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Liste Mélusine Novembre 2010

lundi 1 novembre 2010 01:35 semaine 44

Semaine 44  

Séminaire « Le surréalisme : un baroque du vingtième siècle ? » (5 novembre)

Joë Bousquet

La Brèche

André Dimanche

Erotic provocation in japanese surrealism (24 novembre)

George Linze

Man Ray (exposition à Vancouver)

Jacques Prévert (19 novembre)

Jan Svankmajer

[Vendredi 5 novembre : séminaire « Le surréalisme : un baroque du vingtième siècle ? »]

Ce vendredi aura lieu la première communication du séminaire « Le surréalisme : un baroque du vingtième siècle ? ».

Vendredi 5 novembre 10 : Jean-Claude Vuillemin et Diana Vlasie, « Baroque : un concept surréaliste ? Débat sur le baroque surréaliste

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris

Rappel du programme :

Vendredi 5 novembre 10 : Jean-Claude Vuillemin et Diana Vlasie, « Baroque : un concept surréaliste ? Débat sur le baroque surréaliste

Vendredi 26 novembre 10 : Jérôme Duwa, « Simon Hantaï : le surréalisme et le pli »

Vendredi 10 décembre 10 : Bruno Duval et Caroline Barbier de Reulle, « Maurice Fourré baroque ? Dali baroque ? »

Vendredi 28 janvier 11 : Pierre Taminiaux, « Pierre de soleil d’Octavio Paz : baroque et tentation de l’épure »

Vendredi 25 mars 11 : Elza Adamovicz et Françoise Py, « Le corps grotesque chez Jindrich Styrsky » et « L’hybride, le composite, le chimérique comme figures du baroque chez quelques artistes surréalistes »

Vendredi 22 avril 11 : Alexandre et Iwona Castant, « Mandiargues surréaliste baroque »

Vendredi 20 mai 11 : Georgiana Colville: « Animal, végétal, minéral, tout se tient : le baroque selon Léonora Carrington et Rémédios Varo »

Vendredi 17 juin 11 : Christine Buci-Glucksmann, Georges Bloess, Henri Béhar, Olivier Penot-Lacassagne, Françoise Py, Maryse Vassevière, « Table ronde : bilan sur le baroque surréaliste »

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris

http://www.ecritures-modernite.eu/?page_id=4965

[Conférence lecture : Jacques Prévert] 19 novembre

Avec Jacques Prévert : La poésie est partout

http://www.boisdarcy.fr/pageLibre000104f8.html

Une conférence-lecture proposée par Carole Aurouet,

docteur en littérature et civilisation françaises de l’Université de la Sorbonne Nouvelle et Maître de conférences à l’Université Paris-Est.

Théâtre, cinéma, poésie, littérature enfantine, chanson et collages, la conférence de Carole Aurouet vous permettra de découvrir toutes les facettes de l’oeuvre sensible, révoltée et corrosive de Jacques Prévert, que certains ont parfois cherché à réduire en la cantonnant à des textes doux et rêveurs pour les enfants.

Par le biais de livres, d’articles, de conférences et de cours, elle lutte depuis des années pour cette cause : tordre le cou aux idées reçues et ainsi diffuser une image plus fidèle de l’auteur.

Son propos sera agrémenté d’extraits de films, de projections de documents rares - voire inédits - et de lectures faites par les comédiens Philippe Müller et Vincent Vernillat.

Vendredi 19 novembre 2010 à 20h30

Entrée libre, sur inscription de préférence

Public : adultes et adolescents

Durée : 60 min.

Médiathèque La Grange de la Tremblaye

Rue du Parc

78390 Bois d'Arcy

01 30 07 11 80

lagrangedelatremblaye@boisdarcy.fr

N'hésitez pas à diffuser l'information, et à venir nombreux !

[Exposition Man Ray à Vancouver]

« Une exposition Man Ray au Musée d'Anthropologie de Vancouver, réunissant plus de cinquante photographies d'objets d'art africain avec les objets photographiés à l'époque (30 octobre 2010-23 janvier 2011). Une cinquantaine de photographies également d'Alfred Stieglitz, André Kertész, Charles Sheeler et Walker Evans. Des détails ci-dessous en anglais. EXPOSITION/Exhibit: Man Ray, African Art and the Modernist Lens An exhibition featuring recently discovered photographs and reuniting images with original objects October 30, 2010 through January 23, 2011 (Opening reception Friday, October 29, 7 pm) The Museum of Anthropology is pleased to announce Man Ray, African Art, and the Modernist Lens, a groundbreaking exhibition exploring the pivotal role of photography in changing the perception of African objects from artifacts to fine art. Man Ray, African Art, and the Modernist Lens will be on view at MOA from October 29, 2010 through January 23, 2011. Man Ray, African Art, and the Modernist Lens brings to light photographs of African objects by American artist Man Ray (1890-1976) produced over a period of almost twenty years. In addition to providing fresh insight into Man Ray’s photographic practice, the exhibition raises questions concerning the representation, reception, and perception of African art as mediated by the camera lens. Featured are more than 50 photographs by Man Ray from the 1920s and 1930s alongside approximately 50 photographs by his international avant-garde contemporaries such as Charles Sheeler, Walker Evans, Alfred Stieglitz, and André Kertész. For the first time, a number of these photographs are presented alongside the original African objects they feature. The juxtaposition offers a rare opportunity to encounter first-hand how various photographic techniques of framing, lighting, camera angle, and cropping evoke radically different interpretations of these objects. Books, avant-garde journals, and popular magazines also on display illustrate how these photographs circulated and promoted ideas about African art and culture to an international audience. Curated by Wendy Grossman, the exhibition frames the objects and images within diverse contexts, including the Harlem Renaissance, Surrealism, and the worlds of high fashion and popular culture. Man Ray, African Art, and the Modernist Lens was curated by Wendy Grossman, Ph.D. and organized by International Arts & Artists, Washington, DC. The exhibition was funded in part by grants from the Terra Foundation for American Art, the National Endowment for the Arts, and the Dedalus Foundation. Media sponsor The Georgia Straight. Opening reception sponsored by Consulat General de France a Vancouver. Photo Credit:Man Ray, Untitled (Aqua'ba Figure, Akan), 1933, c Man Ray Trust MUSEUM OF ANTHROPOLOGY 6393 N.W. Marine Drive Vancouver, B.C. V6T 1Z2 Tel: 604.822.5087 Fax: 604.822.2974 E-mail: info@moa.ubc.ca »

Information transmise par Stephen Steele

Rencontre . Jan Svankmajer évoque, à 76 ans, son oeuvre dissidente et folle

Entretien par MARIE LECHNER

Invité au Forum des images pour une séance exceptionnelle autour de son oeuvre, animée par le critique Pascal Vimenet, Jan Svankmajer a répondu à nos questions par mail. Ses réponses, en tchèque, ont été traduites par son interprète Bertrand Schmitt.

“Vous prolongez et revigorez l’expérience du surréalisme au cinéma. Que représente ce mouvement pour vous ?

Le surréalisme reste à mes yeux le mouvement le plus libérateur qui soit. Et la liberté est encore le dernier thème qui vaille la peine que l’on s’empare de la plume, du pinceau ou de la caméra. Dans les années 30, les surréalistes avaient proposé le mot d’ordre «transformer le monde et changer la vie». Ils ne sont pas parvenus à transformer le monde, mais le surréalisme est capable de changer la vie de ceux qui se trouvent dans son aire d’influence. L’imagination est un processus de libération. C’est l’imagination qui a rendu l’homme humain et non pas le travail.

Vos films sont féroces et volontiers sarcastiques. Définiriez-vous votre cinéma comme politique ?

A l’époque du régime totalitaire en Tchécoslovaquie, les spectateurs ont interprété mes films d’une manière avant tout subversive et antitotalitaire. Mais, en ce qui me concerne, je n’ai jamais été intéressé par l’aspect purement politique dans lequel se complaisaient les circuits dissidents de l’époque. J’ai toujours cherché à éviter que ma création se mette au service d’une idéologie, quelle qu’elle soit. Je pense que Benjamin Péret avait raison dans son pamphlet le Déshonneur des poètes lorsqu’il s’en est pris à la poésie de la Résistance française. L’idéologie enlève au poète sa liberté. Mais, par mes films, je défends néanmoins un espace de liberté.

Est-il exact que vous viviez à Prague dans une ruelle de la vieille ville où officiaient les alchimistes ? Vous sentez-vous un héritier de cet art de la transmutation ?

Pour moi, l’alchimie est avant tout un formidable système explicatif, comme peut l’être, par exemple, la psychanalyse. Cela permet de maintenir la continuité des symboles, ce langage archaïque sans lequel on est incapable de comprendre le monde ou l’homme.

Vos courts métrages d’animation se caractérisent par une prédominance de l’objet. Quels types d’objets vous interpellent ?

Je préfère insuffler la vie aux choses les plus communes, aux objets de la vie quotidienne. Je les débarrasse ainsi de la couche d’utilitarisme qui les recouvre, et ils peuvent alors jouer un rôle subversif vis-à-vis du pragmatisme du spectateur.

Dans le folklore animiste japonais, un objet peut acquérir une âme et s’animer s’il atteint son 100e anniversaire. Qu’en dites-vous ?

Oui, je crois que les objets, ou bien les lieux, qui ont été témoins de certaines scènes fortes émotionnellement ont le pouvoir d’absorber ces émotions et sont par la suite capables de rendre compte de ces actions. C’est pour cela que je suis à la recherche de tels objets et que je les fais jouer dans mes films.

Si vous deviez vous prêter au jeu du portrait d’Arcimboldo, quels seraient les objets qui vous représenteraient le mieux ?

Peut-être des langues ? Oui, certainement des langues. Dans tous mes films il y a des langues, c’est quelque chose qui me fascine.

Comment analysez-vous dans votre oeuvre cette pulsion boulimique, qui vous pousse à ingérer et à revomir vos images à la face du monde ?

La civilisation agressive qui est la nôtre souffre de voracité. Elle dévore tout, non seulement les espèces et les richesses naturelles, mais également des ethnies entières. Elle les digère puis les recrache sous forme d’argent. Les gros plans de bouches projetés sur l’écran et les langues qui pourlèchent les babines sont pour moi des symboles du cannibalisme de cette civilisation.

Et puis, lorsque j’étais enfant, je faisais souffrir mes parents parce que je refusais de manger. Ils me punissaient en me forçant à boire du vin additionné de fer, à prendre de l’huile de poisson et m’envoyaient dans des colonies où l’on me nourrissait de force. A 6 ans, ma mère devait me promener dans un fauteuil roulant tellement j’étais faible. On a même refusé de me prendre à l’école.

Un autre thème est la terreur, et notamment la terreur enfantine. Conseilleriez-vous vos films aux enfants ?

Très certainement. De nombreuses personnes, aujourd’hui adultes, me disent qu’elles ont grandi en regardant mes films, qu’elles les regardaient de manière obsessionnelle lorsqu’elles étaient enfants. Je suis même persuadé que mes films sont avant tout destinés aux enfants, ou du moins à l’enfant qui est resté en nous. Ils sont une victoire de l’infantilisme. L’humour de mes films est un peu noir, mais il est d’autant plus authentique qu’il est une réponse à l’époque dans laquelle nous vivons. Et il vaut mieux que les enfants s’y habituent.

Vous avez inspiré nombre de réalisateurs contemporains, comme l’Américain Tim Burton. Qu’avez-vous pensé de son adaptation d’Alice bourrée d’effets spéciaux ?

Je n’ai pas encore vu l’adaptation d’Alice par Tim Burton. Lewis Carroll a écrit une oeuvre formidable qui continuera sans doute à séduire d’autres réalisateurs. Mais c’est une oeuvre trop parfaite et donc difficilement saisissable. Je pense à sa signification interne. En effet, il ne s’agit pas d’un conte ou d’une fable, mais d’un rêve. C’est ainsi qu’il faut l’aborder. On ne trouve là aucun enseignement. Il n’y a aucune victoire du bien sur le mal. Il n’y a pas d’unité d’action, aucun happy-end. Seulement la toute-puissance du désir. Et ici, la technique, même numérique, s’avère impuissante.

C’est-à-dire ?

L’animation assistée par ordinateur n’est qu’une technique comme les autres. Lorsque j’en aurai besoin, je l’utiliserai sans que cela me pose de problème, mais je continue à avoir des réserves à son égard. Elle est trop lisse, trop parfaite, elle ne commet pas d’erreurs, elle n’opère pas avec le hasard, elle n’a pas de dimension tactile, sa réalité n’est que virtuelle et n’a donc aucune mémoire émotionnelle. Les objets ainsi créés, même s’ils seront en trois dimensions et bougeront de manière quasi parfaite, ne seront que des enfants mort-nés.”

http://next.liberation.fr/cinema/01012298648-les-objets-ont-le-pouvoir-d-absorber-les-emotions

[Communication] EROTIC PROVOCATION IN JAPANESE SURREALISM, 24 novembre

WITH MAJELLA MUNRO

24th November 2010

Doors at 6 pm, Talk commences at 7 pm

For the European Surrealists, sexual liberation was the means by which all other political and socio-economic liberations could be achieved. Their interest in erotic love and in psychoanalytic enquiry into sexual dysfunction was not a poetic affectation, but part of a political program to destroy received social conventions. The intellectual and artistic convulsions created by their ground-breaking ideas were felt not only throughout Europe, but worldwide.

The existence of a Surrealist movement in Japan is only just beginning to be revealed. It has previously been dismissed by scholars who complain that the rebellion achieved by French Surrealists could not have been mimicked in conservative, conformist Japan. Meanwhile, in contemporary Western pop-culture representations, Japan is construed as a place where all manner of sexual expression is tolerated. The Japanese tradition of populist pornography is one of the oldest in the world, while the blatancy and ingenuity of its extensive red-light districts never fail to surprise. It is impossible to imagine that Surrealism, with its provocative focus on sexuality, did not enjoy an erotic manifestation in this context.

The 1930s in Japan is usually depicted as a period of dour militarisation, of fascism, war, and thought-control. But it was also a period of experimentation with avant-garde expression, with sexual provocation, and with the limitations of conventional gender roles; experiments which had political aims and implications. These experiments transformed painting and poetry at the time, and exerted a powerful influence on photography and cinema of the 1960s, during which the innovations of the 1930s avant-gardes were revisited in the new, post-war context. This presentation will uncover not only how the Japanese responded to the imported disciplines of Surrealism and Psychoanalysis, but also how they drew on domestic culture and Japan's long tradition of populist pornography to interpret Surrealist eroticism in a manner which was innovative, intriguing, and distinctly Japanese.

Majella Munro is an art historian, journalist and managing editor of Modern Art Asia . Her book “Understanding Shunga: A Guide to Japanese Erotic Art” was published by the Erotic Review Books in 2008. She is currently in Japan researching the role of the Japanese avant-garde during the Second World War.

http://www.thelasttuesdaysociety.org/japanesesurrealism.html

[Portrait] André Dimanche : depuis 1978, le parcours d'un éditeur.

“Il vit à Marseille depuis toujours. Les premiers livres qu'il imagina furent imprimés en 1978 : André Dimanche avait trente-quatre ans, il était au milieu du chemin de sa vie. Il avait médité son projet initial en compagnie d'un proche ami, le poète Christian Gabrielle Guez-Ricord (1948-1988) qu'il venait souvent rencontrer dans le studio d'un immeuble de la rue d'Ephèse. Après avoir longuement réfléchi et conversé dans la proximité de ce poète audacieux et souvent bouleversant qui acheva de le déterminer, André Dimanche entreprit de fabriquer depuis Marseille, rue Breteuil, chez l'imprimeur Soulié, les trois petits volumes d'une collection qu'il intitula L'Atelier blanc.

Sa vie professionnelle et sa famille d'origine ne l'orientaient pas du côté de la littérature. Une maîtrise de droit et un emploi dans la fonction publique fixèrent longtemps la trame de ses journées : lorsque le temps estompera davantage les souvenirs, j'écrirai brièvement quels furent son métier et le dédoublement de son existence, jusqu'au début des années quatre-vingt dix. Toutes sortes de curiosités et d'affinités électives aiguillèrent ses choix ; à Marseille, il fréquentait volontiers le musée Cantini où l'on montrait pendant les étés des année soixante-dix Balthus, François Rouan et Françis Bacon, la galerie d'art contemporain Athanor ou bien la librairie La Touriale qui était domiciliée près de son lieu de travail. Si l'amour du livre et de l'édition ne l'avait pas requis, André Dimanche aurait vraisemblablement investi dans des registres connexes son énergie et sa créativité. Il aurait pu façonner une passionnante collection de peinture. Une autre dimension de sa vie lui permettait d'accéder au statut d'un photographe de grand talent. Il avait exposé à la Bibliothèque Nationale ses travaux personnels dans le domaine de la photographie ; ses recherches furent commentées par Jean-Claude Lemagny et Bernard Noël. 

L'artiste japonais Key Sato (1906-1978) dont il venait régulièrement voir les travaux dans une galerie de Nice, était par alliance un membre de sa proche famille. Puisqu'il s'inquiétait du peu de cas que l'on faisait de l'oeuvre de ce peintre, Christian Guez-Ricord l'encouragea à éditer des petits livres à son propos. Les textes des deux premières plaquettes de L'Atelier blanc furent écrits par Christian ; la troisième fut rédigée à quatre mains, André Dimanche et Guez-Ricord travaillèrent ensemble. Les artistes qui accompagnaient ces pages furent Key Sato, son fils Ado et Colette Deblé qu'André avait rencontrée grâce à Bernard Noël. 

1981 : création des éditions Ryôan-Ji 

Les formats de L'Atelier blanc étaient minuscules, les tirages oscillaient entre cent et deux cents exemplaires : des pages de papier Arches pliées en quatre, un banc d'essai sans lendemain immédiat. Le véritable point de départ, le premier livre réellement conçu par André Dimanche, c'est un recueil de James Sacré, Quelque chose de mal raconté. Le 19 mai 1981, 955 exemplaires sur papier Centaure ivoire d'Arjomari sortaient des presses de l'imprimeur marseillais Robert. Un autre ami, l'écrivain Christian Tarting qui dirigeait la revue Chemin de ronde l'avait incité à découvrir les poèmes de Sacré. Ce dernier enseignait la littérature française aux Etats-Unis : lors des premiers contacts il avait fallu le joindre par téléphone au Smith Collège, dans une université du Massachussetes. Une remarquable fidélité réunit cet auteur et cet éditeur. Au fil des ans, Dimanche a publié dix livres de James Sacré ; le dernier de ces ouvrages est paru en août 2010, il s'intitule America solitudes. Parmi les autres recueils de James Sacré édités chez André Dimanche, on peut citer Une fin d'après-midi à Marrakech qui reçut en 1988 le Prix Guillaume Apollinaire, Des animaux plus ou moins familiers (1993), Une petite fille silencieuse (2001) ainsi qu'Un paradis de poussière (2006). (suite en cliquant sur "lire la suite")

La physionomie des premiers ouvrages de cet éditeur est immédiatement reconnaissable : ils arborent une couverture couleur de sable, leur format est de 15, 5 cm x 21, 5 cm. Pour la gestation de sa première couverture, André Dimanche s'en souvient volontiers, il avait poussé loin son désir de perfection : il recommença une dizaine de fois les clichés de sa page de garde, griffée et maculée de noir par l'un des peintres qu'il affectionne le plus, Olivier Debré. Par la suite, tout en restant fidèle à une ligne d'ensemble qui signe l'originalité de ces éditions, d'autres plasticiens de sa connaissance interprétèrent librement ses couvertures : Gilles Aillaud, Jean-Jacques Ceccarelli, Colette Deblé, Jean Degottex, Fred Deux, Jean Dubuffet, Bernard Moninot, Louis Pons, Cécile Reims, François Rouan, Antoni Tapiès, Claude Viallat et Jan Voss furent conviés. 

