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Liste Mélusine Février 2010

mercredi 3 février 2010 10:14 SASDLR

Chères Mélusines, Chers Mélusins,

Ce serait une très longue histoire à raconter, représentative de l’évolution des techniques au cours de ces trente dernières années, que celle de la numérisation de la revue Le Surréalisme au service de la révolution. Elle fut entreprise dans les années 70 au laboratoire de Saint-Cloud avec des étudiants-vacataires, qui saisissaient le texte sur cartes perforées, en « chaine pauvre », c’est-à-dire en majuscules non accentuées. Le système ne permettait rien de plus à l’époque. Mais l’avantage était qu’on y introduisait des balises, pour les traitements futurs.

Cette première saisie a néanmoins permis de beaux articles, tels ceux publiés par Jean-Luc Rispail et Danielle Bonnaud-Lamotte dans le recueil POLITIQUE, POETIQUE, POLEMIQUE. LE SURREALISME DES ANNEES TRENTE A L'EPREUVE DE L'ORDINATEUR (éd. Champion-Slatkine, 1991).

Depuis, j’ai pu transformer le texte des 6 numéros en caractères accentués et, grâce à une dernière révision par Marion Fichelson, il est désormais à votre disposition sur notre site, sous la rubrique BNS, à l’adresse suivante : http://melusine.univ-paris3.fr/Surr_au_service_dela_Rev/Surr_Service_Rev.htm

À l’adresse de la Bibliothèque numérique surréaliste vous trouverez encore bien d’autres revues en mode texte : Dada, Littérature, La Révolution surréaliste, La Brèche… Selon l’usage coopératif, nous sommes tout disposés à accueillir vos propres saisies libres de droits. Bien cordialement Henri Béhar

vendredi 5 février 2010 23:18 Programme Asszoc'

Chers amis, Les premières manifestations de l’association s’annonçant pour les 14 et 20 février, je m’empresse de vous transmettre le programme élaboré par Claude Binet et Françoise PY. À bientôt. HB

lundi 8 février 2010 01:59 semaine 06

Semaine 06

Chers abonnés,

Vous trouverez en pièces jointes un pdf sur la journée d’étude consacrée à Walter Benjamin et le matérialisme anthropologique, ainsi que la couverture de la publication sur Jacques Baron chroniquée dans cette revue par Luc Vigier.

Expositions, projections…

À venir : Aragon

À venir : Dubuffet, Miró, Basquiat

Mirrors of the magic muse

Rappel : Traits modernes

Derniers jours : exposition Picabia

Projection Desnos le 14 février

Publications, numérisations…

Jean Mayoux, André Breton et le surréalisme

Le Trousseau de Moulin premier, René Char

Jacques Baron, l’enfant retrouvé de la Nouvelle Revue Nantaise

Le mouvement Dada, JM Palmier

[Exposition à venir] Une exposition consacrée à Aragon à l'Adresse Musée de La Poste

Voici une occasion de redécouvrir des textes poète surréaliste et d'admirer des tableaux de ses maîtres

Rédigé par Julien Loubière, le jeudi 04 février 2010 à 15h39

Du 14 avril au 19 septembre 2010, L'Adresse Musée de La Poste accueille l'exposition « Aragon et l'art moderne » dédiée au poète Louis Aragon, animateur du dadaïsme et du surréalisme.

Louis Aragon est l'un des fondateurs du mouvement surréaliste avec André Breton et Philippe Soupault. Les trois hommes ont très tôt entamé un dialogue avec la peinture. Leurs écrits sur l'art forment forment donc sans surprise un véritable corpus de choix dans leur oeuvre. La littérature et l'art sont indissociables pour Aragon et rassemblent une remise en question de l'homme et du monde.

Seront exposés et rassemblés au musée : peintures, dessins, collages et sculptures de plus de 40 artistes qui ont inspiré Aragon, parmi lesquels Matisse, Picasso, Braque, Léger, Duchamp, Chagall, Klee, Man Ray, De Chirico, Ernst, Masson… et de plus jeunes artistes soutenus et appréciés par Aragon tels Titus-Carmel, Le Yaouanc, et Moninot. Ces oeuvres seront éclairées par la pensée de l'écrivain. Les visiteurs pourront se laisser guider par des livres et des documents d'époque.

Après Philippe Soupault consacré en 1989 par la ville de Montreuil, André Breton en 1991 par le Centre Georges Pompidou, le troisième mousquetaire du surréalisme, Louis Aragon, l'est aujourd'hui par L'Adresse Musée de La Poste avec une exposition qui rend compte de ce dialogue fondamental entre l'écrivain et les « les aventuriers de la pierre et de la toile ».

L'exposition permanente retrace l'histoire du transport du message écrit, de la tablette d'argile à l'aéropostale en passant par les boules de Moulins, la malle-poste et les ballons montés, sans oublier le postillon.

http://www.actualitte.com/actualite/16802-exposition-consacree-Aragon-Musee-LaPoste.htm

[Exposition à venir] DUBUFFET/MIRO/BASQUIAT @ Nassau County Museum of Art (NCMA)

ROSLYN HARBOR, NY.- Nassau County Museum of Art (NCMA) will present works by Joan Miró, Jean Dubuffet and Jean-Michel Basquiat, shown together for the first time. The artists do not share generation nor culture, but they do share a confrontational antagonism to the traditional and academic, resulting in art that is raw, bold and forthright. Primal symbols characterize their work in personalized types of graffiti that exist in a timeless, unidentifiable space. In the work of these artists, signs and color erupt in a free association of structure and rhythm; the mysterious act of painting is shown as wild and free, yet also very exacting. Miró/Dubuffet/Basquiat opens at NCMA on March 13, 2010 and remains on view through May 24, 2010.

Joan Miró (1893-1983) was born in Barcelona. He studied art at the Barcelona School of Fine Arts and at the Academia Gali. In the beginning of his career he dabbled in different painting styles that were fashionable at the time, among them Fauvism and Cubism. In 1920 Miró made the first of a series of trips to Paris, settling there in 1921. He met Pablo Picasso and many of the other great painters and artists living in the center of arts in the late 19th and early 20th centuries. From 1924 on, Miró joined the circle of the Surrealist theorist, André Breton, increasingly painting in that style. But he never integrated himself completely and remained somewhat of an outsider. By the 1930s, Miró’s fame and recognition had become international. From 1940 to 1948 he was back in Spain and visiting the U.S. where he had several solo exhibitions including a retrospective at MoMA.

Jean Dubuffet (1901-1985) lived in Montparnasse, where, in addition to painting, he read widely in ethnology, paleography, and ancient and modern literature. After seven years, he abandoned painting and became a wine merchant. During the ‘30s, he painted again for a short time, but it was not until 1942 that he began the work that has distinguished him as an outstanding innovator in postwar European painting. His interest in art brut, the art of the insane, and that of the untrained person, whether a caveman or the originator of contemporary graffiti, led him to emulate this directly expressive and untutored style in his own work. His paintings from the early forties in brightly colored oils were soon followed by works in which he employed such unorthodox materials as cement, plaster, tar, and asphalt-scraped, carved and cut and drawn upon with a rudimentary, spontaneous line. Variations of this method of working preoccupied him until 1962 when he wrote and illustrated a book, L'Hourloupe, in which he evolved a new stylistic and ideological concept for his later work, both paintings and plastic sculpture.

Jean-Michel Basquiat (1960-1988) was born in Brooklyn. His father was from Haiti, his mother of Puerto Rican descent. He displayed artistic talent from his earliest years and was encouraged by his mother. In 1977 he began to spray paint cryptic aphorisms on subway trains and around Lower Manhattan and signing them with the name SAMO©. He left home, supporting himself by selling hand-painted postcards and T-shirts. The first public viewing of his art was in 1980, in a group exhibition sponsored by Colab (Collaborative Projects Incorporated). Basquiat continued to exhibit his work around New York City and in Europe, participating in group shows with other emerging contemporary artists. He met Andy Warhol in 1983 and they collaborated on several paintings. Basquiat’s work began to soar in value and was featured in a 1985 New York Times magazine cover story. He continued to experience artistic success until his death of a drug overdose at the age of 27.

http://alaintruong.canalblog.com/archives/2010/01/30/16722701.html

[Exposition] MIRRORS OF THE MAGIC MUSE ou Les plus belles images de la femme

Eva Esztergar

"MIRRORS OF THE MAGIC MUSE ou Les plus belles images de la femme" est le titre d'une exposition présentant la collection d’Amedeo Turello, inaugurée jeudi soir (…).

La Direction des Affaires Culturelles de la Principauté de Monaco présente cette exposition d’½uvres photographiques majeures dont le thème commun est "la beauté de la femme vue à travers le miroir", par des photographes célèbres.

1500 archives ont été inventoriées de façon très personnelle - dont 300 sont exposées à Monaco - traduisant la vision d’un homme, Amedeo M. Turello, lui même photographe.

Il expose des ½uvres de grands maîtres et de jeunes photographes qui partagent tous une même vision : "la beauté classique de la muse éternelle, la femme", mais cette collection est également le reflet de son parcours personnel.

"Débutant par les Pictorialistes, chez qui la représentation photographique n’était pas encore perçue comme un art à part entière, cette collection marque une évolution tout à fait étonnante, pour déboucher aujourd’hui, sur la transgression esthétique dans la photographie de mode contemporaine. Images de femmes fortes et indépendantes, fières et rayonnantes, sensibles et fragiles… chaque cliché exposé constitue une histoire en soi qui incarne l’essence vraie et l’âme de la beauté, parfois décrite aussi avec contradictions et contrastes propres à chaque personnalité."

L’exposition met à l'honneur également le travail des femmes photographes dont les ½uvres résument une autre vision de la féminité.

"Cette collection a été conçue pour être montrée, son caractère éclectique marqué ainsi que la facilité de compréhension, propre à la technique photographique, facilitent l’intérêt du grand public. Il est de fait que chaque acquisition a été réalisée avec l'intention scrupuleuse de compléter une vision particulière, un état d’âme ou une période historique", explique Amedeo Turello.

L'inauguration officielle a eu lieu à 18 heures, en présence de SAS le Prince Albert II et de SAR la Princesse Caroline, qui ont effectué une visite avec les VIP avant que les organisateurs laissent accéder la foule à la salle. Des centaines de personnes venues de France et d'Italie se sont assemblées pour exprimer leur engouement pour l'art - ou pour la présence princière...

Parmi les artistes exposés, quelques noms : Alice Boughton, Gertrude Käsebier, Man Ray, George H. Seeley, Edward J. Steichen, Alfred Stieglitz, André Kertész, Edouard Boubat, Robert Doisneau, Brassaï, Jacques-Henri Lartigue, Henri Cartier-Bresson, Willy Ronis, Cecil Beaton, Hans Bellmer, Herbert List, Carlo Mollino, Horst P.Horst, Joseph Sudek, David Bailey, Elliott Erwitt, William Klein, Robert Mapplethorpe, Duane Michals, Helmut Newton, Herb Ritts, Willy Ronis, Jan Saudek, Ruth Bernhard, Manuel et Lola Alvares Bravo, Peter Lindbergh, Nickolas Murray, Cindy Sherman, Jean-Loup Sieff, Bob Carlos Clarke, Philip Dixon, Michel Comte, Terence Donovan, Sante D’Orazio, Franco Fontana, Lauren Greenfield, Jean-Baptiste Mondino, Thomas Rusch, Véronique Vial, Tony Ward, Curtis Eberhardt, David Drebin, Laurent Elie Badessi, Perry Gallagher, Amber Gray, Ishi, Ryan Michael Kelly, Gray Scott, Bell Soto, Laurie Lee Stark, Richard Warren…

Mirrors of the Magic Muse, révélée lors des St Moritz Art Masters en 2008, "cherche à parfaire l’image de la muse éternelle et à dévoiler ses lignes de force... et cela afin de rendre hommage à la photographie et à la femme par un homme qui aime profondément les deux".

L'exposition restera ouverte jusqu'au 28 février 2010 à la Salle d'exposition du Quai Antoine Ier

http://www.podcastjournal.net/MIRRORS-OF-THE-MAGIC-MUSE-ou-Les-plus-belles-images-de-la-femme_a4247.html

[Rappel d’exposition] Traits modernes

La Bibliothèque municipale de Lyon expose une sélection d'estampes modernes choisies dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la photographie. Avec plus de neuf millions d'oeuvres, la BnF a la plus importante collection d'estampes et de photographies au monde.

Elle s'est constituée à partir du XVIIe siècle au sein de la Bibliothèque royale et s'est accrue par l'instauration en 1632 du dépôt légal de l'estampe. Elle réunit des oeuvres de graveurs français et étrangers, anciens et contemporains : Dürer, Callot, Rembrandt, Goya, Hokusaï, Picasso, Matisse, Tapiès, Jim Dine, etc.

À Lyon, la collection d'estampes est très riche, avec cent mille estampes anciennes (du XVIe au XVIIIe siècle) et plus de cinq cents estampes contemporaines. La période des années 1930 à 1960 est peu représentée dans les collections de Lyon, et c'est la raison de cette exposition d'estampes modernes. C'est une belle occasion pour le public lyonnais de rencontrer ces oeuvres rares, issues d'une collection prestigieuse ; un moment privilégié pour redécouvrir cette période, qui voit s'affirmer les fondements de la modernité.

Le choix, volontairement restreint à quatre artistes, permet d'observer les deux sillons qui fondèrent un art définitivement renouvelé : la veine surréaliste, avec Joan Miró et Victor Brauner, et la voie de la déconstruction plastique que se partagent Matisse et Picasso.

