scomparsa, nel 2000, di Elisa Breton, che per più di trent’anni aveva conservato gli spazi e la raccolta cos=EC come Breton li aveva lasciati. Il resto della collezione è rimasto finora a rue Fontaine.

Questo insieme eccezionale — all’interno del quale figurano tra gli altri dipinti di Picabia, Ernst, Brauner e fotografie di Man Ray, Claude Cahun — verrà messo all’incanto, il prossimo mese di aprile e per la cura della casa Calmels Cohen, nei locali dell’Hôtel Drouot-Richelieu ; l’esposizione delle opere si svolgerà dal 1 al 6 aprile, le vendite dei 5300 lotti avranno luogo dal 7 al 18 aprile ; il valore stimato dell’asta varia dai 30 ai 40 milioni di euro.

L’attuale sistemazione della raccolta, assicura la casa Calmels Cohen, resterà documentata in un CD-ROM che, come e meglio del film di Fabrice Maze prodotto nel 1994 dal Centre Pompidou, permetterà a chiunque di « visitare » la collezione nel suo accrochage unico e fantastico. La notizia, pubblicata dal quotidiano « Libération » il 6 novembre 2002, è passata in un primo momento inosservata ; a dicembre, veniva ripresa da Maurice Nadeau (autore della prima e fortunatissima storia del surrealismo) sulla « Quinzaine Littéraire », subito rilanciata dal « New York Times » (20 dicembre) e da « Le Monde » proprio a ridosso delle vacanze di fine anno (22 dicembre). Dal 7 gennaio 2003 un appello redatto da Mathieu Bénézet è ospitato sul sito www.remue.net (in Italia ne hanno dato notizia « l’Unità » e « il manifesto ») ; all’appello hanno aderito più di mille persone, che sono state coinvolte, attraverso l’inclusione in una mailing list, in un dibattito accanito e affascinante, all’interno del quale vengono quotidianamente sollevate questioni di interesse generale ; allo stesso tempo, nella discussione pubblica hanno trovato grande spazio le passioni suscitate, ed evidentemente mai sopite, dal surrealismo e dalla figura di Breton. Cos=EC c’è chi è arrivato a sostenere che la dispersione sarebbe la giusta fine — ‘surrealista’ — della raccolta, con il ritorno degli oggetti nel mondo dal quale lo stesso Breton li aveva prelevati, mentre un intervento dello Stato sarebbe incongruo nei confronti di un intellettuale che per tutta la vita ha avversato le patrie e le nazioni ! Posizioni di questo tipo, curiosamente convergenti con la presentazione della vendita che campeggia sulla home page del sito web di Calmels Cohen, sono per fortuna isolate. La maggior parte degli interventi verte invece sul come impedire la dispersione : lo Stato è accusato di colpevole indifferenza e mentre ci si chiede come sollecitarne l’intervento, c’è chi propone di organizzare una società ad azionariato diffuso per raccogliere la somma necessaria ad acquistare l’intera collezione e conservarla nell’appartamento di rue Fontaine. La conservazione dell’insieme, anche in questa fase di incertezza sul destino della raccolta, è già un tema di discussione e investe da una parte le riflessioni che accompagnano in genere la sistemazione delle case-museo e dall’altra il senso di un eventuale smontaggio e riallestimento nei locali di un museo ; per inciso, vale la pena di ricordare che questa seconda soluzione è stata adottata, con risultati tutt’altro che spregevoli, per l’atelier che Constantin Brancusi aveva lasciato allo Stato francese. Certo, il rischio di « mummificazione » è alto, sia nell’ipotesi di conservazione dell’attuale allestimento negli angusti locali di rue Fontaine, sia nell’eventualità di una ricostruzione à l’identique in un luogo più funzionale alla fruizione pubblica. Ma il carattere stesso della raccolta, nella sua caratteristica eterogeneità, nel suo non essere una selezione di capolavori, obbliga ad una conservazione unitaria del tutto : viene da chiedersi che senso avrebbero, isolati e separati dai dipinti e dalle sculture, dalle fotografie e dagli oggetti surrealisti, le collezioni di bastoni da passeggio e le decine di objets trouvés, le pietre dalle forme curiose e i rami nodosi, in una parola il bric-à-brac che Breton ha riunito nel geniale insieme della sua collezione e che in quel contesto trova senso, contribuendo alla definizione di una raccolta unica.

