Archives de la liste de discussion de Mélusine
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Avertissement, Décembre 2000

Note technique :
La compilation des messages de sept années, expédiés par différentes machines sous différents systèmes, a produit des fichiers fort encombrants. Il n’était pas possible de garder la forme initiale des messages. Nous avons donc privilégié l’accessibilité en réduisant au maximum leur poids, en évitant les redondances, sans toucher au contenu, qui reste l’objet du présent document. Les coordonnées personnelles des abonnés ont volontairement été enlevées.

Signalons que les abonnés à la liste Mélusine peuvent retrouver les messages conservés depuis février 2006 sur le serveur Sympa dont ils ont les coordonnées. Il leur suffit d’insérer le mot de passe qui leur a été communiqué par la machine lors de leur inscription, et de consulter les Archives dans l’ordre chronologique, ou encore grâce au moteur de recherche du logiciel.


Date : Sat, 09 Dec 2000 09 h 48 mn 54 s + 0100

bonjour,

je collectionne les revues surréalistes. Connaîtriez-vous un site internet valable à ce sujet ou alors un titre quelconque ? Ou simplement des infos que vous mêmes avez. merci cordialement

Grégoire Mayor

Date : Sun, 10 Dec 2000 00 h 50 mn 09 s + 0100

Bonjour à tous,

Le petit homme qui chantait sans cesse, pièce pour enfants : Jacques s’enfuit de l’école pour un voyage surréaliste, entre théâtre et opéra. Il découvrira le trésor inestimable de son propre talent de conteur d’histoires.

Dans le cadre du festival les Bonimenteurs. Auteurs : Laure Lattuada. Avec Eugénie Zebrowska-Selin, Laure Lattuada Théo Théâtre Horaires : Les mercredi et samedi, à 14 h 30, jusqu’au 27 décembre 2000. Prix : 50 F, 40 F (enfants). Tel. : 01-45-54-00-16 20, rue Théodore-Deck, 75015 Paris

L’annonce de ce spectacle est l’occasion de rappeler que les Journées Internationales Jacques Prévert commencent dès lundi à Paris III/Sorbonne nouvelle. Pour ceux qui auraient égaré le programme (quel dommage !), rien n’est perdu car vous pouvez de suite le consulter sur le site de l’A.F.R.H.C. (Association Française de Recherche sur l’Histoire du Cinéma) à l’adresse suivante : http://www.dsi.cnrs.fr/AFRHC/agenda_home4.htm

Venez nombreux !

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Sun, 10 Dec 2 000 01 h 01 mn 12 s + 0100

Bonjour à tous,

Je vous soumets deux appels à contribution susceptibles de vous intéresser. Pour le 15 janvier 2001 : La violence dans la litterature francaise et francophone.

Les étudiants de Français de State University of New York organisent les 16 et 17 mars 2001 un colloque sur la violence dans la littérature française et francophone. Pour de plus amples détails, vous pouvez vous rendre à l’adresse suivante : http://wings.buffalo.edu/cas/mll/colloquium/Pour le 31 mars 2001 : Image et langage La Société Australienne pour les Etudes Françaises, en collaboration avec l’école des Beaux-Arts de Canberra, Australie organisent du 6 au 8 juillet 2001 un colloque sur image et langage. Les communications auront pour thème les rapports de l’image et du langage dans les domaines des arts plastiques et du cinéma, de la culture et de la littérature, du livre d’artiste, de l’image sur les sites personnels ou éducatifs sur l’ordinateur et dans la publicité et les clips vidéos. L’accent sera mis sur la lecture de l’image et son interpretation par le langage, sur la perception de l’image et l’articulation avec l’expérience, que celle-ci soit de nature personnelle et/ou culturelle. Des tables rondes et des ateliers sur tout sujet ayant trait aux études françaises sont les bienvenus. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez vous rendre sur le site suivant :

http://www.french-italian.unimelb.edu.au/links/societies/asfs/conf2001

ou contacter Dr Louise Maurer, School of Language Studies, Australian

NationalUniversity, 0200 ACT Canberra Australia.

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Sun, 10 Dec 2 000 12 h 44 mn 09 s EST

Bonjour,

Vous trouverez des éditions fac-simile de nombreuses revues dada et surréalistes sur le site de l’éditeur Jean-Michel Place. Vous trouverez également quelques numéros isolés de BIEF et de l’Archibras sur le site www.chapitre.com (vente et service de recherche de livres en ligne).

Mikaël LUGAN

Date : Wed, 13 Dec 2 000 09 h 14 mn 12 s + 0100

Bonjour à tous,  

A l’adresse suivante, http://freecyb.com/duits/vous pourrez trouver un site intéressant sur Charles Duits. Comme le rappellent les premières lignes de la page d’accueil, Charles Duits a 17 ans quand il rencontre André Breton à New York. ll est, quelques saisons, le jeune poète inspiré du groupe surréaliste en exil. A son retour en France, il collabore aux principales revues littéraires, écrit un premier roman. Par delà des périodes de silence, il construit une oeuvre forte, sans concession, qui prend naissance dans son expérience d’homme en quête de lui-même. Explorateur de l’ombre, inventeur de mondes fabuleux, il publie notamment Le pays de l’éclairement, Ptah Hotep, Nefer.

