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Liste Mélusine Mars 2010

dimanche 7 mars 2010 21:16 Semaine 10

Mois Artaud

Le cocktail Cocteau (exposition)

Dada, surréalisme et alentours (journée d’études)
Salvador Dalí sur les traces d’Eros (publication)

Régis Debray

Gontcharova (exposition)

Ils se sont rencontrés à Paris (spectacle)

Picasso en Russie

Pleine Marge (exposition)

Oeuvres complètes de Reverdy

[Publication] Salvador Dalí: sur les traces d'éros

Actes du colloque international de Cerisy

Frédérique Joseph-Lowery (sous la direction de)

Isabelle Roussel-Gillet (sous la direction de)

Chez Dalí, le sexe est une force qui agit en permanence dans le laboratoire de l'oeuvre et qui détermine chez l'artiste, à partir des zones de turbulence les plus troubles de son imaginaire, un élan exploratoire tourné vers l'extase et la sublimation. Ce colloque autour de l'artiste catalan s'est proposé de recueillir les traces textuelles, reliques picturales, vestiges cinématographiques et restes pseudo-scientifiques jonchant l'oeuvre de ce surréaliste français que le pays où il naquit imaginairement rejette plus que jamais. Les actes qui en résultent sont présentés dans l'ordre du déroulement des journées et des interventions, tant il importait de rendre compte non seulement de la dimension intellectuelle des différentes approches, mais aussi de l'inscription dans le temps et dans l'espace (une semaine au château de Cerisy) de la présence même des participants, de leur parole, de leur corps: comment, en effet, méditer sur les traces d'éros chez Dalí en ignorant cette exigence de l'artiste qui attendait du «regardant» (et donc de la critique), dans la contemplation de ses oeuvres, le même engagement du corps sexuel que lui-même dans son acte créateur. La question centrale posée par Dalí, et que les réflexions ont donc permis de réactiver sous divers angles, est bien celle du degré de mobilisation dans (et par) l'oeuvre d'art: quelles résonnances de son corps, quels échos de sa vie psychique est-on prêt à livrer par le geste, le regard et la parole?

Salvador Dalí: sur les traces d'éros

Actes du colloque international de Cerisy

Texte en français
Broché avec rabats
20 x 25 cm | 352 pages
91 illustrations
Collection Bibliotheca Daliniana

ISBN 978-2-940408-03-0
CHF 69 | ¤ 49

http://www.editionsnotari.ch/collections/bibliotheca-daliniana/salvador-dali-sur-les-traces-deros.html#3

Mois Artaud

Mardi soir, la chapelle Paraire a accueilli une nouvelle exposition consacrée à Antonin Artaud, dans le cadre du mois Artaud qui vient de s'ouvrir. Cette fois-ci, ce sont treize artistes d'horizons divers qui présentent leur "regard" sur l'énigmatique Antonin Artaud.Quasiment l'ensemble des artistes était présent au vernissage de cette exposition, qui délivre de belles surprises. Comme ces toiles de Placide Zéphyr, la plus jeune des artistes, ou ce superbe buste signé par le Lotois Christian Martinon, ou encore ces bannières de la Ruthénoise Marie-Hélène Audouard.

L'exposition est à voir jusqu'au 31 mars. Elle est ouverte de 15 h à 18 h, tous les jours.

http://www.midilibre.com/articles/2010/03/04/RODEZ-REGARDS-SUR-ARTAUD-A-LA-CHAPELLE-PARAIRE-1134302.php5

[Chronique d'exposition] La photographie n'est pas l'art

Partageant sa vie et ses activités professionnelles entre la Belgique et le Brésil, Sylvio Perlstein, au fil de quarante années de voyages, de rencontres et d'amitiés tissées avec les artistes, a réuni près d'un millier d'oeuvres d'art moderne et contemporain. Il dévoile ici une partie de sa collection photographique regroupant certaines des images les plus emblématiques de l'histoire de ce médium. Les photographes des années 1920 et 1930 dominent l'ensemble de la présentation, à l'instar de Man Ray – auquel le titre de l'exposition rend d'ailleurs hommage en reprenant l'intitulé de son recueil « La photographie n'est pas l'art » édité en 1937 – qui a accompagné le collectionneur dans sa quête de l'insolite, du fantasmagorique, du déconcertant. Des tirages de la Poupée de Hans Bellmer en passant par les autoportraits travestis de Claude Cahun, l'exposition révèle quelques unes des plus belles photographies du surréalisme tout en s'intéressant aux développements contemporains que le mouvement a pu prendre avec notamment les oeuvres de Vik Muniz, Adriana Varejão ou Philippe Ramette. Le parcours de l'exposition est également ponctué d'oeuvres non-photographiques de Magritte, Pistoletto ou Bruce Nauman entre autres.

Cette exposition reflète le regard personnel de Sylvio Perlstein sur la photographie et affiche une ligne directrice pouvant être conçue comme un angle de lecture particulier de l'histoire de la photographie : celle d'une prédilection pour la création photographique présentant les caractéristiques de cette « inquiétante étrangeté », chère aux surréalistes, mais aussi nettement perceptible dans l'ensemble de sa collection, toutes périodes confondues.

Fondée de manière « intuitive et passionnée », cette collection ne présente point de portraits ou de nus classiques mais toujours une quête de l'expérimentation technique (rayogrammes, surimpressions, photomontages…), de la marginalité esthétique et iconographique : l'objectif fragmente, déconstruit, poétise ou érotise le corps humain ; le visage se change en masque ; les objets deviennent fétiches ; les espaces se muent autant en passages qu'en frontières...

Les commissaires de l'exposition, Régis Durand et David Rosenberg ont choisi de regrouper les oeuvres de la collection en six sections « Corps », « Objets », « Masques et visages », « Espaces », « Scènes » et « Mots » invitant ainsi à la création de relations originales entre des périodes et des artistes différents.

Si le surréalisme en tant que mouvement historique est représenté par de nombreuses épreuves dans la collection Perlstein, la surréalité et le fantasmagorique émanent de nombre d'images exposées. Le « beau bizarre » ou selonla terminologie de Sylvio Perlstein, l'esquisito, peut être une piste de lecture opportune de la photographie des XXe et XXIe siècles.

L'exposition de la collection de Sylvio Perlstein au MAMCS, qui donne la part belle à la photographie des années 1920 à 1940, fait écho à la présentation concomitante des chefs d'oeuvres de la collection du MAMCS, sous le titre de « D'un regard à l'autre ». Par cette double exposition, le MAMCS offre un parcours complet à travers l'histoire de la photo, de ses origines qui remontent au XIXe siècle, jusqu'à nos jours.

L'exposition a d'abord été présentée à Bruxelles au Musée des Beaux-Arts d'Ixelles (29 octobre 2009/10 janvier 2010) avec qui le Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg l'a coproduite.

http://www.actuphoto.com/14337-la-photographie-n-est-pas-l-art-collection-sylvio-perlstein.html

Voir aussi http://www.plan-neuf.com/?p=464

[Rappel] Exposition "Traits Modernes"

Avec plus de neuf millions d'oeuvres, la Bibliothèque nationale de France a la plus importante collection d'estampes et de photographies au monde.

La Bibliothèque municipale de Lyon expose une sélection d'estampes modernes choisies dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, mais aussi du Département des Estampes et de la photographie.

À Lyon, la collection d'estampes est très riche, avec cent mille estampes anciennes (du XVIe au XVIIIe siècle) et plus de cinq cents estampes contemporaines.

Le choix, volontairement restreint à quatre artistes, permet d'observer les deux sillons qui fondèrent un art définitivement renouvelé : la veine surréaliste, avec Joan Miró et Victor Brauner, et la voie de la déconstruction plastique que se partagent Matisse et Picasso.

Les quatre artistes

Pablo Picasso (1881 - 1973)

Henri Matisse (1869 - 1954)

Joan Miró (1893 - 1983)

Victor Brauner (1903 - 1966)

L'exposition rend compte de cet appétit pour la gravure ; elle montre que ce métier a permis aux artistes de mener une oeuvre parallèlement à leur peinture. Ils firent de l'estampe un domaine d'étude, un lieu d'impulsion créatrice, et parfois une réponse à leurs recherches picturales.

http://caluire.centrecommercial-auchan.fr/actualite-centre-commercial-Caluire/exposition-quot-traits-modernes-quot-728.html

[Spectacle] Ils se sont rencontrés à Paris

L'association Paris Moscou Communication Productions lance un spectacle « Ils se sot rencontrés à Paris » du Musée Maïakovski de Moscou sur la scène du Théâtre des Déchargeurs du 1 er au 26 juin 2010, dans le cadre de l'année croisée France-Russie 2010. Une histoire vraie que l'histoire a oubliée…

ILS SE SONT RENCONTRÉS À PARIS

Ce qui nous étonne aujourd'hui, alors que le recul des ans éclaircit la pensée, c'est de voir à quel point certains destins sont liés. Liés par le sang, liés par l'histoire, liés par les vers. Aragon et Maïakovski, Elsa Triolet Lili Brik. Deux grands poètes ayant deux soeurs pour muses, et deux pays, la France et la Russie, deux langues et deux cultures auxquels ils ont laissé les plus fous poèmes d'amour qui aient jamais été écrits. Un amour au prisme duquel devait se métamorphoser le temps, un amour qui a traversé l'histoire et qui demeure intact au-delà des révolutions et des tourmentes du 20e siècle.

Un spectacle poétique et musical créé et interprété par Bruno Niver, il y a deux ans à la commande du Musée d'Etat Maïakovski de Moscou, sur la scène duquel il est joué depuis régulièrement. Il nous propose un voyage poétique dans le Paris et le Moscou des années 20. A partir des mémoires d'Elsa Triolet, au fil des poèmes et des chansons, entre le futurisme russe et le surréalisme français, le spectacle raconte la rencontre de Maïakovski avec Lili Brik , et celle de Louis Aragon avec Elsa Triolet.

Accompagné au piano et à l'accordéon, Bruno Niver interprète des chansons de Léo Ferré et Jean Ferrat composées sur des poèmes de Louis Aragon, ainsi que des chansons de Jacques Brel, du répertoire d'Yves Montand… sur l'amour, les artistes et Paris. Dans la version destinée au public français, l'artiste chante quelques romances russes. Il lit aussi des poèmes de Vladimir Maïakovski, Louis Aragon, des poètes surréalistes, et contemporains.

Conception, et mise en scène et scénario

inspiré des mémoires d'Elsa Triolet : Bruno Niver

Chant, poèmes: Bruno Niver
Récitant : Marina Kapralova
Textes : Mémoire d'Elsa Triolet, de Lili Brik
Poèmes : Vladimir Maïakovski, Louis Aragon, Arthur Rimbaud, Guillaume Apollinaire, Robert Desnos, Bruno Niver
Chansons : Jacques Brel, Léo Ferré, Jean Ferrat, Yves Montand

Théâtre des Déchargeurs : du 1er au 26 juin, du mardi au samedi, à 21h30

Réservations : 01 42 36 70 56

www.lesdechargeurs.fr

Théâtre du Marais : du 4 novembre au 14 décembre, du jeudi au samedi à 19h Réservations : 01 42 18 49 11

www.theatre-du-marais.com

http://www.communique-express.com/culture/ils-se-sont-rencontres-a-paris/

Journée d'études : Dada, surréalisme et alentours

Dada, surréalisme et leurs alentours. Un point sur les recherches en cours sur l'histoire des avant-gardes dadaïstes, surréalistes et de leurs trajectoires au XXe siècle

Date : 1er juillet 2010

Lieu : Galerie Colbert, salle Jullian

Responsable scientifique : Philippe Dagen, CIRHAC

On pourrait croire que tout ou presque est désormais connu sur des mouvements dont l'importance n'est plus à établir et qui ont été récemment commémorés par de nombreuses expositions générales ou monographiques. Des travaux historiographiques permettent de préciser les modalités de cette reconnaissance, sa chronologie, ses manques et ses limites. D'autres recherches cependant apportent des éléments inédits qui incitent à reconsidérer oeuvres et personnalités. On confrontera ces approches à travers la présentation de travaux en cours ou proches de leur achèvement conduits moins en France qu'à partir de la France.

http://hicsa.univ-paris1.fr/page.php?r=3&id=353&lang=fr

[Exposition] Le cocktail Cocteau

PAULIN CÉSARI

De Cocteau, on connaît surtout les mots et certains sont impérissables. A la question «Qu'emporteriez-vous si votre maison brûlait?», il répondit : «Le feu.» Né à Maisons-Lafitte en 1889, dans une famille bourgeoise et catholique, ce touche-à-tout génial et manoeuvrier mondain fut tour à tour poète (Vocabulaire), romancier (Thomas l'imposteur), cinéaste (Orphée), dramaturge (Les Parents terribles) et dessinateur. Trublion éclairé pour les uns, suiveur opportuniste pour les autres, il sut toujours pressentir et anticiper la vague pourvu qu'elle fût nouvelle. Animateur du Groupe des Six, influencé par Picasso, marqué par le surréalisme, il est l'auteur d'une oeuvre originale et spectaculaire à laquelle le Palais Lumière d'Evian rend hommage. Manuscrits, lettres, photos, films, dessins et peintures illustrent avec bonheur la vie et l'oeuvre de ce poète opiomane qui finit à l'Académie française.

-«Sur les pas d'un magicien», Palais Lumière, Evian (04.50.83.15.90), jusqu'au 23mai.

http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2010/02/27/01006-20100227ARTMAG00047--le-cocktail-cocteau-.php

[Publication] oeuvres complètes de Pierre Reverdy

Auteur(s): Reverdy, Pierre
Thème: Théâtre et poésie
Collection: Mille et une pages
Parution: 03/02/2010
Format: 14x20x4.2 cm
Prix: 30,00 ¤
EAN: 9782081222007

Cette édition en deux volumes de ses Oeuvres complètes remet pour la première fois en perspective l'ensemble de son parcours. On y trouvera bien sûr, au fil de la chronologie, ses grands recueils poétiques (Plupart du temps, Main d'oeuvre...), mais aussi ses étonnants récits (Le voleur de Talan, La Peau de l'homme, Risques et périls), ses trois volumes de « notes » et la totalité de ses textes critiques sur la peinture et la poésie. Outre plusieurs séries de poèmes inédits, le tome I propose en annexe la reproduction en fac-similé des premiers livres de Reverdy (La Lucarne ovale, Les Ardoises du toit) tels qu'il les avait lui-même conçus et fabriqués.

http://editions.flammarion.com/Albums_Detail.cfm?ID=37852&levelCode=home

Picasso exposé en Russie après 50 ans d'absence

Les Russes vont pouvoir découvrir pour la première fois au musée des Beaux Arts Pouchkine, un panorama complet de l'oeuvre de Picasso de sa période bleue au surréalisme.

L'exposition rassemble quelque 240 oeuvres de l'artiste (peintures, sculptures, céramiques, dessins, gravures) provenant pour l'essentiel du musée Picasso à Paris. Elle offre également un aperçu de la relation particulière du peintre avec la Russie avec un portrait et des photos de sa première femme, Olga Khokhlova, danseuse des Ballets russes de Serge Diaghilev.

Picasso ne fut que très peu exposé en Russie, la dernière fois c'était dans les années 1920 et cela avait été un "choc dans la conscience soviétique", remarquait l'hebdomadaire Kommersant Weekend dans sa dernière édition.

L'inauguration ce vendredi sera également l'occasion de célébrer l'année de la France en Russie.

http://www.lexpress.fr/culture/art/picasso-expose-en-russie-apres-50-ans-d-absence_851422.html

Interview de Régis Debray au sujet de Dégagements

A lire sur http://www.lepoint.fr/culture/2010-03-03/interview-debray-le-monde-nouveau-n-est-pas-le-mien/249/0/429599

Exposition "Pleine Marge" du 5 mars au 1er avril à la BU Droit économie gestion, Bibliothèque universitaire de NANTES.

5 mars 2010 - 1 avril 2010

Campus Tertre

BU Droit, Economie et Gestion

La Bibliothèque universitaire de droit, d'économie et de gestion accueille du 5 mars au 1er avril 2010 une exposition consacrée à la revue littéraire Pleine Marge.

Conçue dans le cadre d'un projet tutoré en collaboration SCD-IUT Métiers du Livre de La Roche-sur-Yon, licence pro édition, l'exposition a été entièrement montée par un groupe d'étudiantes. L'exposition est présentée dans la salle d'exposition de la BU de droit, d'économie et de gestion tout au long du mois de mars. Elle retrace l'existence de cette revue littéraire créée en 1985.

L'exposition sera accompagnée d'une conférence de Jacqueline Chénieux-Gendron, directrice de recherche émérite au CNRS, membre du comité de lecture et responsable de la revue, dans la salle de formation de la BU Lettres et Sciences humaines le jeudi 11 mars à 15h30. Des visites guidées de l'exposition seront organisées par les étudiantes. Pour tous ces événements, l'entrée est libre.

http://www.bu.univ-nantes.fr/1267018431054/0/fiche___actualite/&RH=1183015328044

Information communiquée par Françoise Nicol

[Exposition] Goncharova, retour à Moscou

Restauré, un grand triptyque de l'une des figures majeures de l'avant-garde russe, peint à Paris en 1922, est entré à la nouvelle galerie Tretiakov de Moscou consacrée à l'art russe du XXe siècle.

Natalia Goncharova est sans doute l'une des figures majeures de l'avant-garde russe du début du XXe siècle. Et la plus française, avec son compagnon, Mikhaïl Larionov. Elle résidera en France en effet avant même les années vingt et fera alors partie des peintres dits de l'école de Paris. C'est là que se fait la peinture moderne. Naturalisée en 1939, disparue en 1962 après un relatif oubli comme dans une relative indigence, elle est enterrée au cimetière d'Ivry-sur-Seine. La restauration, avec le mécénat de la BNP Paribas et en collaboration avec la galerie Tretiakov de Moscou, d'une de ses oeuvres, un grand triptyque intitulé les Baigneuses, peint en 1922 dans son atelier parisien, devrait contribuer à une découverte de son oeuvre par le grand public. Une oeuvre qui accompagnera également les ballets russes de Diaghilev de 1914 au début des années vingt là encore, puis d'autres ballets dont elle concevra les décors. Pour les ballets russes, on peut citer le Coq d'or, Liturgie, Sadko, Noces et, en 1926, la reprise de l'Oiseau de feu.

Née en 1881, arrière-petite-nièce de l'épouse de Pouchkine, Natalia Goncharova entre à dix-sept ans à l'école de peinture de Moscou. C'est l'époque des grandes révolutions picturales, fauvisme, cubisme, futurisme en Italie. La jeune femme, qui est au fait de ces différents mouvements, va cependant trouver très vite sa manière. Elle retient la leçon des couleurs pures et violentes, des formes simplifiées, mais va vouloir les ancrer dans le peuple russe. Ce sera une peinture forte, rejetant toute sophistication, des sujets triviaux du quotidien  : le primitivisme. Très vite, cependant, l'avant-garde russe va se tourner vers d'autres recherches qui resteront parmi les plus audacieuses du XXe siècle. En 1913, c'est Vladimir Maïakovski qui invente le terme de futurisme. Et c'est peut-être la même année que Kasimir Malevitch peint l'oeuvre la plus radicale du XXe siècle, le très célèbre Carré noir sur fond blanc, conservé précisément à la galerie Tretiakov moderne (1) et à côté des oeuvres de Goncharova, Larionov, Bourliouk, Filonov, mais aussi Kandinsky et tant d'autres, Tatline, El Lissitzky, Rodtchenko… Ce dernier peindra les trois premiers monochromes de l'histoire de la peinture en 1921. Les avant-gardes d'Europe qui devront s'affronter sur les champs de bataille se sont pourtant nourries les unes des autres en art, dans la concurrence, le conflit, la provocation et l'audace. L'avant-garde russe aurait pu être l'art de la révolution, comme le pensaient les plasticiens, mais aussi les compositeurs comme Chostakovitch ou Prokofiev. Mais dès le milieu des années vingt, ce sera le gel et ce qui sera théorisé plus tard comme le réalisme socialiste.

La galerie Tretiakov – et c'est heureux – ne fait pas l'impasse sur cette histoire, et présente aussi bien les peintres qui se sont pliés aux contraintes du temps et coulés, soit par opportunisme soit par manque de talent, dans un académisme exaltant jusqu'aux vertus du « petit père des peuples », que ceux qui, comme Deneka et d'autres, parvinrent à maintenir certaines exigences en matière de peinture, comme ce fut le cas en musique. La visite à la galerie Tretiakov est aussi une grande leçon d'histoire.