Il testo dell’appello è on line all’indirizzo www.remue.net/litt/breton_appel.html Alla pagina www.remue.net/litt/breton_01.html, oltre a un bel testo di Julien Gracq, si possono trovare numerosi link, che rinviano in particolare alle prime reazioni di alcuni intellettuali americani (Tran e Clifford, fra gli altri), alla rassegna stampa dell’intera vicenda, e a un dossier messo a punto dalle éditions Corti. È possibile inoltre accedere alle mail ricevute e messe in circolazione.

L’intervento di Maurice Nadeau e gli articoli di Alan Riding (« New York Times ») e Michèle Champenois (« Le Monde ») si possono leggere in www.remue.net/litt/breton_02.html Le opere della collezione sono (ovviamente) illustrate nel sito di Calmels Cohen : http ://breton.calmelscohen.com

Je souhaite signer l'appel pour que la collection d'André Breton soit absolument préservée dans sa totalité, dans un lieu ouvert au public et aux chercheurs de tous pays.

La collection privée d'art du fondateur du surréalisme est un témoignage inestimable et unique sur ce mouvement.

Il est absolument nécessaire l'état prenne position et agisse pour la sauvegarde d'un patrimoine d'une telle importance.

La dispersion privée de la collection d'André Breton serait une perte immense pour notre pays, sa mémoire collective et son patrimoine.

Laurence Prévot

Actuellement en poste à la Bibliothèque Universitaire de Technologie de Compiègne (oise).

J'ai effectué des études de Lettres Modernes à l'Université de la Sorbonne Nouvelle -Paris 3.

Mes mémoires de Maitrise et de D.E.A. et ma thèse de Doctorat en Lettres, réalisés dans la cadre du Centre de Recherches sur le Surréalisme dirigé par Mme Pascaline Mourier-Casile, ont porté sur André Breton.

Je m’associe à votre appel pour empêcher la dévastation de la maison d’André Breton. Je n’accepte pas la vente aux enchères des instants de sa vie, cristallisés dans ses objets. Que tout ce qu'il a choisi, assemblé, soit aujourd'hui livré aux marchands et aux clients m'est insupportable. Merci d'avoir pris cette initiative qui, si elle n'a pas le caractère surréaliste des coups de revolver tirés dans la foule, a une utilité qui convient aux peuples de Paris et du monde. Il n'y a aucune raison qu'ils soient privés de ce qu'André Breton, au fond, avait dédié à l'humanité.

Jean-Pierre Alliot

journaliste

J'adhère à l'appel de M. Mathieu Bénéze pour solliciter le Gouvernement Français et le Ministère de la Culture à éviter la dispersion du patrimoine constitué par la Collection Breton.

Il serait bien grave si un tel ensemble de documents, qui représente une partie fondamentale de l'histoire de la culture éuropéenne, prenait la voie de l'etranger ou devenait un trésor privé.

Maria Ines Aliverti professore associato

Dipartimento di Storia delle Arti

Università di Pisa

Piazza S. Matteo 2 56127 Pisa

Dans le Journal mexicain la Jornada, deux articles (28 janvier) :

http ://www.jornada.unam.mx/2003/ene03/030121/05an1cul.php ? origen=3Dcultura.html

Chères Queniennes, chers Queniens,

Je vous fais parvenir deux petites informations reçues in extremis :

1) Emission de radio consacrée à Queneau

En voici le texte de présentation sur Zazieweb :

"QUENEAU ET LA RADIO, France Inter, dimanche 2 février, 13 h 20.

