Archives de la liste de discussion de Mélusine
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Note technique :
La compilation des messages de huit années, expédiés par différentes machines sous différents systèmes, a produit des fichiers fort encombrants. Il n’était pas possible de garder la forme initiale des messages. Nous avons donc privilégié l’accessibilité en réduisant au maximum leur poids, en évitant les redondances, sans toucher au contenu, qui reste l’objet du présent document. Les coordonnées personnelles des abonnés ont volontairement été enlevées.

Signalons que les abonnés à la liste Mélusine peuvent retrouver les messages conservés depuis février 2006 sur le serveur Sympa dont ils ont les coordonnées. Il leur suffit d’insérer le mot de passe qui leur a été communiqué par la machine lors de leur inscription, et de consulter les Archives dans l’ordre chronologique, ou encore grâce au moteur de recherche du logiciel.


Liste Mélusine Août 2008

 

jeudi 31 juillet 2008 12:19

à propos d'"Aragon, le fou d'Irène"

De la part d'Alain Virmaux :
"Petit complément à la riche chronique de Jérôme Dupuis, "Aragon, le fou d'Irène". Et plus précisément à ce qui concerne les "sources" d'Irène. Aux trois noms que cite J.D. (Eyre de Lanux, Denise Lévy, Nancy Cunard), il ne serait pas totalement incongru d'ajouter un quatrième visage, d'autant qu'il s'agit d'une femme qui fut assez proche d'Aragon et qui surtout - le détail n'est pas décisif, mais pas non plus négligeable - se prénommait réellement Irène. Ce n'est pas une inconnue. Son nom - Irène Hillel-Erlanger (1878-1920) - n'est d'ailleurs pas ignoré des historiens de la poésie ni des historiens du cinéma. Elle fut très liée avec Germaine Dulac, qu'elle aida (sans doute financièrement) à réaliser ses premiers films. En outre, elle tenait salon et noua amitié avec Larbaud, Milosz, Valéry, Saint-John Perse. Mais ce qui nous intéresse particulièrement, c'est qu'elle accueillit aussi Aragon et ses amis du groupe Littérature (futur organe du mouvement Dada). Les aida-t-elle à financer leur revue ? L'hypothèse en a eu cours. 
On s'est demandé si elle fut la maîtresse d'Aragon, malgré la différence d'âge (vingt ans). Certains l'ont laissé entendre, à cause justement du Con d'Irène, et Philippe Soupault inclinait en ce sens. Mais les spécialistes d'Aragon en doutent. Ils voient plutôt en elle une des sources d'un personnage secondaire d'Aurélien, Mary de Perseval : dans le roman d'Aragon, c'est une riche mondaine, qui multiplie les aventures amoureuses.
Reste qu'Aragon n'a pas fait mystère de sa proximité avec Irène Hillel-Erlanger. Dans un recueil inachevé de 1923, Projet d'histoire littéraire contemporaine (éd. Marc Dachy, Gallimard/ Mercure de France 1994), il évoque "le salon de Mme Erlanger" et notamment une soirée où une lecture de fragments de Lautréamont fut donnée par Eve Francis, la compagne de Delluc. Mieux encore : il a consacré, en mars 1919, dans Littérature, une note élogieuse au livre qu'Irène venait de publier, Voyages en kaléidoscope (rééd. Allia 1996). Ce n'est pas tout. La même revue publie, en décembre 1919, un texte d'Irène, Par amour, "fantaisie musicale et variations sur le nom de Pearl White". Enfin, et toujours dans Littérature, Irène répondit brièvement à l'enquête "Pourquoi écrivez-vous ?" C'était en janvier 1920, peu avant sa mort soudaine et prématurée (elle avait 42 ans), dans des conditions restées mystérieuses. Son fils Philippe Erlanger (1903-1987), qui fut un historien de renom, rendit hommage çà la mémoire de sa mère dans une page de son livre de souvenirs, La France sans étoiles (Plon 1974).
Mais sur la relation de cette Irène-là avec Aragon, on ne dispose que d'informations fragmentaires, et d'hypothèses peu ou mal recoupées. Il serait très souhaitable qu'un chercheur creuse plus avant (si ce n'est en cours). La personnalité d'Irène Hillel-Erlanger le mériterait amplement.
Alain Virmaux

Lucien Logette4 rue Daguerre75014 Paris, France<luglog@wanadoo.fr>
Revue Jeune Cinéma71 rue Robespierre93100 Montreuil, Francetel : 00 33 (0)1 41 72 18 36

 

mardi 5 août 2008 07:53

Fwd: à propos d'"Aragon, le fou d'Irène"

J'ai envoyé le message suivant à la liste de discussion il y a trois jours (en cliquant "Répondre à tous"), mais il semble s'être perdu en route. Le voici donc à nouveau.

Cordialement à tous, Lionel Follet

 

lundi 25 août 2008 10:58

Grand Jeu

Bonjour à vous,
Faisant suite au message de Viviane Barry, Fabrice Pascaud m’écrit :
« Est-il permis de dire que les choses sont infiniment plus complexes et subtiles que le laisse entendre Madame Viviane Barry. Les relations Grand Jeu et Surréalisme ne sauraient se réduire à cette fameuse réunion de la rue du château, réunion que les exégètes ne cessent de relever et qui à la longue devient un poncif de la critique. Pour preuve, j’ai en ma possession une lettre manuscrite de Breton dont le destinataire est De Renéville datée de 1932 et qui prouve que les relations entre Breton et les principaux membres du Grand Jeu n’étaient point rompus à la date de 1929… »

Il a la gentillesse de joindre une copie de ladite lettre, datée du jeudi 27 octobre 1932, où se trouvent notamment ces lignes :

« À tort ou à raison, je m’étais pris à espérer que nous nous verrions assez souvent et que nous parviendrions à unir sur un certain plan nos efforts. Si cela ne vous parait pas impossible, ayez la gentillesse de provoquer très vite une nouvelle rencontre entre nous. »

Bien qu’ils ne soient pas explicitement nommés, cette rencontre concerne Rolland de Renéville ainsi que Daumal et Gilbert-Lecomte.

Quoique postérieur de trois ans à l’affaire évoquée, ce document confirme ce que j’écrivais dans l’article consacré à cette question dans le recueil Le Grand Jeu en mouvement, L’Age d’Homme, 2006 :

« Pour ma part, ayant eu accès à la correspondance d’André Breton, je puis témoigner, comme je l’ai d’ailleurs indiqué dans la biographie que je lui ai consacrée[1], qu’il prisait fort les collaborateurs du Grand Jeu, à l’exception de Roger Vailland, jugé trop barbant. Il aurait été incohérent de tendre un piège à ceux que l’on voulait rassembler, qui plus est en inscrivant à l’ordre du jour un débat proposé par les adversaires supposés !

--------------------------------------------------------------------------------

[1]. Henri Béhar, André Breton, le grand indésirable. Paris, Calmann-Lévy, 1990, p. 217-218.

Mais tout cela ne peut surprendre Viviane Barry, qui connait le détail des relations entre ces intellectuels soucieux de leur autonomie.

Un mot à propos de cette discussion :

  1. elle prouve la vigilance des lecteurs, au-delà des abonnés de la liste (Fabrice Pascaud n’avait pas jugé bon de s’y inscrire), en cette période de congés ;
  2. elle montre que, grâce au réseau, il n’est pas nécessaire de résider à Paris pour lire l’excellent quotidien Le Devoir de Montréal, et pour approfondir nos connaissances, puisqu’Eddie Breuil vit à Lyon, Viviane Barry à Bordeaux, et que je suis moi-même dans la lande bretonne.

Bien cordialement, le modérateur
Henri Béhar

 

mardi 5 août 2008 02:54

semaine 31

Semaine 31


expositions, événements

Marcel Duchamp au Philadelphia Museum
Wilfredo Lam au MARCO (Cuba)
Jacques Prévert à Paris
L’abstraction à l’IVAM (Valence)
Miró au Musée Thyssen


publications

L’amour surréaliste, A Lo Giudice

divers

sur le Con d’Irène
Tzara en musique

disparitions

Izoard
Pierre Berès

[Exposition au Philadelphia Museum] Marcel Duchamp: Etant Donnes

This is the first exhibition to examine the genesis, construction, and reception of Etant donnes: 1° la chute d'eau, 2° le gaz d'eclairage (Given: 1° The Waterfall, 2° The Illuminating Gas), Marcel Duchamp's enigmatic final masterwork that was secretly executed in New York during the last 20 years of his life and discovered in his studio soon after his death in October 1968. The exhibition will be on view from July 2009 to October 2009.

The multi-media assemblage surprised the art world and perplexed the public when, as a gift to the Museum and in accordance with the artist's wishes, it was permanently installed in July 1969, joining the world's largest collection of his works, including The Nude Descending the Staircase, No.2; The Bride Stripped Bare by Her Bachelors, Even (The Large Glass), to which it closely relates, and readymades such as With Hidden Noise and Why Not Sneeze Rose Selavy?

Celebrating the 40th anniversary of its public debut, Marcel Duchamp: Etant donnes will situate the extraordinary assemblage within the context of some 80 related works of art, including all the known studies, photographs, body casts, erotic objects, and other materials. Included also will be 25 photographs of the artist's studio at 80 East 11th Street, taken by a friend, Denise Brown Hare, in the mid-to-late 1960s, which document the work before it was disassembled and moved to Philadelphia. The exhibition is drawn largely from the collections and archives of the Museum, and supplemented by loans from public and private collections in the United States, France, Germany, Sweden, Israel and Japan.

Catalogue: A fully illustrated 200-page catalogue, written by Taylor and published by the Philadelphia Museum of Art in conjunction with Yale University Press, will accompany the exhibition. This publication will present important new scholarship on Etant Donnes: 1. La chute d"eau; 2. Le gaz d'eclairage…, as well as a comprehensive bibliography and chronology of its construction. -- www.philamuseum.org

Source : http://www.huliq.com/65558/marcel-duchamp-etant-donnes

[Exposition Wilfredo Lam au MARCO de Cuba] Expondrá MARCO a Wifredo Lam

[Exposition de 87 œuvres à partir du 15 août]

Por: Juan Zapata Pacheco, Miércoles, 30 de Julio de 2008

Wifredo Lam llegará a los muros del Museo de Arte Contemporáneo de Monterrey (MARCO), el próximo 15 de agosto.

Con préstamos inéditos por parte del Museo Nacional de Bellas Artes de Cuba, Wifredo Lam, uno de los artistas latinoamericanos más importantes del siglo XX, llegará a los muros del Museo de Arte Contemporáneo de Monterrey (MARCO), el próximo 15 de agosto.

Lam, hijo de padre chino y madre afrocubana, destacó por su relación con artistas como Picasso o los escritores André Bretón, Alejo Carpentier o Gabriel García Márquez, además de su vinculación al arte y la estética africana en Cuba y Haití.

La muestra tiene la curaduría de uno de los grandes expertos en la obra de Lam, como es Roberto Cobas Amate, del citado Museo Nacional de Cuba, así como de Jorge Contreras de MARCO.

Incluye 87 obras en las técnicas de óleo, litografía, gouache, carbón, tinta, témpera y pastel.

“La intención de la exposición es hacer un recorrido en toda la vida y la trayectoria del maestro Wifredo Lam.

Empieza con pintura de los años veinte, cuando Lam vivía en España, y asistía al Museo del Prado y donde trabajó cercano al trabajo de los grandes maestros”.

Entre las piezas que se incluyen está “El tercer mundo”, que junto a “La jungla” es una de las obras más conocidas de Lam, y que no había salido de Cuba más que para ser exhibida en el Museo Reina Sofía de España.