(…) 

1985 : Marseille-New York et l'installation dans les locaux des Cahiers du Sud. 

Également frayée par Christian Tarting, la rencontre qu'André Dimanche noua pendant l'été 1983 avec Jacques Hérold (1910-1987) se révéla porteuse d'un improbable avenir. Familier du Lubéron et de Lacoste où il avait l'habitude de séjourner pendant les vacances d'été, Hérold lui fixa rendez-vous sur la terrasse du Café des Deux Garçons d'Aix-en-Provence. Avec son magnifique accent roumain, il entreprit de lui raconter dans le détail ce que très peu de gens avaient en mémoire, des fragment longtemps occultés de l'histoire du Vieux Port, les années 40 dans le Midi de la France pendant lesquelles, selon les termes précis de David Rousset, dans sa préface pour La filière marseillaise, le livre de Daniel Bénédite publié en 1984, "Auschwitz et Marseille sont alors les seules portes ouvertes de l'Europe".

Jacques Hérold lui raconta son séjour pendant ces années noires, les allées et venues de Victor Brauner, ses retrouvailles avec André Breton, Benjamin Péret, Max Ernst et Oscar Dominguez à la Villa Air Bel de Varian Fry ou bien au café du Brûleur de loups, ainsi que les joyeuses journées de travail passées rue des Treize escaliers, dans la coopérative des Croque-Fruits de Sylvain Itkine. Last but not least, Hérold lui révéla l'existence d'un jeu de cartes auquel il avait contribué sous la houlette d'André Breton, un jeu qui n'avait jamais été édité et dont on avait traces uniquement sous forme de planches publiées à New York en mars 1943, dans l'une des trois livraisons de la revue VVV. 

André Dimanche n'avait jamais imaginé qu'il deviendrait l'éditeur d'un jeu de cartes dont les personnages seraient dessinés par Max Ernst, Victor Brauner ou bien Wifredo Lam. Son coup de coeur enclencha un cycle de rencontres et de découvertes qu'il ne pouvait pas davantage pressentir. Les visites qu'il effectua rue Fontaine chez Elisa Breton, des contacts pris avec la famille d'André Masson ainsi qu'avec Jacqueline Lamba, l'incitèrent à rassembler de la documentation et à voyager outre-Atlantique, afin de mieux songer au grand format dont il passa commande à Bernard Noël, un ouvrage relié de 30, 5 x 30, 5 cm, Marseille-New York / Une liaison surréaliste 1940-1945. 

Dés lors, son implication et ses interventions dans la gestation d'un livre, ses recherches sur le plan de la maquette et de l'iconographie s'accrurent considérablement. Dans son esprit, à côté des "courts métrages" que pouvaient être les recueils de poésie, il lui fallait produire de "véritables films" ... Ryôan-Ji devint en 1985 le nom d'une collection littéraire intégrée dans un plus vaste ensemble, une couverture rouge remplaça progressivement la couleur du sable et les interventions des artistes. Depuis cette date, les ouvrages qu'il réalise portent clairement le nom qui leur est propre : ce sont les livres des éditions André Dimanche. 

Au milieu des années quatre-vingt, quelques mois après la nomination de Germain Viatte à la direction des musées de Marseille, pendant le mandat de la municipalité de Robert P. Vigouroux, notamment grâce à l'apport de personnalités comme Christian Poitevin et Dominique Wallon, la vie culturelle prenait un meilleur essor : les budgets et les subventions accordés aux arts plastiques ou bien à l'édition devenaient conséquents, des espoirs de renouvellement prirent corps pendant quelques années. Un esprit d'émulation, le jeu de la concurrence fomentèrent la naissance de projets à tout prendre complémentaires : en quasi-simultanéité avec le livre de Bernard Noël qui fut imprimé le 15 novembre 1985, Germain Viatte réalisait en avril 1986 pour l'ouverture des espaces muséologiques de la Vieille Charité, l'exposition et le catalogue de La Planète affolée : surréalisme, dispersion et influences, 1938-1947. 

Pendant ces saisons de belle invention, le destin voulut qu'André Dimanche ait l'occasion de rencontrer Françoise Ballard, la fille de Jean Ballard (1893-1973) et de Marcelle Ballard, fondateurs des Cahiers du Sud. Depuis la mort de sa mère survenue en avril 1985, Françoise Ballard souhaitait louer dans de bonnes conditions le local devenu vacant de la revue, au quatrième étage du 10 Cours Jean Ballard. Dans un espace autrefois hanté par quelques-uns des plus vifs fantômes de la littérature du XX° siècle (la liste est trop longue, passèrent dans le grenier des Cahiers du Sud, André Gide, Paul Valéry, Blaise Cendrars, Simone Weil, Paul Éluard, Francis Ponge, René Char, Asturias, T.S Eliot ou bien Saint John Perse) parmi les meubles et les vieux papiers de la revue, André Dimanche qui n'avait jusque-là aucune adresse pour son bureau d'éditeur, décida de loger ses activités à l'intérieur d'un habitacle rigoureusement légendaire. Son contrat de location ne pouvant plus être reconduit depuis l'été 2009, il aura établi dans cet espace mythique le siège de sa maison d'édition pendant presque un quart de siècle. 

L'un des premiers occupants de l'ancien local de Jean Ballard fut justement Bernard Noël, qui accepta d'être modestement hébergé dans une soupente des Cahiers, pendant la période d'écriture et d'enquête de Marseille-New York. A partir de là, l'histoire d'un lieu voué depuis les années vingt à la littérature et à la poésie se mettait de nouveau en mouvement : un improbable greffon se développa, de nouvelles habitudes et de nouvelles convergences se forgèrent. André Dimanche entreposa près du Vieux Port une partie du stock de ses éditions, sa documentation, les manuscrits qu'il recevait et l'administration de son entreprise.

Dans l'espace connexe au bureau où il venait travailler quotidiennement, il résolut de programmer une ou deux fois par an des expositions. Il montra à plusieurs reprises des dessins d'André Masson (une première fois pendant l'hiver de 1988), ensuite des dessins d'écrivains (avril 1989) des oeuvres graphiques de Louis-Paul Guigues ainsi que des sculptures de Fenosa (juin 1989). En parfait gentleman soucieux de diversifier sa programmation, Germain Viatte lui avait auparavant donné, le 4 juillet 1986, carte blanche pour le commissariat d'une exposition de trois mois qui lui permit de présenter au musée Cantini des oeuvres de huit de ses amis plasticiens : Jean-Jacques Ceccarelli, Olivier Debré, Jean Degottex, Fred Deux, Pierre Klossowski, Bernard Moninot, Roman Opalka et Jan Voss. Publiée dans un numéro spécial de la revue Banana Split, la préface de cette exposition fut rédigée par Marc Le Bot (1921-2001) qui fut également auteur d'un recueil pour ses éditions (Théatre d'ombres à l'intérieur, publié par Dimanche en 1984). 

Des livres d'art et des documents sonores. 

Des essais sur l'art et des monographies à propos de tel ou tel peintre sont aux côtés de la poésie la deuxième ligne de force de son catalogue. Dans ce registre où il excelle sur le plan des textes comme des maquettes, André Dimanche a édité un livre merveilleusement déroutant, des graphies dénormalisées et des dessins de Jean Dubuffet, Bonpiet Beauneuille (1983), un ouvrage de Bernard Noël, Trajet de Jan Voss (1993), Chroniques d'art et autres passe-temps, un recueil des articles publiés dans Libération par Hervé Gauville, un grand format des dessins d'André Masson, Anatomie de mon univers, un ouvrage de Cécile Reims et quatre livres de Fred Deux (Continuum et Sous la mémoire en 1988, Terre mère et une réédition de La Gana en 1999), des textes d'Antoni Tapiès présentés par Georges Raillard et regroupés sous le titre de La valeur de l'art ainsi que deux essais majeurs de David Sylvester (1924-2001) : "En regardant Giacometti" (2001) et "Francis Bacon à nouveau (2006), deux ouvrages préfacés et traduits par Jean Frémon. Grâce aux recherches de la germaniste et historienne d'art Liliane Meffre qui a traduit, présenté et annoté en 1993 la correspondance Carl Einstein-Daniel Henry Kanhweiler, 1921-1939, un second ouvrage de ce découvreur de l'art africain paraissait, toujours en 1993, Ethnologie de l'art moderne. 

(…)

Une seconde aventure aura passionné André Dimanche : la parution d'une partie des écrits d'Henri-Pierre Roché, le magnifique ami de Franz Hessel, Duchamp, Brancusi et Wols, l'auteur de Jules et Jim et de Deux Anglaises sur le continent dont François Truffaut avait rêvé de publier le Journal. Grâce à Dimanche, plusieurs séquences du "tourbillon de la vie" ont été restituées. Après avoir séjourné au Texas parmi les archives de la Bibliothèque d'Austin, en compagnie d'Antoine Raybaud, de Blandine Masson et de Karin Grund, afin de reconstituer le Journal d'Helen, André Dimanche a édité en 1990 ses Carnets des années 1920-1923, son Don Juan ainsi que ses Écrits sur l'art (1998) qui sont préfacés et annotés par Serge Fauchereau. 

Pendant la fabrication en 1992 de La petite machine animée, un ensemble comportant l'enregistrement de Guillaume Apollinaire récitant ses poèmes et la reproduction des cinquante photographies où l'on découvre les sourires, les mimiques et les gestes d'Apollinaire et d'André Rouveyre devisant en 1914 parmi les barques d'une fête foraine, André Dimanche osa franchir un nouveau seuil : il construisit un paramètre inattendu, un nouveau registre de ses éditions. Il inaugura une collection de documents sonores, des disques compact qui propagent la voix d'Antonin Artaud lorsqu'il réalisait Pour en finir avec le jugement de Dieu, ou bien Georges Perec oeuvrant pendant quatre heures, proférant sans discontinuer sa Tentative de description des choses vues au carrefour de Mabillon le 19 mai 1978. Il réalisa des coffrets qui donnent à écouter des enregistrements radiophoniques d'Ubu roi ou bien des entretiens réalisés par Georges Charbonnier, Georges Raillard et René Farabet, en compagnie de Marcel Duchamp, André Masson, Arthur Adamov et Antoni Tapiès. Avec le concours de deux des meilleurs réalisateurs de l'ancienne équipe de France-Culture, Alain Trutat et Madeleine Sola, Dimanche parvint également à mener à bien en 1999, avec Fred Deux une périlleuse entreprise : la création d'A vif, l'enregistrement de vingt-quatre disques compacts qui font découvrir l'autobiographie sonore de ce dessinateur. Pour l'ensemble de ses coffrets (le dernier d'entre eux, coédité avec l'Ina et renfermant 8 CD, concernait en 2007 l'oeuvre théâtrale et les nouvelles de Samuel Beckett) André Dimanche a d'ores et déjà reçu en 1997 le Grand Prix international du disque de l'Académie de Charles Cros. 

(…)

C'est cette cohabitation pas du tout routinière avec Actes-Sud qui explique que pendant le tournant du siècle, André Dimanche effectua pour mieux diversifier sa production plusieurs incursions du côté de la fiction, des traductions et du roman policier. Il tenta d'orienter sa production du côté de la littérature argentine en éditant des textes de deux auteurs contemporains, César Aira et Ricardo Piglia dont certains livres sont également publiés par Christian Bourgois. Pour un récit d'Aira qui est considéré comme un auteur majeur de la littérature latino-américaine, lors de la parution en 2000 d'Un épisode dans la vie d'un peintre voyageur, il ne retira malheureusement pas le succès qu'il espérait. Pendant cette période durant laquelle il bénéficiait de la logistique d'Actes-Sud, Dimanche remit également en circulation des livres oubliés de Loys Masson (Les tortues et Le notaire des noirs) édita deux livres du romancier marocain Edmond Amram El Maleh ainsi que des traductions d'auteurs de romans noirs comme Chester Himes, Rudolph Fisher et John A. Williams. 

Une autre redécouverte de très beau relief fut à cette époque son apanage. Dimanche fit traduire par Michel Fabre trois livres du romancier et poète Claude McKay, noir américain originaire de la Jamaïque (1889-1948) : le célèbre Banjo, qui décrit la vie des marins et des immigrés entre Panier et Joliette, dans les quartiers réservés de Marseille (2002) les quatre cents pages de son autobiographie, Un sacré bout de chemin (2004) ainsi que Retour à Harlem (2007). 

Aujourd'hui, avec Harmonia Mundi. 

Depuis qu'il a changé de distributeur - depuis l'hiver 2005, ses livres sont diffusés par Harmonia Mundi - André Dimanche restreint son rythme de publication : pas plus de quatre ou cinq ouvrages par an. Son travail se resserre autour de grands projets en matière d'histoire de l'art et de quelques auteurs qui sont ses proches amis et partenaires dans le travail, principalement Jean-Christophe Bailly, Serge Fauchereau, Xavier Girard et Georges Raillard. Les possibilités offertes sur le Cours Mirabeau d'Aix-en-Provence par Véronique Traquandi, la responsable de la Galerie d'art du Conseil Général des Bouches du Rhône, lui ont permis entre 2007 et 2010, d'être le commissaire de trois expositions ; deux d'entre elles sont accompagnées de catalogues qu'André Dimanche édite. 

Le peintre et le modèle fut sur le Cours Mirabeau une présentation effectuée en octobre-décembre 2007 pour accompagner la parution d'un livre-coffret d'André Dimanche superbement maquetté, Alberto Giacometti. Éclats d'un portrait, livre de Jacques Dupin comportant des photographies d'Ernst Scheidegger prises en 1965 dans l'atelier de la rue Hippolyte Maindron. Une année plus tard, pendant l'été 2008, Dimanche programma une exposition intitulée André Masson et le théâtre ; en janvier 2010, il produisait avec entre autres des travaux de Masson, Aillaud, Debré, Rancillac, Cecarelli et Denis Polge un événement autour de L'enfance de l'art. Pendant l'été 2012, André Dimanche récidivera avec un beau projet autour du thème des Constellations qui lui permettra de réunir des travaux de Joan Miro, Jacques Monory et Bernard Moninot. 

Avec Jean-Christophe Bailly qui avait préfacé le coffret des quatre CD d'Antonin Artaud et publié Phèdre en Inde (2002) André Dimanche a fait paraître deux gros ouvrages axés sur l'oeuvre de Gilles Aillaud. Une imposante monographie, un format 25 x 33 cm, 425 pages de textes et de reproductions sont parus en octobre 2001. A quoi s'ajoute en mars 2010, en liaison avec une exposition de gravures à la Bibliothèque nationale, D'après nature / Encyclopédie de tous les animaux, pour lequel Bailly mentionne le fragment d'Héraclite qui réjouissait Gilles Aillaud : "Les ânes, plutôt que l'or, prendraient les branches". De nouveau avec Jean-Christophe Bailly avec lequel André Dimanche est en train d'imaginer pour mars 2011, en compagnie d'Annie Terrier et des Écritures croisées une rencontre publique dans l'amphithéâtre de la Cité du Livre d'Aix-en-Provence, une autre parution est actuellement en chantier : le manuscrit de Bailly est livré, il est encore plus important que l'ouvrage consacré à Aillaud, il s'agira d'une monographie à propos de Bernard Moninot prévue pour fin 2011. A quoi s'ajoutera, toujours avec une préface de Jean-Christophe Bailly, un volume consacré au musée imaginaire d'Alberto Giacometti qui s'intitulera L'oeil noué / Autoportrait de Giacometti en regardeur.

La liste est de nouveau longue quand on songe aux réalisations de ce début de siècle. Parmi les ouvrages de fond dont les qualités de maquette et de reproduction méritent tous les éloges, on mentionnera en 2002 Auguste Chabaud /Époque fauve présenté par Serge Fauchereau qui publia également en 2006 Gaston Chaissac et alentours. Une longue quête aura permis à André Dimanche de reconstituer une précieuse iconographie pour La chambre de Joë Bousquet, un livre de Pierre Cabanne qui fait revivre la fabuleuse collection de peintures du gisant de Carcassonne (2005).

Septembre 2008 fut marqué par la publication de Monticelli, l'étrange, ouvrage signé par Georges Raillard. En novembre 2009, on découvrait un texte de Frédéric Valabrègue pour Jean-Jacques Ceccarelli. Tout récemment, un achevé d'imprimer de septembre 2009 permettait de lire Trois hommes dans un bateau, une très belle étude et simultanément une fiction de Xavier Girard qui avait auparavant publié chez Dimanche L'Oursin. Voici ce qu'indique la quatrième page de couverture : "Matisse et Marquet se sont donnés rendez-vous au plus sombre de la guerre chez Monet à Giverny. Pourquoi se rencontrent-ils ce jour-là ? Que se disent-ils ? Et pourquoi ont-ils gardé le silence sur cette journée particulière ?". 

L'avenir dure longtemps ... Nul ne peut prédire quelle place détiendra dans l'histoire des sensibilités cet éditeur dont la démarche doit être située parmi les actions souterraines et trop peu visibles de personnages d'aujourd'hui comme Claire Paulhan, Georges Monti, Antoine Jaccottet, Florian Rodari ou Bruno Roy : rien n'est révolu, l'attente est immense, la littérature continue de s'écrire puisque perdurent des aventures comme celle d'André Dimanche. Dans quelques décennies, les productions d'André Dimanche seront pour le moins aussi légendaires que celles de René Hilsum, le fondateur de Kra et des éditions Sans Pareil. On voudra réentendre sa voix, on se souviendra de ses débords, de son entêtement, de son audace et de son inventivité. Exactement comme on se souvient aujourd'hui, avec émotion et passion, d'Henry-Louis Mermod, de Pierre-André Benoît, d'Edmond Charlot, de Pierre Bettencourt, de Thierry Bouchard, de François Di Dio ou bien de Gérard Bobilier

Alain Paire 

 

Moins détaillée, une première version de cet article était parue dans le n°9 de la revue La Pensée de Midi, hiver 2002, éditions Actes Sud. 

On trouve une partie du catalogue d'André Dimanche, ses parutions depuis 1992 sur le site Rue-des-livres. Cf dans le n° 37 du Matricule des anges, décembre 2001, un entretien de Catherine Dupérou avec André Dimanche. Un extrait de cet entretien caractérise bien la démarche de l'éditeur : "On n'a pas le droit d'oublier aussi vite. Il faut des gens qui freinent. On n'est pas balayé parce que d'autres gens existent. Loys Masson, c'est une oeuvre de grande qualité : je ne dis pas que c'est la plus grande du siècle, mais elle doit exister. Que des gens qui ont consacré leur vie à l'art, qui par essence doit durer, disparaissent, en général pour des raisons économiques, c'est inacceptable pour moi".

On peut s'étonner, voire s'insurger, personne n'est parfait. En 2013, les éditions André Dimanche auront 35 ans. Renseignements pris, cet éditeur n'a pas été pressenti pour figurer dans le programme actuellement imaginé pour "Marseille 2013, capitale culturelle de l'Europe". 

Editions André Dimanche, 10 Cours Jean Ballard, 13001 Marseille. Diffusion Harmonia Mundi.” 

Lire l’intégralité sur http://poezibao.typepad.com/poezibao/2010/10/andr%C3%A9-dimanche-portrait-dun-%C3%A9diteur-par-alain-paire.html

Georges Linze, champion du futurisme

La mémoire de Georges Linze (1900-1993) me semble bien négligée. En 1969, dans Combat, Alain Bosquet (1919-1998) le qualifiait à juste titre de “poète méconnu”.