Robert Arnaut consacre son émission "Histoires possibles et impossibles" à l'écrivain Raymond Queneau et plus particulièrement aux relations que ce dernier entretenait avec la TSF (la radio de l'époque). Timide et secret dans la vie de tous les jours, Queneau devenait très bavard devant un micro…"

Vous trouverez des précisions sur le site de Radio-France : http ://www.radiofrance.fr/chaines/france-inter01/emissions/possibles/presentation.php

2) Spectacle en cours

Le Quatuor de Léon

à bord de la Péniche Opéra Face au 46 quai de la Loire 75 019 Paris

Renseignements et Réservations : 01 53 35 07 76 Les 23, 24, 25, 29, 30, 31 janvier 1, 5, 6, 7, 8 février 2003 à 20 h 30

Avec Chantal Galiana : chant et récit Fabrice Boulanger : piano

Léon Napias : mise en scène

Voici un extrait du dépliant :

"Un pied au cabaret, l'autre dans le classique, Chantal Galiana choisit un répertoire cocasse et fantaisiste qui s'adresse moins à la logique qu'au sensible. Elle chante les « miniatures « que Fabrice Boulanger a composées pour elle sur des poèmes de Maurice Carême, elle chante Darius Milhaud et Charles Vildrac, Germaine Tailleferre et Jean Tardieu Francis Poulenc, Ernesto Lecuona, Georges Brassens…

Comme dans les Concerts Salades, elle mélange les genres.

Mais ici, entre chansons et mélodies, elle glisse le récit d'une enfance populaire bordelaise. Et si vous rencontrez Louis Aragon, ou Maurice Ravel ne soyez pas étonnés de croiser aussi Monsieur et Madame Sainz, Madame Bistué, Evelyne Lafourcade, Josélito, Sophie Fichini, Bécassine, Delphine et Marinette…"

On trouve aussi dans ce spectacle plusieurs textes de Queneau :

Encore L'art Po

Raymond Queneau

Art poétique Raymond Queneau — Joseph Kosma

Pour un art poétique Raymond Queneau — Joseph Kosma

Vous trouverez des indications supplémentaires sur le site de la compagnie : http ://perso.wanadoo.fr/cie-louise-lame/cspec.htm

A bientôt !

Cordialement,

Astrid Bouygues

Secrétaire de rédaction des AVB

69/71 rue d'Alleray

75015 Paris

01-45-33-23-35

Á la Une du site internet de France Culture, un dossier consacré à la vente Breton, avec une présentation, des liens, des émissions, et aussi un forum auquel nous vous invitons à participer :

http ://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossiers/breton/index.php

On a mis en ligne de notre côté un texte d’Octavio Paz sur une rencontre avec Breton en 1964, où les deux amis évoquent l’avenir du surréalisme une nuit dans le quartier des Halles à Paris :

http ://people.freenet.de/autres-espaces/breton_paz.html

On trouvera plus bas un extrait d’Art magique de Breton et un texte de Joseph Delteil sur son expérience de l’écriture automatique, extrait de La Deltheillerie.

M. Bénézet — F. Bon — L. Margantin et remue.net association pour la coordination

www.remue.net

Quelques réactions concernant la problématique fondation/musée

Ville de Paris

Puisque vous en êtes aux problèmes technico-administratifs, je me demande pourquoi vous ne vous adressez pas aussi à la Ville de Paris, qui pourrait peut-être plus facilement que l'Etat servir de support juridique à un "musée" (les guillemets sont juste pour montrer ma réticence face à un transfert vers un musée traditionnel, mais à ce stade, peu importe). Il est plus facile à une collectivité de créer une nouvelle structure qu'à l'Etat et cela permet d'avoir deux sources de financement. Evidemment, cela suppose ensuite que les frais de fonctionnement soient pour l'essentiel à la charge de la Ville (qui peut chercher des subventions auprès de l'etat de la région, etc.), mais au moment de la vente, cela n'empêche pas l'Etat de prendre ses responsabilités en accordant une subvention qui peut aller jusqu'à 100 % et en préemptant pour la Ville de Paris. Par ailleurs, politiquement, il me semble que si la Ville de Paris marque son intérêt, cela aura au moins autant de poids que notre pétition. Enfin, si la Ville de Paris ne marque aucun intérêt pour garder ce patrimoine sur son territoire, cela signifie aussi quelque chose.

Simple suggestion. En tout cas, merci pour vos efforts.

Cordialement

Simon Cane (déjà signataire)

Musée

Je suis complètement d'accord avec l'analyse d'Olivier Cazeneuve concernant les conditions de création, de mise en place juridique et financière puis de fonctionnement ultérieur d'une fondation reconnue d'utilité publique. Il met en fait l'accent sur la difficulté à trouver, en aussi peu de temps, le statut d'établissement le mieux adapté à la situation :

Le préalable à toute fondation à caractère culturel, susceptible de fonctionner de manière harmonieuse, avec un ou des objectifs communs à tous les partenaires, tient à l'existence de collections déjà réunies, qui constituent la base du montage.