En utilisant et en poussant aux limites toutes les techniques de l'estampe qui étaient alors à leur disposition, chacun d'eux a fait de cette pratique exigeante un laboratoire d'expérimentation.

L'exposition rend compte de cet appétit pour la gravure ; elle montre que ce métier a permis aux artistes de mener une oeuvre parallèlement à leur peinture. Ils firent de l'estampe un domaine d'étude, un lieu d'impulsion créatrice, et parfois une réponse à leurs recherches picturales.

Françoise Lonardoni

Commissaire de l'exposition

Artothèque, département Arts et loisirs, BM Lyon

avec la collaboration de

Marie-Cécile Miessner,

Conservateur en chef au Département des estampes et de la photographie, BnF

Exposition proposée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France

Infos pratiques, Exposition Traits modernes du 3 février au 30 avril 2010La Galerie à la Bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon

Exposition proposée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France.

http://www.bibliofrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1017:traits-modernes-&catid=3:actualitbibliofrance&Itemid=25

[Rappel d’exposition] Berlin - Paris "Un échange de galeries" Galerie 1900-2000 à Berlin, "Francis Picabia", du 15 janvier au 13 février 2010

 [Mélusine à L’âge d’homme] En attendant le mercredi 24 février 2010La revue Mélusine fête ses 30 ans !Le prochain « mercredi de la rue Férou » aura lieu le 24 février 2010 (18h-20h)Le thème : Mélusine, la grande revue du surréalisme (30 numéros depuis 30 ans) éditée par l'Âge d'Homme.Invité : Pr Henri Behar (directeur de la revue)Présentation. Débats. Nouveautés.

Le n° 30 sera disponible : « Le surréalisme serbe ».Librairie l'Âge d'Homme5 rue Férou - 75006 ParisM° St-SulpicePour tout renseignement : 01 55 42 79 79courriel : lagedhomme@orange.fr voir le blog : http://librairielagedhomme5rferouparis.blogspot.com/

Depuis sa première livraison, en 1979, Mélusine s'est donné pour seul et unique objectif l'analyse du mouvement surréaliste. Une telle ambition ne peut se borner à la simple observation des groupes réunis autour d'André Breton, elle se doit de dégager tous les prolongements liés à leur activité. C'est là une garantie pour percevoir l'ampleur réelle du surréalisme, pour comprendre qu'il constitue un courant autrement plus fécond qu'un simple dilettantisme littéraire.

Mélusine veille à multiplier ses approches

À partir de l'université Paris III, la revue fait bien sûr appel à des spécialistes de la France entière, mais elle réserve une place notable à des collaborateurs venant de tous les centres de recherches sur le surréalisme. Elle réunit ainsi un nombre important de collaborateurs, chercheurs européens (France, Belgique, Portugal, Espagne, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas, Roumanie...), américains (Canada, États-Unis), japonais... Ce caractère international est sensible également dans la volonté d'analyser les répercussions du surréalisme partout où elles sont observables, tant en Suède qu'en Égypte, tant en Yougoslavie qu'au Pérou... La même diversité se manifeste évidemment dans les sujets abordés par les études publiées. Les livraisons de Mélusine sont attentives à toutes les formes prises par les pratiques surréalistes (littérature, arts plastiques, photographie, revues...), à l'écho que le surréalisme reçut parmi d'autres groupes d'avant-garde, dans la presse française ou plus généralement dans la société française ; bien sûr, les grands phares du surréalisme ne sont pas non plus négligés.

L'activité de Mélusine reste associée à un esprit de curiosité

L'étude d'une question fondamentale pour l'approche du mouvement surréaliste s'ouvre ensuite sur les rubriques Variétés ou Documents, où sont proposés des textes ou des documents inédits, des informations sur les recherches en cours, des réflexions à propos de publications récentes ou d'aspects négligés du surréalisme.Par ailleurs, quatre des livraisons de Mélusine ont été consacrées à des actes de colloques.

Mélusine, c'est enfin la « Bibliothèque Mélusine »

Cette collection, où sont publiés des thèses et des travaux importants, constitue un prolongement naturel du travail de prospection que représentent les livraisons annuelles de Mélusine.

Consulter la liste des numéros de la revue Mélusine et les livres de la bibliothèque Mélusine :

http://www.lagedhomme.com/boutique/liste_produits.cfm?code_lg=lg_fr&type=46&num=151

http://librairieagedhomme5rferouparis.blogspot.com/2010/02/en-attendant-le-mercredi-24-fevrier.html

 [Projection] Desnos, 14 février

Dans le cadre des activités printemps 2010 de l'Association pour l'Etude du Surréalisme :

Au dancing de La Coupole à 17 heures :

-Dimanche 14 février 2010 : projection du film de Fabrice Maze : Robert Desnos, inédits (80’) suivie d'un débat avec l’auteur.

 [Numérisation] Jehan Mayoux : André Breton et le surréalisme

Jehan Mayoux [1904, Cherves - 1975, Ussel] fut membre du groupe surréaliste de 1932 à 1967 et grand ami d'Yves Tanguy et de Benjamin Péret. Militant syndicaliste et libertaire, ses engagements furent sans concessions ni compromissions. Ses prises de position lui valurent des condamnations notamment lors de la déclaration de guerre en 1939 où il refusa de répondre à l'ordre de mobilisation ; lorsqu'il signa Le manifeste des 121 contre la guerre d'Algérie, il fut suspendu de ses fonctions d'inspecteur de l'Éducation Nationale. Son ½uvre poétique est d'une infinie richesse, la simplicité allant droit au c½ur. L'humour était aussi une arme qu'il utilisait avec maestria. L'une des ses réflexions imparables :

« L'imaginaire est une

des catégories du réel, et réciproquement. »

Je vous donne à lire son texte remarquable d'intelligence et de sensibilité : André Breton et le surréalisme publié dans le Libertaire (Revue de synthèse anarchiste) pour les cahiers de contre-courant.

Je profite de cette mise en ligne pour lancer un salut amical à Aurélien Dauguet (militant anarchiste, surréaliste, jazzman, cinéphile… et excellent cuisinier !) qui m'avait offert, il y a quelques années, cette plaquette rare et précieuse.

Fabrice Pascaud

Le fichier pdf est à télécharger à cette adresse : http://s2.e-monsite.com/2010/01/18/05/JEHAN-MAYOUX.pdf

Numérisation par Fabrice Pascaud

http://www.arcane-17.com/rubrique,jehan-mayoux,1200322.html

[Chronique de publications] "Le Trousseau de Moulin premier", de René Char et "La Postérité du Soleil", d'Albert Camus : images retrouvées du pays de René Char

C 'est un livre unique, composé, écrit et édité à un seul exemplaire, en 1937, par René Char (1907-1988) et aujourd'hui disponible en librairie grâce à sa veuve Marie-Claude Char et aux éditions de la Table ronde. De quoi s'agit-il ? D'une collection de cartes postales anciennes montrant L'Isle-sur-la-Sorgue, ce gros bourg du Luberon pénétré par la campagne et ses odeurs, divisé par les bras de cette rivière où l'on pêchait autrefois des écrevisses, piqueté de grands moulins répandant un "incendie blanc" sur toits et champs environnants.

Ce jeu de cartes postales, nous le feuilletons avec la sensation que René Char vient de nous le remettre, nous lisons dans ses marges ou au dos des cartes l'écriture du poète : le premier jet du poème "Versions", des vers aphoristiques que l'on retrouvera dans son recueil Moulin premier. D'où le titre de cet objet singulier : Le Trousseau de Moulin premier. Au charme des reproductions s'ajoute celui de la couverture de l'album, ornée d'un dessin à la plume du poète.

Mais au fait, pourquoi René Char s'est-il donné tant de mal ? Pour qui ce cadeau tout à la fois modeste et somptueux ? Pour Greta Knutson, une jeune peintre suédoise dont il est épris et qu'il veut initier aux charmes de sa ville natale. Sans tricher. Ainsi cet ensemble tient-il du guide amoureux, mais un guide où les images sont parfois corrigées par des annotations sévères. En contrepoint, on redécouvre à quel point la passion des cartes postales était déjà vive, largement répandue chez les surréalistes. A la demande de ses amis, et notamment de Paul Eluard et d'André Breton, Char écumait la Provence avec voracité. Il y trouvait des merveilles qu'il offrait généreusement à ses proches.

"La lumière pique"

Vingt ans plus tard, René Char délaisse les cartes postales. Une jeune photographe suisse, Henriette Grindat, lui rend visite. Il lui fait découvrir son pays. Elle en tire des photographies qui le touchent. René Char décide d'en faire un livre puis renonce et passe le témoin à Albert Camus. Ce dernier en rédige le texte en 1952, comme une respiration dans la polémique qui l'oppose à Jean-Paul Sartre à propos de L'Homme révolté. Enigme des compagnonnages : Camus fait du Char, adopte les images du poète qu'il place publiquement au niveau de Rimbaud et d'Apollinaire : "La matin est radieux ; la lumière pique. Renonce à ta visite. Ils peuvent attendre, et non ta joie."

Une série d'aléas laissent le livre à l'état de projet. Dans sa postface, Franck Planeille, spécialiste des deux oeuvres, indique que Camus dira à son ami, quelques jours avant sa mort : "René, quoi qu'il arrive, faites que notre livre existe." René Char s'acquittera de son devoir : 120 exemplaires verront le jour. Une misère. Des exemplaires pour happy few. Il aura fallu attendre plus de cinquante ans pour lire La Postérité du Soleil chez soi, dans un grand format où les photographies respirent.

LE TROUSSEAU DE MOULIN PREMIER de René Char. La Table ronde, 24 pages sous emboîtage, 16 ¤.

LA POSTÉRITÉ DU SOLEIL d'Albert Camus. Photographies d'Henriette Grindat, Itinéraire de René Char, Gallimard, 80 p., 22,50 ¤.

Laurent Greilsamer

Article paru dans l'édition du Monde du 05.02.10

http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/02/04/le-trousseau-de-moulin-premier-de-rene-char-et-la-posterite-du-soleil-d-albert-camus_1300949_3260.html

[Chronique de publication] Jacques Baron, l'enfant retrouvé de La Nouvelle Revue Nantaise.

Pour le néophyte, Jacques Baron fait partie de ces noms opaques qui apparaissent furtivement dans les listes des ouvrages généraux sur le Surréalisme: une ombre, un souvenir peut-être, une stèle allusive, comme bien d'autres, trop éloignés du c½ur nucléaire de Breton (rayonnement et dévastation) pour avoir vraiment fait leur place dans la mémoire collective. Écrasés par les figures et les ½uvres tutélaires de Tzara, de Breton, de Desnos, d'Aragon, de Soupault, d'Éluard et d'Artaud, les poètes et écrivains comme Jacques Baron, vif argent des années Vingt, aliments et témoins des soubresauts politiques et littéraires du surréalisme, sont les victimes d'une mémoire littéraire plutôt sélective.

Il s'agit bien d'un acte de restauration, ou d'exhumation littéraire, qui ne vaut pas seulement pour l'histoire du mouvement surréaliste à Nantes — l'autre ville-phare du mouvement comme on sait — mais pour l'histoire du surréalisme tout court, dans les interactions du politique et du poétique, enfin pour l'½uvre même de Jacques Baron, aujourd'hui en partie effacée des esprits. Cette livraison de La Nouvelle Revue Nantaise, de très belle facture, souligne à quel point cet oubli est injuste. S'appuyant à la fois sur les ressources du Fonds Jacques Baron de la bibliothèque municipale de Nantes (manuscrits et dessins, correspondance) et sur le Fonds Jacques Baron de la bibliothèque universitaire d'Ottawa où se trouve réunie la majeure partie des documents), les auteurs de ce numéro semblent tous animés d'une affection et d'un respect véritables pour leur sujet, constituant ainsi une somme essentielle de repères et d'analyses pour les lecteurs passionnés comme pour les universitaires.

Le volume s'ouvre sur une présentation très précise de la constitution des Fonds, sources vivantes de la recherche, par la directrice de la Bibliothèque municipale de Nantes (Agnès Marcetteau-Paul) qui inscrit cette série d'études dans la suite logique de l'exposition « Rêve d'une ville » sur Nantes surréaliste puis par Lucie Desjardins, archiviste de la Bibliothèque universitaire d'Ottawa, cette dernière soulignant que « Jacques Baron a laissé derrière lui un trésor encore peu connu de la communauté des chercheurs » (9). Un coup d'oeil sur la liste du Fonds nantais et sur les catalogues en ligne au Canada (Fonds Catherine Ahearn, qui soutint à la fois la première thèse sur Baron et fut aussi sa première archiviste, Fonds des manuscrits français) suffit à comprendre l'ampleur du matériau intellectuel et biographique dont il est question: carnets de notes, manuscrits, lettres, articles, dessins, aquarelles, documents divers ont été classés et rendus accessibles.