Surréalisme, expérience intérieure, érotisme, littérature fantastique inclassable…

Biographie, bibliographie complète, textes et extraits d’ouvrages, inédits.

Bonne visite !

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Thu, 14 Dec 2 000 19 h 17 mn 17 s + 0100

Bonjour à tous,

Demain 15 décembre 2000, dans le cadre du séminaire du Centre de Recherches sur le Surréalisme de Paris III qui se déroulera à Censier, Paris III/Sorbonne nouvelle, 13 rue de Santeuil, 75005 Paris, salle 305, de 16 h 00 à 18 h 00, Pierre Vilar parlera de L’Atelier de la rue Blomet.

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Thu, 14 Dec 2 000 22 h 15 mn 55 s + 0100

Bonjour à tous,

Le Bleu du Ciel de Georges Bataille est mis en scène par Ivan Stanev au Théâtre Antoine Vitez, 29 Avenue Robert Schuman, 13100 Aix en Provence, 04 42 59 94 37, les 21 décembre 2000 et 22 décembre 2000. "Le Bleu du Ciel débute à Londres, traverse Vienne et Paris, saisit les premiers événements de la guerre civile commençante à Barcelone, rêve de Leningrad, a la face obscène de la Révolution russe et se termine à Francfort, sur le Main, là où, précisément, la Jeunesse Hitlérienne débute sa marche vers des temps nouveaux. Bataille écrivait son texte en 1935, l’histoire et les ambiances dont il témoigne font plus que jamais écho aujourd’hui, à l’heure de la surpuissance de la pensée économique, de la renaissance de l’extrême droite en Allemagne ou en France, de l’effondrement du socialisme réel en Europe de l’Est… En portant Le Bleu du Ciel à la scène, Ivan Stanev apporte une sorte de réponse à cette confusion des réalités et des sentiments dans une esthétique théâtrale qui, comme un couteau de boucher, tranche de l’acteur la partie inconvenante du visage et, comme un Picasso, la recoud de façon difforme et sanglante. Ivan Stanev est né en Bulgarie en 1959, dans une famille où la culture tient une très grande place. Il apprend dès le collège à parler l’allemand, le russe, le français et l’anglais. Il suit des cours de mise en scène à l’Académie Théâtrale de Sofia où il commence sa carrière de metteur en scène en travaillant dans la clandestinité avec un groupe de comédiens en opposition au théâtre institutionnel." Soirée poétique avec la participation de Christine Champneuf, Richard Massoutier, Michel Oster, Maurice Petit, Laurent Stachnick et Christine Wurm à l’Athanor, scène nationale d’Albi, Place Amitié Entre Les Peuples — 81000 Albi, 05 63 38 55 55, le 9 janvier 2001. "Maurice Petit de l’association Confluences, qui propose en marge des expositions consacrées à la poésie des lectures-spectacles (Henri Michaux, René Char), invite les comédiens Michel Oster, Laurent Stachnick, Christine Wurm, la comédienne et metteur en scène Christine Champneuf ainsi que le metteur en scène Richard Massoutier pour une soirée en compagnie des grands poètes de notre siècle…" "Y a du Queneau dans l’air" mis en scène par Jocelyne Auclair, avec Jocelyne Auclair, au Théâtre les Caves-Saint-Jean, 71, rue de la Folie-Régnault — 75011 Paris, 01-44-84-01-67, du 5 octobre 2000 au 21 décembre 2000. Les jeudi 14 et jeudi 21, à 20 h 30. Prix : 80 F, T. R. : 50 F.., Durée : 100 mn. "Textes et chansons de Queneau avec entre chaque interprétation des liaisons qui sont des clins d’œil aux plus célèbres de ses romans". "Paris est une fête !" à l’Hôtel Pont-Royal, 7 rue de Montalembert, 75007 Paris, 01-39-80-32-43, du 6 novembre 2000 au 2 avril 2001. Le lundi, à 15 h 15. Prix : 135 F (collation comprise). " Une anthologie consacrée à quelques rues et à l’esprit de Saint-Germain des Près." Adaptation : Boris Vian, Raymond Queneau. Avec Rémi de Fournas, Jack Robineau (vibraphone)

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Thu, 14 Dec 2 000 23 h 53 mn 54 s + 0100

Chères Mélusiennes, chers Mélusiens,

- Mary Ann Caws, Les vies de Dora Maar. Bataille, Picasso et les surréalistes, Editions Thames & Hudson, 2000, 224 p.,345 F. Traduit de l´anglais (Etats-Unis) par CHR. M. Diebolt

