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dimanche 7 mars 2010 21:16 Semaine 10Mois Artaud Le cocktail Cocteau (exposition) Dada, surréalisme et alentours (journée d’études) Régis Debray Gontcharova (exposition) Ils se sont rencontrés à Paris (spectacle) Picasso en Russie Pleine Marge (exposition) Oeuvres complètes de Reverdy [Publication] Salvador Dalí: sur les traces d'érosActes du colloque international de Cerisy Frédérique Joseph-Lowery (sous la direction de) Isabelle Roussel-Gillet (sous la direction de) Chez Dalí, le sexe est une force qui agit en permanence dans le laboratoire de l'oeuvre et qui détermine chez l'artiste, à partir des zones de turbulence les plus troubles de son imaginaire, un élan exploratoire tourné vers l'extase et la sublimation. Ce colloque autour de l'artiste catalan s'est proposé de recueillir les traces textuelles, reliques picturales, vestiges cinématographiques et restes pseudo-scientifiques jonchant l'oeuvre de ce surréaliste français que le pays où il naquit imaginairement rejette plus que jamais. Les actes qui en résultent sont présentés dans l'ordre du déroulement des journées et des interventions, tant il importait de rendre compte non seulement de la dimension intellectuelle des différentes approches, mais aussi de l'inscription dans le temps et dans l'espace (une semaine au château de Cerisy) de la présence même des participants, de leur parole, de leur corps: comment, en effet, méditer sur les traces d'éros chez Dalí en ignorant cette exigence de l'artiste qui attendait du «regardant» (et donc de la critique), dans la contemplation de ses oeuvres, le même engagement du corps sexuel que lui-même dans son acte créateur. La question centrale posée par Dalí, et que les réflexions ont donc permis de réactiver sous divers angles, est bien celle du degré de mobilisation dans (et par) l'oeuvre d'art: quelles résonnances de son corps, quels échos de sa vie psychique est-on prêt à livrer par le geste, le regard et la parole? Salvador Dalí: sur les traces d'éros Actes du colloque international de Cerisy Texte en français ISBN 978-2-940408-03-0 Mois ArtaudMardi soir, la chapelle Paraire a accueilli une nouvelle exposition consacrée à Antonin Artaud, dans le cadre du mois Artaud qui vient de s'ouvrir. Cette fois-ci, ce sont treize artistes d'horizons divers qui présentent leur "regard" sur l'énigmatique Antonin Artaud.Quasiment l'ensemble des artistes était présent au vernissage de cette exposition, qui délivre de belles surprises. Comme ces toiles de Placide Zéphyr, la plus jeune des artistes, ou ce superbe buste signé par le Lotois Christian Martinon, ou encore ces bannières de la Ruthénoise Marie-Hélène Audouard. L'exposition est à voir jusqu'au 31 mars. Elle est ouverte de 15 h à 18 h, tous les jours. [Chronique d'exposition] La photographie n'est pas l'artPartageant sa vie et ses activités professionnelles entre la Belgique et le Brésil, Sylvio Perlstein, au fil de quarante années de voyages, de rencontres et d'amitiés tissées avec les artistes, a réuni près d'un millier d'oeuvres d'art moderne et contemporain. Il dévoile ici une partie de sa collection photographique regroupant certaines des images les plus emblématiques de l'histoire de ce médium. Les photographes des années 1920 et 1930 dominent l'ensemble de la présentation, à l'instar de Man Ray – auquel le titre de l'exposition rend d'ailleurs hommage en reprenant l'intitulé de son recueil « La photographie n'est pas l'art » édité en 1937 – qui a accompagné le collectionneur dans sa quête de l'insolite, du fantasmagorique, du déconcertant. Des tirages de la Poupée de Hans Bellmer en passant par les autoportraits travestis de Claude Cahun, l'exposition révèle quelques unes des plus belles photographies du surréalisme tout en s'intéressant aux développements contemporains que le mouvement a pu prendre avec notamment les oeuvres de Vik Muniz, Adriana Varejão ou Philippe Ramette. Le parcours de l'exposition est également ponctué d'oeuvres non-photographiques de Magritte, Pistoletto ou Bruce Nauman entre autres. Cette exposition reflète le regard personnel de Sylvio Perlstein sur la photographie et affiche une ligne directrice pouvant être conçue comme un angle de lecture particulier de l'histoire de la photographie : celle d'une prédilection pour la création photographique présentant les caractéristiques de cette « inquiétante étrangeté », chère aux surréalistes, mais aussi nettement perceptible dans l'ensemble de sa collection, toutes périodes confondues. Fondée de manière « intuitive et passionnée », cette collection ne présente point de portraits ou de nus classiques mais toujours une quête de l'expérimentation technique (rayogrammes, surimpressions, photomontages…), de la marginalité esthétique et iconographique : l'objectif fragmente, déconstruit, poétise ou érotise le corps humain ; le visage se change en masque ; les objets deviennent fétiches ; les espaces se muent autant en passages qu'en frontières... Les commissaires de l'exposition, Régis Durand et David Rosenberg ont choisi de regrouper les oeuvres de la collection en six sections « Corps », « Objets », « Masques et visages », « Espaces », « Scènes » et « Mots » invitant ainsi à la création de relations originales entre des périodes et des artistes différents. Si le surréalisme en tant que mouvement historique est représenté par de nombreuses épreuves dans la collection Perlstein, la surréalité et le fantasmagorique émanent de nombre d'images exposées. Le « beau bizarre » ou selonla terminologie de Sylvio Perlstein, l'esquisito, peut être une piste de lecture opportune de la photographie des XXe et XXIe siècles. L'exposition de la collection de Sylvio Perlstein au MAMCS, qui donne la part belle à la photographie des années 1920 à 1940, fait écho à la présentation concomitante des chefs d'oeuvres de la collection du MAMCS, sous le titre de « D'un regard à l'autre ». Par cette double exposition, le MAMCS offre un parcours complet à travers l'histoire de la photo, de ses origines qui remontent au XIXe siècle, jusqu'à nos jours. L'exposition a d'abord été présentée à Bruxelles au Musée des Beaux-Arts d'Ixelles (29 octobre 2009/10 janvier 2010) avec qui le Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg l'a coproduite. http://www.actuphoto.com/14337-la-photographie-n-est-pas-l-art-collection-sylvio-perlstein.html Voir aussi http://www.plan-neuf.com/?p=464 [Rappel] Exposition "Traits Modernes"Avec plus de neuf millions d'oeuvres, la Bibliothèque nationale de France a la plus importante collection d'estampes et de photographies au monde. La Bibliothèque municipale de Lyon expose une sélection d'estampes modernes choisies dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, mais aussi du Département des Estampes et de la photographie. À Lyon, la collection d'estampes est très riche, avec cent mille estampes anciennes (du XVIe au XVIIIe siècle) et plus de cinq cents estampes contemporaines. Le choix, volontairement restreint à quatre artistes, permet d'observer les deux sillons qui fondèrent un art définitivement renouvelé : la veine surréaliste, avec Joan Miró et Victor Brauner, et la voie de la déconstruction plastique que se partagent Matisse et Picasso. Les quatre artistes Pablo Picasso (1881 - 1973) Henri Matisse (1869 - 1954) Joan Miró (1893 - 1983) Victor Brauner (1903 - 1966) L'exposition rend compte de cet appétit pour la gravure ; elle montre que ce métier a permis aux artistes de mener une oeuvre parallèlement à leur peinture. Ils firent de l'estampe un domaine d'étude, un lieu d'impulsion créatrice, et parfois une réponse à leurs recherches picturales. [Spectacle] Ils se sont rencontrés à ParisL'association Paris Moscou Communication Productions lance un spectacle « Ils se sot rencontrés à Paris » du Musée Maïakovski de Moscou sur la scène du Théâtre des Déchargeurs du 1 er au 26 juin 2010, dans le cadre de l'année croisée France-Russie 2010. Une histoire vraie que l'histoire a oubliée… ILS SE SONT RENCONTRÉS À PARIS Ce qui nous étonne aujourd'hui, alors que le recul des ans éclaircit la pensée, c'est de voir à quel point certains destins sont liés. Liés par le sang, liés par l'histoire, liés par les vers. Aragon et Maïakovski, Elsa Triolet Lili Brik. Deux grands poètes ayant deux soeurs pour muses, et deux pays, la France et la Russie, deux langues et deux cultures auxquels ils ont laissé les plus fous poèmes d'amour qui aient jamais été écrits. Un amour au prisme duquel devait se métamorphoser le temps, un amour qui a traversé l'histoire et qui demeure intact au-delà des révolutions et des tourmentes du 20e siècle. Un spectacle poétique et musical créé et interprété par Bruno Niver, il y a deux ans à la commande du Musée d'Etat Maïakovski de Moscou, sur la scène duquel il est joué depuis régulièrement. Il nous propose un voyage poétique dans le Paris et le Moscou des années 20. A partir des mémoires d'Elsa Triolet, au fil des poèmes et des chansons, entre le futurisme russe et le surréalisme français, le spectacle raconte la rencontre de Maïakovski avec Lili Brik , et celle de Louis Aragon avec Elsa Triolet. Accompagné au piano et à l'accordéon, Bruno Niver interprète des chansons de Léo Ferré et Jean Ferrat composées sur des poèmes de Louis Aragon, ainsi que des chansons de Jacques Brel, du répertoire d'Yves Montand… sur l'amour, les artistes et Paris. Dans la version destinée au public français, l'artiste chante quelques romances russes. Il lit aussi des poèmes de Vladimir Maïakovski, Louis Aragon, des poètes surréalistes, et contemporains. Conception, et mise en scène et scénario inspiré des mémoires d'Elsa Triolet : Bruno Niver Chant, poèmes: Bruno Niver Théâtre des Déchargeurs : du 1er au 26 juin, du mardi au samedi, à 21h30 Réservations : 01 42 36 70 56 www.lesdechargeurs.fr Théâtre du Marais : du 4 novembre au 14 décembre, du jeudi au samedi à 19h Réservations : 01 42 18 49 11 http://www.communique-express.com/culture/ils-se-sont-rencontres-a-paris/ Journée d'études : Dada, surréalisme et alentoursDada, surréalisme et leurs alentours. Un point sur les recherches en cours sur l'histoire des avant-gardes dadaïstes, surréalistes et de leurs trajectoires au XXe siècle Date : 1er juillet 2010 Lieu : Galerie Colbert, salle