Archives de la liste de discussion de Mélusine
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Liste Mélusine Mai 2010

lundi 3 mai 2010 02:19 semaine 18

André Breton (exposition)

André Breton (traductions)

Carolyn Carlson (séminaire)

Exposer Dada

Du Greco à Dali (exposition)

Annie Le Brun (à la librairie Kléber)

Medium (numérisation du n° 4)

Joan Miro (exposition)

Collection Jacques Prévert (enchères)

La Révolution surréaliste

Rivages du songe

Toyen

[séminaire] Le portrait chorégraphique surréaliste de Carolyn Carlson

La séance prévue le 14 mai (communication de Rym Abdelhak "Les paradoxes du portrait chez René Crevel") est finalement supprimée

La prochaine séance aura lieu le :

4 juin 10

Biliana Vassileva Fouilloux

Fera une communication sur :

"Le portrait chorégraphique surréaliste de Carolyn Carlson, Blue Lady, 1983"

Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle

Centre Censier

13 rue de Santeuil

75005-PARIS (Métro Censier-Daubenton)

salle 410 (4ème étage) le vendredi de 16h à 18h.

Séminaire sous la direction de Gabriel Saad, Maryse Vassevière et Françoise Py.Maryse Vassevière Gabriel Saad Françoise PyMCF Université Paris 3 MCF Université Paris 3 MCF Université Paris 8maryse.vassevière@wanadoo.fr rielsa@wanadoo.fr francoise.py@univ-paris8.fr

[Complément] Rivages du songe

« L'exposition Rivages du Songe qui aura lieu à la Dorothy's Gallery, 27 rue Keller, du 8 mai au 31 juillet 2010, réunira des artistes d'aujourd'hui qui se rattachent au surréalisme. Commissaires de cette exposition : Françoise Py et Valentine Oncins. L'exposition se fera en deux volets : 1er vernissage le samedi 8 mai de 19h à 21h. Second vernissage le vendredi 18 juin de 19h à 21h.

Né en Bosnie Herzégovine, Ljuba arrive à Paris en 1963. Les écrivains ou critiques qui s'intéressent à son travail sont souvent liés au mouvement surréaliste. Mais il est difficile de le rattacher historiquement à ce mouvement qui le précède. « Il chasse dans les environs » comme dit Sarane Alexandrian, reprenant la formule de Breton sur Picasso.

C'est dans un espace cosmique que se donne à voir son univers onirique. Il laisse loin derrière lui l'espace illusionniste de la Renaissance, aussi bien que l'espace bidimensionnel de nos modernes. Il part à la conquête des labyrinthes de l'air, il franchit les portes du visible, jusqu'aux dimensions inaccessibles à la conscience. Dans un univers hors-échelle, il édifie des villes célestes aux jardins suspendus. De grands nus diaphanes, ingresques, rappellent par leur présence que la peinture est aussi allégorie. A la fois hymne à la beauté et memento mori lorsque, du corps parfait menacé, nous ne voyons plus qu'un fragment. Ce voyage dans la toile a ceci de très particulier que, par une mystérieuse alchimie picturale, le regard ne rencontre pas, face à lui, une matière fixe. Sous les yeux du spectateur elle semble se diluer, se dissoudre, tour à tour se durcir et entrer en fusion.  Il s'agit moins pour l'artiste de traduire un univers merveilleux ou fantastique que de vivre une aventure de l'esprit, d'explorer les limites de la peinture dans une conscience aiguë de son histoire et de son langage propre. Peinture en acte, intensément vivante et actuelle dans sa dimension intemporelle.

Marc Janson fait jouer dans ses toiles un univers fantasmagorique qui se situe dans la filiation de peintres surréalistes tels que Yves Tanguy ou Wolfgang Paalen. Ses paysages cosmiques tourbillonnaires peuvent, de prime abord, paraître énigmatiques : hors temps, terre ou ciel, on ne sait, sans oublier l'eau multiforme. Figuratives mais de quoi ? D'on ne sait quelles formes légendaires qui ne sont identifiables ni comme animales, ni comme végétales, mais qui sont toujours en mouvement, en proie à on ne sait quelles mutations. "Une sorte de cosmos musical" pour Pieyre de Mandiargues, qui dit de cette peinture qu'elle l'enchante (au sens le plus fort et le plus littéral, bien sûr). 

Les couleurs ? A tendance monochrome, mais pas toujours, tons chauds se mêlant aux tons froids : "gris, gris bleu, ocre, ou parfois couleur du Radeau de la Méduse", dit l'artiste. Et parfois striées, comme on pourrait le dire de Zao-Wou-Ki, et, comme le reconnaît lui-même l'artiste, "de brèves et minces écritures grises". Les titres, poétiques, choisis pour leur fort pouvoir de suggestion, sont inspirés par des poètes ou des écrivains dont l'imaginaire, tout chargé des forces élémentaires, éclairé par la nuit, rejoint le sien : Borges, Tristan Tzara, Georges Bataille, Italo Calvino. Et puis, on ne s'en étonnera pas, Nietzsche et son Zarathoustra. Citons pour illustration : "Les lunes roses et vertes pendaient comme des mangues". "Quand la flamme est couleur du vent". Allant, pourquoi pas, jusqu'à un alexandrin du Daumal de Contre-ciel : "Et le sol qui vous porte a des lueurs de souffre".

Patrick Waldberg décrit avec admiration "ces compositions luminescentes où saignent, ici et là, des blessures de phosphore, vols de lucioles égarées dans les limbes."

Sont également présentés trois artistes portugais : Artur do Cruzeiro Seixas, peintre et dessinateur, Isabel Meyrelles, sculpteur, Benjamin Marques, peintre.

Benjamin Marques est un grand voyageur, héritier de la tradition des navigateurs portugais du seizième siècle. Mais, dit-il, "les plus beaux voyages, je les ai faits ici dans l'atelier". Ses toiles sont des cartographies imaginaires où surgissent des îles mythiques, des constellations, des planètes - Mars la rouge, par exemple. Ses toiles peuvent aller jusqu'au monochrome. La série des Géologies est inspirée par le désert : "La terre nous donne des leçons de peinture et de vie", dit-il. Aux paysages sidéraux où dominent le blanc, le bleu, répondent des dessins à l'encre noire, qui sont autant de rêveries telluriques, des suggestions de corps nés du sol, qu'on peut rapprocher des dessins érotiques d'André Masson. Marques tente de dépasser la représentation pour, selon ses propres termes, "aller vers quelque chose de plus grand, de plus cosmique".

D'Artur do Cruzeiro Seixas, né en 1920, la galerie exposera des gouaches et des dessins réalisés dans un état presque second, qui favorise l'automatisme. Dès 1948, il fait partie du groupe des surréalistes portugais fondé par Mario Cesariny. Son univers est peuplé d'hybrides qui s'enlacent ou fusionnent pour former des corps pluriels. Pégase, le cheval ailé né du sang de Méduse, est comme un double de l'artiste. Le cheval ailé, comme la barque, sont des invitations au voyage. Des banquises ciselées, des icebergs biseautés servent de cadre à un monde en glaciation sous lequel couve un feu ardent. Edouard Jaguer, qui a fait connaître Seixas à Paris, ose l'image du "cristal où l'énigme se consume à se propre incandescence". Seixas pratique à sa manière l'image surréaliste qui, rapprochant les contraires, agit comme un principe alchimique, un transformateur d'énergie. On pense à L'Air de l'eau de Breton où déjà se mêlaient flamme et neige.

Isabel Meyrelles travaille à Paris depuis 1950. Une esthétique du chimérique fédère ses oeuvres. Eluard rêvait d'un monde où "les poissons chantent comme des perles". Sa "Licorne", son "Chat-canard" font écho aux femmes-panthères de Toyen, son "Dragon stylisé" est une sorte d'autoportrait qui évoque les autoportraits animaliers de deux femmes peintres, Remedios Varo ou Leonora Carrington.

Ses ½uvres sont parfois un hommage direct à d'autres surréalistes : ainsi, à la mémoire de Breton, un Révolver à cheveux blancs. Parfois elles sont nées d'un objet "trouvé" - clef, oeuf , coquillage (comme celui qui surmonte la tête de la Licorne. Etonnante licorne dont le corps est un serpent qui se mord la queue ("ouroboros"), formant en creux la forme parfaite d'un ½uf. Elle invite à la méditation.

Lou Dubois se situe dans la lignée de Max Ernst et de Jacques Prévert : collages, boîtes, trophées, assemblages. Chaque ½uvre est un microcosme où, comme dans les cabinets de curiosités, le spectateur est introduit dans un monde fabuleux et déroutant qui défie ses repères. Poète en mots et en images, Lou Dubois vit entre Paris et l'Andalousie depuis 1982.

Née à Buenos Aires, Virginia Tentindo prolonge le surréalisme dans une ½uvre anagrammatique où le corps est un puzzle à déconstruire et à rassembler à l'infini. Ses sculptures aux purs contours se présentent comme une série d'emboîtements où la partie vaut toujours pour le tout. Hans Bellmer invitait le spectateur à désarticuler virtuellement ses poupées, et pour cela il mettait l'accent sur les jointures devenues organes à part entière. De la déconstruction métonymique du corps, Virginia Tentindo passe à une désarticulation effective. Le spectateur peut librement démembrer ses sculptures, les fractionner, les décapiter. Mais, paradoxe de ces ½uvres ‘jouables', leur extrême fragilité rend toute manipulation délicate.

Ce regroupement, pour la première fois, d'artistes originaux mais proches par la sensibilité, la culture, soulignera une fois de plus les mérites du "hasard objectif". Le fil souterrain qui les relie est bien le surréalisme, dans la liberté du songe éveillé qui leur fait aborder des rivages imaginaires où ils se rencontrent, sous notre regard, à leur insu. » Françoise Py

[Numérisation] Medium n°4

Le site Arcane 17 a numérisé cette semaine le quatrième numéro de la revue Medium.

« Médium n°4 - Janvier 1955

Les surréalistes créèrent de nombreuses revues. Ce type de publication était le meilleur moyen de se faire entendre, de marquer une présence réelle, de montrer l'aspect expérimental et révolutionnaire de l'activité surréaliste et, enfin, de provoquer des rencontres. Hélas, peu d'entre elles ont fait l'objet de rééditions — excepté La révolution surréaliste et Le surréalisme au service de la révolution qui furent réédités grâce à Jean-Michel Place ; sans oublier Minotaure réédité par Albert Skira. Ainsi, si ces revues ne sont pas introuvables, en revanche leur prix fort élevé en interdit l'accès ! Pour pallier cette absence et contrer le mercantilisme, j'ai donc décidé de mettre à votre disposition en version « scannées » celles que j'ai en ma possession. Vous me pardonnerez pour l'aspect un tantinet bancal de certaines reproductions, mais marcher droit n'a jamais été mon fort… »

http://www.arcane-17.com/rubrique,medium-n-4-janvier-1955,1204400.html

[enchères] Collection Jacques Prévert

« Collection Privée Jacques Prévert : morceaux choisis

Vente aux enchères mercredi 9 juin 2010 Drouot Richelieu Salle 1

Exposition du 1er au 6 juin 2010

Salle des ventes Favart

1, rue Favart 75002 PARIS (face à l'Opéra Comique)

Le manuscrit original des « Feuilles mortes »

Le manuscrit original du "Quai des Brumes"

La planche scénaristique des "Visiteurs du Soir"

Une huile de Picasso, une gouache de Miro

14 lettres autographes signées, dessinées, personnalisées par Matisse, Picasso, Miro, Chagall, Calder,

Papart, Doisneau, Chaplin, Brassens, etc…

15 livres dédicacés par Breton, Ernst, Klee, Izis, Doisneau, Brassai, etc… »

Le dossier de presse est à télécharger sur :

http://www.perazzone-brun.com/wp-content/uploads/2010/04/dossier-de-presse-vente-prevert-ader-9-juin-a-drouot1.pdf

[Exposition, néofuturisme ?] Un instant avant la catastrophe

par Nadia Ross

« (Québec) C'est aujourd'hui le coup d'envoi de la cinquième Manif d'art de Québec, mais déjà cette semaine on pouvait voir l'art s'infiltrer un peu partout en ville. À l'instar des lieux centraux (à Place Québec et rue Saint-Joseph Est), L'?il de Poisson n'échappait pas à la frénésie des derniers préparatifs. C'est à travers le brouhaha des coups de marteau et de scie que Luca Buvoli a rencontré Le Soleil afin de présenter son installation ? une des pièces vedettes de l'événement : rien de moins qu'un accident de voiture figé dans l'espace.

Instant Before Incident (Marinetti's Drive, 1908) (Instant avant l'incident) représente la voiture de Filippo Tommaso Marinetti, une Fiat 1908, à l'instant où il perdait la maîtrise de celle-ci. On connaît la suite. L'accident qui s'est ensuivi a révélé à l'écrivain tous les ingrédients lui permettant la rédaction du Manifeste du futurisme, en 1909.

Le texte fait l'éloge du culte de la guerre, de la vitesse et de la modernité. Une façon de voir que Buvoli dit être, en quelque sorte, à l'origine du régime dictatorial de Mussolini. Ainsi, «de voir l'instant avant l'impact qui a déclenché tout ça, c'est un peu comme si on proposait un destin alternatif au peuple italien», explique-t-il.

La voiture, qui entreprend sa course à une extrémité de la pièce, fonce dans une fenêtre et termine sa trajectoire les roues dans le vide... à l'extérieur. Longue de près de 14 mètres, la sculpture se compose de plusieurs voitures qui s'emboîtent les unes dans les autres à la façon dont les futuristes peignaient le mouvement au début du XXe siècle.

Machine organique

Mais, contrairement à l'esthétique de l'époque, où les canons étaient lisses et les voitures, rutilantes, la Fiat de Buvoli a plutôt l'air organique avec ses panneaux translucides faits de fibre de verre de couleur turquoise. La texture de ces sections se rapproche de celle de la peau ou même de végétaux, voire d'algues. Ce qui contraste avec le reste de la structure qui est faite de tiges d'acier peintes en rouge. «Avec les murs blancs de la galerie, toutes les couleurs des drapeaux américain (mon pays d'adoption) et italien (mon pays de naissance) sont réunies. Le bleu n'est pas tout à fait bleu et le vert, pas tout à fait vert, c'est un hybride italiano-américain!» lance l'artiste.

L'oeuvre prend aussi son sens dans le mouvement. Le fait que la course s'arrête dans les airs évoque autant la fuite en avant que la libération, «une tension entre l'idéalisme et l'illusion». Les voitures qui s'emboîtent rappellent aussi la façon dont un troupeau part au pré ou une armée à la guerre : sans trop poser de questions. Ici, Buvoli ne cache pas sa fascination pour le pouvoir des leaders charismatiques et la mécanique qui fait que des gens deviennent adeptes de régimes totalitaires. «C'est d'être allé aux États-Unis durant les années Bush qui m'a amené sur cette piste de réflexion», relate celui dont le père a vécu le régime fasciste.

Cette catastrophe de l'histoire italienne, même si elle est ramenée avant son élément déclencheur, n'est pas pour autant effacée de l'espace. Buvoli, qui travaille avec plusieurs médias, y propose aussi la vidéo Ave Machina où défilent collages entrecoupés de photographies d'archives, d'animations dessinées à la main et d'entretiens avec des historiens de l'art et de la culture qui discutent de la naissance du futurisme en ce qui concerne le désir d'ivresse, la vitesse et la projection à la fois physique et psychologique. Les filles du défunt dictateur Mussolini ont également participé à cette partie du projet.

Présentée à l'occasion de la Manif 5, l'exposition Instant Before Incident (Marinetti's Drive, 1908) de Luca Buvoli pourra être vue dès ce soir jusqu'au 13 juin à L'?il de Poisson, situé au 580, côte d'Abraham. »

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/expositions/201005/01/01-4276137-un-instant-avant-la-catastrophe.php

[Autour d'une publication] Philippe Dada

« Sur l'auteur de L'invitation au suicide (1922), on disposait jusqu'à présent du Philippe Soupault Qui êtes-vous ? de Bernard Morlino (La Manufacture, 1987) et de Philippe Soupault Voyageur magnétique de Serge Fauchereau (déjà évoqué ici). Voici que depuis peu est disponible le

Philippe Soupault de Béatrice Mousli (Flammarion, collection Grandes biographies) qui avait déjà fait paraître, en 2005, une biographie de Max Jacob chez le même éditeur. Au fil du temps, les protagonistes de Dada et du surréalisme se voient consacrer des études de plus en plus complètes, souvent étoffées d'inédits et presque aussi souvent bénéficiant d'un éclairage panoramique que seules de longues années de patience et de travail permettent.

À quand une biographie de Clément Pansaers, de Pierre de Massot ? A quand la réédition du Picabia de Maria Lluïsa Borràs paru en 1985 chez Albin Michel ? »

Publié par Fabrice Lefaix

http://dadaparis.blogspot.com/

[rappel, souscription] Exposer Dada

L'essai de Marc Dachy, EXPOSER DADA, comporte de nombreuses reproductions.

Tiré à 491 exemplaires numérotés, il est proposé en souscription au prix préférentiel de 19 euros, frais de port compris, par chèque à l'ordre de Luna-Park Transédition et sera adressé aux souscripteurs avant la fin du mois de mai.

Courrier : Luna-Park Transédition 23 rue du Départ bte 37 – 75014 Paris

Rappel d'exposition] Du Greco a Dali : les grands maîtres espagnols au Musée Jacquemart-André

« Du 12 mars au 1er août 2010, le Musée Jacquemart-André accueille l'exposition « Du Greco à Dalí : les grands maîtres espagnols. La collection Pérez Simón ». Cinquante-deux chefs-d'oeuvre et plus de vingt-cinq maîtres, réunis par le goût sûr et raffiné d'un grand collectionneur, présentent un panorama exceptionnel de la création artistique en Espagne au cours des quatre derniers siècles.

Hommage à l'art espagnol au Musée Jacquemart-André

Les oeuvres majeures de la collection Pérez Simon sont exposées pour la première fois en France au Musée Jacquemart-André. L'exposition réunit des oeuvres clés de différentes époques et de divers mouvements picturaux. Elle propose un passionnant voyage esthétique et artistique. Elle se construit autour d'un parcours thématique dans lequel chaque étape est l'occasion de confrontations inédites entre des maîtres de siècles différents permettant ainsi de souligner les traditions et les ruptures qui ont fait le succès de l'école espagnole.

Le siècle d'or de la peinture sacrée

Avec les oeuvres du Greco, de Jusepe de Ribera et de Bartolomé Estéban Murillo, le visiteur plonge au coeur des différents visages de l'art de la réforme catholique. Les artistes, souvent influencés par la pensée mystique, traduisent un monde aspirant à la gloire céleste par de saisissants effets de clair-obscur. Puis le ténébrisme laisse place aux peintures lumineuses de Murillo, maître du baroque espagnol, qui a laissé à Séville de nombreux disciples. À cet art religieux répond un art profane dominé par les grands portraits de cour et la finesse d'un Goya.

Un art hispanique du portrait et de la vie de cour

Grands collectionneurs férus d'art italien et flamand, les monarques espagnols ont néanmoins confié à des peintres espagnols la réalisation de leurs portraits. De Sánchez Coello à Goya, les artistes mêlent intimement l'image du pouvoir à celle de la réalité.

De l'affirmation d'une identité nationale…

L'opposition à l'occupation napoléonienne, la lente émergence d'un état moderne et la découverte des richesses de la civilisation espagnole par l'Europe tout au long du XIXème siècle ont contribué à asseoir le sentiment d'une forte identité nationale. À travers de grandes scènes de fêtes populaires, ce mouvement déploie sur la toile toute la beauté des costumes traditionnels et des décors des villes pavoisées. Il développe également un goût pour les sujets intimes, jeux de plage, jardins et vie de famille. Joaquin Sorolla est le maître incontesté de ces scènes dédiées aux bonheurs simples. Les couleurs vives, fortes et éclatantes illuminent ses toiles.

... vers la modernité

C'est toujours en termes de continuité et de rupture que s'envisage le passage à ce qu'il est convenu d'appeler « la modernité ». Le traitement de la lumière devient le maître mot des héritiers de Sorolla. Quant à celui de la couleur, il subit l'influence de l'impressionnisme français. L'exposition s'achève avec ces grands maîtres espagnols qui ont révolutionné l'art occidental. Pablo Picasso, Juan Gris, Joan Miró ou Salvador Dalí établissent des dialogues entre cubisme et surréalisme. Une riche sélection d'oeuvres graphiques et picturales de ces artistes offre un aperçu saisissant de cette évolution jusqu'à Tàpies.

Juan Antonio Pérez Simón, un collectionneur averti

Important homme d'affaires mexicain d'origine espagnole né en 1941 en Asturies, Juan Antonio Pérez Simón est une personnalité reconnue dans le monde des collectionneurs. Depuis les années 1970, sa passion pour l'art et son goût pour la culture l'ont incité à réunir une collection exceptionnelle : peintures, sculptures, dessins, gravures, objets d'art décoratif, manuscrits, mais aussi une bibliothèque de plus de cinquante mille volumes.

Cette collection, connue dans le monde entier, est l'une des plus importantes d'Amérique Latine par son caractère exhaustif ainsi que par la notoriété des artistes représentés. Juan Antonio Pérez Simón parle de ces choix artistiques comme étant le prolongement de sa propre personnalité : « J'ai bâti un univers personnel qui fait écho à ce qui me définit et me stimule. Tous ceux qui, comme moi, ne possèdent pas ce merveilleux don de créer la beauté grâce à l'art peuvent se consoler en admirant des oeuvres et en jouissant de se laisser séduire par elles ». Amateur des grandes écoles européennes, les tableaux présentés au Musée Jacquemart-André représentent la partie hispanique de sa collection, la moins connue du grand public.

« Du Greco à Dalí : les grands maîtres espagnols. La collection Pérez Simón »

Du 12 mars au 1er août 2010

Ouvert tous les jours de 10h à 18h.

Nocturnes tous les lundis jusqu'à 21h30.