"Plantant un couteau entre les doigts de sa main gantée, assise seule à une table des Deux Magots : c’est ainsi que Picasso vit Dora Maar pour la première fois. Altière, sensuelle, défiant toutes les conventions, Dora avait été la maîtresse de Georges Bataille avant d’imaginer d’angoissantes photographies surréalistes et de produire de magnifiques portraits, des reportages ou des images de mode. Elle fut l’amante et la muse de Picasso pendant sept ans, et finit par devenir l’une des figures les plus complexes de son panthéon personnel. Tenant la chronique de leur liaison, Dora Maar photographiait Picasso au quotidien — que ce soit celui de son oeuvre ou de leur intimité en compagnie de Breton, d’Eluard, de Man Ray ou de Jacqueline Lama. On lui doit ainsi un témoignage unique sur la genèse de Guernica, cri d’indignation et manifeste politique de Picasso contre les atrocités de la guerre d’Espagne. Elle y apparaît d’ailleurs dans le personnage de la femme à la torche, avant de devenir la " Femme qui pleure ", image exemplaire pour Picasso de sa passion comme des angoisses et des doutes qui l’assaillaient. De ruptures en réconciliations, leur relation connut des moments difficiles pour se terminer de façon déchirante en 1943. Frôlant parfois la folie, Dora parvint à surmonter l’épreuve grâce à son ami Jacques Lacan. Et elle devait survivre à Picasso près d’un quart de siècle. Vivant en recluse, et versée en religion, Dora choisit de disparaître de la scène publique, et se mit à peindre et à composer des poèmes — Dieu seul pouvait succéder à Picasso, disait-elle. Elle en acquit un statut mythique, devenant à jamais la muse tragique de Picasso, une femme écrasée par l’amour et le génie cruel du peintre. C’est à résoudre l’énigme de cet étrange destin que s’est employée Mary Ann Caws, en rassemblant pour la première fois les éléments du puzzle, et en restituant le fil d’une existence qui s’étendit sur quatre-vingt-dix années. Derrière le mythe se dessine alors le trajet d’une femme fascinante, et le parcours d’une artiste singulière, aux talents multiples, dont on pourra enfin mesurer l’importance." Libération consacre un article (14 décembre 2000, signé Brigitte Ollier) à cet ouvrage. Vous pouvez le lire à l’adresse suivante : http://www.libe.fr/livres/2000dec/1412caws.html

- Raoul Ubac, Photographie de Christian Bouqueret, Ed. Léo Scheer, 290 p., 500 F. "L´ouvrage de Christian Bouqueret est parfait, tant par la qualité des images que par la précision de l´enquête historique et de l´analyse technique." Philippe Dagen, Le Monde, 8 décembre 2000.

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Thu, 14 Dec 2 000 23 h 59 mn 56 s + 0100

Bonjour à tous,

Vous trouverez à cette adresse,

http://www.offroads.com/Artaud/liens.html, de nombreux liens vers des sites consacrés à Antonin Artaud.

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Fri, 15 Dec 2 000 23 h 00 mn 04 s + 0100

Bonjour à tous,

La décade de Cerisy-la-Salle (2-12 août 1999) se proposait de dire pourquoi le merveilleux, enraciné dans les mythes et les contes, connaît une résurgence dynamique dans le surréalisme ; ce qu’il désigne en tant que valeur de référence, pour ce mouvement culturel qui a puissamment contribué à former la sensibilité du XXe siècle ; comment (à travers l’écriture, les arts plastiques, le cinéma…) il intervient dans les activités d’un groupe qui se veut “absolument moderne” et révolutionnaire. Les aventures initiatiques, l’Autre Monde, les figures du sacré, les métamorphoses, les distorsions de l’espace-temps, l’inquiétante étrangeté, les rencontres avec des créatures étranges, les objets magiques ont-ils des analogies avec l’expérience analogique ? L’errance, les sommeils hypnotiques, l’influence de la psychanalyse, l’écriture automatique, la poésie enfantine, les jeux de langage, les hasards objectifs ont-ils des antécédents dans les productions du merveilleux ou sont-ils à l’origine de phénomènes radicalement nouveaux ? Y a-t-il antagonisme entre le matérialisme philosophique professé par le groupe et la séduction de l’idéalisme magique ou ésotérique ? Les études ont été réunies par Nathalie Limat-Letellier et Claude Letellier et sont disponibles dès maintenant in Mélusine N° XX, “Merveilleux et surréalisme”, 2000, 352 p.

Collaborations :

Viviane BARRY ; Jeanne-Marie BAUDE ; Henri BEHAR ; Georges BERTIN ;

Myriam BOUCHARENC ; Claude HERZFELD ; Marc KOBER ; Michel LE BOSSE ;

Claude LETELLIER ; Jacques LEVINE ; Nathalie LIMAT-LETELLIER ; Alain

MASCAROU ; Danièle MEAUX ; Anne MORTAL ; Olivier PENOT-LACASSAGNE ;

Jean-Pierre PICOT et Laurie VIELA ; Nicole PIGNIER ; Annie RICHARD ;

Emmanuel RUBIO ; Joëlle de SERMET ; Jean-Luc STEINMETZ ; Yves VADE ;

Catherine VASSEUR ; Maryse VASSEVIERE ; José VOVELLE.