Jullian Responsable scientifique : Philippe Dagen, CIRHAC On pourrait croire que tout ou presque est désormais connu sur des mouvements dont l'importance n'est plus à établir et qui ont été récemment commémorés par de nombreuses expositions générales ou monographiques. Des travaux historiographiques permettent de préciser les modalités de cette reconnaissance, sa chronologie, ses manques et ses limites. D'autres recherches cependant apportent des éléments inédits qui incitent à reconsidérer oeuvres et personnalités. On confrontera ces approches à travers la présentation de travaux en cours ou proches de leur achèvement conduits moins en France qu'à partir de la France. http://hicsa.univ-paris1.fr/page.php?r=3&id=353&lang=fr [Exposition] Le cocktail CocteauPAULIN CÉSARI De Cocteau, on connaît surtout les mots et certains sont impérissables. A la question «Qu'emporteriez-vous si votre maison brûlait?», il répondit : «Le feu.» Né à Maisons-Lafitte en 1889, dans une famille bourgeoise et catholique, ce touche-à-tout génial et manoeuvrier mondain fut tour à tour poète (Vocabulaire), romancier (Thomas l'imposteur), cinéaste (Orphée), dramaturge (Les Parents terribles) et dessinateur. Trublion éclairé pour les uns, suiveur opportuniste pour les autres, il sut toujours pressentir et anticiper la vague pourvu qu'elle fût nouvelle. Animateur du Groupe des Six, influencé par Picasso, marqué par le surréalisme, il est l'auteur d'une oeuvre originale et spectaculaire à laquelle le Palais Lumière d'Evian rend hommage. Manuscrits, lettres, photos, films, dessins et peintures illustrent avec bonheur la vie et l'oeuvre de ce poète opiomane qui finit à l'Académie française. -«Sur les pas d'un magicien», Palais Lumière, Evian (04.50.83.15.90), jusqu'au 23mai. [Publication] oeuvres complètes de Pierre ReverdyAuteur(s): Reverdy, Pierre Cette édition en deux volumes de ses Oeuvres complètes remet pour la première fois en perspective l'ensemble de son parcours. On y trouvera bien sûr, au fil de la chronologie, ses grands recueils poétiques (Plupart du temps, Main d'oeuvre...), mais aussi ses étonnants récits (Le voleur de Talan, La Peau de l'homme, Risques et périls), ses trois volumes de « notes » et la totalité de ses textes critiques sur la peinture et la poésie. Outre plusieurs séries de poèmes inédits, le tome I propose en annexe la reproduction en fac-similé des premiers livres de Reverdy (La Lucarne ovale, Les Ardoises du toit) tels qu'il les avait lui-même conçus et fabriqués. http://editions.flammarion.com/Albums_Detail.cfm?ID=37852&levelCode=home Picasso exposé en Russie après 50 ans d'absenceLes Russes vont pouvoir découvrir pour la première fois au musée des Beaux Arts Pouchkine, un panorama complet de l'oeuvre de Picasso de sa période bleue au surréalisme. L'exposition rassemble quelque 240 oeuvres de l'artiste (peintures, sculptures, céramiques, dessins, gravures) provenant pour l'essentiel du musée Picasso à Paris. Elle offre également un aperçu de la relation particulière du peintre avec la Russie avec un portrait et des photos de sa première femme, Olga Khokhlova, danseuse des Ballets russes de Serge Diaghilev. Picasso ne fut que très peu exposé en Russie, la dernière fois c'était dans les années 1920 et cela avait été un "choc dans la conscience soviétique", remarquait l'hebdomadaire Kommersant Weekend dans sa dernière édition. L'inauguration ce vendredi sera également l'occasion de célébrer l'année de la France en Russie. http://www.lexpress.fr/culture/art/picasso-expose-en-russie-apres-50-ans-d-absence_851422.html Interview de Régis Debray au sujet de DégagementsExposition "Pleine Marge" du 5 mars au 1er avril à la BU Droit économie gestion, Bibliothèque universitaire de NANTES.5 mars 2010 - 1 avril 2010 Campus Tertre BU Droit, Economie et Gestion La Bibliothèque universitaire de droit, d'économie et de gestion accueille du 5 mars au 1er avril 2010 une exposition consacrée à la revue littéraire Pleine Marge. Conçue dans le cadre d'un projet tutoré en collaboration SCD-IUT Métiers du Livre de La Roche-sur-Yon, licence pro édition, l'exposition a été entièrement montée par un groupe d'étudiantes. L'exposition est présentée dans la salle d'exposition de la BU de droit, d'économie et de gestion tout au long du mois de mars. Elle retrace l'existence de cette revue littéraire créée en 1985. L'exposition sera accompagnée d'une conférence de Jacqueline Chénieux-Gendron, directrice de recherche émérite au CNRS, membre du comité de lecture et responsable de la revue, dans la salle de formation de la BU Lettres et Sciences humaines le jeudi 11 mars à 15h30. Des visites guidées de l'exposition seront organisées par les étudiantes. Pour tous ces événements, l'entrée est libre. http://www.bu.univ-nantes.fr/1267018431054/0/fiche___actualite/&RH=1183015328044 Information communiquée par Françoise Nicol [Exposition] Goncharova, retour à MoscouRestauré, un grand triptyque de l'une des figures majeures de l'avant-garde russe, peint à Paris en 1922, est entré à la nouvelle galerie Tretiakov de Moscou consacrée à l'art russe du XXe siècle. Natalia Goncharova est sans doute l'une des figures majeures de l'avant-garde russe du début du XXe siècle. Et la plus française, avec son compagnon, Mikhaïl Larionov. Elle résidera en France en effet avant même les années vingt et fera alors partie des peintres dits de l'école de Paris. C'est là que se fait la peinture moderne. Naturalisée en 1939, disparue en 1962 après un relatif oubli comme dans une relative indigence, elle est enterrée au cimetière d'Ivry-sur-Seine. La restauration, avec le mécénat de la BNP Paribas et en collaboration avec la galerie Tretiakov de Moscou, d'une de ses oeuvres, un grand triptyque intitulé les Baigneuses, peint en 1922 dans son atelier parisien, devrait contribuer à une découverte de son oeuvre par le grand public. Une oeuvre qui accompagnera également les ballets russes de Diaghilev de 1914 au début des années vingt là encore, puis d'autres ballets dont elle concevra les décors. Pour les ballets russes, on peut citer le Coq d'or, Liturgie, Sadko, Noces et, en 1926, la reprise de l'Oiseau de feu. Née en 1881, arrière-petite-nièce de l'épouse de Pouchkine, Natalia Goncharova entre à dix-sept ans à l'école de peinture de Moscou. C'est l'époque des grandes révolutions picturales, fauvisme, cubisme, futurisme en Italie. La jeune femme, qui est au fait de ces différents mouvements, va cependant trouver très vite sa manière. Elle retient la leçon des couleurs pures et violentes, des formes simplifiées, mais va vouloir les ancrer dans le peuple russe. Ce sera une peinture forte, rejetant toute sophistication, des sujets triviaux du quotidien : le primitivisme. Très vite, cependant, l'avant-garde russe va se tourner vers d'autres recherches qui resteront parmi les plus audacieuses du XXe siècle. En 1913, c'est Vladimir Maïakovski qui invente le terme de futurisme. Et c'est peut-être la même année que Kasimir Malevitch peint l'oeuvre la plus radicale du XXe siècle, le très célèbre Carré noir sur fond blanc, conservé précisément à la galerie Tretiakov moderne (1) et à côté des oeuvres de Goncharova, Larionov, Bourliouk, Filonov, mais aussi Kandinsky et tant d'autres, Tatline, El Lissitzky, Rodtchenko… Ce dernier peindra les trois premiers monochromes de l'histoire de la peinture en 1921. Les avant-gardes d'Europe qui devront s'affronter sur les champs de bataille se sont pourtant nourries les unes des autres en art, dans la concurrence, le conflit, la provocation et l'audace. L'avant-garde russe aurait pu être l'art de la révolution, comme le pensaient les plasticiens, mais aussi les compositeurs comme Chostakovitch ou Prokofiev. Mais dès le milieu des années vingt, ce sera le gel et ce qui sera théorisé plus tard comme le réalisme socialiste. La galerie Tretiakov – et c'est heureux – ne fait pas l'impasse sur cette histoire, et présente aussi bien les peintres qui se sont pliés aux contraintes du temps et coulés, soit par opportunisme soit par manque de talent, dans un académisme exaltant jusqu'aux vertus du « petit père des peuples », que ceux qui, comme Deneka et d'autres, parvinrent à maintenir certaines exigences en matière de peinture, comme ce fut le cas en musique. La visite à la galerie Tretiakov est aussi une grande leçon d'histoire. Maurice Ulrich (1) La nouvelle galerie Tretiakov est un bâtiment moderne situé au bord de la Moskova et présentant l'art russe du XXe siècle. http://www.humanite.fr/2010-03-02_Cultures_Goncharova-retour-a-Moscou [Chronique de publication] Castelli et le triomphe de l'avant-garde américaineL'un des grands noms du marché de l'art new-yorkais dans la seconde moitié du vingtième siècle, Leo Castelli (1907-1999) fait l'objet d'une biographie admirablement documentée d'Annie Cohen-Solal. De l'expressionnisme abstrait à l'art conceptuel, la figure de Leo Castelli (1907-1999) a dominé ce qu'il faut bien appeler le marché de l'art dans la seconde moitié du vingtième siècle en Amérique – période cruciale puisque c'est alors que l'art américain s'est enfin affranchi de tout complexe d'infériorité par rapport à l'Europe, Paris perdant, dans le même temps, sa suprématie au profit de New York. C'est dire l'intérêt de la biographie que consacre à cet acteur privilégié Annie Cohen-Solal, dont chacun connaît la remarquable biographie de Sartre, parue en 1989, mais qui elle-même connaît bien l'Amérique, ayant été conseiller culturel français à New York au début des années 1990. Leo Castelli nait à Trieste le 4 septembre 1907. Ernesto Krausz, son père, originaire de Siklos en Hongrie, est directeur adjoint de la succursale triestine du Credit Anstalt de Vienne ; sa femme Bianca, dont Leo Castelli adoptera le nom, appartient à l'une des grandes familles juives, toscane d'origine, de ce grand port cosmopolite alors rattaché à l'empire austro-hongrois. Annie Cohen-Solal, à bon droit fascinée par cet arrière-plan – ce n'est pas sans raison que le livre s'intitule Leo Castelli et les siens –, retrace un portait riche et vivant du milieu où a grandi le futur galeriste. Après avoir passé à Vienne les années de la Première Guerre mondiale, les Krausz regagnent en 1918 un Trieste désormais italien, où le jeune Leo poursuit ses études, tandis que son