Toutes les informations sur le site de l'exposition www.greco-dali.com

Musée Jacquemart-André

158, boulevard Haussmann - 75008 PARIS

Tel. : + 33 (0)1 45 62 11 59 / www.musee-jacquemart-andre.com »

http://www.emd-net.com/voir.php?post=2010/04/22/du-greco-a-dali-les-grands-maitres-espagnols-au-musee-jacquemart-andre

[Exposition] Joan Miró

« Du samedi 2 octobre 2010 au dimanche 12 décembre 2010

L'atelier de Joan Miró reconstitué à l'occasion de cette exposition.

L'Association Artevie, en partenariat avec la fondation Joan Miró de Barcelone, organise une exposition inédite consacrée au peintre Catalan Joan Miró. Cette exposition sera présentée au grand public du 2 octobre au 12 décembre à l'Espace d'Art Contemporain International à Lorrez-le-Bocage.

Miró, figure majeure de l'art du 20e siècle, est connu à travers le monde pour ses peintures aux formes surréalistes et hautes en couleurs.

Deux thématiques ont été choisies : d'une part, "la métaphore de l'objet" composée de 25 sculptures en bronze, 3 objets originaux assemblés et 15 agrandissements photographiques, et d'autre part "Miró série Antiportraits" composée de 17 oeuvres originales sur papier, gravures, eaux fortes encres de Chine. L'ensemble de ses oeuvres a été créé par l'artiste entre les années 1966 et 1983. Durant des décennies et jusqu'à sa mort, Joan Miró fut l'ami de Joan Barbará, artiste et directeur d'un atelier de gravure réputé à Barcelone. L'essentiel des grandes séries gravées ou des lithographies de Miró a été exécuté dans l'atelier Barbará jusqu'à la disparition du maître en 1983.

L'exposition sera ouverte du mercredi au dimanche de 11h00 à 18h00 sans interruption. Nocturne le samedi jusqu'à 21h00. »

http://www.atome77.com/calendrier/evenement/13948/expositions-visites/exposition-joan-miro.htm

 Une vente aux enchères révèle au public un chef d'oeuvre de Toyen

« par Václav Richter

Fautes de nouvelles expositions sur le surréalisme, ce sont les ventes aux enchères qui nous rappellent la grandeur de Toyen, peintre tchèque dont les oeuvres nous ouvrent les yeux pour nous faire découvrir le monde du subconscient. Les yeux sont également le motif principal de son tableau intitulé « Le reste de la nuit », l'oeuvre la plus remarquable et la plus prisée d'une grande vente aux enchères, qui a eu lieu dimanche dernier à Prague.

C'est sur un fond évoquant un univers illimité que Toyen a peint des globes oculaires qui roulent du loin vers le spectateur comme des boules de bowling tout en le fixant d'un regard scrutateur. Pour l'historien de l'art Karel Srp ce tableau est l'essence même du surréalisme :

« C'est un tableau somptueux par son motif et par sa facture artistique. Son motif est basé sur un élément iconographique très important du surréalisme - les yeux. Toyen a peint les yeux d'une façon très suggestive et avec un grand brio. On dirait que les yeux sortent de la toile. C'est une peinture en trompe-l'oeil très impressionnante. »

Et Karel Srp d'attirer l'attention sur un autre élément important du tableau, une forme dont la surface brune rappelle l'écorce d'un vieil arbre et dans laquelle l'historien décèle des ombres humanoïdes.

Toyen et Jindřich ¦týrskýToyen et Jindřich ¦týrský C'est avec le peintre Jindřich ¦tyrský que Marie Čermínová alias Toyen a créé dans les années 1920 une espèce d'alliance qui permettait à ces deux artistes de s'inspirer mutuellement, de se compléter et d'inventer un mouvement artistique original appelé « artificialisme » pour se joindre finalement au mouvement surréaliste. Le tableau « Le reste de la nuit » date de 1934, donc de l'année où Toyen a créé avec ¦tyrský le groupe surréaliste tchèque. L'oeuvre démontre que, dès le début, Toyen s'affirmait comme une artiste capable de développer les principes du mouvement et de les enrichir d'une façon aussi personnelle que profonde.

'Dormante', 1937'Dormante', 1937 Pendant longtemps la toile faisait partie d'une collection privée de Prague et n'a été exposée pour la dernière fois que dans les années 1960. Elle n'a même pas été prêtée pour la grande rétrospective Toyen organisée à Prague en 2000. Pour beaucoup cette oeuvre dont la reproduction a été largement diffusée par les médias à l'occasion de la vente publique de ce dimanche, est donc une révélation. Comme la toile ne peut pas quitter le pays, ils peuvent espérer la voir un jour dans le cadre d'une exposition.

Adjugée pour 13,2 millions de couronnes, quelque 500 000 euros, « Le reste de la nuit » se classe en deuxième position parmi les oeuvres de Toyen vendues jusqu'à présent en République tchèque. L'année dernière son tableau « Dormante » a été adjugé lors d'une vente publique pour 20 millions de couronnes, quelque 770 000 euros. »

http://www.radio.cz/fr/article/127352

[Rencontre] Conversations à la Librairie Kléber – Annie Le Brun

Le 6 mai 2010

« Entrée libre dans la limite des places disponibles

Annie Le Brun est un esprit insoumis et radical. Son univers peuplé d'images à l'érotisme noir et de pensées réfractaires à tout compromis est grandiose.

Gardienne infatiguable du Surréalisme et de la Liberté Libre, le temps n'a pas de prise sur son intransigeance et sa vision de la révolte, son objectivité reste intacte. Armée de Sade et de Jarry, fidèle à ses amours, la poésie et l'insoumission, elle continue de porter, envers et contre tous, un regard implacable sur notre époque.

Et à écrire, « comme on force une porte. »

« Epuisées d'être sans cesse recyclées, les idées et les formes ne semblent même plus pouvoir y changer quoi que ce soit. Un acquiessement général à ce qui est s'impose comme la marque de ce temps. Mon obstination, qui est peut-être celle de quelques autres, est de ne pas nous en tenir pour quittes, même s'il faudra prendre les routes connues à contresens, en trouver d'autres à peine repérées, emprunter les montures de l'intuition qu'on doit laisser la bride sur le cou, au risque d'être violemment désarçonné mais avec l'assurance - la seule - de ne jamais prétendre à quelque autorité objective que ce soit. Seulement, un dégoût instinctif du faux m'aide à savoir où ne pas aller. » Aujourd'hui la marchandisation du désir et la psychologisation du sentiment ont investi le champ du sensible. La passion amoureuse seule offre encore avec elle la possibilité de s'aventurer au plus loin de la misère du monde.

CONVERSATION avec Annie Le Brun et isabelle Baladine Howald. Vient de paraître : Si rien avait une forme, ce serait cela (Gallimard). »http://www.info-culture.com/public/manifestation/68632

[Billet] sur La Révolution Surréaliste

On lira sur le blog de Philippe Chauché une chronique autour de la revue La Révolution Surréaliste. http://chauchecrit.blogspot.com/2010/04/ladmirable-3.html

[Exposition André Breton - Saint-Quentin en Yvelines]

« André Breton, une histoire du surréalisme

Publiée le 23 avril 2010 - Actualisée le 23 avril 2010

André Breton est l'un des fondateurs et animateurs du mouvement surréaliste. La médiathèque Anatole-France en partenariat avec la Maison de la Poésie lui rend hommage du 4 au 28 mai à l'occasion d'une exposition.

Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique qui repose sur le refus de toutes les constructions logiques de l'esprit et sur les valeurs de l'irrationnel, de l'absurde, du rêve, du désir et de la révolte.

Chef de file du mouvement surréaliste, André Breton, écrivain et poète français, fonde avec Louis Aragon et Philippe Soupault la revue Littérature. il y publie le premier texte surréaliste, Les Champs magnétiques.

En 1924, il publie le Manifeste du surréalisme, ouvrage qui propose une conception nouvelle de la poésie et une définition théorique du surréalisme.

Ce mouvement qui a une dimension artistique aussi bien que politique s'exprime dans toutes les formes d'art : photographies, peintures, littérature, poésie…

Cette exposition montre les différents aspects de l'½uvre littéraire d'André Breton à travers des photographies, des peintures et des objets d'arts primitifs qui ont accompagné la construction de son travail.

Médiathèque Anatole France

Du 4 au 28 mai aux heures d'ouverture »

http://www.mediatheques.agglo-sqy.fr/actualites/zoom-sur/andre-breton-une-histoire-du-surrealisme/

Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique rendent hommage au peintre Jules Schmalzigaug

« Jules Schmalzigaug (1882-1917) fut le seul peintre belge impliqué dans l'aventure futuriste avant le déclenchement du premier conflit mondial. Pour rendre hommage à ce pionnier trop peu connu et mort prématurément, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique organisent une exposition rétrospective de son oeuvre du 29 octobre 2010 au 23 janvier 2011, accompagnée de la publication d'un catalogue.

Après avoir suivi une formation artistique traditionnelle en Allemagne et en Belgique, Jules Schmalzigaug visite en 1912 l'exposition parisienne des futuristes italiens qui constitue, pour lui, une véritable révélation. Au cours de cette même année, il s'installe à Venise et, commençant à nouer des liens avec l'avant-garde artistique, s'approprie le langage plastique futuriste. Au printemps 1914, il prend part à l'Esposizione libera futurista internazionale à Rome, où il expose son travail à côté de celui des figures-clés du futurisme italien et international. Dès l'automne 2010, toute l'étendue de son talent sera enfin visible aux Musées royaux à travers une sélection de tableaux et d'oeuvres sur papier.

Lieu

Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique

Musée Art moderne

Dates

29.10.2010 - 23.01.2011. De 10.00 à 17.00h. Fermé les lundis, le 1er et 11 nov, 25 déc, 1er et 14 jan »

http://www.newspress.fr/Communique_FR_228079_3280.aspx

[Demande d'information] André Breton en roumain

Constance Krebs nous fait parvenir la demande suivante, posée par Prodan Iosif :

« hello! My name is Iosif prodan i'm sorry but i don't speak french. i want to know if you have a list of volumes written by Andre Breton and published in romanian or at least english, and if you do, can you send it to me? Thank you very much! »

Si quelqu'un avait des informations, merci de les indiquer à cette adresse : iosifprodan@gmail.com

Eddie Breuil

Site du Centre de recherches sur le Surréalisme / http://melusine.univ-paris3.fr/

Pour envoyer un message à tous : / melusine@mbox.univ-paris3.fr

lundi 10 mai 2010 00:32 semaine 19

Semaine 19

Victor Brauner

« chefs-d’oeuvre » [exposition à Metz]

Jouer avec Dada [vous trouverez en pièce jointe le communiqué de presse]

Dreamlands

Maurice Fourré

Jacqueline de Jong

Gherasim Luca

Joan Miró

Rivages du songe [vous trouverez en pièce jointe le programme]

[Chronique d'article] Surréalisme et « littérature prolétarienne ». Position de Gherasim Luca

« Connu en France pour son oeuvre poétique qu'on rattache généralement aux dernières manifestations du surréalisme ou à la « poésie sonore », Gherasim Luca est également l'auteur d'une série d'articles sur la « poésie prolétarienne » parus entre 1933-1935 dans Cuvîntul liber [La Parole libre], l'organe des communistes roumains. Le problème de l'engagement politique du poète, les conditions de possibilité d'une « poésie prolétarienne », la question de son propre mode de « représentation », de sa valeur « esthétique » représentent les principaux enjeux de ces prises de position théoriques. On identifie dans ces textes des échos du débat mené à partir du début des années 20 dans l'Union Soviétique et en France (Lénine, Trotsky, Breton, Péret), mais en faisant toujours attention à placer ces articles dans le contexte socio-politique et littéraire de la Roumanie de l'entre-deux-guerres : la montée des forces de droite, le climat antisémite, la domination d'un modèle poétique symboliste considéré par Luca « hermétique » et « réactionnaire ». »

Publié par Martin-Ritman

http://gherasimluca.blogspot.com/2010/05/surrealisme-et-litterature.html

L'article en question est à lire à cette adresse : http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=2980

[appel aux bonnes âmes] comptes rendus

De très nombreuses publications dans le domaine du surréalisme, cette année encore, n'ont pas pu avoir la diffusion qu'elles méritent.

Bien des facteurs entrent en jeu, inutiles de les rappeler ici, beaucoup les connaissent. Mélusine essaie tant bien que mal au moins de recenser les publications que nous trouvons -à l'inverse de bien d'autres medias de "recherche en littérature"- bien souvent par nous même.

Ceci est donc une évidence pour beaucoup d'entre vous, mais c'est un prétexte ici pour rappeler que le Centre de recherche sur le Surréalisme a, depuis longtemps, sur son site, une rubrique LU, proposant des comptes-rendus de lecture. Nous rappelons donc à nos abonnés que s'ils souhaitent promouvoir une publication pour eux intéressante ou utile, ou bien qu'ils veulent en recommander la lecture, ils peuvent en établir un compte rendu que la rubrique Lu se propose d'héberger, et de faire connaître (voir, pour de plus petites notes de synthèses, être reproduites dans la revue hebdmadaire).

[Lien, vidéo] Victor Brauner

Le site de l'Association Benjamin Péret a posté une vidéo au sujet de la peinture de Brauner. Nous profitons pour rappeler que les archives de l'INA propose de nombreux documents susceptibles d'intéresser les abonnés de Mélusine.

« "La peinture de Brauner jouit de ce pouvoir supérieur et magique de dominer impassiblement les cadavres dont elle s'est entourée."

Benjamin Péret: "Brauner le hibou", Oeuvres complètes, tome 6, p.305.

A propos de la rétrospective "Victor Brauner" au Musée National d'Art Moderne

du 2 juin au 25 septembre 1972. Archives INA. »

http://www.benjamin-peret.org/videos/210-victor-brauner-video.html

[Exposition Dreamlands]

Voici un extrait de l'article de Siegfried Forster à propos de cette exposition. Il convient de rappeler bien évidemment, aux côtés des noms « Brancusi » et Léger, ceux de Picabia ou Duchamp.

« Brancusi au Luna Park

Brancusi n'était ni surréaliste, ni dadaïste, mais il était fasciné par des formes vernaculaires, populaires. On le ressent dans sa sculpture, dans son travail » révèle Quentin Bajac. « Comme Fernand Léger, il était fasciné par les moteurs d'avions et par toutes ces formes nées de la culture industrielle. Cette génération avait une fascination pour ces parcs d'attraction. Une attitude décomplexée vis-à-vis de cette industrie de loisirs naissante. C'est un phénomène qu'on retrouve beaucoup aujourd'hui chez des artistes contemporains, une interrogation critique, distanciée, parfois ironique, mais sans forcement une animosité extrêmement forte comme dans les années 40, 50 ou 60. »

Lire l'intégralité sur : http://www.rfi.fr/contenu/20100507-dreamlands-pays-reve-cauchemar

[Chronique d'exposition, Metz] Un festin de chefs-d'?uvre pour démarrer

« Pour l'exposition inaugurale du Centre Pompidou-Metz, les plus grands artistes de l'art moderne et contemporain ont été convoqués autour d'une réflexion sur la notion de chef-d'?uvre. L'occasion d'un festin en compagnie de Picasso, Matisse, Kandinsky, Dali, Giacometti et tant d'autres.

L'exposition "Chefs-d'?uvre ?", qui réunit 780 ?uvres dont 700 prêtées par le Centre Pompidou, a été conçue par Laurent Le Bon, le directeur du Centre Pompidou-Metz. Ce quadragénaire à l'allure juvénile a choisi d'utiliser la totalité de la surface d'exposition du nouveau bâtiment pour illustrer son propos.

" Cinq mille mètres carrés, c'est plus que les Galeries nationales du Grand Palais, plus que les surfaces d'expositions temporaires du Louvre ou du Centre Pompidou", indique-t-il en faisant visiter l'exposition en cours d'installation.

A la tête de ce qu'il appelle "une chimère" dans la mesure où le Centre Pompidou-Metz n'est ni un centre d'art dévolu seulement à des expositions temporaires, ni un musée dans la mesure où il ne possède pas de collections permanentes, Laurent Le Bon a entrepris de faire rêver le visiteur. Et de le faire réfléchir.

Dans le titre de l'exposition, "Chefs-d'oeuvre ?", le plus important "c'est le point d'interrogation", relève M. Le Bon.

Choc esthétique

A un moment du parcours, le public va passer sous un grand miroir. " Ce sera l'une des réponses. Ce qui fait un chef-d'?uvre, c'est le visiteur", poursuit le conservateur en citant la phrase de Marcel Duchamp "ce sont les regardeurs qui font le tableau."

L'exposition ouvre sur un grand collage de Matisse, "La tristesse du roi" (1952), que le Centre Pompidou a accepté de prêter en dépit de sa fragilité. Dans la grande nef, un parcours chronologique retrace l'évolution de la notion de chef-d'oeuvre au fil des siècles. Un terme apparu au XIIIe siècle en France : les artisans devaient réaliser un chef-d'oeuvre pour devenir maître dans leur corporation.

Le visiteur va cheminer dans une série de salles de structure alvéolaire, en référence à la charpente du bâtiment. Plusieurs grands musées ont prêté des oeuvres pour cette partie historique, notamment Le Louvre avec le peintre lorrain Georges de La Tour.

" La hauteur de la nef permet de présenter des pièces qu'on ne voit jamais", souligne M. Le Bon en désignant "Portugal" (1937) de Sonia Delaunay, une oeuvre haute de sept mètres.

Trois "Bleu" (1961) de Joan Miro, fraîchement restaurés, couronnent cette partie de l'exposition.

Autre choc esthétique, la découverte d'un "musée rêvé" dans l'une des trois galeries. Une parade de chefs-d'?uvre du XXe siècle sur un très long mur : Braque, Malevitch, Chagall, Léger, Brancusi, Bellmer, Kandinsky, Picasso, Max Ernst, Pollock, Giacometti, Dubuffet... »

http://www.google.com/url?sa=X&q=http://www.vosgesmatin.fr/fr/actu/lefaitdujour/article/3085207/Un-festin-de-chefs-d-oeuvre-pour-demarrer.html&ct=ga&cad=:s7:f3:v0:i0:lt:e3:p3:t1273073384:&cd=oeQKIM9MIVc&usg=AFQjCNEBKQA1ew7IBT_bQ9DuXawly_ug7w

Une autre chronique de l'exposition sur

http://www.lefigaro.fr/culture/2010/05/02/03004-20100502ARTFIG00225-la-fin-du-politiquement-correct-en-art-.php

[Miró pour l'école] Peinture à Thème : Joan Miro

Les enseignants apprécient certains aspects de procédés surréalistes ou dadaïstes (le cadavre exquis ou la méthode pour faire un poème dadaïste ayant le plus de succès…) ; le document en pièce jointe illustrera s'il était besoin ce phénomène. Les auteurs ne sont pas oubliés, notamment Miró, en témoigne cette page :

« Pour initier les enfants à l'art, je suis partie d'art contemporain, et je leur ai montré des oeuvres, en les laissant s'exprimer. J'étais partie sur du Kandinsky, que j'aime beaucoup, mais les loulous ont préféré Joan Miro. J'ai sélectionné quelques oeuvres types, que j'ai détaillé avec eux et je leur ai demandé de faire un dessin à la façon de Miro. Refus, non, on ne sait pas faire ça. Argumentation, on peut dessiner ce que l'on veut et on le colorie à la façon de Miro avec des cadrillages et des traits noirs. Réponse enthousiaste, on peut faire un dino, et un poney!

C'est partie pour un parasaurolophus (à deux ou trois voyelles près) et un poney à la longue crinière ondulée, pardon Monsieur Miro.

C'est intéressant de constater que le p'Tibou qui s'est plus laissé guider, à usé du cadrillage, alors que ma Luna, qui n'en fait qu'à sa tête, n'a retenue que le concept de rayure, on est plus proche de Sonia Rykiel que de Joan, le choix des couleurs aidant, mais l'art ne se discute pas.

Pour ma part, je vous propose un petite insecte improvisé à la “façon de Miro” que vous pouvez reprendre pour un coloriage. A vos crayons! Gouache pour délier les petites mains et marqueur fin et noir pour préciser les traits.

Ecrit par Lydie » http://www.luna-et-tibou.fr/blog-deco-chambre-enfant/peinture-a-theme-joan-miro/

[Création et publication] Maurice Fourré, La Marraine du sel

« Le 27 mai, une soirée de présentation de La Marraine du sel, de Maurice Fourré, qui vient de paraître aux éditions de L'Arbre Vengeur, suivie d'une lecture d'extraits du livre par des comédiens ayant participé, en 1999, à la création des Éblouissements de Monsieur Maurice, d'après les quatre romans de l'auteur, est prévue par l'Association des amis de l'auteur à 19h30 à la librairie La Lucarne des écrivains, 115, rue de l'Ourcq 75019.

GARE AU COUP FOURRÉ ! GLOIRE AU COUP DE LANGUE !

AAMF »

Information communiquée par Béatrice DUNNER

[Exposition en Italie] Jacqueline de Jong

« INVITO & COMUNICATO STAMPA

GALLERIA PECCOLO

Piazza Repubblica 12

I-57123 LIVORNO

tel/fax 0586.888509

e-mail: galleriapeccolo@libero.it

http://mostre-e-dintorni.blogspot.com

Autore: JACQUELINE de JONG

Inaugurazione:

Sabato 22 Maggio alle ore 18.00

Periodo: 22 Maggio – 24 Giugno 2010

Orario: 10-13/16-20 festivi e lunedì chiuso

Sabato 22 Maggio alle ore 18.00 inaugurazione mostra personale di Jacqueline de Jong, In esposizione: Dipinti, disegni e gouache dal 1959 al 2009. Una succinta rassegna di opere dal periodo COBRA, ai lavori Situazionisti, fino alle tele recenti. Una speciale sezione della mostra è dedicata alla serie di lavori "modificazioni" realizzati nel 1998 a 4 mani con Enrico Baj dal titolo "Omaggio a Asger Jorn".