En souscription au prix de 120 FF (franco de port) jusqu’au 20 mars 2001.

Au-delà : 160 FF.

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BULLETIN DE SOUSCRIPTION

à compléter et renvoyer exclusivement aux Editions l’Age d’Homme, 5 rue Férou, 75006 PARIS, Tel : 01 55 42 79 79, Fax : 01 40 51 71 02, E-mail : lagedhomme@aol.com

Veuillez trouver ci-joint mon chèque de 120 F à l’ordre des ÉditionsL’Age d’Homme

Nom, prénom :

Adresse :

Code postal : Ville : Pays :

Téléphone : Mél :

Date et signature :

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Cordialement, Carole Aurouet

Date : Sat, 16 Dec 2 000 11 h 36 mn 21 s + 0100

Bonjour à tous,

http://poesie.forez.com

Le but de ce site est de fournir une information générale sur la poésie de langue française. Vous y trouverez 80 biographies de poètes, accompagnées de bibliographies, une anthologie de 400 poèmes, plusieurs dossiers sur l’histoire de la poésie, ou sur l’analyse littéraire, ainsi que quelques bibliographies critiques. Apollinaire, Aragon, Breton, Bonnefoy, Char, Desnos, Eluard, Prévert, Soupault et bien d’autres. Bonne visite !

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Tue, 19 Dec 2 000 00 h 09 mn 01 s + 0100

Bonjour à tous,

Olivier Penot-Lacassagne soutiendra une thèse de Doctorat sur "Les métamorphoses de la croyance. Antonin Artaud et les fictions de l’esprit" (directeur Henri Béhar, au jury : Michel Collot, Evelyne Grossman, Didier Plassard) le vendredi 22 décembre à 14 h 30 à l’Université Paris III, salle Las Vergnas.

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Tue, 19 Dec 2 000 10 h 00 mn 22 s + 0100

Bonjour à tous,

Le Monde du 15 décembre consacre un "petit papier" au colloque Georges Limbour des 23 et 24 novembre (cf. Mélusine du 15 novembre). http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2506-127944-QUO,00.html

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Tue, 26 Dec 2 000 00 h 06 mn 06 s + 0100

Bonjour à tous,

9 décembre 2000- 29 avril 2001 : Exposition "Yves Tanguy et le surréalisme" à Stuttgart Une exposition rétrospective marquant le centième anniversaire de la naissance de l’un des pionniers du surréalisme, Yves Tanguy, sera organisée par la Staatsgalerie Stuttgart en décembre 2000. Tout comme Salvador Dalì, Max Ernst et Alberto Giacometti, dont les œuvres ont déjà été présentées à la Staatsgalerie dans le cadre d’expositions de grande envergure, ce Breton d’origine appartenait au petit groupe d’artistes d’avant-garde qui s’était formé à Paris durant les années vingt. Tanguy a fortement manifesté son appartenance à ce groupe de surréalistes, comme en témoigne sa participation déterminante à leurs manifestes, publications et expositions, que ce soit à Paris, à Bruxelles, à Londres, à Prague, à New York ou au Mexique. Les images énigmatiques d’Yves Tanguy, qui, jusqu’à ce jour, n’ont rien perd de leur mystère, fascinaient déjà André Breton, tête de file du mouvement surréaliste, qui découvrait dans ce peintre une affinité de l’esprit hors pair. Jusqu’à sa mort en 1955, l’artiste n’a cessé d’explorer le monde de l’imaginaire, des rêves et des chimères. L’exposition sera centrée plus particulièrement sur ses paysages surréalistes, un thème auquel, tout au long de sa vie, Tanguy s’est consacré plus que tout autre peintre de son temps. À toutes ses visions surréalistes, avec leurs plantes aquatiques, leurs formes bizarres et leurs rayonnements de feux follets, Tanguy a prêté un caractère qui leur est propre. Et c’est précisément ses paysages, avec cette profondeur pleine de mystères qu’ils laissent entrevoir, qui ont marqué de manière déterminante l’ensemble de l’œuvre de Tanguy. L’exposition présentera environ 80 toiles réalisées aux différentes périodes de sa vie, partant d’œuvres précoces datant des années 1926-1927, jusqu’à ses dernières toiles, réalisées à Waterbury, dans le Connecticut, aux États-Unis, où il avait choisi de vivre. Afin de replacer les œuvres de Tanguy dans le contexte de leur temps, ce panorama est complété par des toiles des artistes qui l’ont accompagné dans sa voie : De Chirico, Dalì, Ernst, Masson, Miró et Oelze. Patronnée par le Comité Tanguy, cette exposition réalisée à l’occasion du centenaire de l’artiste réunit des toiles provenant de collections publiques et privées. La plupart des œuvres viennent de l’étranger, notamment de France et des États-Unis. Après, cette exposition, qui sera la seule en Europe, cette rétrospective conçue par la Staatsgalerie de Stuttgart ira à Houston/Texas, où elle sera présentée, de mai à août 2001, dans la célèbre Menil Collection.