Es en los años cuarenta cuando Lam se involucra más con las culturas afrocubanas y empieza a tomarlas como motivos para sus trabajos, por medio de ángulos y esquinas.

“Quizá la geometría es uno de los rasgos más especiales del maestro Lam, que con una economía de recursos define muy bien una imagen: triángulos, círculos, rectángulos, muy simples dibujos, pero que definen una imagen perfecta”, explicó Jorge Contreras.

Es en Haití donde Lam se encuentra con André Bretón, a quien lo llevó a fiestas del Vudú, de las cuales intentó reproducir en sus piezas pictóricas.

La noche, la mezcla de figuras entre humanas y animales son otros temas que el pintor trató a lo largo de su obra.

Por otro lado “El tercer mundo” es una pieza de gran formato que muestra las condiciones sociales de los países americanos.

Al respecto, Contreras explica que la obra de Lam ha sido apreciada por el régimen revolucionario, pero respetando su independencia como artista.

Prueba de ello es que no se ha hecho un uso político de sus pinturas.

Bertha Cantú, por su parte, explicó que la obra de Wifredo Lam es una de las que más han sufrido falsificaciones en el arte contemporáneo latinoamericano, por lo que se contó con la curaduría de uno de los mayores especialistas en Lam como es Roberto Cobas.

Source : http://www.elporvenir.com.mx/notas.asp?nota_id=236918

Lire aussi en epsagnol l’article sur :

http://www.milenio.com/monterrey/milenio/nota.asp?id=649542

http://www.noticias-oax.com.mx/index.php?option=com_content&task=view&id=6299&Itemid=1

Jacques Prévert, première exposition à Paris

Exposition Jacques Prévert, Paris la belle

 du 24 octobre au 28 février 2009, à l’Hôtel de Ville

L’intégralité de l’œuvre de Jacques Prévert

Amoureux de Paris, Jacques Prévert n’a cessé de célébrer à sa manière son attachement à la capitale. Curieux de tous les arts, il a conté sa ville avec le même talent en littérature, au théâtre, au cinéma, en poésie, en chanson, en dessin et en photographie…

 Cet éclectisme assumé, doublé d’un refus absolu de tout conformisme, fait de lui l’électron libre génial de son siècle.

L’exposition Jacques Prévert, Paris la belle fait état du lien étroit entre Prévert et Paris, depuis sa petite enfance dans le quartier du jardin du Luxembourg jusqu’à son statut d’icône de Saint-Germain-des-Prés.

De sa jeunesse contestataire à son amitié avec Joan Miró, Alexander Calder ou Pablo Picasso, de son métier de scénariste à la complicité qu’il tisse avec de nombreux photographes, cette exposition, bâtie sur les archives personnelles du poète, révèle un homme dont l’esprit, plus de trente ans après sa disparition, reste d’une fraîcheur et d’une actualité sans conteste.

Créateur avant-gardiste, Jacques Prévert a fait se rencontrer la poésie, le dessin, le cinéma ou encore la chanson…

L’exposition dévoile les différentes étapes de sa vie et de sa carrière.

 L’enfance et l’adolescence/ L’époque de la rue du Château/ L’inventeur du cadavre exquis

/ Autour du groupe Octobre/ Le cinéma/Textes/ Chansons

/ Prévert et ses amis photographes/ Tableaux et collages/Tous les jours sauf dimanches et jours fériés 10h à 19h/ Hôtel de ville, salle Saint Jean/5 rue Lobeau, Paris 4ème

Les commissaires de l’exposition/Eugénie Bachelot Prévert

 Petite-fille et unique ayant droit de Jacques Prévert, Eugénie Bachelot Prévert, peintre, (Beaux-Arts de Paris), s’attache depuis quelques années à faire vivre l’oeuvre de son grand-père par la réédition de textes épuisés, la production de DVD et de CD.

 N. T. Binh

 Journaliste, critique, enseignant de cinéma, réalisateur, N. T. Binh est membre du comité de rédaction de la revue Positif, sous le pseudonyme de Yann Tobin. Auteur ou coauteur d’ouvrages sur Joseph L. Mankiewicz, Ernst Lubitsch, Ingmar Bergman, Claude Sautet, on lui doit le commissariat de l’exposition Paris au cinéma à l’Hôtel de Ville de Paris en 2006.

 Scénographie Laurence Fontaine

 Elle a signée la scénographie des expositions Brassaï et Miro au Centre Pompidou, Man Ray au Grand Palais, Doisneau, Willy Ronis et Paris en couleurs à la mairie de Paris

Source : http://paris.evous.fr/Jacques-Prevert-premiere,1910.html

Exposition à l’IVAM de Valence (Espagne)

Une exposition de 58 œuvres sur l’abstraction dans les collections de l’IVAM se tient actuellement à Valence.

Parmi les exposés, citons :

Hans Arp, Francis Picabia, Robert et Sonia Delaunay, Antoni Tàpies, Sean Scully, Joaquín Torres-García, Sophie Taeuber-Arp, Antonio Saura, Helmut Federle, Pierre Soulages, Kurt Schwitters ou Julio González

Jusqu’au 7 décembre.

Sources :

http://www.laopinion.es/secciones/noticia.jsp?pRef=2008073100_8_162453__Cultura-creativo-arte-abstracto-siglo-IVAM

L’info en anglais sur http://www.artdaily.com/index.asp?int_sec=2&int_new=25374

Exposition de tableaux de Miro dans le cadre des « Nuits d’été » du Musée Thyssen (Espagne)

Le programme sur :

http://www.entradas.com/entradas/MUSEO-THYSSEN-MIRO-NOCHE-evento_1_2_21_28_59644

 [Publication] A. Lo Giudice, L'Amour surréaliste

Information publiée le vendredi 1 août 2008 par Bérenger Boulay (source : Marie-Pierre Ciric)/Courant novembre 2008

Anna Lo Giudice, L'Amour surréaliste/Paris, Klincksieck, coll. " 50 questions" n°44, 14 novembre 2008, 180p./Isbn (ean13): 9782252036884/16 euros

Présentation de l'éditeur:

« Plutôt la vie » pouvait-on lire sur les murs parisiens en 1968. C'était le titre d'un poème d'André Breton. Les surréalistes ont en effet voulu « repassionner » la vie par l'amour, clé de voûte de la révolution surréaliste.

Pour ouvrir les portes de la surréalité, Breton nous invitait à vivre l'amour fou, à rendre à l'homme ses pouvoirs perdus, à approfondir la réalité par la résolution des antinomies, à guetter la Merveille, à écouter ici et maintenant l'appel du désir, à nous rendre disponible au « vent de l'éventuel », à décrypter les « coïncidences pétrifiantes », fruits du « hasard objectif »…

Ce livre propose une relecture méticuleuse des écrits de Breton afin de mettre en lumière la part capitale que tient l'amour dans sa vision du monde et de l'art. Il nous rappelle constamment que si nous savons que le rêve et la veille sont deux « vases communicants » et que la poésie, la liberté et l'imagination sans bornes sont à notre portée, c'est au surréalisme que nous le devons.

Sommaire:

I. L'amour, sous le chiffre de la passion au fondement de la révolution surréaliste

II. Idées de l'amour. Raisons de l'amour

III. L'amour à réinventer

IV. La femme d'abord et toujours

V. Langue, langage, signes et signaux de l'amour surréaliste

VI. L'amour vécu par André Breton

Responsable : Klincksieck

Url de référence :

http://www.klincksieck.com/livre/?GCOI=22520100581030&fa=description

Adresse : 6 rue de la Sorbonne 75005 Paris

Source : http://www.fabula.org/actualites/article25048.php

Toujours sur le Con d’Irène…

Pour prolonger les remarques d’Alain Virmaux communiquées par Lucien Logette, nous souhaitions vous faire part de celles de Bernard Noël, lequel précise qu’ « il n'est pas exact de dire qu'Aragon refusait  de reconnaître qu'il était l'auteur du Con d'Irène. Je l'ai connu après la mort d'Elsa, dans les années 72/80. Il m'a même dit à l'époque qu'il souhaitait que ce livre, réédité sous son nom, soit distribué à tous  le jour de son enterrement... (…) le projet ne s'est pas réalisé... Peut-être parce qu'à la fin de sa vie, Aragon n'avait pas toute sa tête...

On semble avoir oublié que vers 1950 (?), un groupe anonyme publia une édition du Con d'Irène avec les illustrations de Masson sous le nom d'Aragon... Pour le mettre dans l'embarras.

Des exemplaires de cette édition ont circulé il y a quelques années à des prix modiques. Il me semble qu'Aragon soupçonnait les "titistes" d'être à l'origine de cette édition. »

Tzara en musique (Palma, Espagne)

[Le 9 août se produira à Palma de Mayorque en Espagne le groupe Mentat-Tzara aka Dspeurona, un groupe qui emploie des poèmes de Tristan Tzara. :]

« (…) El día 9 de agosto, actuará Mentat-Tzara aka Dspneurona, un grupo que utiliza flujos de datos y fragmentos de poemas del dadaísta Tristan Tzara. (…) »

Source : http://www.libertadbalear.com/?p=96899

 [disparition] «Izoard a trouvé sa voix, unique»

Poésie . L’universitaire Gérald Purnelle évoque le rayonnement de l’auteur belge, mort le 19 juillet.Recueilli par MATHIEU LINDON

QUOTIDIEN : vendredi 1 août 2008

Jacques Izoard est mort le 19 juillet à Liège où il était né Jacques Delmotte, le 29 mai 1936. C’est en 1962, lors de la parution de son premier recueil, Ce Manteau de pauvreté, que le poète choisit son pseudonyme provenant d’un col familier aux coureurs de Tour de France. En 1973, il publie la Patrie empaillée et, en 1978, Vêtu, dévêtu, libre. A son œuvre, déjà conséquente (deux gros volumes d’Œuvres complètes parus en 2006 à la Différence), s’ajoutait une autre, plus discrète.

Jacques Izoard était à l’affût de tout ce qui bougeait dans le monde de la poésie, en tant qu’animateur de revues ou de débats, au point que sa générosité fit peut-être, en France, du tort à la réception de son propre travail. A des degrés divers, on peut rapprocher de lui les noms d’Eugène Savitzkaya, avec qui il publia, dans les années 70, Rue obscure et Plaisirs solitaires, et William Cliff.

Jacques Izoard a écrit Pulvérisons ensemble/raisons et déraisons.Extrait de Thorax, son dernier recueil paru, chez PHI : «Dans le caillou, le poing gelé./ Mais un cœur bat quand même/ qui ne fait que répéter/ soubresauts et coups sourds./ D’autres poings dans le poing/ sont des pierres à la volée.»

Professeur à l’université de Liège, Gérald Purnelle a édité les deux volumes d’Œuvres complètes de Jacques Izoard (la Différence, 2006). Il revient sur l’héritage Izoard.

Quelle est selon vous la place de Jacques Izoard dans la poésie belge de ces dernières décennies ?

Il a ouvert la poésie belge à la modernité au début des années 70, y a mis une liberté de pensée et d’expression. Elle était dominée par un courant classique, traditionnel, quoique le surréalisme ait eu une certaine influence. Avec Jacques Izoard, l’avant-garde y a pris toute sa place. Jeune homme, il était venu en France pour une revue afin de faire des interviews d’écrivains français, certains qu’il aimait, d’autres moins, comme Céline, Jules Supervielle, André Breton, Marcel Jouhandeau. Comme il disait, il était venu candidement, il sonnait à la porte, lui qui était plus que provincial, puisque belge, et ces auteurs lui parlaient.