Jacqueline de Jong è nata nel 1939 a Enschede in Olanda e vive e lavora in Francia e ad Amsterdam. I suoi primi quadri sono fortemente espressivi e di impianto COBRA. Dal 1960 inizia ad esporre le sue opere in Gallerie e Musei Olandesi, Svedesi e Tedeschi. Nel 1960 aderisce al gruppo SPUR tedesco e diviene membro dell'Internazionale Situazionista, stringendo amicizia e collaborazione con Guy Debord e Asger Jorn. Tra il 1962 e 1967 pubblica il bollettino "Situationist Time". E nel maggio '68 è a Parigi dove progetta e stampa molti manifesti per il movimento studentesco. Dopo il 1969 serie di quadri "Dipinti erotici". Uno dei quali viene acquisito dall' Erotic Art Museum di Amburgo. Nel 2009 è invitata a tenere letture e conferenze sul Situazionismo all' Università di Yale e a New York. A parte saltuari soggiorni ad Albisola per realizzare ceramiche (alcune saranno installate nella casa di Asger Jorn) questa di Livorno è la sua prima mostra personale italiana. In catalogo, Edizioni Peccolo, sono riprodotte le opere esposte e il saggio introduttivo è di Sandro Ricaldone. »

Eddie Breuil / eddie.breuil@univ-lyon2.fr

Site du Centre de recherches sur le Surréalisme / http://melusine.univ-paris3.fr/

Pour envoyer un message à tous : / melusine@mbox.univ-paris3.fr

 

mercredi 12 mai 2010 17:37

vient de paraitre

Chères amies, cher amis,

J’ai le plaisir de vous informer que La Littérature et son golem, tome II, vient de paraitre aux éditions Classiques Garnier (le tome I avait paru aux éditions Champion en 1996). Ce volume rassemble un bon nombre d’études assistées par ordinateur portant sur les textes surréalistes.

En voici la

TABLE DES MATIÈRES

 

INTRODUCTION .....................................9

PREMIÈRE PARTIE

L’HISTOIRE LITTÉRAIRE INFORMATISÉE

La banque de données d’histoire littéraire (BDHL)

aujourd’hui, par internet ..........................17

L’éclatement des genres au xxe siècle . . . . . . .  35

Le surréalisme, mauvais genre .......................57

Le casse du siècle : pour une périodisation

multicritères du XXe siècle. . . . . . . . . . . . ..73

Les outils informatiques ont-ils changé la perception

de l’histoire littéraire au xxe siècle ? .............101

DEUXIÈME PARTIE

TEXTE ET CONTEXTE NUMÉRIQUES

Pour un lecteur moyen, quand même ................133

La fée verte, l’absinthe de tout bouquet ........ 155

Huysmans, Spécificités D’à rebours . . . . . . . . . .. 173

La jambe et la roue. . . .. . . . . . . . . . . 189

Le théâtre de Samuel Beckett

sous l’œil des nouvelles technologies . . . . . 217

Conservation et actualisation du patrimoine littéraire :

le DVD de la revue Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . 229

TROISIÈME PARTIE

EXPLORATIONS DU SURRÉALISME

Spécificité du discours romanesque

chez René Crevel ................................253

L’an 1 de la révolution surréaliste

suivi de l’an dernier. . . . .. . . . . . . . . . 275

Moscou et l’image de la Russie

dans les revues surréalistes. . . . .. . . . . . . 295

Pour une lecture automatique

du manifeste du surréalisme (1924) .................321

Le lexique dans l’œuvre poétique d’Aragon . . . . . . . . . . . 343

Bibliographie ...................................363

Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367

 

Et, pour les amateurs, l’introduction en fichier joint.

Bonne lecture. HB

 

lundi 17 mai 2010 00:07

semaine 20

Semaine 20

Aragon au Musée de la Poste

Brauner [exposition à Saint-Étienne]

Breton et Proust

Dalí

Maurice Fourré

Hausmann-Debord (correspondance en ligne)

La littérature et son golem

André Masson (exposition-vente)

Octavio Paz parle du surréalisme

Clovis Trouille, exposition "Voyous, Voyants, Voyeurs"

[Numérisation] Correspondance Debord-Hausmann

Des lettres relatives à la correspondance entretenue entre Guy Debord et Raoul Hausmann ont été numérisée et sont à lire à cette adresse :

http://juralibertaire.over-blog.com/article-12367495.html

[Exposition] Brauner à Saint-Etienne

« Cet été 2010, le musée d'Art Moderne de Saint-Etienne Métropole présente 3 nouvelles expositions temporaires de Richard Nonas, Marina Paris et Omar Galliani. Le programme d'attractivité culturelle du territoire se poursuit avec "Local Line 2", une exposition d'oeuvres d'artistes basés à Saint- Etienne. Enfin tout au long de l'été, "Consommables" invite à un parcours dans la collection permanente sur le thème de l'objet, de Victor Brauner à Philippe Favier, de Fernand Léger à Bertrand Lavier.

(…) CONSOMMABLES

Accrochage des collections permanentes de février à août 2010, le choix d'oeuvres est organisé autour de l'objet dans tous ses états, du début du XXe siècle à nos jours. L'occasion de découvrir des acquisitions récentes et très contemporaines, comme l'installation Who's afraid of design ? d'Arnaud Labelle-Rojoux (2009), ou de redécouvrir des oeuvres plus anciennes, régulièrement présentées, telle La partie de campagne de Fernand Léger (1953) ou L'Accumulation de haut-parleurs d'Arman (1963). Une série de dessins de Victor Brauner illustre la vision surréaliste de l'objet et permet de revoir une partie de ce fonds exceptionnel légué par la veuve de l'artiste. Bien représentés dans la collection du musée, les courants du Pop Art et du Nouveau Réalisme font également partie du parcours.

Toutes ces expositions sont à voir de 15 mai au 22 août 2010 »

http://www.zoom42.fr/actu/ACT_detail.asp?strId=44700

 

[Publication] La Littérature et son golem. Tome II

« Observant la similitude du mythe du golem avec le fonctionnement de l'ordinateur, La Littérature et son golem (Paris, 1996) envisageait l'apport de la machine à l'étude de la littérature. Le présent volume prolonge la réflexion en montrant les performances de la Banque de données d'histoire littéraire dans l'approche des genres littéraires, la périodisation de cette histoire et dans son renouveau. La seconde partie envisage la constitution théorique d'un lecteur moyen qu'elle voit enquêtant à travers de vastes corpus. Enfin, la dernière partie exploite un corpus d'½uvres surréalistes en caractérisant le discours romanesque chez René Crevel, la couleur nationale des poésies d'Aragon, la thématique de La Révolution surréaliste, et en appliquant un traitement automatique aux Manifestes. »

Auteur  Béhar (Henri)

Titre  La Littérature et son golem. Tome II

Collection  Études de littérature des XXe et XXIe siècles
N° dans la collection  10
ISBN  978-2-8124-0123-7
EAN  9782812401237
Lieu d'édition  Paris
Date de parution  05/05/2010
Format  16 x 24 cm
Nombre de pages  376 pages
Broché / Relié  Broché
Nombre de volumes  1 volume(s)
Poids  580 g

http://www.classiques-garnier.com/editions/index.php?page=shop.product_details&flypage=flypage_garnier.tpl&product_id=119&category_id=6&keyword=behar&option=com_virtuemart&Itemid=1&vmcchk=1&Itemid=1

 

[Exposition] Clovis Trouille : "Voyous, Voyants, Voyeurs"

« Vous ne connaissez pas Clovis Trouille ? Parfait ! Vous allez entrevoir du neuf. Vous le connaissez ? Génial ! Alors, vous allez courir à l'Isle-Adam pour admirer les tableaux qu'il nous a laissés et que nous montre le « Musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq » de l'Isle-Adam jusqu'au 7 mars 2010. Après ce sera le tour du « Musée Arthur Rimbaud » de Charleville-Mézières du 15 mai au 21 septembre puis du « Musée du Vieux Château » de Laval du 16 octobre au 16 janvier 2011.

Pour ma part, j'ai découvert cet artiste incroyable et décoiffant, en décembre 1959, dans la galerie de Daniel Cordier, rue de Miromesnil, où était organisée la VIIIème Exposition intErnatiOnale du Surréalisme. ( vous avez…ce faisant, dans les majuscules, lu Éros ). Clovis Trouille y était représenté par deux tableaux : « Dolmancé et ses fantômes de luxure » ; « Le poète rouge ». André Breton et Marcel Duchamp, en grands organisateur de ce manifeste consacré à l'érotisme, y avaient invité les plus magiques et les plus grands : Max Ernst, Dali, Arp, Matta, Tanguy, Bellmer, Matta, Masson, Molinier, Picabia, Chirico, Giacometti, Rauschenberg, Man Ray pour n'en citer que quelques uns. Et parmi eux donc Clovis Trouille dont les tableaux à la fois peints avec tant de maîtrise et de précision et tellement oniriques et érotiques ne pouvaient que fasciner. De Gaulle régnant, (et avec lui surtout toute une armée et toute une administration de bigots ), la censure des esprits, des images et des m½urs allait bon train et rendait tout dérapage difficile et dangereux. Dans ce palmarès de la provocation, Clovis Trouille faisait déjà figure de Maître. André Breton lui avait même dédicacé ainsi dès 1937 son exemplaire de « L'Amour fou » : « Au grand maître du tout est permis ».

Hélas, on ne voyait guère, à l'époque, d'autres ½uvres de ce peintre. Seules quelques revues confidentielles y faisaient parfois allusion. Ou des libraires inspirés comme Éric Losfeld, rue de Verneuil puis rue du Cherche-Midi, Roger Cornaille, au « Minotaure », 2, rue des Beaux-Arts…

En 2000, une autre exposition Clovis Trouille avait eu leu au « Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie » à côté du Zoo de Vincennes. Bien moins performante.

Ici, à l'Isle-Adam, sous la houlette intelligente d'Anne-Laure Sol, Clovis Trouille est montré et démontré. Né en 1889 dans l'Aisne, Clovis Troulle est mort à Paris en 1975. Après les Beaux-Arts ( 1905-1910 ), un passage de deux années comme dessinateur de mode chez Draeger, la guerre, son mariage, il entre chez le fabriquant de mannequins Pierre Imans. Pendant trente cinq, il va maquiller et retoucher des mannequins celluloïd, ce qui lui permet de vivre sans préoccupation matérielle. Et ce qui lui donne la possibilité de développer son art. Dès 1930, il participe, dans le sillage des surréalistes à des expositions du groupe, mais aussi au Salon des Indépendants, au Salon des Surindépendants, au Salon de Mai. Raymond Cordier, en 1963, présente ses créations. En 1969, - année érotique- , l'Eden Theatre de Broadway monte la comédie musicale « Oh ! Calcutta, Calcutta ! » inspiré par une de ses toiles.

De l'inspiration, Clovis Trouille en avait à la pelle. L'Amour d'abord, la Mort aussi et entre les deux pôle de la vie humaine toutes les variations les plus extravagantes. Comme le Marquis de Sade dont les fantaisies et les personnages ( Justine, Dolmancé… ), lui donnait des idées, Clovis Trouille détestait les religions et leurs représentants. Il se moquait d'eux et les fustigeait sévèrement en raillant leurs rites, leurs symboles, leurs idoles…. Il transformait les prélats et le Pape en organisateurs de débauches, les couvents et les monastères en bordels fabuleux… Aucun pouvoir ne résistait à sa férocité : le police en a reçu aussi pour son grade… Mais sous son pinceau précis, les plus immenses vacheries se muaient en scènes oniriques aux couleurs vives alliant la drôlerie au subtil, le grotesque au sublime… (…) »

http://monoeil75.blogspot.com/2010/01/clovis-trouille-voyous-voyants-voyeurs.html

[Chronique d'exposition] Aragon et l'art moderne au Musée de la Poste

« Exposition surréaliste !

Une idée de départ originale : mêler littérature et art, non pas à la manière d'une ½uvre illustrée, puisque le texte de Louis Aragon vient après, mais plutôt pour souligner la connivence entre les différents membres du surréalisme quelle que soit leur spécialité.

Selon le poète, en effet, art et littérature sont imbriqués et tous deux interrogent l'Homme et le Monde. L'art moderne selon Aragon : voilà de quoi mettre l'eau à la bouche des passionnés de littérature et d'art ! De plus le Musée de la Poste nous promet plus de quarante artistes dont Signac, Matisse, Picasso, Delaunay ou encore Chagall. Ce panel permet à chacun de découvrir ou de redécouvrir certains des plus grands artistes. On révise son Histoire de l'art. Jusque-là rien à dire, c'est le but de toute exposition de donner à voir.

Le problème, justement, est qu'Aragon, lui, est écrivain et poète. Si on peut contempler ses ½uvres préférées, de ses écrits on ne peut lire que quelques bribes qui sont très peu mises en valeur. Il n'y a presque rien à voir de lui. Or sans ses textes explicatifs, on ignore totalement pourquoi avoir choisi telle ½uvre plutôt qu'une autre. Il devient très difficile de percevoir la présence d'Aragon au milieu de l'exposition. D'ailleurs Josette Rasle, commissaire de l'exposition, déclare : « cette exposition peut s'apprécier en deux temps […] la vision des ½uvres présentées, et ensuite chez soi, la lecture des écrits ».

Que l'on ait davantage envie de lire Aragon soit, mais si l'on n'en sait pas plus sur lui en sortant du musée où est l'intérêt de l'exposition intitulée Aragon et l'art moderne ? Plus on avance dans la visite plus le thème devient flou, si bien qu'on ne sait plus à quoi se raccrocher, cherchant en vain un fil conducteur dans la scénographie. Le thème, nous rappelle-t-on, est « un dialogue entre cet écrivain et les artistes du XXe siècle». Vaste programme, si vaste qu'on ne sait plus où donner de la tête.

Il y a trop d'artistes et trop de courants différents pour une seule exposition.

On y trouve en effet des peintures, des collages, des sculptures ou encore des livres illustrés, des affiches, des films c'est-à-dire un mélange d'art, de littérature, de politique et d'histoire à la fois. On patauge entre trois périodes qui courent de 1920 à sa mort en 1982. On parcourt ainsi le cubisme, le dadaïsme, puis les réalismes socialistes et soviétiques, cette fois uniquement en France, et on croise enfin des artistes plus contemporains comme Moninot et Boltanski.

Toute cette époque est passionnante mais encore faut-il être un fin connaisseur du surréalisme et d'Aragon pour y voir clair. De plus, certaines ½uvres magiques sont mêlées à d'autres beaucoup moins sensibles et on aimerait pouvoir en découvrir plus mais sur un plus petit nombre d'artistes.

L'exposition est donc décevante car on a du mal à pénétrer dans l'univers et l'intimité d'Aragon, et à partager sa passion. Josette Rasle, commissaire de l'exposition, écrit encore : « Aragon, c'est un univers, on est toujours en apprentissage avec lui ». Or, ici, ce n'est pas une simple initiation à Aragon qui nous est présentée ; tout son univers nous est jeté à la figure en une brève exposition, ce qui n'est pas évident à digérer.

Jeanne de Guillebon

Pratique :

Aragon et l'art moderne au Musée de la Poste - du 14 avril au 19 septembre 2010 - 34 boulevard de Vaugirard Paris 15e »

http://www.culturemag.fr/2010/05/06/aragon-et-l%E2%80%99art-moderne-au-musee-de-la-poste/

Octavio Paz parle du surréalisme

« Le Surréalisme fut surtout un mouvement de poètes et de peintres. C'est dommage qu'il n'y ait pas eu de musiciens dans le Surréalisme. On voit donc le Surréalisme dans les musées et les bibliothèques. Même Breton est dans La Pléiade. C'est fatal. Mais le Surréalisme est aussi quelque chose de différent. C'est une tradition, une attitude de l'esprit humain, une aspiration secrète de tous les hommes. Les racines historiques du Surréalisme, on les trouve dans le romantisme allemand. Je crois qu'en tant que tradition, le Surréalisme est vivant, d'une façon secrète, et qu'il va renaître. Comment ? Je ne sais sous quelle forme. J'étais étonné quand j'ai connu les premiers surréalistes à Mexico, pendant la guerre. Je parlais avec eux, avec Bunuel, avec Leonora Carrigton, avec Péret, et je pensais : «Ces gens, au fond, mènent une quête très ancienne, ils cherchent une réconciliation entre le macrocosmos et le microcosmos». Ces attitudes, ces réflexions, me rappellent quelquefois les gnostiques du IVe siècle. Et alors j'ai découvert que le Surréalisme n'est pas seulement une révolution, comme Breton l'a cru au commencement, mais, comme il l'a vécu ensuite, que le Surréalisme est une tradition. En tant que tradition, il est destiné à renaître sous des formes différentes. »

Octavio Paz, entretien avec Dominique Rabourdin (Mexico, mars 1996). Trois cerises et une sardine, n°5, septembre 1998.

http://www.benjamin-peret.org/documents/212-octavio-paz-parle-du-surrealisme.html

Les plus grands peintres au musée Zervos

« Le musée Zervos a ouvert ses portes à Vézelay le 15 mars 2006, dans l'ancienne résidence de l'écrivain Romain Rolland. On y trouve les plus belles pièces de la collection léguée à la Ville par Christian Zervos. Ce dernier, fondateur de la revue Les cahiers d'art avait constitué une collection d'art moderne (1925 à 1965) où sont représentées des ½uvres d'artistes comme les peintres Max Ernst, Julio Gonzalez, Jean Hélion, Vassily Kandinsky, Pablo Picasso…, les sculpteurs Alexander Calder, Alberto Giacometti, Henri Laurens ou encore de nombreux dessins et aquarelles de Giacomo Balla, Wilfredo Lam, Joan Miro… Situé au c½ur de Vézelay, en bas de la rue qui grimpe vers la basilique, le musée Zervos a conservé toute l'intimité de l'habitation bourgeoise qu'elle a été. Cette belle maison dominant les paysages vallonnés du Morvan a été acquise en 1937 par Romain Rolland qui y a vécu avec sa femme jusqu'à sa disparition en 1944. Elle est devenue le lieu de rencontre posthume et improbable entre deux hommes, Romain Rolland et Christian Zervos qui, s'ils ont séjourné tous deux à Vézelay au même moment pendant l'Occupation, ne se sont pas côtoyés.

Renseignements : 03.86.32.39.26. »

http://www.lunion.presse.fr/article/culture-et-loisirs/les-plus-grands-peintres-au-musee-zervos

Exposition : « Surréaliste, Mon cher Dalí ! » au musée en herbe

« Une exposition dont les enfants sont les héros à découvrir en famille à partir du 12 mai 2010.

Salvador Dalí et ses amis, les peintres surréalistes, posent leurs malles au Musée en Herbe à Paris.

Les enfants entrent dans un univers étrange inspiré par l'exposition des surréalistes à New York en 1942.

L'espace est traversé par une toile d'araignée d'élastiques auxquels sont accrochés une dizaine d'oeuvres de: Joan Miro, Max Ernst, Marcel Duchamp, Man Ray, Giorgio de Chirico, Yves Tanguy, Meret Oppenheimer, Paul Delvaux.

Dalí invite les enfants à partager leurs jeux surréalistes ;

Reconstituer la chambre de Mae West, transformer la Joconde avec Marcel Duchamp, construire une ville fantastique à la manière de Chirico, se déguiser en monstre de Max Ernst, jouer avec la femme violon de Man Ray, reconstituer le carnaval d'Arlequin de Miro… Et, bien sûr se prêter au jeu du cadavre exquis.

Les petits héros découvrent son univers, onirique en passant à travers une photo géante.

Une dizaine d'½uvres et la chambre de Mae West reconstituée entourent une montre molle géante.

Jeux d'observation, d'identification et d'imagination des plus farfelus sont également au programme : voir une montre se ramollir, écouter l'environnement sonore de sa femme Gala endormie, inventer des objets surréalistes ou, comme Dalí, voir se refléter des cygnes en éléphants…

Horaires :

Les mercredis, samedis et dimanches, et tous les jours pendant les vacances scolaires.

À partir de 4 ans et pour toute la famille : à 11h, 14h, 15h, 16h ou 17h.

Durée : 1 heure.

Tarif : 10 ¤ enfants, 6 ¤ adultes.

Baby-visite pour les 2 ans 1/2 - 4 ans et pour toute la famille: à 10h30 ou 13h30.

Durée : 30 minutes.

Tarif : 6 ¤ enfants, gratuité pour les adultes.

Vous pouvez compléter la visite par des Z'Ateliers :

Les Z'ateliers surréalistes à l'aide de peinture, sculpture, écriture, photographie, collages, frottages et autres techniques les plus folles !

Informations pratiques :

Adresse :

Musée en Herbe
21, Rue Hérold
75001 Paris »

http://www.ideesdeparents.com/sorties/%C2%AB-surrealiste-mon-cher-dali-%C2%BB/

[Maurice Fourré]

Le numéro 23 de Fleur de lune, bulletin de l'Association des amis de Maurice Fourré, vient de paraître, avec entre autres le commentaire ci-joint à la présente réédition de La Marraine du sel aux éditions de L'Arbre Vengeur.

Il est disponible sur demande à tontoncoucou@wanadoo.fr.

« Dialogue imaginaire

— … les personnages qui gravitent ici … sont vraiment et enfin les enfants

qu'eût pu sans tant d'ambiguïté reconnaître

Flaubert comme le fruit de sa passade avec Mme Bovary.

André Breton

Préface à La Nuit du Rose-Hôtel

— Madame Bovary, c'est moi.

Gustave Flaubert

— …!!!

Maurice Fourré, Tête-de-Nègre

“Fourré, c'est le Rose-Hôtel !” Intimidé (ou non) par le verdict d'exclusion prononcé par Breton contre un vieux poulain jugé collant, Julien Gracq, interrogé à la fin de sa vie, a tenu à en rester là. Au diable l'accolade un tant soit peu condescendante donnée dans La Forme d'une ville à son ancien voisin angevin, et le soutien confidentiel qu'il avait jadis apporté, dès 1951, au premier manuscrit de Tête-de-Nègre.