Maurice Ulrich

(1) La nouvelle galerie Tretiakov est un bâtiment moderne situé au bord de la Moskova et présentant l'art russe du XXe siècle.

http://www.humanite.fr/2010-03-02_Cultures_Goncharova-retour-a-Moscou

[Chronique de publication] Castelli et le triomphe de l'avant-garde américaine

L'un des grands noms du marché de l'art new-yorkais dans la seconde moitié du vingtième siècle, Leo Castelli (1907-1999) fait l'objet d'une biographie admirablement documentée d'Annie Cohen-Solal.

De l'expressionnisme abstrait à l'art conceptuel, la figure de Leo Castelli (1907-1999) a dominé ce qu'il faut bien appeler le marché de l'art dans la seconde moitié du vingtième siècle en Amérique – période cruciale puisque c'est alors que l'art américain s'est enfin affranchi de tout complexe d'infériorité par rapport à l'Europe, Paris perdant, dans le même temps, sa suprématie au profit de New York. C'est dire l'intérêt de la biographie que consacre à cet acteur privilégié Annie Cohen-Solal, dont chacun connaît la remarquable biographie de Sartre, parue en 1989, mais qui elle-même connaît bien l'Amérique, ayant été conseiller culturel français à New York au début des années 1990.

Leo Castelli nait à Trieste le 4 septembre 1907. Ernesto Krausz, son père, originaire de Siklos en Hongrie, est directeur adjoint de la succursale triestine du Credit Anstalt de Vienne ; sa femme Bianca, dont Leo Castelli adoptera le nom, appartient à l'une des grandes familles juives, toscane d'origine, de ce grand port cosmopolite alors rattaché à l'empire austro-hongrois. Annie Cohen-Solal, à bon droit fascinée par cet arrière-plan – ce n'est pas sans raison que le livre s'intitule Leo Castelli et les siens –, retrace un portait riche et vivant du milieu où a grandi le futur galeriste. Après avoir passé à Vienne les années de la Première Guerre mondiale, les Krausz regagnent en 1918 un Trieste désormais italien, où le jeune Leo poursuit ses études, tandis que son père est devenu l'un des principaux banquiers de la ville, statut qu'il perdra avec la promulgation par Mussolini des lois antisémites de 1938. Après avoir fait son droit à Milan, Leo Castelli passe quatre ans à Bucarest en tant qu'employé d'une compagnie d'assurances italiennes. C'est là qu'il épouse en 1933 Ileana Schapira – la future Ileana Sonnabend (1914-2007) – fille d'un riche entrepreneur local. Le couple, qui en tant que couple sera vite désuni (ils finiront par divorcer en 1958) sans cesser pour autant de former, dans le monde de l'art, un partenariat à vie, s'installe à Paris en 1937. C'est à Paris, en 1939, que commence la véritable carrière de Leo Castelli lorsqu'il crée, place Vendôme, en collaboration avec René Drouin, la galerie d'art moderne qui porte le nom de ce dernier. Ils y exposent Leonor Fini (amie d'enfance à Trieste), Eugène Berman, Max Ernst, Millie Oppenheim, Pawel Tchelitchew. La guerre interrompt aussitôt ces activités. Grâce à son beau-père, Castelli, accompagné de sa femme et de sa fille, réussit à gagner New York en mars 1941. Ses parents à lui n'auront pas cette chance : après avoir passé à Budapest, dans la clandestinité, les années de la guerre, ils mourront lors du siège de la ville par les armées soviétiques.

Après avoir repris ses études à l'Université Columbia. Castelli retrouve l'Europe en 1945 au titre de sergent dans l'armée américaine, ce qui lui permet d'être naturalisé citoyen américain l'année suivante. Tout en gagnant sa vie comme directeur d'usine, Castelli commence à collectionner sérieusement l'art contemporain et se mêle à la vie artistique de la métropole. Entre 1947 et 1953, originellement par le biais de la galerie Drouin (qui sera liquidée l'année suivante), il fait ses armes comme courtier de la veuve de Kandinsky, non sans entrer dans des difficultés avec cette dernière, qu'évoque un chapitre pittoresque du livre. En 1951, à la galerie Sidney Janis, dans la 57e Rue, Castelli organise l'exposition " Young U.S. and French Painters ", qui fera date : De Kooning, Kline, Pollock, Rothko y voisinent avec Dubuffet, Lanskoy, Soulages et Staël. Les expressionnistes abstraits, qui ne constituent en aucun cas une école même s'ils sont regroupés par la critique sous cette bannière, Castelli les fréquente au club qui se réunit de 1950 à 1955 dans la 8e Rue. Il les expose en 1951, dans un local ad hoc, au Ninth Street Show, qui connaît un grand retentissement. Enfin, en février 1957, au 4 East 77th Street, Castelli ouvre sa propre galerie qui va faire de lui, selon l'expression d'Annie Cohen-Solal, " le leader absolu de l'art américain " pendant les trois (sinon quatre) décennies suivantes.

Lire la suite sur http://www.nonfiction.fr/article-3189-p1-castelli_et_le_triomphe_de_lavant_garde_americaine.htm

[Exposition terminée] Benjamin Fondane, 1898-1944

Benjamin Fondane

Poète, essayiste, cinéaste et philosophe

Roumanie, Paris, Auschwitz, 1898 – 1944

Exposition, Mémorial de la Shoah, Paris

par Georges Festa

Organisée sous l'égide de Sophie Nagiscarde, responsable des activités culturelles du Mémorial de la Shoah, et de Caroline François, coordinatrice des expositions du Mémorial, avec le concours scientifique de la Société des Etudes Benjamin Fondane, d'Eric Freedman, Michel Carassou, Monique Jutrin, Claire Gruson, Dominique Guedj et Olivier Salazar-Ferrer, cette exposition, accessible en ligne, prolongeait les apports récents de la recherche – citons les Actes des colloques de Royaumont et Cosenza (1) et les précieux Cahiers Benjamin Fondane (2) -, tout en donnant à voir et à lire les méandres d'un parcours de création et la logique d'une quête, à la fois singulière et visionnaire.

Quelle est cette voix qui s'élève de Jassy en 1898, de cette Moldavie où s'installa dans la seconde moitié du 16ème siècle une communauté juive séfarade de Turquie, prélude à l'exode d'ashkénazes polonais, lituaniens et de milliers d'autres, fuyant à la fin du siècle suivant les persécutions en Galicie et Russie ? Il n'est pas indifférent de rappeler ici la xénophobie nationaliste qui accompagna dès le 19ème siècle l'émergence économique de cette minorité : révolte de paysans (1907), hésitations constitutionnelles de l'Etat roumain quant aux droits des Juifs à la citoyenneté. Autant de menaces sourdes et d'espoirs meurtris face auxquelles le jeune Benjamin Weschler oppose le tropisme d'une Jérusalem rêvée : influence des poètes Jacob Groper et Avram Steuerman-Rodion, de l'idéologue Avram Leib Zissu, publication de poèmes inspirées de la Bible et traductions du yiddish dans la revue Hatikvah [L'Espoir], collaboration aux revues Lumea evree [Le Monde juif] et Haşmonaea, essais sur « Judaïsme et Hellénisme » pour le quotidien sioniste Mântuirea [Le Salut] (1919).

Fondane chagallien du Sonnet biblique de 1917 :

« […]

Mais toi, mais toi tu sais bien que cela n'est pas péché,

que ce n'est pas péché de se laver le corps souvent,

que lavant son corps, c'est toi qu'on lave, Seigneur,

qu'en l'oignant, c'est toi que j'oins de cette façon,

et qu'en brûlant de l'encens, je l'élève vers ton âme.

[...] »

et qui découvre, fasciné, le film documentaire russe de 85 mn, La vie des Juifs en Palestine, réalisé en 1913 par Noah Sokolovsky et Miron Ossip Grossman :

« […] Tu t'approches pour voir : ce sont des lieux que tu n'as pas vus : tu as une représentation toute faite, tu veux les paysages de la Bible. Et la vie normale, qui s'exaspère à vaincre le marais, à vaincre le climat, te met un peu mal à l'aise. Elle heurte ton sens historique. Tu as la sensation du Juif orthodoxe qui, parti vers la ruine du Temple, aurait trouvé le Temple tout frais, édifié de nouveau. […] Toutefois l'histoire se crée à nouveau. Naturellement il nous faudra dorénavant lier la vie trépidante à la tristesse déserte d'un passé mort. C'est ainsi que se bâtissent les colonies, comme un collier de coraux inséparables. Des individus meurent, d'autres individus naissent. La vie se répète et s'agite à côté de la mort et du passé. » (3)

Elan lucide et passionné, fait d'une vision tragique de l'être et de l'histoire, à la recherche d'une impossible adéquation, qui nourrira l'oeuvre d'un Chestov et dont on sait l'influence sur le futur auteur de La Conscience malheureuse (1936).

Tropisme des origines, mais aussi découverte de l'ailleurs, de cette modernité européenne des années 1920 : collaboration aux revues Rampa [La Rampe], Adevărul literar şi artistic [La vérité littéraire et artistique], Sburătorul literar [Le Fauve littéraire], mais surtout publication en 1921 d'un volume d'essais Images et Livres de France et création en 1922 d'une troupe théâtrale d'avant-garde, « Insula », dans le sillage d'un Jacques Copeau. Ouverture sur la scène que l'on retrouvera dans les années de maturité.

Multiplicité et ouverture du jeune intellectuel roumain, dont témoignent encore quatre portraits dessinés par Josif Ross et Marcel Janco (coll. Eric Freedman et Michel Carassou, Paris) et autour duquel gravitent les noms d'un Claude Sernet [Ernest-Benoît Spirt], Ilarie Voronca [Eduard Marcus], Gala Galaction, Saşa Pana [Alexandu Binder], Abraham Lêb Zissu et Marcel Janco.

Avant-gardes fondaniennes

A l'instar d'un Carl Einstein (4), Benjamin Fondane, qui arrive à Paris en 1923, est de toutes les audaces : numéro spécial de la revue Integral consacré à la poésie française (1925), publication en 1928 de trois Cinépoèmes illustrés de deux clichés de Man Ray, contacts avec Tristan Tzara et découverte de Brancusi :

« […] il ne touche à l'absolu qu'à travers une série infinie d'imperfections légitimes ; il a hâte de n'en pas finir ; il a peur de se rejoindre ; il crée la seule thérapeutique possible de la longévité de la vie. » (5)

Retenons cette vitrine proposant au visiteur six périodiques où il contribua : Integral (n° 13-14, juin-juillet 1927), Unu (n° 1, vol. 1, 1928), Discontinuité (n° 1, juin 1928), Commerce (n° 25, automne 1930), Le Phare de Neuilly (n° 2, 1933, où figure l'Ulysse) et 14 rue du Dragon (n° 1, mars 1933). Loin de se fondre dans quelque mouvement obéissant à de nouvelles idéologies réductrices, Fondane s'intéresse plutôt à ces subjectivités hantées par la transcendance et le métissage des frontières :

« […] C'est cela, c'est cette sensation première qu'il donne, qui fait que Chagall est, ou démesurément aimé, ou bien exagérément incompris : le paradis n'est pas chose facile à concevoir, et il n'y a pas beaucoup d'hommes sur terre, de substance angélique. […] » (6)

Inséparable du concept de vision et de temps, l'écriture cinématographique s'intègre logiquement à une réflexion existentielle, née de l'acte poétique et qui rencontre très tôt l'auteur de Sein und Zeit (trad. française, 1927) : recension d'Entracte de René Clair (1924), édition des Trois scenarii, Ciné-poèmes en 1928, dialogues pour Rapt (1934), inspiré de La Séparation des Races – saga montagnarde au titre ô combien emblématique de Ramuz -, et tournage argentin de Tararira, long métrage en noir et blanc de 35 mn, deux ans plus tard. Dans ce Buenos Aires de Victoria Ocampo - l'égérie d'un Supervielle, d'un Borgès et d'un von Kayserling, et qui fondera la légendaire revue SUR -, Fondane expérimente une légèreté et une distanciation inédite, construction baroque et amusée, dramatisation de l'absurde, qui restera sans lendemain, mais qui lui permettent d'aboutir une approche, là encore nourricière (7).

Dans la trajectoire fondanienne, cinéma et théâtre sont intimement liés : d'Insula à ses « Réflexions sur le spectacle » (8), de « Rimbaud et Sophocle » (9) à sa vision du romantisme allemand (10), il s'agit encore et toujours de déceler ce qui échappe, conjure, révèle. Le contemporain d'un Jouvet, d'un Copeau, d'un Dullin, d'un Baty, mais aussi d'Artaud, avec lequel il correspond (lettre sur le théâtre d'Alfred Jarry, 1930, coll. Michel Carassou, Paris), écrira aussi un Festin de Balthazar, un Philoctète et Le Puits de Maule (ms, 1932, coll. Chancellerie des Universités de Paris, Bibl. Jacques Doucet), drames métaphysiques où le lecteur de Chestov et Kierkegaard tente d'exorciser la déshérence de l'être au monde, de cet exode consubstantiel, lancinant.

L'Ulysséen

« […] J'aimerais voir un peu plus souvent des artistes sans passeport. Cela leur permettrait de trouver toutes les terres jolies, ou toutes les terres laides. Peut-être aussi cela leur permettrait-il de quitter plus souvent la terre. Peut-être bien, de cette façon, serait-on plus souvent humain. »

Dans ces autres lignes consacrées à Marc Chagall (11), comment ne pas deviner la dialectique à l'oeuvre dans le pari fondanien, arrachements aux certitudes et aspiration au dépassement de soi ? Le portrait que lui consacre en 1931 Victor Brauner articule ainsi un buste décapité – vision moderne de saint Jean-Baptiste ou de Dionysos -, hors de sa terre grise, devenue stérile, tandis qu'au loin la nuit se déchire en fins linéaments blancs. Vision prophétique de sacrifice, enracinée de sang (12). De ses échanges avec le Grand Jeu et le groupe Discontinuité, Fondane aboutit en 1933 à la synthèse tragique de Rimbaud le Voyou et à Ulysse, premier pan de son grand oeuvre poétique, que suivront Titanic (1937), L'Exode, Le Mal des fantômes et Au temps du poème (posthumes). Rythme whitmanien d'une parole qui s'essaie au monde :

« Emigrants, diamants de la terre, sel sauvage,

je suis de votre race,

j'emporte comme vous ma vie dans ma valise,

je mange comme vous le pain de mon angoisse,

je ne demande plus quel est le sens du monde,

je suis de ceux qui n'ont rien, qui veulent tout

je ne saurai jamais me résigner. » (13)

Dans cette humanité de la première moitié du 20ème siècle, livrée aux errances et aux illusions d'une logique des masses, la métaphore ulysséenne le dispute à celle du Titanic, conjugaison prémonitoire des noces cannibales de l'utopie et du désastre européen :

« Terre je t'ai écoutée dans la tempête et le calme. » (14)

Poésie et philosophie ne font qu'un, si l'on veut alors déjouer les ruses d'une réalité autrement plus complexe que les simples constats ou rapprochements.

De ses lectures de Lévy-Bruhl, Bachelard et Jankelevitch, mais aussi de Chestov et Baudelaire, Fondane élabore une esthétique hétérodoxe, nouvel orphisme rilkéen, viscéralement conscient de cette alliance du visible et de l'invisible, passionné d'humain, mais prophète du silence fécond. Sentiment tragique de la vie, qui rapproche Fondane d'un Miguel de Unamuno, mais aussi du Joe Bousquet de Mystique, chant d'extase et de souffrance d'où jaillit une parole libératrice : « Je veux que mon langage devienne tout l'être de ce qui, en moi, n'avait droit qu'au silence. » (15)

Philosophie irréductible, de résistance, que résume sa préface à Paysages, son recueil de poésie roumaine paru en 1930 :

« […] la conscience aiguë que la philosophie a confondu les lois du savoir avec celles de l'être, en ignorant le réel et l'existant. Les concepts philosophiques ont menti, mais voilà que les mots, le matériau même de la poésie, n'ont pas moins failli. »

De ses contributions sur la « philosophie vivante », parues de 1932 à 1944 aux Cahiers du Sud, à ses interrogations quant à l'adéquation du judaïsme fondé sur un nous collectif avec la crise de l'individualité moderne, Fondane retient l'exigence d'une métaphysique neuve, étrangère à l'esprit de système et irriguée de champs inédits. Comment ne pas citer ces lignes d'un Jean Wahl, cet autre poète philosophe, écrivant le 9 juin 1936 à l'auteur de La conscience malheureuse :

« […] la méfiance des mots comme la méfiance des idées. (Et cela, je l'aime beaucoup mieux que l'éloquence.) »

Anticipant Camus, avec qui il correspondra et dont un texte accompagne « Le Lundi existentiel et le Dimanche de l'Histoire » (16), Fondane tente d'alerter l'homme contemporain face aux temps des camps et des totalitarismes présents et à venir :

« […] Sans doute, tout comme vous, mon cher lecteur, je m'accroche désespérément à l'intelligibilité de l'histoire […] » (17)

De la Jérusalem céleste des années d'apprentissage à l'expérience du gouffre totalitaire, qui le conduira où l'on sait, quelle présence retenir de Fondane, de cette oeuvre à la fois disséminante et singulièrement actuelle ? Si les hommages posthumes d'un Pierre Seghers, d'un José Corti ou d'un Cioran convoquent avec force la parole du poète et du moraliste – parmi les livres personnels de Fondane présentés lors de l'exposition, figuraient Par delà le bien et le mal, des études sur Lautréamont ou la Mythologie personnelle d'un Maxime Alexandre (18) -, une voix continue de s'élever, transcendant les frontières et les lignes d'horizon, sandales d'Empédocle nous guidant par delà nos peurs et nos errements :

« […]

Souvenez-vous seulement que j'étais innocent et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là, j'avais eu, moi aussi, un visage marqué par la colère, par la pitié, et la joie – un visage d'homme tout simplement. » (19)

Notes

1. Rencontres autour de Benjamin Fondane, poète et philosophe. Actes du colloque de Royaumont. Ed. Monique Jutrin. Parole et Silence, 2003.

Une poétique du gouffre – Sur Baudelaire et l'expérience du gouffre de Benjamin Fondane. Actes du colloque de Cosenza. Prés. Monique Jutrin et Gisèle Vanhese. Rubettino, 2004.

2. Sommaires accessibles sur le site de la Société d'Etudes Benjamin Fondane : http://fondane.com/

3. « Palestina tăzută » [Vision de la Palestine], article paru en 1913 dans le quotidien Mântuirea.

4. Benjamin Fondane et Carl Einstein / Avant-gardes et émigration dans le Paris des années 1920 et 30. Sous la direction de Liliane Meffre et Olivier Salazar-Ferrer. Peter Lang, 2008.

5. « Brancusi », in Cahiers de l'Etoile, sept.- oct. 1929, p. 716.

6. Extrait de : « Marc Chagall », in Cahiers Juifs, n° 9, avril-mai 1934 – coll. Bibliothèque de l'Alliance Israélite Universelle, Paris)

7. Benjamin Fondane. Ecrits pour le cinéma / Le muet et le parlant. Textes réunis et présentés par Michel Carassou, Olivier Salazar-Ferrer et Ramona Fotiade. Verdier, 2007.

8. « Réflexions sur le spectacle », Cahiers de l'Etoile, n° 8, mars-avril 1928.

9. « Rimbaud et Sophocle », 14 Rue du Dragon (Paris), n° 1, mars 1933, p. 13.

10. « Le Romantisme allemand », Le Rouge et le Noir (Bruxelles), 13 oct. 1937.

11. « Marc Chagall », Cahiers Juifs, n° 9, avril-mai 1934

12. Victor Brauner, Le poète Benjamin Fondane, 1931. Huile sur toile. Coll. privée, ancienne coll. Grégoire Michonze, France.

13. Extrait d'Ulysse, Cahiers du Journal des Poètes, Bruxelles, 1933, coll. particulière.

14. Extrait de Titanic, 1937.

15. Philippe Rahmy, Joe Bousquet / Mystique - http://remue.net/spip.php?article304

16. L'Existence. Essais publiés par Albert Camus, Benjamin Fondane, M. de Gandillac, Etienne Gilson, J. Grenier, Louis Lavelle, René Le Senne, Brice Parain, A. de Waelhens. Paris : Gallimard, coll. La Métaphysique, 1945.