Mais rapidement il a trouvé sa voix, et rapidement elle est devenue unique. Ses poèmes sont denses, courts, renfermés sur eux-mêmes et à la fois très ouverts, concrets par le vocabulaire et hermétiques, du moins au premier abord, par le propos : c’était sa caractéristique. C’était un trait du poète et de sa poésie d’être ouverts, et en particulier sur le monde visuel, les objets, les corps, le monde, tout ce qu’on peut toucher, tout ce qui est à portée de main. Il avait des relations avec les poètes de Belgique, de France, d’Europe et du monde entier. Souvent, il les accueillait pour des présentations dans divers lieux de Liège, toujours prêt aussi à recevoir les plus jeunes, ceux qu’il découvrait quand bien même ils étaient encore débutants. Il aimait mettre les autres en avant.

Dire que la poésie nourrissait sa vie semble un cliché mais, pour lui, c’était la vérité, parce qu’il écrivait, parce qu’il lisait, parce que la poésie était l’air dans lequel il se déplaçait.

Comment avez-vous travaillé avec lui sur ses Œuvres complètes ?

Quand les éditions de la Différence lui ont proposé, en 2004, de réunir ses Œuvres complètes, il s’est tourné vers moi. Ses poèmes déjà parus en recueils, évidemment ça ne posait pas de problème. Mais il y avait aussi tous ses inédits, tout ce qui était paru en revues sans avoir jamais été repris et tout ce qui était entièrement inédit. Dans ses fouilles, dans sa cave et son grenier, il a trouvé une foule de poèmes que lui-même avait oubliés. Il en écrivait au moins un par jour, ça en faisait des milliers, il n’avait aucune envie de les classer lui-même. Les deux volumes des Œuvres complètes regroupent en définitive plus de 4 000 poèmes, en plus de 1 600 pages. J’ai souhaité que ce travail, achevé en 2006, ne contienne pas son travail postérieur à 2000, afin de ne pas figer l’œuvre dans le marbre mais pour la laisser vivre, ainsi que cela s’est produit.

Son influence semble s’être exercée sur plusieurs générations…

Dans toute poésie, il trouvait toujours quelque chose de bien. L’œuvre un peu naïve d’un jeune débutant, il ne l’écartait pas d’un revers de la main. Il faisait crédit à chacun, cherchait les moyens par lesquels l’autre pouvait s’affirmer. Les poètes dont l’œuvre ne ressemble pas du tout à la sienne le connaissaient quand même. La poésie de William Cliff, par exemple, n’a guère de rapport avec celle de Jacques Izoard, mais les deux hommes étaient amis, respectaient mutuellement leur travail, ces deux poésies quasi hétérogènes avaient cependant leur proximité. La stature de Jacques Izoard dominait le paysage poétique belge et on trouve la mémoire de sa poésie même dans des esthétiques tout à fait différentes. Celle d’Eugène Savitzkaya était plus proche, même si la personnalité de Savitzkaya s’en est naturellement émancipée.

Jacques Izoard nourrissait les poètes, même dans une autre voie. C’était un homme complexe, qui pouvait désarçonner quand on l’abordait pour la première fois. Il installait une distance. C’était un homme très timide, à la fois en recherche de reconnaissance mais qui voulait rester modeste. Etre à cheval entre ces deux attitudes était sans doute ce qui justifiait ses brusqueries.

Source : http://www.liberation.fr/culture/342453.FR.php

 (Disparition) Décès de Pierre Berès, libraire de légende et collectionneur de manuscrits rares

PARIS (AFP) — Pierre Berès, libraire de légende, collectionneur de livres et de manuscrits rares pendant trois quarts de siècle, ami de Picasso et d'Aragon, est mort lundi à l'âge de 95 ans, a annoncé sa famille.

Pierre Berès, qui avait pris sa "retraite" à l'âge de 92 ans pour partir vivre dans sa maison de St-Tropez, sera inhumé jeudi au cimetière de Passy à Paris.

Il y a trois ans, cette légende du monde de la librairie avait décidé, à l'âge de 92 ans, de se séparer d'une grande partie - 12.000 volumes - de son impressionnante bibliothèque de livres anciens.

De l'oeil, du culot, du charisme, de l'érudition: c'est grâce à ces qualités que Pierre Berès, dont la librairie était située avenue de Friedland, près de l'Arc de Triomphe, est devenu, selon le magazine Lire, "le plus grand libraire du monde, titre officieux et subjectif qu'amis et ennemis s'accordent néanmoins à lui décerner unanimement".

Riche et secret, petit et vif, élégant et individualiste, proche, philosophiquement parlant, des Encyclopédistes du XVIIIe siècle, Pierre Berès est né en 1913 à Stockholm. De son père, Grégoire Berestov, il ne parlait jamais.

Sa précocité est étonnante: à 13 ans, il collectionne les autographes, à 16 se lance dans le commerce du livre, à 17 dirige sa première vente comme expert et à 24, monte sa première librairie.

Dans les années 30, à la suite de la Grande Dépression, il a l'idée de s'intéresser aux bibliothèques américaines vendues par des milliardaires ruinés. "Pibi", comme on le surnomme, commence à acheter des documents incroyables, comme des éditions originales de Cervantès, qu'il stocke longtemps (parfois des décennies) avant de les ressortir et de les vendre une fortune.

Pour expliquer comment il obtient des livres rares auprès d'héritiers, certains disent qu'il est une véritable "machine à séduire".

Il possède notamment, parmi ses livres personnels des originaux de Villon, Proust, Colette, Rimbaud ou Flaubert, comme cette édition originale de "Madame Bovary", avec mention de l'auteur: "à M. Alexandre Dumas/hommage d'un inconnu".

Parmi ses trésors achetés et revendus, figurent la collection Pillone (168 livres imprimés du XVe et XVIe siècle venant de Venise, aux tranches ornées par un proche du Titien), des volumes de Stendhal avec corrections de l'auteur, un jeu d'épreuves du "Coup de dé" de Mallarmé, avec indications manuscrites du poète.

Son coup de maître demeure la vente, à la Bibliothèque nationale de France, en 2001, du manuscrit de Louis-Ferdinand Céline "Voyage au bout de la nuit", au prix record de deux millions d'euros. Le manuscrit avait été vendu par l'écrivain en 1943 à un marchand de tableaux contre 10.000 francs et un "petit" Renoir.

En 2006, il avait fait don à l'Etat du manuscrit autographe et de l'exemplaire annoté de la main de Stendhal de "La Chartreuse de Parme", qui devaient au départ être vendus.

Ami de Picasso et de Matisse, d'Eluard et d'Aragon, Pierre Berès a aussi été un collectionneur d'art, possédant notamment des oeuvres de Masson ou de Giacometti.

Marié à trois reprises, il était père de huit enfants (dont Pervenche, eurodéputé, et Anémone, ancien directrice de Larousse).

Source : http://afp.google.com/article/ALeqM5iMtR3y6yaV47i9ijDE66qaNQ0_Tg

On lira également l’article du Monde publié sur http://www.lemonde.fr/carnet/article/2008/08/01/pierre-beres_1079464_3382.html

Eddie Breuil

mardi 5 août 2008 07:53

Fwd: à propos d'"Aragon, le fou d'Irène"

J'ai envoyé le message suivant à la liste de discussion il y a trois jours (en cliquant "Répondre à tous"), mais il semble s'être perdu en route. Le voici donc à nouveau.

Cordialement à tous,Lionel Follet

mercredi 6 août 2008 20:52

Toujours le Con d’Irène

En marge des remarques de Bernard Noël relayées en « Semaine 31 » : il est exact qu'Aragon, à la fin de sa vie, authentifiait Le Con d'Irène sans réticences auprès de ses proches ; mais en public il a toujours maintenu ses dénégations, pour quelque raison que ce fût. Interrogé par Jean Ristat pour la télévision, il a même prétendu qu'il s'agissait d'un patchwork fabriqué par Pascal Pia autour de quelques brouillons authentiques !
Sur l'édition pirate publiée sous son nom en 1948 pour le mettre dans l'embarras, Édouard Ruiz a donné tous les éclaircissements nécessaires dans son édition de La Défense de l'infini, p. 334 et 338-340.
Cordialement à tous,L. F.

 

 

jeudi 7 août 2008 08:27

Re: Toujours le Con d’Irène

Lionel Follet a écrit :

En marge des remarques de Bernard Noël relayées en « Semaine 31 » : il est exact qu'Aragon, à la fin de sa vie, authentifiait Le Con d'Irène sans réticences auprès de ses proches ; mais en public il a toujours maintenu ses dénégations, pour quelque raison que ce fût. Interrogé par Jean Ristat pour la télévision, il a même prétendu qu'il s'agissait d'un patchwork fabriqué par Pascal Pia autour de quelques brouillons authentiques !
Sur l'édition pirate publiée sous son nom en 1948 pour le mettre dans l'embarras, Édouard Ruiz a donné tous les éclaircissements nécessaires dans son édition de La Défense de l'infini, p. 334 et 338-340.
Cordialement à tous, L. F.

Bonjour amis
J'avais eu une correspondance avec Edouard Ruiz lors de la publication de son édition de La Défense de l'Infini au sujet du Con d'Irène (un très grand texte poétique au demeurant). Il y a bien longtemps Marcel Béalu, en sa librairie du Pont Traversé alors située près de Saint Séverin, m'avait proposé un exemplaire de l'édition illustrée par André Masson. Trop cher pour mes pauvres moyens de l'époque. Puis je m'étais procuré par le précieux circuit clandestin organisé par Eric Losfeld* une édition soignée titrée simplement Irène et donnée comme éditée Chez l'auteur (!). Ce texte m'avait enthousiasmé. À l'époque j'enregistrais des cassettes poétiques réalisées par une organisation de gauche qui procurait aux aveugles (pardon, non voyants) des cassettes leur apportant un peu de liberté en leur permettant d'échapper au quasi-monopole terroriste de l'Église dans ce secteur. Et Le Con d'Irène y a rejoint  La Crosse en l'air et les Souvenirs de famille de Prévert... Je dois signaler que le Con d'Irène est un texte qui passe admirablement en diction poétique, alternant comme arias et récitatifs les passages à déclamer voire à hurler et ceux à dire sur le ton de la simple conversation... On ne peut oublier la simulation poétique du coït décrit par la marche d'une caravane.
On a eu longtemps après, en diffusion normale Le Con d'Irène écrit par un dénommé Albert de Routisie...

* Losfeld joignait à ses catalogues envoyés par la poste des feuillets anonymes mentionnant des ouvrages interdits. Si on les commandait, ceux-ci étaient expédiés à partir d'une adresse inexistante. J'ai ainsi reçu L'anglais décrit dans le château fermé d'André Pieyre de Mandiargues simplement titré L'Anglais. La librairie Losfeld se situait alors dans une ancienne boucherie rue du Cherche-Midi. Évidemment il était hors de question de se procurer à la librairie les livres interdits.

Très amicalement,
Gérard Verroust.

dimanche 10 août 2008 13:40

semaine 32

Semaine 32

Expositions

• Musée Berlin •

• L’antitradition fuuriste •

• Prévert • Dalí • La nuit espagnole •

[Musée] Berlin, capitale des collectionneurs

par Pascal Thibaut

Berlin collectionne les collectionneurs et étoffe son offre en matière d’art moderne. Depuis une dizaine d’années, plusieurs amateurs d’art connus comme Erich Marx, Friedrich Christian Flick ou encore Heinz Berggruen ont décidé de confier leurs oeuvres à la ville. Avec la collection Scharf-Gerstenberg, la capitale allemande s’enrichit d’un nouveau musée consacré au surréalisme. Des peintures, des sculptures et des travaux sur papier : au total près de 250 œuvres consacrées à l’art fantastique du 18ème à nos jours sont présentées au public depuis la mi-juillet à Berlin en face du château de Charlottenburg.