père est devenu l'un des principaux banquiers de la ville, statut qu'il perdra avec la promulgation par Mussolini des lois antisémites de 1938. Après avoir fait son droit à Milan, Leo Castelli passe quatre ans à Bucarest en tant qu'employé d'une compagnie d'assurances italiennes. C'est là qu'il épouse en 1933 Ileana Schapira – la future Ileana Sonnabend (1914-2007) – fille d'un riche entrepreneur local. Le couple, qui en tant que couple sera vite désuni (ils finiront par divorcer en 1958) sans cesser pour autant de former, dans le monde de l'art, un partenariat à vie, s'installe à Paris en 1937. C'est à Paris, en 1939, que commence la véritable carrière de Leo Castelli lorsqu'il crée, place Vendôme, en collaboration avec René Drouin, la galerie d'art moderne qui porte le nom de ce dernier. Ils y exposent Leonor Fini (amie d'enfance à Trieste), Eugène Berman, Max Ernst, Millie Oppenheim, Pawel Tchelitchew. La guerre interrompt aussitôt ces activités. Grâce à son beau-père, Castelli, accompagné de sa femme et de sa fille, réussit à gagner New York en mars 1941. Ses parents à lui n'auront pas cette chance : après avoir passé à Budapest, dans la clandestinité, les années de la guerre, ils mourront lors du siège de la ville par les armées soviétiques. Après avoir repris ses études à l'Université Columbia. Castelli retrouve l'Europe en 1945 au titre de sergent dans l'armée américaine, ce qui lui permet d'être naturalisé citoyen américain l'année suivante. Tout en gagnant sa vie comme directeur d'usine, Castelli commence à collectionner sérieusement l'art contemporain et se mêle à la vie artistique de la métropole. Entre 1947 et 1953, originellement par le biais de la galerie Drouin (qui sera liquidée l'année suivante), il fait ses armes comme courtier de la veuve de Kandinsky, non sans entrer dans des difficultés avec cette dernière, qu'évoque un chapitre pittoresque du livre. En 1951, à la galerie Sidney Janis, dans la 57e Rue, Castelli organise l'exposition " Young U.S. and French Painters ", qui fera date : De Kooning, Kline, Pollock, Rothko y voisinent avec Dubuffet, Lanskoy, Soulages et Staël. Les expressionnistes abstraits, qui ne constituent en aucun cas une école même s'ils sont regroupés par la critique sous cette bannière, Castelli les fréquente au club qui se réunit de 1950 à 1955 dans la 8e Rue. Il les expose en 1951, dans un local ad hoc, au Ninth Street Show, qui connaît un grand retentissement. Enfin, en février 1957, au 4 East 77th Street, Castelli ouvre sa propre galerie qui va faire de lui, selon l'expression d'Annie Cohen-Solal, " le leader absolu de l'art américain " pendant les trois (sinon quatre) décennies suivantes. Lire la suite sur http://www.nonfiction.fr/article-3189-p1-castelli_et_le_triomphe_de_lavant_garde_americaine.htm [Exposition terminée] Benjamin Fondane, 1898-1944Benjamin Fondane Poète, essayiste, cinéaste et philosophe Roumanie, Paris, Auschwitz, 1898 – 1944 Exposition, Mémorial de la Shoah, Paris par Georges Festa Organisée sous l'égide de Sophie Nagiscarde, responsable des activités culturelles du Mémorial de la Shoah, et de Caroline François, coordinatrice des expositions du Mémorial, avec le concours scientifique de la Société des Etudes Benjamin Fondane, d'Eric Freedman, Michel Carassou, Monique Jutrin, Claire Gruson, Dominique Guedj et Olivier Salazar-Ferrer, cette exposition, accessible en ligne, prolongeait les apports récents de la recherche – citons les Actes des colloques de Royaumont et Cosenza (1) et les précieux Cahiers Benjamin Fondane (2) -, tout en donnant à voir et à lire les méandres d'un parcours de création et la logique d'une quête, à la fois singulière et visionnaire. Quelle est cette voix qui s'élève de Jassy en 1898, de cette Moldavie où s'installa dans la seconde moitié du 16ème siècle une communauté juive séfarade de Turquie, prélude à l'exode d'ashkénazes polonais, lituaniens et de milliers d'autres, fuyant à la fin du siècle suivant les persécutions en Galicie et Russie ? Il n'est pas indifférent de rappeler ici la xénophobie nationaliste qui accompagna dès le 19ème siècle l'émergence économique de cette minorité : révolte de paysans (1907), hésitations constitutionnelles de l'Etat roumain quant aux droits des Juifs à la citoyenneté. Autant de menaces sourdes et d'espoirs meurtris face auxquelles le jeune Benjamin Weschler oppose le tropisme d'une Jérusalem rêvée : influence des poètes Jacob Groper et Avram Steuerman-Rodion, de l'idéologue Avram Leib Zissu, publication de poèmes inspirées de la Bible et traductions du yiddish dans la revue Hatikvah [L'Espoir], collaboration aux revues Lumea evree [Le Monde juif] et Haşmonaea, essais sur « Judaïsme et Hellénisme » pour le quotidien sioniste Mântuirea [Le Salut] (1919). Fondane chagallien du Sonnet biblique de 1917 : « […] Mais toi, mais toi tu sais bien que cela n'est pas péché, que ce n'est pas péché de se laver le corps souvent, que lavant son corps, c'est toi qu'on lave, Seigneur, qu'en l'oignant, c'est toi que j'oins de cette façon, et qu'en brûlant de l'encens, je l'élève vers ton âme. [...] » et qui découvre, fasciné, le film documentaire russe de 85 mn, La vie des Juifs en Palestine, réalisé en 1913 par Noah Sokolovsky et Miron Ossip Grossman : « […] Tu t'approches pour voir : ce sont des lieux que tu n'as pas vus : tu as une représentation toute faite, tu veux les paysages de la Bible. Et la vie normale, qui s'exaspère à vaincre le marais, à vaincre le climat, te met un peu mal à l'aise. Elle heurte ton sens historique. Tu as la sensation du Juif orthodoxe qui, parti vers la ruine du Temple, aurait trouvé le Temple tout frais, édifié de nouveau. […] Toutefois l'histoire se crée à nouveau. Naturellement il nous faudra dorénavant lier la vie trépidante à la tristesse déserte d'un passé mort. C'est ainsi que se bâtissent les colonies, comme un collier de coraux inséparables. Des individus meurent, d'autres individus naissent. La vie se répète et s'agite à côté de la mort et du passé. » (3) Elan lucide et passionné, fait d'une vision tragique de l'être et de l'histoire, à la recherche d'une impossible adéquation, qui nourrira l'oeuvre d'un Chestov et dont on sait l'influence sur le futur auteur de La Conscience malheureuse (1936). Tropisme des origines, mais aussi découverte de l'ailleurs, de cette modernité européenne des années 1920 : collaboration aux revues Rampa [La Rampe], Adevărul literar şi artistic [La vérité littéraire et artistique], Sburătorul literar [Le Fauve littéraire], mais surtout publication en 1921 d'un volume d'essais Images et Livres de France et création en 1922 d'une troupe théâtrale d'avant-garde, « Insula », dans le sillage d'un Jacques Copeau. Ouverture sur la scène que l'on retrouvera dans les années de maturité. Multiplicité et ouverture du jeune intellectuel roumain, dont témoignent encore quatre portraits dessinés par Josif Ross et Marcel Janco (coll. Eric Freedman et Michel Carassou, Paris) et autour duquel gravitent les noms d'un Claude Sernet [Ernest-Benoît Spirt], Ilarie Voronca [Eduard Marcus], Gala Galaction, Saşa Pana [Alexandu Binder], Abraham Lêb Zissu et Marcel Janco. Avant-gardes fondaniennes A l'instar d'un Carl Einstein (4), Benjamin Fondane, qui arrive à Paris en 1923, est de toutes les audaces : numéro spécial de la revue Integral consacré à la poésie française (1925), publication en 1928 de trois Cinépoèmes illustrés de deux clichés de Man Ray, contacts avec Tristan Tzara et découverte de Brancusi : « […] il ne touche à l'absolu qu'à travers une série infinie d'imperfections légitimes ; il a hâte de n'en pas finir ; il a peur de se rejoindre ; il crée la seule thérapeutique possible de la longévité de la vie. » (5) Retenons cette vitrine proposant au visiteur six périodiques où il contribua : Integral (n° 13-14, juin-juillet 1927), Unu (n° 1, vol. 1, 1928), Discontinuité (n° 1, juin 1928), Commerce (n° 25, automne 1930), Le Phare de Neuilly (n° 2, 1933, où figure l'Ulysse) et 14 rue du Dragon (n° 1, mars 1933). Loin de se fondre dans quelque mouvement obéissant à de nouvelles idéologies réductrices, Fondane s'intéresse plutôt à ces subjectivités hantées par la transcendance et le métissage des frontières : « […] C'est cela, c'est cette sensation première qu'il donne, qui fait que Chagall est, ou démesurément aimé, ou bien exagérément incompris : le paradis n'est pas chose facile à concevoir, et il n'y a pas beaucoup d'hommes sur terre, de substance angélique. […] » (6) Inséparable du concept de vision et de temps, l'écriture cinématographique s'intègre logiquement à une réflexion existentielle, née de l'acte poétique et qui rencontre très tôt l'auteur de Sein und Zeit (trad. française, 1927) : recension d'Entracte de René Clair (1924), édition des Trois scenarii, Ciné-poèmes en 1928, dialogues pour Rapt (1934), inspiré de La Séparation des Races – saga montagnarde au titre ô combien emblématique de Ramuz -, et tournage argentin de Tararira, long métrage en noir et blanc de 35 mn, deux ans plus tard. Dans ce Buenos Aires de Victoria Ocampo - l'égérie d'un Supervielle, d'un Borgès et d'un von Kayserling, et qui fondera la légendaire revue SUR -, Fondane expérimente une légèreté et une distanciation inédite, construction baroque et amusée, dramatisation de l'absurde, qui restera sans lendemain, mais qui lui permettent d'aboutir une approche, là encore nourricière (7). Dans la trajectoire fondanienne, cinéma et théâtre sont intimement liés : d'Insula à ses « Réflexions sur le spectacle » (8), de « Rimbaud et Sophocle » (9) à sa vision du romantisme allemand (10), il s'agit encore et toujours de déceler ce qui échappe, conjure, révèle. Le contemporain d'un Jouvet, d'un Copeau, d'un Dullin, d'un Baty, mais aussi d'Artaud, avec lequel il correspond (lettre sur le théâtre d'Alfred Jarry, 1930, coll. Michel Carassou, Paris), écrira aussi un Festin de Balthazar, un Philoctète et Le Puits de Maule (ms, 1932, coll. Chancellerie des Universités de Paris, Bibl. Jacques Doucet), drames métaphysiques où le lecteur de Chestov et Kierkegaard tente d'exorciser la déshérence de l'être au monde, de cet exode consubstantiel, lancinant. L'Ulysséen « […] J'aimerais voir un peu plus souvent des artistes sans passeport. Cela leur permettrait de trouver toutes les