Lettre de Benjamin Fondane à Albert Camus, sept. 1943

17. Benjamin Fondane, « L'homme devant l'Histoire ou le Bruit et la Fureur », Cahiers du Sud, n° 216, mai 1939, pp. 441-454.

18. Friedrich Nietzsche, Par delà le bien et le mal, Paris : Mercure de France, [s.d.] ; Franz Hellens et Henri Michaux, dir., Le cas Lautréamont, Bruxelles : Librairie des Lettres, 1925 ; Maxime Alexandre, Mythologie personnelle, Paris : Editions des Cahiers Libres, 1933.

19. Manuscrit de travail de L'Exode, 1934-1943, coll. Michel Carassou.

http://armeniantrends.blogspot.com/2010/03/benjamin-fondane-1898-1944.html

[Avis de "fan" de sf] Forum : Un avis sur Sarane Alexandrian

J'hésitais à refaire un up du fil annonçant le décès du monsieur, mais je me suis dis qu'il était plus convenable de créer un fil dédié.

Donc, je n'ai plus lu un chapitre, mais trois romans de ce grand monsieur du surréalisme, et je commence à avoir une idée plus précise de sa prose.

Il s'agit donc des Terres fortunées du songe, de L'Oeuf du monde et de Danger de vie.

Des romans qui en premier lieu combleront les amateurs de merveilleux surréaliste et assimilés, de Vian à Berthelot. Une imagination totalement imprévisible, et qui reste en même temps articulé autour d'images fortes, et évite ainsi d'être immédiatement oubliable.

Un des types de ces images fortes comblera les amateurs de trop rare fantasy originale : l'apparition récurrente (au moins dans ces trois romans, et sans doute pas que) d'une quête jallonée d'épreuves qui deviennent volontier ennuyeuse sous une plume peu inspirée, mais tout simplement renversante sous celle d'Alexandrian. Ces très belles pages d'aventures participent à l'entrerpise plus large d'un dépoussiérage radical des schémas du conte et du mythe.

La science-fiction n'est pas en reste, les romans y emprutant volontier de nombreux thèmes (sans y plonger totalement à l'exclusion du merveilleux). Ainsi L'oeuf du monde se passe dans un futur absurde que redécouvre le héros amnésique, tandis que Les Terres fortunées du songe nous raconte le sauvetage d'une utopie établie en Antarctique.

La profession d'historien d'art d'Alexandrian est omniprésente à travers ses réflexions, menées à coup de mises en abyme vertigineuses.

Le tout baigne dans un humour très fin et qui à la fois n'a pas peur du burlesque, et dans le délicieux culte de la folie propre au mouvement que l'on sait.

Pour conclure, je vous inviterai à vous méfier des paratextes que vous pourrez lire sur les éditions d'ocasion. Je pense notamment à la navrante 4ème de couverture de L'Oeuf du monde chez Filipachi, qui dans sa bêtise germanopratine veut faire passer pour un roman archi-cérébral ou chaque mot a un sens caché, ce qui est plutôt un prodige d'art du conteur.

Bref, si ceux que ça intéresse réussissent à saisir un des trois romans suscités (n'ayant pas lu d'autres oeuvres, je n'aurais pas la maladresse de les conseiller), surtout, foncez ![/i]

Soslan

http://www.actusf.com/spip/breve-5034.html

Eddie Breuil /

 

dimanche 7 mars 2010 21:55

NOuvelle parution : Nusch, portrait d'une muse du Surréalisme

UN LIVRE EXCEPTIONNELPremière biographie de Nusch Eluard.Nusch, portrait d'une muse du SurréalismeTexte de Chantal Vieuille suivi de Les Collages de Nusch avec une présentation de Timothy BAUMFormat : 18 x 24 cm128 pages avec 50 photographies en N/B de Man Ray, Brassaï, Dora Maar, Lee Miller, Roland PenrosePrix : 40 euros. ISBN : 978 2-9536249-0-8 / EAN 9782953624908Vous pouvez comander directement sur notre site votre livre en cliquant sur ce lien :Nusch, portrait d'une muse du surréalisme   Ce livre est également disponible chez votre libraire habituel, en France ou à l'étranger, mais aussi sur le site Art Point France.   A bientôt.
ARTELITTERA
12 Bld de Port Royal 75005 PARIS FRANCE Téléphone : + 33(0)1 45 87 97 53
http://www.artelittera.com

 

lundi 8 mars 2010 21:13

Gengenbach

Chers amis de Mélusine,
je recherche l'éventuel héritier ou possesseur des archives de Jean Genbach,
"l'abbé de l'abbaye".
Merci de me mettre sur une piste
Cordialement
Dominique Rabourdin

 

mardi 9 mars 2010 13:27

TR: Invitation présentation Mélusine le 16 mars 2010

 

samedi 13 mars 2010 00:43

Expo Japon

Bonsoir,

Les réponses à la requête de Luca Notari étant passées par mon poste (pour les raisons indiquées dans mon précédent message), les voici dans l’ordre d’arrivée. Ceci me semble attester l’efficacité de notre liste. HB

Il existe un catalogue en japonais  de cette exposition :

Surréalisme : kaigai chôgenjitsushugi sakuhin-ten (Œuvres surréalistes de l'étranger), catalogue d'exposition, Nippon salon, Ginza, 10-14 juin, Tokyo Shunchôkai, 1937, 24 p.

Mais on se reporte notamment à ce sujet au numéro spécial de la revue Mizue (numéro 388, mai 1937), intitulé Album surréaliste,  qui compte 122 pages.

Enfin, des informations se trouvent dans l'ouvrage de Vera Linhartova, Dada et surréalisme au Japon (Publications orientalistes de France, 1987).

  Misao HARADA

Oui, j'ai tout cela.

Je suis très occupé à cet instant mais je vous communique ce que je peux dès que possible. Il se trouve que je possède ce catalogue.

A bientôt Cordialement Michel Remy

Oui il y a un catalogue, mais nous n'avons pas de exemplaire dans notre bibliotheque.

Bien à vous,

William

Dr. William Jeffett   Chief Curator / Exhibitions

1000 Third StreetSouth   St. Petersburg, FL33701

P: 727.823.3767 x3040   F: 727.823.8532

L'exposition internationale du surréalisme qui a eu lieu à Tokyo Galeries Ginza, du 9 - 14 juin (itinérance à Osaka, Kyoto et Nagoya) a été organisée par la revue Mizue qui publie  un n° spécial « Album surréaliste » (n°388, Tokio, 1937, édité par S. Takiguchi et Tiroux Yamanaka) en guise de catalogue. Il y a une liste d'oeuvre avec qq reproductions.

Voilà. Bien à vous, camille morando

en saisissant Takiguchi dans la fonction recherche simple du site http://andrebreton.fr, je trouve trois références, dont une avec la liste des préteurs http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100683560

et une chronologie, manuscrite, qui doit bien citer quelques noms.

http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100515110

J'espère que ces infos peuvent vous aider, Bien à vous, Constance Krebs webmaster du site http://andrebreton.fr

 dimanche 14 mars 2010 17:25

Semaine 11

Dada ou la boussole folle de l'anarchisme

Naissance de Dada

Dadasurr (blog)

Marc Eemans

Collection Daniel Filipacchi

Maurice Fourré

Collection Gilles-Rioux

Frida Kahlo y su mundo (exposition)

Jacqueline Lamba (publication à venir)

Fabrice Mazé

Revue Mélusine (vidéos)

Miró (enchères)

Paul Nougé (exposition à venir)

Lettre d'information Benjamin Péret

[Dernière minute] lundi 15 mars 10 de 18H00 à 23H00 Hommage à Raymonde Hebraud-Carasco

Hommage à Raymonde Hebraud-Carasco.

En présence de Danielle Montet, Régis Hébraud et Serge Pey. Un portrait en deux temps, à 18 h à Ombres Blanches, à 21 h à la Cave-Poésie.

Cette soirée d'hommage est proposée conjointement par la librairie et par la Cave-Poésie.

À 18 h, à Ombres blanches, Serge Pey proposera une lecture de textes de Raymonde Hébraud-Carasco sur Antonin Artaud. Cette lecture sera suivie d'un témoignage de Danielle Montet : Raymonde Carasco 1970-1999. Régis Hébraud, son mari et compagnon de tous les tournages, introduira la projection de deux films et évoquera son travail de cinéma. Fims projetés : Artaud et les Tatahumaras, avec la voix de Philippe Clévenot. Et Ciguri 99 – Le dernier chaman, avec la voix de Jean Rouch.

À 21 h, à la Cave-Poésie, Serge Pey lira des extraits du Livre de Julien dont il fit l'édition dans sa maison, Tribu, en 1985. La lecture sera suivie d'une projection du film Julien (INA/1985).

Raymonde Carasco nous a quittés le 2 mars 2009. Cinéaste, enseignante, auteur, elle a notamment arpenté le territoire ethnographique du cinéma. Elle s'est longuement intéressée au chamanisme mexicain dont elle a filmé les rites collectifs.

http://www.ombres-blanches.fr/prochainesbr-rencontres/detail/rencontre/1243/raymonde-hebraud-carasco/hommage-a-raymonde-hebraud-carasco.html

[Mise en ligne] Dada ou la boussole folle de l'anarchisme

Mise en ligne de l'article prépublié dans la revue Lignes, numéro 16, "Anarchies", février 2005.

http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article259

[Lien] Naissance de Dada

Le site Arcanes 17 publie sur son site une vidéo concernant la Naissance de Dada.

http://www.arcane-17.com/rubrique,naissance-de-dada,1202150.html

Nous profitons de l'occasion pour vous rappeler que le site de l'INA héberge de nombreuses autres vidéos contenant des entretiens avec les principaux acteurs de Dada :

http://www.ina.fr/recherche/recherche?search=dada&vue=Video

Marc. Eemans ou l'autre versant du surréalisme (article)

La conversion de Marc. Eemans au Surréalisme est contemporaine de celle de René Magritte et de ses amis. Elle s'est faite entre 1925 et 1926. A cette époque Marc. Eemans avait à peine dix-huit ans, alors que Magritte était son aîné de quelque neuf à dix ans.

C'est grâce à la rencontre de Geert Van Bruaene, alors directeur du Cabinet Maldoror en l'Hôtel Ravenstein, que le jeune Marc Eemans a été intié à la poésie présurréaliste des «Chants de Maldoror» et c'est également alors qu'il entra en contact avec Camille Goemans et E.L.T. Mesens qui allaient bientôt devenir ses compagnons de route avec Paul Nougé, René Magritte, André Souris, paul Hooremans et Marcel Lecomte, dans l'aventure du premier groupe surréaliste belge, groupe où ils furent bientôt rejoints par Louis Scutenaire qui, à l'époque, se prénommait encore Jean.

Certains historiens du Surréalisme en Belgique ont estimé qu'à ses débuts, Marc Eemans, en tant que peintre, n'était qu'un épigone, un imitateur de René Magritte, mais, qu'il n'y a pas eu imitation, tout au plus chemin parallèle, ce qui s'explique aisément, car il fut une époque où le Surréalisme vivait dans l'osmose de l'air du temps».

Pour s'en convaincre, il suffit d'ailleurs de consulter la petite revue «Distances», éditée à Paris par Camille Goemans en 1928, à laquelle collabora Marc. Eemans (x). Ajoutons-y au même titre ses dessins à la plume dans le mensuel «Variétés», paraissant à la même époque à Bruxelles.

D'ailleurs, Marc. Eemans alla bien vite prendre définitivement un chemin tout autre que celui de René Magritte et de ses compagnons de route, à l'exception de Camille Goemans et de Marcel Lecomte. Nous en trouvons un témoignage irréfutable dans un album paru en 1930 aux Editions Hermès, fondées par Goemans et lui-même et au titre bien significatif! Eemans s'y révèle comme un adepte moderne de ce que Paul Hadermann, professeur à l'Université Libre de Bruxelles, a appelé le »trobar clus de Marc. Eemans» d'après le terme provençal propre aux troubadours et minnesänger qui pratiquaient jadis une poésie hermétique «close», accessibles aux seuls initiés. Cet album intitulé «Vergeten te worden» (Oublié de devenir) compte «dix formes linéaires influencées par dix formes verbales». Il est paru initialement en langue néerlandaise, mais une réédition, avec traduction française et une introduction du prof. Hadermann, à laquelle nous venons de faire allusion, en est parue en 1983.

La coloration du Surréalisme propre à Marc. Eemans est dès lors nettement affirmée. Ce Surréalisme s'est fortement éloigné de celui de René magritte que Salvador Dali a qualifié un jour d'«A.B.C. du Surréalisme».

Tandis que les options des membres de ce que Patrick Waldberg a appelé plus tard la «Société du Mystère» se sont trop souvent orientées vers les facilités d'un certain «néo-dadaïsme» au dogmatisme sectaire à la fois «cartésien» et «gauchisant» en lequel la contrepèterie se le dispute à l'humour noir et rose, voire au «prosaïsme» petit-bourgeois (le chapeau melon et la pipe, de Magritte!), Marc. Eemans, lui, accompagné en cela par Camille Goemans et Marcel Lecomte, s'est orienté derechef vers un autre versant du Surréalisme fort proche de l'Idéalisme magique d'un Novalis et du Symbolisme de la fin du siècle dernier.

Ce Surréalisme, que les historiens du Surréalisme en Belgique semblent ignorer ou plutôt passer sous silence, répond en quelque sorte à l'appel à l'«occultation» lancé par André Breton dans son «Second manifeste du Surréalisme». Rappelons d'ailleurs à ce propos à quel point Breton a été profondément touché par le Symbolisme, au point que Paul Valéry a été son témoin lors de son premier mariage et qu'en 1925, voire plus tard encore, lui-même ainsi qu'Eluard et Antonin Artaud se sont révélés comme des admirateurs inconditionnels du poète symboliste Saint-Pol-Roux.

La filiation du Romantisme au Surréalisme via le Symbolisme est d'ailleurs évidente, aussi Alain Viray a-t-il pu écrire qu'«il y a des liens entre Maeterlinck et Breton», à quoi nous pourrions ajouter qu'il y en a également entre Max Elskamp et Paul Eluard, tandis que l'ex néo-symboliste Jean De Bosschère a viré étrangement, vers la fin de sa vie, vers le Surréalisme, un certain Surréalisme il est vrai.

Quoi qu'il en soit, l'art que Marc. Eemans a pratiqué, dès sa vingtième année, est ce que l'on pourrait appeler un «Surréalisme ouvert», détaché de tout sectarisme et de cet esprit de chapelle cher aux surréalistes qui se considèrent de «stricte obédience». Dès lors la question se pose: Marc. Eemans est-il encore surréaliste? Mais en fait qu'est-ce qu'une étiquette? What is a name? En tout cas, Eemans a déclaré un jour, lors d'une enquête de la revue «Temps Mêlés» qu'il ne serait pas ce qu'il est sans le Surréalisme…

Parlons plutôt de la revue «Hermès» que Marc. Eemans fonda en 1933 avec ses amis René Baert et Camille Goemans (c'est ce dernier qui en rédigea toutes les «Notes des éditeurs»). C'était une revue d'études comparées en laquelle poésie, philosophie et mystique furent à l'honneur. Y collaborèrent activement e.a. Roland de Reneville (un transfuge du «Grand jeu» et auteur d'un «Rimbaud le Voyant»), le philosophe Bernard Groethuysen, l'arabisant Henri Corbin ainsi que le poète Henri Michaux qui en devint le secrétaire de rédaction. Revue surréaliste? Oui ou non, et nous croyons même que le mot «surréalisme» n'y a jamais figuré… Par contre y furent publiées les premières traductions en langue française de textes des philosophes Martin Heidegger et Karl Jaspers. Y collabora également le philosophe franças Jean Wahl tandis qu'y figurèrent des traductions de textes poétiques ou mystiques flamnds, allemands, anglais, tibétains, arabes et chinois, sans oublier l'intérêt porté à des poètes symbolistes, pré-symbolistes ou post-symbolistes.

En somme «Hermès» pratiqua un «Surréalisme occulté» qui a retenu l'attention d'André Breton, mais aussi l'indifférence, si pas l'hostilité de certains membres de la «Société du Mystère». Notons à ce propos que Breton a toujours préféré le «merveilleux» au «mystère», en prônant surtout le recours à la magie, sans toutefois pouvoir se soustraire à la tentation d'une magie de pacotille, celles des voyantes et des médiums. Du côté d'«Hermès», au contraire, il y eut toujours le souci d'un hermétisme davantage tourné vers l'austère éthique propre à tout ce qui relève de la «Tradition primordiale». Mais ne l'oublions pas:: le Surréalisme d'André Breton et de ses amis n'a jamais pu se défaire d'un certain «avant-gardisme» très parisien en lequel le goût de l'étrange, du bizarre à tout prix, de burlesque provocateur et de l'exotimse forment un amalgame des plus pittoresques fort éloigné des préoccupations profondes de Marc. Eemans et de ses amis de la revue «Hermès». Chez lui surtout prévaut avant tout la soumission à des mythes intérieurs nés de ses fantasmes. Il y a chez lui une gravité qui l'a conduit à une incessante quête de l'Absolu. En témoignent aussi bien ses peintures que ses écrits poétiques. Comme l'a écrit Paul Caso («Le Soir, 26-28.XII.1980): «On doit reconnaître l'existence de Marc. Eemans et la singularité d'un métier qui a choisi de n'être ni claironnant, ni racoleur. Il y a là un poids d'angoisse et de sensibilité».

Jean d'Urcq

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2010/03/01/014013263c7c077eefbf6c7d5ca5d489.html

[Exposition à venir] Paul Nougé et le Surréalisme

Paul Nougé et le Surréalisme, Galerie White-Out Studio (Foto Festival), Knokke-Heist, du 27.03.2010 au 12.06.2010

http://217.19.236.211/site/musee/prets.html

Maurice Fourré

A cause d'u mystère informatique, le message suivant n'avait pu être délivré sur la liste. Nous vous le faisons parvenir par ce biais.

L'oeuvre de Maurice Fourré est prise dans ses gloires.

Elle est de celles qu'on redécouvrira.

André Breton

« Chers amis de Mélusine,

Dans l'attente d'images plus attrayantes, je ne puis résister au plaisir de vous annoncer d'ores et déjà, au nom de Fleur de lune, l'Association des amis de Maurice Fourré, la parution, aux éditions de L'Arbre vengeur (Talence), de La marraine du sel, second titre de l'auteur, épuisé depuis belle lurette. Publié chez Gallimard en 1955, l'ouvrage fête cette année le cinquante-cinquième anniversaire d'un auteur disparu en 1959, qui n'avait entamé sa carrière, avec La nuit du Rose-hôtel, qu'en 1950, à l'âge de...soixante-quatorze ans (né en 1876, il était l'exact contemporain de Roussel, Jarry et autres phares du surréalisme).

Sans prétendre faire figure d'édition critique, l'ouvrage est précédé d'une préface, et suivi d'une bio-bibliographie comportant tous les points de repère chronologiques indispensables à la connaissance d'un romancier glorifié par Breton, et longtemps soutenu, entre autres, par Gracq et Butor.
Bonne (re-)lecture !Bruno Duval »

Collection Gilles-Rioux

Historique de la collection

http://www.bib.umontreal.ca/CS/collections/coll-Rioux.htm

Au cours des années soixante, Gilles Rioux, alors étudiant en arts à Paris, découvre le mouvement surréaliste et rencontre quelques artistes. Il entame alors la constitution d'une collection qu'il ne cessera d'enrichir jusqu'au début des années 1990.

En 1995, la Bibliothèque a reçu par voie de legs cette collection spécialisée. Avec plus de 4 000 documents, il s'agit certainement de la collection surréaliste la plus importante d'Amérique du Nord.

Une base de données au format Excel répertoriant l'intégralité des périodiques, des catalogues d'exposition, des manifestes et des plus précieuses monographies surréalistes est disponible sur demande. Il sera possible de télécharger prochainement le contenu de cette base au format PDF sur notre site web.

Présentation générale de la collection

La Collection Gilles-Rioux est une collection en arts - elle appartient à un ancien professeur - mais elle est avant tout une collection spécialisée dans le mouvement surréaliste. On y trouve des études sur le surréalisme, certes, mais surtout du matériel original datant de la période surréaliste.

Parmi ce matériel, citons par exemple : le manifeste Premier bilan de l'exposition coloniale (1931) ; des éditions originales de Breton, Éluard, Tzara ou encore Ernst ; des revues célèbres aujourd'hui presqu'introuvables comme View, Dyn ou Le Surréalisme, même ; la plupart des catalogues d'expositions internationales surréalistes comme celles montées à Prague en 1935 et à Tokyo, en 1937.