Il en va tout autrement de Michel Butor, qui, conjointement à la note de lecture du fidèle Julien Lanoë dans la Nouvelle NRF, saluait publiquement, dans une revue intitulée Monde nouveau, le second opus du « Révélé » de 1950, déjà bien oublié en 1955. Il y décèle un « récit éclaté », qui, après La Nuit du Rose-Hôtel, allait contribuer à lui fournir le modèle de sa propre participation à la libération formelle du roman : une entreprise, on le sait, lancée dans les années cinquante, par quelques jeunes Turcs de la modernité littéraire, sous le label des Éditions de Minuit.

D'entrée de jeu, l'article de Butor fait état de ses relations personnelles avec ce confrère quasi octogénaire (un peu comme si, par l'entremise de Fourré, il lui était donné de s'entretenir avec d'illustres précurseurs, Roussel ou Jarry) : « Nous allons fêter son 79ème anniversaire le 27 juin prochain ». En 1956, année de parution de l'article, il s'agissait en fait déjà du quatre-vingtième, car Fourré était bel et bien né, sous Mac-Mahon, en 1876.

Butor lecteur de Fourré, on en rêve encore dans toutes les bibliothèques : intitulée Une ½uvre solitaire, sa recension critique n'a jamais été recueillie en volume, et nul éloge plus étendu n'est venu lui succéder. Quelques années plus tard, pour la réédition de ses Machines célibataires aux éditions du Chêne (1977), Michel Carrouges supprimait l'étude sur le Rose-Hôtel qui en avait fait initialement partie. Après avoir eu sa chance, Fourré a vraiment joué de malchance.

Il faudra donc attendre les tentatives de réhabilitation globale de l'½uvre de Fourré entreprises, après la mort de Breton, au sein même du groupe surréaliste (Philippe Audoin, Jean-Pierre Guillon) ou, plus tard, dans la foulée du Courrier de l'Ouest, au sein de telle ou telle université (Jacqueline Chénieux-Gendron, Georges Cesbron, Jacques Boislève, Bruno Chéné, Yvon Le Baut ...) pour que la mise en quarantaine de La Marraine du sel commence à s'effriter quelque peu.

Alors, un divertissement, La Marraine ?

Oui, mais de haut vol.

Bien après la mort de Fourré, le malentendu subsistait donc, dû, entre autres, à un décalage spatio-temporel qui n'était pas fait pour déplaire à ces jeunes gens épris de science-fiction qu'étaient Butor et Carrouges. De toute évidence, Fourré n'appartenait pas à leur monde de petits Parisiens à la page, et pourtant, sur le plan littéraire, il était du même bord, celui des rimbaldiens qui proclament : « Nous ne sommes pas au monde. La vraie vie est absente », tout en invoquant la présence réelle du sacré, ecclésiastique ou non, jusque dans les moindres détails de la vie quotidienne.

Enfin … Fleur de Lune vint.

Dès son premier numéro, le bulletin de l'AAMF a publié, au fur et à mesure des découvertes, toutes les pièces à verser au dossier de La Marraine. Et les membres de l'association en ont eux-mêmes enrichi le corpus, avec, entre autres, l'érudite étude de Jacques Simonelli (À la recherche de Fol-Yver), les souvenirs personnels de Fourré quant à la genèse de l'ouvrage, parus une première fois au Courrier de l'Ouest sous le titre Promenade à la rencontre du soleil, décryptés, un demi-siècle plus tard, par Alain Tallez (L'effleurement comme art de dire et de vivre chez Maurice Fourré), sans compter les remarques de l'historien Christian Jouhaux, qui, dans Sauver le Grand siècle, confronte la vision fourréenne et la vision gracquienne de la ville de Richelieu.

Et enfin, enfin, grâce au relais indirect du regretté magazine Attila – renaissant aujourd'hui avec les éditions du même nom – qui l'a naguère fait concourir pour son “Prix Nocturne”, La Marraine du sel reparaît aujourd'hui, cinquante-cinq ans après 1955, sous une nouvelle robe bleu ciel, aux éditions de L'Arbre Vengeur. Après le Rose-Hôtel, c'est le second titre de Fourré à bénéficier d'une couverture en couleurs, assortie d'une bande-annonce signée Breton. Comme l'histoire tout court, l'histoire littéraire se répète.

Mais parfois, elle y met le temps.

Qu'y a-t-il donc, dans cette Marraine ?

L'expression d'un point de vue personnel sur « l'Affaire Marie Besnard », fait divers qui défraya longtemps la chronique des années cinquante ? Hormis le meurtre de son mari par une épouse mûrissante éprise d'un jeune séducteur de passage, et le recours au poison, on chercherait en vain, dans le roman, une référence explicite à ces évènements réels. Certes, Richelieu est proche de Loudun, et, de crainte d'avoir des ennuis avec la population locale, Fourré transpose volontiers ailleurs les péripéties vécues relatées dans ses ouvrages (aucun de ses quatre romans publiés ne comporte d'épisode situé à Angers). Comme on l'a vu dans le film de Ken Russell, cinéaste « baroque » qui eut son heure de gloire dans les années soixante-dix, l'époque des Diables est aussi celle du Cardinal. Mais le propos littéraire de Fourré n'est pas davantage celui d'un chroniqueur historique que celui d'un journaliste, encore moins celui d'un de ces romanciers à la petite semaine qu'il traitait superbement, devant Queneau, de « façonniers en chambre » (propos rapporté dans le Journal de ce dernier, paru chez Gallimard en 1996).

Alors, La Marraine du sel, une relecture parodique de Madame Bovary, dont le drame personnel serait considéré cette fois d'un point de vue résolument subjectif, celui de l'amant relayant à point nommé celui du mari trucidé ?

N'en déplaise à Breton, Fourré n'a rien d'un réaliste flaubertien, heurtant de front l'idéalisme bourgeois ; il n'est pas non plus un spiritualiste mauriacien, aux prises avec le “péché mortel” du matérialisme athée. Certes, en contrepoint de l'agonie de Mariette Allespic, propice à sa flamboyante confession, le surgissement, sur les pas de Clair Harondel, de figures d'époux trompés ou déçus (Hyacinthe Labourier, Philibert Orgilex etc.) permet à leur créateur de montrer le bout de l'oreille. Mais Fourré n'a rien d'un moraliste à l'ancienne mode – il les a d'ailleurs tous lus (et surtout relus), comme en témoigne sa description de la bibliothèque du malheureux Abraham Allespic, non moins mercier que “libraire”, au sens qu'avait ce terme à l'époque de Montaigne. Le voilà ici relayé, à brûle-pourpoint, par Montesquieu, qui fut son voisin : “Je n'ai jamais eu une ombre de tristesse, qu'une lecture n'ait dissipée”. Mais, entre Montesquieu et Montaigne comme entre Marie (Besnard) et Mariette (Allespic), le glissement de sens (et de son) des noms comme des lieux apparaît, sans la moindre référence à quelque chronologie que ce soit, comme une des figures favorites de l'analogique fourréenne (emblématiquement parlant, la véritable héroïne n'aurait-elle pas nom … Marianne ?).

Serait-ce la raison occulte – diabolique ou, qui sait, divine ? – pour laquelle la présente réédition de la Marraine est parue à L'Arbre Vengeur de Bordeaux plutôt qu'aux Calligrammes de Quimper ? Pour Paris et la NRF, il faudra attendre – longtemps encore, je le crains – la parution des ½uvres complètes dans la bibliothèque de la Pléiade.

On accéderait ainsi, comme l'entendrait encore aujourd'hui le regretté Raymond Hains, de la parthénogenèse à l'éternelle jeunesse du … Parthénon ? (ironie du sort, il tremble aujourd'hui sur ses bases européennes).

Bruno Duval »

Aussi, on trouvera une page d'entretien consacrée à Maurice Fourré dans la Gazette de la lucarne, n°26, 15 mai 2010. Plus d'informations ici : http://lucarnedesecrivains.free.fr

A télécharger en recopiant ce lien dans la barre des url : http://lucarnedesecrivains.free.fr/Lucarne%20No26_15%20mai%20010%20Int.pdf

[Aperçu dans un article de Bernard Henri-Levy]

« André Breton, correcteur, vraiment correcteur, au sens correcteur d'imprimerie, d'un « Du côté de Guermantes », dont il monte les « paperoles » en semblant passer à côté de l'immensité de l'entreprise. »

A lire en intégralité sur http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2010-05-11/le-bloc-notes-de-bernard-henri-levy-les-mots-de-sartre-le-jour-ou-proust-et-joyce-se-sont-rencontres/989/0/453607

Exposition-vente de lithographies d'André Masson

PARIS. Jeudi 20 mai à Galerie éphémère Patrice Magnard

« En partenariat avec la librairie d'art en ligne DessinOriginal.com, une exposition-vente de lithographies signées et numérotées d'André Masson se déroulera le jeudi 20 mai à partir de 19 heures à la Galerie éphémère Patrice Magnard, 6 rue Lacépède à Paris (Vème) . Réalisées entre les années 1960 et 1970, ces estampes de grand format, traitées dans la veine surréaliste.

Surnommé "le rebelle du Surréalisme", André Masson est difficile à classer. Son empreinte puissante va marquer toute la peinture du XXème siècle depuis le Surréalisme jusqu'à la peinture abstraite et annoncer l'action-painting américain.

À Paris, dans les années 1920, il fréquente peintres et écrivains comme Joan Miro, Max Jacob, Georges Limbour, Michel Leiris ou Antonin Artaud. En 1922, Masson signe un contrat avec le célèbre marchand d'origine allemande Daniel-Henry Kahnweiler auquel il restera toujours fidèle.

La vie et la production de Masson sont divisées en plusieurs périodes distinctes. André Masson n'a cessé d'interroger la nature. La sexualité, l'érotisme, la mythologie grecque et le mythe du labyrinthe occupent une place prépondérante dans son ½uvre. Cet artiste est un extraordinaire lettré. Il s'intéresse particulièrement à Nietszche, Goethe, Sade, Lautréamont, Héraclite Shakespeare, Mallarmé et aux Romantiques allemands.

Masson s'est nourri sa vie durant des artistes du passé : il a étudié et admiré Redon, Ensor, Blake, Piranèse, Poussin, Rubens, Delacroix et les peintres impressionnistes. La production de ce peintre est monumentale et d'une force explosive. Très prolixe, il a mené de front une carrière de peintre, dessinateur, graveur, sculpteur, écrivain et décorateur pour le théâtre et l'opéra. Il a également beaucoup écrit sous forme d'articles, de traités esthétiques, de récits, d'hommages et de comptes-rendus d'expositions. Il entretiendra aussi une correspondance très suivie et très vivante avec ses proches.

L'exposition propose une belle série de lithographies en couleurs d'André Masson qui datent des années 1960. Ces estampes de grand format sont traitées dans la veine surréaliste. Masson fait partie avec Pablo Picasso des grands peintres-graveurs du XXème siècle. Sa production est très riche et abondante. Il utilisera pratiquement toutes les techniques de la gravure. L'illustration de livres a été pour lui le prétexte de sa rencontre avec l'estampe.

De 1924 à 1984, il a illustré plus de 85 livres d'auteurs différents et réalisé un nombre considérable de planches isolées. Ses ½uvres gravées sont associées aux plus grands éditeurs français et étrangers. Il a travaillé avec les plus illustres graveurs en France comme Desjobert, Lacourière, Crommelynk, Mourlot, Marchutz et Stanley Hayter aux Etats-Unis à New-York.

Texte de Vincent BERCKER, Expert en Art Moderne et Contemporain

Exposition-vente exclusive le jeudi 20 mais 2010 à partir de 19h00 : Galerie éphèmère Patrice Magnard A partir de 19 heures 6 rue Lacépède 75005 Paris

Sur réservation par e-mail à l'adresse contact@dessinoriginal.com »

http://www.artactu.com/exposition-vente-de-lithographies-d-andre-masson-article00319.html

Bonne semaine à tou(te)s,

Eddie Breuil

Site du Centre de recherches sur le Surréalisme / http://melusine.univ-paris3.fr/

Pour envoyer un message à tous : / melusine@mbox.univ-paris3.fr

vendredi 21 mai 2010 00:06

TR: "Rivages du songe, le surréalisme et son écho dans l'art contemporain" à la dorothy's gallery

Chers amis,
La nouvelle exposition de dorothy's gallery, « Rivages du Songe, le surréalisme et son écho dans l'art contemporain » présentée jusqu’au 18 juillet, connaît un véritable engouement auprès du public: près de 600 visiteurs ont déjà eu l'opportunité de voir la cinquantaine d’œuvres exposées.
J'aimerais vous inviter tout particulièrement à venir découvrir ce rassemblement inédit en France de surréalistes internationaux vivants. Les 7 artistes exposés, reconnus par André Breton, le chef de file du mouvement surréaliste, ont été sélectionnés par dorothy's gallery au regard de leur apport original au surréalisme.

Plus qu'une simple exposition, Rivages du songe vous convie à une expérience totale grâce à une programmation culturelle pluridisciplinaire: vous pourrez rencontrer les artistes et les médiateurs de la galerie pour une visite personnalisée, visionner un film de Man Ray sur Nusch et consulter le centre de ressources constitué d'ouvrages portant sur les artistes et le surréalisme.

Si vous souhaitez venir visiter la galerie en famille ou entre amis, je me ferais un plaisir de vous guider personnellement à travers le parcours des œuvres exposées.

Au plaisir de vous retrouver bientôt à la dorothy's gallery,
Dorothy Polley

dimanche 23 mai 2010 20:00 TR: Jacqueline Lamba

À noter sur votre agenda !

Il y a bien 2 rendez-vous. Alba vous attend en compagnie de choix :

1. le mercredi 26 à la Librairie Le Divan,

2. le jeudi 27 à la Galerie 1900-2000.

 

Henri Béhar

 

mardi 25 mai 2010 02:01

semaine 21

Semaine 21

Cabaret-Berlin [émission sur Arte, prochaine diffusion

Carolyn Carlson (dernière séance du séminaire)

Dalí et les surréalistes expliqués à mes enfants

Paul Éluard (dédicace à Paul Nougé)

Frida Kahlo

Jacqueline Lamba

Annie Le Brun

Ghérasim Luca

Medium (Medium feuilles sur arcane17.com)

Benjamin Péret

Lettre avbqueneau (complément)

Rodanski (publication)

Saint-Pol-Roux

[Séminaire] 4 juin, Carolyn Carlson

La prochaine séance du séminaire sur le « Portrait surréaliste » portera sur :

« Le portrait chrorécgraphique surréaliste de Carolyn Carlson BlueLady, 1983. »

par Biliana Vassilieva Fouilloux

Les séances auront lieu à l'Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle Centre Censier 13 rue de Santeuil, 75005-PARIS (Métro Censier-Daubenton), salle 410 (4ème étage) le vendredi de 16h à 18h. Séminaire sous la direction de Gabriel Saad, Maryse Vassevière et Françoise Py.Maryse Vassevière Gabriel Saad Françoise PyMCF Université Paris 3 MCF Université Paris 3 MCF Université Paris 8maryse.vassevière@wanadoo.fr rielsa@wanadoo.fr francoise.py@univ-paris8.fr

[Émission] Cabaret-Berlin, la scène sauvage

Une rediffusion à prévoir le 5 juin à 01h45

« La véritable histoire du cabaret berlinois des années 20, racontée à l'aide d'archives exceptionnelles.

dimanche, 30 mai 2010 à 06:00

Rediffusions : 05.06.2010 à 01:45

Cabaret-Berlin, la scène sauvage

(France, 2009, 60mn)

Réalisateur: Fabienne Rousso-Lenoir

Auteur: Fabienne Rousso-Lenoir

Producteur: AVRO Télévision, YLE

Malentendant 16 / 9 HD natif

La véritable histoire du cabaret berlinois des années 20, racontée à l'aide d'archives exceptionnelles.

C'est l'un des aspects les plus intéressants de la République de Weimar : entre la fin de la Première Guerre mondiale et l'arrivée des nazis au pouvoir, Berlin attire artistes et intellectuels dans un foisonnement créatif exceptionnel. Les cabarets sont alors le lieu de toutes les expérimentations artistiques : expressionnisme, dadaïsme, nouvelle objectivité, constructivisme... Les cabarets berlinois sont aussi le reflet des rêves et désillusions d'une société en crise. Grâce à des archives rares et inédites, le documentaire de Fabienne Rousso-Lenoir (Du shtetl à Broadway) nous fait revivre quinze années de contestation et de création, de l'inflation à la stabilisation, de la crise de 1929 à la montée du nazisme.

Le film prend lui-même la forme d'un spectacle de cabaret, mené en voix off par l'acteur allemand Ulrich Tukur et Zazie de Paris. Ces derniers introduisent et commentent les enregistrements originaux de chansons interprétées par Marlene Dietrich, Margo Lion, Lotte Lenya, Valeska Gert, Kurt Gerron, Paul Grätz, les Comedian Harmonists, sur des textes et des musiques de Friedrich Holländer, Bertolt Brecht, Kurt Weill, Rudolf Nelson, Werner Richard Heymann, Hanns Eisler, Misha Spoliansky... »

http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=1113935,day=2,week=22,year=2010.html


[site de l’Association Benjamin Péret]

Le site de l'association dans une nouvelle présentation enrichie de nouveaux documents. Un index des noms d'auteurs et des lieux offre un chemin de visite.

http://www.benjamin-peret.org/


[Saint-Pol-Roux]

Vous trouverez en cliquant sur les liens suivants ou en les copiant-collant dans la barre d'adresse de votre navigateur, les deux derniers billets - iconographiques - entoilés sur LES FEERIES INTERIEURES : http://lesfeeriesinterieures.blogspot.com/2010/05/iconographie-les-3-enfants-de-saint-pol.html & http://lesfeeriesinterieures.blogspot.com/2010/05/iconographie-amelie-saint-pol-roux.html


[En passant] une dédicace de Paul Éluard à Paul Nougé

Dans Le Livre ouvert :

"Mon cher Nougé que je m'ennuie de vous, Paul Eluard" (tome 1), "A Paul Nougé à qui je jure amitié fidèle, Paul Eluard" (tome 2).

Plus d’informations sur http://auction-in-europe.com/index.py/object_details/cid/1703833


[Chronique de publication] La dame en noir : Rencontre avec Annie Le Brun

« Proche des surréalistes, grande lectrice de Sade et Jarry Annie Le Brun publie un nouvel essai littéraire.

À son poignet minuscule, Annie Le Brun porte désormais deux montres noires. Deux Swatch adolescentes usées, identiques sauf par la taille. La grande, c’est celle du poète croate Radovan Ivsic, décédé à Noël dernier, avec qui elle vivait depuis plus de quarante ans. Quand le pire est arrivé, que reste-t-il ? L’Ecclésiaste dit que d’un surcroît de lucidité découle un surcroît de malheur. On espère que ce n’est pas exact, mais elle se gardera bien d’en parler. L’amour fou, le chagrin sans fond, autant de choses impartageables dans les pages des magazines, surtout pour un écrivain qui a si longtemps refusé d’y apparaître.

D’André Breton à Guy Debord

Née en 1942 à Rennes, Annie Le Brun rencontre André Breton et côtoie les derniers surréalistes. À la demande de Jean-Jacques Pauvert, elle préfacera les ½uvres complètes de Sade. Elle est l’auteur d’études sur Jarry et Roussel, et d’essais parmi lesquels : Du trop de réalité (2000).

Ne pas se laisser happer par le désastre, tel est pourtant aussi l’enjeu du nouveau livre d’Annie Le Brun. Quand on a côtoyé les plus intenses happy few littéraires de son temps, d’André Breton — elle avait alors 20 ans et, quelques années auparavant, Nadja avait enflammé à jamais son ennui provincial — jusqu’à Guy Debord, vers la fin des années 1980, et qu’il faut vivre cependant à l’époque des imposteurs sans réplique, des chaînes d’info en continu et des sites de rencontres, la question ne s’en pose que plus impérieusement : comment continuer ? Comment tenir dans une époque où «la menace véritable a déjà atteint l’homme dans son être», pour reprendre le fameux constat heideggérien ?

La plus grande exégète de Sade, la plus sauvage, la plus fine, a trop vu de naufragés de sa génération se rancir dans la déploration du monde tel qu’il meurt. Elle a appris à se défier de ces poses. La mise en coupe réglée des cerveaux par la marchandisation culturelle, l’hyperérotisation factice de la société, tout cela, elle l’a déjà pointé dans des livres comme Du trop de réalité, paru en 2000. À lire Annie Le Brun aujourd’hui, on acquiert le sentiment que, malgré le désert qui croît, tout demeure possible. L’amour qui reconfigure tout, la liberté contagieuse de celui qui n’a que son refus à opposer à la défiguration du monde. Tout est fini et pourtant tout commence à chaque instant.

Où sont les véritables réfractaires aujourd’hui ? Pas davantage chez les théoriciens d’extrême-gauche qu’ils ne s’y trouvaient avant-hier, aux yeux d’Annie Le Brun. Les maos et autres groupuscules la révulsaient dans les années 1970. Même l’Internationale situationniste lui semblait finalement assez peu attirante. «Jamais la “haine de la poésie” comme déni de la singularité sensible n’aura eu la part aussi belle qu’au cours de ces années-là.» Sans parler du rôle misérable qui y était dévolu aux femmes — un symptôme «tellement énorme, tellement ridicule», explique celle qui fut pourtant la bête noire des féministes après la parution au Sagittaire, en 1977, d’un pamphlet retentissant : Lâchez tout.

On l’aura compris, Annie Le Brun ne fait rien pour entretenir le culte vintage des «années rouges» au sein des jeunes générations. La récente lecture de l’Insurrection qui vient l’a d’ailleurs laissée très sceptique. «La partie critique est intéressante, admet-elle. Les solutions qu’ils prônent sont en revanche atterrantes. Au fond, ce sont des scouts.» Comme frères d’armes, elle ne se reconnaît guère aujourd’hui que la petite galaxie de l’Encyclopédie des Nuisances, où opèrent entre autres Jaime Semprun, René Riesel et Jean-Marc Mandosio, et qui tente d’articuler une critique sociale antiprogressiste à la suite d’Orwell ou de Günther Anders.