Des « Repères biographiques », proposés à la suite par Patrice Allain et Gabriel Parnet, présentent l'avantage immédiat, même si l'on eût rêvé avoir davantage de précisions sur les voyages au long cours de Baron, de clarifier très précisément les points de contact entre ce feu-follet nantais et le groupe surréaliste, tout d'abord avec Aragon, qui le recueillit et l'aida alors qu'il était encore une jeune lycéen de seize années en rupture de ban, ensuite avec Breton qui le perçut, comme il percevait à l'époque tout ceux qu'il aimait immédiatement comme éclat tombé du souvenir de Jacques Vaché, puis sa relation à Jacques Doucet. On suit pas à pas l'émancipation qui fut la sienne, l'échec au bachot, la légende naissante d'un nouveau Rimbaud, le lien pourtant maintenu avec la famille nantaise, les premières ½uvres marquées par l'influence d'Apollinaire (L'Allure poétique, 1924, soit la même année que Une vague de rêves d'Aragon et que le premier Manifeste du surréalisme de Breton), ses textes donnés à Paris-Journal et à La Révolution surréaliste, les débuts d'un engagement politique et esthétique — dont les motivations restent obscures mais où l'on devine l'influence d'Aragon — l'amitié pour Crevel et pour Drieu, puis la rupture, violente, avec Breton, après quelques gifles, son passage à l'ennemi (Les Cahiers du Sud) et sa collaboration au pamphlet anti-Breton (Un Cadavre) en 1930. À partir de ce point de rupture dont on a gardé souvenir, la biographie, très détaillée, rappelle l'importance de l'½uvre critique ultérieure, le nombre conséquent d'articles reprenant la vulgate marxiste (il ne fut pas le dernier à le faire dans les années Trente) dans La Critique sociale auprès de Boris Souvarine par exemple, mais aussi les collaborations prestigieuses (avec Georges Ribemont-Dessaignes pour Le Phare de Neuilly), le premier roman, Charbon de mer, en 1935, l'amitié d'André Masson, la guerre, ses contacts après la démobilisation avec le cinéma (il fut assistant réalisateur), son évolution (ou son involution) vers des thèses plus anarchistes que marxistes, ses voyages, ses passions, les années de rétrospection, en poème en 1952 avec Je suis né, et bien plus tard sous la forme de l'essai en 1969 avec L'An I du surréalisme. Les dernières années sont quant à elles marquées par une attention particulière portée à l'histoire du surréalisme à Nantes, que la NRN, à sa manière, prolonge.

Et cela se fait tout d'abord de manière concrète au fil d'une enquête très serrée sur les lieux nantais de Jacques Baron, à travers lequel Jean-Louis Liters atteint aussi l'autre Jacques (Vaché) et croise les parcours de deux adolescences révoltées. Mais c'est surtout Baron que Liters suit avec minutie entre les lignes de son carnet et de son journal, détectant à la fois un mépris certain pour la bourgeoisie nantaise, le catholicisme institué de certains quartiers et un attachement complexe à sa famille (la lettre écrite par Jacques à son frère François, reproduite plus loin dans l'ouvrage, évoquant la mort de sa mère au milieu des ruines de la guerre, en témoigne.) C'est davantage comme l'une des racines du surréalisme et donc comme l'une de ses premières naissances de poète, que Nantes intéressera Baron et c'est à elle qu'il consacrera, en 1972, rendant hommage à l'esprit de Vaché une « Semaine » qui fut très agitée. La trajectoire de Baron, ligne brisée, erratique et créatrice, semble ainsi trouver une forme de cohérence, ou d'aveu, dans ce retour au Passage Pommeraye, écho de tous ces passages parisiens célébrés autrefois par les Paysans de Paris, dans le fantasme de l'autre Jacques, jumeau dont l'héritage fut peut-être lourd à porter, et à qui il donne la parole, face à Breton, dans un « arrangement scénique » de 1972, qu'on peut également lire.

À ce stade de la revue, nous sommes assez sensibilisés par les repères initiaux, les photographies et les très utiles reproductions de la correspondance (une belle lettre d'Aragon, mais aussi d'autres missives d'André Masson, Michel Leris, René Crevel, Max Jacob... jalons d'amitiés fragiles qui donnent l'envie d'une édition spécifique de la correspondance) pertinemment disséminées entre les articles, pour entrer dans les analyses d'Yves Thomas qui se consacre à l'½uvre poétique de Jacques Baron dans les années 1920, marquée par la recherche arborescente et la charge des héritiers poétiques, le « Forêt vierge » de Baron rejoignant le « Forêt noire » de Breton, de même que Baron rejoint ses aînés dans la thématique de l'errance, le mélange de l'action et du décor, les synesthésies structurelles et magiques de la ville-forêt, l'érotisme lourd imité des Onze mille verges d'Apollinaire, autant de motifs qui ne lui appartiennent pas en propre et qui le placent en 1924 dans une situation de « porte-à-faux » vis-à-vis du mouvement naissant que l'auteur de cette étude qualifie plus loin de « mouvement double » d'attachement-détachement à l'égard du surréalisme. Ainsi Yves Thomas peut-il écrire que, quoi qu'il écrive, Baron reste toujours « porteur des signes de sa dispersion ».

La transcription des « premiers écrits 1921-1927 », poèmes inédits de jeunesse conservés dans les Fonds que nous évoquions plus haut, atteste les recherches du jeune rebelle en pleine période dadaïste, l'influence des fulgurances et du lyrisme d'Apollinaire, de Breton, de Soupault, de Reverdy et peut-être, avant Aragon, des tentatives de « poèmes révolutionnaires » qui n'auraient pas sonné faux dans les années de Front rouge. Ce qui frappe dans ces poèmes et texte inédits, c'est la recherche justement d'une vibration du vers compté ou libre, à la limite du chant, toujours menacé de coupure, d'interruption, de renoncement (« Je songe qu'elle ne pensera plus à moi / Et que somme toute/ Elle n'en mourra pas. Mais ceci est le sujet d'un autre poème / que je ferai plus tard », 144), qui ne vont pas de même sans évoquer parfois des rythmes que l'on entendra plus tard chez Aragon (« Des blasphèmes ont saigné bien longtemps sous mes ongles / et ceux qui débraillés couraient dans la lumière / des jeunes gens pâles parce qu'ils mentaient / et des places dans le c½ur ouvertes pour la nuit / à l'amour lentement lentement à l'amour », « Byrrh », 141; ou encore: « Les marins sur le port tramaient des cordages et des filets / lourds comme des années comme des pensers comme des tempêtes/ ou bien/ Comme des filles des bastringues », « Trois poèmes marins », 150). Le numéro 5 de La Nouvelle Revue Nantaise propose aussi des proses, des nouvelles inédites des années Vingt et Trente, où l'on retrouve un symbolisme hâché, retenu, et parfois refroidi, au prix d'un lyrisme onirisme gelé, d'où émergent parfois de scintillants cristaux: « des cris déchirants poussés dans les naufrages par des écervelés splendides », 156).

Les travaux de Patrice Allain et Gabriel Parnet sur « l'itinéraire en revue d'un poète dans l'entre-deux guerres » soulignent justement, par l'exploration du tissu remarquablement dense des revues d'avant-garde de la période, les influences vécues pendant sa « conversion poétique » où l'image d'un poète sans doute un peu trop vite rimbaldisé ou associé à Vaché tarde à retrouver son âme, au profit d'un poète-image, subissant le surréalisme comme objet, et non comme sujet ou acteur. Sans doute cette capture, ce rapt intellectuel et affectif expliquent-t-ils en partie que Baron se soit jeté dans les outrances, les provocations, les revirements. On imagine aisément à quel point il devait être difficile d'exister, simplement d'exister face à Tzara, Breton ou Aragon, et l'on devine aussi qu'il fut utilisé comme enseigne lumineuse du mouvement. Mais l'étude met également en valeur sa résistance et sa montée en puissance grâce aux revues, notamment dans le domaine politique. À la conversion totale succède l'état du surréaliste « défroqué », toujours en contact pourtant avec d'anciens membres du groupe, dans le prolongement certes de la ligne matérialiste dialectique défendue par Aragon à la fin des années Vingt (collaboration à La Revue marxiste), mais plongeant aussi à pleines mains dans les utopies des premiers socialismes (Fourier). Le début des années Trente est pour Baron une période fortement mondaine, marquée par la rencontre de Florence Gilliam qui l'introduit dans le milieu des écrivains américains de Montparnasse, au moment où par ailleurs il collabore activement à La Critique sociale qui sera le medium de sa passion pour la littérature du Nouveau Monde (Dos Passos et Hemingway notamment). Cet ensemble d'une grande densité s'achève sur un hommage tendre, mêlant par le titre, « Jacquot de Nantes », et par diverses allusions la figure de Jacques Baron à celle de Jacques Demy puis à celle de Jacques Vaché, comme si malgré l'éclat de cette humanité incarnée qu'était Jacques Baron, on ne pouvait le penser qu'avec toutes ses ombres portées.

Ce numéro 5 de La Nouvelle Revue Nantaise, où l'on appréciera encore la qualité de réalisation, la précision des repères historiques et biographiques, l'importance des bibliographies, se lit donc comme une double invitation à la lecture de Jacques Baron mais aussi au déploiement de la recherche universitaire autour d'une ½uvre qu'il faudrait peut-être désormais penser telle qu'en elle-même, dans ses élans, involutions et vagues de rêves.

Luc Vigier

Jacques Baron, l'enfant perdu du Surréalisme

Editions Dilecta ISBN 978-2-916275-58-1 240 p.Octobre 2009.

[Dada, fin des articles de JM Palmier] Le mouvement Dada - De l’anti-art à l’art - Fin -

De l'anti-art à l'art.

 “La destruction de l'art par des moyens artistiques ne signifie rien d'autre que détruire l'art pour en construire un autre”. Hans Richter

Dada n'avait aucun programme. Si les oeuvres futuristes sont la consécration de principes formalisés et énoncés dans les manifestes, les oeuvres dadaïstes “se veulent de simples moyens artistiques” pour atteindre la destruction de l'art par lui-même. A lire les compte-rendus des manifestations dadaïstes ou les textes des dadaïstes., il n'est pas toujours très facile d'établir si c'est l'art qui est attaqué ou si c'est un certain type de civilisation avec ses idéaux ou ses valeurs qui est mis en question. Sans doute, comme nous l'avons esquissé, est-il très difficile, si l'on excepte certaines personnalités du mouvement berlinois, de voir dans le dadaïsme un mouvement réellement révolutionnaire au sens politique. Son idéologie est certes négatrice, destructrice, anarchiste, nihiliste mais aussi tellement confuse. Dada fut beaucoup plus une riposte à une situation historique, sociale, politique qu'à une phase précise de l'histoire de l'art. Et même lorsque Dada semble ne parler que de l'art, il vise aussi autre chose : une certaine idée de l'ordre, du rationnel, de la logique, une certaine conception de la morale, une certaine image de la société et du bon sens. Et c'est d'emblée cette position agressive à l'égard de l'art qui le sépare des autres avant-gardes. Les critiques à son égard sont d'autant plus exacerbées qu'il refuse, dès cette époque, toute intégration dans un chapitre de l 'art moderne. Qu'elles ne soient pas toujours justes et justifiées, c'est ce dont témoignent aussi bien l'histoire du mouvement, ses origines et ses productions. Raillant l'expressionnisme, Dada en garde la trace, ne serait-ce que par son attitude hostile à la guerre. Kurt Schwitters est proche du Sturm et la sensibilité expressionniste avec son messianisme et son pathos humanitaire survit dans toute l'oeuvre de Hans Arp. Dada considère le futurisme comme une affaire purement italienne. Il emprunte pourtant d'innombrables éléments dans ses manifestations, son rapport au public, son goût pour la provocation, sa destruction du langage et des formes. Quant au cubisme, que Dada trouve souvent dépassé et ennuyeux, il est facile de montrer ce que les “tableaux-objets” dadaïstes lui doivent.

Mais Dada refuse de se situer concrètement dans un univers de formes ou une nouvelle sensibilité. Il veut demeurer au stade de la négation et de la provocation pure. Tzara le répète en 1919 dans sa “proclamation sans prétention : l'art s'endort. Art, mot perroquet, remplacé par Dada. L'art a besoin d'une opération. L'art est une prétention chauffée à la timidité du bassin urinaire, l'hystérie née dans l'atelier”.

Sans doute est-il difficile d'unir sous la même bannière le nihilisme parfois assez cynique de Tzara et l'idéalisme quasi religieux d' un Hugo Ball. Mais c'est néanmoins ce refus de toute positivité qui donnera son empreinte au mouvement et décidera de sa fantastique richesse. La sécheresse des compte-rendus d'expositions ou des manifestations dadaïstes ne donne qu'une faible idée du génie qu'il fallait avoir à l'époque pour inventer toutes ces provocations. Et ce sont ce génie de la provocation, cette gaieté communicative, cette fantastique jeunesse qui nous touchent peut-être le plus dans ce mouvement.

Seulement, comme l'a bien montré Theodor Adorno, aucune oeuvre ne peut échapper au musée. Tout anti-art devient un nouveau chapitre de l'histoire de l'art et Dada lui-même n'a pu y échapper. Pour détruire l'art, il utilise des “moyens artistiques” et ces “moyens artistiques” sont devenus à leur tour des oeuvres. Dada, à sa manière, illustre l'impossibilité d'échapper à l'art. Par les collages, les papiers-collés, par la mise à contribution du hasard, Dada veut nier la notion d'oeuvre. Pourtant celles-ci sont souvent d'une grande beauté, tout comme les bois peints d'Arp. Et les “tableaux-objets” de Schwitters, avec leur fantaisie, sont toujours des tableaux. Sans doute, toutes les proclamations anti-art de Dada sont-elles sincères. Et les créateurs les plus radicaux de l'anti-art (Eggeling, Richter, Picabia, Duchamp, Arp, Janco) sont devenus les précurseurs de nouveaux courants artistiques qui marquent toujours l'époque et la sensibilité contemporaines. Par ailleurs, il serait facile de montrer que, même chez les plus grands représentants du mouvement dada, même lorsqu'ils en épousent à peu près toutes les idées, se dissimulent aussi une réelle positivité. Nul n'a peut être été aussi loin dans la négation de l'oeuvre d'art que Marcel Duchamp. Nul n'a si brillamment revendiqué la participation du hasard à la genèse de l'oeuvre. Mais s'il emploie des stratagèmes artistiques inhabituels, il témoigne sans cesse d'une éblouissante technique. Il suffit d'examiner la précision de sa grande peinture sur verre La mariée mise à nu par ses célibataires, même et son utilisation de la poussière comme élément colorant d'une partie de l'oeuvre pour s'en convaincre.