Les œuvres les plus anciennes sont de l'Italien Piranesi et de l'Espagnol Goya. Celles du graphiste français Charles Méryon présente des vues imaginaires de Paris vers la moitié du 19ème siècle. De cette époque datent également les aquarelles de Victor Hugo. Le symbolisme français de la même époque avec Odilon Redon ou Gustave Moreau figure au sein de l’exposition. Mais au centre de celle-ci, on trouve avant tout les surréalistes avec des artistes comme Salvador Dali, René Magritte, Max Ernst ou Yves Tanguy. La collection présentée sur trois étages est enrichie d’une salle de projection où des films inspirés du surréalisme sont projetés comme ceux de Luis Buñuel.

La collection a été constituée depuis la fin de la guerre par Dieter Scharf. Issu d’une famille de collectionneurs, ce chimiste de formation avait hérité de son grand-père Otto Gerstenberg des graphiques qui ont constitué le fondement de sa future collection. La collection Gerstenberg, une des figures les plus connues du monde de l’art allemand au début du 20ème siècle, a été en partie détruite sous le IIIè Reich et, en partie, rapportée comme butin de guerre en Union soviétique où les toiles, notamment les impressionnistes, se trouvent dans les musées de l’Ermitage à Saint-Petersbourg et Pouchkine à Moscou.

De nombreuses villes allemandes étaient intéressées par la collection Scharf-Gerstenberg. Finalement, Berlin l’a emporté. La ville a mis après trois ans de travaux l’ancien musée égyptien à la disposition des œuvres surréalistes. L’espace comprend d’anciennes granges et un pavillon classique construit au milieu du 19ème siècle par l’architecte Slüter. Ce pavillon a son pendant de l’autre côté de la rue où est abritée la collection consacrée aux classiques modernes de Heinz Berggrüen. L’amateur d’art d’origine allemande qui avait fui l’Allemagne nazie pour la France avant de faire carrière à Paris a offert sa collection à sa ville natale dans les années 90. Celle-ci comprend des pièces de Picasso, Cézanne, Matisse ou encore Klee. Ce voisinage fait aujourd'hui de la zone autour du château de Charlottenburg « un  quartier français » pour reprendre les propos du directeur général des musées publics berlinois Klaus-Peter Schuster. Ces deux musées présentent de nombreux artistes français ou ayant vécu en France. Le château de Charlottenburg, à deux pas, complète cette présence française avec des œuvres du 18ème de Chardin et Watteau.

La collection Scharf-Gerstenberg est mise à disposition de la ville de Berlin pour une durée de dix ans, mais il est probable qu’elle y restera à demeure. Ses 250 œuvres contrairement à un musée traditionnel sont le reflet du point de vue artistique et donc subjectif d’une personne mais lui confère, par là même, une unité et une personnalité plus forte. Le surréalisme, un genre artistique où l’ Allemagne et Berlin n’ont pas été fort représentés, dispose désormais d’un musée dans la capitale allemande qui élargit un peu plus son offre en matière d’art moderne après la rupture dramatique qu’a constitué le IIIè Reich. Enfin, l’emplacement proprement dit revalorise ce « quartier français » dans la partie Ouest de la ville à l’heure où la vaste réorganisation du paysage muséal berlinois s’est surtout faite au profit du centre historique dans la partie orientale de la capitale.

Source : http://www.rfi.fr/culturefr/articles/104/article_69372.asp

[Exposition] "L'Antitradition futuriste"

Expositions de la rentrée à Paris 2008

Du mercredi 15 octobre 2008 au lundi 26 janvier 2009

Retour vers le futur.

Après le Surréalisme et Dada, le Centre Pompidou présente une nouvelle exposition : "L’Antitradition futuriste" qui s’inscrit dans sa mission de contribuer à écrire l’histoire de l’art du XXe Siècle.

Cent ans après le Manifeste du futurisme, l’exposition se propose, à travers cent quarante œuvres, de rendre compte des liens historiques tissés entre le Futurisme et la France, entre futurisme et cubisme.

Tommaso Marinetti, le fondateur du mouvement, vécut à Paris dès 1893 et il y rédigea le Manifeste en français, Ardengo Soffici s’y installa en 1903 et son compagnon Gino Severini à partir de 1906.

Renseignements au 01 44 78 46 60

Du mercredi 15 octobre 2008 au lundi 26 janvier 2009 :

- Lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche de 11:00 à 21:00

- Jeudi de 11:00 à 23:00

Plus d’information sur l’adresse de l’evenement :

http://www.centrepompidou.fr/

Source : http://www.viafrance.com/evenements/l-antitradition-futuriste-367397.aspx?AfficherLePlan=oui

[Exposition] "Dali : hologrammes et jeux d'optique"

Du vendredi 19 septembre 2008 au jeudi 15 janvier 2009

Maître de l'illusion.

Consacrée aux expériences visuelles de l’artiste, l'exposition invite à revisiter l'œuvre de Dali sous le prisme des effets d’optique et à prolonger son exploration de la transformation grâce aux techniques modernes de l’image de synthèse.

Jusqu’au 15 janvier 2009, l'imaginaire dalinien prend un relief inédit.

En authentique maître de l’illusion, Dalí bouleversa les conventions modernes de la représentation en réinvestissant la perspective de la Renaissance italienne qui, combinée à un réalisme quasi photographique, fera sortir les figures peintes de la surface de la toile.

De même fit-il naître dans des flaques d'encre des images qui semblent flotter au-dessus du papier, lorsque d'autres œuvres se transforment sitôt qu'elles sont perçues dans un cylindre réfléchissant ou à plusieurs mètres de distance. Une fascination pour l'optique qui lui fera réaliser dès 1972 des images stéréoscopiques et des hologrammes.

Métro Abbesses ou Anvers

Le vernissage aura lieu le 18 septembre

Fermeture des caisses à 18h

Du vendredi 19 septembre 2008 au jeudi 15 janvier 2009 :

- Toute la semaine de 09:50 à 18:30

Tarifs d'entrée :

- Plein tarif : 10 €
- Etudiants jusqu'à 26 ans : 6 €
- Enfants jusqu'à 8 ans : Gratuit

Plus d’information sur l’adresse de l’evenement : http://www.daliparis.com/

Source : http://www.viafrance.com/evenements/dali-hologrammes-et-jeux-d-optique-379416.aspx

[Exposition] Jacques Prévert , Paris la Belle »

La première exposition Jacques Prévert

à Paris, à l’Hôtel de Ville salle Saint-Jean

Amoureux de Paris, Jacques Prévert n’a cessé de célébrer à sa manière son attachement à la capitale. Curieux de tous les arts, il a conté sa ville avec le même talent en littérature, au théâtre, au cinéma, en poésie, en chanson, en dessin et en photographie… Cet éclectisme assumé, doublé d’un refus absolu de tout conformisme, fait de lui l’électron libre génial de son siècle.

L’exposition Jacques Prévert, Paris la belle, présentée du 23 octobre 2008 au 28 février 2009 à l’Hôtel de Ville salle Saint-Jean, fait état du lien étroit entre Prévert et Paris, depuis sa petite enfance dans le quartier du jardin du Luxembourg jusqu’à son statut d’icône de Saint-Germain-des-Prés.

Fondamentalement populaire et singulière, l’oeuvre de Jacques Prévert est à redécouvrir dans son intégralité. De sa jeunesse contestataire à son amitié avec Joan Miró, Alexander Calder ou Pablo Picasso, de son métier de scénariste à la complicité qu’il tisse avec de nombreux photographes, cette exposition, bâtie sur les archives personnelles du poète, révèle un homme dont l’esprit, plus de trente ans après sa disparition, reste d’une fraîcheur et d’une actualité sans conteste.

Prévert et ses amis photographes

Tout au long de sa vie, Prévert se lie d’amitié avec de nombreux photographes installés à Paris : Brassaï (qui a signé la photo de la couverture originale de Paroles), Eli Lotar, Dora Maar ou Man Ray dans les années 1920, puis, après la guerre, Édouard Boubat, Peter Cornelius, Robert Doisneau, Izis ou Willy Ronis.

Avec certains de ces artistes, Prévert arpente Paris. De nombreux clichés témoignent de ces balades entre amis, sources d’oeuvres à quatre mains où se dévoile un amour partagé de la capitale. Entre l’écriture et la photographie, Prévert et ses amis photographes multiplient les jeux de correspondance.

Le plus remarquable de ces ouvrages reste certainement Grand Bal du printemps, qui signe une collaboration exceptionnelle avec Izis. Avec tendresse et poésie, les deux artistes immortalisent le Paris des années 1950. Un visage triste, un couple heureux, une fenêtre ouverte, un chien perdu, une affiche collée sur un arbre, suscitent chez l’un un texte, chez l’autre une photo. Une complicité qu’ils renouvelleront avec bonheur avec Charme de Londres, en 1952.

En 1954, Prévert travaille avec le photographe André Villers, de trente ans son cadet, à un ouvrage étonnant qui mêle les photos de Villers et les découpages de Picasso. Les textes sont de Prévert, tout comme le titre : le livre s’intitule Diurnes « parce qu’il y en a marre des nocturnes ».

Les commissaires de l’exposition

Eugénie Bachelot Prévert

Petite-fille et unique ayant droit de Jacques Prévert, Eugénie Bachelot Prévert, peintre, (Beaux-Arts de Paris), s’attache depuis quelques années à faire vivre l’oeuvre de son grand-père par la réédition de textes épuisés, la production de DVD et de CD. N. T. Binh

Journaliste, critique, enseignant de cinéma, réalisateur, N. T. Binh est membre du comité de rédaction de la revue Positif, sous le pseudonyme de Yann Tobin. Auteur ou coauteur d’ouvrages sur Joseph L. Mankiewicz, Ernst Lubitsch, Ingmar Bergman, Claude Sautet, on lui doit le commissariat de l’exposition Paris au cinéma à l’Hôtel de Ville de Paris en 2006.

Scénographie

Laurence Fontaine

Elle a signée la scénographie des expositions Brassaï et Miro au Centre Pompidou, Man Ray au Grand Palais, Doisneau, Willy Ronis et Paris en couleurs à la mairie de Paris.

Chronologie

1900 : naissance de Jacques Prévert le 4 février à Neuilly-sur-Seine.1915 : Prévert quitte l’école et exerce divers petits métiers.
1924 : installation à Montparnasse dans la maison louée par Marcel Duhamel, 54, rue du Château. L’adresse devient le rendez-vous des surréalistes.
1930 : parution dans des revues des premiers textes de Prévert et rupture avec le mouvement surréaliste.
1932 : Prévert rejoint le groupe Octobre, troupe théâtrale d’agit-prop avec divers amis, dont Raymond Bussières, Jean-Louis Barrault et Maurice Baquet.
1935 : débuts au cinéma comme scénariste et dialoguiste du film de Jean Renoir, Le Crime de M. Lange.
1937 : Drôle de drame de Marcel Carné.
1938 : Le Quai des brumes de Marcel Carné.
1939 : Le jour se lève de Marcel Carné.
1941 : Les Visiteurs du soir de Marcel Carné.
1944 : Les Enfants du paradis de Marcel Carné.
1945 : dernier film du duo Prévert-Carné, Les Portes de la nuit.
1946 : publication de Paroles.
1946 : Les Feuilles mortes (texte mis en musique par Joseph Kosma).
1950 : La Bergère et le Ramoneur, dessin animé coécrit avec Paul Grimault.
Celui-ci reprendra ce travail en 1979 pour Le Roi et l’Oiseau.
1951 : publication de l’ouvrage Grand Bal du printemps en collaboration avec Izis.
1957 : exposition de soixante collages de Prévert à la galerie Maeght à Paris.
1966 : publication de Fatras accompagné de collages de l’auteur.
1972 : publication de son dernier recueil, Choses et autres.
1977 : Jacques Prévert s’éteint le 11 avril.