Un appel au sursaut

Dans son nouvel essai, Annie Le Brun se demande notamment si, depuis le XXe siècle, artistes et penseurs n’auront pas été célébrés, toutes tendances confondues, en proportion directe de leur «impuissance à penser le corps et le monde sensible». Contre Hegel, Heidegger ou Sartre, elle s’appuie souvent ici sur certains vaincus de l’histoire officielle des idées : Fourier, dont le Nouveau Monde amoureux sera si longtemps occulté, les frères Schlegel ou un pionnier de la pensée sauvage comme Michel Leiris. Tous ceux qui auront donné les moyens d’affronter les ténèbres extérieures et intérieures en plaçant au-dessus de tout le mythe et la poésie — pas celle qui s’affiche dans le métro, celle qui «permet à qui étouffait de respirer», comme l’écrivait Henri Michaux.

Contre la liquidation programmée de la singularité, de l’amour et de l’éperdu, Annie Le Brun appelle chacun au sursaut. Tout le monde s’inquiète désormais de la déforestation et de la fonte des glaces. L’intense brindille en noir veut croire qu’un jour ils seront aussi nombreux, ceux qui se préoccupent du massacre de la vie intérieure.

Aude Lancelin - Le Nouvel Observateur, 13 mai 2010. »

http://juralibertaire.over-blog.com/article-la-dame-en-noir-rencontre-avec-annie-le-brun-50596629.html


[Exposition] "Fridamania" à Berlin

« La "Fridamania" a débarqué en Allemagne. Depuis vendredi 30 avril, des milliers de personnes se pressent chaque jour dans le musée berlinois Martin Gropius Bau pour découvrir une rétrospective d'une dimension inégalée en Europe sur la célèbre artiste mexicaine Frida Kahlo. Près de 150 peintures et dessins, dont beaucoup sont inconnus du public européen, des photos de la collection privée de la famille Kahlo, mais aussi des objets personnels composent cette exposition. Les visiteurs patientent parfois jusqu'à une heure avant de pénétrer dans les salles reconverties au premier étage du musée. Et pour ceux dont la curiosité n'est pas apaisée, des conférences, projections de films et ateliers pour enfants accompagnent la rétrospective.

Pendant trois ans, Helga Prignitz-Poda, la commissaire de l'exposition, a mené un travail de détective pour retrouver la trace des oeuvres dispersées à travers le monde, puis a dû persuader les propriétaires de prêter leurs peintures. Une tâche titanesque, la plupart des collectionneurs ne détenant qu'une pièce de l'icône mexicaine. "Pour chaque peinture, il a fallu convaincre une personne", raconte Helga Prignitz-Poda. Avec quelques refus. La chanteuse Madonna n'a pas voulu se séparer des trois tableaux qu'elle possède.

Les portraits, croquis et objets de cette femme à multiples facettes, compagne de Diego Rivera, muse de Léon Trotski et d'André Breton, sont à découvrir par ordre thématique : ses amis et son entourage dans les mois qui suivent le terrible accident de bus qu'elle subit en 1925, l'influence du surréalisme, les symboles de la lune et du soleil, les autoportraits, les extraits de son journal intime, la douleur ou encore une série de dessins abstraits sur ses émotions.

Point d'orgue de cette exposition, les oeuvres réalisées à la fin de sa vie et montrées pour la première fois en Europe, notamment L'Autoportrait en tournesol, achevé en 1954, année de sa mort et longtemps considéré comme disparu. L'artiste s'est peinte assise à côté d'un four en brique, symbole de ses passions passées et du feu de l'amour qui se consume. Les couleurs chatoyantes soulignent la grande tristesse qui l'habite. Les derniers mois de sa vie, Frida Kahlo, rongée par la douleur et exténuée par les multiples interventions chirurgicales, abuse des médicaments et de l'alcool.

PRÉTENDU 100E ANNIVERSAIRE

La présence de toute une série d'objets de sa vie quotidienne, des extraits de son journal intime, quelques robes, un collier et même un corset en plâtre pour soutenir son dos meurtri, a de quoi ravir les fans de l'artiste. Une pièce entière est consacrée aux photographies. Parmi les images exposées, celles de son père, Wilhelm Kahlo Kaufmann, originaire de Pforzheim, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne, qui avait émigré à Mexico en 1890.

On peut aussi admirer les célèbres portraits en couleurs de l'artiste, pris par son ami et amant, le photographe d'origine hongroise Nickolas Muray. Comme un dernier hommage à Frida Kahlo, l'exposition se tient à Berlin l'année de son prétendu 100e anniversaire. Tout au long de sa vie, elle a triché avec son âge en se rajeunissant de trois ans, pour coller à l'anniversaire de la révolution mexicaine de 1810, mais aussi, sans doute, par coquetterie féminine.

Frida Kahlo- Rétrospective, Martin Gropius Bau, Niederkirchnerstrasse 7, 10963 Berlin. Jusqu'au 9 août.

Cécile Calla

Article paru dans l'édition du Monde du 21.05.10 »

http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/05/20/fridamania-a-berlin_1360477_3246.html


Frida au Théâtre du Pavé

« Le Théâtre du Pavé présente "Frida" du 20 au 29 Mai.

André Breton disait que son ½uvre était « Un ruban autour d’une bombe », mais Frida ne se voulait pas surréaliste. « Je n’ai jamais peint mes rêves, j’ai peint ma propre réalité »

Avec une sincérité absolue et impitoyable, elle nous livre sa vérité et par là-même, elle nous atteint et nous révèle. La poésie de Frida déchire la toile, et transforme la souffrance en Art, comme aucune autre en ce siècle torturé. Si sa vie a été assombrie par le calvaire de ses souffrances physiques, ses peintures, souvent si cruelles, rayonnent de couleurs et de vie.

« C'est un peu vulgaire de jouer les martyres » dit-elle. Frida l’exorciste, l’ensorceleuse.

En faisant de ce chemin de croix un tour de piste flamboyant, Frida Kahlo plante dans nos c½urs son hymne à la vie, comme on plante un drapeau.

Evocation et hommage à l'artiste peintre Frida Kahlo, dont le combat de vie à travers la peinture a fasciné et a laissé derrière lui force et espoir.

Avec : Céline Bernat

Compagnie Grenier de Toulouse / création de Céline Bernat et Stéphane Batlle

Mise en scène Stéphane Batlle

Du 20 au 29 mai à 20h au Théâtre du Pavé sauf dimanche 16h (relâche lundi)

Représentation du 21 mai au profit de l'Association ELA - www.ela-asso.com »

http://www.toulouseblog.fr/article-9421-frida_au_theatre_du_pave.html


[Numérisation] Medium feuille

Le site Arcane 17 vient de mettre en ligne des livraisons de Medium.

« Médium feuille (Novembre 1952 - Juin 1953)

Les surréalistes créèrent de nombreuses revues. Ce type de publication était le meilleur moyen de se faire entendre, de marquer une présence réelle, de montrer l'aspect expérimental et révolutionnaire de l'activité surréaliste et, enfin, de provoquer des rencontres. Hélas, peu d'entre elles ont fait l'objet de rééditions — excepté La révolution surréaliste et Le surréalisme au service de la révolution qui furent réédités grâce à Jean-Michel Place; sans oublier Minotaure réédité par Albert Skira. Ainsi, si ces revues ne sont pas introuvables, en revanche leur prix fort élevé en interdit l'accès ! Pour pallier cette absence et contrer le mercantilisme, j'ai donc décidé de mettre à votre disposition en version « scannées » celles que j'ai en ma possession. Vous me pardonnerez pour l'aspect un tantinet bancal de certaines reproductions, mais marcher droit n'a jamais été mon fort… »

http://www.arcane-17.com/rubrique,medium-feuille-novembre-1952-juin-1953,1203595.html


[Surréalisme pédagogique] Dali et les surréalistes expliqués à mes enfants

« Excellente initiative que celle du Musée en herbe, qui propose depuis le 12 mai une exposition ludique et éducative, « Surréaliste, Mon cher Dali! », ouverte aux enfants à partir de 4 ans. Il n'est jamais trop tôt pour connaître ses classiques !

La fameuse rose de DaliEn y réfléchissant, qui mieux qu’un enfant pourrait comprendre et aimer l’½uvre des surréalistes et de leur chef de file, Salvador Dali ? Le fameux Manifeste du Surréalisme, rédigé par André Breton, définissait ce mouvement comme une expression de la pensée (par l’écrit et les arts) débarrassée du contrôle de la raison ou d’un quelconque autre but (esthétique, moral…). L’exposition Surréaliste, Mon cher Dali plonge le visiteur dans un univers baroque proche de celui que les surréalistes avaient inventé pour la fameuse expo de New-York en 1942. L’espace est traversé par des élastiques auxquels sont accrochés des dizaines d’½uvres signées Joan Miro, Max Ernst, Marcel Duchamp, Man Ray, Giorgio de Chirico, Yves Tanguy…

Les enfants peuvent aussi se livrer à des jeux surréalistes. Il s'amuseront par exemple à reconstituer la chambre de Mae West, à transformer la Joconde avec Marcel Duchamp, à construire une ville fantastique à la manière de Chirico, à se déguiser en monstre de Max Ernst ou encore à jouer avec jouer avec la femme violon de Man Ray. Sans oublier le savoureux exercice du cadavre exquis (composer une phrase ou un dessin à plusieurs sans tenir compte des productions des autres).

Un hommage particulier est rendu à l’univers onirique de Salvador Dali : une dizaine d’½uvres et la chambre de Maé West reconstituée entourent une montre molle géante. Au programme : jeux d'observation et d’imagination farfelus (inventer des objets surréalistes, observer une montre se ramollir, voir se refléter des cygnes en éléphants…) combleront les enfants les plus curieux. Combinez à tout ce parcours la mise en place d’ateliers surréalistes à l’aide de peinture, sculpture, écriture, photographie… et autres techniques les plus folles, et vous obtenez une après-midi bien remplie pour vos bambins !

- »Surréaliste, Mon cher Dali! », Le Musée en Herbe, 21 rue Hérold (1er arrondissement)

-Plus d’infos : http://www.musee-en-herbe.com

-Voir aussi : livre histoire de l’art »

http://enfants.rdc.fr/2010/05/dali-et-les-surrealistes-expliques-a-mes-enfants/


[Publication] "C'est un jeune poète canadien qui se déclare surréaliste"

« En éditant pour la première fois en français un des “chef-d’½uvre” de la littérature canadienne du XXe siècle, la maison Viviane Hamy démontre une fois de plus son savoir-faire et la solidité de ses choix bien souvent originaux et novateurs . La redécouverte des Mémoires de Montparnasse de John Glassco devrait en effet constituer un petit événement, voire un cas de conscience parmi les historiens de la littérature francophones, en plaçant sous le projecteur un auteur méconnu, pour ne pas dire “ignoré”, dans le paysage actuel de la critique et des études littéraires. Car enfin, qui est John Glassco ? Sait-on par exemple qu’il est considéré comme un des plus grands auteurs canadiens du siècle dernier, à l’instar de l’½uvre présente, qualifiée de “meilleur livre en prose jamais lu”, écrit par un Canadien, selon Louis Dudek ? Les Mémoires de Montparnasse ont pourtant été publiées en 1970 et aussitôt reconnues comme un monument littéraire à part entière dans le monde anglo-saxon. Pourquoi alors un tel décalage en France ? C’est sans doute dans ses racines, dans le caractère “contrasté” du talent et de la vie de cet auteur qu’il faut chercher la réponse à toutes ces questions.

John Glassco est né en décembre 1909 à Montréal et étudie à la célèbre McGill University de Montréal, où il s’ennuie et rêve à la France, “la matrice sensuelle de toute modernité”. Il s’embarque ainsi pour l’Europe en 1928, à dix-neuf ans, en compagnie d’un ami, fuyant la désapprobation familiale et l’académisme étouffant du cadre universitaire. Il s’apprête alors à mener une vie de bohème “décadent” dans une ville déjà conquise par les Années folles et l’avant-garde des expatriés américains, dont il brosse le portrait à coups de serpe, avec malice et humour. De retour dans son pays pour des raisons de santé et désenchanté, il se consacre à une poésie d’inspiration wordsworthienne, bien loin donc de l’animation du boulevard Montparnasse et de son insouciance juvénile. Ses Mémoires ne sont pas moins surprenantes, témoignant de la subtile maîtrise des tonalités les plus variées que Glassco se plaît à afficher. Chantre du surréalisme en plein épanouissement à son arrivée en France, Glassco n’aborde ainsi que ponctuellement son goût pour ce mouvement et ne fait que rarement état de ses réalisations personnelles, sinon pour en proposer, par exemple, ce commentaire plein d’autodérision sur sa propre identité littéraire :

“Il n’existe donc aucun poète québécois à proprement parler ?

– Pas que je sache.

– (…) Puis-je vous demander si vous-même êtes déjà l’avatar canadien de quelqu’un d’autre, et si oui, de qui ?

– Jusqu’à présent, je n’ai endossé la défroque de personne, mais cela n’a pas été facile. Sans doute est-ce pour cette raison que j’ai embrassé le surréalisme.

– Je peux comprendre, c’était une issue” .

Dans cette perspective, l’apprenti poète s’amuse à égrainer – à dessein – tout au long d’un parcours, aux allures de Bildungsroman, des commentaires pour le moins contradictoires et topiques sur le statut d’écrivain. Mélange aigre-doux, l’ensemble s’ingénie à déstabiliser le lecteur, enchaînant les mots d’esprit et les pirouettes, les confessions quasi sincères, quoique viciées par une ironie acerbe : “Je n’avais jamais connu le désespoir ou l’angoisse, qui n’étaient pour moi que de simples vocables littéraires. Je n’avais enduré ni la faim, ni la frustration, ni la maladie, ni la continence. (…) En quoi étais-je donc habilité à écrire ?” … et les boutades truculentes, par exemple, d’un jeune effronté à l’égard d’une des plus célèbres figures de la littérature du moment, Ernest Hemingway : “Je le trouvai presque aussi peu attirant que ses nouvelles – des modèles de sensiblerie guindée et de sentimentalité volcanique, dont les intrigues et dialogues absurdes m’ont toujours évoqué un Prométhée au foie jaune qui serait ligoté avec de la grosse ficelle” ! »

Titre du livre : Mémoires de Montparnasse

Auteur : John Glassco

Éditeur : Viviane Hamy

Titre original : Mémoirs of Montparnasse

Nom du traducteur : Daniel Bismuth

Collection : Littérature étrangère

Date de publication : 10/02/10

N_ ISBN : 287858273X

http://www.nonfiction.fr/article-3429-cest_un_jeune_poete_canadien_qui_se_declare_surrealiste.htm


[Chronique d’exposition] MAMCS – La photographie n’est pas l’art – Sylvio Perlstein

Une nouvelle chronique est à lire sur :

http://photoculteur.wordpress.com/2010/05/24/mamcs-%E2%80%93-la-photographie-nest-pas-lart-sylvio-perlstein/


[Chronique] Ghérasim Luca, ce Raymond Devos version rock

Par Hubert Artus

« « On dirait du Raymond Devos » m'a dit l'amie avec qui j'y suis allé. Pas faux. « Héros-Limite » de Ghérasim Luca évoque tout à fait l'humoriste, par des jeux de mots et un festival de contre-sens des plus concasses. Raymond Devos version dadaïste.

Le spectacle, une lecture mise en scène à la Maison de la poésie à Paris, évoque aussi André Breton, Henri Michaux, Gilles Deleuze, le free-jazz ou Noir Désir. Tous ceux-là. D'où l'émotion. Ce spectacle est une grande rencontre.

Ghérasim Luca, poète surréaliste

Ghérasim Luca est un homme à redécouvrir. Né en Roumanie en 1913, suicidé à Paris en 1994 juste après avoir reçu un avis d'expulsion de son logement, il a eu le temps d'être cité par Deleuze et Guattari dans « L'Abécédaire ». D'ailleurs, le premier le définit comme le « plus grand poète français vivant ».

Pour comprendre Luca, il faut avoir à l'esprit le foisonnement créatif dans lequel il a grandi. Entre les deux guerres mondiales, la Hongrie est un vivier de poètes et de dramaturges : Milán Füst, Ferenc Molnár (traduit en France par la défunte Kristina Rady), Attila József, ou Lörinc Szabó, entre autres.

De plus, Luca est très tôt en contact avec les langues française, germanique, viennoise et berlinoise, toutes parlées dans la Bucarest des années 1930-40. Années où il prend part à la fondation du groupe surréaliste roumain, mené par Tristan Tzara, Benjamin Fondane, ou Constantin Brancusi.

Il parle le yiddish, le roumain, le français et l'allemand et devient un poète francophone surréaliste reconnu. Ses poésies évoquent aussi bien les créations surréalistes avec leur écriture automatique, les images abstraites et absurdes d'Henri Michaux, et les plus belles folies d'Antonin Artaud pour ce qui est de la volubilité et de la folie –Luca lit souvent ses poèmes en public ou lors d'enregistrements.

En 1952, Luca s'installe à Paris, poursuivant ses créations et vivant très pauvrement.

Spectacle rock et lyrique

Ce qu'on entend d'abord, c'est une folie. Alain Fromager, le « comédien-lecteur », fonce tête baissée dans le texte « Héros-Limite » après avoir observé cinq bonnes minutes de silence :

« La mort, la mort folle, la morphologie de la méta, de la métamort, de la métamorphose ou la vie, la vie vit, la vie-vice, la vivisection de la vie étonne, étonne. »

Les quelques pages de ce texte magistral, qui parle de vie, de mort, de chaises, de vie, de vitesse, de déterminisme, devient un choc. Fromager joue à la perfection un bégaiement fait de folie et d'envie. Sa façon de pousser les syllabes à s'épouser est magistrale.

Son jeu rend à la perfection l'écriture hyper cérébrale et très subversive de Luca. Une écriture composée par des sons qui avancent en se recouvrant les uns les autres. Composant non pas une histoire, mais une poésie, une narration.

Si ces sons avancent ainsi, dans la mise en scène de Laurent Vacher, c« est parce qu'il y a un musicien qui a compris la poésie : Johann Riche. Qui travaille pour le théâtre (Olivier Py notamment), mais qui connaît la musique en scène (il a travaillé avec Jacques Higelin).

Au début très discret, Riche se met à dialoguer musicalement avec Fromager, pousse des cris un peu à la Akosh S. D'ailleurs, sa montée en puissance musicale tout au long du spectacle fait forcément penser au saxophoniste hongrois, qu'on avait découvert en France dans ses accompagnements de Noir Désir.

Riche donne une vraie dimension atmosphérique au spectacle. Ses lignes éparses accompagnent la montée en solitude du personnage que finit par incarner le comédien-lecteur, tantôt habillé en homme célébrant “méta-cuisses” de la “méta-femme”, tantôt grimé en femme, et qui finit femme-homme.

Le tout formant un véritable écho émotionnel aux thématiques surréalistes, qui furent aussi celle de Ghérasim Luca : le mot comme un fouet, le son comme unité de la force vitale. Et cette façon qu'a l'amour d'être un “ anti-toi ”, cette façon qu'a la vie d'être “ un vide vidé de son vide ” qui avance sur “ les trois paires de jambes du désespoir ”.

► Héros-Limite » de Ghérasim Luca - Jusqu'au 23 mai à la Maison de la poésie, passage Molière, 157 rue Saint-Martin, Paris IIIe arrondissement - Du mardi au samedi, 20 heures. Dimanche, 16 heures.

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

* ► « Héros-limite » : Ghérasim Luca ressuscite sur les planches »

http://www.rue89.com/cabinet-de-lecture/2010/05/16/gherasim-luca-ce-raymond-devos-version-rock-151441

[Complément de la Lettre Avbqueneau]

« Chères Queniennes, chers Queniens,

• Lettres d’Iris Murdoch à Raymond Queneau

Le 25 avril, Piers Burton-Page nous faisait savoir que la page 3 du Sunday Times proposait un article sur l’amour qu’Iris Murdoch portait à Raymond Queneau , et le rôle qu’il avait joué dans l’élaboration de l’oeuvre de la romancière :

http://entertainment.timesonline.co.uk/tol/arts_and_entertainment/books/fiction/article7107191 .ece#cid=OTC-RSS&attr=797084

Depuis, Elisabeth Chamontin et lui nous ont envoyé un nouveau lien : http://qurl.com/4bwkn

• Vente

Claude Debon nous signale plusieurs entrées Queneau dans le catalogue “Surréalisme” de la vente Renaud Binoche Giquello du 7 mai dernier , consultable en ligne (voir les lots 478 à 486) :

http://www.binoche-renaud-giquello.com/flash/index.jsp?id=7308&idCp=33&lng=fr

• Télévision

Bertrand Tassou nous apprend que le biopic V comme Vian, réalisé par Philippe Le Guay et qui sera diffusé sur France 2 à la rentrée, est projeté le samedi 29 mai à 11h30 au cinéma L’Arlequin à Paris. Raymond Queneau y apparaît sous les traits de Bernard Le Coq.

Réservation indispensable : borisvian103@yahoo.fr

L’Arlequin

76, rue de Rennes

Paris 75006

Métro Saint-Sulpice

• Spectacle

Anna Paliczka nous informe que le dimanche 16 mai (19h), le lundi 17 mai (19h) et le mercredi 19 mai (20h), le théâtre polonais Bob présente le spectacle Kobietom zawsze okazujemy zbyt wiele dobroci (On est toujours trop bon avec les femmes).

Adaptation et mise en scène : Anna Mazan (traduction de Hanna Tygielska publiée en 2003)

Graphie : PIO

Musique : Tomasz Koson (guitare), Filip Jarmakowski (saxophone)

Sound Design : Michal Fojcik

Chorégraphie : Halina Szaran

Lumières : Wieslaw Danielec

Acousticien : Tomasz Brajer

Traduction de la chanson : Tadeusz Stanko

Avec:

Magdalena Stefan - Gertrude Girdle

Tadeusz Stanko - John Mac Cormack

Wojciech Kiwacz - Larry O’Rourke

Lukasz Zych - Mat Dillon

Aleksandra Rodobolska - Corny Kelleher

Marcin Pawlik - Chris Callinan

Lohann Ratajczyk - Cissy Caffrey

Wojciech Zielinski - Bob Gallager

Halina Szaran - demoiselle du Post Office

Marlena Chudzio - voix à l'appareil

Tomasz Wysocki - commodore Sidney Cartwright

Entrée libre

Club LOKATOR

ul. Krakowska 27

Cracovie

• Rappel des spectacles en cours

- Le mercredi 26 mai à 20h45, la Compagnie Lire Autrement présente “Queneau Tout Zazimuts”

Spectacle littéraire et musical créé en octobre 2009 à l’occasion du 50ème anniversaire de Zazie dans le métro, dans le cadre du colloque “Le Roman de Zazie et le roman” organisé à Paris à l’Hôtel de Massa (Société des Gens de Lettres) par l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle et l’Université Lyon 2.