terres jolies, ou toutes les terres laides. Peut-être aussi cela leur permettrait-il de quitter plus souvent la terre. Peut-être bien, de cette façon, serait-on plus souvent humain. » Dans ces autres lignes consacrées à Marc Chagall (11), comment ne pas deviner la dialectique à l'oeuvre dans le pari fondanien, arrachements aux certitudes et aspiration au dépassement de soi ? Le portrait que lui consacre en 1931 Victor Brauner articule ainsi un buste décapité – vision moderne de saint Jean-Baptiste ou de Dionysos -, hors de sa terre grise, devenue stérile, tandis qu'au loin la nuit se déchire en fins linéaments blancs. Vision prophétique de sacrifice, enracinée de sang (12). De ses échanges avec le Grand Jeu et le groupe Discontinuité, Fondane aboutit en 1933 à la synthèse tragique de Rimbaud le Voyou et à Ulysse, premier pan de son grand oeuvre poétique, que suivront Titanic (1937), L'Exode, Le Mal des fantômes et Au temps du poème (posthumes). Rythme whitmanien d'une parole qui s'essaie au monde : « Emigrants, diamants de la terre, sel sauvage, je suis de votre race, j'emporte comme vous ma vie dans ma valise, je mange comme vous le pain de mon angoisse, je ne demande plus quel est le sens du monde, je suis de ceux qui n'ont rien, qui veulent tout je ne saurai jamais me résigner. » (13) Dans cette humanité de la première moitié du 20ème siècle, livrée aux errances et aux illusions d'une logique des masses, la métaphore ulysséenne le dispute à celle du Titanic, conjugaison prémonitoire des noces cannibales de l'utopie et du désastre européen : « Terre je t'ai écoutée dans la tempête et le calme. » (14) Poésie et philosophie ne font qu'un, si l'on veut alors déjouer les ruses d'une réalité autrement plus complexe que les simples constats ou rapprochements. De ses lectures de Lévy-Bruhl, Bachelard et Jankelevitch, mais aussi de Chestov et Baudelaire, Fondane élabore une esthétique hétérodoxe, nouvel orphisme rilkéen, viscéralement conscient de cette alliance du visible et de l'invisible, passionné d'humain, mais prophète du silence fécond. Sentiment tragique de la vie, qui rapproche Fondane d'un Miguel de Unamuno, mais aussi du Joe Bousquet de Mystique, chant d'extase et de souffrance d'où jaillit une parole libératrice : « Je veux que mon langage devienne tout l'être de ce qui, en moi, n'avait droit qu'au silence. » (15) Philosophie irréductible, de résistance, que résume sa préface à Paysages, son recueil de poésie roumaine paru en 1930 : « […] la conscience aiguë que la philosophie a confondu les lois du savoir avec celles de l'être, en ignorant le réel et l'existant. Les concepts philosophiques ont menti, mais voilà que les mots, le matériau même de la poésie, n'ont pas moins failli. » De ses contributions sur la « philosophie vivante », parues de 1932 à 1944 aux Cahiers du Sud, à ses interrogations quant à l'adéquation du judaïsme fondé sur un nous collectif avec la crise de l'individualité moderne, Fondane retient l'exigence d'une métaphysique neuve, étrangère à l'esprit de système et irriguée de champs inédits. Comment ne pas citer ces lignes d'un Jean Wahl, cet autre poète philosophe, écrivant le 9 juin 1936 à l'auteur de La conscience malheureuse : « […] la méfiance des mots comme la méfiance des idées. (Et cela, je l'aime beaucoup mieux que l'éloquence.) » Anticipant Camus, avec qui il correspondra et dont un texte accompagne « Le Lundi existentiel et le Dimanche de l'Histoire » (16), Fondane tente d'alerter l'homme contemporain face aux temps des camps et des totalitarismes présents et à venir : « […] Sans doute, tout comme vous, mon cher lecteur, je m'accroche désespérément à l'intelligibilité de l'histoire […] » (17) De la Jérusalem céleste des années d'apprentissage à l'expérience du gouffre totalitaire, qui le conduira où l'on sait, quelle présence retenir de Fondane, de cette oeuvre à la fois disséminante et singulièrement actuelle ? Si les hommages posthumes d'un Pierre Seghers, d'un José Corti ou d'un Cioran convoquent avec force la parole du poète et du moraliste – parmi les livres personnels de Fondane présentés lors de l'exposition, figuraient Par delà le bien et le mal, des études sur Lautréamont ou la Mythologie personnelle d'un Maxime Alexandre (18) -, une voix continue de s'élever, transcendant les frontières et les lignes d'horizon, sandales d'Empédocle nous guidant par delà nos peurs et nos errements : « […] Souvenez-vous seulement que j'étais innocent et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là, j'avais eu, moi aussi, un visage marqué par la colère, par la pitié, et la joie – un visage d'homme tout simplement. » (19) Notes 1. Rencontres autour de Benjamin Fondane, poète et philosophe. Actes du colloque de Royaumont. Ed. Monique Jutrin. Parole et Silence, 2003. Une poétique du gouffre – Sur Baudelaire et l'expérience du gouffre de Benjamin Fondane. Actes du colloque de Cosenza. Prés. Monique Jutrin et Gisèle Vanhese. Rubettino, 2004. 2. Sommaires accessibles sur le site de la Société d'Etudes Benjamin Fondane : http://fondane.com/ 3. « Palestina tăzută » [Vision de la Palestine], article paru en 1913 dans le quotidien Mântuirea. 4. Benjamin Fondane et Carl Einstein / Avant-gardes et émigration dans le Paris des années 1920 et 30. Sous la direction de Liliane Meffre et Olivier Salazar-Ferrer. Peter Lang, 2008. 5. « Brancusi », in Cahiers de l'Etoile, sept.- oct. 1929, p. 716. 6. Extrait de : « Marc Chagall », in Cahiers Juifs, n° 9, avril-mai 1934 – coll. Bibliothèque de l'Alliance Israélite Universelle, Paris) 7. Benjamin Fondane. Ecrits pour le cinéma / Le muet et le parlant. Textes réunis et présentés par Michel Carassou, Olivier Salazar-Ferrer et Ramona Fotiade. Verdier, 2007. 8. « Réflexions sur le spectacle », Cahiers de l'Etoile, n° 8, mars-avril 1928. 9. « Rimbaud et Sophocle », 14 Rue du Dragon (Paris), n° 1, mars 1933, p. 13. 10. « Le Romantisme allemand », Le Rouge et le Noir (Bruxelles), 13 oct. 1937. 11. « Marc Chagall », Cahiers Juifs, n° 9, avril-mai 1934 12. Victor Brauner, Le poète Benjamin Fondane, 1931. Huile sur toile. Coll. privée, ancienne coll. Grégoire Michonze, France. 13. Extrait d'Ulysse, Cahiers du Journal des Poètes, Bruxelles, 1933, coll. particulière. 14. Extrait de Titanic, 1937. 15. Philippe Rahmy, Joe Bousquet / Mystique - http://remue.net/spip.php?article304 16. L'Existence. Essais publiés par Albert Camus, Benjamin Fondane, M. de Gandillac, Etienne Gilson, J. Grenier, Louis Lavelle, René Le Senne, Brice Parain, A. de Waelhens. Paris : Gallimard, coll. La Métaphysique, 1945. Lettre de Benjamin Fondane à Albert Camus, sept. 1943 17. Benjamin Fondane, « L'homme devant l'Histoire ou le Bruit et la Fureur », Cahiers du Sud, n° 216, mai 1939, pp. 441-454. 18. Friedrich Nietzsche, Par delà le bien et le mal, Paris : Mercure de France, [s.d.] ; Franz Hellens et Henri Michaux, dir., Le cas Lautréamont, Bruxelles : Librairie des Lettres, 1925 ; Maxime Alexandre, Mythologie personnelle, Paris : Editions des Cahiers Libres, 1933. 19. Manuscrit de travail de L'Exode, 1934-1943, coll. Michel Carassou. http://armeniantrends.blogspot.com/2010/03/benjamin-fondane-1898-1944.html [Avis de "fan" de sf] Forum : Un avis sur Sarane AlexandrianJ'hésitais à refaire un up du fil annonçant le décès du monsieur, mais je me suis dis qu'il était plus convenable de créer un fil dédié. Donc, je n'ai plus lu un chapitre, mais trois romans de ce grand monsieur du surréalisme, et je commence à avoir une idée plus précise de sa prose. Il s'agit donc des Terres fortunées du songe, de L'Oeuf du monde et de Danger de vie. Des romans qui en premier lieu combleront les amateurs de merveilleux surréaliste et assimilés, de Vian à Berthelot. Une imagination totalement imprévisible, et qui reste en même temps articulé autour d'images fortes, et évite ainsi d'être immédiatement oubliable. Un des types de ces images fortes comblera les amateurs de trop rare fantasy originale : l'apparition récurrente (au moins dans ces trois romans, et sans doute pas que) d'une quête jallonée d'épreuves qui deviennent volontier ennuyeuse sous une plume peu inspirée, mais tout simplement renversante sous celle d'Alexandrian. Ces très belles pages d'aventures participent à l'entrerpise plus large d'un dépoussiérage radical des schémas du conte et du mythe. La science-fiction n'est pas en reste, les romans y emprutant volontier de nombreux thèmes (sans y plonger totalement à l'exclusion du merveilleux). Ainsi L'oeuf du monde se passe dans un futur absurde que redécouvre le héros amnésique, tandis que Les Terres fortunées du songe nous raconte le sauvetage d'une utopie établie en Antarctique. La profession d'historien d'art d'Alexandrian est omniprésente à travers ses réflexions, menées à coup de mises en abyme vertigineuses. Le tout baigne dans un humour très fin et qui à la fois n'a pas peur du burlesque, et dans le délicieux culte de la folie propre au mouvement que l'on sait. Pour conclure, je vous inviterai à vous méfier des paratextes que vous pourrez lire sur les éditions d'ocasion. Je pense notamment à la navrante 4ème de couverture de L'Oeuf du monde chez Filipachi, qui dans sa bêtise germanopratine veut faire passer pour un roman archi-cérébral ou chaque mot a un sens caché, ce qui est plutôt un prodige d'art du conteur. Bref, si ceux que ça intéresse réussissent à saisir un des trois romans suscités (n'ayant pas lu d'autres oeuvres, je n'aurais pas la maladresse de les conseiller), surtout, foncez ![/i] Soslan http://www.actusf.com/spip/breve-5034.html Eddie Breuil /
dimanche 7 mars 2010 21:55 NOuvelle parution : Nusch, portrait d'une muse du Surréalisme UN LIVRE EXCEPTIONNELPremière biographie de Nusch Eluard.Nusch, portrait d'une muse du SurréalismeTexte de Chantal Vieuille suivi de Les Collages de Nusch avec une présentation de Timothy BAUMFormat : 18 x 24 cm128 pages avec 50 photographies en N/B de Man Ray, Brassaï, Dora Maar, Lee Miller, Roland PenrosePrix : 40 euros. ISBN : 978 2-9536249-0-8 / EAN 9782953624908Vous pouvez comander directement sur notre site votre livre en cliquant sur ce lien :Nusch, portrait d'une muse du surréalisme Ce livre est également disponible chez votre libraire habituel, en France ou à l'étranger, mais aussi sur le site Art Point France. A bientôt.