O. Cazeneuve cite Fricks aux Etats Unis, ou la Fondation Cartier en France. Il en existe quelques autres dans le sud-est (Vasarely, par exemple). Dans notre sud-ouest toulousain, la Fondation Bemberg a été conçue ainsi au coeur de Toulouse. Mais Georges Bemberg est toujours aussi actif pour continuer à enrichir ses collections, devenues propriété de la Fondation. Mais le fonctionnement est assuré par des rentrées financières annuelles régulières provenant de dispositions immobilières prises avec lui. Mais l'Etat ne contribue financièrement ni aux acquisitions, ni au fonctionnement. Mais la Ville de Toulouse a apporté l'hôtel d'Assézat et en a assuré la restauration complète…

Je ne suis pas sûr personnellement que cette solution, par son esprit même, soit la mieux adaptée au cas qui nous préoccupe tous. Et les conditions à réunir constitueraient déjà par elles même un épisode surréaliste éloquent ! Et le problème des délais de mise en place, au plan juridique, administratif et financier, seraient bien ceux-là — si tout va bien, cela va sans dire.

Peut être faudrait-il alors se tourner vers les textes de la toute nouvelle loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France. L'attribution du label "musée de France", qui conditionne un contrôle scientifique et technique de l'Etat, repose sur le principe de l'intérêt public de la collection considérée. La personne morale propriétaire peut tout aussi bien être une association de type Loi 1901 (ex : musée d'Unterlinden, collection automobile Schlumf, musée français du chemin de Fer) ou une collectivité territoriale (municipalité, conseil général, voire — mais le cas est rare en France — conseil régional) Cette loi confirme en outre le grand principe d'inaliénabilité des collections appliqué dans le droit français des musées, qui paraît essentiel dans ce cas de figure.

D'ici à la dispersion aux enchères des collections de la rue Fontaine, il reste malheureusement très peu de temps pour convaincre une collectivité territoriale d'Ile de France de porter le projet et la faire délibérer en séance publique. Reste, c'est vrai, juste assez de temps pour constituer une association Loi 1901 qui puisse assurer le portage de l'opération. Mais qui fonctionnera avec quels moyens financiers, pour se porter acquéreur de l'ensemble ? Et durant combien de temps, pour soumettre, selon les procédures en vigueur, un projet culturel et scientifique à la direction de musées de France susceptible d'entraîner, après validation, l'attribution du label "musée de France" par la commission scientifique régionale ad'hoc. Et après ?

Charles Schaettel

Anti-musée

L'imaginaire est ce qui tend à devenir réel", disait Breton. Vive donc dans nos têtes avant que ce ne soit au musée (sic) le fonds Breton libéré à tout jamais des marchands.

Mais, avec une exigence, je l'espère : que ce lieu, ces traces, ces expériences soient un territoire autant d'écritures que de lectures, donc d'inventions continuées (cf. La Maison Louis Guilloux à Saint Brieuc). C'est à dire aussi un anti-musée.

Paul Recourse

Textes

Art magique

En forme de contribution et d'opposition à la dispersion prochaine de la collection André Breton, et pour la création d'une Fondation du Surréalisme à Paris … un extrait de " l'Art magique" .

"Dans l'histoire de la pensée, le surréalisme est sans doute le premier mouvement intellectuel qui ait entendu délibérément faire servir les moyens d'expression artistique à autre chose que l'anecdote ( émotive ou intellectuelle, voire " abstraite"). La refonte intégrale de l'esprit humain qui constitue la réduction la plus satisfaisante de ses ambitions ne pouvait s'en tenir à une iconoclastie pure et simple comme celle prônée par le dadaïsme. Mais rencontrant l'art, le surréalisme se devait de le rappeler à ses origines, de lui faire parcourir si possible un chemin, dont il est clair après Paracelse et Rousseau, après Sade et Fourier, après Engels et Nietzsche, après Bakounine et Freud, comme après Rimbaud et Lautréamont, que l'humanité ne s'est écartée que pour son plus grand dommage : "la voie royale" où l'introspection en profondeur du champ mental et la participation éperdue aux orages du cosmos et de la passion ne font qu'un …