Sélection littéraire : Daniel Delbreil et Astrid Bouygues.

Textes lus par Simone Hérault et Alexandre Lachaux.

Accordéon : Frédéric Foret (accompagnateur des enregistrements du film La Môme).

Entrée 10 ¤ à régler sur place.

Nombre de places limité à 45.

Réservation au 01-56-58-02-32 ou resa.airefalguiere@orange.fr

Théâtre Aire Falguière

55 rue de la Procession

75015 PARIS

Tél. 01-40- 43-92-73

Métro : Volontaires (Ligne 12) ou Plaisance (Ligne 13)


- Dans le cadre de sa résidence au Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, La Compagnie Dominique Houdart-Jeanne Heuclin donne Zazie dans le métro en appartement et en milieu scolaire :

Le 30 mai à 16h en appartement

Monnousseau / Marie Pieron / 11 rue Gagnée / Ivry-sur-Seine / Code 75901

Le 4 juin à 19h

Collège Molière / 68 rue Molière / Ivry-sur-Seine

Pour assister à l’une de ces représentations, le mieux est de joindre directement Dominique Houdart au 06-11-87-62-77.

“Une table de bistrot, deux chaises, un perroquet, quelques chapeaux, un tréteau nu et deux comédiens, un théâtre minimaliste qui laisse une large place à l’imaginaire du spectateur, et qui alterne entre le temps de l’interview et le temps du roman, le réel et l’imaginaire, les personnes et le personnage.”

Adaptation d’Evelyne Levasseur (d’après le roman mais aussi d’après une interview de Raymond Queneau par Marguerite Duras pour le journal L’Express).

Mise en scène Dominique Houdart. Marionnettes de Patrick Grey.

Avec Jeanne Heuclin : Marguerite Duras, la veuve Mouaque et voix de Zazie.

Et Dominique Houdart : Raymond Queneau, Tonton Gabriel, Trouscaillon, Gridoux, une passante.

La fiche technique du spectacle et les critiques parues dans la presse sont consultables sur le site de la compagnie, où l’on peut également découvrir des extraits en vidéo.

Compagnie Dominique Houdart-Jeanne Heuclin

Nouvelle adresse

12 Rue Vauvenargues 75018 Paris

Tel 01 42 81 09 28

port: 06 11 87 62 77

Mail : cie.houdart.heuclin@wanadoo.fr

Site : http://www.compagnie-houdart-heuclin.fr

 

- La Compagnie Esperluète and Co présente En passant de Raymond Queneau, dans une mise en scène de Sylvie Mandier, les dimanches 16, 23 et 30 mai et les dimanches 6, 13, 20 et 27 juin à 19h au Théâtre du Marais.

Avec Francisca Rosell-Garcia ou Marguerite Dabrin, Sylvie Mandier ou Virginie Georges, Christian Geffroy, Vincent Doménach ou Charles Lépine.

Costumes : Hubert Arvet-Thouvet.

Lumières : Julien Jedliczka.

Eléments scéniques : Amaya Eguizabal.

Musique originale : Cédric Tagnon.

Théâtre du Marais

37 rue Volta, 75003 Paris

M° Arts et Métiers ou Temple

Réservation : 01-45-44-88-42

Tarif : 18 euros

Tarif réduit : 12 euros

Places à 9 ¤ sur Billetréduc et réductions sur ThéâtreOnline.

Coordonnées de la Compagnie :

45, rue des Tournelles

75003 PARIS

06-82-36-74-06

esperluete.asso@free.fr

Présentation du spectacle sur le site de la Compagnie :

http://esperluete.asso.free.fr/spectacles_queneau_pro.html

Amitiés brûtes,

Astrid Bouygues

Vice-Présidente de l’Association des AVB

6, rue Juliette Dodu

75010 Paris

06-60-30-51-66 »

[Publication] Le cours de la liberté, Rodanski

Benoît Delaune nous signale la parution récente du livre Le cours de la liberté, de Stanislas Rodanski, aux éditions de l'Arachnoide :

http://www.arachno.org/

(il faut passer par leur contact courriel, leur site n'est pas mis à jour et le livre n'y apparaît pas encore)

« Ce manuscrit inédit de Rodanski, dont seulement le "liminaire" avait été publié dans le volume d'Ecrits chez Bourgois (et avant aux éditions Plasma), propose sur 80 pages illustrées une surprenante promenade "psychogéographique" à travers Lyon (à rapprocher sans doute de cette plaquette de Rodanski signée "Lancelo", "visite de St Germain des prés").

C'est un livre à recommander vivement, en particulier aux lecteurs qui s'intéressent au Surréalisme d'après 1945.

A recommander aussi, le "Requiem For Me" de Rodanski, paru il y a un an aux éditions des cendres et pourvu d'un solide appareil critique de François-René Simon. »

[Actualité Jacqueline Lamba] Exposition, publication, signature…

« La troisième vie de Jacqueline Lamba

Choses lues, choses vues

Lundi, 17 Mai 2010 21:39

Jacqueline Lamba et André Breton, photographie de Claude Cahun et couverture de livre.

Entre 1934 et 1942, Jacqueline Lamba fut la compagne d'André Breton. Man Ray la photographia lumineuse et nue, son époque estimait qu'elle était "scandaleusement belle". Longtemps confondue avec quelques-unes des plus vives incarnations du surréalisme, son aventure la plus personnelle ne fut pas immédiatement visible. Les désirs de création et l'impétuosité qui l'habitaient la situent à présent dans la fascinante proximité de trois grandes artistes de sa génération qui furent ses fidèles amies, Frida Kahlo, Dora Maar et Claude Cahun. Georgina Colville qui publiait en 1999 chez Jean-Michel Place un ouvrage à propos de "trente-quatre femmes surréalistes" affirmait qu'elle était d'abord peintre et qu'elle fut "scandaleusement oubliée".

Après d'autres recherches comme celles de Salomon Grimberg ou bien grâce aux images de deux réalisateurs de courts métrages - Teri Wehn Damish qui l'interviewa en octobre 1987, et Fabrice Maze qui a mis en diffusion un DVD de 2 x 55 minutes - l'historienne d'art italienne Alba Romano Pace achève de faire sortir de l'oubli la trajectoire de Jacqueline Lamba. Issu d'une thèse soutenue à Palerme, son livre vient de paraître chez Gallimard, dans la collection Témoins de l'art de Jean-Loup Champion, "Jacqueline Lamba, peintre rebelle, muse de l'amour fou".

Entre Nuit du Tournesol et Maison bleue

Jacqueline Lamba était née le 17 novembre 1910. D'origine italienne, son père mourut alors qu'elle avait à peine trois ans et demi. Française, sa mère succomba à la tuberculose en 1927. Jacqueline suivit des cours à l'union centrale des arts décoratifs ainsi que dans l'atelier d'André Lhote où elle se lia d'amitié avec Dora Maar. Son cousin André Delons (1909-1940) qui fut proche du Grand Jeu et de l'AEAR, l'initia à la littérature d'avant-garde et renforça ses convictions politiques proches de l'extrême-gauche : celui qu'elle désignait comme "le seul de la famille à qui je parlais" lui prêta Nadja et Les Vases communicants. José Corti avait par ailleurs publié depuis la Place Clichy des photographies de Jacqueline dans sa revue Du Cinéma.

La suite nous est familière, les biographes d'André Breton ainsi qu'un chapitre de L'Amour fou en témoignent. Pendant la Nuit du Tournesol, le 29 mai 1934, Jacqueline Lamba provoque sa rencontre avec André Breton au Café Cyrano de la Place Blanche. "Je l'avais déja vu pénétrer, écrivit Breton, deux ou trois fois dans ce lieu : il m'avait à chaque fois été annoncé, avant de s'offrir à mon regard, par je ne sais quel mouvement de saisissement d'épaule à épaule ondulant jusqu'à moi à travers cette salle de café depuis la porte ... Ce mouvement, que ce soit dans la vie ou dans l'art, m'a toujours averti de la présence du beau". Entre "Café des oiseaux", place d'Anvers, du côté des Halles et de la Tour Saint Jacques, depuis Pigalle jusqu'à la rue Gît-le-Coeur, une longue promenade nocturne s'ensuivit. Jacqueline a 24 ans. A cette époque, comme le rappellent des photographies de Rogi André qui fut la compagne de Kertesz, plusieurs soirs par semaine, on pouvait l'apercevoir plongeant entièrement nue et dansant dans l'eau : elle joue le rôle d'une "ballerine aquatique", rue Rochechouart, dans le cabaret / music hall du Coliseum. André Breton est bouleversé par l'apparition de cette jeune femme qu'il nomme "Ondine". Eluard et Giacometti sont les témoins de leur mariage le 14 août, à la mairie du IX° arrondissement. Leur fille unique Aube naîtra le 20 décembre 1935. La plus magnifique des photographies de Jacqueline et d'André est évidemment celle qui figure en couverture du livre d'Alba Romana Pace. Tous deux sont rêveusement émus, Claude Cahun a rapproché leurs profils : sur les deux bords de son image, des jeux de miroirs transfigurent et multiplient leurs visages.

Pendant les cinq années qui précèdent la guerre, André Breton quitte assez souvent l'hexagone, Jacqueline l'accompagne. Leur couple voyage à Prague (mars 1935) aux Iles Canaries en compagnie de Péret et de Dominguez (mai 1935) ainsi qu'au Mexique où ils rencontrent dans la Maison bleue Frida Kahlo, Diego Rivera et Léon Trotsky (septembre 1938). Ces débuts de notoriété internationale n'empêchent pas de grandes difficultés financières. Au lendemain de son mariage, Breton accepte de vendre à Joë Bousquet une aquarelle de Kandinsky et une sanguine de Derain. L'année suivante, Alfred Barr et le Moma de New York lui achètent deux tableaux de Tanguy. En 1937 l'aide d'un ami notaire lui permet d'ouvrir au 27 de la rue de Seine la galerie Gradiva qui lui valut maintes désillusions comme l'indique ce fragment de courrier adressé à Jacqueline : "On nous laisse fort tranquilles : on ne voit toujours pas tomber la pluie d'étoiles qui nous permettra de partir en vacances".

Les rêves et les espérances du Front Populaire, la fréquentation d'artistes comme Ernst et Masson ou bien d'écrivains souverainement atypiques comme Artaud, toute l'effervescence de l'entre-deux guerres furent favorables à sa création picturale. Pas plus qu'une "ondine", Jacqueline Lamba refusait clairement d'être considérée comme une muse ou bien comme une mère. Elle ne savait qu'une chose : "la peinture est pour moi un besoin", sentiment qu'André Breton n'admit jamais véritablement pour ce qui la concernait. Il lui fallut constamment lutter pour ne pas être marginalisée dans les expositions et les revues surréalistes, parmi les cadavres exquis d'un univers principalement masculin : il arriva que ses oeuvres soient accrochées sans que son nom figure dans le catalogue.

Leur vie conjugale restait précaire et passionnelle pour ne pas dire chaotique. Aube pour laquelle il n'y eut jamais de baby-sitter se souvient avoir maintes fois accompagné les réunions de ses parents sous les tables des cafés, jusqu'à très tard dans la nuit. Le dialogue avec Breton fut souvent orageux. D'autres aventures la requéraient, Jacqueline n'était pas fidèle : elle menaçait de quitter le 42 rue Fontaine et fit plusieurs fois ses valises.

Son témoignage est infiniment précieux lorsqu'elle évoque les journées pendant lesquelles Breton découvrait le Mexique en compagnie de Léon Trotsky, Diego Rivera et Frida Kahlo. A propos de ce séjour au Mexique, Marguerite Bonnet avait réuni dans le catalogue André Breton du Centre Georges Pompidou (1991) quelques-uns des indices qui furent également livrés à Arturo Schwarz. On retrouve dans son article un texte de Jacqueline Lamba qui se souvient de leur première rencontre avec Trotsky : "Un des Américains a demandé de prendre des photos. Sur quelques-uns de ces clichés on peut remarquer sur le visage d'André un état de tension, d'émotion et de surprise émerveillée, presque douloureuse. Je voyais qu'il devait souvent se maîtriser pour retenir ses larmes".

Jerzey, Antibes et Villa Air Bel

Imaginer ce que pouvaient être les options personnelles et les combats de Jacqueline Lamba implique qu'on puisse songer précisément aux moments de forte intensité qu'elle vécut sans que Breton soit à ses côtés : par exemple, lorsqu'entre le 25 avril et le 26 mai 1939, elle vient retrouver à Jersey Claude Cahun et Suzanne Malherbe, ou bien quelques semaines plus tard, à Antibes lors d'un mois d'août vécu auprès de Pablo Picasso et de Dora Maar. Grâce au grand travail biographique de François Leperlier (1) qui l'avait interrogée, quelques-unes des minutes heureuses de cette époque nous sont restituées. La guerre était imminente : dans l'île lointaine, ce furent pourtant des journées de détente et de création qui furent rapportées lors d'une longue lettre de Claude Cahun envoyée en 1946 chez Gaston Ferdière (2) : "près des mimosas dont je viens juste de vous parler, nous avons souvent discuté d'Antonin Artaud avec qui elle correspondait. Jacqueline aimait ce jardin, elle l'ornait de petites épaves déposées par la mer. Les plus fréquentes étaient ce que nous appelions des "porcelaines", des coquillages et des fragments de miroir ; tout cela, lié à l'aide d'un peu de ciment, s'incrustait entre les dalles de granit du sentier qui menait à la plage".

"Elle vint à nous qu'elle connaissait peu, convalescente d'une bronchite, pâle et maigrie ; Aube assez fatiguée du voyage. Ici, elles prirent bonne mine toutes les deux. L'amitié de Jacqueline pour nous se manifesta par-delà son séjour ici. Elle nous écrivit jusqu'en juin 1940, et cela avec une enfance et une continuité singulières." Pour celles qui furent arrêtées par la Gestapo et emprisonnées entre juillet 1944 et mai 1945, le souvenir de ces journées était extrêmement vif, comme le rappelle une seconde lettre adressée en 1946 à André Breton : "nous parlons souvent de Jacqueline, Suzanne et moi. Dans la maison et le jardin que les évênements ont rendus plus favorables aux "oublis" qu'aux immortelles fleuries dans ses cheveux, les heures vivaces de juin 1939 ressuscitent notre insouciance. Elles eurent ce pouvoir jusque dans la cellule n°5". Les photographies qu'avait réalisées Claude Cahun lors de ce séjour à "La Rocquaise" furent brutalement détruites par les nazis en 1944 : subsiste tout de même, reproduite en page 58 du Photopoche de Claude Cahun une image de Jacqueline "prise sous l'eau dans la mer ; son corps nu est strié par les reflets du soleil, son visage sort de l'ombre".

A la fin de juillet 1939, Jacqueline partait seule pour rejoindre à Antibes Picasso et Dora Maar qui habitaient alors un ancien atelier de Man Ray, le troisième étage d'une maison qui donnait sur la mer. En ce temps-là, Dora Maar n'était pas "La Femme qui pleure" que Pablo délaissa. Celle qui fut la maîtresse de Georges Bataille et d'Yves Tanguy ressemblait au portrait qu'en donna autrefois Brassaï. "Encline aux orages et aux éclats", dotée d'une voix "ferme, gutturale, catégorique" elle "avait des mains magnifiques aux longs ongles vernis de rouge" : pour L'amour fou, Dora Maar avait auparavant magiquement photographié L'objet invisible d'Alberto Giacometti.

Quatre photographies et puis la grande toile de la Pêche de nuit à Antibes - où l'on aperçoit sur le côté droit Dora et Jacqueline, adossées sur des bicyclettes en train de croquer des cornets de glace - témoignent des moments de rémission de ce mois d'août. On retrouve les ombres et les jeux de lumière de ces quatre photographies dans l'ouvrage d'Ann Marie Caws, en page 142 des Vies de Dora Maar. Les trois personnages sont réunis dans l'intimité d'une chambre, Jacqueline Lamba est assise nue par terre, elle porte un collier de coquillages. Ou bien elle est auprès d'un lit, aux côtés de Dora Maar qui porte une merveilleuses couronne de fleurs : l'ombre silhouettée qu'on aperçoit à gauche de l'un de ces clichés permet d'identifier Pablo, auteur de ces images infiniment complices. Pour Jacqueline qui souhaitait souvent, pour sa peinture, se dégager du surréalisme, l'immense espagnol fut "l'être que j'ai le plus admiré au monde, aimé comme ami". En ce temps-là la relation de Picasso avec André Breton était chaleureuse : pendant son temps de mobilisation entre janvier et juillet 1940, André Breton passa tous ses jours de permission à Royan auprès de Jacqueline et d'Aube qui étaient hébergées par Picasso et Dora Maar. Alors que Breton se trouvait une fois de plus désargenté, Pablo lui offrit l'un de ses tableaux pour qu'il puisse le vendre immédiatement.

Le dernier épisode heureux de la liaison de Jacqueline Lamba avec André Breton se situe pendant leur séjour à Martigues et Marseille, juste avant que le bateau du Capitaine Paul Lemerle ne les emmène vers la Martinique. Le 1 août, à la faveur de la démobilisation, Breton s'était rendu dans le Sud à Salon de Provence chez son ami le docteur Pierre Mabille. L'émancipation de Jacqueline était déja fortement entamée, comme le rappelle l'un des propos qu'elle livrera à Teri Wehn Damisch : "j'ai quitté les autres - le couple Picasso - à mon grand regret, j'aurais préféré rester". Les retrouvailles des époux sont pourtant émouvantes, tous deux décident d'habiter les alentours de Martigues : "A Martigues, c'était très beau. Il y avait des paysans à moitié italiens qui nous prêtaient une masure avec un puits pour l'eau et je faisais la cuisine au feu de bois dans la cheminée, c'était exquis". Jacqueline écrit presque tous les jours une lettre à Dora Maar. Voici ce qu'elle relate le 8 septembre 1940 : "j'ai fait une aquarelle. André a commencé un poème magnifique très long, vraiment très très beau".

André Breton écrivait alors Fata Morgana dont la première parution en revue fut assumée par les Cahiers du Sud, en dépit des dangers que représentait la censure de Vichy. Quelques jours après la nouvelle de l'assassinat de Trotsky survenu le 20 août, Breton décidait d'habiter Marseille où il devait négocier son visa et ses réservations de bateau pour s'exiler à New-York. Fin octobre Aube, André et Jacqueline s'installaient au 63 de l'avenue Alfred Lombard, dans une chambre de la Villa Air Bel dont quelques-uns des pensionnaires furent Daniel Benedite, Varian Fry, Mary Jane Gold, Victor Serge, Vlady et Laurette Séjourné. Dans La Filière Marseillaise, Benedite décrit Jacqueline "très blonde, vive et loquace, d'une beauté sauvage ... elle porte souvent des jupes longues, se laque les ongles des orteils, parsème sa coiffure de petits morceaux de verre ou de glace, adore les colliers en dents de tigre et les bracelets tintinnabulants de médailles, de camées, de pierres brutes".

Chaque fin de semaine, Air Bel devenait le rendez-vous de tous les amis d'André Breton et du surréalisme réfugiés dans la proche région de Marseille : René Char, Benjamin Péret et Remédios Varo, Victor Brauner, Oscar Dominguez, Jacques Herold, Sylvain Itkine, Marcel Duchamp, Max Ernst, Peggy Guggenheim ou bien Frédéric Delanglade rejoignent La Pomme et l'avenue Alfred Lombard. Wifredo Lam qui était chargé d'illustrer Fata Morgana trace un portrait aigu de Jacqueline, André Masson qui habitait un pavillon de la Campagne Pastre dessine le couple Breton-Lamba : la tête de Jacqueline est amoureusement renversée tandis que le front léonin d'André semble indiquer qu'une proue reste valide. Rétrospectivement, sans doute parce qu'au milieu des féroces dangers qui se tramaient dans toute l'Europe, un climat de révolte, d'estime et de solidarité se perpétuait entre Villa Air Bel et Café du Brûleur de loups, Jacqueline ressentait de manière positive ce fragment de son existence. Les jeux multiples, les amitiés, les provocations et les discussions ardentes qui faisaient l'ordre du jour des réunions parisiennes gardaient leur prégnance : sur fond de terribles inquiétudes, la très sérieuse injonction de Breton qui exigeait que l'on joue gardait sa force d'apaisement et son pouvoir d'invention. Comme en témoigna plus tard Jacques Hérold dans une conversation avec Alain Jouffroy, pendant ces fins de semaine, "on se trouvait un chemin, une étincelle qui donnait lieu à une autre étincelle, qui court ailleurs".

Ici encore, l'entretien avec Teri Wehn Damisch dont on aurait aimé pouvoir lire l'intégralité restitue d'importants indices. Jacqueline Lamba qu'on aperçoit souvent sur les photographies qui évoquent la vie quotidienne à la Villa Air Bel est une femme de trente ans incroyablement libre, sa beauté et son sourire sont éclatants, il lui arrive souvent de faire du trapèze dans le grand parc : "toutes les choses désagréables, je ne m'en souviens pas ... la vie à Air Bel était merveilleuse. Et j'ai le regret de le dire parce que c'était une époque terrible ... Avec le Secours américain, nous y avons joué, rêvé, créé avec un sentiment de calme et de bonheur comme sont les maisons d'enfance". Dans son souvenir, la présence et le charisme involontaire de Varian Fry revêtent une importance particulière : "un homme extraordinaire d'altruisme, de courage, de ténacité et qui menait cette lutte avec une simplicité qui forçait l'admiration, une modestie, une gaieté permanente ... sur son visage, dans les yeux, ce regard ouvert qu'il avait et ... doux ... Nous étions tous, les plus divers, sous la protection de bons génies".