I 3 I

L’enfance et l’adolescence

Né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, Jacques est le second fils de Simone et André Prévert. Son frère aîné, Jean, décède à 17 ans, de la fièvre typhoïde. Son second frère, Pierre, né en 1906, sera son complice artistique tout au long de sa vie.

Sa mère, d’un naturel joyeux, lui apprend à lire dans des livres de contes. Son père, plus sombre, fait de la critique littéraire, dramatique et cinématographique et l’emmène au cinéma et au théâtre. C’est ainsi qu’il découvre les premiers comiques de l’écran, et surtout les feuilletons de Louis Feuillade (Fantômas). La famille ne roule pas sur l’or.

C’était, comme l’écrira plus tard Prévert, « la plus fastueuse des misères ».

Après un passage d’un an par Toulon, toute la famille revient s’installer en 1907 à Paris, rue de Vaugirard, puis en 1908, rue Férou. Prévert est inscrit dans un établissement catholique, rue d’Assas, jusqu’en 1914. Mais au catéchisme, il préfère la mythologie grecque qui stimule son imaginaire et dès 1909, il commence à faire l’école buissonnière.

À 15 ans, certificat d’études en poche, Prévert abandonne définitivement l’école et vit de petits boulots. Incorporé en 1920, il rejoint son régiment à Lunéville.

L’époque de la rue du Château

Pendant son service militaire, Jacques Prévert se lie avec Marcel Duhamel, traducteur, éditeur et futur créateur, en 1945, chez Gallimard, de La Série noire (dont Jacques Prévert a trouvé le nom). À la même époque, il devient également l’ami du peintre Yves Tanguy. Toute une communauté de peintres, de poètes et de bons copains se retrouve au début des années 1920 sous le toit de Duhamel, 54, rue du Château, à Montparnasse : Raymond Queneau, Pablo Picasso, Alberto Giacometti… L’adresse devient le repaire du groupe surréaliste. Le jeune Prévert est séduit par l’esprit contestataire et le souffle d’insoumission qui s’y expriment, avec pour cibles favorites le clergé, l’armée, la police, ou l’institution scolaire qui « brime l’enfance ».

Mais en 1930, ne supportant pas les attitudes souvent autoritaires d’André Breton, Prévert s’éloigne du groupe. Il publie alors, dans un tract collectif intitulé « Un cadavre », un texte qui fait date : Mort d’un Monsieur, pamphlet aux jeux de mots habiles et vifs, adressé au « pape » du surréalisme. Jacques Prévert et André Breton n’en resteront pas moins amis.

L’inventeur du cadavre exquis

C’est à Jacques Prévert que l’on doit l’invention du « cadavre exquis », ce jeu collectif qui consiste à composer une phrase ou un dessin sans tenir compte de ce que les autres ont fait, sur la même feuille. Témoins rares et exceptionnels de cette période clé de l’histoire de l’art, les quelques « cadavres exquis » présentés dans l’exposition sont une plongée dans l’univers surréaliste.

Autour du groupe Octobre

Au début des années 1930, Jacques Prévert écrit des sketches et des pièces contestataires d’agit-prop pour le groupe Octobre, troupe de théâtre créée en référence à la révolution soviétique de 1917. Le plus célèbre de ces textes, La Bataille de Fontenoy (présenté en 1933 aux Olympiades internationales du théâtre ouvrier à Moscou), moque les hommes politiques de l’époque.

De 1932 à 1936, le groupe est très actif et se produit dans des usines en grève (Citroën), des manifestations, en pleine rue, ou encore dans des bars. Prévert est l’auteur principal, et Lou Bonin le metteur en scène.

Les textes, en prise directe avec l’actualité nationale ou internationale, sont écrits à chaud et les représentations données après à peine une nuit de répétition. Aux côtés de Jacques Prévert et de son frère Pierre, on trouve Raymond Bussières, Marcel Mouloudji, Maurice Baquet, Margot Capelier, ou encore des futurs cinéastes Paul Grimault, Yves Allégret et Jean-Paul Le Chanois. Une équipe d’amis et de fidèles avec lesquels Prévert continuera de travailler par la suite.

Le groupe se sépare le 1er juillet 1936, à la suite d’une dernière représentation de leur spectacle, Tableau des merveilles. Prévert se consacre alors pleinement au cinéma.

Le cinéma

Jacques Prévert se fait connaître dans les années 1930 comme scénariste et dialoguiste de cinéma. Son premier scénario, écrit pour le film de son frère Pierre, L'affaire est dans le sac (1932), est une variation sur le burlesque. En 1933, il travaille avec Claude Autant-Lara (Ciboulette) puis, en 1935, il écrit les dialogues du film réalisé par Jean Renoir, Le Crime de M. Lange. L’engagement politique et social de Prévert se fait sentir dans cette histoire d’imprimerie reprise en main par les ouvriers à la suite de la mort présumée de leur patron.

C’est lors d’une représentation de La Bataille de Fontenoy par le groupe Octobre, que Jacques Prévert fait la connaissance du jeune réalisateur Marcel Carné, puis de son décorateur, Alexandre Trauner. Carné, séduit par l’humour de Prévert, lui demande d’écrire les dialogues de son prochain film, Jenny. Nous sommes en 1936. Pendant plus de dix ans, le trio fonctionne à merveille. Il donne naissance à un nouveau style cinématographique, le « réalisme poétique », auquel Carné préfère l’appellation de « fantastique social », et enchaîne les chefs-d’oeuvre jusqu’à l’immédiate après-guerre : Drôle de drame, Le Quai des brumes, Le jour se lève, Les Visiteurs du soir, Les Enfants du paradis et Les Portes de la nuit.

Le style de Prévert se retrouve aussi dans des films de Christian-Jaque, Jean Grémillon, Paul Grimault ou Pierre Prévert. Il suffit souvent d’une réplique pour qu’il se révèle, mélange de poésie des faubourgs, de jeux de mots tendres et corrosifs. Aux succès reconnus (cf. filmographie ci-jointe) viennent s’ajouter les films auxquels il a collaboré sans que son nom soit mentionné au générique (Une femme dans la nuit d’Edmond T.

Gréville en 1941, ou La Marie du port, de Marcel Carné en 1949), et des dizaines de projets jamais tournés.

Les Enfants du paradis

Réalisé par Marcel Carné pendant l’Occupation, Les Enfants du paradis est un film monumental, qui mélange les genres (pantomime, mélodrame, comédie…) et les personnages (fictifs : l’héroïne Garance, ou réels : le mime Deburau, le comédien Frédérick Lemaître, le bandit Lacenaire). Tourné et monté dans des conditions rocambolesques et avec des moyens sans précédent entre 1943 et 1945, c’est à la fois un hymne à l’amour fou, le plus bel hommage qui soit au monde du spectacle et une preuve éclatante de pérennité de la création artistique par-delà les tourments de l’Histoire.

Film de plus de trois heures, divisé en deux époques, porté par une distribution exceptionnelle (Arletty, l'actrice préférée de Carné et de Prévert, entourée de Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Marcel Herrand, Maria Casarès, etc.), Les Enfants du paradis constitue également une référence insurpassable en termes de création collective : Jean-Louis Barrault a apporté l’idée, Jacques Prévert signe le scénario, Alexandre Trauner dessine les décors, Joseph Kosma compose la musique (ces deux derniers dans la clandestinité, car ils sont juifs), et Marcel Carné fait le lien entre tous.

Un film qui, lors de sa sortie en 1945 restera plus d’un an à l’affiche à Paris, et sera élu en 1979 par l’académie des César « meilleur film français de tous les temps », puis en 1990, par un jury de 500 professionnels du cinéma « plus grand film français de tous les temps »

Principaux films écrits ou coécrits par Jacques Prévert 1932 : L’Affaire est dans le sac (Pierre Prévert).

1933 : Ciboulette (Claude Autant-Lara).
1935 : Le Crime de M. Lange (Jean Renoir).
1936 : Jenny (Marcel Carné).
1937 : Drôle de drame (Marcel Carné).
1938 : Le Quai des brumes (Marcel Carné).
1939 : Le jour se lève (Marcel Carné).
1939-1941 : Remorques (Jean Grémillon).
1942 : Les Visiteurs du soir (Marcel Carné).
1943 : Lumière d’été (Jean Grémillon).
1943 : Adieu... Léonard ! (Pierre Prévert).
1943-1945 : Les Enfants du paradis (Marcel Carné).
1945 : Sortilèges (Christian-Jaque).
1946 : Les Portes de la nuit (Marcel Carné).
1948-1953 : La Bergère et le Ramoneur (Paul Grimault), version inachevée du Roi et l'Oiseau (1979).
1949 : Les Amants de Vérone (André Cayatte).
1956 : Notre-Dame de Paris (Jean Delannoy).

Les années indiquées sont celles de la sortie en salles, précédées le cas échéant de l'année de production ;

le nom du réalisateur est entre parenthèses.

Au lendemain de la guerre, l’éditeur René Bertelé obtient de Prévert l’autorisation de rassembler en un recueil ses nombreux textes et poèmes parus depuis les années 1930 dans des revues littéraires. Sorti en mai 1946, Paroles est le premier livre signé Prévert.

Il en a lui-même créé le graphisme, à partir d’une photo de graffiti de son ami Brassaï.

Le succès est foudroyant. Le style joyeusement iconoclaste de Prévert et ses thèmes de prédilection, les bonheurs simples, la révolte et l’amour, séduisent autant le cercle de Saint-Germain-des-Prés que le grand public. En quelques semaines, les 5 000 exemplaires du premier tirage s’envolent. Une nouvelle édition enrichie est vite publiée, et ses poèmes sont traduits en anglais, en italien, en japonais… D’autres recueils suivront (Spectacle, Histoires, La pluie et le beau temps, Choses et Autres, Fatras…), dans lesquels aphorismes, dessins, collages, sketches voisinent avec les poèmes. Parallèlement à ses propres recueils, Prévert cosigne des ouvrages avec des photographes, des peintres ou des illustrateurs pour enfants (Jacqueline Duhême, Elsa Henriquez, Ylla…).

Alors que le style de Prévert apparaît d’une grande simplicité, ses textes sont très écrits, très travaillés. En témoignent ses brouillons aux ratures multiples, qui disent sa recherche du mot le plus juste. Auteur populaire qui magnifie la rue, poète rebelle aux étiquettes, il signe, sur les sujets les plus graves ou les plus quotidiens, une poésie gaie qui s’adresse à tous et fera le tour du monde. C’est aussi une poésie engagée et satirique, en phase avec l’actualité, comme le montrent, dans ses dernières années, les textes qu’il rédige sur mai 68 ou pour dénoncer la guerre au Vietnam.

Source : http://www.actuphoto.com/7956--jacques-prevert-paris-la-belle-.html

[Exposition] Sur un air de flamenco au Petit Palais

Valérie Sasportas

Avec «La nuit espagnole», le Petit Palais, à Paris, explore l'influence de la danse et du chant andalous sur les avant-gardes artistiques européennes de 1865 à 1936.