lundi 8 mars 2010 21:13 Gengenbach Chers amis de Mélusine,
mardi 9 mars 2010 13:27 TR: Invitation présentation Mélusine le 16 mars 2010
samedi 13 mars 2010 00:43 Expo Japon Bonsoir, Les réponses à la requête de Luca Notari étant passées par mon poste (pour les raisons indiquées dans mon précédent message), les voici dans l’ordre d’arrivée. Ceci me semble attester l’efficacité de notre liste. HB Il existe un catalogue en japonais de cette exposition : Surréalisme : kaigai chôgenjitsushugi sakuhin-ten (Œuvres surréalistes de l'étranger), catalogue d'exposition, Nippon salon, Ginza, 10-14 juin, Tokyo Shunchôkai, 1937, 24 p. Mais on se reporte notamment à ce sujet au numéro spécial de la revue Mizue (numéro 388, mai 1937), intitulé Album surréaliste, qui compte 122 pages. Enfin, des informations se trouvent dans l'ouvrage de Vera Linhartova, Dada et surréalisme au Japon (Publications orientalistes de France, 1987). Misao HARADA Oui, j'ai tout cela. Je suis très occupé à cet instant mais je vous communique ce que je peux dès que possible. Il se trouve que je possède ce catalogue. A bientôt Cordialement Michel Remy Oui il y a un catalogue, mais nous n'avons pas de exemplaire dans notre bibliotheque. Bien à vous, William Dr. William Jeffett Chief Curator / Exhibitions 1000 Third StreetSouth St. Petersburg, FL33701 P: 727.823.3767 x3040 F: 727.823.8532 L'exposition internationale du surréalisme qui a eu lieu à Tokyo Galeries Ginza, du 9 - 14 juin (itinérance à Osaka, Kyoto et Nagoya) a été organisée par la revue Mizue qui publie un n° spécial « Album surréaliste » (n°388, Tokio, 1937, édité par S. Takiguchi et Tiroux Yamanaka) en guise de catalogue. Il y a une liste d'oeuvre avec qq reproductions. Voilà. Bien à vous, camille morando en saisissant Takiguchi dans la fonction recherche simple du site http://andrebreton.fr, je trouve trois références, dont une avec la liste des préteurs http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100683560 et une chronologie, manuscrite, qui doit bien citer quelques noms. http://www.andrebreton.fr/fr/item/?GCOI=56600100515110 J'espère que ces infos peuvent vous aider, Bien à vous, Constance Krebs webmaster du site http://andrebreton.fr dimanche 14 mars 2010 17:25 Semaine 11 Dada ou la boussole folle de l'anarchisme Naissance de Dada Dadasurr (blog) Marc Eemans Collection Daniel Filipacchi Maurice Fourré Collection Gilles-Rioux Frida Kahlo y su mundo (exposition) Jacqueline Lamba (publication à venir) Fabrice Mazé Revue Mélusine (vidéos) Miró (enchères) Paul Nougé (exposition à venir) Lettre d'information Benjamin Péret … [Dernière minute] lundi 15 mars 10 de 18H00 à 23H00 Hommage à Raymonde Hebraud-CarascoHommage à Raymonde Hebraud-Carasco. En présence de Danielle Montet, Régis Hébraud et Serge Pey. Un portrait en deux temps, à 18 h à Ombres Blanches, à 21 h à la Cave-Poésie. Cette soirée d'hommage est proposée conjointement par la librairie et par la Cave-Poésie. À 18 h, à Ombres blanches, Serge Pey proposera une lecture de textes de Raymonde Hébraud-Carasco sur Antonin Artaud. Cette lecture sera suivie d'un témoignage de Danielle Montet : Raymonde Carasco 1970-1999. Régis Hébraud, son mari et compagnon de tous les tournages, introduira la projection de deux films et évoquera son travail de cinéma. Fims projetés : Artaud et les Tatahumaras, avec la voix de Philippe Clévenot. Et Ciguri 99 – Le dernier chaman, avec la voix de Jean Rouch. À 21 h, à la Cave-Poésie, Serge Pey lira des extraits du Livre de Julien dont il fit l'édition dans sa maison, Tribu, en 1985. La lecture sera suivie d'une projection du film Julien (INA/1985). Raymonde Carasco nous a quittés le 2 mars 2009. Cinéaste, enseignante, auteur, elle a notamment arpenté le territoire ethnographique du cinéma. Elle s'est longuement intéressée au chamanisme mexicain dont elle a filmé les rites collectifs. http://www.ombres-blanches.fr/prochainesbr-rencontres/detail/rencontre/1243/raymonde-hebraud-carasco/hommage-a-raymonde-hebraud-carasco.html [Mise en ligne] Dada ou la boussole folle de l'anarchismeMise en ligne de l'article prépublié dans la revue Lignes, numéro 16, "Anarchies", février 2005. http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article259 [Lien] Naissance de DadaLe site Arcanes 17 publie sur son site une vidéo concernant la Naissance de Dada. http://www.arcane-17.com/rubrique,naissance-de-dada,1202150.html Nous profitons de l'occasion pour vous rappeler que le site de l'INA héberge de nombreuses autres vidéos contenant des entretiens avec les principaux acteurs de Dada : http://www.ina.fr/recherche/recherche?search=dada&vue=Video Marc. Eemans ou l'autre versant du surréalisme (article)La conversion de Marc. Eemans au Surréalisme est contemporaine de celle de René Magritte et de ses amis. Elle s'est faite entre 1925 et 1926. A cette époque Marc. Eemans avait à peine dix-huit ans, alors que Magritte était son aîné de quelque neuf à dix ans. C'est grâce à la rencontre de Geert Van Bruaene, alors directeur du Cabinet Maldoror en l'Hôtel Ravenstein, que le jeune Marc Eemans a été intié à la poésie présurréaliste des «Chants de Maldoror» et c'est également alors qu'il entra en contact avec Camille Goemans et E.L.T. Mesens qui allaient bientôt devenir ses compagnons de route avec Paul Nougé, René Magritte, André Souris, paul Hooremans et Marcel Lecomte, dans l'aventure du premier groupe surréaliste belge, groupe où ils furent bientôt rejoints par Louis Scutenaire qui, à l'époque, se prénommait encore Jean. Certains historiens du Surréalisme en Belgique ont estimé qu'à ses débuts, Marc Eemans, en tant que peintre, n'était qu'un épigone, un imitateur de René Magritte, mais, qu'il n'y a pas eu imitation, tout au plus chemin parallèle, ce qui s'explique aisément, car il fut une époque où le Surréalisme vivait dans l'osmose de l'air du temps». Pour s'en convaincre, il suffit d'ailleurs de consulter la petite revue «Distances», éditée à Paris par Camille Goemans en 1928, à laquelle collabora Marc. Eemans (x). Ajoutons-y au même titre ses dessins à la plume dans le mensuel «Variétés», paraissant à la même époque à Bruxelles. D'ailleurs, Marc. Eemans alla bien vite prendre définitivement un chemin tout autre que celui de René Magritte et de ses compagnons de route, à l'exception de Camille Goemans et de Marcel Lecomte. Nous en trouvons un témoignage irréfutable dans un album paru en 1930 aux Editions Hermès, fondées par Goemans et lui-même et au titre bien significatif! Eemans s'y révèle comme un adepte moderne de ce que Paul Hadermann, professeur à l'Université Libre de Bruxelles, a appelé le »trobar clus de Marc. Eemans» d'après le terme provençal propre aux troubadours et minnesänger qui pratiquaient jadis une poésie hermétique «close», accessibles aux seuls initiés. Cet album intitulé «Vergeten te worden» (Oublié de devenir) compte «dix formes linéaires influencées par dix formes verbales». Il est paru initialement en langue néerlandaise, mais une réédition, avec traduction française et une introduction du prof. Hadermann, à laquelle nous venons de faire allusion, en est parue en 1983. La coloration du Surréalisme propre à Marc. Eemans est dès lors nettement affirmée. Ce Surréalisme s'est fortement éloigné de celui de René magritte que Salvador Dali a qualifié un jour d'«A.B.C. du Surréalisme». Tandis que les options des membres de ce que Patrick Waldberg a appelé plus tard la «Société du Mystère» se sont trop souvent orientées vers les facilités d'un certain «néo-dadaïsme» au dogmatisme sectaire à la fois «cartésien» et «gauchisant» en lequel la contrepèterie se le dispute à l'humour noir et rose, voire au «prosaïsme» petit-bourgeois (le chapeau melon et la pipe, de Magritte!), Marc. Eemans, lui, accompagné en cela par Camille Goemans et Marcel Lecomte, s'est orienté derechef vers un autre versant du Surréalisme fort proche de l'Idéalisme magique d'un Novalis et du Symbolisme de la fin du siècle dernier. Ce Surréalisme, que les historiens du Surréalisme en Belgique semblent ignorer ou plutôt passer sous silence, répond en quelque sorte à l'appel à l'«occultation» lancé par André Breton dans son «Second manifeste du Surréalisme». Rappelons d'ailleurs à ce propos à quel point Breton a été profondément touché par le Symbolisme, au point que Paul Valéry a été son témoin lors de son premier mariage et qu'en 1925, voire plus tard encore, lui-même ainsi qu'Eluard et Antonin Artaud se sont révélés comme des admirateurs inconditionnels du poète symboliste Saint-Pol-Roux. La filiation du Romantisme au Surréalisme via le Symbolisme est d'ailleurs évidente, aussi Alain Viray a-t-il pu écrire qu'«il y a des liens entre Maeterlinck et Breton», à quoi nous pourrions ajouter qu'il y en a également entre Max Elskamp et Paul Eluard, tandis que l'ex néo-symboliste Jean De Bosschère a viré étrangement, vers la fin de sa vie, vers le Surréalisme, un certain Surréalisme il est vrai. Quoi qu'il en soit, l'art que Marc. Eemans a pratiqué, dès sa vingtième année, est ce que l'on pourrait appeler un «Surréalisme ouvert», détaché de tout sectarisme et de cet esprit de chapelle cher aux surréalistes qui se considèrent de «stricte obédience». Dès lors la question se pose: Marc. Eemans est-il encore surréaliste? Mais en fait qu'est-ce qu'une étiquette? What is a name? En tout cas, Eemans a déclaré un jour, lors d'une enquête de la revue «Temps Mêlés» qu'il ne serait pas ce qu'il est sans le Surréalisme… Parlons plutôt de la revue «Hermès» que Marc. Eemans fonda en 1933 avec ses amis René Baert et Camille Goemans (c'est ce dernier qui en rédigea toutes les «Notes des éditeurs»). C'était une