Il y aura bientôt quatre décennies, Paul Neuhuys (1897-1984) lui rendait hommage dans 'Apanage à ma poigne', un texte repris dans Mémoires à dada(1996).

Encore un nom qui se rattache pour moi à de très vieux souvenirs : Georges Linze. Des souvenirs qui remontent à un demi-siècle. Linze c’était Liège et son groupe d’Art moderne, Bourgeois c’était Bruxelles et son groupe l’Équerre comme Anvers c’était le groupe Ça Ira. Dans l’anthologie de la Lanterne sourde où nous figurions tous les trois, Bourgeois, Linze et moi, Bruxelles, Liège, Anvers se donnaient la main par-dessus nos dissensions régionales.

Si Linze dans sa revue Anthologie apparaissait comme un des tenants du futurisme, Bourgeois dans Sept Arts défendait plutôt le cubisme tandis que Ça Ira voyait dans Dada la première pilule atomique intérieure, la partie de ping-pong Pound-Picabia.

Linze était le champion du futurisme, le futurisme de Marinetti et du manifeste qu’il lance du haut de son avion aux habitants de Palerme : une machine est plus belle que la victoire de Samothrace ! Linze tient manifestement de Marinetti le goût du manifeste. Mais il y a chez Linze une qualité foncière, parfois même latente, tacite, muette, qui est indispensable en poésie, c’est l’enthousiasme.

Le mot enthousiasme nous vient directement du grec et signifie transport divin. Il fut introduit dans la langue française par la Pléiade vers 1555 : Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, Mignonne allons voir si la rose… C’était l’enthousiasme de la Pléiade, tandis qu’aujourd’hui le transport divin serait plutôt le tramway nommé Désir. Prendre son désir pour la réalité. Il y a de cela dans Linze. C’est une poésie de parti pris délibérément traversée par l’exaltation de la vie moderne et son impératif technologique : l’outil du travail, la machine. Existentialisme, foi dans l’absurde ? Non, au contraire, foi dans le merveilleux scientifique. L’absurde est affaire de banlieue planétaire et l’esprit chagrin ne participe pas à l’harmonie universelle. Les mains sales font l’usine propre. C’est l’enthousiasme de l’exactitude, du paysage inventorié, le pont millimétriquement exact jeté sur le dévergondage de la rivière. Capter le lyrisme d’une hélice.

La conquête de l’espace est-elle le résultat d’une atomisation déshumanisante ? Allons-nous vers une orientation collective grandissante et vers une poésie qui se fera avec l’irrévocabilité d’un calcul électronique ? Au point qu’on en arrive à préconiser le retour au rouet, le rouet d’Omphale, et que devant ce culte de la vitesse et les perspectives de la route meurtrière on est tenté de s’écrier : « Qu’on nous rende le chariot de Mérovée ! » et Le Règne de la lenteur si cher à Marcel Lecomte, et La Ralentie d’Henri Michaux qui a multiplié ses qualités par les hallucinogènes.

Mais Linze est là avec sa précision, sa concision, sa décision. Va-t-il substituer à l’homme sa propre création mécanique ? Mais non : « Les rues sortent de terre, les machines coulent de tes mains comme un trésor… » La maison est heureuse d’être une machine à habiter. La machine veut nous déshumaniser mais justement le grand mérite de Georges Linze c’est qu’il veut donner une âme à la machine et comme on disait naguère d’un cheval de race : « Quelle bête splendide ! », il dira d’une Lancia : « Quelle sublime soft machine ! »

S’il est des machines qui nous donnent froid dans le dos, il en est d’autres dont nous ne pouvons plus nous passer : la machine à coudre qui nous berce de son doux ronronnement, la machine à écrire qui rend si clair un texte illisible, la machine à laver purificatrice du linge sale en famille, et qui sont maternelles, fraternelles, pour nous donner plus de chaleur et plus d’intimité.

La machine soulève tous les problèmes : la pollution des océans, le désarmement nucléaire, la création artificielle d’homunculus, faire des enfants sans le secours de l’homme. L’Italie devient une usine où les divorces se font à la chaîne comme les Fiat. Situation tendue en Jordanie. Nouvelle pendaison en Guinée… Qu’est-ce que cela prouve ? Que le bonheur est une chose ambiguë, que l’humanité est encore bien jeune, que les enfants inconscients, insouciants de la mort comme de la famine, vont recommencer tout cela, que l’enfance ne connaît pas son bonheur, que l’humanité démarre un cran plus haut à chaque génération, qu’elle entre dans une ère scientifique insoupçonnée, que la peur et la haine sont le fait de l’homme primitif mais que cela va disparaître dans cette marche ascendante, que les jeunes vouent une sorte d’amour à la machine, que pour Linze c’est un signe de pureté et que dans les crépitements de l’avenir on a peine à imaginer les prodiges que tous ces chauds petits cerveaux irrigués de sang et de génie nous montreront quand ils ne seront plus ces enfants d’aujourd’hui un peu bizarres parce qu’entourés de toutes sortes de sortilèges souterrains et d’électricités précieuses…

Paul NEUHUYS

http://caira.over-blog.com/article-georges-linze-champion-du-futurisme-59985949.html

Surréalisme dans les jeux pour grand public

Lu dans un extrait d’une présentation autour du jeu Castelvania :

« Après avoir perdu sa petite amie, Eric Lecarde va également perdre ses deux filles, Stella et Loretta, transformée en vampires par un certain Victor Brauner, un artiste peintre roumain, alors qu’elle tentait de sauver leur père… en vain. »

http://polygamer.com/?Castlevania-pour-les-nuls-Part-II

[Compte-rendu tardif] La Vie réinventée : L'Explosion des années 20 à Paris de Alain Jouffroy

Compte-rendu par Herculine Zabulon

“Mythes à nu

de chair

Récit à la croisée du témoignage, de l’enquête, du roman psychologique. Jouffroy livre à la fois le fruit de ses rencontres mais aussi ce qu’il ramène de sa plongée dans les eaux troubles du Montparnasse des années 20. L’exercice est réussi : la « politesse » surjouée de Duchamp, le mythe personnel des Breton, des Man Ray, Picabia et consorts, ce mythe est brisé et laisse place aux êtres de chair à nu, aux petites combinaisons, aux haines recuites, aux passions, aux saloperies, aux oublis. Signé Picabia :

« Ce surréalisme, c’est tout simplement Dada travesti en ballon-réclame pour la maison Breton et Cie » ;

ou encore, du même : « Breton aussi ridicule, le pauvre, qu’un Saint-Just général-député ». Rien qui n’empêchât par ailleurs leur amitié jusqu’à la mort du peintre.

Méthode

Pour raconter,Jouffroy s’inspire de la méthode que Tzara employa pour sa pièce Mouchoirs de nuage :

« J’utilise ici la même technique, qui consiste à laisser la liaison entre les scènes « sur le compte de la mémoire, toutes étant présentes simultanément, et chaque partie étant regardée à part ».

Technique idoine pour parvenir à rassembler ces fragments de vie épars et grouillantes. C’est l’un des mérites de ce livre, de faire revivre les acteurs de la vie artistique/politique de l’époque, des plus périphériques aux plus centraux, les uns gravitant autour des autres : Adon Lacroix et Man Ray, Birette Maîtrejean et Desnos, Oscar Katz et Picabia, Hilaire Hiler et Tzara... galerie de portraits en mouvement, au premier rang de laquelle se trouvent les femmes, en myriade : Simone Breton, Béatrice Hastings,Gala, Greta Knutson, Nancy Cunard, Jeanne Hebuterne, Geneviève Buffet,Germaine Everling,Fernande Barrey,Génica Athanassion, Mary Reynolds...

Par ailleurs, l’insertion d’oeuvres, certaines oubliées, dans le contexte émotionnel de leur apparition, leur offre un nouvel éclairage ; on relit avec d’autant plus d’intérêt Le Manifeste cannibale, ou encore la réponse de Tzara à l’enquête « Pourquoi « écrivez-vous ? »que Rivière refusa de faire paraître à la NRF en 1953. Et qui se souvient de cette chanson de putains de l’époque Napoléon III, dénichée par Desnos pour enrichir le répertoire de Kiki lors de ses débuts au Jockey :

Viens par ici,

viens mon p’tit homme !

y’a pas trop merdes

On n’y voit rien,

mais tu verras,

je serai cochonne

t’amuserai bien !

Tu m’donneras vingt sous pour la peine...

Béni soit le noeud qui m’étrenne !

Réserves ?

Kiki, la grande odalisque, est la colonne vertébrale du récit de Jouffroy. C’est probablement Kiki qu’il parvient à nous rendre la plus proche, la plus palpable, la plus vivante. Nul doute que les confidences reçues de l’amie de Kiki, Thérèse Treize, y sont pour beaucoup. Kiki, phare de Montparnasse, hégérie de Man Ray ; qui finira au cimetière de Thiais en 1953, Foujita formant tout le cortège. Kiki dont la tombe en 1974, faute d’être entretenue, disparaîtra. Jouffroy, dont le livre date 1981, eût pu en dire un mot.

Jouffroy a eu le privilège de fréquenter notamment Leiris,Picabia, Miro (qui illustra ses poèmes, comme Matta, Masson) ; mais sa grande rencontre, en 1946, à 18 ans, est celle de Breton, dont le portrait qu’il trace a le bon goût de ne pas être un dithyrambe. Il était donc particulièrement bien placé pour entreprendre ce livre précieux. Faut-il regretter qu’il ne s’efface pas tout à fait derrière son évocation ?Déplorer cette manière pas toujours subtile de se mettre en avant et en scène ? Il ne s’agit pas d’un travail universitaire, objectera-t-on aux agacés ; le souci documentaire le dispute à l’imagination, à l’hypothèse, aux dérives. Ce côté brouillon, ce parti-pris d’archi-subjectivité, avec ses embardées, ses dialogues fictifs, ses ratés,participent du projet d’embraser la vie de ce quartier, de ces artistes, par tous les moyens dont Jouffroy dispose au moment où il entreprend ce livre ; y compris les plus personnels, sans se dissimuler : « Je commence ce livre comme une histoire intime : la plus compliquée, la plus personnelle de toutes mes histoires intimes ».”

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/24702

100 000 visiteurs pour voir Miro à Baden-Baden

À découvrir jusqu’au 14 novembre.

En trois mois, l’exposition consacrée au peintre Joan Miro, Les couleurs de la poésie, par le Musée Frieder Burda à Baden-Baden, a déjà attiré plus de 100 000 visiteurs. La centaine d’oeuvres de l’artiste catalan, qui couvrent 60 ans de son parcours, seront encore visibles chez Burda jusqu’au 14 novembre. Le commissaire de l’exposition, Jean-Louis Prat, qui a été pendant plus de 30 ans directeur de la Fondation Maeght et qui a bien connu Miro, a obtenu des prêts du monde entier, y compris de collectionneurs privés et de la famille même de l’artiste. Il y a là des tableaux – dont certains n’avaient jamais quitté l’Espagne — mais aussi des gravures, des céramiques et des sculptures, qui acquièrent une dimension particulière dans le bâtiment conçu par l’architecte new-yorkais Richard Meier, ouvert sur la nature automnale. Depuis l’inauguration du musée, en octobre 2004, un million de visiteurs se sont intéressés aux différentes expositions organisées sous la houlette du mécène de Baden-Baden.

Y ALLER Musée Frieder Burda, Lichtentaler Allee, Baden-Baden. Ouvert de mardi à dimanche, de 10 h à 18 h.

http://www.lalsace.fr/fr/region/alsace/article/4040010,208/100-000-visiteurs-pour-voir-Miro-a-Baden-Baden.html

Villalier. A la rencontre de Joë Bousquet

L'association Patrimoines, Vallées des Cabardès et le centre Joë Bousquet et son temps ont le plaisir de vous inviter à découvrir le poète Joë Bousquet à Villalier sur les pas de Ginette Augier à Gibalaux. Joë Bousquet est né à Narbonne le 19 mars 1897, décédé le 28 septembre 1950 et repose au cimetière de Villalier où sa tombe ne comporte aucune épitaphe. Outre les poèmes, Joë

Bousquet écrira des romans. Il a rencontré André Gide, Paul Eluard, Max Ernst, Louis Aragon, Paul Valéry, les peintres Salavador Dali ou Joan Miro ou Simone Veil. Le programme : Ce samedi 23, à 13 h 30, rendez-vous place de la mairie de Villalier par les intervenants Christine Canivenq, Anne Gualino, René Piniès, Maurice Picarel, Jean-Claude Capéra ; à 14 h 45, direction Malves, cour du château ; de 15 h 30 à 17 heures, rando-lecture sur les pas de Ginette Augier à Gibaleaux ; à 17 h 30, poèmes de Joë Bousquet chantés par A. Gualino salle Montagne-Noire à Conques.

Lors de la dernière journée, à Aragon, de nombreux participants ont pu découvrir avec plaisir le thème sur le pain, le vin, le sacré et l'hérétique.

http://www.ladepeche.fr/article/2010/10/22/932961-Villalier-A-la-rencontre-de-Joe-Bousquet.html

La Brèche, action surréaliste

Le site Surréalisme Montréal propose en téléchargement la revue La Brèche. Nous en profitons également pour rappeler aux abonnés que la revue est disponible depuis près d’un an sur le site du Centre de recherches sur le surréalisme à cette adresse :

http://melusine.univ-paris3.fr/LaBreche/La_Breche_index.htm

La bibliothèque numérique surréaliste propose aussi de nombreuses autres ressources, comme les oeuvres complètes de René Crevel.

Le site Surréalisme Montréal indique :

« Voici la collection de La Brèche, dernière revue du groupe avant le décès de Breton.

Malheureusement je ne pourrai fournir Bief, L'Archibras ou les Bulletins de Liaison Surréalistes, qui sont tous complètement impossible à scanner sans les détruire, ou bien ils se démontrent trop grands pour la surface du scanneur.

Voici le lien

http://www.megaupload.com/?d=UTX3HND5 »

Bonne semaine à tou(te)s  

Eddie Breuil

 

lundi 1 novembre 2010 22:16 Rectificatif: séminaire

Une erreur s'est glissée dans l'établissement du programme du séminaire du
Centre de recherche sur le surréalisme: « Le surréalisme : un baroque du
vingtième siècle ? » Pour des raisons de logistique, la première séance,
celle du 5 novembre, aura lieu de 18:00 h à 20h en salle 410 à Censier, et
non à 17:00h.
Bien cordialement. HB

lundi 8 novembre 2010 01:14 semaine 45

Semaine 45
Cher(e)s abonné(e)s,
Voici quelques actualités surréalistes de la semaine.
Petit rappel : n'hésitez pas à nous communiquer d'éventuelles actualités, dans le domaine (large) des avant-gardes du début du XXe siècle, que nous aurions omis de mentionner.
Merci


Victor Brauner à Madrid
Claude Cahun (exposition à venir)
Comparaison osée entre Dada et quelques programmes télévisés
Robert Desnos
L’empereur de Chine
"Paul les oiseaux"
L’œuvre littéraire de Picasso (colloque, 14-15 janvier)
Portraits d’écrivains à la maison Victor Hugo
Cécile Reims (exposition et publication)
Jules Schmalzigaug à Bruxelles (+ bulletin Ca ira)
Liste des thèses soutenues en Espagne sur le surréalisme
Roger Vitrac
Zürn - Bellmer

Exposition Victor Brauner à Madrid

VICTOR BRAUNER (1903-1966)
Galería Guillermo de Osma   Claudio Coello, 4 - 1º izq.   28050 Madrid
Del 16 de septiembre al 12 de noviembre de 2010
www.guilermodeosma.com   info@guillermodeosma.com
Museo de Bellas Artes de Asturias
Del 25 de noviembre de 2010 al 9 de enero de 2011. 
[L'exposition se déplacera ensuite à Oviedo]
Information communiquée par Angel Manuel Aragon Pariente

Claude Cahun - du 24 mai au 25 septembre 2011

“Née en 1894, et morte en 1954, Claude Cahun (née Lucy Schwob) est à la fois écrivain, femme de théâtre, plasticienne et photographe.
Intimiste, poétique et largement autobiographique, l'oeuvre de Claude Cahun, qui s'étale sur une vaste période allant de 1910 à 1954 — peu avant sa mort —, échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement. Ce sont sans doute ses autoportraits qui ont suscité le plus d'intérêt. L'artiste s'y sert de sa propre image pour démonter un à un les clichés associés à l'identité. Claude Cahun s'est réinventée à travers la photographie (comme à travers l'écriture), en posant pour l'objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l'époque).
Longtemps méconnue, l'oeuvre photographique de Claude Cahun s'est imposée ces dernières années comme l'une des plus originales et des plus fortes de la première moitié du XXe siècle. Elle marque rétrospectivement un jalon capital dans l'histoire du surréalisme tout en faisant écho à l'esthétique contemporaine.”
Au Jeu de Paume
1 place de la Concorde
75008 Paris
Mardi de 12h à 21h
Du mercredi au vendredi de 12h à19h
Samedi et Dimanche de 10h à 19h
Fermeture le lundi
Tél. 01 47 03 12 50

http://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&sousmenu=&idArt=1397&lieu=1

Exposition Jules Schmalzigaug à Bruxelles

« Jules Schmalzigaug est le seul peintre belge impliqué dans l'aventure futuriste italienne avant le déclenchement du premier conflit mondial. Né à Anvers le 26 septembre 1882, il suit une formation artistique en Allemagne, en Belgique et en France. En 1912, sa visite de l'exposition des Peintres futuristes italiens à Paris change le cours de sa carrière. Il s'installe la même année à Venise où il se familiarise avec la scène artistique d'avant-garde locale. Ses premières expériences futuristes débutent en 1913. Au printemps 1914, il expose ses oeuvres aux côtés d'artistes futuristes italiens et étrangers à l'Esposizione libera futurista internazionale à Rome. Lors de l'éclatement de la guerre, il quitte prématurément Venise en automne 1914 et se réfugie avec sa famille aux Pays-Bas neutres. Il s'y donne la mort le 12 mai 1917 à l'âge de 34 ans.
Les Musées royaux des Beaux Arts de Belgique rendent hommage à Schmalzigaug en présentant une collection très complète de ses oeuvres. Cette exposition est à la fois une rétrospective de son oeuvre et un parcours de la vie de l'artiste au travers de clichés, notes, correspondances tout à fait uniques.
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
Rue de la Régence 3, 1000 Bruxelles
Horaire: du mardi au dimanche, de 10h à 17h.
Fermé les lundis, le 1eret le 11 novembre, le 25 décembre et le 1erjanvier.
(À propos des lettres de Schmalzigaug à Umberto Boccioni, voir le blog du 2 novembre.)”
http://caira.over-blog.com/article-exposition-jules-schmalzigaug-a-bruxelles-60372020.html

[Rappel] Savennes : Cécile Reims expose à la Maison du tailleu et couche sa vie et ses pensées dans un livre