L'une des caractéristiques principales de la collection est le volume important de publications éphémères qu'on y trouve : 400 catalogues d'exposition (1930-1990), 100 titres de périodiques (principalement entre 1940 et 1950) et près d'une quarantaine de manifestes.

L'autre particularité notable est que Gilles Rioux a développé environ un tiers de sa collection autour de thèmes liés au surréalisme mais ne portant pas forcément sur le surréalisme lui-même. Baptisés "satellites" par le collectionneur, ces thèmes sont extrêmement variés : mouvements et écoles reliés (dada par exemple), influences artistiques (art naïf, art des enfants, art brut, etc.), psychologie du 19e et du début du 20e siècle, ésotérisme, idéologies politiques (principalement le communisme), érotisme, influences littéraires (Raymond Roussel, Lewis Carroll, Sade, etc.). Au sein de ces "satellites" se trouvent nombre d'éditions rares et originales et de surprenantes publications.

La collection Gilles-Rioux comprend également plusieurs centaines de monographies dont au moins 300 sont des publications de surréalistes, majoritairement en édition originale.

On note enfin une section d'archives où de nombreux types de documents sont rassemblés : dossiers sur les artistes, coupures de presse, photographies d'expositions, correspondance, programmes et invitations pour des expositions, etc.

Information transmise par Henri Béhar

[Mise en ligne] revue Mélusine

Mise en ligne des communications, pour ceux qui n'auraient pu être présents, autour de l'histoire de la revue Mélusine, de sa naissance, des catégories (grandes époques : mots rapprochés, colloques, etc.) des numéros, etc.

http://claripolis.fr/melusine_1.htm

http://claripolis.fr/melusine_2.htm

http://claripolis.fr/melusine_3.htm

http://claripolis.fr/melusine_4.htm

http://claripolis.fr/melusine_5.htm

La collection secrète de Daniel Filipacchi

PAULINE SIMONS

12/03/2010 | Mise à jour : 15:20 Réagir

En cinquante ans, il a réuni la plupart des chefs-d'oeuvre du surréalisme. Pour la première fois, Daniel Filipacchi nous ouvre les portes de son sanctuaire new-yorkais dédié au plus grand mouvement artistique du XXe siècle. Visite en exclusivité pour « Le Figaro Magazine ».

Coup de sonnette au 43e étage d'un immeuble sélect entre Madison Avenue et l'East River. Sur le seuil, un flic poussiéreux vous tombe dans les bras. Plus vrai que nature. Daniel Filipacchi a toujours aimé les drôleries. Ses amis se souviennent de ses cravates en bois et du tableau « Paire de fesses » suspendu derrière son bureau. Ce cerbère en uniforme de Duane Hanson est aussi pétrifié dans sa chair de résine que la bombe dénudée de John de Andrea alanguie près de l'entrée. «Il y a même des Dalí jusque dans les toilettes», s'étonnait son ami Jean-Luc Lagardère, qui partagea avec lui le groupe de presse Hachette-Filipacchi. Pudique comme une divinité et secret comme beaucoup d'obsessionnels, Daniel a toujours été peu disert sur sa collection de manuscrits, de photos et de tableaux surréalistes. La plus importante au monde, en partie dévoilée au Guggenheim de New York en 1999.

Au fil de la conversation, les souvenirs s'exondent. New York d'abord. Daniel découvre la ville dans les années 50 alors qu'il est photographe à Paris Match. Chargé de suivre le président Vincent Auriol lors d'un voyage officiel aux Etats-Unis, il plante là tout ce joli monde pour les clubs de jazz new-yorkais. «J'ai appelé Dizzy Gillespie, que j'avais connu à Paris, et réservé une chambre au Theresa, le grand hôtel d'Harlem. Mais aucun chauffeur de taxi n'a voulu m'y conduire.» Dans le pré carré de la musique black, les Blancs étaient des moutons noirs. Le jazz fut sans doute la plus longue histoire d'amour de Daniel. Il la partageait, enfant, avec son père. «J'étais d'autant plus intéressé par cette musique peu connue en France qu'il m'interdisait d'utiliser son pick-up. Mon oncle, émigré aux Etats-Unis, était son fournisseur de race records. Il nous réservait la primeur des derniers enregistrements de Louis Armstrong, Duke Ellington, Fats Waller, Jelly Roll Morton.» Jusqu'à Charlie Parker, disparu le 12 mars 1955. Ce jour-là, Daniel lança avec Frank Ténot sur Europe 1 « Pour ceux qui aiment le jazz » : premier succès avant celui de « Salut les Copains ».

Henri Filipacchi, qui avait fui Izmir en 1922, était aussi un grand amoureux de littérature. «Pour gagner sa vie, il a eu l'idée d'un camion-librairie et vendait des livres sur les plages. Plus tard, il participa à la création de la Pléiade et lança le Livre de Poche entouré de ses amis écrivains: Jacques Prévert, qui m'emmena à Belle-Ile, Marcel Duhamel, le père d'adoption des frères Mouloudji, Robert Desnos, ami de Tanguy... Tous se réunissaient au Café de Flore tandis que ma mère refaisait le monde aux Deux Magots. Et je courais d'une terrasse à l'autre. Je me souviens même avoir reçu une claque d'Artaud... J'avais renversé mon verre d'orangeade sur son pantalon.» Le jeune Daniel était à bonne école. A la sortie des cours, il faisait du troc avec le libraire Pierre Béarn, dévorait les romans de Simenon et de Marcel Aymé, les poèmes de Benjamin Péret et d'Aragon.

«Je me suis intéressé aux surréalistes car ils étaient vivants»

C'est chez lui qu'il acheta son premier livre d'André Breton : Le Revolver à cheveux blancs. «Le titre m'avait intrigué. J'espérais un roman policier et j'ai découvert un poème surréaliste. Visuellement, le livre était très original: un cadavre exquis en texte. Je l'ai toujours gardé.» Dès qu'il eut de l'argent, Daniel collectionna les éditions originales. Bien planté dans son époque, il était gourmand de ses contemporains. «Je me suis intéressé aux surréalistes, car ils étaient vivants. J'ai rencontré Dalí, Masson, Lam, Magritte, Matta, croisé Breton, fréquenté Max Ernst et Dorothea Tanning, son épouse, avec laquelle je joue toujours aux échecs. Tous les jeudis, je déjeunais avec Man Ray... Ces trublions arboraient des idées qui me plaisaient: la liberté, l'internationalisation et la contestation. Tous étaient antimilitaristes, antipatriotes et anticléricaux. Ce sont eux qui ont mis le sexe sur la table, fait l'apologie de Sade et de Lautréamont. L'éducation religieuse avait été pour moi un mélange de contes de fées et de films d'épouvante. Et puis, une femme avec une tête en forme de montre, cela m'a toujours amusé.» Daniel possède toujours cinq des dix exemplaires sur papier japon de La Femme visible de Dalí dédicacés à Breton, Crevel, Char... ainsi que le manuscrit et les dessins originaux. La Chasse aux papillons est d'ailleurs épinglée dans sa chambre.

C'est par le biais du livre que le collectionneur aime aborder le tableau. «Les choix picturaux d'André Breton répertoriés dans les différentes éditions de La Peinture et le surréalisme ont toujours été pour moi une référence.» En 2003, lors de la dispersion de l'appartement du poète, Daniel s'était montré un enchérisseur diligent. Il avait manqué Les Amoureux de Picabia pré emptés par l'Etat français, mais s'était consolé avec des collages-objets de Breton, des toiles de Brauner, Clovis Trouille, Tanguy, l'un de ses peintres préférés. «L'un des seuls qui n'ait cessé de s'améliorer, de raconter son histoire sans l'appauvrir et surtout sans s'inspirer d'autres écoles.» Dans la thébaïde new-yorkaise, La Géante aux cheveux éparsveille sur l'échiquier de Max Ernst, face à des Périls solaires plus tardifs acquis dans les années 60, en même temps qu'un premier Dalí au titre impossible.«Objets surréalistes indicateurs de la mémoire instantanée est l'un de ses plus beaux tableaux, posé et mystérieux. Peint dans l'âge d'or du surréalisme. Car la date de l'oeuvre est capitale. Prenez Le Baiser rose de Picabia réalisé en 1926. Peint aujourd'hui, il n'aurait pas grand intérêt.»

Dans les années 60, Daniel retrouva André-François Petit, un copain de classe surnommé « Dicky », qui avait ouvert une galerie boulevard Haussmann. «Dicky avait un regard de collectionneur. Il soutenait Tanguy et Dalí, Magritte, Chirico et Hans Bellmer, dont il était le spécialiste, mais ne touchait ni à Miró ni à Picasso, déjà très chers à l'époque et destinés, selon lui, à une clientèle plus intéressée par la signature que par la peinture. Instinctivement, il savait qui passerait à la postérité. Ce qui ne m'a pas empêché de m'intéresser à des artistes qui n'ont jamais percé, comme Stanislao Lepri. Un bon peintre qui a commencé trop tard. Et puis il était diplomate et avait de l'argent. Et ça, on ne vous le pardonne jamais!»

Tous les tableaux du collectionneur sont de la meilleure eau : bonne période, provenances illustres, histoires étonnantes... Les Sources mystérieuses de l'harmonie de Dalí se trouvaient chez Julien Green. L'écrivain avait fondé le groupe du Zodiaque afin de financer son oeuvre. Il y eut aussi le milliardaire et mécène Edward James, «le seul fou authentique», selon Dalí. La dispersion de sa collection donna lieu à plusieurs ventes mémorables. Aucun professionnel n'avait pourtant imaginé décrocher la perle lors de la cession de son mobilier : un petit Dalí ficelé dans un paquet et portant l'estampille du musée d'Art moderne de New York avait été oublié dans le tiroir d'une commode pendant trente ans. «La distraction du milliardaire m'a permis d'acquérir Le Visage paranoïaque dans de très bonnes conditions.» Daniel garde aussi en mémoire le sourire amusé de la salle quand il emporta, pour 245 000 dollars, une oeuvre de Frida Kahlo. Un prix totalement... surréaliste il y a vingt-cinq ans !

Daniel préférait le pragmatisme des intermédiaires

Le collectionneur fit aussi des transactions du troisième type : avec le marchand Alexandre Iolas, il échangea un appartement parisien contre des toiles de Brauner et de Magritte ou encore un appartement à Megève contre une porte peinte par Max Ernst !

Bien qu'il ait tissé des liens avec beaucoup d'artistes, Daniel préférait le pragmatisme des intermédiaires aux velléités des créateurs. «J'aimais beaucoup Clovis Trouille, anticlérical et obsédé sexuel et j'étais parvenu à lui arracher Rêve claustral, une oeuvre de1952. Sans doute chagriné à l'idée de me vendre un tableau, il m'avait demandé à trois reprises de le lui restituer, afin d'y ajouter à chaque fois un petit détail.» Facéties d'artistes qui parfois se terminent en querelles intestines : «Magritte n'avait guère apprécié la plaisanterie de Max Ernst quand celui-ci s'était amusé à le parodier et à signer l'une de ses toiles.» Cette toile cosignée est toutefois un morceau d'anthologie. Dans cet univers aussi foisonnant que déroutant, Daniel Filipacchi a toujours eu ses préférences : il n'a jamais apprécié la période vache de Magritte et les bondieuseries de Dalí. Gourmet et toujours insatiable. A l'ultime question sur le devenir de sa collection, Daniel reste allusif derrière ses éternelles lunettes fumées. Autant en emporte le temps !

http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2010/03/12/01006-20100312ARTMAG00662--l-a-collection-secrte-de-daniel-filipacchi-.php

[Vie des Blogs] dadasurr

Nous vous rappelons l'existence d'un blog publiant régulièrement (mais il n'est pas le seul bien évidemment) des documents sur le surréalisme.

http://dadasurr.blogspot.com/2010_03_01_archive.html

[Atelier à thème, pays de Condé]

(AAASF) organise dans ses locaux situés au centre Louis-Hénocq des ateliers à thème.

(…)

La prochaine séance a lieu le lundi 12 avril, et sera consacrée au surréalisme incarné par André Breton, Paul Éluard, Jacques Prévert, Louis Aragon, Paul Nougé, Robert Desnos en poésie et chez les peintres, par Max Ernst, Hans Bellmer, René Magritte et Salvador Dali.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Valenciennes/actualite/Autour_de_Valenciennes/Pays_de_Conde/2010/03/11/article_la-conference-sur-l-histoire-de-l-art-a.shtml

Chronique : La subversion de l'histoire de l'art

Une nouvelle chronique, par André Rouillé, est à consulter à cette adresse :

http://www.paris-art.com/art-culture-France/La-subversion-de-l-histoire-de-l-art/Rouille-Andre/306.html#haut

[Enchères] Rembrandt and Miró Prints Highlight Sotheby's March 2010 Prints Sale

Plus d'informations, en anglais, sur

http://alaintruong.canalblog.com/archives/2010/03/06/17137188.html

« Frida Kahlo y su mundo » à Bruxelles jusque mi-avril

Par Mikaël Faujour

Le musée des beaux-arts dit « Bozar » accueille jusqu'au 18 avril une exposition consacrée à la vie et à l'oeuvre de la célèbre peintre mexicaine, à l'univers visuel intense et personnel, parfois rattachée malgré elle au surréalisme.

Retraçant chronologiquement la vie et l'oeuvre de la plus célèbre peintre mexicaine, l'exposition « Frida Kahlo y su mundo » (soit « Frida Kahlo et son monde ») n'est pas une exposition très profuse en oeuvres. Mais le choix de celles-ci, ainsi que les éléments explicatifs (livret, audioguide, diapositives retraçant sa vie), font mouche et vont à l'essentiel.

Soit, au départ, le dramatique accident de bus dont est victime la jeune Frida, 17 ans, brisée – littéralement – et clouée au lit pendant des mois. Une toile rend compte des instants précédant le drame, qui mettra fin à l'innocence.

Mais son tempérament bouillonnant ne s'accommodant guère des corsets, qu'ils fussent de plâtre ou pas, la jeune femme commence à peindre, pour passer le temps et exprimer sa douleur, ses rêves, ses cauchemars, ses peurs, ses espérances. Elle ne cessera plus de peindre.

Conséquence du drame et de la douleur – qui jamais ne lâchera Frida Kahlo, qui devra régulièrement repasser par l'hôpital pour rafistoler son corps détruit –, son art est très empreint du tragique, de la souffrance et de la proximité de la mort. L'un des plus bouleversants tableaux exposés est celui qui relate la fausse couche, Le lit volant, est d'ailleurs présenté.

Mais son art n'est pas que cela, pas qu'intériorité ; il est aussi revendication des racines indigènes mexicaines dans une Amérique latine où il vaut mieux être blanc et européanophile, rejoignant des préoccupations culturelles et politiques.

Si elle ne se distingue pas vraiment par une technique hors norme – son art étant même relativement « naïf » comme l'était celui du Douanier Rousseau –, c'est en revanche par la force et la cohérence de son univers que Kahlo se distingue comme une artiste fascinante. Cela explique pourquoi elle refusait d'être réduite au surréalisme, disant : « Je n'ai jamais peint de rêves. J'ai peint ma propre réalité ».

« Frida Kahlo y su mundo », Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Jusqu'au 18 avril.

http://www.laboiteasorties.com/2010/03/frida-kahlo-y-su-mundo-a-bruxelles-jusque-mi-avril/

[Article] Jacqueline Lamba, Peintre

Publié le Samedi 6 mars 2010

Jacqueline Lamba est une artiste à l'oeuvre sécrète et lyrique, dont les couleurs se dispersent dans la toile comme de la poudre éthérée. Quelques élus connaissent aujourd'hui sa peinture, les autres se souviennent d'elle comme la muse et la deuxième femme d'André Breton.

Jacqueline Lamba nait le 17 novembre 1910 à St Mandé, près de Paris. Restée orpheline à l'age de 15 ans, elle fréquente l'Ecole Supérieur des arts décoratifs et, pour vivre, fait plusieurs travaux comme la décoration de tissus, ou la danseuse aquatique : la nuit, elle plonge nue dans la piscine d'un cabaret de Pigalle.

Lectrice passionnée, elle découvre dans le livre de Breton un univers complice ; elle décide ainsi d'aller à la rencontre du surréalisme. Le 29 mai 1934 la scandaleusement belle Jacqueline Lamba fait une mystérieuse entrée au Café de la place Blanche où Breton tenait ses réunions. Soudain, comme elle est apparue, elle disparaît. Le poète la suit dans la rue, où elle lui donne un étrange rendez-vous, à minuit, dans un café de Pigalle. Le couple flâne jusqu'à l'aube dans un Paris enchanté. Leur promenade est décrite par Breton dans L'amour fou livre dédié à sa rencontre élective avec la toute-puissante ordonnatrice de la Nuit du Tournesol, titre de son poème prémonitoire écrit onze ans auparavant. Ce poème narre d'une voyageuse qui erre dans la nuit et qui a l'air de nager. Jacqueline Lamba devient l'Ondine, l'Amour fou, la deuxième femme du chef du surréalisme, en perdant ainsi son identité artistique.

«Si j'étais moins belle, j'aurais été meilleure peintre[1]» déclare-t-elle avec amertume, en continuant à travailler dans l'ombre et en luttant pour participer aux expositions du groupe surréaliste comme son art le demandait.

Jacqueline Lamba voyage avec Breton à Prague, aux Iles Canaries, au Mexique où elle se lie d'une profonde amitié avec Frida Kahlo, qui s'ajoute à son cercle d'amies fidèles avec Dora Maar et Claude Cahun.

La guerre oblige Jacqueline Lamba, André Breton et leur fille Aube à se réfugier à Marseille pour pouvoir partir vers les Etats Unis. Dans les Tarots de Marseille dessinés par Masson, Ernst, Breton, Brauner, Lam, Dominguez, se trouvent deux cartes dessinées par Jacqueline Lamba : la Roue de la Révolution et une singulière image géométrique de Baudelaire. Jeune et à l'avant-garde, Jacqueline Lamba s'était approchée des artistes surréalistes de sa génération : Matta, Onslow Ford, Francés, Dominguez. Elle partage avec eux les théories sur l'automatisme, qui vont bientôt devenir l'héritage du surréalisme aux Etats Unis. Ces formes abstraites que Matta avait nommé les morphologies psychologiques, sont le graphisme des sentiments de l'âme humaine. Des géométries non-euclidiennes, des cristaux, des flux de lumière, traversent les toiles américaines de Jacqueline Lamba, qui, «pour pouvoir peindre[2]» se sépare d'André Breton en 1942. Deux ans plus tard, elle présente sa première exposition personnelle à la Norlist Gallery de New York. Courageuse et décidée, elle rédige un Manifeste de peinture, où elle explique que son secret est «de capter sur une toile chaque forme dans sa lumière [...] Ce serait comme de voir un arc-en-ciel en pleine nuit[3]».

En 1946 l'artiste part avec son deuxième mari, le sculpteur David Hare, pour un long voyage à travers l'Ouest américain. Ils séjournent longtemps dans les réserves des indiens Hopi et des Navajos, et l'osmose avec la nature, la relation primordiale entre l'homme et le cosmos, s'emparent de son esprit. Dans ses toiles triomphent maintenant des forêts luxuriantes, des rivières, des arbres totémiques. Après avoir participé à l'exposition Le surréalisme en 1947, à la Galerie Maeght de Paris, l'artiste quitte définitivement le mouvement.

Jacqueline Lamba expose constamment entre Paris et New York. En 1955, elle se sépare d'Hare ; elle rentre définitivement à Paris avec leurs fils Merlin. Maintenant, elle ne veut que peindre : «Si un jour tu entends dire que je ne peins plus cela voudra dire que je suis morte[4]».

Après une période de crise dans sa peinture Jacqueline Lamba retrouve l'inspiration dans les couleurs et les formes des montagnes de la Haute Provence. Sa palette s'éclaircit en donnant place à la lumière, et des corpuscules de poudre colorée emplissent ses paysages et ses ciels. Depuis 1963 elle s'installe, l'été, dans le petit village de Simiane-la-Rotonde, perché sur les alpes provençales. Comme Cezanne avec son mont Saint Victoire, Jacqueline Lamba établit un dialogue avec la montagne qui n'est que le reflet de l'existence humaine, de l'essence de la vie.