Chronique à lire sur : http://www.lefigaro.fr/culture/2008/08/05/03004-20080805ARTFIG00520-sur-un-air-de-flamenco-au-petit-palais-.php


Eddie Breuil

lundi 18 août 2008 00:41

semaine_33

Semaine 33

expositions, événements

• Coquillages et crustacés •
• Dalí à Bruxelles •

publication

• Yvette Thomas •


surréalisme à vendre

• Breton • Dalí •

[Exposition "Coquillages & crustacés" au Musée international des Arts modestes]

Du bon usage des formes et des couleurs des saint-jacques, moules et bigorneaux

LE MONDE | 15.08.08

Les enfants de tous temps, les bagnards autrefois, ceux que l'on appelait jadis les sauvages et, de temps en temps, les artistes ont aimé jouer avec les coquillages. Formes parfaites, couleurs rares, éclat : sculptures naturelles auxquelles il suffit d'ajouter très peu pour obtenir une oeuvre humaine. L'histoire en témoigne. Pour peu que l'on y prête attention, c'est une évidence qui se révèle : les arts sont pleins de coquillages.

Que le Musée international des arts modestes (MIAM) se saisisse du sujet est d'autant plus légitime que les amateurs et bricoleurs auxquels il se consacre par vocation sont de grands utilisateurs et assembleurs de saint- jacques, huîtres et autres palourdes et que, d'autre part, il se trouve à Sète, port où il reste des pêcheurs.[…]

Comme il était impossible de ne pas citer le surréalisme, il y a là une photographie de Man Ray, le homard de Salvador Dali et un objet qui appartenait à André Breton. C'est l'oeuvre d'une célébrité de l'art brut, Pascal-Désir Maisonneuve, qui composait des têtes en coquillages. Celle que possédait Breton ressemble de façon étonnante à Guillaume Apollinaire.[…]

"Coquillages & crustacés", MIAM, 23, quai Maréchal- de-Lattre-de-Tassigny, Sète. Tél. : 04-67-18-64-00. Jusqu'au 16 novembre. De 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures. Tous les jours en août, puis du mardi au dimanche. 5 €.

www.miam.org

Philippe Dagen

Source : http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/08/15/du-bon-usage-des-formes-et-des-couleurs-des-saint-jacques-moules-et-bigorneaux_1084153_3246.html

[exposition] Salvador Dali s’invite à la Grand Place de Bruxelles…

Salvador Dali s’invite à la Grand Place de Bruxelles…

C’est un hommage impressionnant rendu à la création protéiforme d’une des personnalités artistiques les plus populaires, extravagantes et ingénieuses du xxe siècle, Salvador Felipe Jacinto Dali, dit Salvador Dali (1904-1989) qui se tient du 1er juillet au 31 août 2008 au cœur de la Grand Place de Bruxelles.

Organisée au sein d’une des anciennes maisons des Ducs de Brabant, par Artco France, société française spécialisée dans l’édition et diffusion d’œuvres d’art contemporain, l’exposition « Dali » composée de plus de deux cent oeuvres d’art, se propose d’offrir à tous ceux qui apprécient l’imagination luxuriante de ce grand maître catalan, un pan représentatif de son talent créatif et de son habileté technique dans l’art sculptural et illustratif de chefs-d’œuvre de la littérature, de la mythologie, de l’histoire et de la religion, au style lyrique et capiteux.

Véritable immersion au sein d’un univers artistique aux frontières du réel et de l’imaginaire, celui d’une des figures essentielles du surréalisme, apôtre de l’irrationnel, incontestable calqueur de rêves, le visiteur est ainsi convié à venir se familiariser avec l’esprit cocasse et incongru qu’offrent ces œuvres tridimensionnelles et lithographiques ainsi que les délires d’interprétation qui en découlent.

A quelques mois du vingtième anniversaire de la mort de Salvador Dali, l’organisateur de l’exposition Serge Goldenberg, qui entretenait une relation privilégiée avec l’artiste, vous invite sur la Grand Place à venir vous plongez dans le monde fantasmagorique d’une des figures majeures de l’art du xxe siècle…

'Salvador Dali s’invite à la Grand Place de Bruxelles…'

Lieu: Grand Place 19
Adresse:Grand Place Bruxelles, 1000 Bruxelles

Tarif: Adultes 7 Euros - Moins de 12 ans Gratuit -Etudiants, + 60 ans 5 Euros
Téléphone: 0 2 540 85 10
Public: Tous publics
Ouverture: Tous les jours de 11 à 20 h
du 1er juillet au 31 août

Source : http://www.quefaire.be/Salvador-Dali-s-invite-%C3%A0-la-Grand-Place-de-Bruxelles%E2%80%A6-110813.shtml

[publication] Les vies d'Yvette Thomas

LE MONDE DES LIVRES

L'itinéraire d'Yvette Thomas est stupéfiant et singulier. Née en 1929, en Bourgogne, dans une famille décomposée, elle s'est éteinte à Jérusalem en 2003. Entre deux, une date cruciale, 1942 : son adoption par un couple de riches et célèbres marchands d'art, Christian et Yvonne Zervos, qui lui ont fait connaître le Tout-Paris de l'Occupation, mais aussi de l'immédiat après-guerre à Saint-Germain-des-Prés.

"Ma pour' petite... Ce s'rait pour ton bien. Les Zervos s'intéressent à toi ; y m'ont dit : "Votre petite reine, c'est un joyau brut..."", telles sont les mots que "Maman Phrasie" a juste le temps de glisser à l'oreille de la fillette blonde, dont le destin bascule subitement.

En 1948, grâce aux Zervos, elle rencontre Sacha Szczupak, un compagnon de Ben Gourion, qui devient l'homme de sa vie et avec qui elle fonde une famille. Elle détient le certificat de conversion n° 6 de l'Etat d'Israël. Dans les années 1980, Yvette Thomas entreprend de rédiger ses Mémoires, dans une langue naïve et fleurie. Ce document brut, exceptionnel, couvre les années 1938-1950 et comprend deux périodes distinctes.

La première est sombre. Le récit avant l'adoption décrit une réalité qui dérange. Orpheline, Yvette est placée dans une ferme puis dans une autre. Sa vie ne tient qu'à un fil. A 12 ans, elle ne pèse que 23 kilos. Chemin faisant, elle apprendra qu'elle a quatre frères et soeurs, que son père était un notable abandonné par sa femme, d'où cinq enfants de deux lits, dispersés par la volonté de l'Assistance publique.

La seconde partie, qui raconte la vie après l'adoption, est un pur régal littéraire et artistique. Yvette Thomas a eu Pablo Picasso comme professeur de dessin particulier. Elle-même a dessiné puis a été actrice de cinéma. Elle a vécu dans l'intimité de Paul Eluard et de sa femme Nusch, qu'elle appréciait, de René Char, qu'elle n'aimait pas, mais aussi de Braque, Brancusi, Calder, Giacometti, Miro, etc.

Le gotha des lettres et des arts défile dans des scènes qui sont loin d'êtres toutes à l'avantage des artistes : beuverie, chantage, escroquerie. Les anecdotes foisonnent. Les Eluard et les Zervos se crêpent le chignon... Quant à Picasso, il signe des faux, en toute connaissance de cause.

Si Christian Zervos est bien le fameux éditeur des Cahiers d'art, la plus importante revue d'art moderne d'avant-guerre (puis de l'après- guerre), cela ne l'empêche pas d'abuser de sa fille adoptive. L'inconscience voire les lâchetés de cette caste privilégiée sous l'Occupation, tout comme leur attirance soudaine pour le communisme dès la Libération sont rendues avec perspicacité. Peu à peu, Yvette Thomas s'éloigne. Elle veut de l'air et le trouve à Jérusalem, très loin de ses origines...

Avant de mourir, elle a eu le temps d'écrire ce témoignage brûlant.

Un diamant brut. Vézelay-Paris 1938-1950, d'Yvette Szczupak-Thomas
Ed. Métailié, 448 p., 20 €.

Alain Beuve-Méry

Article paru dans l'édition du Monde du 15.08.08.

A lire sur : http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/08/14/les-vies-d-yvette-thomas_1083586_3260.html

 [enchères] [Quelques Breton]

MONTIGNAC-LASCAUX 2008

    Lundi 25, Mardi 26, Mercredi 27 et Jeudi 28 août 2008 à 14 h

    13e vente aux enchères publiques de livres anciens et modernes

    Salle des fêtes - Place Elie Lacoste 24290 MONTIGNAC-LASCAUX (Dordogne)

Parmi les lots :

109..-BRETON (André). .-8 photographies amateurs (6 x 8,5 cm) représentant André Breton, Elisa sa dernière épouse et ses amis Ouvrée. Trois de ces photographies représentant Breton à sa table recevant ses amis Ouvrée dans sa maison du XIIIe siècle (L'auberge des mariniers) de St. Cirq la Popie (Lot). Une photographie représente Mme Ouvrée en compagnie d’Elisa la dernière épouse de Breton. 4 photographies représentent Breton, Elisa, Mme Ouvrée et sa nièce visitant St.Antonin en 1952. (Il s'agit de St.Antonin Noble Val dans l’Aveyron).  Photographies en noir et blanc en excellent état.    est : 450 €

110..-BRETON (André). .-Carte postale autographe signée. La carte postale en noir représente  St-Cirq-Lapopie (Lot) - Place des Mariniers - Maison (XIIIe siècle) Demeure André Breton. Au dos long mot de A.Breton : " St. Cirq, 13 sept.1956. Chers Amis, très belles ces trois photographies de Cordes. Il y règne la lumière que j'aime, où entre pour beaucoup le plaisir de cette journée passée avec vous. Heureux que le Sphinx ait bien voulu décliner son identité, mais c'est peu, ne trouvez vous pas, ce que les entomologistes trouvent à nous dire des moeurs d'un insecte ! Ici c'est le très beau temps mais la rareté des papillons même autour des projecteurs est faite pour nous rappeler que l'été tire à sa fin. On se rabat sur les agates du Lot.  J'espère que nous aurons le plaisir de vous voir cet hiver à Paris et je vous rappelle mon téléphone : Trinité 28.33. Avec notre affectueux souvenir .  André Breton. "      La carte est dans une enveloppe adressée à Madame et Monsieur Ouvrée. Les Sablons. Vire. Calvados. Cachet de St.Cirq La Popie 13 9 1956.  est : 450 €

111..-BRETON (André). .-Les manifestes du surréalisme suivis de prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non du Surréalisme en ses oeuvres vivies et d’éphémérides surréalistes.    Paris Le Sagittaire 1955.   in-8 carré broché. Couverture noire rempliée à étiquettes bleues imprimées.(Coiffes abîmées) Avec sa bande annonce. Nombreuses illustrations photographiques et fac-similés in fine. Envoi d’André BRETON  " à Madame Ouvray,  à Monsieur Ouvray - qui, en m'illuminant au flanc d'un talus voici déjà des années. L’Hispanus et le Splendeus, m’a initié au profond mystère des forêts - à tous deux en souvenir de notre belle promenade d'hier,en hommage affectueux. André Breton. St..Cirq la popée, 31 Août  1956. ".  est : 500 €

 

112..-BRETON (André). .-Les pas perdus.    Paris nrf 1924.   in-8. br. De la série " Les documents bleus - 6 ". Couverture désolidarisée.   est : 30 € 

113..-BRETON (André) - Frederick KIESLER. .-Ode à Charles Fourier.  Collection L'Âge d'Or.  broché, couverture lithographiée, 48 pp.  Edition originale. Typographie et illustrations composées à New York par  Frédérick Kiesler, architecte autrichien proche des surréalistes (et particulièrement de Marcel Duchamp). Tirage total de 1025 exemplaires; un des 750 sur vélin.Complet de la bande annonce. (Vente Breton n°182.)  est : 300 €

Source : http://www.interencheres.com/cat/catalogue87001-200808250005.doc

 [Dalí à vendre] Découverte et mise en vente d'un Dali inconnu

La maison de vente aux enchères anversoise DVC mettra à la vente, le 23 septembre, une oeuvre inconnue du peintre espagnol Salvador Dali.