A l'opposé, il faudrait citer Max Ernst qui, avec une méthode créatrice bien différente de celle de Duchamp, retrouve la même positivité.

Comment qualifier les collages de Max Ernst d'”anti-art”? Même s'ils témoignent de moyens et de techniques inhabituels, ils suscitent un sentiment d'inquiétante étrangeté et de merveilleux qui annonce déjà le surréalisme. Et le fait que Max Ernst ait pu être rattaché au surréalisme sans modifier son style, montre bien qu'il y a chez certains dadaïstes une positivité qui est la négation même de l'”anti-art”.

C'est d'ailleurs à ce niveau qu'il faudrait comprendre, au-delà des querelles historiques et des oppositions de personnes, le passage du dadaïsme au surréalisme. Si le surréalisme recueille l'héritage d'un certain nombre d'inventions dadaïstes - de la provocation à l'écriture automatique en passant par le collage, le détournement de l'objet, l'onirisme, etc. - il s'écartera dès sa naissance de l'aspect nihiliste de dada, trop lié à un contexte historique, pour revendiquer d'emblée une certaine positivité. S'il admire dans le mouvement dada, son défi à la logique, son culte de la spontanéité, son caractère international, Breton estimera bien vite, que le nihilisme de Dada ne pouvait que tourner à la répétition et dans les entretiens qu'il accorde à André Parinaud, en 1952, il ne cache pas son ennui en écoutant pour la énième fois Tristan Tzara et ses amis réciter l'Aventure céleste de M. Antypirine avec leurs cylindres de carton sur la tête : ” Le gilet rouge, parfait, mais à condition que derrière lui batte le coeur d'Aloysius Bertrand, de Gérard de Nerval et, derrière eux, ceux de Novalis, de Hölderlin, et derrière eux, bien d'autres encore.”

En dépit de l'apparente unité du dadaïsme français, l'esprit dada n'est probablement représenté que par Tzara, Ribemont-Dessaignes et Picabia. En effet, Breton et Soupault considèrent Les Champs magnétiques comme le premier ouvrage surréaliste et non dadaïste. Les surréalistes revendiqueront Max ernst comme l'un des leurs, et surtout l'esprit de Breton s'accordera mal avec celui de Tzara. Conflit sans doute entre deux personnalités autoritaires, orgueilleuses, mais aussi certitude chez Breton que le Manifeste dada 1918 a trahi ses promesses : les grandes portes qu'il prétendait ouvrir débouchent selon Breton “sur un corridor qui tourne en rond “. La rupture entre le négativité dadaïste et la positivité surréaliste est dès lors inévitable. Les manifestations dadaïstes avec le recul apparaîtront à Breton comme de “pauvres ruses de baraques foraines”, des provocations infantiles laborieusement préparées et répétées, des “niaiseries vertigineuses “. Et Breton ne pardonnera jamais à Tzara d'exécrer Baudelaire et Rimbaud.

Pourtant si dada disparaît de la scène historique après 1923, son esprit a survécu en d'innombrables métamorphoses ; aux Etats-Unis, qu'il s'agisse de Néo-Dada (Robert Rauschenberg, Jaspers Johns) du pop'art (Roy Lichtenstein, Claes Oldenburg, Andy Warhol) ou du happening (John Cage), et en Allemagne et aux Etats -Unis le mouvement Fluxus ( Joseph Beuys, George Maciunas) , pour ne citer que les plus importants, en prolongent l'esprit. On n'en finirait pas de montrer tout ce qu'ils doivent à Duchamp et à l'esprit dada. Enfin, même en France, à travers les Nouveaux Réalistes (Tinguely, Hains, Arman, Yves Klein), Ben, le situationnisme ou le post situationnisme, comment ne pas déceler la permanence d'un certain esprit dada ? Si les manifestations dadaïstes zurichoises ressemblent davantage aujourd'hui à des canulars de collégiens, il y a aussi un esprit de révolte absolu, une volonté de rupture, une soif d'authenticité, un immense éclat de rire que nous a légués le mouvement dada et qui, comme un élixir magique, confère à ses représentants, les “vieillards-dada”, une éternelle jeunesse.

Jean-Michel PALMIER.

http://stabi02.unblog.fr/2010/01/31/le-mouvement-dada-de-lanti-art-a-lart-fin/

Eddie Breuil

lundi 15 février 2010 02:40 semaine 07

Semaine 07 à voir

Pierre Molinier • Les Tigres de Dalí • Brauner • ANEMIC CINEMA

à lire

Pour sortir du chaos. Trois revues européennes des années 20 • Peggy Guggenheim • André Breton

divers

Sylvio Perlstein •

[Exposition] Pierre Molinier

OEuvres inédites: collages et photomontages

11 fév.-06 mars 2010

Paris 6e. Galerie Kamel Mennour

L'exposition met l'accent sur un pan inconnu de l'oeuvre de Pierre Molinier. En particulier sur les collages, tenus secrets jusqu'à ce jour, et qui ont été la «matrice» des photomontages du Chaman et ses créatures. On y découvrira également des ébauches, des tirages négatifs, des épreuves uniques rehaussées au crayon et des photographies jamais publiées.

En 2000, la galerie Kamel Mennour avait proposé une rétrospective Pierre Molinier et publié un catalogue à cette occasion. En 2005, une seconde exposition, plus intimiste, était organisée autour de la publication des écrits de l'artiste, Je suis né homme-putain. Cette troisième exposition accompagne le livre de Jean-Luc Mercié, une monographie de quatre cents pages, publiée conjointement avec Les Presses du réel. L'ouvrage analyse les procédés, retrace la genèse des photomontages et propose une nouvelle biographie établie à partir des correspondances inédites.

Pierre Molinier est un inconnu de notoriété mondiale. Pas un livre, pas une exposition sur le corps, la confusion des genres et les dérives du sexe où ne figure quelque oeuvre de celui dont André Breton saluait le «génie» dans un texte mémorable de1956.

Son travail reste pourtant peu accessible: certains tableaux n'ont jamais été montrés et seul un maigre corpus de cent-soixante tirages a été publié. Or, les archives du peintre ont permis de mettre au jour un ensemble beaucoup plus important: nombreuses épreuves de travail en vue des photomontages définitifs, tirages d'étape offerts aux amis, mais aussi carnets intimes, notes et courriers personnels.

Des liens précis apparaissent entre peinture, photographie et existence scandaleuse. Le mythe, soigneusement élaboré par l'artiste, commence alors à s'effriter devant la réalité de l'oeuvre.

Séducteur invétéré, fétichiste convaincu, travesti impénitent, bisexuel par inadvertance, Molinier aura été habité jusqu'à la fin par deux obsessions: «jouir» pour accéder au paradis immédiat de la petite mort et «laisser une trace dans l'infini du temps».

Le présent ouvrage suit l'incarnation esthétique de ses passions. Il reproduit huit cents photographies, inédites pour la plupart: elles révèlent la méthode, éclairent les procédés, renseignent sur la genèse et l'alchimie des images latentes ou composées. Une longue chronologie, établie à partir des lettres, propose une nouvelle biographie de Molinier.

C'est là, dans le secret des correspondances, que le coeur du chaman bat au plus près de la vérité. L'exposition met l'accent sur un pan inconnu de l'oeuvre, plus étendue et variée qu'on ne l'imaginait. En particulier sur les collages, tenus secrets jusqu'à ce jour, et qui ont été la «matrice» des photomontages du Chaman et ses créatures. On y découvrira également des ébauches, des tirages négatifs et des épreuves uniques rehaussées au crayon. Ainsi que des photographies jamais publiées.

L'installation évoque l'univers de Pierre Molinier. Il s'agit d'un ensemble de meubles, tableaux, dessins et objets provenant de son appartement bordelais. Chevalet, psyché, miroirs, paravent, tabouret, fouets, masques, trousse de maquillage, bas de soie, godemichés et revolver ne trompent pas.

Sans prétendre à la reconstitution, ces reliques de haut fétichisme sont la marque d'une présence inconfondable. Nous sommes bien ici chez le chaman de la rue des Faussets. Dans le demi-jour de l'atelier, la grande poupée s'admire devant la glace et provoque le visiteur d'un air hautain… Une allure et un regard qui ne s'oublient pas.

Jean-Luc Mercié a passé quinze ans dans l'université, vingt ans dans l'édition. Il est l'auteur d'essais sur la peinture et la photographie. Cette monographie est le quatrième livre qu'il consacre au maître bordelais.

http://www.paris-art.com/photo-art/OEuvres%20in%C3%A9dites:%20collages%20et%20photomontages/Molinier-Pierre/10144.html

Les "Tigres" de Dalí arrivent dans son musée à Figueres

Le Musée Dalí de Figueres a accueilli ce lundi une oeuvre emblématique du maître ampourdanais, créée en 1994, visible à partir de ce mercredi, et propriété du Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid. Ces dernières années, le partenariats nouée par la Fondation Dalí avec les centre d'art les plus prestigieux permet des échanges et des prêts d'oeuvres majeures de Salvador Dalí, comme celle-ci, dénommée populairement "Les tigres", en séjour jusqu'au 2 mai à Figueres. Ce tableau, officiellement baptisé «Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une grenade une seconde avant son réveil», elle illustre la période américaine de l'artiste, de 1940 à 1948, lors de laquelle il a donné corps à son personnage médiatique, avant de déclarer« Ma gloire surréaliste ne valait rien. J'aurais dû alors greffer le surréalisme sur la tradition. Mon imagination aurait dû redevenir classique». Cette huile présente en arrière-plan un paysage du site de Portlligat, à Cadaqués, où se trouve la plus mythique des résidences de Salvador Dalí. Précisément, ce site ouvre les portes au public ce mardi 9 février, un mois avant la date habituelle, vu la grande demande de visiteurs. Ce lieu de création d'oeuvres déterminante de Dalí pourra être visité jusqu'au 6 janvier 2011, avant une nouvelle et brève fermeture hivernale.

http://www.la-clau.net/info/les-tigres-de-dali-arrivent-dans-son-musee-a-figueres-3868

Une toile de Victor Brauner, Galerie Brimaud

Pavillon des Arts & du Design Paris

du 22 au 28 mars aux Tuileries

"Indicateur de l'espace" de Victor Brauner date de 1934. Il s'agit d'une peinture où, après la découverte de la peinture métaphysique de Giogio de Chirico, Brauner nous livre un songe surréaliste rare et unique.

Dans un espace sans limite précise, un inquiétant mannequin composé d'une toge, de postiches et d'un squelette « mécanique » est éclairé par une lumière dure venant d'une fenêtre invisible. Le carrelage s'étend vers une sorte d'arrière-boutique encombrée d'un étrange personnage d'apparence humaine, nous révélant ainsi un paysage insolite à la perspective ascendante, issu d'une mythologie particulière.

http://www.galeriebrimaud.com/fr/pad2010.htm

ANEMIC CINEMA

ANEMIC CINEMA fait l'objet d'une Conférence de Patrick de Haas, maître de conférences à l'Université Paris 1

 MERCREDI 17 FEVRIER à 19 h. - CINEMA 2 du CENTRE POMPIDOU

RAPPEL : Cahier n° 21 : ANDY WARHOL, LE CINÉMA COMME "BRAILLE MENTAL", par Patrick de Haas, 12 Euros

En vente à la librairie Flammarion du Centre Pompidou ou via le site des éditions

PARIS EXPERIMENTAL

--- http://www.paris-experimental.asso.fr

 [Comptes-rendus de publication] Pour sortir du chaos. Trois revues européennes des années 20

On trouvera, sur Fabula, deux chroniques de la publication Pour sortir du chaos. Trois revues européennes des années 20, consacrée aux revues La Ronda, La Voce et The Criterion.

A lire sur : http://www.fabula.org/revue/document5487.php

Et : http://www.fabula.org/revue/document5485.php

 [Chronique] Peggy Guggenheim "Ma vie et mes folies" Perrin Editeur

Peggy Guggenheim a été la mécène par excellence du Cubisme, de l'art abstrait et du Surréalisme, qui furent sa passion dominante. Découvrez sa vie hors du commun!

Sans elle, ces courants artistiques n'auraient pas été ce qu'ils sont, elle a grandement aidé à leur promotion et à leur diffusion en Europe et aux Etats-Unis. Quand on aime l'art moderne, il est impératif de mieux connaître la Dernière Dogaresse de Venise, comme la surnommèrent les Vénitiens de son temps.

Elle eut certes une vie peu commune, aidée par une grande fortune (elle est la nièce de Solomon Guggenheim, fondateur de la Guggenheim de New York), elle fut ainsi libérée de la triste nécessité de devoir gagner sa vie et put se dédier corps et âme à sa passion, l'art moderne. Une grande chance pour elle et pour nous.