Ses couleurs, si fraîches et légères, semblant évoquer le bruit du vent sur les sommets des monts, le parfum des fleuraisons saisonnières, les nuances du soleil. Dans les noirs et blancs et les dessins à l'encre de Chine la montagne semble danser sur des touches rapides similaires à des notes musicales.

Dans la série Sources, la peinture se fait transparence, et les reflets étincelants de l'eau font vibrer la composition. Dans les Villes, Jacqueline Lamba dématérialise le paysage urbain de Paris dans une perspective aérienne qui, tout doucement, perd de sa concrétude pour se briser en un labyrinthe de fragments colorés.

En 1967, une grande exposition au Musée Picasso d'Antibes lui est consacrée. Cela sera sa dernière. Elle ne voudra plus exposer jusqu'à sa mort en 1993.

Ses toiles finales sont des grands formats où le ciel et la mer sont peints par des larges sillons de couleurs dans lesquels se fondent abstraction et lyrisme.

Au fil des ans, plusieurs expositions, collectives et personnelles, ont rendu hommage à Jacqueline Lamba, entre autres : une exposition personnelle à la Galerie 1900-2000 en 1998, une exposition itinérante en 2001 à Santiago de Compostela, New York, Oakland e St. Petersbourg[5] (Fl), plus récemment une grande rétrospective au Château de Tours[6] en 2007, une exposition dans la Galerie La maison de Brian et dans le Château de Simiane la Rotonde[7] en juin 2008. Jacqueline Lamba a été aussi exposée à la Fiac 2009 par la Galerie 1900-2000.

Un site internet est consacré à l'artiste[8] et sa monographie paraîtra prochainement aux Editions Gallimard[9].

Aujourd'hui ses tableaux, peints d'air et de lumière, demandent à sortir de l'ombre.

Alba Romano Pace

[1] Martica Sawin, Surrealism in exil and the beggining of the New York School of Painting, MIT Press, Cambridge, Mass., 1995, p. 306

[2] Jacqueline Lamba dans un intervieuw avec Teri When Damisch, Paris, octobre 1987

[3] Jacqueline Lamba, Manifeste de peinture, catalogue de l'exposition du 10 au 30 avril 1944, Norlyst Gallery, New York

[4] Salomon Grimberg, Jacqueline Lamba : From darkness with light, in « Woman's Art Journal », n°1, printemps/été 2001, p. 5

[5] Jacqueline Lamba, in the spite of everythning, spring, Fontadion Eugenio Grenell, Santiago de Compostela, 3 mai - 9 juillet 2001, Pollock-Krasner House and Study Center, New York, 2 aout - 20 octobre 2001, Mills College Art Museum, Oakland, 6 septembre 21 octobre 2001, Salvador Dali Museum, St. Petersburg (Fl), 2 novembre 2001 - 21 février 2002 

[6] Jacqueline Lamba, la peinture jusqu'au ciel, Château de Tours, 8 septembre - 4 novembre 2007

[7] Un peintre à Simiane, Jacqueline Lamba (1910-1993), 29 juin - 31 juillet 2008

[8] www.jacqueline-lamba.com

[9] Alba Romano Pace, Jacqueline Lamba. Muse de l'Amour fou, peintre rebelle, Coll. « Témoins de l'art », Gallimard 2010 (à paraître)

http://elles.centrepompidou.fr/blog/?p=651

[A paraître] Jacqueline Lamba

Alba Romano Pace, Jacqueline Lamba. Muse de l'Amour fou, peintre rebelle, Coll. « Témoins de l'art », Gallimard 2010 (à paraître)

L'isbn devrait être 9782070127573.

Apparemment, l'ouvrage risque également d'avoir une version pdf et une version epub. À suivre…

Entretien avec Fabrice Maze

A écouter sur :

http://www.arcane-17.com/rubrique,entretien-avec-fabrice-maze,1200902.html

[Rappel] Lettre d'information de l'Association des Amis de Benjamin Péret

(http://www.benjamin-peret.org/)

Lettre d'information n° 50

Je ne mange pas de ce pain-là avec et une enquête d'Heribert Becker et une préface de Gérard Roche est paru aux Editions Syllepse. Les adhérents de l'Association des amis de Benjamin Péret recevront un exemplaire gratuit de cet ouvrage.

http://www.benjamin-peret.org/association/je-ne-mange-pas-de-ce-pain-la.html

Le catalogue Benjamin Péret et les Amériques est disponible.

Prix 18 euros (plus 3 euros de port).

http://www.benjamin-peret.org/benjamin-peret/archives/peret-ameriques-catalogue.html

Eddie Breuil /

 

dimanche 14 mars 2010 19:02

Bonjour,
notre collaborateur, Eddie Breuil, à qui aucun mouvment de la toile
n'échappe, a vu passer cette semaine une information sur Marc. Eemans,
toujours donné comme surréaliste. Il l'a donc signalée dans sa recension
hebdomadaire, ce qui n'implique aucun jugement de valeur.
Maintenant, il appartient aux abonnés de notre liste, toujours aussi
vigilants, de se reporter à leurs archives, ou à la rubrique "le surréalisme
au jour le jour" du site Mélusine. Ils y trouveront cette mise au point
publiée le 28 aout 2007:
Chères Mélusines, Chers Mélusins, Toujours attentive aux messages délivrés
par cette liste de discussion, Mme José Vovelle m'envoie ces précisions, qui
devraient mettre un terme au débat sur Marc. Eemans :
"J'ai intégré Eemans dans mon livre "Le surréalisme en Belgique"(1972)
et cela m'a valu quelques correspondances de sa part. Jérôme Duwa cite
opportunément le DOCSUR de 1988 contre attaque en forme de tract "Un
asticot dans le vacherin" co-signé par Jaguer et un José Pierre piégé
par les 9 tableaux de "La femme et le surréaliste "du musée de
Lausanne. Le 20 novembre 87, il avait fait lors du vernissage une
déclaration publique pour se désolidariser des organisateurs. Voir dans
DOCSUR l'argumentaire embarrassé de la directrice du musée. Par
ailleurs il faut citer le texte de Mariën en préface aux "Manifestes et
autres écrits" de Magritte 1972 où le passage sur Eemans a entraîné un
procès en diffamation de la part d'Eemans. que Mariën a gagné (voir à ce
sujet le tract de Mariën de 1973 "Autant en rapporte le vent"). En 82
dans une plaquette intitulée"Perspective non cavalière 1er supplément
au catalogue de l'exposition"René Magritte et le surréalisme en
Belgique", Eemans déclare connaître les raisons qui l'ont fait écarter
de l'exposition et rappelle qu'il a "malheureusement perdu (le procès en
diffamation) par la faute d'un très beau plaidoyer de Maître
Gutt-enstein". Ex nazi assurément, Eemans a été condamné à la libération
à 8 ans de prisons dont il a fait 5. Il a été l'intime d'Irène
Hamoir-Scutenaire dans les années 20 et lui a même dédié une "Lettre
sur l'automatisme". On trouvera dans l'imposant ouvrage de Xavier
Canonne paru cette année chez Mercator "Le surréalisme en Belgique" les
détails sur les premières escarmouches avec Tom GUtt en 1963, avec le
tract "Un ton plus bas" à propos d'une conférence d'Eemans sur 4
peintres dont Magritte. Il y aurait encore beaucoup à raconter."
Evidemment, je pourrais en dire davantage sur les opérations constantes de
blanchissage des anciens nazis. Les lecteurs curieux pourront, sur ce poiint
précis, se reporter aux archives de la revue Mélusine que j'ai déposées à
l'IMEC.
Bien cordialement. HB

vendredi 19 mars 2010 17:47

Bonjour,
En vous transférant l’avis de recherche ci-dessous, j'en profite pour vous
interroger: pourrait-on fournir le nom et l’adresse des ayants-droit de
Georges Ribemont-Dessaigne (les indications fournies par la bibliothèques
Doucet s’étant révélées erronées) ?
Bien cordialement
Henri Béhar
-----Message d'origine-----
De : dominique rabourdin
Envoyé : jeudi 18 mars 2010 19:46
À : Henri BEHAR
Objet : Fw: Breton et diable
----- Original Message -----
From: "dominique rabourdin"
Cc: "BAILLY Jean-Claude"
Sent: Wednesday, March 17, 2010 6:52 PM
Subject: Breton et diable
> Chers amis de Mélusine,
> ma précédente demande d'information sur Breton et le diable était sans
> doute mal rédigée. Jean-Claude Bailly, qui cherche à résoudre cette
> énigme, m'a donné plus de précisions :
>   "A un journaliste qui l'interrogeait en ces termes, au début des années
> 6O," on sait que vous ne croyez pas en dieu, mais qu'en est-il du
> diable?", Breton répondit : "Ah, le diable, si par contre, il habite dans
> une rue proche des Champs-Elysées et son appartement est plein d'appareils
> électroniques et d'écrans..."
>   Q quelques uns des meilleurs et plus subtils "bretonniens" ont été
> interrogés afin de retrouver :où, et quand cet interview a-t-il été
> publié? Plusieurs se souviennent très précisément des termes de ce récit
> sans pouvoir le situer. Certains penchent pour un propos rapporté par une
> tierce personne.
>    La cause est ouverte. Merci à l'avance"
> J'ajoute pour ma part que le hasard qui me fait rechercher simultanément
> une réponse à cette question et des informations supplémentaires sur
> Gengenbach me semble assez bien venu!

lundi 22 mars 2010 18:21

semaine_12

Semaine 12
expositions :
Simon Hantaï
René Magritte
Crime et châtiment
Les grands maîtres espagnols
diverses manifestations :
Queer surrealism (voir la pièce jointe)
Conférence Le surréalisme en héritage
(théâtre) L’empereur de Chine
Benjamin Péret
Reverdy
Essai d’Étienne-Alain Hubert


[Exposition] Simon Hantaï à la galerie Paul Kasmin
Après 9 ans d'absence, les oeuvres de Simon Hantaï traversent à nouveau
l'Atlantique pour s'exposer à la galerie Paul Kasmin du 19 Mars au 24 Avril.

Simon Hantaï n'avait pas exposé depuis 2001 aux Etats-Unis. Peintre français
d'origine hongroise, il s'installe à Paris en 1949 et intègre le groupe
surréaliste mené par André Breton. Il devient alors immédiatement connu en
Europe pour ces toiles abstraites et saturées de couleurs. Tout au long de sa
carrière il expérimente plusieurs techniques comme le collage, le frottage ou
encore le pliage.

Publicité
Très attiré par Pollock, il rompt avec André Breton et s'intéresse aux
peintres expressionnistes américains. Sa peinture évolue alors vers un style
plus abstrait et plus lyrique, il développe une gestuelle redéfinissant le
rôle de l'artiste et restructurant les plans du tableau.

Simon Hantaï a exposé dans les plus grands musées comme la galerie Kléber
Centre Georges Pompidou en 1976, la Biennale de Venise 1982 et se trouve dans
les collections permanentes du Centre Georges Pompidou et du Musée national
d'Art Moderne. Admiré par les artistes comme Buren, Parmentier, Viallat et
Buraglio, il continue d'influencer l'art abstrait.

Du 19 Mars au 24 Avril
Paul Kasmin Gallery : 293 10th Avenue New York
Plus d'infos: http://www.paulkasmingallery.com
http://frenchmorning.com/ny/2010/03/19/simon-hantai-a-la-galerie-paul-kasmin/

René Magritte à Saint-Pétersbourg
Jusqu'à la fin du mois d'avril, soixante photos réalisées par le peintre
surréaliste René Magritte durant la période 1925 – 1955 seront exposées
au musée de la photographie à Saint-Pétersbourg.

Les sujets de ses photographies sont ses amis, parmi lesquels les écrivains
Louis Scutenaire, Paul Nougé, Marcel Mariën, Paul Colinet, Irène Hamoir et,
bien sûr sa famille, son épouse Georgette et son frère Paul.

C'est Louis Scutenaire qui a constitué cette collection de photographies
présentée en 1976 dans le cadre d'une exposition intitulée La fidélité des
images – allusion au tableau de Magritte La Trahison des Images réalisé en
1929, où l'artiste rappelle le fait que l'image d'une pipe, si réaliste
qu'elle soit, n'est pas la réalité, mais une représentation de celle-ci.
Utilisant un simple appareil Kodak, Magritte s'amuse en mettant les gens –
son épouse, ses amis – dans des situations inventées avant de les prendre
en photo, de la même façon dont il procédait avec les éléments de ses
tableaux pour créer un autre monde.
http://www.wbi.be/cgi/bin3/render.cgi?id=0135397_article/print.html&ln=ln1

[Exposition Crime et châtiment]
Jean Clair (en réponse à l'entretien) « Pourtant la conclusion, qui porte
sur le Surréalisme, pose une question : pourquoi l'avant-garde a-t-elle été
fascinée par le meurtre et a fait des criminels ses héros , de Sade aux
soeurs Papin, et de l'horreur ses délices, du supplice des Cent morceaux en
Chine à l'apologie du crime rituel chez Bataille, alors que dans l'Ancien
Monde, ces choses là étaient tenues en horreur ? »
A lire sur :
http://www.lefigaro.fr/culture/2010/03/16/03004-20100316ARTFIG00434-admettre-que-tout-meurtrier-puisse-etre-notre-semblable-.php
Les grands maîtres espagnols à l'honneur au musée Jacquemart-André
(…)
Les dernières salles de l'exposition sont, quant à elles, dédiées à la
Modernité dans la peinture espagnole. On voit que le traitement de la lumière
devient le maître mot des héritiers de Sorolla. Quant à celui de la couleur,
il subit l'influence de l'impressionnisme français. L'exposition s'achève
avec ces grands maîtres espagnols qui ont révolutionné l'art occidental, que
ce soit Pablo Picasso, Juan Gris, Joan Miró ou Salvador Dalí. Une riche
sélection d'oeuvres graphiques et picturales de ces artistes offre un aperçu
intéressant de cette évolution jusqu'à Tàpies.

Du Greco à Dalí : les grands maîtres espagnols de la collection Pérez
Simón
Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann (8è) – M° Miromesnil
Ouvert tous les jours de 9h30 à 18h, nocturne le lundi jusqu'à 21h30.
Tarifs: 10¤/7¤50. Audioguide gratuit.
Du 12 mars au 1er août 2010.
http://blissinthecity.fr/les-grands-maitres-espagnols-a-lhonneur-au-musee-jacquemart-andre/

 Programmation « Queer Surrealism »
Stuart Comer de la Tate Modern nous informe d'une programmation consacrée au
« Queer Surrealism » du 26 au 29 mars 2010.
Ci-joint le programme de cette manifestation.
Information transmise par Henri Béhar
[Théâtre] L'empereur de chine
Mise en scène Madeleine Louarn avec les comédiens de Catalyse

Mercredi 7 avril 18:30-20:00
Jeudi 8 avril 19:30-21:00
Vendredi 9 avril 19:30-21:00
Adaptation de la pièce de Georges Ribemont-Dessaignes
mise en scène Madeleine Louarn - Théâtre de L'Entresort
collaboration artistique Jean-François Auguste
avec les comédiens de l'atelier Catalyse
Jean-Claude Pouliquen, Christelle Podeur, Anne Menguy, Yvon Prigent Claudine
Cariou, Christian Lizet
souffleuse Stéphanie Peinado
accompagnement pédagogique & Souffleuse Erwana Prigent
scénographie Marc Lainé lumière Michel Bertrand son David Ségalen
costumes Claire Raison
régisseur général Jean-Luc Briand régisseur plateau Eric Becdelièvre
marionnettes et masques Paulo Duarte mannequins Benoit Ageron
couturières Claire Schwartz et Ludivine Mathieu
Madeleine Louarn est venue au théâtre par la pratique de la mise en scène
avec des acteurs professionnels handicapés mentaux. Ses orientations et ses
choix sont de façon décisive déterminés par cette expérience. La
singularité du parcours, son atypie propose une orientation ouverte, qui
invite à chercher de nouveaux modes de jeu et de représentation. Georges
Ribemont-Dessaignes écrit cette pièce en 1916 sur les papiers verts du
ministère de la guerre, alors qu'il est employé au secrétariat aux disparus.
Cette anecdote résume le contexte de catastrophe qui entoure cette pièce. Ne
connaissant pas encore le mouvement Dada qui se prépare au Cabaret Voltaire à
Zurich, l'auteur signe pourtant avec l'Empereur de Chine, la pièce qui sera
considérée comme l'une des plus aboutie de ce mouvement. Les acteurs de
Catalyse sont à l'endroit de la subversion dadaïste, sans idéologie à
défendre, sans passé historique encombrant, sans préjugés sur l'art. Comme
des effigies de l'acteur, Catalyse représente cet acteur substantif dont
rêvait Beckett. Ils possèdent une intuition primitive du jeu.

L'Empereur de Chine est une épopée inversée traversée par d'anti-héros
épiques – ou héros renouvelés. Ces motifs, du fait de leur dureté et de
l'inquiétude qu'ils soulèvent, sont rarement prononcés par des personnes
handicapées. La peur d'entendre ces mots mais aussi leur effet saisissant
restituent à travers les voix des acteurs de Catalyse l'idée de l'intense
subversion dont le dadaïsme était porteur.

« Les dadaïstes prétendaient mettre en cause l'homme en général, qui avait
autorisé sinon appelé la catastrophe. Dada est né d'un profond dégoût
envers tout ce qui avait participé au naufrage, et particulièrement le
langage, instrument de relation trompeur. Aussi les dadaïstes se sont-ils
efforcés de renverser ce qui pouvait encore subsister d'un monde plongé dans
le chaos, par la dérision ou l'humour, leurs oeuvres absurdes étant à
l'image de ce qu'ils voyaient autour d'eux. Destructeurs iconoclastes, ils
l'étaient, mais surtout ils exprimaient par leurs actes une puissante joie de
vivre, l'espoir de parvenir à une humanité meilleure, et à cette allégresse
qu'il y a de créer, qui n'appartient pas au seul artiste. » JOHN HEARTFIELD

L'association les Genêts d'or accueille des personnes en difficultés physique
et mentale et a choisi de mettre en place un atelier-théâtre au sein d'un
E.S.A.T (Etablissement et Service d'Aide par le Travail). Sept hommes et femmes
handicapés y travaillent depuis 10 ans, chaque jour, le théâtre,
accompagnés par des éducatrices. Ils ont choisi ce métier et sont donc
rémunérés pour ce travail.

http://www.lafonderie.fr/spip.php?article131

 [Mardi 6 avril] Conférence "Le surréalisme en héritage"
dans le cadre du cycle de conférences au Pavillon du Carré Baudoin dans le
20ème : "La découverte de l'art actuel - Aller-retour entre modernité et art
contemporain"
Suivie d'un débat avec le public
Entrée libre et gratuite
Durée : 1h30 (14h30 à 16h)
Le cycle de conférences "Aller-retour entre modernité et art contemporain"

Ce cycle met en lumière les liens qui unissent les grandes figures de la
première moitié du 20e siècle qui ont révolutionné la tradition picturale
(Matisse, Picasso, Malevitch, Mondrian, Kandinsky, les Dada, les Surréalistes
...) et les artistes de la seconde moitié du 20e siècle qui ont prolongé
voire amplifié les bouleversements initiés par leurs aînés (Buren, Hantaï,
Bacon, Basquiat, Kiefer, Rauschenberg, Koons, Orlan, Pollock, Christo ....)

Conférencière : Barbara BOEHM, historienne de l'art
La moitié de l'humanité habite en ville ... « ¼uvre humaine par excellence
» comme l'écrivait Claude Lévi-Strauss, la ville a exercé sur les artistes
une fascination qui ne s'est jamais démentie depuis les fresques de Pompéi
jusqu'aux travaux les plus contemporains.