L’exposition sera accompagnée d’un catalogue abondamment illustré, qui sera vendu au prix de 39 DM. La commissaire de l’exposition est Karin v. Maur.

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Tue, 26 Dec 2 000 11 h 54 mn 32 s + 0100

Bonjour à tous,

Les communications du Colloque Louis Aragon, qui s’est tenu les 13 et 14 octobre 2000 à New York, sont désormais ouvertes à la consultation à l’adresse suivante : http://www.columbia.edu/cu/french/maison/aragonprogram.html

Ci-joint le programme :

"The Parti Communiste Français, Stalinism, and the Cold War, 1947-1975" Irwin M. Wall (U.C. Riverside ; Visiting Scholar, NYUCenter for European Studies)

"La Semaine sainte, ou la chevauchée du peintre" Henri Mitterand (Columbia University) "L’artiste dans la tourmente de l’histoire : Le Monument d’Elsa Triolet et La Semaine sainte d’Aragon"

Suzanne Ravis (Université de Provence, Aix-Marseille I)

"Aragon et Picasso : divergences et incompréhensions" Pierre Daix (Aragon biographer, art historian, Paris)

"Aragon : Politics and Picasso" Serge Gavronsky (Barnard College) "Ce que disait Le Cheval roux" Michel Apel-Muller (Director of the Maison Elsa Triolet-Aragon, Villeneuve, France) "The Jewish Question in the Work of Elsa Triolet" Helena Lewis (Humanities Center, Harvard University) "Du Cheval Roux au Rendez-vous des étrangers : vision de l’Amérique dans les romans du temps de la Guerre Froide" Marie-Thérèse Eychart (Université de Lille I) "Matisse through the Looking Glass" Hilary Spurling (Matisse biographer, London) "The Subject of autobiography" Susan Suleiman (Harvard University) "The mentir-vrai and the Communist Party" Irwin M. Wall (U.C. Riverside ; Visiting Scholar, NYU Center for European Studies)

"Polemics, politics, and Poetics : 'Luxe, feinte et vérité…", Aragon's Matisse (1946-1969)"

Dominique Vaugeois (Université de Poitiers)

"Les Communautés selon Aragon" Vincent Kaufmann (Universität St. Gallen)

"Aragon, défenseur du réalisme à l’époque de la déstalinisation" Nathalie Limat-Letellier (Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle)

"Aragon et ses modèles ou le chemin des fables" Maryse Vassevière (Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle)

"Le Couple royal et ambigu" Dominique Desanti (Paris)

"Les deux Amériques d’Aragon : amitiés américaines, anti-’impéralisme yankee'" Jean Albertini (Lyon)

"'Fous-t’en, laisse dire Aragon'. Pour une poésie nationale : Césaire, Depestre, Aragon"

Maryse Condé (Columbia University) "Rime et poésie nationale" Michel Murat (Université de Paris IV-Sorbonne ; Visiting Professor, Columbia University)

"L’amour/la politique : terrible loi de vivre double" Daniel Bougnoux (Université Stendhal de Grenoble III)

"Aragon, l’homme au gant" Jean Ristat (Paris)

Cordialement, Carole Aurouet

Date : Tue, 26 Dec 2 000 12 h 12 mn 38 s + 0100

Bonjour à tous,

Quelques informations concernant les Thèses de Doctorat sur Louis Aragon…

Thèses récemment soutenues — Najibah CHENNAF : "Le texte du temps dans Blanche ou l’oubli d’Aragon". Université de Paris VIII, sous la direction de Jean Levaillant (soutenue en janvier 1997)

- Renate LANCE-OTTERBEIN : "Dans ce château magique du dire et du

taire." Création et crise chez Aragon".Université de Paris VIII

(Vincennes à Saint-Denis), sous la direction de Jean Levaillant

(soutenue en décembre 1996)

- Valère STARASELSKI : "Écriture, imaginaire et idéologie dans La Mise à

mort et Théâtre/Roman". Université de Paris VIII, sous la direction de Jean Levaillant (soutenue en décembre 1996)

- Roselyne COLLINET-WALLER : "La figure du père dans l’oeuvre romanesque

d’Aragon". Université de Provence, sous la direction de Suzanne Ravis (octobre 1997)

- Christine LORENTE : "Littérature et peinture dans Henri Matisse,

roman". Université de Provence, sous la direction de Suzanne Ravis (novembre 1997)

- Luc VIGIER : "La voix du témoin dans les oeuvres en prose de Louis Aragon", thèse de Doctorat soutenue, à l’Université de Provence, sous la direction de Suzanne Ravis (27 octobre 2000)

- Cécile NARJOUX : "Le mythe ou la représentation de l’autre dans l’œuvre romanesque d’Aragon", thèse de Doctorat (Nouveau Régime) soutenue, à la Sorbonne, le 27 novembre 2000