Tout n'était certes pas idyllique entre André et Jacqueline, des témoins rapportent qu'il arrivait que surgissent entre eux de violentes disputes. L'un des points d'orgue du séjour en Villa Air Bel restera la création du Jeu de cartes de Marseille à l'intérieur duquel Jacqueline Lamba fut pleinement associée. Deux atouts de première importance lui furent confiés, "L'As de la Révolution" ainsi que "Baudelaire, le génie de l'amour". Sa Révolution fut une roue avec des taches d'encre rouge projetées sur le papier, son Baudelaire est une figure qui frôle l'abstraction, une gouache, des couleurs primaires et de l'encre de Chine.

Depuis les Etats-Unis jusqu'à Simiane la Rotonde

Le départ de Marseille s'effectua le 24 mars 1941, l'arrivée à Fort de France survint le 24 avril, New York fut atteint au tout début de juin. Dans les lettres qu'elle continue d'écrire à Dora Maar, Jacqueline raconte : "nous parlons avec tendresse de Picasso ... André s'ennuie mortellement". Vis à vis du nouveau Monde, ses sentiments sont partagés, comme l'indique un courrier adressé à Varian Fry "L'Amérique est vraiment l'arbre de Noël du monde... mais je ne sais pas si j'aime vraiment New York, chaque chose y est excessivement neuve et semble avoir la prétention de vous plaire à tout prix".

Son élégance vestimentaire continue de s'affirmer : "Dans les soirées, elle portait des vêtements du XVIII° siècle achetés chez les costumiers de théatre, toujours longs, avec la taille étroite, et ample sur les hanches". Simultanément son statut personnel se modifie, les américains apprécient sa mâturité, son indépendance et ses multiples capacités : elle parle anglais et devient dans des moments-clés "la voix de Breton" qu'elle éclipse partiellement puisque ce dernier refuse de s'exprimer dans une langue qu'il pratique mal. Pendant toute la préparation de la revue VVV dont le premier numéro paraîtra en juin 1942, son rôle d'interprète est capital : elle s'entretient constamment avec David Hare, un jeune homme de vingt-cinq ans, un sculpteur et photographe auquel Breton a décidé de confier le secrétariat de la revue.

Entre elle et Breton, les affrontements deviennent irréversibles. Jacqueline qui se consacre plus que jamais à sa peinture et délaisse volontiers les tâches domestiques, décide de quitter définitivement Breton pendant l'automne de 1942 ; elle emmène Aube avec elle et déclare avoir noué une liaison amoureuse avec David Hare. André Breton est très affecté par son départ, Charles Duits avec lequel il lie connaissance à cette époque le décrira "sans âge, comme un arbre ou un rocher. Il paraissait las, amer, seul, terriblement seul, supportant la solitude avec une patience de bête, silencieux, pris dans le silence comme dans une lave qui achevait de se durcir". Le 9 ou bien le 10 décembre 1943, pendant un déjeuner avec Marcel Duchamp, Breton rencontrera Elisa Claro dont il célèbrera l'amour dans Arcane 17.

Entretemps Jacqueline qui a fourni une ou plusieurs oeuvres pour chaque numéro de VVV prépare sa toute première exposition personnelle à la Norlyst Gallery de New York, exposition inaugurée le 10 avril 1944, pour laquelle elle va rédiger un Manifeste de peinture. Elle installe son nouvel atelier de peintre à Roxbury dans le Connecticut où Calder et Tanguy sont ses voisins. En 1946, elle épouse David Hare et part voyager en sa compagnie à travers l'Ouest américain, dans l'Arizona, le Montana et le Colorado, dans les réserves des Indiens Hopi et des Navajos. On voit apparaître dans ses toiles de luxuriantes forêtes, des rivières et des totems. Sa toute dernière exposition en liaison avec le surréalisme s'effectue en 1947, à la Galerie Maeght de Paris : après quoi, elle rompt toute allégeance avec le mouvement.

Au début des années cinquante, elle doit se résoudre à se séparer de David Hare qui continuera de garder relations avec elle. Il achètera pour Jacqueline deux appartements à Paris et lui enverra un chèque chaque mois, jusqu'à sa mort qui surviendra en 1992. Elle revient définitivement vivre en France avec son fils Merlin qui était né à New York, en juin 1948. Elle déclare à son mari d'autrefois : "Si un jour tu entendras dire que je ne peins plus cela voudra dire que je suis morte". Elle loue tout d'abord une villa à Cannes, au 93 du Boulevard Eugène-Gazanaire. Sa biographe mentionne que pendant le premier été de ce retour en France, "Aube, Jean Hélion, Henri Michaux, Charles Duits et sa femme Lucy qui devient une grande amie de Jacqueline" lui rendent visite.

Paris est son domicile permanent, son fils choisit de faire ses études aux Etats-Unis. Elle exposera ses travaux personnels en janvier 1958 à la galerie Lucy Krogh et en avril 1959 à la Galerie Saint-Placide. Une invitation de ses amis Henri Laugier et Marie Cuttoli lui permet de découvrir pendant l'été de 1963 le village de Simiane la Rotonde. Pendant dix-sept étés consécutifs, elle y fera pour sa plus grande joie de longs séjours : Laugier lui permet d'habiter parmi les escarpements du village, dans les grandes salles d'un ancien manoir du XVI° siècle, la pièce la plus haute devient son atelier. Ce sont ses toiles et les lumières de chaque été qu'elle achève de peindre dans son atelier parisien. Lors de ses derniers séjours dans les Alpes de Haute-Provence, le peintre Jacques Bibonne et la sculptrice-céramiste Martine Cazin sont ses proches amis.

Son souci de l'engagement politique n'a pas varié. Elle fut comme André Breton l'une des signataires du Manifeste de 121 pour le Droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie. Elle s'opposa farouchement à l'installation de missiles nucléaires sur le Plateau d'Albion et milita contre l'extension du camp militaire du Larzac, le mouvement de Mai 1968 avait sa très vive sympathie.

Conformément aux souhaits de Pablo Picasso et de Marie Cuttoli, sa dernière grande exposition personnelle se déroule au Musée d'Antibes, du 11 août au 31 octobre 1967 : cinquante toiles de 1962 à 1967 étaient réunies, la préface du catalogue fut signée par Yves Bonnefoy. En septembre 1980 Jacqueline Lamba accomplit un ultime voyage aux Etats-Unis : elle retrouve à San Diego son fils Merlin et son épouse, revoit l'Arizona et le Nouveau Mexique. Son visage bruni par le soleil s'est amaigri, ses amis disent qu'elle ressemble à présent à un "vieil inca".En page 279 de sa monographie, Alba Romano Pace écrit que jusqu'en 1988, "chaque jour, Jacqueline monte à pied les six étages de l'immeuble du Boulevard Bonne-Nouvelle ; elle sort et continue ses activités. Chaque jour elle peint du matin au soir".

Sa vie s'achève le 20 juillet 1993. Atteinte par la maladie d'Alzheimer, elle s'est retirée dans une maison de santé de Touraine, à Rochecourbon où sa fille Aube vient lui rendre visite. Dans sa chambre, il y avait un petit chevalet. Jusqu'à sa mort, elle y travaillait des pastels. Au cimetière de Saché en Indre et Loire, on peut lire gravée sur sa tombe cette inscription "Jacqueline Lamba 1910-1993, la Nuit du Tournesol".

Pour partie arc-boutée sur ce livre qui vient de paraître, la troisième vie de Jacqueline Lamba vient de commencer. Deux expositions de Jacqueline Lamba ont été organisées ces dernières années : au château de Tours, du 8 septembre au 4 novembre 2007 et à Simiane la Rotonde du 29 juin au 31 juillet 2008, avec un catalogue composé par Martine Cazin. Son oeuvre figurait dans l'exposition Elles@/Artistes femmes de mai 2009 au Centre Georges Pompidou.

Alain PAIRE

(1) Cf "Claude Cahun : l'exotisme intérieur", éd Fayard, 2006. A propos de ce livre, un article d'Agnès Lhermite dans le site "La revue des ressources".

(2) page 667 des Ecrits de Claude Cahun, éd. Jean-Michel Place, 2002.

Pour d'autres renseignements et plus d'iconographie, cf le site Jacqueline Lamba. Parmi les autres publications qui lui sont consacrées, cf le n° 44, décembre 2006 de la revue Pleine Marge, dossier présenté par Martine Monteau avec des lettres adressées à Jacques Bibonne et Martine Cazin.

La Galerie 1900-2000 de David et Marcel Fleiss présente 8 rue Bonaparte, 75006 Paris, une exposition Jacqueline Lamba du 24 au 29 mai 2010. Une présentation et une signature du livre d'Alba Romano Pace sont prévues le 27 mai. »

http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=108:la-troisieme-vie-de-jacqueline-lamba&catid=7:choses-lues-choses-vues&Itemid=6

Bonne semaine à tou(te)s,

Eddie. Pour envoyer un message à tous : / melusine@mbox.univ-paris3.fr

 jeudi 27 mai 2010 22:44

Chères amies, chers amis,

Veuillez noter sur votre agenda :

1. Séminaire, le vendredi 5 juin de 16h à 18h, salle 410 à Censier :

Biliana Vassileva FOUILLOUX: Le portrait chorégraphique surréaliste de Carolyn Carlson, Blue Lady, 1983 :

http://melusine.univ-paris3.fr/Seminaire2009-20010.htm

 

2. Assemblée générale de l’Association pour l’étude du surréalisme : le dimanche 6 juin (les adhérents doivent être à jour de leur cotisation, ou régulariser leur situation avant tout vote) :

Virginia Tentindo nous invite au Bateau-Lavoir, 6 rue Garreau, 75 018.

15h30 : conférence de Marion Fichelson et de Jean-François Rabain  : Le corps anagrammatique chez Hans Bellmer et Unica Zürn et ses échos dans l’art contemporain.

17h : Assemblée Générale

18h : buffet dans les jardins

http://melusine.univ-paris3.fr/Association/%20Programme_2010.htm

 

3. Pour information, le colloque Figura à Montréal, les 7 et 8 juin (voir fichier joint).

Je profite de ce message pour rappeler que les modérateurs de la présente liste de diffusion se réfèrent aux principes inscrits dans la charte que vous avez reçue lors de votre inscription, et que vous retrouverez à l’adresse suivante :

http://melusine.univ-paris3.fr/listdiff.html

Ils n’émettent aucune opinion à l’égard des messages qu’ils diffusent, lesquels engagent la seule responsabilité de leurs signataires : « Mélusine n'est pas une liste anonyme. Les membres sont priés de se nommer et de signer leur message. »

Bien cordialement à toutes et à tous.

Henri Béhar

dimanche 30 mai 2010 23:37 semaine 22

Semaine 22

La schizophrénie artistique d'Aragon (article)

Artaud, Van Gogh (adaptation, 6, 7 et 8 juillet)

Imaginer l’avant-garde aujourd’hui (colloque, 7 et 8 juin)

André Breton et la peinture (article numérisé)

Buñuel, Un chien andalou (publication)

Carolyn Carlson (séminaire 5 juin)

Lewis Caroll (lecture, 3 et 5 juin)

René Crevel

platzDADA (adaptations)

Annie Le Brun (rencontre, 4 juin)

Benjamin Péret

Picabia (lecture)

Complément à la lettre avbqueneau

Clin d’œil au surréalisme (exposition)

Le surréalisme "maudit" à travers ses revues

[Séminaire] Carolyn Carlson

le vendredi 5 juin de 16h à 18h, salle 410 à Censier :

Biliana Vassileva FOUILLOUX: Le portrait chorégraphique surréaliste de Carolyn Carlson, Blue Lady, 1983 :

http://melusine.univ-paris3.fr/Seminaire2009-20010.htm

[Publication] Elza Adamowicz UN CHIEN ANDALOU

Elza Adamowicz UN CHIEN ANDALOU (IB Tauris: French Film Guide 2010)

« In 1929 Dali and Bunuel produced a seventeen-minute film Un chien andalou. On its first screening, Georges Bataille referred to it as ‘that extraordinary film … penetrating so deeply into horror'. Its script is said to be based on two dream images - a woman's eye slit by a razor, ants emerging from a hole in a man's hand, and the film shocked audiences. It continues to fascinate, provoke, attract and alienate its viewers - and to influence filmmakers. Elza Adamowicz's lucid critical guide to this most enigmatic of works takes new approaches to the film. It reviews, for example, its openness to so many readings and interpretations; it reassesses Dali and Buñuel's account of the film as a model surrealist work and its reception by the surrealist group, and examines both the unresolved tensions within the film itself and the role of the viewer, as detective or dreamer?

Elza Adamowicz is Professor of French and Visual Culture at Queen Mary, University of London. Her publications include Surrealist Collage in Text and Image: Dissecting the Exquisite Corpse (CUP 1998), Ceci n'est pas un tableau: Les écrits surréalistes sur l'art (L'Age d'homme 2004), and Surrealism: Crossings/Frontiers (Peter Lang 2006).

Special Offer Price £9.09 RRP £12.99

Paperback .216 x 134mm . 128 pages. 9781848850569.

http://www.ibtauris.com/ »

[Numérisation] André Breton et la peinture

Le site Arcane 17 a numérisé l'article :

« André Breton et la peinture » article de Robert Lebel publié dans la revue L'oeIL nº 143 (novembre 1966)

Le dossier au format pdf est téléchargeable en recopiant l'url suivante dans votre barre des url :

http://www.archive-host.com/link/7kaZ7ne8Gg8rfgjs4T6kk0q0FjpzeDzfrbe4Gm1o.pdf

Ou, pour plus d'informations, aller directement sur le site :

http://www.arcane-17.com/rubrique,robert-lebel-andre-breton-et-la-peinture-l-oeil-n-143,1204511.html

Le surréalisme "maudit" à travers ses revues

Le site du Centre de recherche, rubrique Astu, met régulièrement en ligne des textes inédits. Vous trouverez récemment le texte de Lucrezia Mazzei sur « Le surréalisme "maudit" à travers ses revues ».

http://melusine.univ-paris3.fr/astu/Mazzei.htm

[Rencontre] 4 juin, Annie Le Brun, à Toulouse

« vendredi 4 juin 2010 de 15H00 à 17H00

Marathon des mots. Rencontre avec Annie Le Brun autour de son livre Si rien avait une forme, ce serait cela (Gallimard).

Librairie Ombres blanches

48 et 50 rue Gambetta

5 et 7 rue des Gestes

31000 Toulouse

Ouverte du lundi au vendredi de 10 h à 19 h et le samedi de 10h à 19h30

tél : 05 34 45 53 33

fax : 05 61 23 03 08

courrier électronique : info[at]ombres-blanches.fr »

http://www.ombres-blanches.fr/prochaines-rencontres/detail/rencontre/1304/annie-le-brun/si-rien-avait-une-forme--ce-serait-cela.html

[Adaptations dadaïstes] platzDADA!

[Ce groupe de jazz a adapté des textes de Hans Arp ou Kurt Schwitters, si j'ai bien compris. Le texte est uniquement donné en allemand, et un document descriptif de leurs travaux est téléchargeable en suivant ce lien :

http://www.pagolibre.com/files/pagolibre_platzdada.doc ]

« Poesie aus den 20er Jahren mit Musik von heute

Tscho Theissing - violin, voice, text adaptions (Vienna)

Arkady Shilkloper - horn, flugelhorn, alphorn, voice, Russian texts (Moscow/Wuppertal)

John Wolf Brennan - piano, melodica, voice, text adaptions (Weggis/Lucerne)

Georg Breinschmid - double bass, voice, texts (Vienna)

special guests:

Agnes Heginger - voice, text adaptions und -configurations (Vienna/Berlin)

Patrice Héral - percussion, vocal acrobatics, live electronics (Montpellier)

platzDADA! - von hans arps wolkenpumpen über daniil charms' fliegende alte frauen und kurt schwitters kuwittrige ursonaten zur gegenwart

Bei der Auseinandersetzung von pago libre mit der Poesie der 20er Jahre stehen drei Figuren der Zeit im Dreieck Zürich-Hannover-St.Petersburg im Mittelpunkt:

Hans Arp (1887-1966) betätigte sich Zeit seines Lebens gleichermaßen literarisch wie als bildender Künstler. Er lebte von 1907 bis 1913 in Weggis/Luzern und gründete 1911 zusammen mit seinen Künstler-Kollegen Walter Helbig und Oscar Lüthi den “Modernen Bund”, die erste avantgardistische Kunstvereinigung der Schweiz. In dieser Zeit bildeten sich seine künstlerischen Visionen heraus: "Ich unternahm die ersten Versuche, die anerzogenen, konventionellen Kunstformen zu überwinden. Es war eine qualvolle Zeit, einsam am Fuss der Rigi."

Ab 1916 begannen die DADA-Aktivitäten im Cabaret Voltaire in der Spiegelgasse in Zürich und die symbiotische Partnerschaft mit der Appenzeller Künstlerin Sophie Taeuber-Arp..

Gleichzeitig unternahm Kurt Schwitters (1887-1948) einsame Spaziergänge in Hannover und verteilte ab 1922 Werbezettel mit folgendem, rätselhaften Inhalt: "Was, und Sie wollen jetzt etwa immer noch ein gebe-be-be-bildeter Mann sein? FLEGEL! Welche Farbe hat der Vogel? Künstler! erklärt Euch solidarisch mit der Kunst. MERZ klebt, leimt kittet alles und MERZ kämpft gegen Extremes! A-N-N-A BLUME". Ende der 20er-Jahre schrieb er seine URSONATE, deren präzis gesetzter, lakonisch-repetitiver Rhythmus heute noch zu verzaubern weiss:

"Fümms bö wö tää zää Uu, pögiff, kwii Ee.

Ooooooooooooooooooooo, .... rakete bee bee."

Und noch weiter nördlich, in St.Petersburg, gründete Daniil Charms (1905-1942) seine Dichtervereinigung “Oberiu“ und machte sich mit einer ureigenen, rabenschwarzen Mischung aus Sprachwitz, Slapstick, absurden Szenen und makabrem Humor schon bald bei der Obrigkeit verdächtig. Er landete deshalb auch immer wieder im Gefängnis, wo er schliesslich auch - während der 900tägigen Nazi-Belagerung der Stadt - einsam verhungerte. Lakonischer, lapidarer hat nicht einmal Franz Kafka geschrieben:

“Da ging einmal ein Mann ins Büro und traf unterwegs einen anderen Mann, der soeben ein polnisches Weissbrot gekauft hatte und sich auf dem Heimweg befand. Das ist eigentlich alles.”

Gemeinsam ist diesen drei Schriftstellern eine Liebe zum Absurden und zum Wortspiel, teilweise auch das Arbeiten mit Collagetechnik und konkreter Poesie.

Texte von Hans Arp (etwa aus den Gedichtbänden “Der Vogel selbstdritt”, 1920; “Die Wolkenpumpe, 1920; “Der Pyramidenrock”, 1924; “Weißt du schwarzt du”, 1924/1930) sollen den “Grotesken, Szenen & Banalitäten” des MERZ - so nannte Kurt Schwitters sein Gesamtkunstwerk - gegenübergestellt werden, etwa mit Vertonungen seiner “Stottergedichte”.

Dazwischen werden - quasi als lakonisch-lapidare Intermezzi - Kurztexte und Szenen von Daniil Charms gestreut, in rhythmisch prägnanter, mehrsprachig-polyphoner Art (russisch-deutsch-französisch-englisch).

Die Musik dazu entsteht extra für dieses Programm, zum Teil in Form von Kompositionen der Ensemblemitglieder, zum Teil als work in progress in den gemeinsamen Proben und verarbeitet, wie bei pago libre üblich, Einflüsse aus verschiedensten Volksmusiken und aus der E-Musik genauso wie Jazz-, Hip Hop- und Improvisationselemente, nicht ohne eine gehörige Portion Virtuosität und Humor. Ziel des Abends ist es, durch die Verteilung der Texte auf alle Musiker (teilweise auch in verschiedenen Sprachen) eine größtmögliche Verwebung von Literatur und Musik zu erreichen. »

http://www.pagolibre.com/fr/index.html


[Adaptation, 6, 7 et 8 juillet] Théâtre "Fou Van Gogh ?"

« Le Théâtre de la Rencontre joue Fou Van Gogh ? Non, Soleil foudroyé ! d'après Van Gogh le suicidé de la société d'Antonin Artaud, dans une adaptation et interprétation de Guy Jacquet et Marie-Hélène Guyon. Après une première lors de la Nuit des Musées, voici deux représentations au Théâtre de la Rencontre, 31 rue des Romarins à Perpignan, ces 27 et 28 mai à 21 h, en attendant celles des 6, 7 et 8 juillet. En janvier 1947, un an avant sa mort, Artaud visite au Musée de l'Orangerie l'expo consacrée à Van Gogh (visuel ci-contre). Il ressort bouleversé et s'étonne de découvrir dans les troubles du peintre un reflet de son propre mal-être. Un texte instinctif jaillit de cette rencontre d'âmes blessées. Une évidence s'impose à Artaud : Van Gogh a été sacrifié par l'hypocrisie

d'une société incapable de reconnaître ce qui la déborde, la dépasse : le génie ! Ce génie, elle le nomme fou et le pousse dans les mains punitives d'une psychiatrie pour le "soigner", le "normaliser" et enfin le "suicider". Plus tard elle le sanctifiera. Artaud poète, est, lui aussi, 60 ans plus tard, confronté à la même terreur. Son oeuvre n'est pas l'expression pathétique d'une maladie mentale, elle se présente hautement subversive, mettant à mal les conventions sociales, religieuses, littéraires et jusqu'au langage même. Guy Jacquet a tenté le passage de la littérature au plateau de théâtre. Dans cette "mutation", il ajoute un personnage qui lui permet de jouer Artaud, avec une partenaire (M.-H. Guyon) remarquable de présence discrète et d'écoute de ce que le poète "fou" peut laisser sortir de sa passion pour Van Gogh.