Au tournant du 20e siècle, les artistes sont attirés par la modernité de la
ville, ils veulent saisir « le pittoresque de la vie moderne ». Mais
l'urbanisation s'accélère, inquiète : les villes éclatent, se décomposent,
se recomposent. Les artistes se mettent à l'écoute de la réalité de la vie
urbaine, et s'approprient la ville comme lieu d'expérience artistique.
Parallèlement, ils proposent aux citadins de changer leur perception de la
ville, créent des dispositifs pour renouer les liens avec l'autre et avec la
nature
Pour en savoir plus, site Web de la conférencière :
http://www.decumanos.com/individuels.html

NB : j'ai limité à 10 personnes pour ne pas se retrouver en trop grand nombre
pour aller boire un verre après éventuellement, mais sachant que c'est ouvert
à tous et gratuit et que certains se désistent parfois au dernier moment,
n'hésitez pas à venir même si vous êtes en liste d'attente !
http://paris.onvasortir.com/conference-sur-l-039art-le-surrealisme-1153251.html

Prochain séminaire
16 avril 2010 de 16 h à 18 h, Françoise PY et Jean-Clarence LAMBERT, Portrait
de Jean-Clarence Lambert en critique d'art
Les séances auront lieu à l'Université Paris III-Sorbonne Nouvelle, Centre
Censier,
13 rue de Santeuil, 75005-PARIS (M° Censier-Daubenton), salle 410 (4e étage)
le vendredi de 16h à 18h.
Séminaire sous la direction de Gabriel Saad, Maryse Vassevière et Françoise
Py.
 [Mise en ligne] Note sur Roger Gilbert-Lecomte et Le Grand Jeu
Testament/Talisman
Le 21 mars 2010 par Pacôme Thiellement
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article406
Lettre d'information n° 51 - Association des Amis de Benjamin Péret
(http://www.benjamin-peret.org/)
Actualités: Rencontre avec Christian Martinache.
Expositions: Catherine Seghers (Paris) Max Schoendorff (Lyon)
http://www.benjamin-peret.org/actualites.html
Je ne mange pas de ce pain-là avec et une enquête d'Heribert Becker et une
préface de Gérard Roche est paru aux Editions Syllepse. Les adhérents de
l'Association des amis de Benjamin Péret recevront un exemplaire gratuit de
cet ouvrage.
http://www.benjamin-peret.org/association/je-ne-mange-pas-de-ce-pain-la.html
[Compte-rendu] Reverdy
La Quinzaine Littéraire n°1011
Du 16 au 31 mars
On lira une large chronique des ¼uvres complètes de Pierre Revedy
(Flammarion) due à Annie Le Brun, pages 12 à 13
[Compte-rendu] Étienne-Alain Hubert
La Quinzaine Littéraire n°1011
Du 16 au 31 mars
Un compte-rendu de l'ouvrage d'Étienne-Alain Hubert, Circonstances de la
poésie, Reverdy, Apollinaire, Surréalisme, du à Odile Hunoult.
Pages 14-15
Eddie Breuil / eddie.breuil@univ-lyon2.fr
Site du Centre de recherches sur le Surréalisme /
http://melusine.univ-paris3.fr/
Pour envoyer un message à tous : / melusine@mbox.univ-paris3.fr

jeudi 25 mars 2010 12:31
Memorabilia

Vient de paraitre :
Georges Sebbag, Memorabilia, éd. Cercle d’art.
Sur une collection privée, un ouvrage abondamment illustré. HB
Hors Collection
   MEMORABILIA
   DADA ET SURRÉALISME
1916 - 1970
Texte de Georges Sebbag
Dans les derniers jours de sa vie, à Saint-Cirq-Lapopie, André Breton
s’amusait  à dessiner et à enchaîner d’un seul trait divers objets,
comme un cor, un lucane, une chaîne, un kiosque, une double lune, une
guérite, une palissade,
le mot « miroir », une cafetière et un aimant, donnant ainsi à cette ronde
d’objets une nouvelle vie.

C’est à une démarche analogue, imaginative et synthétique, que l’on doit
la constitution par deux amoureux de l’art d’une collection originale
de 200 œuvres créés par 90 artistes surréalistes, dadas ou apparentés.

Cette collection abondant en aperçus insolites et merveilleux, en visions
mémorables et durables, Georges Sebbag l’a appelée Memorabilia,
en référence à l’illuministe Swedenborg et au poète Gérard de Nerval.

Ici, les dadas et les surréalistes font bon ménage, la dernière génération
avoisine la première, les artistes les plus célèbres se mêlent à des
créateurs beaucoup moins connus. L’auteur de Memorabilia, en s’attachant
à chacune des œuvres et en la reliant à beaucoup d’autres, dessine pour le
bonheur
du lecteur des figures ou des constellations inaperçues jusqu’à ce jour
dans le ciel dada et surréaliste.
 
L’AUTEUR
Georges Sebbag, docteur et enseignant en philosophie, a fréquenté
André Breton et le groupe surréaliste dans les années 60.
Il est l’auteur de plus de 20 ouvrages sur le surréalisme,
ainsi que d’une centaine d’articles et préfaces sur le sujet.
Il dirige la collection « Surréalisme » aux Éditions Jean-Michel Place.

CARACTERISTIQUES  TECHNIQUES
Nombre de pages : 408
Format : 195 x 260 mm
Nombre de reproductions : 250 en couleurs et n/b
Présentation : relié couverture souple avec rabats
ISBN : 978.2. 7022.0924.0
Prix public : 40,00 €
Parution : mars 2010


samedi 27 mars 2010 00:55
Irène Hamoir

Chères Mélusines, chers Mélusins,
vous l'aurez peut-être constaté, notre serveur de liste refuse tout message
venant de l'extérieur. En attendant la réparation qui s'impose, je vous prie
de m'écrire directement:
hbehar@univ-paris3.fr
Pourriez-vous éclairer la lanterne borgne d’un correspondant qui m’écrit:
Je suis à la recherche d'un texte d'Irène Hamoir qui raconte la fameuse
soirée du 27 août 1938 chez Oscar Dominguez à laquelle elle a assisté. Il
est paru dans la petite revue surréaliste Le Vocatif , n°207, mars 1980.
Auriez-vous par hasard ce document ou sauriez-vous où je pourrais le
consulter? Il n'est pas à la BNF ni au musée des beaux arts de Bruxelles qui
a recueilli les archives d'Irène Hamoir et de Scutenaire. 

Bien cordialement.
Henri Béhar

 

dimanche 28 mars 2010 12:19

semaine 13

Semaine 13




Expositions, projections :
• Jacques Hérold
• Virginia Tentido, « Minimes innocences », 25 avril ; (en hommage à
Sarane Alexandrian)
• Joan Miró (Allemagne)
• Picasso et l'internationale cubiste (Philadelphie)
• La subversion des images (Winterthour)

Publications
• Benjamin Péret
• Exposer Dada
• traduction d'Alice aux pays des merveilles par Parisot
• traduction de la biographie d'André Breton par Polizzotti
• La Marraine du sel, Maurice Fourré

• Joë Bousquet
• collection Daniel Carasso



nb : cette semaine encore des problèmes persistent sur le serveur. Il nous a
été impossible de joindre de pièce jointe, en l'occurrence la couverture de
l'ouvrage Exposer Dada de Marc Dachy. Eddie Breuil enverra individuellement à
toute personne qui en fera la demande le document en question.