Et la dernière:

- Hervé BISMUTH : "Construction d’un discours multiple et singulier : Le Fou d’Elsa d’Aragon", thèse de Doctorat (Nouveau Régime) soutenue, à l’Université de Provence, le 15 décembre 2000, sous la direction de Suzanne Ravis

Dont voici le résumé:

Le Fou d’Elsa (1963) est une des œuvres d’Aragon les moins et les plus tardivement visitées par la critique universitaire, même si ce "poème" compte parmi les ouvrages les plus remarquables qu’Aragon ait écrits. La raison n’en est pas tant son peu de conformité apparente avec le restant de l’œuvre d’Aragon, y compris celui de cette période, que celle de sa relative opacité : de la même façon que dans le poème précédent, Les Poètes (1960), mais à une bien plus grande échelle, l’écriture du Fou d’Elsa se construit tout en se protégeant à l’intérieur d’une double citadelle, encyclopédique et discursive, à l’intérieur de laquelle le lecteur est néanmoins invité avec insistance à pénétrer pour y lire, au-delà des propos attendus de la part d’un poète et d’un auteur de fiction, des discours particuliers qui s’énoncent comme des thèses. Cette citadelle, cette opacité, sont aussi bien le produit de la multiplicité des discours créés ou cités par l’œuvre que celui de la difficulté, reconnue et assumée par le poète, de la réception de cette œuvre pour un lecteur qui ne peut qu’être dérouté tant par le vertige encyclopédique élaboré par son "Auteur" que par le mélange des voix qui s’y fait entendre. Cette étude portant sur la construction du discours polymorphe du Fou d’Elsa a choisi d’aborder l’œuvre en s’appuyant, précisément, sur la tension paradoxale sans cesse entretenue par le poème entre son manque de lisibilité et la volonté de son "Auteur" d’y donner à lire des prises de position patiemment construites : un tel travail permet du même coup à la fois de préciser les motivations, affectives et idéologiques, de cet "Auteur" et de décrire, à travers le dialogue qu’il noue avec son destinataire, les attentes qu’il a de celui-ci. Un choix préalable de recherche intertextuelle a dirigé cette étude : s’il existe un consensus autour de la notion d’intertextualité énonciative ou : "polyphonie", il n’en est pas de même pour ce qui concerne l’intertextualité littéraire. Dans la mesure où les textes cités proviennent, pour une large part, d’une langue et d’une culture qui ne sont pas celles de l’auteur, une étude de la pratique intertextuelle dans Le Fou d’Elsa aurait en effet peu de sens, si elle ne s’appuyait pas sur les sources concrètes manipulées par cet auteur, principalement des traductions et des métatextes. Une première liste de ces sources existait déjà au début de ce travail, elle a été augmentée au cours des recherches menées : l’analyse des textes convoqués par le poème, démarqués ou non comme citations, a permis de mettre au jour des sources non signalées par l’auteur, sources directes ou sources de seconde main, souvent puisées dans des métatextes littéraires. L’œuvre, qui se présente comme un "poème", est certes principalement une narration, et pour une bonne part une narration historique. Cependant la première difficulté définitoire de cette œuvre n’est pas tant celle du genre auquel elle appartient que celle de ses frontières : les paratextes de l’œuvre, le titre et en particulier ses nombreuses épigraphes, participent déjà de la fiction du poème, de la même façon que l’incipit de ce poème développe une longue prose liminaire qui équivaudrait à une véritable préface, n’était qu’elle appartient de façon constitutive au corps même de l’œuvre. A l’autre borne du poème, le "Lexique et notes" final, appelé à servir d’appendice au texte dont il soutient la lecture, participe également, par plus d’un trait, à la fois du discours poétique tenu par le poème et de la fiction qui s’y développe. Titres et épigraphes : ces deux instances paratextuelles ont des fonctions communes, mais la pratique de l’épigraphie est, de loin, l’écriture paratextuelle dont les enjeux sont les plus complexes ; elle est à la fois le texte et le "hors-texte", et elle écrit de toute façon un troisième texte, celui tissé par l’intertextualité des exergues avec les discours qu’ils précèdent. L’épigraphie est ainsi une pratique à fonctions multiples, même si la plus remarquable est sa fonction intertextuelle. La prose liminaire du poème, autre instance presque paratextuelle, n’est pas seulement un "prologue", au sens premier du terme : outre d’introduire l’œuvre et d’expliquer les intentions de l'"Auteur", elle développe également un récit, celui de la genèse de la fiction, mettant en scène le Fiat lux originel qui a présidé à la mise en branle de l’écriture. Mais cette genèse de fiction est également une fiction de genèse : "Tout [n'] a [pas] commencé", ainsi que le propose l’incipit du poème, "en 1960", "par une faute de français". Reste que les enjeux décrits par cette fiction de genèse ne sont pas neutres : elle reproduit en effet, entre autres choses, un lieu commun de la création hérité de l’idéologie romantique, un lieu commun remis à jour par la modernité de l’attention prêtée à un signifiant