S'il n'appartient pas au surréalisme de jouer le rôle, forcément confusionnel dans le cadre de la société actuelle, des magiciens, qui, peut-être, font cruellement défaut à cette société, ni de trancher les débats entre les diverses tendances qui se réclament de la "Tradition" ésotérique, son mot d'ordre fondamental : libération sans condition de l'esprit dans le sens du mieux, ne fait que donner, ou rendre, l'impulsion morale et poétique à ce qui fut le voeu de la magie, son secret diversement avoué, toujours menacé, et jamais dissous, tout au long des siècles. "

André Breton : " L'Art magique" — Chapitre : la magie retrouvée : le surréalisme.

Voir page : http ://www.lemondedesarts.com/tribune.htm

Le Monde des Arts / Jean-Loup Bretet — Christian Ronsmans.

"… le gong de l’adjudant" !C’était en 1924. Presque chaque soir nous tenions assemblée chez André Breton, une bonne douzaine d’apôtres, et nous faisions de l’automatisme.

Nous prîmes place comme des écoliers autour de la grande table magique. Il y avait là, autant que je m’en souvienne, Soupault, Aragon, Max Morise, Jacques Baron, peut être Crevel, etc., et naturellement Desnos, le maître mage. Chacun devant sa page blanche, un crayon aux doigts. Soudain le chef d’état-major, montre en main, donne le signal. Toutes les têtes se penchent amoureuses sur leurs feuilles vierges. Et plumes grattent que gratteras-tu, à toute vitesse. On n’a qu’une minute. Il s’agit de capter l’esprit à la source, à même l’esprit, sans harnachement ni charnalité, d’enregistrer toute nue la propre dictée de Dieu. Il s’agit de pondre à perdre haleine le plus de « choses « possible, de rafler toutes les récoltes, de « lever « tous les gibiers, de jeter le filet le plus loin, le plus haut possible ! A la queue leu leu, comme pondent les insectes et les poissons. En silence, comme une opération de chirurgie. L’intelligence et la raison à fond de cale. Sous l’œil immobile des grands tableaux debout contre le mur, les braves ( au sens toro) Derain, les vastes Chirico de mer Morte. On n’entend que les minimes respirations, la chanson électrique, le grattement innombrable des plumes, le galop ailé du temps !

Mais voici, le gong de l’adjudant. Chacun lève la tête, respire un grand coup, écarquille les yeux, allume une cigarette, se mouche. On déballe sa marchandise, et à tour de rôle chacun lit à haute voix son parchemin.

Breton s’est levé debout, adossé à la cheminée, avec sa main de justice, la large main du Moyen-Age. Distribuant le blâme ou l’éloge avec une savante majesté, non sans ambiguïté d’ailleurs, toujours avec le sourire, ce fameux sourire bretonien, le plus féroce que j’aie jamais vu. L’assemblée se met à l’aise, se distrait, on étale les belles « pièces « comme le pêcheur sur la grève, on se passe les meilleures trouvailles ! Ah ! nous avions la foi ! On était sérieux comme des monarques, avec un soupçon de sel, mais pas de malice. J’y allais de bon cœur de mon lâcher de pigeons, de ma grande page noire, où sont-elles passées ?

A la fin ni vu ni connu le maître du logis ramasse les « papiers », les classe négligemment dans ses tiroirs, on ne sait jamais ! J’y croyais. Et j’y crois toujours bien sûr. A soixante dix ans passés il m’arrive encore, les matins cocagnes, de faire un peu d’écriture automatique, bouche bée, comme un enfant.

Joseph Delteil

« La Deltheillerie »

Les Cahiers Rouges

Grasset — 1963

Bonjour,

1) En ligne sur le site : synopsis de Roses à Crédit et de Luna Park d'Elsa Triolet. 2) Annonce d'un colloque sur "l'affaire" du portrait de Staline (mars 1953) au Moulin de Villeneuve ( 8 mars 2003)

LV www.louisaragon-elsatriolet.com

 

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