[Exposition à venir en octobre] Jacques Hérold, 1910-1987
par Alain Paire
Jacques Hérold naquit dans la ville de Piatra en Roumanie, le 10 octobre 1910.
L'exil loin de son pays natal dés 1930, Yves Tanguy et André Breton, les
rues, les cafés et les ateliers de Paris, l'amitié des peintres et des
poètes, Benjamin Péret, Françis Lemarque ou bien Sylvain Itkine,
l'Exposition internationale du surréalisme de 1947, Gracq, Ponge, Butor,
Rodanski et les éditions du Soleil Noir figurent parmi les étapes et les
personnages de son parcours. Bucarest, Paris, Marseille et Lacoste en Luberon
délimitent les lieux majeurs de sa trajectoire.
Très exactement un siècle après sa naissance, le 10 octobre 2010, le musée
Cantini de Marseille inaugurera à propos de Jacques Hérold une grande
exposition monographique. Le rez de chaussée et les étages du 55 de la rue
Grignan réuniront pendant l'automne une centaine de tableaux et de dessins,
des photographies, des lettres et des éditions originales pour la plupart
issus de la collection de la fille de l'artiste, Delphine Hérold.
Le musée Cantini, dans le sillage de La Planète affolée.
En 2011, son pays d'origine se souviendra d'une époque et d'une conjonction
irrémédiablement perdues. Quelques mois après Marseille, le musée de
Bucarest honorera la mémoire de l'un des plus étonnants transfuges de la
communauté artistique et littéraire roumaine. Victor Brauner et Ghérasim
Luca furent ses proches amis ; Benjamin Fondane, Cioran et Ionesco étaient ses
contemporains. Pendant une courte période - au début des années 30, le
sculpteur achevait de polir son "Grand poisson bleu" - Jacques Hérold besogna
dans l'atelier de son compatriote Brancusi.
Au fil des ans, après qu'André Dimanche ait publié à partir du 10 du Cours
Jean Ballaard "Le jeu de cartes de Marseille" ainsi que le "Marseille-New York"
de Bernard Noël, depuis que Germain Viatte programma entre avril et juin 1986,
au moment de l'inauguration de la Vieille Charité de Marseille, la grande
exposition La Planète Affolée. Surréalisme, dispersion et influences, les
musées phocéens ont approfondi leur relation avec le grand mouvement
artistique et littéraire d'André Breton.
Cantini détient dans ses collections un lot conséquent d'oeuvres de Victor
Brauner, le musée a fomenté pendant les récentes années des expositions
consacrées au Jeu de Marseille (été 2003) ainsi qu'à Oscar Dominguez (juin
2005). Au lendemain de la vente aux enchères de l'Atelier du 42 de la rue
Fontaine, Aube-Ellouet Breton a fait donation aux musées de Marseille dont
Danielle Giraudy était alors la directrice, d'importants témoignages du
séjour d'André Breton à la Villa Air-Bel. Aujourd'hui, après toutes sortes
de publications et de colloques qui ont mis en évidence le rôle crucial de
l'équipe de Varian Fry et de l'Emergency Rescue Committee, les historiens et
leurs lecteurs mesurent avec davantage de lucidité à quel point le Vieux
Port, ultime point de refuge et d'échappée pour toutes sortes d'exilés qui
tentaient d'échapper au nazisme, fut entre l'été de 1940 et l'hiver 1941,
l'une des capitales de l'angoisse de l'Europe.
Paris, années trente.
Très jeune, Jacques Hérold se voulait peintre. L'avant-dernier d'une famille
de six enfants suit à Bucarest en même temps que les cours de son lycée, des
cours de Beaux-Arts pour lesquels il obtient une bourse. Il publie des dessins
dans une revue d'avant-garde de son pays qui s'appelle Unum où l'on trouve des
travaux pionniers de Victor Brauner, d'Ilarie Voronca et de Claude Sernet. Son
rêve le plus profond est de partir vivre à Paris. Il couche sur le pont d'un
bateau qui remonte le Danube pendant cinq journées jusqu'à Vienne, il arrive
à Paris en juillet 1930. Il fait nuit, une heure du matin quand son train
entre en Gare de l'Est. Hérold raconte qu'un taxi l'amène vers la première
adresse parisienne que Sernet lui avait confiée, un hôtel de la rue de
Cronstadt, en face des abattoirs de Vaugirard.
Hérold vivra longtemps de petits boulots abominablement précaires : il est
plongeur et aide-cuisinier dans de mauvais restaurants, il confectionne de
grands panneaux publicitaires qui annoncent chaque semaine les programmes de
cinéma. Incapable de payer son loyer, il change plusieurs fois de domicile.
Dans une chambre des Gobelins, il dessine énormément, il peint sur de vieux
draps ses premiers écorchés. Son amitié pour Yves Tanguy qu'il rencontre en
1932 est décisive : elle confirme ses intuitions, son surréalisme à l'état
sauvage. En page 196 du catalogue du Centre Pompidou consacré à son ami un
demi-siècle plus tard, en 1982, Hérold raconte avoir lié connaissance alors
qu'il était "encore quelque peu balkanique... Tanguy m'a montré la
possibilité de construire un monde de l'intérieur des choses, ce monde dans
lequel il se trouvait, lui, il n'est jamais abstrait, il lui était impossible
d'être abstrait"..."C'est à cette époque aussi que nous avons fait, pour
gagner un peu d'argent, quelques travaux de menuiserie : des tables, un bar.
Bien entendu ... argent que nous nous empressions de dépenser, au cours de
virées interminables dans les cafés ... L'alcool trompait la faim, il buvait
comme un breton ... C'était un breton anti-breton ; il ne voulait pas être
fixé : pas d'attaches, pas de trajectoire, tout était une dérision".
Yves Tanguy avait pour adresse le 23 de la rue du Moulin-Vert ; Victor Brauner
habitait au-dessous de son logement. Tanguy présenta Jacques Hérold à André
Breton en 1934, Eluard choisit l'un de ses dessins pour la parution à
Bruxelles de la revue "Documents 34" que Stéphane Cordier dirigeait. Parmi ses
meilleurs amis du groupe surréaliste, il y eut le plus intransigeant et le
plus engagé d'entre eux, "l'impossible" Benjamin Péret qui lui offrit sous
l'enseigne de Kra, Il était une boulangère, avec une dédicace griffonnée le
premier août 1936, quelques heures avant son départ pour l'Espagne : "A
Jacques Hérold avec cette légère brume qui accompagne l'homme tombant dans
un escalier. Amicalement, Benjamin Péret".
Celui qui se désignait comme un "paysan du Danube" devient un irremplaçable
témoin : ceux qui l'ont connu soulignent qu'il fut un magnifique conteur. Il
participe aux réunions du café de la Place Blanche, confectionne des cadavres
exquis, se passionne pour la revue Le Minotaure qui lui donne à découvrir
Brassaï et Man Ray. Il lui arrive de fréquenter Arthur Adamov, Raoul Ubac,
Gilbert Lely, Léo Malet, Gaston Ferdière et Marcel Duchamp. Hérold aperçoit
le peintre dont l'oeuvre le fascinait dés sa jeunesse en Roumanie, Chaim
Soutine, à propos duquel il confiait à Sarane Alexandrian que "c'était un
homme d'une telle inquiétude qu'il faisait presque peur. Il était toujours
tremblant!". Quelques années plus tard, le 9 août 1943, Hérold fut l'une des
très rares personnes qui assista aux obsèques de Soutine au cimetière de
Montparnasse : lors de cet ultime voyage, l'histoire rapporte qu'ils étaient
en tout et pour tout cinq accompagnateurs qui avaient pour nom Pablo Picasso,
Jean Cocteau, Oscar Dominguez, Paul Stephano et Jacques Hérold.
Patrick Waldberg avait gardé mémoire de sa silhouette : "Je me souviens du
jeune Hérold vers 1937, rôdeur des rues désuètes du quartier du Maine,
grand, solidement taillé, tête de bélier aux yeux de mer, portant avec
noblesse les insignes d'une pauvreté méticuleuse, le front plissé dans une
rêverie où il semblait que dussent s'incorporer les plus menus détails du
spectacle rencontré". Dans la nuit du 27 au 28 août 1938, Hérold assiste au
terrible accident qui frappe Victor Brauner, quand il tente de s'interposer
lors d'une rixe infiniment malheureuse qui oppose Oscar Dominguez et Esteban
Francès : un verre lancé par Dominguez lui fait perdre son oeil gauche.
Avec André Breton, une fois passée une période d'observation mutuelle et de
grande timidité, les relations deviennent profondément amicales au début de
1939. Les deux hommes se tutoient, Hérold lui présente quelques-uns de ses
tableaux hantés par le cristal. Alain Jouffroy rapporte à propos d'André
Breton qu'il n'avait pas manqué de remarquer "l'oeil extraordinairement bleu,
et transparent, que Jacques Hérold portait sur les choses".
1940-1942, Marseille : Croque-fruits et Jeu de cartes.
Arrivent la guerre et ses terribles menaces. La situation personnelle d'Hérold
est totalement irrégulière, ses origines sont juives, les intellectuels qu'il
fréquente sont souvent des militants ou bien des sympathisants de
l'extrême-gauche : il lui faut se hâter de quitter Paris et tenter de partir
hors de France. Yves Tanguy est un exemple qu'il peut méditer : son ami est
arrivé aux Etats-Unis en novembre 1939, il expose sa peinture dans la galerie
de Pierre Matisse. Hérold se concerte avec le poète Robert Rius qui possède
un double du jeu de clés du 42 rue Fontaine ainsi qu'avec Victor Brauner et
Oscar Dominguez qui viennent de s'occuper d'empaqueter et de mettre en lieu
sûr des papiers et des objets d'art de l'appartement d'André Breton.
Jacques Hérold accepte l'invitation de Robert Rius dont la famille vit à
Perpignan. Sa traversée de la France est pénible, le voyage s'effectue en
juin 1940. Le petit groupe d'amis qui se constitue, Hérold et sa femme
Violette, le couple d'Oscar Dominguez, Brauner momentanément séparé de son
épouse Jacqueline, Benjamin Péret et sa compagne Remedios Vario qui les
rejoignent, ne trouvent pas un logement durable à Perpignan. Ils décident de
louer une maison à Canet-Plage, leur villa s'appelle la villa Crépuscule.
Franchir la frontière espagnole comme d'autres tenteront de le faire pourrait
se révéler d'une grande imprudence quand on est le proche ami d'un
anti-franquiste du Poum comme Benjamin Péret. Ils prennent des nouvelles
d'André Breton qui depuis sa démobilisation séjourne pendant le mois
d'août, avec Pierre Mabille, tout d'abord à Salon de Provence, ensuite à
Martigues.
Fin octobre, André Breton et Jacqueline Lamba s'installent en compagnie de
Varian Fry et de Victor Serge à la Villa Air Bel, dans le quartier de La
Pomme, entre Aubagne et Marseille. Excepté Brauner qui est assigné à
résidence dans un village des Pyrénées Orientales et qui fera tout de même
de fréquents séjours à Marseille, les "estivants" de la Villa Crépuscule
décident de rejoindre André Breton : à partir de Marseille à présent
envahi par des dizaines de milliers de réfugiés en quête d'évasion, on peut
démarcher afin d'obtenir avec l'aide de l'équipe de Varian Fry un visa qui
permettrait de quitter la France. Excepté pour Benjamin Péret et Rémédios
Vario qui quitteront le Vieux Port en octobre 1941, leurs démarches se
révèleront vaines.
Hérold et Violette prennent chambre dans un sordide hôtel proche de la porte
d'Aix et du cours Belzunce. Au moment de la rédaction du catalogue de
l'exposition de La Planète affolée, il a raconté à Georges Raillard ce que
fut sa vie quotidienne dans la proximité du Pont Transbordeur : "Mon quartier
à Marseille, ce fut la rue Sainte-Barbe, la rue des Chapeliers, un peu des
coupe-gorge. La nuit, le couloir de la maison où j'habitais était envahi
d'arabes qui dormaient là. J'avais comme voisin un personnage totalement
incroyable. Un Grec. Un danseur grec. Il était évidemment de tous les bords,
y compris du bord de la police pour laquelle il était indicateur. Indic,
maquereau, pédéraste, il vivait avec des épicières parce que c'était alors
le genre de filles le plus intéressant"...
Sarane Alexandrian qui évoque également le danseur grec "philateliste et
collectionneur de souris blanches" rapporte qu'Hérold fut "onze fois" arrêté
par la police et qu'il en réchappa pourtant. Il s'était fabriqué des faux
papiers d'identité pour ne pas être recensé parmi les juifs : "Il y changea
son nom en Hérauld, et se prétendit né à Aniche dans le Nord. En effet, on
lui avait dit qu'Aniche était une localité dont la mairie avait été
anéantie par les bombardements, avec les archives d'êtat civil. impossible
d'y vérifier si un Hérauld y était né ou pas. Comme cette carte d'identité
devait être validée par deux témoins, il inscrivit comme noms : Gaston
Leroux et Antonin Artaud".
La débrouille et l'humour, des lieux de rencontre comme la Villa Air Bel ou
bien comme ce café du quai des Belges devenu mythique puisqu'il s'appelait le
Brûleur de loups, l'amitié de quelques proches n'auraient vraisemblablement
pas suffi pour survivre à l'intérieur du chaos et des détresses qui
bouleversaient Marseille. Ici prend place l'épisode magnifiquement inventif de
la coopérative des Croque-Fruits et de Sylvain Itkine, un épisode à propos
duquel on peut se reporter pour de plus amples renseignements sur un autre lien
de ce site. Hérold trouva un lieu de travail décontracté et chaleureux ainsi
que des rétributions inespérées rue des Treize escaliers (une rue dont il
subsistait récemment un moignon entre église Saint Laurent et mosquée de la
Porte d'Aix, des immeubles qui furent détruits pendant l'hiver 2009-2010, dans
le cadre des aménagements d'Euroméditerranée). Comme le montre une très
rare photographie de cette époque, Jacques Hérold fait partie dans l'équipe
des coopérateurs des rouleurs de pâtes de fruits. Il lui arriva également de
travailler pour la publicité des friandises de son entreprise, Alexandrian
signale qu'il confectionna des affiches. Dans l'une d'entre elles, la Joconde
portait un croque-fruit à sa bouche ; dans une autre, un roi de coeur s'en
régalait d'un air gourmand.
J'ai mémoire du récit de cette expérience infiniment attachante, fait par
Jacques Hérold lors d'une prise de parole qui suivait pendant les premières
semaines de 1986 la présentation sur la Canebière, dans un étage de la
Chambre de Commerce, du "Marseille-New York" de Bernard Noël et André
Dimanche. Ce matin-là, Jacques Hérold retrouva un ancien coopérateur des
Croque-Fruits qui vivait à Marseille et qui s'appelait Joseph Nadjari. Il
évoqua savoureusement sa participation rue des Treize Escaliers et raconta
avec son magnifique accent roumain que pour calmer son désir de tabac, il
avait inventé une canne au bout de laquelle il avait fixé un grand clou :
elle lui permettait de ramasser avec un brin d'insolence et surtout sans se
baisser les mégots à partir desquels il tentait de fabriquer de calamiteuses
cigarettes.
La coopérative des Croque-Fruits de Sylvain Itkine fut un lieu unique à
l'intérieur duquel la volonté de transformer le monde, les utopies
ouvrières, l'esprit collectif, la combativité et le savoir-vivre
surréalistes confluèrent d'une manière exemplaire. Louis Arbessier, Sylvia
Bataille, Frédéric Delanglade, Oscar Dominquez, Jean Ferry, Gilbert Lely,
Françis Lemarque, Fabien Loris, Jean Malaquais, Jean Mercure, Lola Mouloudji,
Freddy Neuman, O'Brady, Benjamin Péret, Vlady Serge et plusieurs dizaines de
coopérateurs trouvèrent dans cet espace de nouvelles ressources et de
nouveaux élans au coeur même du port de l'angoisse : on peut estimer à 180
ou 200 personnes le nombre total de ceux qui bénéficièrent de ce moment de
solidarité et d'amitié. Comme l'indiqua lors d'un interrogatoire de police du
début de 1942 Jean Rougeul qui fut avec Guy d'Hauterive et Sylvain Itkine l'un
des trois dirigeants des Croque-Fruits, rue des Treize escaliers, "on ne
croyait pas devoir demander aux candidats s'ils étaient juifs ou non".
Le second espace à l'intérieur duquel l'énergie, les affinités et
l''invention des amis d'André Breton trouvèrent de nouveaux points d'appui
est davantage connu : il s'agit de la Villa Air Bel où les surréalistes et
quelques-uns de leurs proches se rassemblèrent au gré des mois et des
semaines, jusqu'au 22 mars 1941, date du départ d'André Breton vers la
Martinique. Pendant le court semestre qui va d'octobre 1940 à la fin mars, Air
Bel fut chaque dimanche un merveilleux lieu de retrouvailles à l'intérieur
duquel Breton recensera plus tard les visites d'amis comme Arthur Adamov,
Victor Brauner, René Char, Frédéric Delanglade, Oscar Dominguez, Marcel
Duchamp, Max Ernst, André et Henriette Gomès, Sylvain Itkine, Wifredo Lam,
André Masson, Peggy Guggenheim, Tristan Tzara et Remédios Varo. La censure de
Vichy qui interdisait L'Anthologie de l'humour noir et Fata Morgana n'y pouvait
rien changer. Ces après-midi dominicales où l'on pouvait discuter, plaisanter
et jouer, accueillir des hommes et des femmes venus de plusieur horizons,
oublier la fatigue et la désespérance, imaginer ce qui pouvait se tramer dans
l'histoire de l'Europe, s'indigner et de nouveau se projeter vers l'avenir
ressoudèrent remarquablement l'énergie du groupe surréaliste. On sait que
ces journées eurent pour point d'orgue l'invention d'un nouveau Tarot, la
création du Jeu de cartes de Marseille. Hérold tira au sort les sujets de
deux cartes hautement significatives : il lui fut donné de représenter le
marquis de Sade ainsi que Lamiel, héros d'un roman de Stendhal.
Pour témoigner de l'estime et de l'affection que lui portait Breton, une
preuve discrète figure dans la dédicace que le poète griffonna sur un
exemplaire du Manifeste du Surréalisme de 1924, un volume des éditions du
Sagittaire qui appartenait à Hérold et qui lui fut restitué après la
Libération. Sur cet exemplaire qu'on aperçoit dans le catalogue de la vente
Hérold de décembre 1998, on peut lire les lignes qui suivent : "A mon cher
Jacques Hérold, cet exemplaire que je voudrais plus coq de roche pour le lui
rendre non pas tel qu'il me l'a prêté pour l'emporter en Amérique mais
participant de la lumière des buissons de prisme que sa peinture fait éclore
en moi depuis mon retour. André Breton".
1942-1945, le Luberon, Annecy et puis Paris.
Agressée par plusieurs descentes de police, la coopérative des Croque-Fruits
fut contrainte à la fermeture pendant la fin de l'année 1942. Bien avant la
liquidation judiciaire de l'entreprise de la rue des Treize escaliers, Jacques
Hérold avait pris de la distance par rapport à Marseille : son amitié pour
l'architecte Bernard Zherfuss et pour Consuelo de Saint Exupery l'incita à
faire un premier séjour en Luberon, sur les hauteurs d'Oppède le Vieux. Dans
ce village en ruines où s'étaient regroupés des intellectuels et des
artistes, Hérold se retrouva brièvement pendant le printemps de 1942 en
compagnie de créateurs comme Etienne-Martin et François Stahly. Quand on lit
"Oppède", le récit romancé livré à propos de cette étrange phalanstère,
un livre de Consuelo de Saint Exupery qui parut aux Etats-Unis chez Brentano's,
on peut imaginer que le personnage du peintre Octave est une sorte de double de
deux artistes, la transposition de qui pouvaient être quotidiennement Victor
Brauner et Jacques Hérold. A propos de ce dernier et de son attachement pour
le Luberon, il faut donner citation d'un fragment d'histoire orale qui acheva
d'orienter une partie de son oeuvre et de sa vie.
Hérold a souvent raconté à ses amis et plus particulièrement à Sarane
Alexandrian qu'en mars 1942, dépassant Oppède et allant vers Lacoste,
l'autobus qui le conduisait dans la vallée du Luberon fut suivi par un aigle
"planant sur le car, s'abaissant pour se montrer en toute sa splendeur,
l'accompagnant jusqu'au bout comme s'il le guidait impérativement vers
l'indiscernable lieu de sépulture de Sade que sa dernière volonté avait
rendu anonyme. Cette vision impressionna tellement Hérold qu'à son retour à
Oppède il peignit irrésistiblement une jeune femme, héroïne sadienne comme
Juliette ou Madame de Saint-Ange, tenant un aigle dans son giron. Il lui fera
dire dans "Le Maltraité de peinture"; "ce grand aigle qui ouvrait de ses ailes
les grottes de la montagne, je l'ai déployé devant moi sur mes genoux, et
lentement, à haute voix, je l'ai lu".
Après cet épisode en Luberon, Hérold revient à Marseille où il est à
présent domicilié dans un appartement du 121 du Boulevard Périer. Le 15 mai
1942, derrière les grilles de la Joliette, on l'aperçoit en compagnie de
Victor Brauner, la photographie est prise par la galeriste Henriette Gomès :
tous deux saluent ardemment le départ de Marcel Duchamp qui a longtemps
attendu dans un hôtel de Sanary le visa qui lui permet de partir vers New York
à bord du Serpa Pinot. En juin 1942, Hérold accompagne Brauner qui s'en va
vivre dans un village des Hautes-Alpes. D'autres péripéties et d'autres
inquiétudes surviennent, les allemands occupent Marseille le 12 novembre.
Jacques Hérold qui reçoit le 29 décembre une convocation du Commissariat
général aux questions juives décide de s'enfuir précipitamment : il part à
pied vers Annemase, il imagine pouvoir franchir la frontière suisse.
Il passe plusieurs mois à Annecy et finit par se résoudre à regagner Paris
en juin. Hérold réintègre le rez de chaussée du Passage Décembre qui
était sa demeure antérieure. Il y ménera une vie plus ou moins clandestine,
ses ultimes saisons de guerre sont souvent des saisons de résistance. En
compagnie de Boris Rybak, il fabrique des faux papiers à l'usage des
réfractaires du STO ou bien des maquisards. Il participe aux réunions et aux
publications du groupe de La Main à plume où il retrouve Robert Rius qui sera
torturé et fusillé.
"Un grand transparent".
Une fois terminée la longue nuit de l'Occupation, Jacques Hérold partagera
son temps entre Paris, ses expositions dans la capitale ou bien à l'étranger,
et puis Lacoste où il revenait régulièrement chaque été, après avoir fait
l'achat en 1953 d'un terrain et d'une maison proches du château du Marquis. Au
propre comme au figuré, Jacques Hérold prend du poids, sa silhouette
s'arrondit : il ne ressemblera plus au jeune homme longiligne qu'on aperçoit
sur les photographies de la Villa Air Bel ou bien derrière les grilles de la
Joliette quand depuis son bateau qui s'en va Marcel Duchamp fait des signes
dans sa direction. En revanche et jusqu'au terme de sa vie, son esprit
d'insoumission, ses facéties, sa verve et son amour de la poésie ne
connaîtront pas de relâche.
Pour son entrée dans le monde du marché de l'art, l'événement déclencheur
fut l'Exposition internationale du surréalisme hébergée par Aimé Maeght en
1947. Hérold imagina pour cette confrontation L'autel du grand transparent, un
plâtre androïde d'1 mètre 80 de hauteur qui sera plus tard coulé dans le
bronze. Quelques mois plus tard, en octobre 1947, Christian Zervos lui propose
de présenter dans sa galerie de la rue du Dragon,une exposition personnelle
pour laquelle André Breton rédige un texte qui figure dans "Le Surréalisme
et la Peinture". Hérold expose pendant les années 1948 et 1948 à New York,
San Francisco, Bruxelles et Wuppertal. Il sera présent aux grandes expositions
internationales du surréalisme à Tokyo, Munich, Bruxelles ou Sao Paulo. Ces
moments de validation, cette entrée dans un monde plus confortable et plus
"officiel" n'empêchèrent pas que puissent perdurer l'humour et les amitiés
de toujours. Un rapide billet d'invitation qu'Ernst lui adresse, signé depuis
Seillans, le 13 juillet 1959 par Roland Penrose, Lee Miller et Max Ernst se lit
ainsi : "Dépêche-toi de prendre ton vélo et de venir te mettre au frais,
Bahamontès".
Parmi ses expositions personnelles, on mentionnera la galerie Furstenberg en
1954 (préface de Francis Ponge), le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles
(préface de Patrick Waldberg), la Cour d'Ingres à Paris en 1959 et la Galerie
Lucie Weil en 1965 (préfaces de Michel Butor). Une autre de ses expositions,
"Peintures de jour et de nuit" se déroula en février 1966, à la Galerie
Charles Garibaldi de Marseille, la brochure qui fut publiée en cette occasion
comporte l'extrait d'un article du Monde rédigé par Michel Conil-Lacoste. Il
faut signaler une exposition à Beyrouth en 1975 ainsi que des invitations des
Centres culturels français à Florence en 1981 et à Rome en 1982, une galerie
de Séoul en 1984 et un stand de la galerie Patrice Trigano à la Fiac de 1985.
En 1986, Hérold participe à la Biennale de Venise.
Une constante de l'existence d'Hérold fut l'amitié qu'il noua avec les
poètes, les écrivains et les éditeurs, son souci du livre, des éditions
originales et de leurs accompagnements plastiques, une activité que Jean
Michel Goutier évoquera lorsque paraîtra en octobre 2010 le catalogue du
musée Cantini. Son amitié avec les poètes n'eut jamais de cesse : André
Dimanche qui avait bien connu Hérold pendant les dernières années de sa vie
me racontait récemment avoir eu l'occasion de dîner chez lui dans la
compagnie de deux de ses vieux amis de la revue Troisième Convoi, Michel
Fardoulis-Lagrange et Claude Tarnaud.
Parmi les nombreuses publications de Jacques Hérold on mentionnera qu'il
participa avec Brauner en 1946 aux cahiers de La Révolution la Nuit qui fut
une brève publication dont Yves Bonnefoy était l'instigateur. Son nom figure
dans la quasi-totalité des numéros de la revue Néon (1948-1949) ainsi que
dans l'Almanach surréaliste du demi-siècle. Hérold fut l'ami proche de
Stanislas Rodanski et accompagna de ses illustrations des livres de Ghérasim
Luca et de Jean-Pierre Duprey publiés par François Di Dio aux éditions du
Soleil Noir. On rapporte que lorsque fut décerné son Prix Goncourt, Julien
Gracq ne se déplaça pas, notamment parce qu'il était en train d'achever une
partie d'échecs en compagnie de Jacques Hérold. Il illustra des livres de
Georges Bataille, de Tristan Tzara, de Gilbert Lely, du Marquis de Sade et de
Michel Butor. Man Ray fit son portrait en 1962, Gilles Ehrmann photographia son
atelier de Lacoste. L'un des derniers ouvrages qu'il accompagna de dessins
s'intitule Dialogue de satin, son auteur Christian Tarting était édité dans
la collection Ryoan-Ji d'André Dimanche.
Pour clôturer cette évocation du parcours de Jacques Hérold, une ultime
anecdote concernera de nouveau les Croque-fruits : elle m'a été rapportée
par un ami qui habite Bonnieux, Marc Bucchianeri. Pendant l'été de 1987,
Francis Lemarque passe quelques jours dans le Luberon. Il songe à l'écriture
de son beau livre, "J'ai la mémoire qui chante" où Sylvain Itkine, le groupe
d'agit-prop Mars, Marseille, le quartier d'Endoume et la rue des Treize
escaliers sont remarquablement décrits. Françis Lemarque ignorait le décès
récent de Jacques Hérold : il est profondément triste lorsque les habitants
de Lacoste sont contraints de lui dire qu'il ne pourra pas revoir le magnifique
compagnon qu'il avait connu près de la Porte d'Aix, pendant les années 40.
Alain Paire
L'exposition Jacques Hérold est programmée pour trois mois au musée Cantini
de Marseille, 55 rue Grignan, à partir du 10 octobre 2010. "Crystal amoureux",
une huile sur toile de 1934, format 97 x 195 cm, prêtée par la Galerie
Malingue sera vraisemblablement l'affiche de cette exposition ainsi que la
couverture de son catalogue (textes de Rose-Hélène Iché, Michel Butor,
Jean-Michel Gontier et A. Paire)
A propos de Jacques Hérold, cinq sources principales : "Le Maltraité de
peinture", textes et dessins d'Hérold, disponible depuis 1985 dans une
réédition de Fata Morgana, ses entretiens avec Michel Butor parus en 1964 aux
éditions du Musée de Poche, un article de Jean-Paul Clébert en 1984 dans la
Revue des sciences humaines de Lille, la monographie de Sarane Alexandrian,
éditions Fall, 1995 ainsi que le catalogue de la vente publique d'une partie
de sa collection personnelle, Drouot-Richelieu, 13 novembre 1998, expert Claude
Oterelo.
A propos de Marseille et des années 40, cf sous la responsabilité de
Jean-Marie Guillon, aux éditions Actes-Sud 2000, les deux tomes de Varian Fry
du refuge à l'exil. Cf aussi le volume Victor Brauner, écrits et
correspondances 1938-1948, éd Centre Pompidou et Inha, 2005, remarquable
travail d'archivage et de commentaires réalisé par Camille Morando et Sylvie
Patry. Pour Yves Tanguy, cf le très beau catalogue composé par André Cariou,
le conservateur du musée de Quimper, été 2007. A propos du poète Robert
Rius, il faut consulter son site ainsi qu'un article de Rose-Hélène Iché et
Olivier Bot dans Mélusine, 2004. Pour Le Soleil Noir, catalogue édité en
1993 par le Carré d'art de Nîmes, entretien avec François Di Dio, textes de
Pierre Descargues et Jean-Michel Goutier.
Charles Garibaldi fut de son vivant un grand expert de l'oeuvre de Monticelli
à propos duquel son fils Mario a publié en 1991 un ouvrage aux éditions
Skira. La galerie Charles Garibaldi de Marseille présenta au 55 de la rue
Paradis, entre 1947 et 1953, Albert Gleizes, Foujita, Tal-Coat, André Masson,
Fernand Léger ainsi qu'à quatre reprises des huiles, des dessins, des bronzes
et des lithographies de Picasso. Ses expositions pionnières furent souvent
facilitées par Daniel-Henry Kanhweiler qui affectionnait la loyauté de
Charles Garibaldi ; elles ne rencontrèrent pas le succés qu'elles
méritaient. Jean Ballard qui savait de quelles forces d'inertie sa ville
était capable, lui répétait : "Mon cher Garibaldi, Marseille ne vous mérite
pas !" (cf pages 85-86 de Peinture et sculpture à Marseille, éd. Jeanne
Laffitte, 1999)
A lire sur :
http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=105:jacques-herold-1910-1987&catid=7:choses-lues-choses-vues&Itemid=6
Information communiquée par Fabrice Pascaud (http://www.arcane-17.com)




[Projection] Virginia Tentindo "Minimes innocences"
"A la place de la conférence de Jean-François Rabain, prévue le 9 mai à La
Coupole, en hommage à Sarane Alexandrian, nous projetterons le film réalisé
par Fabrice Maze sur l'oeuvre de Virginia Tentindo "Minimes innocences" (45mn),
le dimanche 25 avril à 16h à la Halle St Pierre."