Sa biographie aurait pu être plus passionnante si Peggy avait été un écrivain, malheureusement, elle est une collectionneuse de talent, mais n'a aucun talent pour l'écriture: on découvre un style pauvre et aride, elle écrit comme on imagine qu'elle s'exprimait, sèchement, avec des phrases lapidaires qui énoncent ses quatre vérités sans se soucier du qu'en dira-t-on ni du sentiment des autres, avec cette franchise qui la caractérisait.

On découvre sa générosité incroyable pour les artistes (elle subventionna un grand nombre d'artistes de talent, afin qu'ils ne vivent pas dans le besoin et puissent continuer à créer, à l'abri des problèmes financiers). Elle aida de nombreux artistes en leur offrant de s'enfuir de la France occupée, pour aller se réfugier aux Etats-Unis. Elle les aima vraiment, tous ces artistes, fasciné par ce qu'ils produisirent, ainsi que leurs personnalités.

Elle se lia à nombre d'entre eux: Max Ernst qui fut son troisième mari, mais aussi Marcel Duchamp qui l'a conseilla dans le choix de sa collection, Yves Tanguy et une relation tumultueuse avec Samuel Beckett. Elle eut la chance de les connaître tous et de fréquenter les artistes- phares de son époque: Picasso, Arp, Léger, Brancusi et Giacometti, Calder, Joyce, Breton, Eluard, Jean Cocteau, Vasilij Kandinskji, Georges Braque, Salvador Dalì, Piet Mondrian, Fernand Léger, Jackson Pollock, Yoko Ono (alors pas encore mariée à John Lennon mais déjà artiste)….

On découvre aussi ses soucis d'être humain, parfois futile comme son opération esthétique ratée pour se refaire le nez (on est au début de la chirurgie esthétique), ses avortements clandestins (elle souffrira des séquelles), ses chagrins pour sa famille proche et leurs disparitions prématurées (sa s½ur aimée, morte en couche, sa fille adorée), on est étonné de son premier mariage avec Laurence Vail (peintre dadaiste) qui la bat, mais heureusement, elle s'en libère ensuite et reprend sa joie de vivre.

A travers sa biographie on revit une époque désormais lointaine, celle de la seconde guerre mondiale: elle était à Paris lors de la guerre et de Paris elle passa à la France libre quand cela devint impératif par l'avancée allemande sur Paris (elle était juive), puis rentra aux Etats-Unis avec sa précieuse collection. Elle fut la femme du fameux "un tableau par jour" pendant la guerre, pouvant se permettre de constituer sa collection pendant que d'autres se la passaient beaucoup moins allègrement, grâce à son statut de riche héritière.

On y trouve le reflet de l'idéologie communiste à laquelle adhérèrent beaucoup d'intellectuels et d'artistes, qui prédomina à la fin de la guerre pour favoriser la reconstruction de l'Europe et soigner les plaies béantes causées par le fascisme et le nazisme.

En quelque sorte ce livre est un témoignage de son temps, des temps en pleine ébullition et en voie d'acheminement vers le modernisme, dont elle sera le chantre.

Je dois avouer que je ne l'ai trouvé ni sympathique ni attachante, à cause de ses petites phrases tranchantes abattant des jugements définitifs comme le couperet de la guillotine sur tout et sur tous, mais elle se rattrape par son amour sans limite pour l'art moderne auquel elle se donna sans compter. Son amour de Venise et des peintres de son époque sont sa rédemption, elle devient alors la grande Peggy qui eut le courage de faire aimer l'art moderne à une époque qui n'y était pas encore préparée.

Elle mourut en 1979 à l'age de 81 ans. Ses cendres sont conservées dans l'angle du jardin de son palais Vénitien Venier dei Leoni, où sont enterrés également ses nombreux petits chiens. Elle légua sa Collection et son palais à la Fondation S. Guggenheim de New York, à la condition que rien n'y fut changé.

http://www.obiwi.fr/culture/lectures/85415-peggy-guggenheim-ma-vie-et-mes-folies-perrin-editeur

Editeur : Perrin ISBN : 9782262021559

[Rappel de mise en ligne] sur André Breton

Vous trouverez ci-joint, mis en ligne, les témoignages d'Aimé Césaire, Charles Estienne, Dyonis Mascolo, Gérard Legrand, Vincent Bounoure, Pierre Naville, Robert Lebel, Marcel Duchamp, Joyce Mansour, Roger Blin lors de l'émission réalisée par Maurice Nadeau et Jean Schuster, en octobre 1966 et diffusée sur France culture.

http://www.arcane-17.com/rubrique,temoignages,1119673.html

Leur transcription textuelle est consultable ici :

http://www.fabriquedesens.net/A-propos-d-Andre-Breton

 [Autour de l'exposition La photographie n'est pas l'art] Sylvio Perlstein, un collectionneur secret

A la recherche de Sylvio Perlstein" : ce pourrait être le titre policier de la magnifique exposition qui se tient à Strasbourg. Elle se nomme en vérité "La photographie n'est pas l'art" : une citation de Man Ray, qui avait intitulé ainsi un essai en 1937. Cette exposition est une histoire de refus : refus de définir la photographie et refus de se définir soi-même. Le Belge Sylvio Perlstein a prêté les 200 oeuvres montrées, qui constitueraient la moitié de ce qu'il a acquis dans ce domaine - et guère plus d'un cinquième de sa collection. Pour autant, il ne dit rien et ne se montre pas.

On entre donc dans les salles avec deux curiosités en tête : les oeuvres, évidemment, et l'homme. Car Perlstein, à l'inverse de la plupart des collectionneurs célèbres aujourd'hui, se dérobe. Diamantaire de profession, il a travaillé entre Anvers et le Brésil. Il a ses habitudes à New York et à Paris. Pas la moindre date à citer. Le portrait grimaçant que Pol Bury a fait de lui en 1990 donne à penser que cet amateur discret est né dans les années 1930.

Seule solution : le deviner à travers ses préférences. En matière de photo, celles-ci sont claires : d'une part, le surréalisme et ses alentours, de l'entre-deux-guerres aux années 1950, avec un léger penchant belge que doit expliquer en partie l'origine anversoise ; et les avant-gardes new-yorkaises des deux décennies suivantes, dont bien des artistes ont été des amis proches - et pauvres quelquefois - de Perlstein.

La photo récente est moins présente, et pas pour le meilleur. Les images de Vanessa Beecroft, Philippe Ramette, Spencer Tunick ou Andres Serrano donnent le sentiment de n'être que les agrandissements couleur d'idées que d'autres ont eues un demi-siècle plus tôt et auxquelles ils avaient donné leur forme parfaite, en noir et blanc et avec ironie. La comparaison est cruelle.

L'essentiel est ailleurs. Un ensemble de Man Ray de tout premier ordre est accompagné de Steichen, Cahun, Marien, Cartier-Bresson, Dohmen, Ubac, Molinier, Modotti ou Weston - énumération incomplète. Par ailleurs, Warhol voisine avec Dan Graham, Dennis Oppenheim, Jan Dibbets, On Kawara, Vito Acconci et Joseph Kosuth... L'accrochage par genres - nus, objets, espaces, scènes, visages - propose des accointances entre ces deux groupes, dont le deuxième n'ignorait rien du premier, comme le suggèrent quelques comparaisons. Elles sont particulièrement judicieuses quand elles s'organisent autour de la ville, de l'architecture, de la marche dans la rue et de la perception de l'espace moderne.

Evans et Graham, Malville et les Becher, Man Ray et Acconci s'entendent bien, et l'on perçoit alors quel genre de cohérence Perlstein met en oeuvre dans ses acquisitions : celle, exigeante, d'une méfiance constante à l'égard d'images trop facilement fascinantes. Cela est vrai des nus, que Perlstein préfère déformés, à moitié cachés ou pâlis. La pornographie ne l'intéresse pas. Cela est aussi vrai des visages, qu'il aime tatoués, masqués, les yeux clos, les chevelures tombant comme des rideaux. Il ne croit pas qu'une photo révèle un caractère en un instant. Pas une image de reportage dans l'exposition, pas une anecdote. Quand action il y a, elle est performance calculée - par Paul Nougé en 1930 ou Adel Abdessemed en 2007.

"La photographie n'est pas l'art" ? En tout cas, elle n'est pas la vérité, pas plus qu'aucune autre forme d'art. Elle est constructions, exercices, calculs, programmes. Homme secret, Sylvio Perlstein est un collectionneur subtil.

"La photographie n'est pas l'art : la collection Sylvio Perlstein"Musée d'art moderne et contemporain, 1 place Hans-Jean-Arp, Strasbourg (Bas-Rhin). Tél. : 03-88-52-50-00. Du mardi au vendredi de 12 heures à 19 heures, le jeudi jusqu'à 21 heures, samedi et dimanche de 10 heures à 18 heures. De 3 ¤ à 6 ¤. Jusqu'au 25 avril. Catalogue, éd. des Musées de Strasbourg, 356 p., 49 ¤.

Philippe Dagen

Article paru dans l'édition du Monde du 14.02.10

http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/02/13/sylvio-perlstein-un-collectionneur-secret_1305330_3246.html

 [enchère eau-forte avec envoi de Brauner]

Numéro : 53

Description : Portrait à l oiseau. Eau-forte. Epreuve d artiste, signée au crayon en bas à droite. 17 x 13 cm. Au dos envoi de Mme Brauner au crayon: "pour Minouche cette eau forte gravée par Victor en 1950, le 29 mai 1966 / Jacqueline Victor Brauner". (petites déchirures en marge supérieure).

Estimation : 100/200¤

Vente : PARIS-MONTPARNASSE – Livres , Autographes, Tableaux, Dessins

Date : Dimanche 28/02/10 au 14 h 30

Lieu de vente : Villa Modigliani 13 rue Delambre 75014 PARIS Vente réalisée par l'étude : ETUDE GALATEAU sarl Téléphone : 0607799861 Email : poulainpierre.expert@gmail.com

http://www.interencheres.com/ventes_aux_encheres/print_articles.php?clef_vente=201002280008&clef_etude=87001&clef_article=17

Excellente année du tigre à toutes et à tous !

Eddie Breuil !-Pour envoyer un message à tous : / melusine@mbox.univ-paris3.fr

mardi 16 février 2010 19:55 spectacle Desnos
ROBERT DESNOS: LA LIBERTE OU L’AMOUR !
    Un spectacle poétique et musical

    DU MARDI 23 AU SAMEDI 27 FEVRIER 2010
A 21h

Est-ce un cri de guerre ? Un conseil aux amants ? Une leçon pour enfants pas
sages ? Ou serait-ce un slogan publicitaire ?... Desnos aimait brouiller les
pistes, jouer à l'équilibriste sur la corde raide qui relie le rêve au
quotidien, et, surtout, ne jamais se prendre au sérieux. Mais le poète nous a
quittés, faisant de nous les héritiers de sa parole. Sa voix résonne
aujourd'hui pour embellir notre monde de son sens de l'humanité, du destin, de
l'humour et de l'éphémère, tout comme son cœur battait pour la révolte et
pour Youki. Du recueil A la mystérieuse aux Chantefables en passant par les
très surréalistes Rrose Sélavy et les poèmes obscurs et engagés de
Contrée, le choix des textes retrace le parcours irrévérencieux de la vie et
de l’œuvre du poète.

    Poèmes, chansons et prose de Robert Desnos
    Avec SONIA MASSON
    Musique: PABLO NEMIROVSKY (bandonéon et flûte basse)


AU THEATRE DE LA VIEILLE GRILLE
1, rue du Puits de l'Ermite 75005 - Paris.
Métro Place Monge - Bus 47-67-89
www.vieillegrille.fr

Plein tarif: 18€
Tarif réduit (étudiants et chômeurs) : 13€
Moins de 13 ans : 10€

RESERVATIONS
Par téléphone:  01 47 07 22 11.
Par e-mail : vieillegrille@gmail.com
Sur le site: http://www.billetreduc.com

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE SPECTACLE
http://sites.google.com/site/laliberteoulamour
http://www.myspace.com/laliberteoulamour

mercredi 17 février 2010 23:44 Assoc'

Chers amis,

Voici venu le moment de renouveler votre adhésion à l’Association pour l’étude du surréalisme. Vous voudrez bien trouver ci-joint le formulaire d’adhésion ainsi qu’un relevé d’identité bancaire.

Mélusine XXX  est paru. À l’occasion de cette trentième livraison, les éditions l’Age d’Homme organisent une soirée. Ce sera l’occasion d’évoquer ensemble un parcours exceptionnel de trente années d’études. J’espère vous y retrouver.

Bien cordialement. HB

face="Times New Roman">Le prochain « Mercredi de la rue Férou » aura lieu le 24 février 2010 (18h-20h)

Le thème : Mélusine, la grande revue du surréalisme (30 numéros depuis 30 ans) Invité : Pr Henri Behar  (directeur de la revue) En présence de Vladimir Dimitrijevic Présentation. Débats. Nouveautés. Le n° 30 sera disponible : « Le surréalisme serbe ».