La peinture, intitulée "Paysage de la Côte Catalane", ne dit peut-être pas grand-chose aux connaisseurs de l'artiste espagnol mais cela s'explique par le fait que la maison DVC a découvert cette oeuvre tout récemment. Elle est estimée entre 200.000 et 300.000 euros.

La toile faisait partie, avec plusieurs autres oeuvres, d'un héritage d'un couple français qui vivait en Belgique. La maison DVC avait été sollicitée pour mettre ces oeuvres en vente et ainsi permettre un meilleur partage de l'héritage.

"Lorsque nous avons reçu l'oeuvre qui semblait de prime abord postérieure à l'époque de Dali, j'ai eu immédiatement le sentiment qu'il s'agissait d'une oeuvre non-belge", explique le commissaire-priseur Dominique Van Cappel. L'oeuvre laisse en effet voir un paysage du sud: une vue d'un petit village près de la mer et deux femmes à l'avant-plan.

Un travail de recherche a permis à Dominique Van Cappel d'établir qu'il s'agissait bien d'une toile du maître espagnol. "Les similitudes avec les oeuvres de sa période 1917-1918 étaient frappantes. J'ai surtout perçu cela en observant l'huile sur toile 'Vue de Cadaques à l'ombre du Mont Pani'", poursuit le commissaire-priseur.

Ce dernier s'est alors rendu chez un expert de l'oeuvre de Dali, Robert Dechames. "Il a confirmé mes constatations et a indiqué qu'il devait s'agir d'une oeuvre du jeune Dali", ajoute Dominique Van Cappel. Outre cette toile de Dali, DVC proposera à la vente d'autres oeuvres de grands noms de la peinture comme Modigliani, Corneille et Fernand Léger. Plus d'infos sur le site www.dvc.be.

Source : http://www.7sur7.be/7s7/fr/1531/Culture/article/detail/377148/2008/08/11/D-couverte-et-mise-en-vente-d-un-Dali-inconnu.dhtml
Eddie Breuil

dimanche 24 août 2008 00:39

semaine_34

Semaine 34

• exposition au Crec [Max Ernst, Victor Brauner…] •

• collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé [enchères] •

• André Breton, encore le « pour ou contre »… •

[opinion] Aimer ou non André Breton

Par Gilles Archambault

L'un des premiers livres que j'ai achetés était une étude sur André Breton parue dans la collection «Poètes d'aujourd'hui» chez Seghers. Pas plus que maintenant n'étais-je alors un fervent lecteur de poésie. Qu'est-ce qui avait motivé mon geste si ce n'est la figure même de cet homme qui se présentait comme le pape du surréalisme? Ses prises de position, ses anathèmes devaient me faire grande impression.

La parution dans la Bibliothèque de la Pléiade du tome IV de ses Îuvres complètes, accompagnée d'un album richement illustré, est pour moi l'occasion de renouer avec l'auteur de Nadja. Sous-titré Écrits sur l'art et autres textes, le livre rassemble les publications et les inédits de Breton de 1954 à sa mort en 1966.

À ce moment de sa vie, Breton a déjà publié ses textes majeurs, Les Champs magnétiques, Nadja, L'Amour fou et Les Vases communicants. De retour en France depuis 1946 d'un exil américain qui le conduisit même en Gaspésie, il assume avec constance, sinon avec fracas, son rôle d'iconoclaste. Lui qui a depuis toujours combattu toute idée d'institution académique, qui s'est défié de Claudel et de la culture érigée en système, est devenu, comme l'en avait prévenu son ami René Daumal, lui-même une institution. Ce qui ne l'empêche nullement de multiplier les excommunications, de refuser des prix. Ne racontait-il pas dans Arcanes 17, rédigé en Gaspésie, la forte impression que lui fit enfant la découverte «d'une simple table de granit gravée en capitales rouges de la superbe devise: Ni Dieu ni maître».

On trouve de tout dans ce recueil, de courts textes sur Gide, sur Alphonse Allais et, bien sûr, de multiples appréciations sur des peintres aimés. Jusqu'à la fin de sa vie, Breton a été à la recherche d'oeuvres à découvrir. Max Ernst, Miró, Yves Tanguy, Francis Picabia, tant d'autres. Lui qui avait proclamé que «l'art est la révolte au sens le plus élevé» ne suit pas Aragon dans son communisme militant. La mort de Staline lui inspire cette réflexion capitale: «Les mains souillées du sang de ses meilleurs compagnons de lutte, le secret du moyen infaillible pour leur ravir l'honneur en même temps que la vie, l'attentat insigne contre le Verbe..., je vois mal ce qui, même l'oubli aidant joint au goût durable des foules pour les destinées individuelles spectaculaires, pourra faire contrepoids dans la balance.»

Le Surréalisme et la Peinture était paru une première fois en 1925. Breton publia en 1965 une refonte de ce texte qui marquait lors de son écriture une étape importante dans l'évolution de la sensibilité contemporaine. «L'oeil existe à l'état sauvage», affirme Breton d'entrée. D'où la nécessité de se débarrasser de l'emprise des bonnes manières, du culte dit des Beaux-Arts. «En réalité, si l'on sait maintenant ce que nous voulons dire par là, un nez est parfaitement à sa place à côté d'un fauteuil, il épouse même la forme du fauteuil. Quelle différence y a-t-il foncièrement entre un couple de danseurs et le couvercle d'une ruche?»

À une période où, au Canada, on tend en haut lieu à ne tolérer l'art qu'à la condition qu'il soit utile et de bon ton, la lecture de professions de foi de ce genre ne peut être que bénéfique. Breton, pape sûrement, pas infaillible pour autant, mais dispensateur de liberté.

Écrits sur l'art et autres textes
Oeuvres complètes IV
Gallimard, «Bibliothèque de la Pléiade»
Paris, 2008, 1527 pages

Album Breton
Gallimard, «Bibliothèque de la Pléiade»
Paris, 2008, 320 pages

Source : http://www.ledevoir.com/2008/08/23/202369.html

[Enchères] Marché de l'art - La vente du siècle [Yves Saint Laurent et Pierre Bergé]

L'exceptionnelle collection d'art qui appartenait à Yves Saint Laurent et Pierre Bergé sera vendue en février 2009 à Paris. Alain Tarica, marchand de prédilection des deux esthètes, raconte.

Judith Benhamou-Huet

Pierre Bergé : "Les femmes du monde entier lui doivent quelque chose"

«La vente du siècle à Paris. » C'est ainsi qu'on parle de l'événement dans le monde de l'art. Qui attend dans la fébrilité que soient enfin dévoilés les chefs-d'oeuvre de l'art ancien et moderne de la collection du couturier Yves Saint Laurent et de son compagnon et ancien partenaire Pierre Bergé, qui seront vendus en février prochain à Paris, sous le marteau de Christie's et en collaboration avec la maison Pierre Bergé et associés. Un ensemble rare de « monuments » de la création estimé à près de 600 millions d'euros. On a du mal à imaginer l'importance de ces chefs-d'oeuvre accumulés. Ces pièces de qualité muséale étaient exposées dans une ambiance fastueuse sur les murs des appartements respectifs d'Yves Saint Laurent, rue de Babylone, et de Pierre Bergé, rue Bonaparte, à Paris. Mais Yves Saint Laurent est mort d'une tumeur au cerveau le 1er juin et Pierre Bergé est connu pour ses décisions d'une grande radicalité. Certainement animé par le désir d'organiser un dernier hommage, magistral, à leur complicité esthétique, l'homme d'affaires a décidé de se séparer de l'intégralité, ou presque, de leurs oeuvres d'art. Dans un texte qu'ils avaient écrit conjointement à propos de leur collection (1), Yves Saint Laurent et Pierre Bergé déclaraient : « Nos choix se sont complétés. L'un avait-il une attirance pour l'Art déco que l'autre la partageait aussitôt. Aimait-il surtout la peinture que l'autre adhérait sans réticence. Nous avons ainsi construit une oeuvre partagée, tant il est vrai qu'une collection est véritablement une oeuvre. » Le générique de l'ensemble est impressionnant et se distingue par sa forte originalité. Une recherche très éclectique allant de l'art ancien à l'art moderne, de l'Afrique à l'Asie, du mobilier Art déco aux livres en éditions originales. En quelque sorte, le cabinet de curiosités de l'homme moderne. On murmure que certaines oeuvres pourraient échapper aux enchères pour être accueillies par les musées français en échange de mesures fiscales.

Les choix, bien sûr, ont été faits de manière autonome. Mais le couple a trouvé une aide précieuse chez trois marchands d'art. Les frères Alexis et Nicolas Kugel, antiquaires parisiens, ont recherché pour eux des objets d'art anciens, tandis que le marchand très privé Alain Tarica leur a proposé une grande majorité des tableaux modernes en leur possession, ceux qui représentent aujourd'hui la plus grande valeur financière.

La naissance de leur collection date du début des années 70. Pierre Bergé racontait récemment : « Nous n'avons jamais rien acquis avant d'être en mesure d'accéder à des pièces majeures. Nous avons attendu d'avoir ce qu'on appelle de l'argent. » L'inspiration du couple mythique de la haute couture a été puisée dans la fréquentation de célèbres mécènes parisiens d'avant-guerre, Charles et Marie-Laure de Noailles : « Je les ai connus lorsque j'avais 22, 23 ans, explique Pierre Bergé. Ils sont des personnages clés dans ma construction. Dans leur hôtel particulier du 11, place des Etats-Unis, ils faisaient se côtoyer un Goya, un Picasso et un Burne-Jones... » Ainsi feront Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. Leur première acquisition est un coup de maître. Alain Tarica raconte : « Pierre Bergé est entré dans ma galerie du 43, Faubourg-Saint-Honoré. Je ne savais pas qui il était. Il a fait ce jour-là son premier achat : une sculpture en bois de Brancusi. » La pièce, datée de 1914-1917, baptisée « Portrait de Mme LR », est haute de 1,20 mètre et reprend à la fois les canons cubistes et ceux de l'art africain primitif. Elle avait été l'objet d'un échange entre Brancusi lui-même et le peintre Fernand Léger : une provenance historique. « Par la suite, il est revenu me voir en compagnie d'Yves Saint Laurent. Mais c'est Pierre Bergé qui était mon interlocuteur habituel, explique le marchand. Leurs moyens à l'époque n'étaient pas colossaux, mais il est un homme cultivé et il a une véritable connaissance du marché de l'art, avec lequel il était en contact du temps où il était le compagnon du peintre Bernard Buffet. » Alain Tarica a trouvé pour le couturier et son compagnon un ensemble de peintures cubistes de référence, de Picasso à Léger en passant par Juan Gris ou Braque. Des pièces rarissimes sur le marché... On sait que la peinture a été une source d'inspiration importante pour Saint Laurent. En 1965 il présentait la robe Mondrian, dont le décor est repris des formes géométriques pures du peintre abstrait d'origine néerlandaise. Une quinzaine d'années plus tard, le couple possédera pas moins de quatre toiles de Mondrian qui seront certainement toutes proposées aux enchères en février. Matisse, avec ses couleurs contrastées et ses motifs découpés, fait aussi partie du répertoire du couturier. En 1981, il créera d'ailleurs une collection en hommage au peintre. Et pour cause. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé ont pu faire l'acquisition de trois oeuvres de l'illustre artiste. Elles embrassent sa carrière des années 10 aux années 40. Andy Warhol, le pape du pop art, était un ami personnel de Saint Laurent, dont il réalisera, en 1972, un portrait de grand format et dans quatre couleurs différentes. Il semblerait que la toile fasse partie des rares pièces que Pierre Bergé ait décidé de conserver.