Tarif : 10 et 8 euros. Rés. 04 68 55 54 07. »

http://www.midilibre.com/articles/2010/05/25/PERPIGNAN-Theatre-Fou-Van-Gogh-1242651.php5

[Lecture] Picabia

[« Lecture en déroulé » est le titre d'un spectacle proposé par l'association culturelle Les Dits de L'Osse, qui a eu lieu le samedi 29 mai à 18 h 30, aux promenades de Montesquiou.

Le spectacle était joué par André Geyré, comédien et plasticien, assisté à la flûte de Marie-Laure Bouillon et, à la guitare, de Benoît Roulland.Parmi les lectures, se trouvaient une lecture de « Tous les Peaux Rouges sont des chefs de gare » de Francis Picabia.

Renseignements : 06 83 83 15 63.]

http://www.sudouest.fr/2010/05/25/lecture-en-musique-100580-2526.php

[Lecture] Lewis Caroll, 3 et 5 juin

Avec un spectacle sur Lewis Caroll, Bruno Cisotto fait le « off » des Folies à lui tout seul : merveilleux !

in La Voix du Nord

« Bruno Cisotto et Florine, qui sera sur scène avec lui, les 3 et 5juin, à l'étage de la librairie Par Mots et Merveilles, à Maubeuge. Bruno Cisotto et Florine, qui sera sur scène avec lui, les 3 et 5juin, à l'étage de la librairie Par Mots et Merveilles, à Maubeuge.

L'idée lui trotte dans la tête depuis un quart de siècle : un spectacle autour de Lewis Caroll, ...

l'auteur d'Alice au Pays des Merveilles. C'est finalement Pascal Jacson, le patron de la librairie Par Mots et Merveilles, qui a précipité les événements : le thème des Folies de cette année étant les contes de fées, il fallait que Bruno Cisotto sorte son spectacle au même moment. C'est ainsi que le Maubeugeois, auteur-compositeur-interprète, a créé Alice, Maud, Ethel..., déambulation dans l'univers fantasmagorique de Lewis Caroll. Avec la sortie récente de l'Alice de Tim Burton, les deux compères sont en plein air du temps !

« C'est une lecture, explique Bruno. Le texte est privilégié. » Celui d'Alice au Pays des Merveilles, ainsi que des extraits de lettres, de journaux. Autant d'éléments destinés à mieux cerner l'étrange personnage qu'était le révérend Charles Lutwidge Dodgson, alias Lewis Caroll. Autant de pistes pour entrer dans son chef-d'oeuvre et le comprendre un peu mieux.

« Il était professeur de mathématiques, logicien et révérend, rappelle le Maubeugeois. Il est resté à Oxford toute sa vie. Il enseignait très peu, écrivait beaucoup de bouquins de mathématiques et de logique. Il était bègue, gaucher, et malgré tout bel homme. C'était un utopiste, aussi, un anarchiste, presque, en tout cas un libertaire. »

« Qu'on lui tranche la tête ! »

Ses livres, il les a écrits pour Alice Liddell, une des filles du doyen d'Oxford. Elle avait dix ans ou moins. « Nabokov, celui qui a écrit Lolita, a des ancêtres, développe Bruno Cisotto. James Joyce, et Lewis Caroll qui n'est pas pour rien. L'oeuvre de Lewis Caroll n'est pas amorale, mais elle n'est pas du tout morale. Sans faire une critique ouverte, sans avoir l'air d'y toucher, il faut une critique sociale féroce de l'ère victorienne. La reine est sanguinaire, elle n'arrête pas de dire "Qu'on lui tranche la tête !", et le roi est un imbécile. » On est loin du conte de fées, pour le coup. Et c'est bien ce que pense le metteur en scène : Alice est beaucoup de choses, mais pas un conte de fées. Le spectacle qui sera joué les 3 et 5 juin évoquera tous ces aspects et permettra à Bruno de remonter sur les planches. Car depuis 2002 et à l'exception d'une petite mise en scène à l'occasion du départ de l'ancien directeur du Rail Atac de Louvroil, il était resté metteur en scène, dans l'ombre.

Pour le coup, Bruno sera accompagné de Florine, une Maubeugeoise de neuf ans qui a voulu participer au spectacle.

La librairie de la rue du 145e R.-I. s'est elle aussi mise au goût du jour. Plusieurs ouvrages sur Alice ont été ajoutés en vitrine. Et attention, pas n'importe lesquels : « Je suis tombé sur la bonne traduction, celle d'Henri Parisot. Il explique les difficultés de traduction, avec tous les jeux de mots. » Rassurez-vous, c'est cette version de Tout Alice que Pascal Jacson propose...

Et puis la musique. Bruno reste un chef d'orchestre, un compositeur : « Ça devait rester très anglais. J'ai toujours eu Genesis à l'esprit, mais le Genesis de Peter Gabriel. D'ailleurs, le logo du label, Charisma Records, c'était un bonhomme avec un chapeau, un dessin de Tenniel, le premier illustrateur d'Alice. » Merveilleux ! • V. T.

« Alice, Maud, Ethel... », jeudi 3 juin à 19 h 30 et samedi 5 juin à 15 heures, à la libraire Par Mots et Merveilles, rue du 145e R.-I à Maubeuge. Entrée libre. Réservation au 03 27 60 41 03. »

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Maubeuge/actualite/Secteur_Maubeuge/2010/05/28/article_avec-un-spectacle-sur-lewis-caroll-bruno.shtml

Conférence passée sur « Les quinze ans de bonheur d'Antonin Artaud »

[Nous nous excusons de ne pas avoir pu informer les abonnés de cette information, que nous avons trouvée tardivement. Mais, les informations tardives (comme la lecture des textes de Picabia dans le même message) ont leur place ici, si les abonnés souhaitent en apprendre davantage auprès des personnes concernées.]

« Une conférence organisée par la société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, aura lieu le vendredi 28 mai à 20 h 30, dans l'auditorium du Centre culturel départemental, 25, avenue Victor-Hugo, à Rodez. Elle sera animée par Mireille Larrouy, présidente de l'association "Rodez – Antonin Artaud" et aura pour thème : Les quinze ans de bonheur d'Antonin Artaud.

CICAS L'accueil des retraités et futurs retraités a lieu gratuitement du lundi au vendredi, 3 bis, rue Raynal à Rodez, uniquement sur rendez-vous. Contact : tél 0 820 200 246. »

http://www.midilibre.com/articles/2010/05/26/RODEZ-TELEGRAMMES-CROIX-ROUGE-La-1243406.php5

Complément à la lettre Avbqueneau de mai

« Chères Queniennes, chers Queniens,

Radio

Marc Décimo nous informe que l'émission “Les Passagers de la nuit” du lundi 31 mai comportera le 3 ème épisode de la série qu'Andrea Cohen et Gilles Mardirossian consacrent à l’évocation des fous littéraires.

Avec Marc Décimo, André Stas, Tanka Tremblay, Fanchon Daemers, Olivier Justafré... et les voix d'André Blavier et Raymond Queneau.

Cet épisode s'attardera plus particulièrement sur Jean-Pierre Brisset.

Les Passagers de la nuit

Du lundi au vendredi de 23h à 23h50 sur France Culture

Production : Thomas Baumgartner

Réalisation : Angélique Tibau

Amitiés brûtes,

Astrid Bouygues

Vice-Présidente de l'Association des AVB

6, rue Juliette Dodu

75010 Paris

06-60-30-51-66 »

[Rappel, colloque] 7 et 8 juin, Montréal : Imaginer l'avant-garde aujourd'hui

[Ceci étant un rappel, nous n'évoquons que les communications susceptibles d'intéresser au premier plan les mélusinien(ne)s. Nous rappelons que le programme complet se trouve dans les archives du site e la liste de diffusion Mélusine http://sympa.univ-paris3.fr/wws ou est consultable en suivant ce lien : http://www.figura.uqam.ca/actualite/colloque-imaginer-l-avant-garde-aujourd-hui-enqu-te-sur-l-avenir-de-son-histoire]

• Lundi 7 juin (Université du Québec à Montréal, pav. J.-A.-DeSève, salle DSR-520)

9h30 Monsieur Henri Béhar (Professeur émérite, Université de Paris III-Sorbonne

Nouvelle) : « Avant-garde : la béhartitude »

11h15 Andrea Oberhuber (Université de Montréal) et Fanny Larivière (Université de Montréal) : « Stratégies polygraphiques et livre d'artistes : en deçà et au-delà des limites historiques de l'avant-garde surréaliste »

11h45 Raluca Lupu-Onet (Université de Montréal et Collège de Valleyfiel : « Mutations du surréalisme belge : de l'objet bouleversant aux logogrammes »

14h00 Mariana Kunesova (Université d'Ostrava, République tchèque) : « Théâtre et théâtralité des avant-gardes historiques : "La Première aventure céleste de Monsieur Antipyrine" et "S'il vous plaît" ».

• Mardi 8 juin (Université du Québec à Montréal, pav. J.-A.-DeSève, salle DSR-520)

9h00 Geneviève Cloutier (Université du Québec à Montréal) : « Le mythe du futurisme »

16h00 Bertrand Gervais (Université du Québec à Montréal) : « L'art Flipp. Un dadaïsme imaginaire »

 

[Chronique de publication] Elle ne suffit pas l'éloquence, René Crevel

Par dominique Conil

« Il est un passant traversé, un jeune homme en désordre mais aux traits lisses et réguliers.

René Crevel écrit, traversant comme la lumière de certaines maisons, il publie des livres bien sûr, mais il distribue des mots, des textes brefs dans des revues, poèmes et plus souvent prose instable, arrachage de l'instant, logique convaincante du rêve, sensualité, et cette langue. Fluide, souple, déliée-concentrée.

René Crevel est pressé et il a raison. Le 17 juin 1935, atteint de désespoirs multiples, il se suicide.

Aujourd'hui, les éditions Les Hauts-Fonds[1], sises à Brest , publient, en 70 pages, quelques-uns de ces textes et poèmes, récup' littéraire souvent choisie dans des revues, années 20 années 30 : L'éloquence ne suffit pas , c'est le titre d'un poème.

« Pitié pour l'homme qui passe ,

L'homme qui mord sa lèvre,

Dans ces lèvres,

Car il a peur d'oublier le goût de bouche ».

Et dans cette éloquence là, ceux qui sont familiers de l'oeuvre [2] trouveront le texte rare, le poème enlevé d'un livre, le fragment dans sa perfection, le plaisir, si présent, ceux qui ne connaissent pas pourront y entrer de plain-pied , en intimité.

Quoique plutôt épris du dadaïsme et de Tristan Tzara , René Crevel passe par le surréalisme, ou plutôt, le surréalisme passe par lui.

Il est alors très jeune, un air d'adolescence : à deux ou trois années près, ses aînés auront connu la guerre, lui est gueule cassée du désastre familial. Suicide du père pour ses quatorze ans, haine passionnée de la mère.(« … être tenté de m'asseoir sur les genoux d'une femme qui, elle-même, n'avait recours aux chaises que pour donner un double specimen de l'angle droit »).

Il est beau, homosexuel ( ou plutôt bisexuel), dérangeant, il entraîne le groupe dans des expériences d'hypnose, lesquelles s'interrompront assez rapidement, lorsque Crevel propose le suicide collectif, et que Desnos manque poignarder Eluard.

Breton – étanche à l'hypnose, lui - sera impressionné par l' « éloquence » du jeune homme en transe et regrettera que ces moments ne se soient inscrits que dans les mémoires du groupe.

Tout ne s'est pas perdu : La négresse aux bas blancs, un des plus beaux textes du livre, (« Samedi 7 octobre. Parlé »), débute dans l'étrange familiarité du rêve, se poursuit avec raréfaction de la virgule et du point, pas de souffle à reprendre, échappée en accélération.

Jamais André Breton, qui n'aura pas lésiné sur l'exclusion et sur trouver les mots durs, ne condamnera tout à fait Crevel. On n'écrit pas le surréalisme, on le vit, celui-là justement vit intensément.

Pourtant, à l'aune du groupe surréaliste, il pèche , et pas qu'un peu. Trop mondain, trop séducteur, et s'adonnant à un genre condamné, le roman. Roman du moi, fragmenté, insouciant du narratif, prose poétique, roman en hallu, fouillant d'abord dans l'histoire familiale, une autofiction qui n'oublierai pas de voir le monde et fait de lui tout autre chose que le héros fitzgeraldien, héraut du mal de vivre, qu'on se plait alors à voir en lui. De l'influence d'un beau visage sur une réputation. Mon corps et moi, La mort difficile, Etes-vous fous ?

Car, bien plus encore que dans ses poèmes, René Crevel est dans sa prose, peut-être. Il y met un souffle, un abandon, un désir, défini dans cette autobiographie-éclair qui figure sur la jaquette du livre : « Voudrait bien pour des romans futurs retrouver des personnages aussi nus, aussi vivants que les couteaux et les fourchettes qui figuraient les hommes et les femmes dans les histoires destinées à demeurer inédites qu'il se racontait enfant ».

Et il y a de cet inédit enfantin, dès le premier récit , Lettre pour Arabelle,

miracle en deux pages, moment saisi sur « le grand divan - l'inévitable divan – de votre boudoir bleu et or » où balance, au crépuscule, le désir et une amitié amoureuse qu'un rire enferme.

« Si mes amis, chaque année, consentaient à mourir collectivement, la vie serait à la fois plus simple et plus diverse » : il y a aussi, dans cette prose, l'insolence adolescente qui ne le quittera jamais vraiment.

Autre chose le traverse, le perfore, même : la tuberculose. « L'homme qui ne savait même pas respirer ». La Grave, Leysin, les séjours au bon air l'expédient régulièrement loin des hôtels nocturnes ou du Berlin que les nazis débutants qualifient de décadent. Un de ses amis sera Klaus Mann, son amour Mopsa Sternheim [3]: ces jeunes gens qui passeront de dandysme cocaïné à la plus âpre résistance au nazisme. mopse.jpg

Monde surréel, monde réel, René Crevel revient vers Breton… via Trotski exilé, via surtout, l'urgence historique et son désir d'engagement total. Il s'en éloignera de nouveau, sans rupture fracassante, pour lutter auprès des communistes. Homme du pas de côté, il n'adhère pas au Parti. Ce qu'il écrit devient pamphlet, pamphlet parfois bien décalé comme en atteste un Post-Scriptum en fin de volume, ou parfois éclatante réaffirmation de l'imaginaire, tel La grande mannequin cherche et trouve sa peau, le texte qui clôt le volume.

L'éloquence ne suffit pas, non, Crevel à hauteur de la grande mannequin ( 1934) se bat au sein de l'AEAR ( Association des écrivains et artistes révolutionnaires), prépare fébrilement le Congrès international des écrivains.

L'Europe littéraire, sens large, y compris un ou deux écrivains soviétiques soutirés de justesse à Staline, va s'y réunir face au fascisme grandissant.

Mais pas les surréalistes, privés de parole… ( ou de micro, ce qui revient au même..) René Crevel en est très atteint. Le totalitarisme avance, y compris chez les proches. Et ce Congrès, qui devait être un début, ressemble à une fin.

« A travers tout cela, c'est l'angoisse qui domine », dira plus tard Breton. Crevel apprend alors que la tuberculose, dont il se croyait guéri, mine ses reins, commentera ultérieurement Aragon.

« Une tisane sur le fourneau à gaz, la fenêtre bien close, j'ouvre le robinet d'arrivée, j'oublie de mettre l'allumette », écrivait René Crevel des années plus tôt. Ce qui fut fait, le 17 juin 1935.

L'éloquence ne suffit pas, René Crevel, 13 euros

Gravures de Jean-Pierre Paraggio.

Postface de Michel Carassou, qui est également l'auteur d'une biographie de René Crevel ( Fayard).

Editions les Hauts-Fonds. Le livre ne se trouvant pas dans toutes les librairies, même bonnes, on peut le commander ici.

2/ Mopsa Sternheim ( site dévolu à René Crevel)

3/ La jongleuse, de Paul Nougé

[1] Un court avertissement, qui a plutôt des allures d'invitation, en début de volume, est signé de l'éditeur Alain Le Saux, et d'un certain PB.

[2] Les romans de René Crevel ont tous été réédités en Poche ces dernières années.

[3] Mopsa Sternheim, fille de l'écrivain Carl Sternheim, amie des Mann, décoratrice de théâtre et bien plus que cela. Résistante antinazie, elle sera arrêtée, torturée et déportée à Ravensbruck d'où elle reviendra pour vivre, pauvrement, à Paris. Elle y meurt au début des années cinquante. Sa rencontre avec René Crevel est relatée dans « Etes-vous fous ? ». Leur correspondance a été publiée ( éditions Paris Mediterranée) »

http://www.mediapart.fr/club/edition/les-mains-dans-les-poches/article/290510/elle-ne-suffit-pas-leloquence-rene-crevel

[Article] La schizophrénie artistique d'Aragon

« Louis Aragon (1897-1982) a traversé le siècle - en zigzags. Membre du groupe Dada parisien aussitôt après la fin de la première guerre mondiale, il est l'un des fondateurs du groupe surréaliste, en 1924. Sa trajectoire est alors aussi rapide que rectiligne : il file vite vers l'inconnu et les aventures artistiques, poétiques et érotiques. En 1924, bien qu'il n'ait que 27 ans, il a déjà tant osé et risqué qu'il aurait pu poursuivre sur cette lancée. Mais, à partir du début des années 1930, la ligne s'infléchit visiblement.

Ou, plutôt, elle se dédouble, en deux directions différentes. L'une est dans l'axe de la décennie précédente : défense du surréalisme et, plus généralement, de la modernité picturale et de ses héros - Picasso, Picabia, Ernst, Tanguy, Miro, Arp ou Giacometti.

L'autre courbe incline du côté du réalisme en art. Après la seconde guerre mondiale, elle passe par l'apologie du réalisme socialiste soviétique et celle des artistes français qui tentent de l'appliquer ou de s'en approcher. Soit, dans un étrange pêle-mêle : Fougeron, Taslitzky, Gruber, Buffet ou Lorjou. Dans les textes qu'il leur consacre, c'est Louis Aragon directeur de conscience artistique du Parti communiste français et directeur de rédaction des Lettres françaises qui écrit et qui exalte la ligne de Moscou. Évidemment, ces deux directions sont contradictoires. Comment aimer à la fois la légèreté de Miro et la pesanteur de Lorjou ?

L'exposition du Musée de la Poste ne dissimule rien de cette situation. Au fil de ses salles, les collisions esthétiques sont violentes et le regard du visiteur est contraint de passer sans transition d'une belle salle surréaliste à une triste salle réaliste socialiste.

En puisant une centaine de pièces dans des collections privées et publiques, le parcours illustre les préférences d'Aragon et réussit, quelquefois, à présenter des œuvres qui lui ont appartenu ou qu'il a connues directement. La plus célèbre est la version de 1930 de la Joconde "rectifiée" par Duchamp, sous le titre L.H.O.O.Q.

Une salle reconstitue partiellement l'intérieur d'Aragon dans les dernières années de sa vie, les murs tapissés de photos, de lettres, de reproductions variées : c'est fort intéressant à examiner en détail. Dans d'autres cas, les toiles sont là à titre de suggestion : elles sont d'artistes qu'Aragon a vantés, à telle ou telle date. Étant donné qu'il a écrit sur à peu près tous les meilleurs de ses contemporains, cela donne une anthologie séduisante, avec plusieurs raretés précieuses de Max Ernst et de Pierre Roy.

Reste la gêne que crée le spectacle d'un écrivain qui pratique le grand écart en permanence et met autant de brillant et de rhétorique à célébrer Fougeron que Matisse. Une fois, en 1953, l'acrobate est tombé de son trapèze. Ayant commandé à Picasso un dessin pour célébrer Staline, qui vient de mourir, il a publié à la "une" des Lettres françaises la tête stylisée d'un Staline jeune au regard romain et à la moustache celte. Fureur des abonnés, des militants, du comité central. Aragon dut présenter ses excuses publiques pour cette "erreur". Il s'exécuta et reprit ensuite le cours de sa schizophrénie artistique, comme s'il ne s'était rien passé.

"Aragon et l'art moderne", Musée de la Poste, 34, boulevard de Vaugirard, Paris 15e. Tél. : 01-42-79-24-24. Jusqu'au 19 septembre. Du lundi au samedi de 10 heures à 18 heures. 6,50 ¤.

Philippe Dagen

Article paru dans l'édition du 26.05.10 »

http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/05/25/la-schizophrenie-artistique-d-aragon_1362762_3246.html

Exposition "Clin d'oeil au surréalisme"

Galerie Lebon

08000 CHARLEVILLE MEZIERES

Tous les jours de 14h à 19h. Galerie Lebon - Rue du Petit Bois.

du 20 au 27 mai 2010.

http://www.sejour-ardennes.com/exposition-clin-d-oeil-au-surrealisme/charleville-mezieres/tabid/15768/offreid/98510616-eebb-48e0-b687-6a278542e0df/detail.aspx

[autour de Benjamin Péret]

[Nous présentons, pour ceux qui ne serait pas abonnés, les ettres d'information n° 58 et 59 de l'Association des Amis de Benjamin Péret]

« • A paraître dans le prochain numéro de Trois cerises et une sardine (juin 2010): un article peu connu de Benjamin Péret sur Wifredo Lam. Un texte politique interne à la IVè Internationale sur les désaccords de Péret avec celle-ci. Un texte inédit de Péret sur Saint-Cirq-Lapopie.

• Exposition: Voyages entre Caraïbes et avant-gardes de Wifredo Lam au musée des Beaux-arts de Nantes

http://www.benjamin-peret.org/actualites/296-expositions.html

• Wifredo Lam [vidéo]

http://www.benjamin-peret.org/videos/226-wifredo-lam-video.html »

• Aux éditions fata morgana un poème inédit de Benjamin Péret.

http://www.benjamin-peret.org/actualites/295-parutions-recentes.html

Bonne semaine à tou(te)s, Eddie Breuil
Site du Centre de recherches sur le Surréalisme / http://melusine.univ-paris3.fr/
Pour envoyer un message à tous : / melusine@mbox.univ-paris3.fr

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