Librairie l’Âge d’Homme

5 rue Férou - 75006 Paris M° St-SulpicePour tout renseignement : 01 55 42 79 79 courriel : lagedhomme@orange.frvoir le blog : http://librairielagedhomme5rferouparis.blogspot.com/

vendredi 19 février 2010 15:45 Colloque Lautréamont

COLLOQUE INTERNATIONAL
Lautréamont, Supervielle, Laforgue : retour à Montevideo
Montevideo, 18-22 octobre 2010
PROGRAMME du COLLOQUE
Lundi 18 octobre : Inauguration
Mardi 19 octobre : Journée consacrée à Lautréamont
Mercredi 20 octobre :
Matin : Supervielle
Après-midi : visite des lieux liés à la vie des trois poètes.
Jeudi 21 octobre : Journée consacrée à Laforgue
Vendredi 22 octobre : Vision d’ensemble sur les trois poètes et les
relations culturelles franco-uruguayennes.
Pour tout renseignement:
Yves Mahé : dg@alliancefrancaise.edu.uy
Jacques-André Duprey (jduprey@adinet.com.uy)

lundi 22 février 2010 01:57 semaine 08

Semaine 08

Expositions, événements :

Une soirée futuristePoésie et politique au xxe siècle • Prochain séminaire, Sarah Troche le 12 mars • Du temps que les poètes faisaient la radio • …

Articles, chroniques…

Lautréamont par Jean-Jacques Lefrère • Le surréalisme au service de la révolution • …

UNE SOIREE FUTURISTE - Avec Massimiliano Finazzer Flory

Vendredi 26 février à 19h au Tunnel RIVA

Une soirée futuriste

Lectures théâtrales des Manifestes futuristes

Avec Massimiliano Finazzer Flory

Improvisations musicales de saxophone avec Riccardo Bianco

Chorégraphie de danse contemporaine avec Emanuela Serra

le vendredi 26 février à 19 h 00

Tunnel Riva

Mis gracieusement à disposition par Monaco Boat Service

8, quai Antoine 1er Principauté de Monaco

Organisée par MAME Paola Magni et Lucia Mezzanotte

Tenue de ville

PROGRAMME

Une soirée futuriste

Lectures théâtrales des Manifestes futuristes

Avec Massimiliano Finazzer Flory

«Une soirée futuriste » se propose de célébrer le futurisme avec un événement dont la pluralité des moyens d'expression exalte la valeur de l'énergie afin de revivre l'impulsion et la passion du mouvement et de ses héros.

La soirée s'ouvre comme une anthologie de textes tirés de Fondation et Manifeste du Futurisme (1909) et de l'explosif Manifeste des dramaturges futuristes (1911) avec une incursion dans les mots en liberté de Marinetti, Zang Tumb Tuuum (1912), La Fontaine malade d'Aldo Palazzeschi (1909), ainsi que les déclarations programmatiques de Giovanni Papini lequel avec une grande force polémique, affronte dans la revue Lacerba la question: «Pourquoi suis-je futuriste» (1913).

Un itinéraire livré à l'imagination qui se déroule dans le temps à travers les étapesqu'ont marquées“la révolution futuriste”dans les divers domaines du savoir, des arts et de la vie.

À l'arrière-plan, la projection de quelques oeuvres d'art choisies parmi celles qu'ont rendu le Futurisme l'un des mouvements artistiques italiens les plus connus dans le monde.

La pièce sera jouée en langue italienne.

http://royalmonaco.libcast.com/read/8147/

 [à venir, juillet] Poésie et politique au XXe siècle

Du lundi 12 juillet (19h) au lundi 19 juillet (14h) 2010

Voir le programme, les résumés des communications, sur :

http://www.ccic-cerisy.asso.fr/poesie10.html

 [Exposition] La poésie et le rêve des "Faits d'Hiver" s'invitent à la Maison du Chevalier

Une exposition dont la révélation est apparue en rêve. Voilà le vaste programme auquel invite Jean-Marc Tilcké, l'inénarrable tenancier de la maison du Chevalier et de la Tête de l'Art. Et c'est tout un poème lorsqu'il se met à raconter le pourquoi du comment il a rassemblé les oeuvres d'artistes telles que celles de Bae Hyung Kyung, Leonor Fini, Tana Kaleya, Christine Valcke, ou encore José Casas, pour l'installation de son exposition qui s'intitule "Faits d'hiver".

Un rêve, donc, sorti tout droit de l'inconscient du "chevalier" Tilcké, qui lui indique une idée d'exposition des plus originales. Et qui le conduit à une histoire de monstres du lac, pour traduire l'atmosphère de l'installation. Une balade onirique en somme. Parce que pour parler d'art, et plus particulièrement

d'art contemporain, Tilcké s'emballe, évoque la peur, comme énergie créatrice, le désespoir de l'artiste. Les oeuvres, elles, sont faites pour être reçues par le spectateur, pas disséquées.

Quelques mots tout de même pour se mettre en appétit sur les oeuvres qui ont investi la maison du Chevalier. On y trouve des sculptures de la Coréenne Bae Hyung Kyung, accessoirement directrice des Beaux-Arts de Séoul. A leurs côtés, dessins et eaux fortes de Leonor Fini, grande dame de la mouvance surréaliste, et également mentor de Tana Kaleya. Tana Kaleya (lire ci-contre) qui présente ses peintures, portraits évanescents de femmes, et ses dernières photographies. « Dans ces clichés, on trouve un sens du détail extraordinaire », s'enthousiasme le sieur Jean-Marc Tilcké. « Elle immortalise des natures mortes, puisqu'il s'agit de souches de bois découverts au lac Monbel. Il y a un côté accident climatique. Elle y trouve des territoires inconnus, elle poétise ces forêts noyées dans lesquelles on peut reconnaître un poisson, un tireur à l'arc. C'est quasiment de la 3D ! » Il y a bien sûr les peintures et lithographies de Christine Valcke, elle qui a inspiré l'exposition, avec ses travaux sur la macro et le contraste, et les peintures de José Casas, qui a fourni « une série sur l'Irak très mortifère, très noire », dans ces petits tableaux en noir et blanc.

Juliette ROULEAUX

L'exposition "Faits d'hiver" est à voir jusqu'au 16 mars, à la Maison du Chevalier, sise au n° 56 de la rue Trivalle. Téléphone : 04 68 47 36 36.

http://www.midilibre.com/articles/2010/02/21/CARCASSONNE-La-poesie-et-le-reve-des-Faits-d-39-Hiver-s-39-invitent-a-la-Maison-du-Chevalier-1120360.php5

Prochain séminaire : Sarah Troche le 12 mars

12 mars 2010

Sarah TROCHE fera une communication sur « L'autoportrait surréaliste entre automatisme, projection et décentrement »

http://melusine.univ-paris3.fr/Seminaire2009-20010.htm

[Trop tard] Du temps que les poètes faisaient la radio

Mégahertz vous parle aujourd'hui d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : un temps où les poètes faisaient de la radio, et faisaient la radio, la pratiquaient, l'expérimentaient et parfois même la dirigeaient. On n'entendra pas ce samedi des poèmes dits à la radio, mais la façon dont toute une génération de poètes, Jean Tardieu, Blaise Cendrars, Dylan Thomas, Philippe Soupault, Paul Gilson se sont, notamment dans les années 1950, emparés de cet outil. Qu'est-ce qu'ils ont pu apporter de nouveau à cette nouvelle radio ? Et quelles passerelles ont pu être posées entre ce média de la parole et du son et leur propre langage tissé de mots et de sonorités ?

Avec Robert Prot, ancien du studio d'essai et auteur de Jean Tardieu et la nouvelle radio, Paris, L'Harmattan, "Logiques historiques", 2006 André Velter, poète, producteur de Poésie sur parole, émission mythique de France Culture.

Et Thierry Beauchamp, spécialiste de poésie britannique.

Archives :

Under Milk Wood, Dylan Thomas, réalisation Douglas Cleverdon, BBC, prix Italia 1954 (avec la voix de Richard Burton)

Au bois lacté, Dylan Thomas, traduction Jacques Brunius, réalisation Alain Trutat, RTF, 1954

Prenez garde à la poésie, émission de Philippe Soupault, "L'argot", avec Michel Serrault, Jean Poiret, Francis Lemarque, 29 avril 1954.

Rythmes et bruits du monde, Blaise Cendrars, 28 juin 1952

Un Entomologiste de la radio (hommage à Pierre Fouché), Jean Tardieu, 10 avril 1968

Tête de ligne, Georges Ribemont-Dessaignes présente Jacques Prévert, 14 avril 1950

Invités

Robert Prot. Robert Prot a travaillé dans la production expérimentale de radio et de télévision : Centre d'études de radio-télévision, Service de la recherche de l'ORTF, Institut national de l'audiovisuel. À partir de 1981, il est secrétaire de la Commission des radios locales privées, puis membre des Comités techniques radiophoniques du CSA (Paris, puis Marseille). L'un des trois fondateurs du Comité d'Histoire de la Radiodiffusion, il a publié divers ouvrages sur l'audiovisuel.

André Velter. Poète, essayiste, homme de radio, voyageur, éditeur, André Velter est né en 1945 dans les Ardennes. Il a notamment publié Aisha (avec Serge Sautreau), L'Arbre-Seul, Du Gange à Zanzibar, Zingaro suite équestre, La vie en dansant, L'amour extrême et autres poèmes pour Chantal Mauduit, Au Cabaret de l'éphémère, Midi à toutes les portes, Le Haut Pays (Suivi de La traversée du Tsangpo)...

Pour ceux qui ont raté l'émission, sans doute bientôt un podcast à venir.

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/megahertz/fiche.php?diffusion_id=81070&pg=avenir&print=yes

[Exposition] TRAITS MODERNES Picasso, Matisse, Miró, Brauner

La Bibliothèque municipale de Lyon expose une sélection d'estampes modernes choisies dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la photographie. Avec plus de neuf millions d'oeuvres, la BnF a la plus importante collection d'estampes et de photographies au monde.

Elle s'est constituée à partir du XVIIe siècle au sein de la Bibliothèque royale et s'est accrue par l'instauration en 1632 du dépôt légal de l'estampe. Elle réunit des oeuvres de graveurs français et étrangers, anciens et contemporains : Dürer, Callot, Rembrandt, Goya, Hokusaï, Picasso, Matisse, Tapiès, Jim Dine, etc.

À Lyon, la collection d'estampes est très riche, avec cent mille estampes anciennes (du XVIe au XVIIIe siècle) et plus de cinq cents estampes contemporaines. La période des années 1930 à 1960 est peu représentée dans les collections de Lyon, et c'est la raison de cette exposition d'estampes modernes. C'est une belle occasion pour le public lyonnais de rencontrer ces oeuvres rares, issues d'une collection prestigieuse ; un moment privilégié pour redécouvrir cette période, qui voit s'affirmer les fondements de la modernité.

Le choix, volontairement restreint à quatre artistes, permet d'observer les deux sillons qui fondèrent un art définitivement renouvelé : la veine surréaliste, avec Joan Miró et Victor Brauner, et la voie de la déconstruction plastique que se partagent Matisse et Picasso.

En utilisant et en poussant aux limites toutes les techniques de l'estampe qui étaient alors à leur disposition, chacun d'eux a fait de cette pratique exigeante un laboratoire d'expérimentation.

L'exposition rend compte de cet appétit pour la gravure ; elle montre que ce métier a permis aux artistes de mener une oeuvre parallèlement à leur peinture. Ils firent de l'estampe un domaine d'étude, un lieu d'impulsion créatrice, et parfois une réponse à leurs recherches picturales.

Françoise Lonardoni

Commissaire de l'exposition

Artothèque, département Arts et loisirs, BM Lyon

avec la collaboration de

Marie-Cécile Miessner,

Conservateur en chef au Département des estampes et de la photographie, BnF

Exposition proposée avec le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France

http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2010/02/11/j-ai-aime-mercredi-traits-modernes.html

[Visite guidée] Une visite au musée Magritte

par Mikaël Faujour

Le musée Magritte a ouvert en juin 2009 à Bruxelles. Tandis que certains musées consacrés à un seul artiste s'avèrent parfois d'un intérêt tout relatif, faute d'½uvres fortes (comme le musée Matisse au Cateau-Cambrésis), c'est ici d'un musée de tout premier plan dont il s'agit. Nous l'avons visité.

Comme nous renseigne le recommandable guide du musée Magritte, « les Musées royaux de Belgique possèdent la plus grande collection au monde d'½uvres de Magritte ». Il était logique qu'un jour, cet ensemble qui constituait un département très riche du musée d'Art moderne de Bruxelles prît son indépendance et fît la matière d'un musée à lui seul dédié. Que d'autres collectionneurs et organismes, la Fondation Magritte en tête, se joignissent à ce projet était dès lors une évidence. Le résultat : un musée riche, plaisant, complet, instructif et amusant – un musée qui fait donc honneur à l'½uvre singulière du plus surréaliste peintre que le plat pays ait engendré.

Ouvert au public en juin 2009, le musée Magritte offre un panorama très complet de son ½uvre, à la fois très célèbre, mais dont cependant des pans demeurent méconnus. Outre l'½uvre, c'est à l'homme, à son itinéraire humain, ses rencontres, son amour unique pour Georgette, ses amitiés et affinités artistiques, ses liens distendus avec le surréalisme du dogmatique Breton, qui sont exposés, mettant en tension la biographie de l'homme et son ½uvre à l'inventivité visuelle stupéfiante.

Toutes les périodes de son ½uvre sont représentées, des hésitations de jeunesse marquées par les expériences d'imitation des courants modernes (fauvisme, futurisme, cubisme, abstraction…) jusqu'à son ½uvre de maturité, onirique, que tout le monde connaît.