revue d'études comparées en laquelle poésie, philosophie et mystique furent à l'honneur. Y collaborèrent activement e.a. Roland de Reneville (un transfuge du «Grand jeu» et auteur d'un «Rimbaud le Voyant»), le philosophe Bernard Groethuysen, l'arabisant Henri Corbin ainsi que le poète Henri Michaux qui en devint le secrétaire de rédaction. Revue surréaliste? Oui ou non, et nous croyons même que le mot «surréalisme» n'y a jamais figuré… Par contre y furent publiées les premières traductions en langue française de textes des philosophes Martin Heidegger et Karl Jaspers. Y collabora également le philosophe franças Jean Wahl tandis qu'y figurèrent des traductions de textes poétiques ou mystiques flamnds, allemands, anglais, tibétains, arabes et chinois, sans oublier l'intérêt porté à des poètes symbolistes, pré-symbolistes ou post-symbolistes. En somme «Hermès» pratiqua un «Surréalisme occulté» qui a retenu l'attention d'André Breton, mais aussi l'indifférence, si pas l'hostilité de certains membres de la «Société du Mystère». Notons à ce propos que Breton a toujours préféré le «merveilleux» au «mystère», en prônant surtout le recours à la magie, sans toutefois pouvoir se soustraire à la tentation d'une magie de pacotille, celles des voyantes et des médiums. Du côté d'«Hermès», au contraire, il y eut toujours le souci d'un hermétisme davantage tourné vers l'austère éthique propre à tout ce qui relève de la «Tradition primordiale». Mais ne l'oublions pas:: le Surréalisme d'André Breton et de ses amis n'a jamais pu se défaire d'un certain «avant-gardisme» très parisien en lequel le goût de l'étrange, du bizarre à tout prix, de burlesque provocateur et de l'exotimse forment un amalgame des plus pittoresques fort éloigné des préoccupations profondes de Marc. Eemans et de ses amis de la revue «Hermès». Chez lui surtout prévaut avant tout la soumission à des mythes intérieurs nés de ses fantasmes. Il y a chez lui une gravité qui l'a conduit à une incessante quête de l'Absolu. En témoignent aussi bien ses peintures que ses écrits poétiques. Comme l'a écrit Paul Caso («Le Soir, 26-28.XII.1980): «On doit reconnaître l'existence de Marc. Eemans et la singularité d'un métier qui a choisi de n'être ni claironnant, ni racoleur. Il y a là un poids d'angoisse et de sensibilité». Jean d'Urcq http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2010/03/01/014013263c7c077eefbf6c7d5ca5d489.html [Exposition à venir] Paul Nougé et le SurréalismePaul Nougé et le Surréalisme, Galerie White-Out Studio (Foto Festival), Knokke-Heist, du 27.03.2010 au 12.06.2010 http://217.19.236.211/site/musee/prets.html Maurice FourréA cause d'u mystère informatique, le message suivant n'avait pu être délivré sur la liste. Nous vous le faisons parvenir par ce biais. L'oeuvre de Maurice Fourré est prise dans ses gloires. Elle est de celles qu'on redécouvrira. André Breton « Chers amis de Mélusine, Dans l'attente d'images plus attrayantes, je ne puis résister au plaisir de vous annoncer d'ores et déjà, au nom de Fleur de lune, l'Association des amis de Maurice Fourré, la parution, aux éditions de L'Arbre vengeur (Talence), de La marraine du sel, second titre de l'auteur, épuisé depuis belle lurette. Publié chez Gallimard en 1955, l'ouvrage fête cette année le cinquante-cinquième anniversaire d'un auteur disparu en 1959, qui n'avait entamé sa carrière, avec La nuit du Rose-hôtel, qu'en 1950, à l'âge de...soixante-quatorze ans (né en 1876, il était l'exact contemporain de Roussel, Jarry et autres phares du surréalisme). Sans prétendre faire figure d'édition critique, l'ouvrage est précédé d'une préface, et suivi d'une bio-bibliographie comportant tous les points de repère chronologiques indispensables à la connaissance d'un romancier glorifié par Breton, et longtemps soutenu, entre autres, par Gracq et Butor. Collection Gilles-RiouxHistorique de la collection http://www.bib.umontreal.ca/CS/collections/coll-Rioux.htm Au cours des années soixante, Gilles Rioux, alors étudiant en arts à Paris, découvre le mouvement surréaliste et rencontre quelques artistes. Il entame alors la constitution d'une collection qu'il ne cessera d'enrichir jusqu'au début des années 1990. En 1995, la Bibliothèque a reçu par voie de legs cette collection spécialisée. Avec plus de 4 000 documents, il s'agit certainement de la collection surréaliste la plus importante d'Amérique du Nord. Une base de données au format Excel répertoriant l'intégralité des périodiques, des catalogues d'exposition, des manifestes et des plus précieuses monographies surréalistes est disponible sur demande. Il sera possible de télécharger prochainement le contenu de cette base au format PDF sur notre site web. Présentation générale de la collection La Collection Gilles-Rioux est une collection en arts - elle appartient à un ancien professeur - mais elle est avant tout une collection spécialisée dans le mouvement surréaliste. On y trouve des études sur le surréalisme, certes, mais surtout du matériel original datant de la période surréaliste. Parmi ce matériel, citons par exemple : le manifeste Premier bilan de l'exposition coloniale (1931) ; des éditions originales de Breton, Éluard, Tzara ou encore Ernst ; des revues célèbres aujourd'hui presqu'introuvables comme View, Dyn ou Le Surréalisme, même ; la plupart des catalogues d'expositions internationales surréalistes comme celles montées à Prague en 1935 et à Tokyo, en 1937. L'une des caractéristiques principales de la collection est le volume important de publications éphémères qu'on y trouve : 400 catalogues d'exposition (1930-1990), 100 titres de périodiques (principalement entre 1940 et 1950) et près d'une quarantaine de manifestes. L'autre particularité notable est que Gilles Rioux a développé environ un tiers de sa collection autour de thèmes liés au surréalisme mais ne portant pas forcément sur le surréalisme lui-même. Baptisés "satellites" par le collectionneur, ces thèmes sont extrêmement variés : mouvements et écoles reliés (dada par exemple), influences artistiques (art naïf, art des enfants, art brut, etc.), psychologie du 19e et du début du 20e siècle, ésotérisme, idéologies politiques (principalement le communisme), érotisme, influences littéraires (Raymond Roussel, Lewis Carroll, Sade, etc.). Au sein de ces "satellites" se trouvent nombre d'éditions rares et originales et de surprenantes publications. La collection Gilles-Rioux comprend également plusieurs centaines de monographies dont au moins 300 sont des publications de surréalistes, majoritairement en édition originale. On note enfin une section d'archives où de nombreux types de documents sont rassemblés : dossiers sur les artistes, coupures de presse, photographies d'expositions, correspondance, programmes et invitations pour des expositions, etc. Information transmise par Henri Béhar [Mise en ligne] revue MélusineMise en ligne des communications, pour ceux qui n'auraient pu être présents, autour de l'histoire de la revue Mélusine, de sa naissance, des catégories (grandes époques : mots rapprochés, colloques, etc.) des numéros, etc. http://claripolis.fr/melusine_1.htm http://claripolis.fr/melusine_2.htm http://claripolis.fr/melusine_3.htm http://claripolis.fr/melusine_4.htm http://claripolis.fr/melusine_5.htm La collection secrète de Daniel FilipacchiPAULINE SIMONS 12/03/2010 | Mise à jour : 15:20 Réagir En cinquante ans, il a réuni la plupart des chefs-d'oeuvre du surréalisme. Pour la première fois, Daniel Filipacchi nous ouvre les portes de son sanctuaire new-yorkais dédié au plus grand mouvement artistique du XXe siècle. Visite en exclusivité pour « Le Figaro Magazine ». Coup de sonnette au 43e étage d'un immeuble sélect entre Madison Avenue et l'East River. Sur le seuil, un flic poussiéreux vous tombe dans les bras. Plus vrai que nature. Daniel Filipacchi a toujours aimé les drôleries. Ses amis se souviennent de ses cravates en bois et du tableau « Paire de fesses » suspendu derrière son bureau. Ce cerbère en uniforme de Duane Hanson est aussi pétrifié dans sa chair de résine que la bombe dénudée de John de Andrea alanguie près de l'entrée. «Il y a même des Dalí jusque dans les toilettes», s'étonnait son ami Jean-Luc Lagardère, qui partagea avec lui le groupe de presse Hachette-Filipacchi. Pudique comme une divinité et secret comme beaucoup d'obsessionnels, Daniel a toujours été peu disert sur sa collection de manuscrits, de photos et de tableaux surréalistes. La plus importante au monde, en partie dévoilée au Guggenheim de New York en 1999. Au fil de la conversation, les souvenirs s'exondent. New York d'abord. Daniel découvre la ville dans les années 50 alors qu'il est photographe à Paris Match. Chargé de suivre le président Vincent Auriol lors d'un voyage officiel aux Etats-Unis, il plante là tout ce joli monde pour les clubs de jazz new-yorkais. «J'ai appelé Dizzy Gillespie, que j'avais connu à Paris, et réservé une chambre au Theresa, le grand hôtel d'Harlem. Mais aucun chauffeur de taxi n'a voulu m'y conduire.» Dans le pré carré de la musique black, les Blancs étaient des moutons noirs. Le jazz fut sans doute la plus longue histoire d'amour de Daniel. Il la partageait, enfant, avec son père. «J'étais d'autant plus intéressé par cette musique peu connue en France qu'il m'interdisait d'utiliser son pick-up. Mon oncle, émigré aux Etats-Unis, était son fournisseur de race records. Il nous réservait la primeur des derniers enregistrements de Louis Armstrong, Duke Ellington, Fats Waller, Jelly Roll Morton.» Jusqu'à Charlie Parker, disparu le 12 mars 1955. Ce jour-là, Daniel lança avec Frank Ténot sur Europe 1 « Pour ceux qui aiment le jazz » : premier succès avant celui de « Salut les Copains ». Henri Filipacchi, qui avait fui Izmir en 1922, était aussi un grand amoureux de littérature. «Pour gagner sa vie, il a eu l'idée d'un camion-librairie et vendait des livres sur les plages. Plus tard, il participa à la création de la Pléiade et lança le Livre de Poche entouré de ses amis écrivains: Jacques Prévert, qui m'emmena à Belle-Ile, Marcel Duhamel, le père d'adoption des frères Mouloudji, Robert Desnos, ami de Tanguy... Tous se réunissaient au Café de Flore tandis que ma mère refaisait le monde aux Deux Magots. Et je courais d'une terrasse à l'autre. Je me souviens même avoir reçu une claque d'Artaud... J'avais renversé mon verre d'orangeade sur son pantalon.» Le jeune Daniel était à bonne école. A la sortie des cours, il faisait du troc avec le libraire Pierre Béarn, dévorait les romans de Simenon et de Marcel Aymé, les poèmes de Benjamin Péret et d'Aragon. «Je me suis intéressé aux surréalistes car ils étaient vivants» C'est chez lui qu'il acheta son premier livre d'André Breton : Le Revolver à cheveux blancs. «Le titre m'avait intrigué. J'espérais un roman policier et j'ai découvert un poème surréaliste. Visuellement, le livre était très original: un cadavre exquis en texte. Je l'ai toujours gardé.» Dès qu'il eut de l'argent, Daniel collectionna les éditions originales. Bien planté dans son époque, il était gourmand de ses contemporains. «Je me suis intéressé aux surréalistes, car ils étaient vivants. J'ai rencontré Dalí, Masson, Lam, Magritte, Matta, croisé Breton, fréquenté Max Ernst et Dorothea Tanning, son épouse, avec laquelle je joue toujours aux échecs. Tous les jeudis, je déjeunais avec Man Ray... Ces trublions arboraient des idées qui me plaisaient: la liberté, l'internationalisation et la contestation. Tous étaient antimilitaristes, antipatriotes et anticléricaux. Ce sont eux qui ont mis le sexe sur la table, fait l'apologie de Sade et de Lautréamont. L'éducation religieuse avait été pour moi un mélange de contes de fées et de films d'épouvante. Et puis, une femme avec une tête en forme de montre, cela m'a toujours amusé.» Daniel possède toujours cinq des dix exemplaires sur papier japon de La Femme visible de Dalí dédicacés à Breton, Crevel, Char... ainsi que le manuscrit et les dessins originaux. La Chasse aux papillons est d'ailleurs épinglée dans sa chambre. C'est par le biais du livre que le collectionneur aime aborder le tableau. «Les choix picturaux d'André Breton répertoriés dans les différentes éditions de La Peinture et le surréalisme ont toujours été pour moi une référence.» En 2003, lors de la dispersion de l'appartement du poète, Daniel s'était montré un enchérisseur diligent. Il avait manqué Les Amoureux de Picabia pré emptés par l'Etat français, mais s'était consolé avec des collages-objets de Breton, des toiles de Brauner, Clovis Trouille, Tanguy, l'un de ses peintres préférés. «L'un des seuls qui n'ait cessé de s'améliorer, de raconter son histoire sans l'appauvrir et surtout sans s'inspirer d'autres écoles.» Dans la thébaïde new-yorkaise, La Géante aux cheveux éparsveille sur l'échiquier de Max Ernst, face à des Périls solaires plus tardifs acquis dans les années 60, en même temps qu'un premier Dalí au titre impossible.«Objets surréalistes indicateurs de la mémoire instantanée est l'un de ses plus beaux tableaux, posé et mystérieux. Peint dans l'âge d'or du surréalisme. Car la date de l'oeuvre est capitale. Prenez Le Baiser rose de Picabia réalisé en 1926. Peint aujourd'hui, il n'aurait pas grand intérêt.» Dans les années 60, Daniel retrouva André-François Petit, un copain de classe surnommé « Dicky », qui avait ouvert une galerie boulevard Haussmann. «Dicky avait un regard de collectionneur. Il soutenait Tanguy et Dalí, Magritte, Chirico et Hans Bellmer, dont il était le spécialiste, mais ne touchait ni à Miró ni à Picasso, déjà très chers à l'époque et destinés, selon lui, à une clientèle plus intéressée par la signature que par la peinture. Instinctivement, il savait qui passerait à la postérité. Ce qui ne m'a pas empêché de m'intéresser à des artistes qui n'ont jamais percé, comme Stanislao Lepri. Un bon peintre qui a commencé trop tard. Et puis il était diplomate et avait de l'argent. Et ça, on ne vous le pardonne jamais!» Tous les tableaux du collectionneur sont de la meilleure eau : bonne période, provenances illustres, histoires étonnantes... Les Sources mystérieuses de l'harmonie de Dalí se trouvaient chez Julien Green. L'écrivain avait fondé le groupe du Zodiaque afin de financer son oeuvre. Il y eut aussi le milliardaire et mécène Edward James, «le seul fou authentique», selon Dalí. La dispersion de sa collection donna lieu à plusieurs ventes mémorables. Aucun professionnel n'avait pourtant imaginé décrocher la perle lors de la cession de son mobilier : un petit Dalí ficelé dans un paquet et portant l'estampille du musée d'Art moderne de New York avait été oublié dans le tiroir d'une commode pendant trente ans. «La distraction du milliardaire m'a permis d'acquérir Le Visage paranoïaque dans de très bonnes conditions.» Daniel garde aussi en mémoire le sourire amusé de la salle quand il emporta, pour 245 000 dollars, une oeuvre de Frida Kahlo. Un prix totalement... surréaliste il y a vingt-cinq ans ! Daniel préférait le pragmatisme des intermédiaires Le collectionneur fit aussi des transactions du troisième type : avec le marchand Alexandre Iolas, il échangea un appartement parisien contre des toiles de Brauner et de Magritte ou encore un appartement à Megève contre une porte peinte par Max Ernst ! Bien qu'il ait tissé des liens avec beaucoup d'artistes, Daniel préférait le pragmatisme des intermédiaires aux velléités des créateurs. «J'aimais beaucoup Clovis Trouille, anticlérical et obsédé sexuel et j'étais parvenu à lui arracher Rêve claustral, une oeuvre de1952. Sans doute chagriné à l'idée de me vendre un tableau, il m'avait demandé à trois reprises de le lui restituer, afin d'y ajouter à chaque fois un petit détail.» Facéties d'artistes qui parfois se terminent en querelles intestines : «Magritte n'avait guère apprécié la plaisanterie de Max Ernst quand celui-ci s'était amusé à le parodier et à signer l'une de ses toiles.» Cette toile cosignée est toutefois un morceau d'anthologie. Dans cet univers aussi foisonnant que déroutant, Daniel Filipacchi a toujours eu ses préférences : il n'a jamais apprécié la période vache de Magritte et les bondieuseries de Dalí. Gourmet et toujours insatiable. A l'ultime question sur le devenir de sa collection, Daniel reste allusif derrière ses éternelles lunettes fumées. Autant en emporte le temps ! http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2010/03/12/01006-20100312ARTMAG00662--l-a-collection-secrte-de-daniel-filipacchi-.php [Vie des Blogs] dadasurrNous vous rappelons l'existence d'un blog publiant régulièrement (mais il n'est pas le seul bien évidemment) des documents sur le surréalisme. http://dadasurr.blogspot.com/2010_03_01_archive.html [Atelier à thème, pays de Condé](AAASF) organise dans ses locaux situés au centre Louis-Hénocq des ateliers à thème. (…) La prochaine séance a lieu le lundi 12 avril, et sera consacrée au surréalisme incarné par André Breton, Paul Éluard, Jacques Prévert, Louis Aragon, Paul Nougé, Robert Desnos en poésie et chez les peintres, par Max Ernst, Hans Bellmer, René Magritte et Salvador Dali. http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Valenciennes/actualite/Autour_de_Valenciennes/Pays_de_Conde/2010/03/11/article_la-conference-sur-l-histoire-de-l-art-a.shtml Chronique : La subversion de l'histoire de l'artUne nouvelle chronique, par André Rouillé, est à consulter à cette adresse : http://www.paris-art.com/art-culture-France/La-subversion-de-l-histoire-de-l-art/Rouille-Andre/306.html#haut [Enchères] Rembrandt and Miró Prints Highlight Sotheby's March 2010 Prints Sale Plus d'informations, en anglais, sur http://alaintruong.canalblog.com/archives/2010/03/06/17137188.html « Frida Kahlo y su mundo » à Bruxelles jusque mi-avrilPar Mikaël Faujour Le musée des beaux-arts dit « Bozar » accueille jusqu'au 18 avril une exposition consacrée à la vie et à l'oeuvre de la célèbre peintre mexicaine, à l'univers visuel intense et personnel, parfois rattachée malgré elle au surréalisme. Retraçant chronologiquement la vie et l'oeuvre de la plus célèbre peintre mexicaine, l'exposition « Frida Kahlo y su mundo » (soit « Frida Kahlo et son monde ») n'est pas une exposition très profuse en oeuvres. Mais le choix de celles-ci, ainsi que les éléments explicatifs (livret, audioguide, diapositives retraçant sa vie), font mouche et vont à l'essentiel. Soit, au départ, le dramatique accident de bus dont est victime la jeune Frida, 17 ans, brisée – littéralement – et clouée au lit pendant des mois. Une toile rend compte des instants précédant le drame, qui mettra fin à l'innocence. Mais son tempérament bouillonnant ne s'accommodant guère des corsets, qu'ils fussent de plâtre ou pas, la jeune femme commence à peindre, pour passer le temps et exprimer sa douleur, ses rêves, ses cauchemars, ses peurs, ses espérances. Elle ne cessera plus de peindre. Conséquence du drame et de la douleur – qui jamais ne lâchera Frida Kahlo, qui devra régulièrement repasser par l'hôpital pour rafistoler son corps détruit –, son art est très empreint du tragique, de la souffrance et de la proximité de la mort. L'un des plus bouleversants tableaux exposés est celui qui relate la fausse couche, Le lit volant, est d'ailleurs présenté. Mais son art n'est pas que cela, pas qu'intériorité ; il est aussi revendication des racines