dont l’aberration est créatrice de poésie ; cette genèse illustre également la volonté manifeste de l'"Auteur" de ne pas relier l’écriture d’une fiction prenant parti pour le peuple arabo-andalou anéanti par la Reconquista et par la chute de la Grenade maure aux "événements" d’Algérie, et de ne pas réduire la portée du poème à une quelconque création "de circonstances". A l’autre borne du poème, le "Lexique et notes" reproduit à la fois la pratique des "Notes" de fin de poème à laquelle Aragon avait eu recours, mais qu’il avait interrompue depuis Elsa (1 959), et celle de l'"Index" d’un ouvrage à portée informative rédigé parallèlement au Fou d’Elsa, L’Histoire de l’URSS. Mais cette pratique est ici renouvelée de façon spéculaire : ce lexique, qui est aussi bien encyclopédique que linguistique, hétéroglosse qu’homoglosse, et qui génère son propre métadiscours, charrie, dans une hétérogénéité qui reflète fidèlement celle du poème, des définitions axiologiques portant sur la matière même du poème (Histoire, Orthographe) et sur une occurrence unique dans l’œuvre, le participe passé du verbe taire graphié tû. L’entremêlement des frontières typologiques dans le poème n’est qu’un reflet de l’entremêlement discursif général : les paroles, écrites ou orales, s’interpénètrent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du monde fictionnel, et tout discours premier est appelé à se brasser à un discours étranger. Les trois grandes familles de brassage du discours étranger dans un discours premier travaillent ce poème : la traduction, la composition polyphonique des paroles crées par la fiction et la convocation des paroles extérieures au monde de cette fiction. Pour la première famille, le poème met en œuvre les trois façons de traduire la présence de l’étranger dans son propre discours, la transcription graphique, les choix lexicaux, et ce que Georges Mounin appelle la "traduction interlinguale", à savoir la traduction au sens où on l’entend généralement. La transcription graphique de termes provenant surtout d’une langue non occidentale, en l’occurrence l’arabe, répond à des partis pris linguistiques soigneusement calculés par un poète faisant œuvre de lexicographe, et reflète, tout autant que le choix lexical des toponymes, des enjeux argumentatifs bien précis : le dispositif traduisant de l’œuvre résulte, malgré ses incohérences, d’une stratégie délibérée de la part d’un poète faisant ici œuvre de lexicographe, stratégie d'"estrangement" mise au service de la cause qu’il épouse, un poète qui s’efforce de familiariser son lecteur avec la langue parlée par le peuple au nom de qui il s’exprime. En s’appuyant sur ce brassage lexical, Le Fou d’Elsa met en scène une intertextualité intradiégétique multiple : dans une fiction dont les personnages sont aussi des auteurs (Jean Molinet, Jean de la Croix et d’autres), les paroles des personnages composées par le poème, généralement orales, se brouillent entre elles et avec celles, écrites, de l’Auteur à travers les multiples instances qu’il occupe dans la fiction. Mais les paroles des personnages sont aussi bien des paroles écrites, qui s’entremêlent à leur tour à leurs paroles orales et en particulier aux écrits actoriaux : l'"Auteur" mêle ainsi ses écrits à ceux du scribe Zaïd qui transcrit les "Chants" du Medjnoûn, tient un "Journal", et commente les poèmes de son maître. L’ensemble de ces paroles, faussement polyphonique, compose en définitive une symphonie pour une voix seule, celle de l'"Auteur", qui fait entendre sa parole singulière en l’entrecoupant constamment d’énoncés extérieurs au monde de la fiction. L’intertextualité extradiégétique la plus pratiquée, dans ce poème comme ailleurs, est certes l’intertextualité littéraire, même si elle n’est pas la seule. Mais les modes de convocation de la parole externe à l’œuvre, s’ils contribuent à définir le "sujet citant", sont multiples dans le poème et brouillent l’étanchéité des catégories traditionnelles que sont la réécriture et la citation. Entre la citation canonique et la simple réécriture, s’inscrit ainsi un dégradé de formes diverses de convocation, motivant une taxinomie des différentes formes de convocation intertextuelle, telles notamment les citations anonymes, les jeux de piste, et ce que cette étude appelle les "citations muettes". Ce parcours des différents types de convocation de la parole étrangère au monde de la fiction permet de rendre compte de la saturation intertextuelle de l’œuvre. Une telle saturation est le symptôme d’un brassage volontaire, en tension avec le désir de son compositeur de faire surmonter à son lecteur les obstacles à une réception confortable du poème : l’enjeu en est la réception des propos argumentatifs tenus par son "Auteur". Le discours global du poème véhicule des prises de position argumentées par des démonstrations, autrement dit des thèses, formulations plus complexes que les prises de position déjà visibles dans les choix stylistiques étudiés dans la partie précédente. Si les deux principales sont des thèses historiennes, le "poème" lui-même sous-tend, de fait, une thèse poïétique, celle