Film de Fabrice Maze.
Production Jean-François Rabain
Textes de Sarane Alexandrian,
Julio Cortazar
Marc Kober
Jean-François Rabain
Virginia Tentindo

Halle Saint Pierre
2 rue Ronsard.
Paris 75018.
Information communiquée par Jean-François Rabain






Exposition Joan Miró au Graphik Museum Pablo Picasso
Le Graphik Museum Pablo Picasso de Münster en Allemagne fête ses dix ans avec
de nombreux évènements dont une importante exposition consacrée à l'artiste
espagnol Joan Miró (1893-1983) du 5 Mars au 6 juin 2010.
Avec une centaine d'œuvres (9 peintures, 21 sculptures, 20 dessins, 1
tapisserie, 45 gravures, 1 makemono, 4 parchemins, 3 livres de
bibliophilie…), provenant toutes de la Collection Maeght à Paris, La Couleur
de ses Rêves met au premier plan le rôle primordial, dans le travail de cet
artiste catalan, de l'expérimentation de divers matériaux. L'inclination
prononcée pour cette expérimentation se remarque particulièrement dans les
céramiques et les bronzes exposés à Münster. Miró employait souvent, pour
ses travaux, des objets insignifiants qu'il ramassait lors de promenades, qu'il
combinait avec d'autres objets provenant de la société de consommation, comme
des jouets, des cuillères, des clous, des caisses, des chaises…
Le titre de l'exposition, La Couleur de ses Rêves, se réfère à une toile de
Miró de 1925 dans laquelle l'artiste a révélé l'importance du rêve dans la
création de ses images : « je ne rêve jamais, je dors comme un rondin. Mais
je rêve toujours quand je suis éveillé ». Avec ces mots, Miró exprime
combien son art est contrôlé par le subconscient : « quand je commence une
image j'obéis à une impulsion intérieure que je ressens physiquement, comme
si quelque chose avait besoin de sortir de mon corps. »
Trois peintures des années 1914 à 1917 nous font redécouvrir le Cubisme et
les traits du Fauvisme chez Miró. Quelques travaux des années vingt et trente
sont la preuve que le Surréalisme Parisien a manifesté plus tard une
influence importante sur Miró. Une tapisserie de trois mètres de 1973 nous
ramène aux racines artistiques de l'art populaire catalan.
Galerie Maeght – 42 rue du Bac 75007 – Paris France
Tél : +33 (0)1 45 48 45 15
Fax : +33 (0)1 42 22 22 83
E-mail : galerie.maeght@maeght.com
http://www.je-magazine.com/une-exposition-consacree-a-joan-miro-au-graphik-museum-pablo-picasso-en-allemagne

[Exposition] Picasso et l'internationale cubiste à Philadelphie
par Guénola Pellen
Le musée des arts de Philadelphie propose depuis le 24 février l'exposition
« Picasso et l'avant-garde à Paris », consacrée à la période cubiste du
peintre espagnol et à l'influence subversive de la capitale sur son œuvre.
Leader reconnu du mouvement cubiste avec Georges Braque, le peintre sculpteur
ibérique Pablo Picasso est l'invité d'honneur des cimaises du musée des arts
de Philadephie. Autour des œuvres les plus innovantes de ce personnage haut en
couleur, l'exposition entend restituer le laboratoire créatif que fut le Paris
cubique entre 1905 et 1945.
Picasso, Apollinaire, Chagall, Man Ray. Au cours de la première moitié du
XXème siècle, les enfants terribles de la bohème parisienne, connus sous le
nom de l'École de Paris, ont transgressé les frontières de l'art pour
inventer une nouvelle manière de voir le monde en fragmentant la peinture, en
décomposant les lettres, en jouant des perspectives et du volume. Russes,
Espagnols ou Français, qu'importe ! La modernité de leurs œuvres échappe au
carcan de la définition pour se fondre dans le langage commun de l'avant-garde
artistique.
En réunissant leurs peintures, sculptures et dessins, c'est le caractère
insurrectionnel de cet instant de carrière du peintre espagnol, marqué par la
rencontre avec d'autres mouvement avant-gardistes radicaux comme le futurisme
ou le surréalisme que l'exposition entend éclairer. Des travaux d'artistes
internationaux tels que Marc Chagall, Jacques Lipchitz, Patrick Henry Bruce ou
Man Ray sont donc exposés aux côtés du maître. La présence inédite de
certaines œuvres issues de collections américaines privées et celle d'une
œuvre cubiste majeure de Picasso, Les Trois Musiciens (1921) qui figure le
peintre et ses deux amis poètes Guillaume Apollinaire et Max Jacob achèveront
de convaincre les curieux de faire le déplacement.
Picasso sera aussi à New York ! Du 28 mars au 30 août au MoMA, l'exposition
"Picasso: Themes and Variations" présente ainsi une centaine d'œuvres du
maître. L'accent sera mis sur la technique et l'importance de la gravure dans
les travaux de Picasso.
Informations pratiques :
L'exposition « Picasso and the avant-garde in Paris » se tient du 24 février
au 25 avril 2010 au musée des arts de Philadelphie.
Commissaire d'exposition : Michael Taylor.
Philadelphia Museum of Art :
26th Street and the Benjamin Franklin Parkway
Philadelphia
Tél. : (215) 763-8100
Site : www.philamuseum.org
L' exposition « Picasso: Themes and Variations » se tiendra du 28 mars au 30
août 2010 au MoMA de New York.
Commissaire d'exposition : Deborah Wye.
http://www.france-amerique.com/articles/2010/03/23/picasso_et_l_internationale_cubiste_a_philadelphie.html





[Exposition] Le surréalisme redécouvert à Winterthour
Le surréalisme s'est développé avec la photographie et le cinéma. La
fascination du mouvement pour l'image fait l'objet d'une exposition au
Fotomuseum de Winterthour, qui en propose, après Paris, une passionnante
nouvelle lecture.
Elles sont tellement connues, ces images, qu'on oublie presque d'où elles
viennent et dans quel contexte elles ont été créées. Les œuvres
photographiques des surréalistes ont été tant et tant reproduites qu'elles
sont devenues des icônes de la modernité, parfois banalisées par leur
utilisation dans la publicité.
Les expositions telles que celle reprise jusqu'au 24 mai par le Fotomuseum de
Winterthour, présentée jusqu'à mi-janvier à Paris, permettent de retrouver
l'originalité du mouvement surréaliste dans toute sa splendeur. Et toute son
ampleur. Car ses artistes inclassables, protéiformes, intarissables, ont tout
exploré.
C'est le premier rappel – ou le premier enseignement – du vaste parcours
concocté par le Musée national d'art moderne du Centre Georges Pompidou: la
curiosité des surréalistes était infinie.
Leurs trouvailles techniques et leurs champs d'exploration (distorsions des
images, collages, réactions chimiques des supports, etc.) peuvent sembler
banales aujourd'hui, à l'ère du multimédia. Mais revoir les œuvres
originales fait renaître l'excitation de l'époque à défricher des terres
vierges.
Réaction à la guerre
Mouvement révolutionnaire opposé aux valeurs bourgeoises et à la folie
guerrière, né vers 1920 à Paris, proche parent du dadaïsme, le surréalisme
a immédiatement été fasciné par le média photographique et
cinématographique. Pour le Fotomuseum, c'est même la photographie qui a
permis au groupe de se constituer une identité.
Les très nombreux portraits de groupe – tels le collage «L'échiquier
surréaliste» de Man Ray (1934), l'Américain arrivé à Paris en1921 –
montrent le goût des protagonistes surréalistes pour l'auto-représentation
et la mise en scène. Nombre de ces images ont illustré des exemplaires de la
revue La révolution surréaliste. L'exposition présente simultanément
l'original et son utilisation imprimée.
Esprit ludique
Les portraits rappellent aussi l'esprit résolument ludique des surréalistes.
Photomatons grimaçants, clichés dans des mannequins de foire (où l'on glisse
sa tête pour se faire passer pour un forain musclé ou pour un aviateur)
donnent l'impression que les artistes passaient leur temps à s'amuser…
Mais l'absurde, la magie, l'étrange, souvent théâtralisés, ne sont jamais
loin pour susciter un climat parfois inquiétant. Les portraits flous de Raoul
Ubac font penser à des fantômes. La passion pour les animaux, morts ou
monstrueux, de préférence marins chez Jean Painlevé ou, souvent, des
araignées, inspirent des pensées métaphysiques («Les années vous
guettent» de Dora Maar, 1936).
«Désinhibé»
Les idées et la désinhibition des artistes (pour reprendre Man Ray, disant de
Meret Oppenheim, dont il réalisera la célèbre photographie nue avec bras
tachés d'encre devant la presse à eau-forte, qu'il avait rarement vue «une
femme aussi peu inhibée») débouchent sur des chefs d'œuvre, tel le «Violon
d'Ingres» de Man Ray, encore lui.
L'érotisme est aussi omniprésent, tourmenté comme chez Hans Bellmer et ses
Poupées, ou poétique, comme les clichés de Kiki de Montparnasse par Man Ray
ou son «Torso», où l'ombre d'un rideau dessine des lignes sur des seins.
Les photographes Brassaï et Manuel Alvarez Bravo ou, moins connus, Eli Lotar
ou Jindřich Styrsky, se révèleront aussi par le surréalisme, tout en
développant leur propre langage. Leurs clichés de rues vides,
d'arrière-cours ou de vitrines témoignent du goût, typiquement surréaliste,
pour les superpositions étranges
Comme à Paris l'an dernier, l'exposition suscite un vif intérêt en Suisse
alémanique depuis son ouverture fin février. Le Magazin, supplément publié
par le quotidien Tages-Anzeiger le samedi, a consacré tout un dossier à cette
seule question: «Qu'est-ce que le surréalisme?»
Serait-ce que le début du 21e siècle, à l'instar des années 1920, est à la
recherche de nouvelles zones d'expérimentation révolutionnaire ? Le taciturne
(sur les photos du moins) André Breton continue en tout cas à hanter les
esprits avec sa prophétie: «C'est par la force des images que, par la suite
des temps, pourraient bien s'accomplir les vraies révolutions».
Ariane Gigon, Winterthour, swissinfo.ch
http://www.swissinfo.ch/fre/infos/magazine/Le_surrealisme_redecouvert_a_Winterthour.html?cid=8517588





La Collection Filmmuseum fait l'actualité
(…)
Printemps marquera le lancement d'une collection dédiée aux surréalistes
avec un premier disque rassemblant L'invention du monde et Quetzalcoatl, le
serpent  emplumé de Jean-Louis Bédouin et Michel Zimbacca ainsi que Square du
Temple (1947) et Ni d'Eve ni d'Adam  (1969) de Michel Zimbacca. Un entretien
donné en 1961 par André Breton et un livret de 80 pages (textes de Michel
Zimbacca, André Breton, Benjamin Péret...) accompagneront les films.
(…)
http://www.filmsactu.com/news-dvd-la-collection-filmmuseum-fait-l-actualite-9445.htm





[Réédition] Benjamin Péret
Je ne mange pas de ce  pain-là
Enquête d'Heribert Becker
Présentation de Gérard Roche

Paru le : 04/03/2010
Editeur : Syllepse (Editions)
Collection : Les archipels du surréalisme
ISBN : 978-2-84950-256-3
EAN : 9782849502563
Nb. de page : 154 pages
«Dans ce mince recueil explosif, Benjamin Péret laisse éclater sa colère,
maniant l’invective, l’insulte et le dénigrement avec une rare violence.
L’outrance des images, la brutalité du propos visant le clergé, les flics,
l’armée et les politiciens ne se donnent aucune limite, aucun frein. Rien ne
semble arrêter sa rage destructrice, portée à l’incandescence. On ne peut
s’empêcher de rapprocher cette violence de Je ne mange pas de ce pain-là de
la célèbre photographie parue dans la Révolution surréaliste (décembre
1926) et de sa légende : « Notre collaborateur Benjamin Péret injuriant un
prêtre ». La colère, l’indignation semblent être les seules motivations
à réunir ces textes dispersés et liés à des circonstances et au contexte
politique lui-même violent de la fin des années vingt et du début des
années trente. Période de troubles sociaux, de conflits de classes, de
révolutions et de montée des nationalismes.»
Gérard Roche
http://www.benjamin-peret.org/association/je-ne-mange-pas-de-ce-pain-la.html





[Souscription] Exposer Dada
L'essai de Marc Dachy, EXPOSER DADA, comporte de nombreuses reproductions.
Tiré à 491 exemplaires numérotés, il est proposé en souscription au prix
préférentiel de 19 euros, frais de port compris, par chèque à l'ordre de
Luna-Park Transédition et sera adressé aux souscripteurs avant la fin du mois
de mai.
Courrier : Luna-Park Transédition 23 rue du Départ bte 37 – 75014 Paris
[A cause de petits dysfonctionnements sur le serveur Sympa, nous n’avons pas
pu, cette semaine encore, joindre de pièce jointe. E. Breuil enverra
individuellement à toute personne qui en fera la demande le document
(couverture) annonçant la publication].





[Alice traduit par Parisot réédité]
Alice(s), ou l'effet Burton
Par François Forestier
A la faveur de la sortie du film de Tim Burton, voici une vague de rééditions
du chef-d'œuvre de Charles Lutwidge Dodgson, dit Lewis Carroll. En Livre de
Poche Jeunesse, « Alice au Pays des Merveilles » et « Alice de l'autre
côté du miroir », dans une traduction de Michel Laporte (4,90 € le volume)
font pendant à la réédition de la traduction d'Henri Parisot chez
Garnier-Flammarion (préface de Véronique Ovaldé et Tiphaine Samoyault, 3,80
€).
(…)
http://co4.univ-lyon2.fr/sw?type=mail&state=2&oidFolder=10336078&oidMessage=109233429&isSearchFolder=false&isSortActive=false&page=0





[Compte-rendu de traduction] MARK POLIZZOTTI:
LA VIDA DE ANDRÉ BRETON
REVOLUCIÓN DE LA MENTE
Madrid, Turner y Fondo de Cultura Económica, 2009
692 páginas.
Traducción de Gabriel Bernal Granados y Juan José Utrilla
LA BELLEZA CONVULSIVA
Biografía apasionante que esquiva el escollo, casi siempre difícil de evitar,
del biógrafo meticuloso que acaba mimetizándose con el objeto de sus
investigaciones. Con una astuta (y esto es un elogio) utilización de las
fuentes Mark Polizzotti ausculta sin complejos al personaje Breton con la ayuda
de las cartas (inéditas) del Fondo Doucet de la Bibliothèque
Sainte-Geneviève, la consulta exhaustiva de los archivos de N.R.F. y las
conversaciones con personas del círculo íntimo del poeta. Su mujer Elisa, su
hija Aube, Philippe Soupault, Jean Schuster, André Thirion, Pierre Matisse,
Claude Levi-Strauss, Nelly Kaplan, Marcel Jean, Alain Jouffroy, por mencionar
sólo los más conocidos.
El libro ha sufrido las críticas (o el silencio) de aquellos para los que la
hagiografía es un oficio y acaso un beneficio. Breton fue persona incómoda,
con frecuencia atrabiliaria, y es difícil aceptar algunas de las prácticas
(esoterismo, alquimia) que ocuparon con tintes solemnes de adoctrinamiento
muchas sesiones de grupo. Los surrealistas fueron, en gran medida, una
“unión fundada en afinidades electivas” lo que en la práctica hizo que el
surrealismo sólo sobrevivió a la sombra de Breton impidiendo que fuera
exclusivamente una escuela literaria o artística: “Ni escuela ni capilla y
bastante más que una actitud el surrealismo es, en el sentido más agresivo
del término, una aventura. Aventura del hombre y de la verdad unidos ambos en
el mismo movimiento” (Declaración colectiva, 1951). Sin embargo conviene
recordar que otras voces, en los años 60, criticaron ciertas derivas
ideológicas: “No olviden los surrealistas y también los demás que lo
esencial en la espada no es la empuñadura, ni la funda, sino la hoja” (Louis
Scutenaire).
La vida de André Breton de Mark Polizzotti va más allá de una ardua
investigación universitaria y los detalles, a veces sorprendentes, nos ayudan
a conocer mejor al personaje. Debe señalarse que al no estar puesta al día la
versión española (aunque se diga lo contrario en el Prefacio) y siendo
traducida, con algunos retoques, de la edición neoyorquina de 1995, el autor
no ha podido tener en cuenta las importantes novedades que se incluyen en el
Tomo III (1999) y Tomo IV (2008) de las Oeuvres Complètes de Breton. Creo
también que algunos aspectos del libro están faltos de desarrollo. Los apuros
financieros de André Breton son a menudo contradictorios. Elisa Breton
compañera del poeta durante casi 25 años parece no interesar al biógrafo
aunque no debía de ser, incluso comparándola con las antiguas amantes o
esposas, (Simone, Jacqueline, Lise, Suzanne, Valentine Hugo) la mujer anodina
(y casi anónima) que circula por las páginas. Varios investigadores han
informado de largas ausencias, de viajes a su Chile natal y también a otros
destinos. En Lettres à Aube Breton habla de ello con su hija.
Algunas noticias no merecen la importancia con que se destacan. En la protesta
contra el enjuiciamiento de Louis Aragon, Polizzotti cita, por su relevancia,
unos pocos de los 300 firmantes de Misère de la Poésie, de marzo de 1932:
Matisse, Picasso, Brecht, Thomas Mann, García Lorca (sin citar nombre). Se
trata de Francisco no de Federico. La fama de éste catapulta a su hermano, por
ignorancia o descuido, a la selección de la cita. Como dato curioso quiero
destacar a varios firmantes españoles del documento: Manuel Altolaguirre,
Carlos Arniches, Corpus Barga, Ricardo Baroja, José Moreno Villa.
*
Temo que algunos de los errores que señalo más arriba no proceden del autor.
Leer La vida de André Breton ha sido también un suplicio que sólo ha hecho
posible el interés del libro. Pasando por alto que la versión esté hecha
para el lector mejicano, aunque devoto lector no creo haber encontrado en
Alfonso Reyes y Octavio Paz, por ejemplo, tantas palabras de uso poco común
como en esta traducción. “el hombre es un carrizo pensante” (Pascal),
“las bancas públicas”, “hizo planes para vacacionar”, “la oferta de
membresía”, “ahora fungía como hotel”, “Char levantó el
sacaborrachos”, “un fúrico Breton”, “los dramaturgos absurditas le
dejaron indiferente”. Son algunas de ellas.
No es esto, sin embargo, lo peor. Cito, como muestra algunas frases difíciles
de entender. Los números entre paréntesis indican la página:
“Caían tormentas que sometían a los techos de pizarra, sin llegar a
colapsarlos (114)”, “Habían comenzado sus labores de parto (124)”, “El
café, un bar de la clase obrera vasca llamado Certa […] Aragon recordó más
tarde […] su variada oferta de cocteles (sic), incluidos el Pick Me Hup y el
Kiss Me Quick […] Tenía la reputación de servir el mejor oporto de París
(125)”, “La prensa estaba hirviendo en ira (133)”, “Mantuvieron lo
sobrenatural firme en el ojo del público (182)”, “Poco después de las
nueve de la noche en punto (182)”, “Masson, a su vez, tenía algún tiempo
de admirar a Breton a la distancia” (215)”, “El surrealismo estaba muy
bien posicionado en las noticias ese otoño (222)”, “La revista […]
Correspondence, por quien viajó a Bruselas para conocerla más tarde en ese
mismo mes (238)”, “Los surrealistas ocupaban varias filas de adelante
(293)”, “La enorme expansión del paisaje estadounidense se dificultaba
reunirse con regularidad (487), “Los Poèmes se estaban vendiendo
respetablemente (542)”, “Los surrealistas siempre se sentaban hasta el
fondo de la habitación [del café] (584)”.
Peor aún, si esto fuera posible, son los numerosos textos de los surrealistas
franceses traducidos del inglés. Las notas (apabullantes y soporíferas en
muchos casos, pero necesarias cuando nos llevan a las fuentes) nos conducen
casi siempre a traducciones inglesas. No quisiera parecer pesado, pero The Poet
Assasinated and Other Stories, Manifestes of Surrealism, Maldoror and the
Complete Works, Surrealism and Painting, Seven Dada Manifestos, Soluble Fish,
Conversations, A Saison in Hell, etc., etc. sirven de (mal) ejemplo y ayudan a
entender el desaguisado.
La vida de André Breton, revolución de la mente, es un buen libro que me
gustaría volver a leer en una nueva traducción. 
Ángel Pariente
[Je tiens à la disposition de lecteurs non hispanophones une tentative de
traduction que j'ai préféré finalement ne pas passer ici pour ne pas
réaliser la même erreur que les traducteurs du livre en question].




[A re-paraître]
Aux éditions L'Arbre vengeur (Aquitaine au Salon du Livre), une reparution de
La Marraine du sel, de Maurice Fourré, avec bande rouge de Breton : "Son
œuvre est prise dans ses gloires . Elle est de celles qu'on redécouvrira".
Information transmise par Bruno Duval





[Article] Joë Bousquet de mémoire
Quatorze séquences pour Michel Arcens
La maison de Carcassonne est un hôtel particulier dont l'origine remonte au
XVIIIe siècle. Il est situé au cœur de la ville bâtie par Louis IX, une
bastide que les Carcassonnais nomment « ville basse », par opposition à la
Cité médiévale construite sur une colline dominant le fleuve Aude. La
famille Bousquet a pris possession de cet hôtel vers le milieu des années 20.
Elle habitait un appartement au premier étage. Le reste de la maison était
occupé par des locataires. Dans ce vaste appartement qui, au XIXe siècle,
abrita un cercle de jeu, Joë Bousquet s'était vu attribuer par les siens une
chambre dont la situation lui conférait une certaine autonomie. Une porte
s'ouvre sur un escalier dérobé qui relie directement la pièce à la cour
intérieure du rez-de-chaussée. On pouvait, empruntant cet accès, visiter
Bousquet sans être vu par quiconque. Sur cette porte, le poète avait fait
punaiser sa carte de visite sur laquelle on lisait : Joë Bousquet. Tout
simplement.
2 - René Nelli, Paul et Gala Eluard, Max Ernst, Louis Aragon et Elsa Triolet,
Simone Weil, André Gide, Hans Bellmer, Julien Benda, Gaston Gallimard, Jean
Paulhan furent parmi les innombrables visiteurs de la nuit. Au milieu d'eux,
des femmes. De jeunes et toujours très belles femmes.
(…)
Lire l'intégralité du texte sur :
http://sergebonnery2.canalblog.com/archives/2010/03/26/17365092.html
Ainsi que sur
http://michelarcens.unblog.fr/
(version enrichie d'illustrations)
[Enchères] Collection Daniel Carasso
(…)
Des oeuvres de Fernand Léger, Joan Miro, Claude Monet, Alfred Sisley, Maurice
Utrillo et Pierre-Auguste Renoir, mais aussi des pièces de porcelaine
asiatique et des meubles à la facture exceptionnelle seront vendus vendredi à
Drouot.
(…)
http://www.lexpress.fr/actualites/2/la-collection-carasso-heritier-de-danone-aux-encheres-a-paris_856039.html
Eddie Breuil

 


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