« Les trois expositions organisées en hommage à Cécile Reims se termineront le 7 novembre. Elles se tiennent, rappelons-le, à l'ENSA d'Aubusson, à la médiathèque de Felletin et à la Maison du tailleu, à Savennes.
Cécile Reims s'inspire librement de la nature et de l'homme. Elle a gravé Hans Bellmer et Léonor Fini. Elle est également auteur et vient de publier Peut-être, un livre en forme de méditation sur le thème de la vieillesse. Cet ouvrage d'une grande humanité et empreint de tendresse, servi par une belle écriture, fournit surtout l'occasion de mieux connaître Cécile Reims tout en pénétrant son oeuvre. Elle revient sur ses origines (Juive lituanienne, d'où un héritage lourd à porter), sur ses exigences d'artiste, sur le sens qu'elle a donné à sa vie aux côtés de Fred Deux. Cécile Reims, femme de grande culture, parsème son texte de citations (« Je suis la somme des livres que j'ai lus »), campe le temps qui passe de manière inexorable (« Les jours ressemblaient aux jours »), s'interroge sur la création et s'attarde sur ses années de grand âge (elle est née en 1927 mais conserve une totale vivacité d'esprit).
Ses gravures bâtissent son parcours artistique que jalonnent quelques livres paraissant tous les dix ans. Cécile Reims aime, comme jamais, la vie. Elle nous déclarait récemment : « Lorsque l'avenir est mince devant soi, on ne renonce pas pour autant à la vie, bien au contraire (voir notre édition du 20 octobre). Peut-être est un autoportrait en double qui associe Fred Deux avec lequel elle a partagé une grande partie de sa vie, avec lequel elle migre de gravure en gravure pour aller jusqu'au bout du chemin. Un livre émouvant et pudique.
Éditions Le temps qu'il fait (Cognac), 176 pages, 18 ?.”
http://www.lamontagne.fr/editions_locales/creuse/savennes_cecile_reims_expose_a_la_maison_du_tailleu_et_couche_sa_vie_et_ses_pensees_dans_un_livre@CARGNjFdJSsBFxgHAxs-.html

"Paul les oiseaux" : Paolo Uccello au miroir de Marcel Schwob et d'Antonin Artaud

« Le 6 novembre 2010 par Agnès Lhermitte
Peintre florentin présent au Louvre, Paolo Uccello reste pourtant une figure marginale dans l'histoire de l'art. À la fois précurseur radical de la perspective et attaché à un imaginaire médiéval archaïsant, géomètre obsessionnel et poète fantastique, cet excentrique à la manie quasi suicidaire, comme se plaît à le représenter Vasari, ne pouvait faire école. Pas de phare, donc, mais le héros obscur d'une légende un peu secrète. Voilà pourquoi il a attiré l'attention de Marcel Schwob qui fait de lui le héros d'une de ses plus belles Vies imaginaires (1896), puis d'Antonin Artaud qui se projette en lui dans deux poèmes en prose (1924-1926), des surréalistes (Aragon et Breton, Soupault qui lui consacre une étude en 1929), avant d'inspirer à Jean-Philippe Antoine La chair de l'oiseau, vie imaginaire de Paolo Uccello (1991, collection "L'un et l'autre"), bouclant ainsi le cercle de la biographie rêvée et plus ou moins identificatoire.
Cette identification est la clé du récit de Schwob. Axée sur la quête de l'essence de la création artistique, cette vie imaginaire concentre, schématise et oriente dans le sens d'une singularité énigmatique la biographie qu'avait rédigée Vasari au XVIe siècle. Après une évocation achronique des recherches de Paolo Uccello sur les lignes, elle se ramasse en deux épisodes significatifs : la rencontre et l'abandon de la jeune fille aimante, sacrifiée à la passion dévorante de l'art, et l'oeuvre ultime, synthèse dédoublée et prétendument idéale des réalisations précédentes, livrée cependant à un jugement incertain. Cette vie constitue par conséquent, comme celles des écrivains Lucrèce, Pétrone ou Cyril Tourneur, sinon un autoportrait déguisé de Schwob, du moins une incarnation spéculaire de ses hantises existentielles, esthétiques et spirituelles. Le mécanisme est plus complexe en ce qui concerne Artaud qui, bien qu'il n'ait jamais mentionné explicitement la lecture de Schwob, a cependant tiré de la "Vie de Paolo Uccello, peintre", la vision hallucinée qu'il exploite dans ses deux textes. C'est donc le texte de Schwob qui lui sert de révélateur, et son Paolo Uccello qui lui sert de miroir. Le résultat lui-même est double, puisque Artaud écrit deux textes : "Paul les Oiseaux, ou la Place de l'amour" (1924-1925), incorporé à L'Ombilic des limbes, et "Uccello le Poil", publié dans La Révolution surréaliste (n° 8,1er décembre 1926).
(…) »
Lire l'intégralité sur : http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article337

Journée d'étude-27 novembre 2010-Les jeux périlleux de la création à deux & Autour de "viols sur ordonnance [Bellmer Zürn]

Une journée d'étude le 27 novembre, composée
d'une matinée organisée par le groupe de contact« Anthropologie clinique » (Président : Jean Giot, FUNDP –Secrétaire : Jean-Luc Brackelaire, UCL)
d'une après-midi organisée par le Groupe Belge Cliniques de la création
Samedi 27 novembre 2010 de 9h à12h30
(…)
[Parmi les communications :]
Virginie Pouzet-Duzer (Pomona College, Californie)
Echos de vie et miroitements créatifs d'Unica Zürn et d'Hans Bellmer : la poupée, le tigre et la fuite
« Je vois la Poupée » se serait exclamé Hans Bellmer après sa rencontre avec Unica Zürn. Et cette dernière aimera à répéter dans ses écrits combien cet homme enfin rencontré — et avec qui elle passa les dix-sept dernières années de sa vie — avait été présent fantasmatiquement, en elle, dès sa plus petite enfance. De sorte que la trame narrative et créative de ces deux artistes se superpose à celle de leur expérience et de leur vécu. Dans le cadre du séminaire « Péril de soi et expérience », je me propose de revenir sur ces années de vie commune et de création entrecoupées de crises de folies, durant lesquelles Unica Zürn, l'idéale poupée d'Hans Bellmer, n'eut de cesse de vouloir représenter tout à la fois le tigre et la fuite devant le tigre. « Celui qui représente au même moment le tigre et la fuite devant le tigre a gagné et est un maître » écrivit-elle avant que de s'enfuir elle-même pour de bon, en sautant par la fenêtre.
Virginie Pouzet-Duzer est Assistant Professor dans le Département de Langues et Littératures Romanes de Pomona College en Californie, Virginie Pouzet-Duzer a reçu son PhD. de Duke University, en Caroline du Nord, en 2008. Elle s'intéresse aux relations entre les arts (particulièrement à l'hyphologie et à la question d'ekphrasis) dans les avant-gardes des années 1870-1970.
NB: Virginie Pouzet-Duzer interviendra également dans le cadre des enseignements en Facultés de Philosophie et Lettres des FUNDP, auditoire Meganck, le vendredi 26 novembre à 10h40 sur le thème
Le surréalisme cannibale
http://cliniquesdelacreation.blogspot.com/2010/11/journee-detude-27-novembre-2010-les.html

Portraits d'écrivains à la maison Victor Hugo

« La maison de Victor Hugo, à Paris, accueille une très belle exposition du 5 novembre au 20 février 2011. "Portraits d'écrivains de 1850 à nos jours" présente des clichés de personnalités littéraires telles que Marguerite Duras, André Breton, Samuel Beckett, Joseph Kessel, Allen Ginsberg, réalisés par de grands photographes : Julia Margaret Cameron, Richard Avedon et Albert Harlingue. Une impressionnante galerie qui mérite qu'on s'y attarde le temps d'une visite.   
Portraits d'écrivains de 1850 à nos jours, à la maison Victor Hugo. Du 5 novembre 2010 au 20 février 2011 »   
http://www.lexpress.fr/culture/livre/portraits-d-ecrivains-a-la-maison-victor-hugo_933404.html

Colloque international, 14 - 15 janvier 2011 - Par le mot, par l'image : l'oeuvre littéraire de Picasso

[cf pièce jointe]

L'Empereur de Chine : entretien avec Madeleine Louarn

« Cela fait 20ans que Madeleine Louarn travaille avec la compagnie Catalyse. Un compagnie théâtrale particulière, puisque tous ses acteurs sont handicapés mentaux. Une singularité qui fait la force de leur interprétation. Madeleine Louarn entretient cette singularité par le choix de pièces décalées : on se souvient de son Alice au pays des merveilles, jouée au Quartz il y a deux, qui était à la fois inquiétante, sublime, drôle et surprenante. Nous retrouvons donc cette troupe hors du commun jeudi 4 et vendredi 5 novembre au Quartz pour leur nouvelle création : L'Empereur de Chine, une pièce dadaïste de Georges Ribemont-Dessaignes, dont le sujet déjà prête à la curiosité: « l'accession d'Espher au rôle d'empereur de Chine puis sa mort livrent le pays au désordre. La désorganisation sociale et le dépassement des limites de la morale produisent un chaos libérateur de tous les désirs : une révolution pour un monde nouveau ».
Sortie de secours a rencontré Madeleine Louarn pour une évocation de son travail sur ce texte avec la compagnie Catalyse.
Sortie de Secours : D'où vient le choix d'une pièce dadaïste ?
Madeleine Louarn : Le travail dadaïste c'est quasiment l'origine du travail théâtral avec les acteurs de Catalyse qui sont des acteurs handicapés mentaux. Je pense que ça n'aurait jamais pu avoir lieu sans la révolution dadaïste, qui a situé l'art à des endroits où on n'avait pas forcément l'habitude de le voir. Je me suis beaucoup intéressée aux avant-gardes, entre autres à ces dadaïstes français dont Georges Ribemont-Dessaignes est un des plus grands dramaturges. Il est totalement méconnu, jamais joué, donc on part sur un terrain presque vierge en terme de représentation scénique. Je n'aurais pas pensé pouvoir le faire avec ces acteurs, parce que ce sont quand même des pièces difficiles, compliquées. Et c'est vrai que ce n'est pas simple, même aujourd'hui, de représenter le dadaïsme, parce qu'on a tendance à le ramener à quelque chose d'incohérent, sans queue ni tête, ce qui n'est pas vrai. Il y a vraiment, en tout cas en ce qui concerne le texte de Ribemont-Dessaignes, une réflexion philosophique, principalement autour de Nietzsche, qui est très forte, en même temps qu'un rapport à la langue, évidemment un peu compliqué. C'est surtout que la narration est très elliptique : on se retrouve devant un mécanisme qui épure un peu la stylistique en même temps qu'il garde une puissance littéraire très forte : il y a vraiment une construction de la langue et un éclatement, une logique paradoxale. Cela pose des problèmes de logique et même de sens, mais moi c'est ça qui m'intéresse, et on s'est donc attelé à ça avec ces acteurs.
S.d.S. :Comment s'organise le travail avec les acteurs de Catalyse ?
M.L. : Ce sont des questions que l'on a pour toutes les pièces. Cela fait plus de vingt ans que je travaille avec les acteurs de Catalyse, et ils sont au travail au quotidien : ils travaillent avec une éducatrice qui leur apprend le texte et leur fait effectuer tout un travail d'acteur en soi, physique, d'improvisation, etc… Et c'est vrai que le travail du texte est un travail sans fin, c'est assez passionnant de travailler sur le langage : pourquoi ça coince, d'où vient la grammaire, la structure… Cela pose des tas de questions. La meilleure façon d'y arriver c'est la durée : travailler le texte souvent et longtemps.
S.d.S. :Comment réussissez-vous à conserver dans la mise en scène le décalage induit par le choix d'une pièce dadaïste, ou encore le décalage du jeu des acteurs ?
M.L. : Il y a par exemple une chose très présente, encore plus dans l'Empereur que dans Alice, c'est le souffleur. Il y a un souffleur permanent qui est sonorise, c'est-à-dire qu'il parle plus fort que les acteurs. Le décalage, il est ainsi installé d'emblée. Je pense que ça ne gêne pas du tout le suivi de la pièce, au contraire ça créé un hors champ, et on voit les techniciens agir sur la machinerie. On a en même temps le livre et l'envers du livre. Tout ça n'est pas non plus révolutionnaire mais sur cette pièce, cela me semble très opérant, et très théâtral surtout.
S.d.S. :Les acteurs ont-il leur mot à dire sur les décors, les costumes ?
M.L. : Le décor et l'espace sont décisifs. Eux, ce qu'ils ont à dire de ça, objectivement, comme beaucoup d'acteurs, pas grand-chose car ce n'est pas une création collective. On construit ça avec le scénographe, l'éclairagiste, mais évidemment c'est décisif pour eux. Ils se repèrent assez bien, c'est beaucoup plus une aide que l'inverse. Je crois qu'ils aiment beaucoup tous les mécanismes, parce que ça construit un imaginaire qui est fort.
S.d.S. :Comment les acteurs vivent-ils la représentation ?
M.L. : Cela dépend un peu des pièces. Depuis deux-trois ans où ils tournent beaucoup, ils ont des réactions extrêmement proches de tous les acteurs. Le moment de jouer devant le public est essentiel, c'est ça qui est la récompense de tous les efforts, et parfois même l'échec de tous les efforts, parce que parfois on rate. C'est un moment très intense émotionnellement de toute façon.
S.d.S. :Quels retours avez-vous de la part des spectateurs ?
M.L. : La réception en générale est très forte : je pense que les acteurs produisent un impact sur le public. Alors bien évidemment, il y a des spectateurs qui ont du mal avec ce genre d'acteurs parce qu'ils ont une ampleur, une façon de mettre de l'emphase, de jouer qui donne à voir le backstage : on entend tout le travail qui est fait en même temps qu'ils le jouent. Au théâtre c'est ça qui est bien : on peut voir l'acteur, et tout à coup on voit la personne. Au cinéma, c'est le réalisateur qui choisit ce que vous allez voir. Au théâtre, à cause de l'effet vivant, tout à coup on perçoit quelque chose d'autre à travers l'interprétation. Je pense que c'est la force de ces acteurs, c'est qu'ils donnent à entendre au même instant cette totalité. Du coup, c'est touchant, je pense que c'est un théâtre qui ne laisse pas du tout indifférent et qui est très émouvant.
Entretien réalisé par Margot Le Louarn et Ericka Jambou
En partenariat avec Radio U”
http://www.sortiedesecours.info/lempereur-de-chine-entretien-avec-madeleine-louarn-2369

Thèses soutenues en Espagne sur le surréalisme

Vous trouverez la liste des thèses soutenues à cette adresse :
http://melusine.univ-paris3.fr/astu/ThesesEspagne.htm#_Toc276394703
ou alors en téléchargeant le pdf à l'adresse suivante :
http://melusine.univ-paris3.fr/astu/Tesissurrealistas.pdf
Sautent toujours aux yeux les lacunes, notamment Crevel (défendu davantage en Italie) ou Péret…
On remarquera par contre des thèses sur le Surréalisme au Pérou, le Surréalisme aux Canaries, etc. L'actualité de la recherche espagnole autour du surréalisme reste importante.

Hum… [phrase sur Dada]

Angela Lorente, directrice de la télé-réalité sur TF1, a déclaré : « La télé-réalité est pour la télévision ce que le dadaïsme était à la peinture, ce que le punk était à la musique. »
http://www.news-de-stars.com/tf1/tf1-envisagerait-la-diffusion-d-039-une-tele-realite-politique_art40037.html

[Publication] Bulletin ça ira: Jules Schmalzigaug et Marthe Donas

Dans sa récente livraison, le Bulletin de la Fondation Ça ira s'est attaché à raviver la mémoire de deux évadés de l'oubli : les peintres anversois Jules Schmalzigaug et Marthe Donas.
En couverture : 'Le Tango', le remarquable dessin de Tour Donas paru en 1920 dans l'influente revue berlinoise Der Sturm.
Jules Schmalzigaug (1882 – 1917) fut, en Belgique, le seul artiste qui ait effectivement vécu et assimilé les développements de l'avant-garde futuriste avant la Première Guerre mondiale. Marthe Donas (1885 – 1967), exposant ses peintures cubistes et abstraites en 1920 à la galerie Der Sturm à Berlin, fit figure de météore. Curieusement, les revues belges d'avant-garde des années vingt ont superbement ignoré ces deux pionniers anversois dont l'oeuvre fulgurante ne fut redécouverte que dans la seconde moitié du XXe siècle, grâce aux efforts de quelques chercheurs éclairés parmi lesquels il convient de rendre particulièrement hommage à Phil Mertens (1928-1989) et à Maurits Bilcke (1913-1993).
Maria Elena Versari, particulièrement versée en histoire du futurisme, édite les lettres jusqu'ici demeurées inédites de Schmalzigaug à Umberto Boccioni (1882-1916). Cette publication exclusive par notre Bulletin est autorisée par le Getty Research Institute. Les missives révélatrices de Schmalzigaug témoignent non seulement de l'évolution artistique du peintre, mais également de la problématique du nationalisme et de l'internationalisme, tension présente dans toutes les avant-gardes historiques. C'est enfin un des aspects de la thèse de doctorat de Francis Mus, qui traite en profondeur des revues L'Art libre, Lumière et Ça ira.

Jean-Marie Aendekerk, un des animateurs de la Fondation Marthe Donas, étudie en détail quelques aspects de la carrière internationale de cette artiste; Henri-Floris Jespers esquisse les grandes lignes de la présence du peintre durant les années vingt en Belgique.

Dans sa monographie fondatrice consacrée à Schmalzigaug (1984) Phil Mertens souligne que le peintre ne s'était pas intégré à son propre milieu et avait créé une barrière entre lui et les autres artistes belges, par ses constantes absences de Belgique, et par sa vision plastique. C'est également valable pour Marthe Donas. Cette constatation explique partiellement le long silence qui a entouré leurs oeuvres.