de la définition générique du "poème" Le Fou d’Elsa. Son "Auteur" tient un discours doublement historien, à la fois informatif et critique, rétrospectif mais également prospectif : l’Histoire dont il est question dans le poème est aussi bien celle du passé de Grenade que celle de l’avenir de l’Occident. Le Fou d’Elsa développe une remise en cause de l’Histoire de la chute de Grenade et une conception de l’avenir historique imprégnée de culture marxiste. Le poète fait ici œuvre d’historien au sens où l’on pratiquait l’Histoire au siècle précédent : il organise les événements passés en réécrivant les documents qu’il a compulsés, mais il le fait dans le cadre d’un discours judiciaire dans lequel il appelle son destinataire à épouser ses prises de position, quitte à ce que l’importance de l’enjeu l’amène à construire par négligences de fausses preuves… Il est également historien au sens où, dans sa propre culture politique, il visite aussi l’Histoire à venir et donne à lire sa propre perspective de l’avenir de la société. Cette perspective est énoncée en particulier dans l’envers du décor de la narration historique du poème, la partie intitulée "La Grotte", où l’écrivain dresse une Histoire littéraire en quelques tableaux choisis. Mélibée, Don Juan et Jean de la Croix, Chateaubriand et l’héritage occidental d’une conception de l’amour en provenance de la culture arabo-andalouse : le poète fait encore ici œuvre d’historien, à ceci près qu’il construit une Histoire des idées et une Histoire de la littérature amoureuses, expliquant celle-là par celle-ci. Ce projet croise un discours majeur du poème, le propre discours amoureux du poète et se confond avec celui-ci à l’aube des Temps modernes, dans l’évocation du séjour de Chateaubriand à Grenade en 1807. La thèse énoncée par ce discours amoureux multiple, discours de l’amour et discours sur l’amour, est certes empreinte, tout comme celle qui est formulée par le discours du poète-historien, de philosophie marxiste. Mais cette philosophie est révisée par un prédicat personnel du poète, la sujétion de l’avenir de la société à l’équilibre de l’amour sexué, sous la forme du couple. Ces thèses diffusées par le poème ne se donnent pas pour des discours d’idéologue, mais bien pour des discours d’historien, tenus par un poète transformé pour la cause en documentaliste. Le poète du Fou d’Elsa reproduit des documents biographiques et puise certaines analyses littéraires dans ses lectures critiques. Cette reproduction donne lieu à des transformations : l’étude de la réécriture des sources compulsées permet ainsi de dessiner, dans la découpe de cette réécriture, les intentions argumentatives du poète, intentions souvent antérieures à son activité documentaire. A l’inverse, les propos tenus par le poème permettent, jusque dans leurs aberrations, de retracer cette activité documentaire et de faire apparaître d’autres sources. Le Fou d’Elsa, poème ou roman ? Quels enjeux met au jour le choix de désigner, en 1963, comme "poème" un ouvrage brassant discours multiples et typologies diverses, un ouvrage développant entre autres une narration et une argumentation historiques largement appuyées sur des consultations documentaires ? C’est à partir du Fou d’Elsa que ces deux genres littéraires sont redéfinis par l’Auteur dans des critères différents de ceux qui étaient à l’œuvre dans la taxinomie des productions antérieures. Cette redéfinition permettra, mais bien plus tard, à l’Auteur d’énoncer une autre thèse, poïétique celle-ci, déjà postulée implicitement par ce poème : "il n’existe pas de différence fondamentale entre le poème et le roman". La monstruosité et l’originalité de ce poème tiennent au moins, paradoxalement, au fait qu’il rassemble des projets, des préoccupations, des pratiques d’écriture divers, dont une grande partie a déjà vu le jour depuis 1955, mais qu’Aragon condense ici en "théâtre unique à plusieurs entrées", en ce qui pourrait se donner à lire comme une somme testamentaire. Cette mosaïque est mise en œuvre par un Auteur protéiforme et omniprésent, qui tient, au fil des multiples discours dont il compose son œuvre, un propos singulier, celui du locuteur d’un poème à thèses. Ce locuteur sature sa propre parole à la fois par le recours constant à la parole de l’étranger et par une innutrition peu commune, tout en la protégeant d’un léger voile, celui d’une opacité relative. Le Fou d’Elsa n’est, certes, pas plus l’œuvre d’un orientaliste qu’un voyage exotique dans un décor de faux-semblants à l’orientale : ce poème est un projet "romantique", écrit par un de nos derniers auteurs romantiques, un auteur qui emplit son œuvre de sa propre subjectivité pour y donner à lire sa propre lecture de l’Histoire, celle du passé comme de l’avenir.

Thèses à soutenir prochainement

- Reynald LAHANQUE à l’Université de Nancy (date non encore fixée)

- Édouard BÉGUIN à l’Université de Lyon (date non encore fixée)

(Ces informations sont issues de http://www.uni-muenster.de/Romanistik/Aragon/infos/forsch.htm#theses)

Cordialement, Carole Aurouet

 

 

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