On croise aussi des étrangetés des années 40, toiles néo-impressionnistes où le coloris à la Renoir côtoie le souvenir de la touche « en virgule » de Van Gogh, sans que Magritte ne se départisse de son idiosyncrasie stylistique. Plus étonnante encore est sa « période vache », où il cite notamment Ensor. Les affiches de publicité (c'est que son art de peintre n'a pas toujours seul nourri l'homme), dont certaines demeurées célèbres (l'hommage à Von Stroheim, entre autres) , les lettres, photos, films domestiques, les gouaches, dessins, revues littéraires, et objets surréalistes (notamment les délicieuses bouteilles peintes) enrichissent et dynamisent cette collection, que la présence des seules peintures rendrait sans doute morne.

Des citations nombreuses éclairent aussi largement la pensée de cet homme, qui était aussi un penseur de l'art et l'un des premiers penseurs nominalistes de la modernité artistique au côté de Duchamp – lequel en fera autre chose, renonçant aux rétiniens plaisirs. Ce n'est pas un hasard si l'inutile Joseph Kosuth, qui a fait carrière sur « l'art » idéel, revendiquait une filiation avec le Magritte des mots (autrement dit : des toiles dans lesquelles les mots prennent la place d'objets représentés), lors de l'expo « Matter, Grey », au printemps 2006 (galerie Almine Rech).

Étalé sur 3 étages, ménageant ses visiteurs avec des sièges pour se reposer les reins et un éclairage impeccable (ô combien cela est rare, hélas !), le musée Magritte s'impose comme l'un des hauts lieux du tourisme culturel de Bruxelles.

http://www.laboiteasorties.com/2010/02/une-visite-au-musee-magritte/

Lautréamont en Pléiade, le rendez-vous manqué

Par Jean-Jacques Lefrère

Chronique, tant attendue, du La Pléiade Lautréamont. Enfin à lire non pas dans La Quinzaine Littéraire, mais dans L'Express.

Nus incitons également les abonnés de Mélusine à s'abonner aux excellents Cahiers Lautréamont.

http://www.lexpress.fr/culture/livre/peut-on-critiquer-la-pleiade_849081.html

[Article] Le surréalisme au service de la révolution

Étrangement, l'article sur la revue « Le surréalisme au service de la révolution » n'avait toujours pas été créé. Cela vient d'être réparé.

En espérant qu'il soit régulièrement enrichi, proposant par exemple des liens vers sa version récemment numérisée (http://melusine.univ-paris3.fr/Surr_au_service_dela_Rev/Surr_Service_Rev.htm).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_surr%C3%A9alisme_au_service_de_la_r%C3%A9volution

 [Jugements autour de Baudrillard et la notion de « système des objets »]

« (…) Quelles sont les alternatives à ce design global ? Le surréalisme, avec l'absurdité de ses objets ? Le surréalisme, explique Baudrillard, (naît) à contrario de l'avènement de l'objet et de l'extension du calcul sémantique et fonctionnel à tout le champ de la quotidienneté. Dans ce sens Bauhaus et surréalisme sont inséparables, comme le discours d'objets critique, anomique, monstrueux envers le discours d'objets rationnel (peu à peu d'ailleurs, ce discours subversif entrera doucement dans les moeurs et viendra s'intégrer à l'univers fonctionnalisé comme une variant anomalique : dans sa version banalisée, il entre aujourd'hui à dose homéopathique dans tout notre environnement (Pour une critique...). Si le surréalisme est le pendant irrationnel du rationalisme moderne, il peut en être le complément. Cela s'exprime nettement au niveau symbolique des objets. Le marketing a aujourd'hui pleinement intégré l'absurde, ne serait-ce que dans les campagnes publicitaires, comme moyen d'attirer l'attention. Fonctionnalisme et surréalisme, en apparence incompatibles, peuvent se soutenir au niveau de la publicité, capable de présenter les objets comme à la fois nécessaires et fantaisistes.

Le surréalisme se substitue Au calcul rationnel (...) pour le reverser à des associations libres, où ressurgit (...) la subjectivité elle-même "libérée" dans le phantasme. Autant dire que le commerce du signe contribue pleinement à résoudre la distance entre sujet et objet, ou plus précisément à objectiver le sujet. (…) »

Raphaël Edelman

http://fanfare-fanfare.blogspot.com/2010/02/le-systeme-des-objets.html

Eddie Breuil

samedi 27 février 2010 10:05 La liberté ou l'amour ! dernière représentation ce soir

Robert Desnos : La liberté ou l’amour ! Sonia Masson


Est-ce un cri de guerre ? Un conseil aux amants ? Une leçon pour enfants pas sages ? Ou serait-ce un slogan publicitaire ?
Desnos aimait brouiller les pistes, jouer à l’équilibriste sur la corde raide qui relie le rêve au quotidien, et surtout, ne jamais se prendre au sérieux. Mais le poète nous a quittés, faisant de nous les héritiers de sa parole. Sa voix résonne aujourd’hui pour embellir notre monde de son sens de l’humanité, du destin, de l’humour et de l’éphémère, tout comme son c½ur battait pour la révolte et pour Youki. Poèmes et prose de Robert Desnos dits par Sonia Masson, accompagnés au bandonéon par Pablo Nemirovsky

Théâtre Vieille Grille
5ème
Métro Monge
1, rue Puits de l'Ermite
21h

descriptif :
http://www.vieillegrille.fr/tiki-read_article.php?articleId=138

la presse en parle :
http://www.vieillegrille.fr/tiki-index.php?page=la_liberte_ou_lamour_presse#

Information communiquée par Alba Romano Pace et Georgiana Colville


dimanche 28 février 2010 12:09 semaine 09

Information de dernière minute :

dans le cadre du mois Artaud à Rodez, hommage à Antonin Artaud "Moi A.A.", oratorio de Michel Karsky avec les voix de Sophie Charrier, Corinne Cosson, Christian Du Breuil et Christophe Travers.

Prochain séminaire - 12 mars
Sarah Troche

L'autoportrait surréaliste entre auto­matisme, projection et décentrement

Les séances auront lieu à l'Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle Centre Censier 13 rue de Santeuil, 75005-PARIS (Métro Censier-Daubenton), salle 410 (4ème étage) le vendredi de 16h à 18h.

Rodez. Le mois Artaud est de retour [+ dernière minute, dimanche à 15h]
Culture. Coup d'envoi mardi avec l'exposition intitulée «Nouveaux regards». à la fin du mois, sera proposé un colloque, sur deux jours.

De «Nouveaux regards» sur Antonin Artaud», réunis dans une vaste exposition collective à la chapelle Paraire , et un grand colloque qui s'attachera à montrer l'inclassable artiste «au-delà des frontières», telle est l'architecture de cette édition 2010 du mois Artaud, manifestation désormais bien installée dans le paysage aveyronnais.

Mireille Larrouy et Jean Terral, chevilles ouvrières de l'association ruthénoise organisatrice, attendent les premiers visiteurs mardi 2 mars (18 h 30) à la chapelle (1).

Mireille Larrouy explique avoir cette fois demandé à des plasticiens de tout le grand Sud, et non plus simplement de l'Aveyron (Marie-Hélène Audouard sera la locale de l'étape), de travailler sur Artaud. Ils seront treize dont un adepte de l'art brut, Jean-Joseph Sanfourche. Un photographe , un potier, un pharmacien qui multiplie d'étranges reliquaires... seront aussi des réjouissances. Beaucoup ont découvert Antonin Artaud, explique la présidente de l'association, en rapportant, sur la base des confidences des artistes, que la rencontre avec ce cher Antonin n'a pas été anodine.

Le colloque est programmé à la fin du mois. Ouverture le samedi 27 mars, dans l'amphithéâtre de l'hôtel de ville - peut-être en présence du neveu d'Artaud - avec «La contamination» par l'acteur et metteur en scène Filippi de Dominici ; à l'auditorium de l'école de musique, projection en avant-première d'un film irlandais : «Artaud sur les îles d'Aran». Le dimanche, 28 mars, à la médiathèque d'Onet, conférence par l'homme de théâtre et art thérapeute autrichien Luigi Trenker : «Artaud et la psychothérapie du XXIe siècle ; performance par Eckhardt Momber, universitaire allemand : «Amour fou 33...» ; concert électro-acoustique par Michel Karsky à la MJC d'Onet ; Théâtre à La Menuiserie avec «La valse des hyènes» de et par Manuel Pratt.

(1) Ouverte tous les jours, de 15 à 18 heures.

http://www.ladepeche.fr/article/2010/02/27/786080-Le-mois-Artaud-est-de-retour.html et

Dimanche 28 : à 15 h à la MJC, hommage à Antonin Artaud "Moi A.A.", oratorio de Michel Karsky avec les voix de Sophie Charrier, Corinne Cosson, Christian Du Breuil et Christophe Travers.

Tarif : participation libre. Actions jeunesse Mardi 2 : discut'.

Samedi 20 : concert électro.

Samedi 27-dimanche 28 : week-end neige au Lioran.

Tous les mardis, jeudis et vendredis : accueil jeunesse de 17 h à 19 h.

http://www.midilibre.com/articles/2010/02/25/RODEZ-Le-mois-de-mars-sera-charge-a-la-MJC-1125380.php5

30 ans de Mélusine
Vous trouverez sur notre site, à l'adresse :

http://melusine.univ-paris3.fr/Melusine_30ans.htm,

un bref reportage photographique à l'occasion du trentième anniversaire de la revue Mélusine.

Henri Béhar remercie vivement toutes celles et tous ceux qui ont adressé des messages de longue vie à Mélusine et les invite à lire (ou relire) la collection intégrale des trente numéros, toujours disponibles !

Bibliographie / Biographie. Qui est Roger Gilbert-Lecomte ?
Par Bernard Noel / La République des Lettres, mardi 23 février 2010.

A lire sur : http://www.republique-des-lettres.fr/11025-roger-gilbert-lecomte.php

[Article] Gracq, le fantôme de M. Poirier en rit encore
Le 27 juillet prochain, un habitant de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) aurait eu 100 ans. S'il s'était appelé Louis Poirier comme tout le monde, on n'en parlerait pas. Mais il s'appelait Julien Gracq comme personne et on n'a pas fini d'en parler. La compagnie des gracquologues, gracquophiles, gracquomanes et graquolâtres peut s'inquiéter à juste titre au seuil de cette année de commémoration. Non pour les rencontres prévues, qui s'annoncent sous les meilleurs auspices, au Lycée Henri IV (il y fit son hypokhâgne) où l'on inaugurera en avril une salle au nom du plus littéraire des professeurs de géographie, et les colloques à Paris, Toulouse, La Haye… Ni pour les projets farfelus, vite refoulés par les détenteurs du droit moral, comme ce « Prix Julien Gracq » qui eut fait rire l'auteur de La Littérature à l'estomac. Depuis sa disparition il y a deux ans, la société gracquienne est plutôt troublée à la pensée de ce qui pourrait se publier, aux antipodes des Carnets de Chaminadour (308 pages, 25 euros -ALMJAC, 10, rue Joseph-Ducouret, 23000, Guéret), beau recueil que les amis de Marcel Jouhandeau viennent de consacrer à Gracq avec des contributions éclairantes sur le passage de son oeuvre en allemand ou ses rapports avec le surréalisme, le cinéma ou encore la musique de Wagner. Rien n'est prévu chez José Corti, l'éditeur historique. Mais ailleurs ?

Les amis de Gracq ont mal accepté la parution il y a un peu plus d'un an chez l'éditeur malouin Pascal Galodé d'un livre de Jean de Malestroit, l'un de ses voisins cultivateur et écrivain, qui lui rendit visite deux fois par an pendant quarante ans et tint discrètement, au style indirect, le journal de leurs conversations. « Ce qui est indécent, ce n'est pas tant de rendre public ce qui était privé mais de le faire quand l'intéressé n'est plus là pour démentir, surtout lorsqu'on connaît la position radicale de Gracq à ce sujet » souligne son éditeur Bertrand Fillaudeau. Si le livre n'était que ce qu'il est, anecdotique et d'un intérêt limité, il aurait haussé les épaules. Mais sa dernière partie décrit un Gracq sénile, ce qui a révolté les gracquiens. Mais sa dernière partie décrit un Gracq sénile, ce qui a révolté les gracquiens. « Il n'y a pas de guillemets, c'est écrit au style indirect, il n'y avait donc pas lieu à réagir »commente Bernhilde Boie, détentrice du droit moral et du droit de divulgation. Tous témoignent que jamais ils n'observèrent chez lui le moindre déclin intellectuel et que le niveau de conversation fut d'un niveau égal jusqu'à la fin. Un tapuscrit circule depuis peu à Paris qui relate également des rencontres avec « l'anachorète angevin »comme il signait parfois ses lettres en s'en amusant. Il est signé d'Ingeborg Kohn qui enseigne la langue et la littérature françaises à l'Académie militaire de West Point. Traductrice du Roi Cophetua, des Eaux étroites et de La Forme d'une ville aux Etats-Unis, elle a mis au propre des « notes biographiques » glanées à l'issue de quinze années de visites, quatre ou cinq fois par an. « C'est la lecture du livre de Jean de Malestroit qui m'a poussé à écrire. Pour réparer. D'autant que M. Gracq, comme je l'ai toujours appelé, ne m'avait jamais parlé de ce voisin… Je peux pourtant témoigner de sa mémoire exceptionnelle, jusqu'au bout »se souvient-elle. Une amitié naquit dans laquelle la littérature occupa la plus grande place ; il lui arrivait même de l'appeler à New York pour qu'elle lui résume Les Ames grises de Philippe Claudel qui s'annonçait à Saint-Florent, car il était probablement l'ermite le plus visité de France.Son récit, anecdotique mais exact, est chaleureux lorsqu'il lui explique les vins français, lui recommande la lecture de Pierre Michon, qu'il l'emmène déjeuner à La Cigale à Nantes ou qu'il lui commente face au poste de télévision la translation des cendres d'Alexandre Dumas au Panthéon. Il est truffé de considérations sur le communisme sud-finistérien, la lieue de grève de Sainte-Anne-la-Palud ou son intérêt pour l'Amérique. Mais s'il paraît, ce tapuscrit, qui n'a pas encore la forme d'un livre, sera entaché de son caractère posthume.