Dans la rubrique 'en bref' (dont l'intitulé ne doit pas être pris à la lettre...), la rédaction attire l'attention sur quelques publications récentes: un inédit de Henri Vernes, une réédition de Jean de Boschère, le nouveau roman de Nicole Verschoore, les éditions Venus d'ailleurs. À l'occasion de la publication de la monographie de Henri-Floris Jespers sur Gérard Van Bruaene, Guy Ciancia publie le texte d'une chanson inédite en l'honneur de 'Zérar le brocanteur'.
Henri-Floris JESPERS
Bulletin de la Fondation ça ira, nos 40-41, octobre 2010, 92 p., ill.
Coût de l'abonnement pour l'année 2010:
Membre adhérent : 25 €.
Institution: 35 €.
Membre protecteur: 50 €.
A verser au compte de la Fondation Ca ira:
Dexia banque – 068-2287225-89
Code IBAN: BE45 0682 2872 2589
Code BUC: GKCCBEBB
http://caira.over-blog.com/article-bulletin-a-ira-jules-schmalzigaug-et-marthe-donas-60120580.html

[Chronique de publication] Jack l'Éventreur, Robert Desnos (éditions de L'Herne)

« Cette publication de la collection « Carnets » des éditions de L'Herne réunit des articles rédigés par Roberts Desnos et publiés en 1928 dans le journal « Paris Matinal ».
Une femme morcelée a été retrouvée à Saint Denis en ce début d'année et cette « sanglante tragédie » inspire à Desnos le lancement d'une rubrique ainsi annoncée :
« Les crimes sadiques / Paris Matinal va commencer… après demain, mardi, une série d'articles sur deux affaires criminelles qui passionnèrent leur époque :  Jack l'éventreur  et Joseph Vacher,  par Robert Desnos. On verra en rapprochant les exploits de ces deux terribles assassins de celui de l'auteur encore inconnu du crime de Saint-Denis, qu'au bout de quarante ans les procédés de certains criminels n'ont pas changé. » 1
Joseph Vacher est ce qu'on appellerait aujourd'hui un « tueur en série » qui sévit à travers la France et fut guillotiné en 1898. Jack l'éventreur (Jack the Ripper) est un assassin qui oeuvrait  dans les bas quartiers de Londres, tuant et mutilant des prostituées à la fin des années 1880. Il ne fut jamais arrêté et son identité demeure encore mystérieuse.
Ce petit recueil présente ainsi les articles de Desnos consacrés à Jack l'éventreur.  Mais ce n'est pas la première fois que l'auteur évoque la figure de Jack… Dans un de ces poèmes publiés dans le recueil «  C'est les bottes de 7 lieues, cette phrase « Je me vois »  en 1926 figure un texte intitulé « Jack l'égareur ».
Mais pourquoi donc Desnos ressent-il l'envie de nous parler de ce criminel anglais ?
En premier lieu, il faut remarquer qu'il ne s'est écoulé que quarante ans entre cette série d'articles et les crimes de Londres… presque du contemporain pour Desnos, né en 1900.
D'autant que l'affaire de Whitechapel est rapidement entrée dans les annales du crime  grâce notamment à la presse anglaise alors en pleine expansion et déjà sujette au sensationnalisme… Les divers rebondissements et spéculations sur l'assassin par ailleurs cruel ont marqué durablement les esprits et en ont fait une véritable légende urbaine alliant morbidité et élégance, sang et raffinement, bestialité et ruse.
« Ceux et celles qui ont rêvé de lui, car le merveilleux se mêle à ces tragiques exploits, et plusieurs ont déclaré avoir fait dans les nuits qui précédèrent la découverte d'un nouveau crime, des rêves prémonitoires, assurent que Jack l'éventreur se présentait à eux sous l'aspect d'un homme extrêmement élégant, avec un beau et ténébreux visage, des mains extrêmement fines et des poignets dont la minceur n'excluait pas la robustesse »
écrit Desnos visiblement sous le charme.
Se délestant de toute notion éthique, il semble trouver de l'esthétisme dans le fait divers sanglant, le crime sexuel en particulier. Il s'inscrit en cela dans un mouvement plus vaste dont on trouve des prémices en Angleterre dès 1827 avec Thomas de Quincey dans son essai « De l'assassinat considéré comme un des beaux arts » 2.
Toujours en Angleterre, Walter Sickert n'hésite pas au début du XXème siècle à représenter en peinture le meurtre d'une prostituée à Camden (sans parler des élucubrations accusant ce peintre d'être le fameux éventreur de Londres qui, pour farfelues qu'elles paraissent, soulignent malgré tout ce rapprochement entre l'art et le meurtre…).
En Allemagne, Otto Dix et Georges Grosz s'emparent à leur tour dans les années 20 du thème du « Lustmörder »  ainsi que du personnage de Jack the Ripper »
http://laruellebleue.over-blog.fr/article-jack-l-eventreur-robert-desnos-editions-de-l-herne-59942090.html

Hommage à Roger Vitrac à Pinsac [Information trouvée trop tard]

« Le Lotois Roger Vitrac est à l'honneur ce mercredi dans son village natal, à Pinsac, près de Souillac. Mort en 1952, il était une des figures du surréalisme et une des sources d'inspiration théâtrale pour Ionesco et Bertolt Brecht. Un hommage est donc rendu à ce poète et dramaturge, compagnon de route d'André Breton et d'Antonin Arthaud, à partir de 11h. Des lectures et un repas sont organisés à l'espace qui porte son nom près de la mairie. »
http://www.radio-totem.net/actualite/journal/lot/article-32170-hommage-a-roger-vitrac-a-pinsac/?page=&filtre=all

[Rappel] 21/10/2010 - 06/12/2010 Dialogue des mondes: Victor Brauner et les arts primitifs

« Exposition conjointe avec la Galerie Schoffel-Valluet, 14 rue Guénégaud, 75006 Paris
La galerie Samy Kinge et la Galerie Schoffel Valluet présentent conjointement
« Dialogue des mondes : Victor BRAUNER et les arts primitifs »,
double exposition mettant en regard une vingtaine d'oeuvres sur papier
de Victor BRAUNER et une trentaine de pièces d'art primitif,
provenant d'Afrique, mais aussi d'Océanie et d'Amérique du Nord. »
http://artalog.net/gallery/gallery.php?e_id=2921&subev_id=2923#e2923

Miró à l'école

« A la manière de Joan Miro
Tous les jeudis, nous faisons de l'art plastique.
Voici comment se sont déroulées les séances sur Miro :
1ere séance : le fond
Nous avons préparé un fond avec des crayons Aquacolor : nous les avons surnommés “les crayons magiques”.
Nous avons choisi 2 couleurs et avons colorié la feuille entière puis nous avons passé un pinceau humide sur ce fond.
Cela ressemble alors à… de l'AQUARELLE.
2e séance : à la manière de Miro
Nous avons dessiné des formes “à la manière de Miro”, au pinceau, avec de la peinture noire.
3e séance : notre cahier de culture
Nous avons écrit un résumé sur Miro dans notre cahier de culture.
La maîtresse a affiché nos oeuvres dans le couloir. C'est très joli !
Par Camille »
http://lescm2dejeanmace.unblog.fr/2010/10/29/a-la-maniere-de-joan-miro/

[Rappel du séminaire « Le surréalisme : un baroque du vingtième siècle ? »]

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris
Rappel des séances à venir :
Vendredi 26 novembre 10 : Jérôme Duwa, « Simon Hantaï : le surréalisme et le pli »
Vendredi 10 décembre 10 : Bruno Duval « Un romancier baroque : Maurice Fourré » ; Caroline Barbier de Reuille « Dali baroque ? »
Vendredi 28 janvier 11 : Pierre Taminiaux, « Pierre de soleil d'Octavio Paz : baroque et tentation de l'épure »
Vendredi 25 mars 11 : Elza Adamovicz et Françoise Py, « Le corps grotesque chez Jindrich Styrsky » et « L'hybride, le composite, le chimérique comme figures du baroque chez quelques artistes surréalistes »
Vendredi 22 avril 11 : Alexandre et Iwona Castant, « Mandiargues surréaliste baroque »
Vendredi 20 mai 11 : Georgiana Colville: « Animal, végétal, minéral, tout se tient : le baroque selon Léonora Carrington et Rémédios Varo »
Vendredi 17 juin 11 : Christine Buci-Glucksmann, Georges Bloess, Henri Béhar, Olivier Penot-Lacassagne, Françoise Py, Maryse Vassevière, « Table ronde : bilan sur le baroque surréaliste »
Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris
http://www.ecritures-modernite.eu/?page_id=4965
Bonne semaine à tou(te)s 
Eddie Breuil

vendredi 12 novembre 2010 15:32 Re: semaine 46 ?

Chère Madame Chénieux-Gendron,

J'attendais la revue hebdomadaire pour signaler Picasso surréaliste. Il est préférable, on le constate par expérience et retours d'abonnés, de ne pas trop multiplier les messages (d'où l'intérêt de l'existence d'une revue hebdomadaire.... qui est très souvent mensuelle dans les autres domaines).

Effectivement, sans doute trop peu d'expositions hors de France sont référencées. Cependant, (et c'était l'objet de ma suggestion dans le précédent message) que la liste de diffusion Mélusine se veut collaborative. Bref, c'est aux abonnés de co-animer et d'enrichir la liste.

Fatalement, j'oublie des actualités relatives au surréalisme en France. Vous imaginez alors si on pense au monde entier... (même si pour ma part je trouve tout de même que de nombreux événements hors de France sont régulièrement évoqués). C'est pourquoi très modestement, bien au fait de ces inévitables lacunes (et malgré la grande couverture de l'actualité que propose Mélusine, selon les retours réguliers que nous avons des abonnés), j'en appelais aux abonnés pour signaler les informations.

Sans doute oublie-t-on aussi que notre mode de fonctionnement est une pêche à l'information, somme toute aux résultats non-négligeables.

Si je peux tout de même me permettre une déculpabilisation : je trouve regrettable que les initiateurs eux-mêmes des expositions (parfois en France), voire les auteurs de publications, ne pensent pas à nous les signaler, mais préfèrent, c'est plus facile, nous faire la leçon de l'oubli d'une publication parfois confidentielle ou non référencée sur internet. C'est pourquoi sensibiliser les abonnés, notamment à l'étranger, sur cette question de la diffusion de l'information, m'apparaît la meilleure réponse.
Nous nous efforçons donc de maîtriser l'ubiquité, mais préférons convenir qu'une coopération est plus efficace.
Bien à vous,
Eddie Breuil

 

lundi 15 novembre 2010 02:5 semaine 46

Semaine 46

Avant-gardes : canon et anti-canon (publication)

Yves Bonnefoy (entretien)

Lettres d’André Breton à Edmond Bonsel

Mário Cesariny (rencontre)

Chaos et Classicism (exposition)

Dalí (conférence)

Adrien Dax (exposition)

Dissidences (revue, « art et résistance dans les années 1930 »)

Maurice Fourré

Freud et les surréalistes (communication)

Simon Hantaï (séminaire)

Hiéroglyphes du plaisir (exposition, Galerie 1900-2000)

Circonstances de la poésie par Etienne-Alain Hubert (compte-rendu)

André Masson (catalogue raisonné)

Les esquimaux vus par Henri Matisse (Exposition)

Joan Miró (expositions à Bordeaux, New-York, Baden-Baden)

Gordon Onslow Ford (publication)

Picasso surréaliste (publication)

Tristan Tzara (fichier audio)

Roger Vitrac

[Vendredi 26 novembre : séminaire – Simon Hantaï]

Prochaine communication :

Vendredi 26 novembre 10 : Jérôme Duwa, « Simon Hantaï : le surréalisme et le pli »

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris

Rappel du programme :

Vendredi 10 décembre 10 : Bruno Duval et Caroline Barbier de Reulle, « Maurice Fourré baroque ? Dali baroque ? »

Vendredi 28 janvier 11 : Pierre Taminiaux, « Pierre de soleil d'Octavio Paz : baroque et tentation de l'épure »

Vendredi 25 mars 11 : Elza Adamovicz et Françoise Py, « Le corps grotesque chez Jindrich Styrsky » et « L'hybride, le composite, le chimérique comme figures du baroque chez quelques artistes surréalistes »

Vendredi 22 avril 11 : Alexandre et Iwona Castant, « Mandiargues surréaliste baroque »

Vendredi 20 mai 11 : Georgiana Colville: « Animal, végétal, minéral, tout se tient : le baroque selon Léonora Carrington et Rémédios Varo »

Vendredi 17 juin 11 : Christine Buci-Glucksmann, Georges Bloess, Henri Béhar, Olivier Penot-Lacassagne, Françoise Py, Maryse Vassevière, « Table ronde : bilan sur le baroque surréaliste »

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris

http://www.ecritures-modernite.eu/?page_id=4965

[Exposition et catalogue] Chaos & Classicism

« Chaos & Classicism, Art in France, Italy and Germany, 1918-1936

Guggenheim Museum Publications, 2010. 191 p., nombreuses ill.  Ouvrage sous la direction de Kenneth E. Silver. ISBN 978-0-89207-405-1. Exposition à NY jusqu'au 9 janvier 2011, à Bilbao, Espagne, du 21 fév. jusqu'au 15 mai 2011. Catalogue distribué hors des Etats-Unis par Thames & Hudson.

L'exposition, très ingénieuse, reprend le thème de grandes expositions initiées par exemple par Jean Clair au Centre Pompidou puis à Berlin, au Staatliche Kunsthalle, il y a trente ans (Les Réalismes, 1919-1939). Si  nous signalons cette exposition et ce livre américains, c'est que les oeuvres exposées sont magnifiquement choisies, rarement vues, et très élégamment mises en scène. On y trouve des proches du surréalisme : Balthus, certains De Chirico des années 1928 et suivantes, des Picasso du retour à la figuration, des Derain, tel Carra ou tel Gromaire tout à fait oniriques, etc. De la très grande peinture. On ne peut que regretter cependant une certaine pauvreté textuelle du catalogue et, comme c'est l'usage dans les pays anglo-saxons, une bibliographie critique de langue exclusivement anglaise.

Ainsi, le retour au catalogue ancien des Réalismes en ferait apercevoir à nouveau la qualité (précision des études et leur volume, qui pourtant n'étouffait pas la part de l'iconographie). Et il faudrait revenir aussi, sans doute, au livre de Kenneth E. Silver lui-même, Esprit de corps : The Art of the Parisian Avant-Garde and the First World War, 1914-1925, Princeton Univ. Press, 1989. »

Information transmise par Jacqueline Chénieux-Gendron

Dessins et graphismes d'Adrien Dax

« exposition du 5 au 25 novembre 2010

vernissage le vendredi 5 novembre, à partir de 19h,

le jour des 3 ans du lièvre…

Né et mort à Toulouse (1913-1979), Adrien Dax rallie le mouvement surréaliste à la fin des années 1940. Avant ces années-là, ce sont les rencontres et son incessant désir de connaître qui l'ont mené à fréquenter, dans sa jeunesse, les étudiants des Beaux-Arts de la ville et à découvrir qu'il est, absolument, surréaliste – qu'il est, comme l'a justement qualifié son ami Tom Gutt, un ami du hasard…

Adrien Dax a peu souvent parlé de sa pratique artistique, parce que l'oeuvre est à vivre, parce que l'oeuvre est vie. Cependant, sa collaboration à l'Almanach surréaliste du demi-siècle (La Nef n° 63/64, éditions du Sagittaire, 1950), "Perspective automatique", a valeur de programme: "Bien qu'il ne soit pas permis de limiter aux seules pratiques de l'automatisme graphique l'intervention du surréalisme dans le domaine plastique, il convient de noter que souvent elle a pu s'affirmer, et cela sous ses aspects les plus bouleversants, à travers des procédés purement mécaniques tels que, par exemple, les frottages, les fumages, la décalcomanie. En effet, ces techniques présentent au point de vue surréaliste l'incontestable avantage de réduire dans une large mesure et parfois jusqu'à l'extrême, la participation consciente de l'artiste qui s'en remet alors à une sorte de hasard dont le caractère heureux peut se révéler dans le sens d'une augmentation très nette des possibilités créatrices." »

http://librairie.lldm.free.fr/?p=3196

Exposition « Joan Miró, derrière le miroir » à partir du 16 novembre – Bordeaux

« L´exposition présentée à l'Instituto Cervantes de Bordeaux présente 26 lithographies réalisées par Joan Miró pour ce projet. On y voit le monde propre à l´artiste catalan, son langage personnel constitué de signes calligraphiques, d´idéogrammes et de fonds éthérés. Ces oeuvres sont complétées par une série d´affiches d´expositions organisées par Aimé Maeght et réalisées par Joan Miró. »

INSTITUTO CERVANTES 57, cours de l'Intendance Bordeaux – Tel: 05 57 14 26 11

http://www.bordeauxplus.fr/spectacles/conferences/2010/un-mois-tres-litteraire/

et

“Novembre sera littéraire ou ne sera pas ! Avec pas moins de 7 rencontres autour d'auteurs et d'oeuvres littéraires, l'Instituto Cervantes de Bordeaux choisit clairement le camp de la plume… Sans pour autant oublier les autres arts, dignement représentés avec l'exposition consacrée à Joan Miró et le festival de courts-métrages Curt Ficcions.

Exposition « Joan Miró, derrière le miroir » à partir du 16 novembre

Le peintre, sculpteur et graveur Joan Miró (Barcelona, 1893 - Palma de Majorque, 1983) est un des artistes-clés des avant-gardes du début du XXème siècle. En 1947, alors qu'il réside à Paris, il rencontre Aimé Maeght, galeriste, mécène, lithographe et éditeur d'ouvrages d´art… Dont la revue « Derrière le miroir », à laquelle participent les principaux artistes de l'époque.

L´exposition présentée à l'Instituto Cervantes de Bordeaux présente 26 lithographies réalisées par Joan Miró pour ce projet. On y voit le monde propre à l´artiste catalan, son langage personnel constitué de signes calligraphiques, d´idéogrammes et de fonds éthérés. Ces oeuvres sont complétées par une série d´affiches d´expositions organisées par Aimé Maeght et réalisées par Joan Miró. (…) »

http://www.bordeaux-communiques.com/communiques/actualites-de-novembre-instituto-cervantes-de-bordeaux-c58217.htm

[Exposition Miró à New-York]

« Précisions : la petite et admirable exposition "Miró : The Dutch Interiors, 1928",  montrant la "réécriture" par Miró de quelques chefs d'oeuvre de l'art hollandais du début du 17è s, exposition visible actuellement au Metropolitan Museum, NY, n'a malheureusement pas fait l'objet d'un catalogue. Bien que mon enthousiasme ait été sévèrement réprimandé sur ce site, j'y reviens pour me demander si cette ouverture amusée de Miró vers la peinture figurative, juste après une grande exposition en 1927 chez les frères Loeb, n'est pas à mettre en relation avec le regard singulier, critique, que Breton venait de porter sur son oeuvre antérieure. Une réaction, en tous cas. »

Information transmise par Jacqueline Chénieux-Gendron

[Derniers jours] Miró, les couleurs de la poésie – Baden-Baden

« 2 juillet - 14 novembre, 2010

La grande exposition de l'été 2010 au Musée Frieder Burda à Baden-Baden réunit une centaine d'oeuvres exceptionnelles de Joan Miró (1893-1983), reflet de six décennies de création de l'artiste catalan. Les peintures, sculptures et céramiques sont présentées dans les grandes salles lumineuses du musée, spécialement réaménagées à cette occasion. Les oeuvres proviennent d'importantes collections publiques : Centre Pompidou, Paris, Fundació Joan Miró, Barcelone et Palma de Majorque, Fondation Beyeler, Riehen, Kunstmuseum de Bâle et de Berne, Phillips Collection, Washington, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid…, ainsi que de très nombreuses collections particulières d'Europe et des Etats-Unis.

Le Musée Frieder Burda, bâtiment contemporain dû à l'architecte new-yorkais Richard Meier, met particulièrement en valeur la peinture et la sculpture. Il servira de halte durant l'été 2010 à une lecture des formes et des couleurs de l'oeuvre poétique du grand maître catalan. Cette exposition met l'accent sur certaines périodes importantes de l'oeuvre de cet artiste majeur du XXème siècle qui déclarait encore « Les gens comprendront de mieux en mieux que j'ouvrais des portes sur un autre avenir, contre toutes les idées fausses, tous les fanatismes. »

L'exposition débute au premier étage avec quelques oeuvres de la période détailliste, suivies d'oeuvres de l'époque surréaliste où Joan Miró invente un monde jusqu'alors inconnu dans la peinture du XXème siècle. Cette période féconde met en évidence une importante palette de couleurs au service de formes nouvelles. Elles donnent au langage de Miró une résonance unique. Ni abstrait, ni figuratif, c'est dans un parcours poétique riche de multiples inventions que le visiteur se trouve entraîné.

L'art de Miró prend ses sources dans la vitalité du quotidien pour s'épanouir dans un monde jusqu'alors méconnu où les rêves et la poésie occupent une place privilégiée. « Il me faut un point de départ, ne serait-ce qu'un grain de poussière ou un éclat de lumière. Cette forme me procure une série de choses, une chose faisant naître une autre chose. Ainsi un bout de fil peut-il me déclencher un monde ».

Miró transforme le monde avec une apparente simplicité de moyens. Il déclare: « Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu'il éblouisse comme la beauté d'une femme ou d'un poème ». Qu'il s'agisse d'un signe, d'une trace de doigt ou de celle de l'eau sur le papier, d'un trait apparemment fragile sur la toile, d'une tache sur la terre qu'il marie avec le feu, d'un objet insignifiant assemblé à un autre objet insolite, Miró fait surgir de ces rapprochements étonnants un univers de métamorphoses.