indigènes mexicaines dans une Amérique latine où il vaut mieux être blanc et européanophile, rejoignant des préoccupations culturelles et politiques. Si elle ne se distingue pas vraiment par une technique hors norme – son art étant même relativement « naïf » comme l'était celui du Douanier Rousseau –, c'est en revanche par la force et la cohérence de son univers que Kahlo se distingue comme une artiste fascinante. Cela explique pourquoi elle refusait d'être réduite au surréalisme, disant : « Je n'ai jamais peint de rêves. J'ai peint ma propre réalité ». « Frida Kahlo y su mundo », Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Jusqu'au 18 avril. http://www.laboiteasorties.com/2010/03/frida-kahlo-y-su-mundo-a-bruxelles-jusque-mi-avril/ [Article] Jacqueline Lamba, PeintrePublié le Samedi 6 mars 2010 Jacqueline Lamba est une artiste à l'oeuvre sécrète et lyrique, dont les couleurs se dispersent dans la toile comme de la poudre éthérée. Quelques élus connaissent aujourd'hui sa peinture, les autres se souviennent d'elle comme la muse et la deuxième femme d'André Breton. Jacqueline Lamba nait le 17 novembre 1910 à St Mandé, près de Paris. Restée orpheline à l'age de 15 ans, elle fréquente l'Ecole Supérieur des arts décoratifs et, pour vivre, fait plusieurs travaux comme la décoration de tissus, ou la danseuse aquatique : la nuit, elle plonge nue dans la piscine d'un cabaret de Pigalle. Lectrice passionnée, elle découvre dans le livre de Breton un univers complice ; elle décide ainsi d'aller à la rencontre du surréalisme. Le 29 mai 1934 la scandaleusement belle Jacqueline Lamba fait une mystérieuse entrée au Café de la place Blanche où Breton tenait ses réunions. Soudain, comme elle est apparue, elle disparaît. Le poète la suit dans la rue, où elle lui donne un étrange rendez-vous, à minuit, dans un café de Pigalle. Le couple flâne jusqu'à l'aube dans un Paris enchanté. Leur promenade est décrite par Breton dans L'amour fou livre dédié à sa rencontre élective avec la toute-puissante ordonnatrice de la Nuit du Tournesol, titre de son poème prémonitoire écrit onze ans auparavant. Ce poème narre d'une voyageuse qui erre dans la nuit et qui a l'air de nager. Jacqueline Lamba devient l'Ondine, l'Amour fou, la deuxième femme du chef du surréalisme, en perdant ainsi son identité artistique. «Si j'étais moins belle, j'aurais été meilleure peintre[1]» déclare-t-elle avec amertume, en continuant à travailler dans l'ombre et en luttant pour participer aux expositions du groupe surréaliste comme son art le demandait. Jacqueline Lamba voyage avec Breton à Prague, aux Iles Canaries, au Mexique où elle se lie d'une profonde amitié avec Frida Kahlo, qui s'ajoute à son cercle d'amies fidèles avec Dora Maar et Claude Cahun. La guerre oblige Jacqueline Lamba, André Breton et leur fille Aube à se réfugier à Marseille pour pouvoir partir vers les Etats Unis. Dans les Tarots de Marseille dessinés par Masson, Ernst, Breton, Brauner, Lam, Dominguez, se trouvent deux cartes dessinées par Jacqueline Lamba : la Roue de la Révolution et une singulière image géométrique de Baudelaire. Jeune et à l'avant-garde, Jacqueline Lamba s'était approchée des artistes surréalistes de sa génération : Matta, Onslow Ford, Francés, Dominguez. Elle partage avec eux les théories sur l'automatisme, qui vont bientôt devenir l'héritage du surréalisme aux Etats Unis. Ces formes abstraites que Matta avait nommé les morphologies psychologiques, sont le graphisme des sentiments de l'âme humaine. Des géométries non-euclidiennes, des cristaux, des flux de lumière, traversent les toiles américaines de Jacqueline Lamba, qui, «pour pouvoir peindre[2]» se sépare d'André Breton en 1942. Deux ans plus tard, elle présente sa première exposition personnelle à la Norlist Gallery de New York. Courageuse et décidée, elle rédige un Manifeste de peinture, où elle explique que son secret est «de capter sur une toile chaque forme dans sa lumière [...] Ce serait comme de voir un arc-en-ciel en pleine nuit[3]». En 1946 l'artiste part avec son deuxième mari, le sculpteur David Hare, pour un long voyage à travers l'Ouest américain. Ils séjournent longtemps dans les réserves des indiens Hopi et des Navajos, et l'osmose avec la nature, la relation primordiale entre l'homme et le cosmos, s'emparent de son esprit. Dans ses toiles triomphent maintenant des forêts luxuriantes, des rivières, des arbres totémiques. Après avoir participé à l'exposition Le surréalisme en 1947, à la Galerie Maeght de Paris, l'artiste quitte définitivement le mouvement. Jacqueline Lamba expose constamment entre Paris et New York. En 1955, elle se sépare d'Hare ; elle rentre définitivement à Paris avec leurs fils Merlin. Maintenant, elle ne veut que peindre : «Si un jour tu entends dire que je ne peins plus cela voudra dire que je suis morte[4]». Après une période de crise dans sa peinture Jacqueline Lamba retrouve l'inspiration dans les couleurs et les formes des montagnes de la Haute Provence. Sa palette s'éclaircit en donnant place à la lumière, et des corpuscules de poudre colorée emplissent ses paysages et ses ciels. Depuis 1963 elle s'installe, l'été, dans le petit village de Simiane-la-Rotonde, perché sur les alpes provençales. Comme Cezanne avec son mont Saint Victoire, Jacqueline Lamba établit un dialogue avec la montagne qui n'est que le reflet de l'existence humaine, de l'essence de la vie. Ses couleurs, si fraîches et légères, semblant évoquer le bruit du vent sur les sommets des monts, le parfum des fleuraisons saisonnières, les nuances du soleil. Dans les noirs et blancs et les dessins à l'encre de Chine la montagne semble danser sur des touches rapides similaires à des notes musicales. Dans la série Sources, la peinture se fait transparence, et les reflets étincelants de l'eau font vibrer la composition. Dans les Villes, Jacqueline Lamba dématérialise le paysage urbain de Paris dans une perspective aérienne qui, tout doucement, perd de sa concrétude pour se briser en un labyrinthe de fragments colorés. En 1967, une grande exposition au Musée Picasso d'Antibes lui est consacrée. Cela sera sa dernière. Elle ne voudra plus exposer jusqu'à sa mort en 1993. Ses toiles finales sont des grands formats où le ciel et la mer sont peints par des larges sillons de couleurs dans lesquels se fondent abstraction et lyrisme. Au fil des ans, plusieurs expositions, collectives et personnelles, ont rendu hommage à Jacqueline Lamba, entre autres : une exposition personnelle à la Galerie 1900-2000 en 1998, une exposition itinérante en 2001 à Santiago de Compostela, New York, Oakland e St. Petersbourg[5] (Fl), plus récemment une grande rétrospective au Château de Tours[6] en 2007, une exposition dans la Galerie La maison de Brian et dans le Château de Simiane la Rotonde[7] en juin 2008. Jacqueline Lamba a été aussi exposée à la Fiac 2009 par la Galerie 1900-2000. Un site internet est consacré à l'artiste[8] et sa monographie paraîtra prochainement aux Editions Gallimard[9]. Aujourd'hui ses tableaux, peints d'air et de lumière, demandent à sortir de l'ombre. Alba Romano Pace [1] Martica Sawin, Surrealism in exil and the beggining of the New York School of Painting, MIT Press, Cambridge, Mass., 1995, p. 306 [2] Jacqueline Lamba dans un intervieuw avec Teri When Damisch, Paris, octobre 1987 [3] Jacqueline Lamba, Manifeste de peinture, catalogue de l'exposition du 10 au 30 avril 1944, Norlyst Gallery, New York [4] Salomon Grimberg, Jacqueline Lamba : From darkness with light, in « Woman's Art Journal », n°1, printemps/été 2001, p. 5 [5] Jacqueline Lamba, in the spite of everythning, spring, Fontadion Eugenio Grenell, Santiago de Compostela, 3 mai - 9 juillet 2001, Pollock-Krasner House and Study Center, New York, 2 aout - 20 octobre 2001, Mills College Art Museum, Oakland, 6 septembre 21 octobre 2001, Salvador Dali Museum, St. Petersburg (Fl), 2 novembre 2001 - 21 février 2002 [6] Jacqueline Lamba, la peinture jusqu'au ciel, Château de Tours, 8 septembre - 4 novembre 2007 [7] Un peintre à Simiane, Jacqueline Lamba (1910-1993), 29 juin - 31 juillet 2008 [8] www.jacqueline-lamba.com [9] Alba Romano Pace, Jacqueline Lamba. Muse de l'Amour fou, peintre rebelle, Coll. « Témoins de l'art », Gallimard 2010 (à paraître) http://elles.centrepompidou.fr/blog/?p=651 [A paraître] Jacqueline LambaAlba Romano Pace, Jacqueline Lamba. Muse de l'Amour fou, peintre rebelle, Coll. « Témoins de l'art », Gallimard 2010 (à paraître) L'isbn devrait être 9782070127573. Apparemment, l'ouvrage risque également d'avoir une version pdf et une version epub. À suivre… Entretien avec Fabrice MazeA écouter sur : http://www.arcane-17.com/rubrique,entretien-avec-fabrice-maze,1200902.html [Rappel] Lettre d'information de l'Association des Amis de Benjamin Péret(http://www.benjamin-peret.org/) Lettre d'information n° 50 Je ne mange pas de ce pain-là avec et une enquête d'Heribert Becker et une préface de Gérard Roche est paru aux Editions Syllepse. Les adhérents de l'Association des amis de Benjamin Péret recevront un exemplaire gratuit de cet ouvrage. http://www.benjamin-peret.org/association/je-ne-mange-pas-de-ce-pain-la.html Le catalogue Benjamin Péret et les Amériques est disponible. Prix 18 euros (plus 3 euros de port). http://www.benjamin-peret.org/benjamin-peret/archives/peret-ameriques-catalogue.html Eddie Breuil /
dimanche 14 mars 2010 19:02 Bonjour, vendredi 19 mars 2010 17:47 Bonjour, lundi 22 mars 2010 18:21 semaine_12 Semaine 12 jeudi 25 mars 2010 12:31 Vient de paraitre :
Chères Mélusines, chers Mélusins,
dimanche 28 mars 2010 12:19 semaine 13 Semaine 13
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