« Je lui toujours soumis ce que j'écrivais sur lui pour ne pas le mettre devant le fait accompli et il n'a jamais rien modifié » rappelle Régis Debray qui a relaté leurs parties de boomerang dans un chapitre de Par amour de l'art (1998). Un autre de ses fidèles, l'écrivain Philippe Le Guillou, lui a naturellement porté les deux livres qu'il lui a publiés mais pas Le déjeuner des bords de Loire, (paru après sa mort au Mercure de France comme les précédents) : « Il savait que je serais discret de toute façon ». Au fond, Philippe Le Guillou, qui mit ce classique moderne au programme de l'agrégation de Lettres, craint moins la publication de correspondances que celle d'une biographie, ce qui finira par arriver un jour ou l'autre quand bien même l'accès aux archives et le droit de citation ne seraient pas accordés à son auteur par Bernhilde Boïe, héritière du droit moral et de divulgation, bien décidé à faire respecter l'esprit et la lettre des volontés de Julien Gracq. Celui-ci, d'accord avec Nabokov, considérait que seuls l'oeuvre et le style d'un écrivain composaient “naturellement” sa biographie. Dans une lettre inédite du 23 avril 1991, il s'amusait d'ailleurs du succès du genre :” Ce sera bientôt une disgrâce pour quiconque tient une plume d'en être privé, et de nature à la faire montrer du doigt…” (mais que dire alors de la mise à l'encan de la vie quotidienne de Gracq avec la funeste journée de vente aux enchères de son intérieur ?). D'ailleurs, comme il est rappelé dans les Carnets de Chaminadour, il avait joint l'acte à la pensée en détruisant sa correspondance, à l'exception des lettres d'André Breton (conservées à la BN avec ses propres manuscrits) puisque “il n'y a pas de vie privée“. Qu'on se le dise, et ce fut rappelé au cours des “Rencontres de Chaminadour” que Pierre Michon lui consacra à Guéret en septembre 2008 avec quelques complices, “il n'y aura pas de La vie sexuelle de Julien G. par lui-même, en dépit de sa fascination pour la duchesse de Barry”

Plus ironique qu'on ne le croit, il n'était pas avare de jugements sur ses contemporains. Car il avait la dent dure. Sans méchanceté mais non sans férocité. Le texte d'Ingeborg Kohn en témoigne. C'est peut-être aussi le cas d'un d'un petit carnet Clairefontaine de 35 pages dans lequel il consigna en 2007, d'une main rongée par l'arthrose, ses hantises par rapport à la littérature. Ces « bouts de billets »,comme il les désignait, sont actuellement dans la possession de sa gouvernante/aide-soignante qui cherche à les vendre, même si une clause du testament interdit la publication de ce type d'écrits avant 2027. On peut avoir un avant-goût de ses flèches dans le dernier catalogue de l'expert Alain Nicolas à l'enseigne de la librairie Les Neuf muses. Pas moins de 110 lettres et cartes adressées à un ami écrivain, qui viennent d'être vendues en bloc, où le grand liseur en lui dit sa déception à la lecture de Cent ans de solitude (« Dans cette saga villageoise, je ne vois guère que la faconde d'un conteur arabe. Ce serait peut-être amusant à écouter sur une place de Marrakech (…) Quelque chose manque à cet ouvrage pour me séduire tout à fait -sans doute dans le domaine de l'expression. Je pense l'effet de masse que produisent les livres très longs jouera à la fin, mais ce genre de séduction, en littérature, n'est jamais qu'un pis-aller et fait songer aux succès de lassitude qu'obtiennent, à la longue, les soupirants persévérants” »), la distance pour les fantaisies d'Erik Orsenna (”bien léger”), le peu d'estime pour Bernard-Henri Lévy (« virtuose du renvoi d'ascenseur, auteur d'un étrange borborygme historico-philosophique, La Barbarie à visage humain »), l'amusement à la lecture du Lacde Jean Echenoz (« Mais si gratuit –et un peu étroit d'envergure »), l'intérêt pour la stratégie littéraire d'un Flaubert telle qu'elle sourd de sa correspondance (”Stratégie en chambre- que lui-même ne pratique pas pour son compte- toujours cet instinct de tenir la vie à distance. Croisset -rien que Croisset !…”), le goût pour les Mémorables de Roger Martin du Gard (“souvenirs d'une époque définte (l'entre-deux-guerres) riche en bonne littérature, mais où le gendelletrisme semble s'être donné en spectacle avec fureur“), l'admiration lucide pour Régis Debray (« intelligent, mais gâté par le culte de la formule »)… Il y en a plus d'une centaine de cette encre aussi rosse et piquante. Inutile de vous précipiter : les lettres viennent d'être vendues en bloc à un collectionneur anonyme. En les lisant, on l'imagine les écrivant quasiment en austère-qui-se-marre, un sourire ironique aux lèvres, à la pensée de l'effet produit sur les intéressés si un jour elles venaient à être dévoilées… Julien Gracq, le fantôme de M. Poirier en rit encore.

(”Autoportrait au masque”, “Avec Nora Mitrani à Saint-Cyr-Lapopie en août 1958, puis à Venise en compagnie d'André Pieyre de Mandiargues” photos D.R; “Julien Gracq refuse le prix Goncourt en 1951″, photo AFP ; “Une vie aux enchères” photo Nathalie Bourreau ; “M. Poirier vous salue bien”, photos D.R.)

Pierre Assouline

http://passouline.blog.lemonde.fr/2010/02/27/gracq-le-fantome-de-m-poirier-en-rit-encore/

7º Encuentro Internacional de Artistas Mujeres Acción / I Seminario Internacional : Performance, la construcción de un nuevo lenguaje (1960-1970)
Del 4 al 8 de marzo de 2010

Girona, España

Día Internacional de la Mujer

(…)

El FEM_10 pretende ser un espacio que posibilite la comunicación intergeneracional y la transmisión de experiencias y sabiduría. Por este motivo, han sido invitadas artistas reconocidas y con una gran trayectoria en el mundo del arte como Esther Ferrer (Donosti, 1937), Despina Olbrich-Marianou (Atenas, 1945), Concha Jerez (Las Palmas de

Gran Canaria, 1941), Myriam Bat-Yosef (Alemania, 1931) y Eugenie Kuffler (Baltimore, 1949). Bat-Yosef y Kuffler repiten expresamente para el FEM una performance que realizaron juntas en el año 1982. Además, será la primera performance de Bat-Yosef en 20 años.

http://laberintosvsjardines.blogspot.com/

et http://www.gresolart.com/web//fem-2010-introduction&seccio=2

Compte-rendu d'exposition de La Subversion des images
Par Marianne de La Bruslerie

http://escpose.wordpress.com/2010/02/26/la-subversion-des-images/

[chronique de publication] "La Poupée de Kokoschka", d'Hélène Frédérick : le double illusoire d'Alma Mahler
(…) De l'été 1918 au printemps 1919, Kokoschka écrit à Hermine Moos douze lettres (publiées à Berlin en 1925) pour lui donner des instructions incroyablement précises sur la fabrication de cet objet destiné à "abuser tous les sens" - ces écrits figurent parmi les lectures de Hans Bellmer, lorsqu'il conçoit sa Poupée en 1934. Des lettres qui ont suscité de nombreuses gloses, et qu'on peut lire en édition bilingue, suivies d'un subtil essai de Claude Jamain (Le Regard trouble, L'Improviste, 2006). (…)

LA POUPÉE DE KOKOSCHKA d'Hélène Frédérick. Verticales, 226 p., 18,50 ¤.

Par Monique Petillon

Article paru dans l'édition du Monde du 26.02.10

http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/02/25/la-poupee-de-kokoschka-d-helene-frederick_1311083_3260.html

[Rappel d'exposition, Lyon] Le graver dans la tête, le corps
La Bibliothèque municipale présente une très belle exposition d'estampes où Picasso, Brauner, Miro et Matisse composent et décomposent avec la figure humaine... Jean-Emmanuel Denave

Publié dans le n°565 - Mise en ligne : 02/2010

La Bibliothèque Nationale de France possède quelque neuf millions d'estampes et de photographies ! La Bibliothèque municipale de Lyon pouvait donc bien lui en emprunter une cinquantaine et, tant qu'à faire, pas des plus inintéressantes, avec des ½uvres signées Pablo Picasso (1881-1973), Victor Brauner (1903-1966), Joan Miro (1893-1983) et Henri Matisse (1869-1954) ! C'est Miro qui nous accueille dans la première salle de la galerie de la Bibliothèque avec plusieurs lithographies composées de couleurs pures (vert, bleu, rouge, jaune) et aux traits noirs et épais. L'artiste laisse libre cours à son univers fait d'astres simplifiés, de tourbillons en spirales, de bonshommes naïfs et attachants... Picasso et Matisse prennent le relais dans une salle où leurs portraits féminins et leurs femmes nues se côtoient, se comparent, se rapprochent ou s'éloignent, sous le regard notamment d'une grande «Françoise au n½ud dans les cheveux», très belle lithographie de Picasso datant de 1946. On trouvera aussi dans cette salle un petit chef-d'½uvre de Matisse, son «Nu assis jambes croisées 1», une linogravure de 1941. Un corps féminin, réduit à sa plus grande simplicité formelle, s'éclaire d'un mince trait blanc sur fond noir, tel un rai de lumière parmi les ténèbres.

Puissance du fragile

On ne se lasse pas d'ailleurs de redécouvrir l'art de Matisse consistant à épurer la représentation du corps. Corps résumé parfois à une onde dans la série des «Danseuses acrobates» (9 lithographies de 1931-32), où trois lignes sinueuses suffisent à esquisser l'équilibre d'une danseuse. Cette «puissante» fragilité fait face aux tauromachies plus denses et massives de Picasso... Le corps et le visage ne cessent d'ailleurs dans cette exposition d'être interrogés, dé-figurés, décomposés et recomposés autrement. Le surréaliste Victor Brauner décline sept manières de redéfinir le visage : visages signes, visages géométries, visages labyrinthes, visages embrouillaminis... Ils côtoient d'autres lithographies représentant «Françoise» de Picasso où le visage de la compagne du peintre, frontal et iconique, est littéralement encadré d'une chevelure variant d'une ½uvre à l'autre (chevelure tourbillon, chevelure sphérique...). Et à l'emmêlement des cheveux de Picasso répondent de petites ½uvres emmêlées et très poignantes de Miro : des figures, des corps, des astres encore, mais reliés ici entre eux par des traits hésitants, chaotiques, zigzagants. Décidément, quelque chose tremble et s'effiloche dans la représentation.

«Traits modernes (Picasso, Matisse, Miro, Brauner)»

À la Bibliothèque municipale de Lyon – La Part-Dieu

Jusqu'au 30 avril

http://www.petit-bulletin.fr/index2.php?page=thematiques/articles.php&thema=exposition&idarticle=37524-Le+graver+dans+la+tete,+le+corps&type=1&idvillepb=lyon

[Mise en ligne] Discours de Jean-Michel Goutier lors de l'inauguration de la Place André Breton à Paris le 16 janvier 2009.
Vous avez connu André Breton. Dans quel contexte l'avez-vous rencontré ?

Jean-Michel Goutier J'ai connu André Breton en 1964. C'était après les difficiles années de la guerre d'Algérie. Envoyé avec le contingent, j'avais effectué le maximum de mon temps dans les Aurès. Je suis rentré en France, traumatisé par cette guerre et dans un état de révolte proche de celui des surréalistes au sortir du premier conflit mondial. Je lisais beaucoup et notamment les poètes : Péret, Artaud, Breton, Crevel... Fasciné par Le théâtre et son double d'Artaud j'ai présenté, dans un cabaret de la Rive gauche, un montage poétique que j'avais intitulé : Lignes de forces surréalistes. Par souci d'honnêteté, j'ai envoyé le synopsis à André Breton qui m'a fait savoir qu'il ne fallait en rien modifier le choix des textes et s'en tenir à cette première mouture. Dans les mois qui suivirent il me proposa par un courrier, portant également la signature de tous ses amis, de collaborer à une exposition qui était en préparation. Il s'agissait de L'Écart absolu, la dernière exposition internationale du surréalisme qui a eu lieu fin 1965. Nous avions élaboré, ma compagne et moi, un spectacle sur le thème de l'androgynat, qui tenait des premiers happenings créés aux États-Unis et des « performances » actuelles, au cours duquel nous échangions en boucle des répliques de Jean-Pierre Duprey, de Julien Gracq, de Breton, des passages du théâtre élisabéthain et de bien d'autres auteurs. Tous les soirs, nous fréquentions le café surréaliste La promenade de Vénus où le groupe se réunissait et nous vivions l'expérience extraordinaire de la mise en commun de la pensée. Ces rencontres quotidiennes ont duré jusqu'à la mort de Breton, fin 1966. C'est au cours de cette période exaltante que j'ai fait la connaissance d'Aube.

Propos recueillis par Nathalie Jungerman

http://www.arcane-17.com/rubrique,jean-michel-goutier-place-andre-breton,1200325.html



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