La grande salle du rez-dechaussée, baignée de lumière, accueille les peintures de plus grand format réalisées à partir des années 1960. Joan Miró déploie une énergie nouvelle avec des signes et des formes mettant en évidence une créativité toujours en éveil. La sculpture prend aussi le relais avec des oeuvres en bronze, celles-ci peintes parfois de couleurs franches. Le jeu entre dans ce monde étonnant, plein de trouvailles, du peintre devenu alors sculpteur.

Commissaire de l'exposition : Jean-Louis Prat

A l'occasion de l'exposition paraît un catalogue édité par Hatje Cantz où toutes les oeuvres sont reproduites en couleur et accompagnent la biographie détaillée de l'artiste ainsi que de nombreux textes. 224 pages, 24,80 euros »

Plus d'informations sur : http://www.museum-frieder-burda.de/Miro-Les-couleurs-de-la-poesi.485.0.html?&L=2

[Exposition] Les esquimaux vus par Henri Matisse - Georges Duthuit, une Fête en Cimmérie

« Une exposition du musée départemental Matisse au Cateau

L'exposition est un nouveau regard sur l'oeuvre de Matisse. Le peintre en 1947, se passionne pour la collection de masques esquimaux qu'avait rassemblée son gendre Georges Duthuit, critique d'art, spécialiste d'art moderne et d'art oriental, historien et écrivain. La fille d'Henri Matisse, Marguerite, et son époux, Georges Duthuit, avaient projeté de constituer une série d'ouvrages sur le thème des rituels, de la fête dans certaines civilisations, comme celle des Esquimaux, des Indiens, des Polynésiens et des Africains. Inaugurant la série, le livre sur les Esquimaux est un essai poétique de Georges Duthuit, Une Fête en Cimmérie, pour lequel Matisse réalise des dessins de visages d'Inuits, peuple en relation permanente avec les forces mystiques et physiques de la Nature.L'intérêt de Matisse pour la représentation de visages, qu'il nomme parfois masques, et sa curiosité pour les masques esquimaux sont surprenants.

Pour les portraits d'Inuits, Matisse s'est inspiré des masques de la collection de Georges Duthuit. Le livre fut édité par Tériade.”

Plus d'informations sur http://www.musenor.com/Outils/Actualites/Les-esquimaux-vus-par-Henri-Matisse-Georges-Duthuit-une-Fete-en-Cimmerie

Il y sera notamment question du séjour new-yorkais des surrélalistes et de leurs amis et la constitution de leur collection d'objets nord-amérindiens et inuit.

Un colloque s'y tiendra, ainsi qu'une projection de films. Un catalogue paraît à l'occasion, aux editions Hazan.

Information communiquée par Marie Mauzé.

[Exposition] Hiéroglyphes du plaisir du 10 novembre au 24 décembre 2010

Vous trouverez en pièce jointe le communiqué de l'exposition en cours à la Galerie 1900-2000

« Rien de plus commun aujourd'hui que les images de la sexualité – du moins dans les sociétés occidentales. Autrefois argentiques, elles sont numériques désormais. Ce changement n'a fait que multiplier leur nombre et accélérer leur diffusion. Il a « amélioré » la qualité technique puisque retouches, suppressions et additions sont à portée de programmes. Lumières et couleurs se fabriquent pareillement. Des corps féminins et masculins aux mensurations ad hoc, des caméras, des ordinateurs: ainsi s'obtiennent des vues mobiles ou immobiles de toutes les combinaisons sexuelles possibles selon le nombre des participants. Plus ceux-ci sont nombreux, plus elles sont complexes : toujours des affaires de calculs. On commence à 2, on finit à 4, 5 ou plus selon le budget. La pornographie, c'est la sexualité régie par des chiffres, hors de toute vraisemblance.

Les photographies ici présentées n'ont rien de commun avec cette industrie visuelle. Elles se placent à l'exact opposé. On n'y observe le plus souvent qu'un seul corps. Ce sont des tirages noir et blanc de petites dimensions, pour la plupart. Ils opposent à la perfection des logiciels les manipulations empiriques et hasardeuses d'un homme qui, par exemple, travaille en tout et pour tout avec le corps de sa maîtresse et le sien, quelques accessoires, des bas de soie, des ciseaux et un matériel de tirage et de développement de moyenne qualité.

Cet homme, c'est Pierre Molinier dont on scrute les oeuvres avec une attention inlassable. L'adéquation est parfaite entre ses désirs et les formes dans lesquelles il les projette : désirs privés, à peine avouables, et images de taille réduite, à tenir dans la paume de la main ou à garder dans un petit livre – comme le propose Hans Bellmer.

Lui aussi est un empirique et un bricoleur – de sa poupée d'abord, puis des mises en scène qu'il peut disposer grâce à elle. Elle n'a pas l'air vrai et ne peut tromper aucun regard. C'est qu'il ne s'agit pas de produire une représentation détaillée et en gros plan d'une activité sexuelle, mais de tracer les hiéroglyphes du désir et du plaisir.

L'abstraction du noir et blanc y contribue. De cette propriété, Man Ray a tiré les conséquences merveilleuses que l'on sait. Florence Henri se joint à ces surréalistes et, du motif de la femme qui se pâme, donne une version d'autant plus captivante que les

fleurs qui l'entourent ne sont pas de pure ornementation.

Image mentale décidément. Ainsi s'inscrit-elle dans la mémoire, ce que ne peuvent les imageries pornographiques actuelles, interchangeables, à peine aperçues, déjà oubliées. Aussi est-il logique que les vivants qui se trouvent en si belle compagnie – Annie Leibowitz , Jean-Jacques Lebel ou Miguel Rio Branco- ne fassent allusion à cette industrie qu'avec ironie, par le détournement ou la parodie.

Philippe Dagen

Artistes exposés:, Nobuyoshi Araki, Lionel Bayol-Thémines, Hans Bellmer, Gaston Bertin, Pierre Boucher, Leo Dohmen, Florence Henri, Noritoshi Hirakawa, Philippe Jusforgues, Jean-Jacques Lebel, Annie Leibowitz, Maurice Lemaitre, Man Ray, Maccheroni, Pierre Molinier, Alexandra Pouzet & Alain- Pierre Pillet Miguel Rio Branco, Andres Serrano »

Information transmise par Rodica Sibleyras

Pinsac. Un vibrant hommage à Roger Vitrac

« Dans le cadre des rencontres internationales francophones, la 12e édition était consacrée, le 3 novembre, à la découverte de Roger Vitrac dans son village natal de Pinsac, autour de Christiane Bouat, commandeur des Palmes académiques, d'Eliette Verger-Pratoucy, présidente des Amis pinsagais de Roger Vitrac, du professeur Edmond Jouve, de l'association Francophonie en Quercy Périgord, et d'un nombreux public . Né en 1899, Roger Vitrac se prédestinait à la médecine avant de devenir l'homme de la révolution surréaliste, le personnage de la littérature du début du XXe siècle, le précurseur du théâtre de l'absurde. Il créa le prix des Deux Magots, toujours d'actualité, à la terrasse du célèbre café parisien, côtoya Aragon, Breton, Eluard et tant d'autres mais, lors de ses obsèques en 1952, on ne distinguait, parmi une poignée de villageois rassemblés, que Pierre Betz et Jean Anouilh. De sa maison natale à celle où il vécut plus tard jusqu'au cimetière où il est enterré, la découverte fut jalonnée de lectures de textes et poèmes du dramaturge pinsagais avant que le déjeuner ne réunisse ses fidèles adeptes, autour des élus, dans la salle des fêtes parée d'une exposition sur l'homme et son oeuvre. »

http://www.ladepeche.fr/article/2010/11/10/944645-Pinsac-Un-vibrant-hommage-a-Roger-Vitrac.html

Mário Cesariny [rencontre]

Nous vous référons à la pièce jointe, signalant la rencontre autour de Mário Cesariny, du 25 au 27 novembre à Famalicao (Portugal).

Transmis par Henri Béhar

Lettres de Breton à Edmond Bonsel [à consulter]

Une lettre d’André Breton est reproduite temporairement à cette adresse (http://cgi.ebay.fr/Surrealisme-Andre-Breton-a-Edmond-Bomsel-autographe-/110585035331?pt=FR_YO_Collections_Autographes&hash=item19bf61ba43), accompagnée d’une lettre de Fasquelle à Breton, au sujet de la réimpression de l’Anthologie de l’Humour noir.

[Communication] Freud et les Surréalistes

Dans le cadre de la journée scientifique de l' AIHP, le Samedi 11 décembre 2010 à la Schola Cantorum 269 Rue St Jacques, 75005 Paris, sous le thème « Freud en France : Rencontre avec Alain de Mijolla », aura lieu entre autres la communication :

15h30- 17h - Freud et les Surréalistes: Avec Branko ALEKSIC et Dominique FESSAGUET

Télécharger le programme complet sur : https://www.yousendit.com/transfer.php?action=batch_download&batch_id=dklvblRnNDRVbSt4dnc9PQ

Information transmise par Jean-François Rabain

Conférence Dalí

Dans le cadre des animations du Grand Rodez, aura lieu (le lundi 8 novembre) une conférence sur :

« 'Salvador Dali, un génie intemporel, un des meilleurs représentants du surréalisme': Francis Boule, historien de l'art, de 10h à 12h30 et de 14h30 à 18h30, à l'UTL. Renseignement et réservation: 0565771569; - salon des événements et fêtes de la vie, de 10h à 19h, à la salle polyvalente du Monastère. Tarif: 5 ; gratuit pour les moins de 15 ans. Renseignement au 0625188045 ou au 0682829750. (…) »

http://www.midilibre.com/articles/2010/11/06/RODEZ-GRAND-RODEZ-Animations-1443658.php5

[Communiqué Maurice Fourré]

« Voilà cinquante ans, le 17 juin 1959, dix jours avant son quatre-vingt-troisième anniversaire, mourait Maurice Fourré, dont le nom aujourd'hui ne dit rien à personne, ou presque.

En 1950, ce débutant de soixante-quatorze ans, né le 27 juin 1876, a pourtant connu son heure de gloire grâce à la parution de La Nuit du Rose-Hôtel, son premier roman, publié chez Gallimard dans Révélation, une collection dirigée par André Breton, dont ce fut le premier et unique titre. Sa provocante couverture rose bonbon, illustrée de la photo en noir et blanc d'une tour phallique, a fait sensation à l'époque.

Cette « Nuit » du Rose-Hôtel est celle du solstice d'été 1921, dans un hôtel de passe à Montparnasse, hanté par des personnages à première  vue extravagants. L'originalité du sujet, l'humour noir-rose du traitement, la somptuosité d'un style à la fois baroque et novateur ont beaucoup attiré l'attention de la critique, dans l'ensemble séduite et intéressée. Mais le public n'a pas suivi.

Enfin "révélé" – surtout à lui-même – Fourré a continué d'oeuvrer chez Gallimard, avec le soutien attentif de Jean Paulhan, qui, cinq ans après, publie son deuxième roman  – La Marraine du Sel, en 1955 –, puis, à titre posthume, un troisième – Tête-de-Nègre, en 1960. 

En 1981, le tout dernier roman de Fourré, Le Caméléon mystique, paraît enfin (vingt-deux ans après la mort de son auteur), aux éditions Calligrammes, ainsi que, peu après, deux de ses nouvelles de jeunesse. En 1999, une adaptation théâtrale de ses quatre romans est créée au Lavoir moderne parisien sous le titre Les Éblouissements de Monsieur Maurice. La même année, Bruno  Duval tourne, avec le soutien de la région Pays de la Loire, une biographie de Fourré (Chez Fourré l'Ange vint) et un moyen métrage, La Colonne Maurice, inspiré de La Nuit du Rose-Hôtel.

Depuis 1997, l'Association des Amis de Maurice Fourré (AAMF) s'occupe de rassembler études, inédits, articles, documents, correspondances, etc … relatifs à l'auteur de La Nuit du Rose-Hôtel, et de donner une nouvelle diffusion à cette oeuvre, aujourd'hui introuvable en librairie. Ces efforts commencent à porter leurs fruits, puisque La Marraine du Sel vient d'être réédité (Éditions de l'Arbre vengeur, Bordeaux).

L'oeuvre de Maurice Fourré est prise dans ses gloires ; elle est de celles qu'on redécouvrira. 

A.Breton

Contact

AAMF (Association des Amis de Maurice Fourré)

10, rue Yvonne le Tac

75018 Paris

01.42.64.83.54 - 06.73.15.18.83

email : tontoncoucou@wanadoo.fr

Site Maurice Fourré : http://aamf.tristanbastit.fr »

Transmis par Bruno Duval

[Parution] Dissidences n°9 "Art et résistance dans les années 1930"

Parution du numéro 9 de la revue Dissidences, consacré au thème "Art et résistance dans les années 1930", codirigé par Vincent Chambarlhac, Jean-Paul Salles et Iveta Slavkova. La quatrième de couverture ci-jointe vous donnera quelques indications sur les partis pris de la publication. Une journée d'étude aura lieu le 14 décembre à Paris X-Ouest-Nanterre-La Défense et la 15 décembre à l'INHA. Les auteurs y présenteront des communications sur quelques points précis de leurs textes. Vous y êtes chaleureusement conviés.

Voici le sommaire du numéro, qui sera enrichi par trois articles en ligne à partir du 20 novembre. Vous pouvez trouver Dissidences en librairie, le commander sur le site www.dissidences.net ou écrire directement à Jean-Guillaume Lanuque (jeanguillaume.lanuque@wanadoo.fr).

Anastasia Simoniello, « “Tout peut encore changer”. Les Progressistes de Cologne à l'aube des années 1930 »

Jerôme Bazin, « Aux sources de l'antiformalisme. Les peintres communistes allemands dans les années 1930 »

Cécile Pichon-Bonin, « La Notion de résistance dans la peinture soviétique des années 1920-1930. Problèmes de définition »

Gabrielle Chomentowski, « Conformisme et dénonciation dans Odna (Seule), un film de Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg »

Jean-Daniel Olivieri, « La culture comme négation du fascisme dans la revue Il Baretti (1924-1928) de Piero Gobetti »

Camille Morando, « Les Dessins satiriques d'André Masson à la fin des années 1930 : une iconographie politique et résistante »

Léonor Delaunay, « Autopsie du théâtre militant à travers les archives de police. Surveillance des spectacles et censure avant le Front Populaire »

Elizabeth Fritz, « Mettre en scène la réalité. Le documentaire britannique entre engagement, participation et pédagogie »

Anna Pravdova, « Les Artistes tchèques dans la lutte antifasciste et leur exil à Paris »

Iveta Slavkova, « L'Exil avorté de Wols au comité Fry. Pour une multiplicité des résistances »

Fabrice Flahutez, « La Revue Renaissance et les rencontres à Mount Holyoke College. Les forces de l'esprit au service d'une résistance pendant l'exil américain »

et sur internet:

12. Cloé Drieu, «Nabi Ganiev, cinéaste ouzbek sous Staline. L'idéologie à l'épreuve de la diffraction nationale »

13. Benoîte Bureau, « “Nous continuerons à nous vouloir intacts”. Expérimentations politiques des surréalistes dans les années 1930 »

14. Céline Berchiche, « Auguste Herbin, années Trente. Comment allier liberté créatrice et engagement politique ? »

Information communiquée par Iveta Slavkova

Voir la pièce jointe

[Publication] Gordon Onslow Ford

« Martica Sawin, Gordon Onslow Ford, Paintings and Works on Paper, 1939-1951, Francis M. Naumann Fine Art, LLC & Lucid Art Foundation, NY, 2010. ISBN 978-0-9800556-5-8

Un ouvrage de référence vient de paraître, à l'occasion de l'exposition d'oeuvres de Gordon Onslow Ford (1912-2003) à la Galerie Francis M. Naumann. Le livre-catalogue de l'exposition propose en effet successivement 1. une étude extrêmement précise du cheminement du peintre d'origine anglaise, depuis son enfance, sa rencontre avec Matta puis André Breton, et sa vie jusqu'en 1951 ; et une évocation très fouillée de son oeuvre picturale, avec reproductions en couleurs de quelques toiles majeures, non exposées à la Galerie Naumann 2 la reproduction en couleurs de toutes les oeuvres exposées (il y en a trente et une) 3. la première transcription jamais réalisée des conférences que Gordon Onslow Ford a tenues entre janvier et mars 1941 à la New School for Social Research.

Ces conférences se trouvaient dans les archives de G. Onslow-Ford, mais sous une forme manuscrite. On en connaissait seulement l'existence et les intitulés. Elles furent au nombre de quatre, et illustrées de projections d'oeuvres plastiques. Le message qu'elles tendaient à transmettre était que le surréalisme était non pas un style mais un défi (« challenge »).

A côté de la précision historique, on ne peut qu'être enchanté par la clarté de l'exposé de Martica Sawin, bien connue des spécialistes du surréalisme par son volumineux et admirable ouvrage antérieur : Surrealism in Exile and the Beginning of the New York School, The MIT Press, 452 p., 245 ill., 1995. ISBN 0-262-19360-4 »

Information transmise par Jacqueline Chénieux-Gendron

[Publication] Picasso surréaliste

« Picasso surréaliste, sous la direction d'Anne Baldassari, Fondation Beyeler, Bâle, Suisse/Flammarion, 256 p., 2005. ISBN 2-08011480-8 (distribution Flammarion). Rappelons cette publication puisqu'un colloque Picasso écrivain est organisé actuellement à Zurich. L'ouvrage, de grand format, a été publié en trois éditions : française, anglaise et allemande. A côté de nombreuses reproductions, des études d'Anne Baldassari, « Picasso ou l'insurrection de la peinture », Philippe Büttner, « Sous le signe du surréalisme. De l'importance du dessin dans l'oeuvre surréaliste de Picasso », Marie-Laure Bernadac, « Picasso écrits », Etienne-Alain Hubert, « Les surréalistes devant les oeuvres-événements de Picasso », Jacqueline Chénieux-Gendron « Mises en scène surréalistes de Picasso, mise en boîte du génie », et enfin une chronologie extrêmement précieuse et précise, par Anne Baldassari, ainsi qu'une bibliographie. Sur le sujet, l'ensemble fait référence. »

Information transmise par Jacqueline Chénieux-Gendron    

[Catalogue raisonné] André Masson, tome 1

Catalogue raisonné de l'oeuvre peint

1918 – 1941

ISBN : 2-940332-36-3

Préface : Bernard Noël

Texte : Dawn Ades

Biographie et bibliographie : Camille Morando

Catalogue raisonné : Guite Masson -

Martin Masson - Catherine Loewer

Format : 24,5 x 31 cm

Plus de 1500 pages

585 oeuvres répertoriées

Plus de 2000 illustrations

couleurs et noir/blanc

3 volumes, dans un coffret

Concept graphique: Catherine Loewer

Réalisation: Marie Chauvet

Prix: 265 € / 390 CHF (- 20%)

http://www.artacatos.eu/index.php?cat=345&scat=345&page=422

Information transmise par Camille Morando

[Compte-rendu] Avant-gardes : canon et anti-canon

« Giovanna Angeli (a cura di)

Tradizione e contestazione IV. Le avantguardie : canone e anticanone/ Les avant-gardes : canon et anti-canon, Alinea Editrice, Firenze 2009, 200 p.

ISBN 978-88-6055-508-3.