Aimer la modernité n'est pas un obstacle à l'appréciation des talents qui ont fait l'histoire de l'art. A Londres, deux salles de la National Gallery consacrées à la peinture française du XVIIe siècle portent l'une le nom d'Yves Saint Laurent, l'autre celui de Pierre Bergé. Ils ont financé leur restauration. Cette ouverture d'esprit se retrouve dans la collection du couple, évidemment. Alain Tarica, qui a une lecture très précise de l'histoire de l'art, qu'il semble partager avec Pierre Bergé, a par exemple débusqué un portrait de petit garçon par Goya, celui des enfants De Dreux par Géricault, et même une aquarelle de Paul Cézanne représentant une des icônes absolues de la modernité : la montagne Sainte-Victoire. Tarica, d'un naturel discret, ne fait pas de grands commentaires sur ces acquisitions qui se sont révélées très pertinentes avec le temps. « C'était il y a longtemps. Les choses se sont passées naturellement, sans conflits. » Le couple arrêtera d'acheter au milieu des années 80, lorsque les murs seront remplis et que les prix de ces références commenceront à prendre des cotes vertigineuses. Dans son livre « Les jours s'en vont, je demeure » (Gallimard), paru en 2003, Pierre Bergé cite un aphorisme de Jean Cocteau : « Qu'on peigne un paysage ou une nature morte, on fait toujours son propre portrait. » A 77 ans, avec le dévoilement public de cette collection, restée longtemps secrète, il dresse, de la même manière, par ces touches délicates et précieuses que sont ces oeuvres d'art, un portrait conjoint de son compagnon et de lui-même.

(1) « Les chefs-d'oeuvre de la collection Yves Saint Laurent, Pierre Bergé », Connaissance des arts .Alain Tarica

Pierre Bergé et Yves Saint Laurent avaient élu Alain Tarica comme leur « fournisseur privilégié » depuis les années 70. L'homme, d'une grande discrétion, occupe maintenant son temps, pour le plaisir, à faire des mathématiques. Mais c'est en pistant les oeuvres majeures à travers le monde que ce passionné d'histoire de l'art (sa bibliothèque contenait 20 000 volumes) a acquis sa renommée dans le petit cercle des grands amateurs d'art. « Lorsque je trouvais des oeuvres importantes je leur proposais », raconte-t-il. C'est le cas d'une des vedettes de la collection Bergé-Saint Laurent, « Belle haleine, eau de voilette », pièce clé de l'univers dada datée de 1921, signée Marcel Duchamp et Man Ray. Une future vedette des enchères.

Source : http://www.lepoint.fr/actualites-exposition/la-vente-du-siecle/1039/0/268186

[Exposition jusqu’au 20 septembre : Max Ernst, Victor Brauner, etc.]

« Passion de collections » : une visite sur papier

« Là-bas III » de Victor Brauner, et « Trois moutons » de François-Xavier Lalanne font partie de la collection de la mécène Annette Schlumberger, dont une partie est présentée au Crec jusqu'au 20 septembre. « Là-bas III » de Victor Brauner, et « Trois moutons » de François-Xavier Lalanne font partie de la collection de la mécène Annette Schlumberger, dont une partie est présentée au Crec jusqu'au 20 septembre.

Frédéric Bonnor, assistant-conservateur des musées, explique trois des oeuvres de l'exposition visible au Crec, jusqu'au 20 septembre.

« Collection de passions ». L'exposition, organisée en quatre thèmes, regroupe des oeuvres de la fondation des Treilles, chargée de faire connaître la collection de la mécène Annette Schlumberger. À ne pas manquer, entre les oeuvres de Giacometti, Dubuffet, ou Max Ernst : cinq céramiques de Picasso, parmi les milliers qu'il a produites, ainsi que deux étonnants tableaux de faïence rouge du célèbre cubiste.

« Là-bas III », de Victor Brauner. C'est l'oeuvre qui sert d'affiche promotionnelle. Avec Max Ernst, le roumain Victor Brauner est la vedette de l'expo. Il développe dans ses toiles une mythologie personnelle : la femme enceinte représentée sur « Là-bas III » révèle sa nostalgie du monde prénatal. Avec ses vêtements incas, et sa position à l'égyptienne (profil, avec un oeil vu de face), cette femme totem empreinte à diverses mythologies. Dans son ventre, un oiseau « représente l'être humain, au sens universel, explique Frédéric Bonnor. Pour Brauner, l'homme convoite les privilèges de l'oiseau : abri intime du nid, possibilité de s'envoler... ». Un menton qui se prolonge en quatre antennes, des seins qui pendent bien bas, un poisson accroché à sa chevelure : cette femme totem a tous les atouts pour garantir la survie de l'espèce humaine. « Les antennes matérialisent la grande sensibilité de la femme. Les seins, nourriciers, sont à portée de bouche. Et le poisson est un symbole de fécondité ».

« Trois moutons », de François-Xavier Lalanne. Ces trois petits moutons conçus dans les années 1960 servaient de sièges avant d'être emmenés à Dinan. « Lalanne raconte que, lorsqu'il était guide au Louvre, après la fermeture, il rêvait de grimper sur les oeuvres ». Derrière les barrières qui les séparent du public, les moutons retrouvent leur côté sauvage, et on renoue avec l'envie, inaccessible, de s'asseoir sur leur dos.

« La forêt », de Max Ernst. Thème très important chez le peintre surréaliste, la forêt est ici recréée grâce à la technique du frottage : comme les enfants avec les pièces de monnaie, « le peintre a posé sa toile sur le plancher, et il a frotté pour faire apparaître les lattes. Comme souvent chez les surréalistes, c'est parti d'une hallucination qu'Ernst a eue en regardant le plancher, et qu'il a cherché à retranscrire sur la toile ».

Une fréquentation timide. 50 000 personnes avaient défilé au CREC pour Camille Claudel, en 2005. Toulouse-Lautrec en avait attiré 25 000 l'an dernier, et Braque 18 000 en 2006. La « collection de passions », qui se termine le 20 septembre, ne comptabilise pour le moment qu'un peu plus de 3 000 entrées payantes. Le budget de l'exposition, 226 000 € au total, compte sur 120 000 € de recettes de billetterie, soit environ 20 000 entrées. Les tarifs sont-ils en cause ? L'entrée se monnaie 7 € en tarif plein, 6 € pour un tarif réduit... très réduit ! « C'est une remarque qui revient souvent dans le livre d'or », rapporte Frédéric Bonnor.

Élodie AUFFRAY.

Pratique. Tous les jours de 10 h à 18 h 30. Nocturne le mercredi jusqu'à 22 h. Visites guidées en juillet et août tous les jours à 11 h et 15 h. Tarifs : adultes 7 €, réduit : 6 €, enfants : 2,60 €.

Crédits photos. Victor Brauner, Là-bas III, Décembre 1949, Huile et cire sur toile, 100 x 81 cm © Fondation des Treilles, © ADAGP, Paris 2008.

François-Xavier Lalanne, Trois moutons, 1965, sièges à têtes en cuivre galvanique, 86 x 45 x 96 cm chacun © Fondation des Treilles, © ADAGP, Paris 2008.

Max Ernst, La Forêt, 1926, Huile et frottages sur toile, 58 x 48 cm © Fondation des Treilles, © ADAGP, Paris 2008.Ouest-France

Source : http://www.dinan.maville.com/-Passion-de-collections-une-visite-sur-papier-/re/actudet/actu_loc-691047------_actu.html

Eddie Breuil

dimanche 24 août 2008 12:17

semaine_34

Merci, Eddie Breuil de ces "semaines" toujours passionnantes et qui 
permettent aux "exilés de province" de suivre l'actualité.
Je me permets d'apporter un petit commentaire amical ( qui paraîtra 
peut-être lourd)  au texte de Gilles Archambault :  je pense que, 
lorsqu'il emploie le mot "ami" pour qualifier les rapports de René 
Daumal et d'André Breton, il utilise avec humour une antiphrase à 
laquelle pourraient se laisser prendre ceux qui ne les connaissent 
pas bien, ce qui, bien sûr, n'est pas le cas des lecteurs de 
Mélusine : ils savent tous que  Daumal  n'a jamais vraiment été 
"l'ami" de Breton, qu'il  existait entre eux un rapport d'admiration 
au départ chez Daumal, de méfiance chez Breton devant ce groupe, et 
comme on le sait, par la suite de violentes tensions en 1929 ce qui 
aboutit à la rupture et à la célèbre "Lettre ouverte" de Daumal à 
André Breton qui est tout, sauf amicale et dans laquelle, justement,  
il le met en garde " Prenez garde, André Breton, de figurer  plus 
tard dans les manuels d'histoire littéraire".
Je vous prie d'excuser cette intervention d'une  "daumalienne" qui 
vous paraîtra peut-être pédante, ....voire pontifiante.
Bien amicalement à tous et encore merci pour ces échanges..

Viviane Barry Université Michel de Montaigne-Bordeaux III

 

mardi 26 août 2008 04:05

Le Grand Jeu, encore

Chers Mélusiens et chères Mélusiennes,

Puisque Le Grand Jeu est le thème du jour, j'ai une question à la laquelle quelqu'un peut pouvoir répondre. 

Dans « A Suivre » de Aragon et Breton, ils parlent de deux actions communes avec Le Grand Jeu :

i)                     la manifestation du Songe de Strindberg au Théâtre Alfred Jarry en juin 1928, qui est bien connue ;

ii)                   « la salle des Society savants (ligue contre la licence des rues). »

Est-ce que quelqu'un sait ce que le deuxième manifestion se rapporte ? J'ai consulté toutes sources habituelles en vain (Tracts surréalistes, les notes à l’Œuvres complètes du Breton ; Durozoi, Polizzotti, etc.) Merci d’avance. Richard Spiteri.

 

jeudi 28 août 2008 16:51
Paris qui dort

David Christoffel communique:
Dimanche, seront projetés 2 films qui, de fait, portent tous les deux sur le
pouvoir des ondes : *Aelita* (film soviétique muet de science-fiction de
Yakov Protazanov, sorti en 1924), que mettront en musique Ramuntcho Matta et
Frédéric Dutertre (durée : 1h25 ou 1h52 selon version), suivi de *Paris qui
dort *(le premier film de René Clair, paru en 1923 ; durée : 34 minutes) que
je mettrai en musique en live également.
*Dans le cadre du festival Les Ideos : dimanche 31 août, à 20h30, 21 rue
Boyer à Paris dans "La Grande Prairie" de La Bellevilloise, 6,50 ?.*

Pour le faire craqueler carrément et consacrer sa dispersion, je me permets
d'ajouter une couche au caractère autopromotionnel de cet envoi : avant
l'été, Voix éditions a publié *Tractions Wah-Wah*, un recueil de textes qui
se tractent entre eux et dont les tractions font wah-wah :*
21x14 cm, 80 pages, EUR 13 ? (livraison gratuite par chèque à VOIXéditions -
Mas d'Avall - 66200 Elne)

*http://www.dcdb.fr

 

 

 

 

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