Mario Richter, Apollinaire, diffensore dell'ordine nell aventurra [Apollinaire, défenseur de l'ordre dans l'aventure]

Cet article (en italien) retrace, dans le destin onomastique d'Apollinaire, les raisons de son orphisme. Se réclamant, vraisemblablement, du Latin mystique de Remy de Gourmont, et notamment du chapitre: “Sidoine Apollinaire et les invasions barbares”, le poète du Pont Mirabeau aurait reconnu, dans son temps, l'ère d'une nouvelle barbarie, dont il aurait été la victime émissaire. Dans la courageuse tentative qu'il entreprend, celle d'un rachat de son époque, il se fait le porte-parole de la mission civilisatrice et éternisante qu'il reconnaît à la poésie.

Jacqueline Chénieux-Gendron, Canons, codes, modèles et les divers modes de leur contestation dans le surréalisme

Après avoir rappelé que le mot « canon » en langue française est lié à un domaine spécifique de la langue (celui de la juridiction ecclésiastique) et par là de la Valeur – terme éthique, donc --, qu'il n'est pas un code, mais un modèle au sens concret qui évoque son moule de fabrication (« canon de beauté »), JCG souligne qu'une tendance générale dans le surréalisme n'est pas d'énoncer des contre-canons mais des systèmes de pensée à trois termes dont la fonction soit d'englober canons et contre-canons, en ajoutant à ce binôme, somme toute intellectuel, un modèle concret : une personne. Ainsi Picasso en 1925 est-il un modèle pour la peinture surréaliste, après que Breton a opposé le modèle intérieur au modèle extérieur en peinture. Dès lors, le mode d'exposition de la pensée morale dans le surréalisme est le mode de la fable. Des exemples sont donnés, et analysés en parallèle avec les travaux de Jean-Charles Darmon sur la Fontaine.

Fabio Vasarri

I surrealisti e la ricerca degli antenati [Les surréalistes et la recherche des ancêtres]

(article en italien) Le château surréaliste dont il est question dans le Manifeste est entouré d'une épaisse forêt, représentant l'histoire littéraire et artistique. Le refus du lien avec n'importe quelle tradition coexiste dès les débuts du mouvement avec la recherche des ancêtres. Il s'agit évidemment d'opposer aux « classiques bourgeois » une sorte d'anti-canon irrégulier et marginal (romantisme et humour noirs, poésie post-baudelairienne, non-sens). Mais, sous la menace des totalitarismes, on finit par récupérer quelques classiques, tout en gardant son optique particulière (« surréaliste dans... »). Reste que la frontière entre tradition et avant-garde se brouille de plus en plus. C'est ce double mouvement qu'on s'attache ici à éclairer, à travers les cas d'André Breton, de Max Ernst ou de Louis Scutenaire ; sans négliger l'apport des dissidents Michel Leiris et Raymond Queneau. Leurs mots (les listes) et leurs images (dessins, tableaux, photomontages) témoignent d'une quête fiévreuse et ininterrompue.

Michela Landi, Processo intellettuale del surrealismo : l'antitradizione rigorista di Caillois [Procès intellectuel du surréalisme: l'anti-tradition rigoriste de Caillois]

(article en italien) Face à la coexistence, au XXe siècle, de nombreux courants idéologiques, un certain rigorisme s'impose. Le cas du rapport entre Breton et Caillois est, de ce point de vue, emblématique: ce dernier reproche à son ancien camarade la toute-puissance que le surréalisme accorde au psychisme, légitimant, par cela, la dérive interprétative romantique. Il faut, comme le dira U. Eco, “des limites à l'interprétation”, et Caillois reconnaît déjà ces limites dans la nature, qui s'avère être le modèle, en même temps artistique et moral, de la poésie. Face à un Breton réticent  Caillois reconnaîtra, par la suite, l'intransigeance dont il avait jadis donné preuve.

[Compte-rendus par Giovanna Angeli] »

Information transmise par Jacqueline Chénieux-Gendron

[Entretien avec Yves Bonnefoy]

« Y a-t-il une limite entre votre oeuvre poétique et ce que vous en dites dans les nombreux textes (essais, entretiens) publiés ? Quel est le statut de ces échappées du champ poétique ?

Une limite, vous voulez dire un cloisonnement ? J'espère bien que non, ce serait trahir la poésie. Car son travail se doit d'être écriture et pensée dans le même élan. L'écriture déborde l'approche conceptuelle des choses mais tout aussitôt la pensée observe la situation, pour dégager des voies dans cet espace entre représentations transgressées et présences jamais pleinement vécues. Et cela dans ce que les poèmes ont de tout à fait personnel, puisque c'est toujours dans le rapport à soi le plus singulier que l'universel a le plus de chance de se réinventer, de se ressaisir.

La poésie est une pensée. Non par des formules qu'elle offrirait dans des textes, mais par sa réflexion, au moment même où elle prend forme. Et il faut entendre cette pensée là où elle est, dans les oeuvres. Ecrire sur Giacometti, sur Goya, sur bien d'autres, je ne l'ai voulu, pour ma part, qu'afin de retrouver posés peut-être autrement, par ces poètes, les problèmes que la poésie nous demande de décider.

Non, pas d'échappées du champ poétique ! Plutôt suggérer que toutes les pensées d'une société devraient prendre place dans celui-ci, même les conseils de la science, même le débat politique. Ce que cherche la poésie, c'est à déconstruire les idéologies, et celles-ci sont actives, autant qu'elles sont nocives dans toutes les relations humaines.

Contrairement à une modernité pour qui le réel fut du côté de "l'impossible" (Georges Bataille) ou à fuir en toute urgence (le surréalisme), vous défendez une poésie accessible au monde. Comment en êtes-vous arrivé là ?

En passant par ceux mêmes que vous citez ! J'ai grande sympathie, en effet, pour l'âpre intensité avec laquelle Bataille a perçu - comme déjà Goya l'avait fait dans ce qu'on a nommé ses "peintures noires" - le dehors du lieu humain, cette nuit des vies qui s'entre-dévorent pour rien, dans l'abîme de la matière, ce néant. Mais s'effrayer de ce dehors, et aussi bien dans la personne qu'on est, ou que l'on croit être, n'est-ce pas que la conséquence de cet emploi des mots qui, cherchant à connaître les choses par leurs aspects quantifiables, en fait aussitôt autant d'énigmes ? Mieux vaut reconnaître dans la parole cet événement qui l'institua, le besoin d'établir avec d'autres êtres, ainsi reconnus des proches, un champ de projets et de partages. A bord de la barque dans la tempête mieux vaut ne pas s'inquiéter de l'horreur des hautes vagues, décider plutôt que cette barque, c'est l'être même, qu'il importe de préserver. Ce que le surréalisme, c'est-à-dire André Breton, qui fut à peu près le seul qui aura compté dans ce groupe, en tout cas pour la pensée, savait bien. Je m'étonne de vous entendre dite que le surréalisme a été une fuite "en toute urgence". Jamais Breton n'a cessé de vouloir intervenir dans le devenir de la société. Et il l'a même fait sur le plan le plus immédiatement politique, et avec beaucoup de lucidité, dans une époque de toutes les illusions. Simplement rappelait-il qu'on va droit au désastre si on ne prête pas attention à des besoins de la vie dont le savoir conceptualisé, rationalisé, ne sait plus que le dehors. Alors que, croyait-il, le rêve en garde mémoire.

Comment êtes-vous parvenu à préserver votre regard d'enfant ?

Cette question, oui, c'est bien ce qu'appelle tout de suite ce que je viens de vous dire, car cette idée de la chose comme un interlocuteur, c'est rappeler l'expérience de l'enfant avant que peu à peu il ne se laisse convaincre, par l'exemple et l'enseignement des adultes, d'appréhender le monde comme une donnée passive, manipulable : comme du réifié et non du vivant. Je crois que la poésie n'est que la préservation de ce sentiment de présence de tout à tout qui faisait le bonheur, et aussi l'angoisse, des "journées enfantes". La mémoire de ce fait, aussi fondamental qu'oublié en ce siècle obsédé de technologie, épris de savoirs quantifiables, que nous ne vivons pas parmi des choses mais des êtres.

Et comment préserver cette expérience première, cela peut être, c'est même à mon sens la principale façon, par la perception dans les vocables de leur son, leur son comme tel, qui est au delà, dans chacun, des signifiés par lesquels la pensée conceptualisée voile en eux la présence possible de ce qu'ils nomment. On écoute ce son lointain, écho dans le langage de l'unité de ce qui est, on l'accueille dans notre esprit par des rythmes qui montent du corps, c'est-à-dire du besoin, non de posséder, mais d'être ; et c'est alors ce chant par lequel le fait humain s'est établi sur la terre, dès les premiers pas du langage. Ce chant qui régénère les mots ; et qui, je l'espère bien, n'a pas cessé et ne cessera jamais de hanter les instants anxieux de nos grandes décisions.

Propos recueillis par Amaury da Cunha »

In LE MONDE DES LIVRES | 11.11.10 http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/11/11/yves-bonnefoy-ce-que-cherche-la-poesie-c-est-a-deconstruire-les-ideologies_1438443_3260.html

[Compte-rendu] Étienne-Alain Hubert, Circonstances de la poésie. Reverdy, Apollinaire, surréalisme

Tania Collani a rendu compte de l'ouvrage d'Etienne-Alain Hubert. Nous en reproduisons un extrait ici :

« Le présent recueil d'essais reprend et augmente l'édition que Klincksieck avait fait paraître dans la collection « Bibliothèque du XXe siècle » en 2000 ; il s'agit d'une heureuse initiative, car plusieurs réflexions contenues dans ce volume restent peu connues ou citées, surtout si l'on considère la profondeur qui les caractérise. L'auteur, quant à lui, n'a pas besoin d'être présenté dans le milieu des spécialistes de l'avant-garde et du surréalisme : il est l'éditeur avec Marguerite Bonnet des oeuvres complètes d'André Breton dans la Bibliothèque de la Pléiade et l'éditeur de Pierre Reverdy pour Flammarion ; bref, Étienne-Alain Hubert rentre à plein titre dans l'Olympe des grands spécialistes de la poésie et de la littérature moderne qui ont laissé une trace indélébile dans les études littéraires du XXe et XXIe siècle — avec lui, entre autres, Pierre Caizergues, Michel Décaudin, Henri Béhar, Marguerite Bonnet, Jean Burgos et Marie-Claire Dumas. Dans le présent volume, Circonstances de la poésie, Hubert reprend une série d'articles publiés entre 1979 et 2007, consacrés à des poètes et des mouvements qui ont contribué au renouvellement poétique du XXe siècle. Le lecteur pourra suivre le chemin théorique de l'auteur à travers les quatre parties qui composent le volume : la première partie, la plus importante, intitulée « Pierre Reverdy et alentours » ; la deuxième et la troisième partie, d'une centaine de pages chacune, consacrées respectivement à « Apollinaire » et au « Surréalisme » ; la quatrième et dernière partie, « D'Ailleurs », composée d'un seul article.

Le style des articles d'Étienne-Alain Hubert reprend mimétiquement celui des oeuvres dont il parle : le langage est simple, dépourvu de toute lourdeur rhétorique, concentré qu'il est sur la richesse et la densité de ce qui est défini à plusieurs reprises de « réalité poétique ». En effet, on pourrait citer un passage de Reverdy qui réfléchit sur l'essence de la littérature, pour retrouver une démarche qui est propre aussi à Hubert : « Je crois que la profondeur poétique exige des mots simples (éléments) familiers à l'auteur parce qu'ils sont sa vie verbale indivisible de sa vie propre […] ; les mots sont à tout le monde » (p. 42). Et le style antirhétorique de Reverdy se présente avec la même cohérence et la même volonté à distance d'une trentaine d'années, preuve évidente que la démarche herméneutique d'Hubert est fondée sur la clarté et sur l'honnêteté vis-à-vis de son lecteur. Ainsi, le contenu ne se fonde jamais seulement sur des adages théoriques, car l'auteur réserve toujours un espace important aux citations érudites et enthousiastes des textes littéraires et critiques analysés ; les textes sont abordés non seulement comme des objets de dissection scientifique, mais aussi et surtout comme des sujets toujours vivants, capables de parler avec éloquence au lecteur contemporain. Les articles de Reverdy, les poèmes d'Apollinaire, les manifestes de Breton deviennent subséquemment des lieux de fascination et de réflexion, des corps à aimer dans la spéculation du détail.

Plusieurs thèmes pourraient fédérer ce volume, dont la quantité d'articles ne suffit pas à fragmenter l'intégrité de la pensée et de la démarche analytique de son auteur : Hubert est toujours très attentif à la poétique et à l'esthétique de la période qui ouvre le XXe siècle — il analyse notamment les liens entre art et littérature, la définition de l'image en littérature et de la poésie dans les arts ; il se penche souvent sur l'analyse des revues « marginales » publiées dans cette période féconde (Nord-Sud, Z, L'Élan, Sic, Littérature, Connaissance, L'Europe nouvelle, etc.) ; et il se montre particulièrement attentif à toutes ces productions et à tous ces personnages qui ont contribué à changer le cours des choses — d'où la tripartition essentielle du volume : Reverdy, Apollinaire et le surréalisme.

(…)

Surréalisme

Le surréalisme est avant tout Breton ; et Étienne-Alain Hubert rend hommage, dans la première série d'articles qui ouvre la présente partie, à la production poétique d'un personnage dont les décisions, parfois tranchantes, ont pris le dessus sur ses oeuvres : tout en consacrant des textes aussi à Éluard et Desnos, Hubert ne tombe jamais dans l'anecdotique des rapports internes au mouvement, en préférant laisser le centre de la scène à la poésie.

D'ailleurs, et il ne faut pas l'oublier, Étienne-Alain Hubert est l'éditeur avec Marguerite Bonnet des oeuvres complètes d'André Breton dans la collection de la Pléiade, et comme s'il voulait rendre hommage à cette collaboration fructueuse, la section consacrée au surréalisme s'ouvre avec un article écrit à quatre mains, « Sur deux types d'écriture surréaliste et leurs finalités dans L'Immaculée Conception d'André Breton et Paul Éluard », publié en 1987, quand l'édition de L'Immaculée conception par Paolo Scopelliti n'avait pas encore paru5. En analysant deux chapitres de la partie appelée « Les Médiations », Hubert et Bonnet dévoilent la technique et les sources de l'écriture des deux poètes surréalistes : pour le chapitre intitulé « Il n'y a rien d'incompréhensible », Breton et Éluard transposent une chronique musicale intitulée « La Musique sur les cimes », en remplaçant, entre autres, les noms des musiciens avec des noms de criminels renommés (p. 374-376) ; alors que pour le chapitre « Le Sentiment de la nature », les deux poètes puisent abondamment dans la célèbre revue La Nature (p. 376-378).

Dans « Autour d'un carnet d'André Breton (1920-1921) : écriture automatique et psychanalyse » (1992), Hubert revient sur l'influence de la psychanalyse dans l'oeuvre de Breton et il prend plus précisément l'exemple d'un carnet que Breton tient au tout début des années 20 et où il explique aussi la genèse des Champs magnétiques. Après avoir écarté peut-être trop rapidement l'influence que Pierre Janet put exercer sur la formation plus ou moins scientifique du pape du surréalisme, Hubert souligne l'influence fondamentale et documentée de Freud ; les influences n'excluent cependant pas une approximation dans l'interprétation des théories : Breton, « esprit particulièrement frémissant aux vents qui se révèlent à lui comme les plus porteurs du moderne, lecteur parfois plus saisi par le pouvoir imageant d'une formule que par le strict contenu des concepts » (p. 382), ne craint pas une interprétation subjective des différentes théories.

« Du poème des événements au “poème-événement” : à propos des “États généraux” d'André Breton » (1998). Le « poème-événement » est une expression dont Breton se souvient en parlant d'Apollinaire, défini comme « le champion du poème-événement, c'est-à-dire l'apôtre de cette conception qui exige de tout nouveau poème qu'il soit une refonte totale des moyens de son auteur » (p. 404). C'est dans ce sens qu'Étienne-Alain Hubert définit le poème de l'exil de Breton « Les États généraux » (1944) comme un « poème-événement », un poème « testamentaire » (p. 391) capable de recueillir la « masse de réflexions, d'émergences de lectures, de rêveries et d'injonctions » (p. 401) qui constitue la trame de la vie du poète, avec une ouverture qui est une phrase de réveil « scindée en éclats » : « Il y aura toujours une pelle au vent dans les sables du rêve ». Dans le vers où le poète se définit — « Je suis celui qui va » — nous reconnaissons l'affirmation de Nadja qui, questionnée sur son identité (« Qui êtes-vous ? »), répond : « Je suis l'âme errante »6.

Toujours sur les traces d'un Breton intime, dans l'article « Paysages Breton » (2000) Hubert offre un portrait des lieux qui hantent la poésie du chef de file du surréalisme, en partant de la haine explicite dans le Manifeste du surréalisme pour la description comme instrument privilégié du genre narratif au sens large : du Fort-Bloqué de l'Amour fou au Rocher Percé d'Arcane 17, le lecteur retrouve « comme un empilement de couches géologiques plissées, produites par des soulèvements que l'histoire du globe ne semble avoir figés que pour que, grâce aux incessants changements d'éclairage, ils paraissent être restitués sous l'oeil du spectateur au dynamisme qui les fit naître » (p. 410-411)7.

Les deux derniers articles consacrés à André Breton concernent le rapport du poète avec l'art et avec certains artistes. Dans « Breton et Derain, “l'inoubliable” » (2006-2007), Hubert relit les écrits où le poète parle de son appréciation pour l'artiste et, plus en particulier, pour quelques uns de ses tableaux — notamment Le Portrait du chevalier X et la Peinture sur pierre de Picasso-Derain. Dans « Les surréalistes devant les “oeuvres-événements” de Picasso » (2005), Breton parle de l'artiste en dehors de tout contexte critique — « tout se passe comme si la diversité souveraine de la peinture de Picasso interdisait le discours forcément unificateur et généralisant du critique d'art » (p. 422) — et Hubert parcourt avec nous les épisodes qui expriment l'appréciation du poète pour Le Joueur de clarinette ou pour Les Demoiselles d'Avignon. Sans oublier la célèbre phrase qui ouvre Le Surréalisme et la peinture, « l'oeil existe à l'état sauvage », l'auteur de ce volume reprend de quelque façon une voie ouverte par l'étude d'Henri Béhar, « André Breton et la beauté convulsive »8, qui donnait déjà une image structurée de Breton comme spectateur de l'art moderne : « Tandis que le Mouvement dada fait table rase du passé, Breton est le conseiller littéraire et artistique d'un mécène, le couturier Jacques Doucet. Son intégrité morale lui interdit de tenir deux discours différents : aussi n'adhère-t-il pas au négativisme de dada. Il suggère à Doucet l'achat de La Baignade de Seurat, lui fait acquérir La Charmeuse de serpents du Douanier Rousseau (destiné au Louvre) et Les Demoiselles d'Avignon »9.

Dans « Éluard, la femme de pierre et les filles de chair » (1984), Hubert analyse deux poèmes de Capitale de la douleur : « Paris pendant la guerre » (consacré à la femme de pierre) et  « Les Gertrude Hoffmann girls » (consacré aux filles de chair qui composait la troupe américaine de music-hall des Gertrude Hoffmann girls). Comme le titre de l'article le suggère, la première composition parle d'une statue de Bartholomé ; l'épigraphe du poème « Amoureux d'une statue », entre guillemets, est reliée par Hubert au mythe de Pygmalion et Galathée. Mais on pourrait élargir le champ d'influence de cette figure récurrente de l'imaginaire littéraire en faisant référence aussi à la Vénus d'Ille de Mérimée ou à la Gradiva de Jensen.

Le lecteur du présent volume pourra ensuite jouir de trois articles consacrés à la poésie de Robert Desnos : « Deux notes sur “Corps et biens” de Robert Desnos » (1985), « La mer, l'amour, la mort dans Corps et Biens » (1995) et « Desnos/Cosmos » (2000). De nombreuses allusions et références sont faites au recueil Corps et Biens : les aphorismes de Rrose Sélavy sont présentés comme des « jugements transperçants […] sur les oeuvres ou les éléments venus de l'actualité immédiate » (p. 448), capables de résumer prophétiquement toute l'histoire d'une époque ; mais aussi toute la série de poèmes qui clôt le recueil, de « Sirène-anémone » au « Poème à Florence », mettent en avant des traits récurrents de l'écriture de Desnos – les thématiques de la mer, du naufrage, de la femme aimée ; au niveau formel, le recours à l'alexandrin ou au jeux verbaux. En faisant références aux nombreuses et irremplaçables études de Marie-Claire Dumas sur le poète, Hubert invite les lecteurs à la relecture de la « Confession d'un enfant du siècle » (1926), où Desnos revient à son jeune âge pour retrouver la source de l'imaginaire marin : « Je jouais seul. Mes six ans vivaient en rêve. L'imagination nourrie de catastrophes maritimes, je naviguais sur de beaux navires vers des pays ravissants. Les lames du parquet imitaient à s'y méprendre les vagues tumultueuses et je transformais à mon gré la commode en continent et les chaises en îles désertes. Traversées hasardeuses ! » (p. 456). Cette imagerie enfantine nous fait penser à une autre rêverie enfantine surréaliste, celle de la petite fille de Babylone (1927) de René Crevel : « Un fauteuil d'acajou et velours rouge est devenu la coque d'un navire, à la suite de leur éblouissant sillage. Vaisseau fantôme docile aux doux flux et reflux du silence, votre voyage, ce miracle entre ciel et terre, s'achève quand sur les jardins ridicules, tombe la nuit. Alors, l'enfant navigatrice sait que le mieux est d'accoster au sol habituel, d'abandonner le salon de l'après-midi, ses golfes à merveilles, pour le jardin banal des hommes, ses allées, ses pelouses que l'obscurité, lentement, régénère » (ch. 2).

Les deux articles suivants se concentrent sur deux auteurs qui ont largement influencés les surréalistes (Rimbaud et Nerval), alors que le troisième, « “Le silence à l'orée de la forêt peureuse” : Poèmes de Radovan Ivsic » (2004) constitue une conclusion de la partie en guise d'ouverture vers un surréalisme de la deuxième génération. Dans « Rimbaud devant les surréalistes » (1993), nous retrouvons des textes et des thématiques des poèmes du poète des Illuminations qui ont particulièrement influencés les surréalistes (notamment le rêve et le merveilleux) ; mais aussi plusieurs fragments de textes où Rimbaud est appelé en cause – de l'Anicet d'Aragon, où Rimbaud devient un personnage de la fiction, à La Liberté ou l'amour ! de Desnos, qui s'ouvre sur un faux poème de Rimbaud, « Les Veilleurs », composé de cinquante alexandrins. Dans « Brillance du rêve, de Nerval au surréalisme : quatre lectures » (2003) Étienne-Alain Hubert analyse quatre fragments de textes qui peuvent ont en commun leur vision du rêve et du merveilleux : Étienne-Gaspard Robertson, Mémoires récréatifs, scientifiques et anecdotiques (1831) ; Nerval, « Les Poésies de Henri Heine » (1848) ; Nerval, Aurélia (1853-55) ; Desnos, Le Journal Littéraire (1925).

Conclusion

En décidant de clore son volume d'articles avec une partie intitulée « D'ailleurs » qui contient un seul article — « À propos de “L'Animale” de Saint-John Perse : un tableau de Gauguin » (1982) – Étienne-Alain Hubert témoigne une fois de plus sa fascination pour les « circonstances » de la poésie, c'est-à-dire pour la particularité, l'« élément secondaire qui accompagne, entoure, conditionne ou détermine un fait principal » (Trésor de la Langue Française). Dans ce sens, la poésie n'est pas seulement « accompagnée » par la poétique, mais elle l'est aussi et surtout par l'esthétique et la vie, tout court. La poésie dont parle Hubert est vitale, changeante, en mouvement : elle parle de son créateur et elle est le miroir incertain de son époque ; elle est subjective et pourtant réelle ; en dépassant les barrières de la pure imitation, la poésie avec ses circonstances brisent les barrières de la contingence historique et géographique. Au fond, comme écrivait Breton, « il y aura toujours une pelle au vent dans les sables du rêve ».

par Tania Collani »

Tania Collani , "« Il y aura toujours une pelle au vent dans les sables du rêve » ; ou l'image par-dessus tout", Acta Fabula, Notes de lecture, URL : http://www.fabula.org/revue/document6000.php

« Les rêves perdus de Tristan Tzara » [fichier audio]

Le site Arcane 17 a mis en ligne l'émission diffusée la première fois le 20/06/1957.

A écouter sur http://www.arcane-17.com/rubrique,tristan-tzara-1896-1963,1210548.html 

[« Soutien » scolaire] Surréalisme et l'histoire

Mme Leandri envoie un message aux abonné(e)s dont nous reproduisons la demande :

« (…) j'ai une fille en première L qui pour son TPE de fin d'année tente de travailler - à cette échelle scolaire- le rapport de la littérature au temps (mince sujet, donc!). Dans le fond, différentes voies de traitement du temps en littérature. Et....elle est dans une impasse totale quant aux surréalistes, pas de doc, et son professeur tuteur pas très fécond sur le sujet. Alors, une personne parmi vos contacts aurait-elle l'envie et le temps ( !) de me donner quelques idées sur ce sujet ? Ne serait-ce que des bonnes questions qui permettent de réfléchir au rapport au temps dans le cadre surréaliste ? (…) Si une bonne âme peut lui donner un petit coup de main, j'en serais heureuse pour elle !

Bien à vous tous, ml Leandri 

Bonne semaine à tou(te)s

Eddie Breuil

 

lundi 15 novembre 2010 14:01 Fwd: appel à notice sur un dessin de Chirico pour Fargue

Bonjour,
Je vous transmets (cf message plus bas) une demande d'éclaircissements concernant les liens entre Chirico et Fargue et plus particulièrement d'un dessin de Chirico (en pièce jointe).
Cordialement,
E. Breuil

Cher Collègue,
Le Groupe d'Etudes Farguiennes que j'anime à l'Université Paris Ouest Nanterre prépare un recueil de notices sur les textes et illustrations du n° d'hommage à Léon-Paul Fargue que la revue Les Feuilles libres publia en juin 1927.

Parmi les illustrations se trouve le dessin de Chirico ci-joint. Un(e) mélusinien(ne) spécialiste de Chirico pourrait peut-être apporter ses lumières sur les relations Chirico/Fargue?

Merci de transmettre

Cordialement, Pierre Loubier

mardi 16 novembre 2010 13:55 Séminaire de l'Equipe Aragon (ITEM-CNRS)

Chers Amis,
Un petit mot pour vous annoncer que le prochain séminaire de l'Equipe Aragon de l'Item, le samedi 20 novembre, accueillera Maryse VASSEVIERE qui présentera le manuscrit d'Anicet ou le panorama, roman.
Les abonnés de la liste Mélusine sont évidemment les bienvenus.
Bien cordialement, Luc Vigier

Précisions:
Le 20 novembre 2010 (9h30-12hOO)
Maryse Vassevière « Sur le manuscrit d' Anicet »
Lieu: ENS, Salle des Actes, 45, rue d'Ulm 75005 Paris
On peut consulter ici les prochaines dates des séminaires de l'Equipe Aragon de l'ITEM-CNRS:
http://www.item.ens.fr/index.php?id=377308

 

mercredi 17 novembre 2010 08:33 Re : Séminaire de l'Equipe Aragon (ITEM-CNRS)

Permettez-moi de vous informer que Marie-Christine Barrault et Charles Gonzalès liront mercredi 24 novembre de 18 à 20 h des extraits des "Yeux d'Elsa au siècle d'Aragon", que j'ai co-écrit avec Dominique Desanti... un face à face entre les deux écrivains, de leur rencontre en 1928 à la mort d'Elsa. Vous pouvez consulter la page facebook qui porte le nom du livre (accès libre).

Très cordialement,

Karin Müller

 

lundi 15 novembre 2010 15:38 Chirico / Fargue

Bonjour,
j'ai trouvé deux liens renvoyant aux rapports entre Giorgio De Chirico et Léon-Paul Fargue  en 1927 et 1928.
Le premier renvoie à une référence trouvée dans une vente de Sothebys :
http://www.sothebys.com/app/live/lot/LotDetail.jsp?lot_id=159520855
Le second à un fonds d'archives de l'Université du Texas, HRC Harry Ranson Center, Texas archiv ressources (référant à une lettre de G. De Chirico à L.-P. Fargue, N.69.3).
http://www.lib.utexas.edu/taro/uthrc/00291/hrc-00291p12.html#odd1
Je n'ai rien repéré à la BnF
Bien à vous et à Mélusien(ne)s
Martine Monteau

 

lundi 22 novembre 2010 01:59 semaine 47

Semaine 47

 

René Alleau

Ca ira

Place et effets du cinéma dans le discours poétique de la Modernité (1910-1930)

Robert Desnos

Simon Hantaï

Jacques Hérold

Jacques Lacomblez

Joan Miró derrière le miroir

Joan Miró The Ladder of Escape

Surréalisme et musique (LUNDI 22 NOVEMBRE)

Benjamin Péret

Larmes de couteau (Ribemont-Dessaignes, livret et prologue de l’opéra)

Le silence et le livre

100 mots du surréalisme

[Dernière minute] Surréalisme et musique

“lundi 22 novembre, dans le cadre du séminaire

MUSIQUE ET LITTERATURE

VOIES DE LA RECHERCHE ET PERSPECTIVES METHODOLOGIQUES

Organisé par

Béatrice Didier (ENS) – Emmanuel Reibel (Paris Ouest Nanterre)

Conférence de Sébastien Arfouilloux

Que la nuit tombe sur l’orchestre : surréalisme et musique.

Dans la lignée des recherches récentes dans le domaine interartistique, ce séminaire se propose d’explorer le champ des études musico-littéraires (rhétorique et sémiologie comparées, discours sur la musique, imaginaire littéraire de la musique, imaginaire musical de la littérature, opéra, lied et mélodie) en travaillant de façon systématique sur la méthodologie de ce domaine de recherches en pleine expansion. Certaines des communications des années précédentes sont consultables sur la revue en ligne « Silène » : www.revue-silene.com

Toutes les séances ont lieu le lundi de 14 h à 16 h, à l’Ecole Normale Supérieure, 45, rue d’Ulm 75005 Paris, en salle Weil.”

Sébastien Arfouilloux

sebastienarfouilloux@yahoo.fr

[Vendredi 26 novembre : séminaire – Simon Hantaï]

Prochaine communication :

Vendredi 26 novembre 10 : Jérôme Duwa, « Simon Hantaï : le surréalisme et le pli »

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris

Rappel du programme :

Vendredi 10 décembre 10 : Bruno Duval et Caroline Barbier de Reulle, « Maurice Fourré baroque ? Dali baroque ? »

Vendredi 28 janvier 11 : Pierre Taminiaux, « Pierre de soleil d'Octavio Paz : baroque et tentation de l'épure »

Vendredi 25 mars 11 : Elza Adamovicz et Françoise Py, « Le corps grotesque chez Jindrich Styrsky » et « L'hybride, le composite, le chimérique comme figures du baroque chez quelques artistes surréalistes »

Vendredi 22 avril 11 : Alexandre et Iwona Castant, « Mandiargues surréaliste baroque »

Vendredi 20 mai 11 : Georgiana Colville: « Animal, végétal, minéral, tout se tient : le baroque selon Léonora Carrington et Rémédios Varo »

Vendredi 17 juin 11 : Christine Buci-Glucksmann, Georges Bloess, Henri Béhar, Olivier Penot-Lacassagne, Françoise Py, Maryse Vassevière, « Table ronde : bilan sur le baroque surréaliste »

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris

http://www.ecritures-modernite.eu/?page_id=4965

[Rappel d’exposition] Joan Miró, derrière le miroir

“Jusqu'au jeudi 23 décembre 2010

Institut Cervantes

L'exposition présentée à l'Instituto Cervantes de Bordeaux présente 26 lithographies réalisées par Joan Miró pour le projet "Derrière le miroir".

Le peintre, sculpteur et graveur Joan Miró (Barcelona, 1893 - Palma de Majorque, 1983) est un des artistes-clés des avant-gardes du début du XXème siècle. En 1947, alors qu'il réside à Paris, il rencontre Aimé Maeght, galeriste, mécène, lithographe et éditeur d'ouvrages d'art. Dont la revue "Derrière le miroir", à laquelle participent les principaux artistes de l'époque.

L'exposition présentée à l'Instituto Cervantes de Bordeaux présente 26 lithographies réalisées par Joan Miró pour ce projet. On y voit le monde propre à l'artiste catalan, son langage personnel constitué de signes calligraphiques, d'idéogrammes et de fonds éthérés. Ces oeuvres sont complétées par une série d'affiches d'expositions organisées par Aimé Maeght et réalisées par Joan Miró.

Dates / Horaires :

Jusqu'au jeudi 23 décembre 2010

Du lundi au jeudi de 10h00 à 18h00 et le vendredi de 9h00 à 13h00

Lieu :

Institut Cervantes

57 Cours de l'Intendance

33000 Bordeaux »

http://www.bordeaux.fr/ebx/portals/ebx.portal?_nfpb=true&_pageLabel=pgFicheEvt&classofcontent=evenement&id=59295&iEvt=3&retourListe=1&classListe=sommaire&idListe=13512

[Spectacle, 25 novembre] Larmes de couteau

Vous trouverez en pièce jointe présentation de la maquette du spectacle (dont Ribemont-Dessaigens a réalisé le livret et le prologue) le jeudi 25 novembre 2010 à 15h et à 19h30, au sein de l'ARCAL, 87 rue des Pyrénées, Paris 20e.

Information transmise par Marc Décimo

[Exposition] Jacques Hérold

Vous trouverez en pièce jointe un descriptif de l’ouvrage publié à l’occasion de l’exposition Jacques Hérold de Marseille.

Information transmise par Françoise PY 

[Exposition à venir] Joan Miró: The Ladder of Escape

« Tate Modern, London

14 April - 11 September 2011

Fundació Joan Miró, Barcelona, October 2011

National Gallery of Art, Washington, May 2012

Tate Modern will present the first major retrospective of JOAN MIRO (1893–1983) to be held in London for almost 50 years. Opening on 14 April 2011, Joan Miró: The Ladder of Escape will bring together over 150 paintings, works on paper and sculptures by one of the twentieth century’s greatest artists. The exhibition will draw on collections from around the world to represent the astonishing breadth of Miró’s output. It will also explore the wider context of his work, bringing to light the artist’s political engagement and examining the influence of his Catalan identity, the Spanish Civil War and the rise and fall of Franco’s regime.

Joan Miró was among the most iconic of modern artists, evolving a Surrealist language of symbols that evokes a sense of freedom and energy in its fantastic imagery and direct colour. Often regarded as a forefather of Abstract Expressionism, his work is celebrated for its serene, colourful allure. However, from his earliest paintings onwards, there is also a more anxious and engaged side to Miró’s practice, reflecting the turbulent political times in which he lived. This exhibition will explore these responsive, passionate characteristics across six decades of his extraordinary career.

Joan Miró: The Ladder of Escape will examine the artist’s varying degrees of engagement over his lifetime. These are rooted in the complex identity politics associated with Catalonia, as revealed through Miró’s representation of its landscape and traditions. These depictions range across images of rural life, such as The Farm 1921-2 which Ernest Hemmingway bought from the artist in Paris, to the masterly sequence of the Head of a Catalan Peasant 1924-5. The tensions that erupted with the Spanish Civil War in 1935-9 elicited Miró’s explicit protests in Aidez l’Espagne and Le Faucheur 1937, as well as more private and troubled responses disguised in the renowned Constellation paintings of 1940, made in the Second World War.

Under Franco’s regime, Miró worked in a kind of internal exile in Spain while cultivating a reputation abroad as a hero of post-war abstraction. Joan Miró: The Ladder of Escape will showcase masterpieces from this era, including the sublime The Hope of a Condemned Man triptych 1973. The exhibition will also reveal how he captured the atmosphere of protest in the late 1960s. Whether blackening or setting fire to his works, such as May 1968 and Burnt Canvas II 1973, or creating euphoric explosions of paint in Fireworks 1974, Miró continued to reflect the political mood in his radical and pioneering practice.

JOAN MIRO (1893 - 1983) – Short biography

Joan Miró i Ferrà was born in Barcelona on 20 April 1893 and trained as an artist at the Galí Academy from 1912-15. From 1923, he spent part of each year in Paris and became a key figure in the Surrealist movement. With his young family he remained in France during the Spanish Civil War, but returned to Spain when the Germans invaded in 1940. Miró settled in Majorca and remained based there for much of the rest of his life, travelling for major commissions and exhibitions around the world. He died at home on 25 December 1983.

Joan Miró: The Ladder of Escape is co-organised by Tate Modern and the Fundació Joan Miró, Barcelona, where it will be seen in October 2011, before travelling to the National Gallery of Art, Washington in May 2012. The exhibition is conceived by Tate curators Matthew Gale, Marko Daniel and Kerryn Greenberg in collaboration with Teresa Montaner, curator at Fundació Joan Miró. Rosa Maria Malet, Director, Fundació Joan Miró, and Vicente Todolí, former Director, Tate Modern, are consultants.

http://www.tate.org.uk »

http://wanafoto.blogspot.com/2010/11/joan-miro-ladder-of-escape.html 

Rencontres autour de Benjamin Péret, le 26.11.2010

La lettre de l’Association des Amis de Benjamin Péret nous apprend qu’une rencontre aura lieu le vendredi 26 novembre à Nantes, de 9h30 à 12h30, à l’auditorium de l’école  nationale supérieure d’architecture, 6, quai François Mitterand.

Avec la participation de l’Association des amis de Benjamin Péret.

Intervenants : M.Patrice Allain, Gabrielle-Bigot Chirat, Dominique Rabourdin, Gérard Roche.

http://www.livet-histoire.fr/article430.html

La Fondation Ça ira fête ses dix ans!

Soirée organisée le 24 novembre à la Fleur en papier doré, 55 rue des Alexiens, 1000 Bruxelles, à 18h

http://caira.over-blog.com/article-la-fondation-a-ira-fete-ses-dix-ans-61161671.html 

[Extrait de programme] René Alleau

« Tous les passionnés d'Hermétisme connaissent René Alleau et son immense œuvre consacrée à l'alchimie. La collection Bibliotheca Hermetica qu'il dirigea regroupe tous les textes fondamentaux concernant l'alchimie, l'astrologie et la magie. Dans ce passage, extrait du documentaire Passage Breton réalisé en 1975 par Robert Benayoun et Michel Polac, René Alleau nous livre avec intelligence et sensibilité ses impressions et ses souvenirs relatifs à l'intérêt qu'André Breton portait à l'Hermétisme.

Fabrice Pascaud”

Vous trouverez l’extrait sur le site Arcane 17 à cette adresse : http://www.arcane-17.com/rubrique,rene-alleau,1210593.html

[Soutenance de thèse] Place et effets du cinéma dans le discours poétique de la Modernité (1910-1930)

“Nadja COHEN soutiendra sa thèse en Littérature française sur le sujet suivant :

"Place et effets du cinéma dans le discours poétique de la Modernité (1910-1930)"

Sous la direction de M. Jean-Pierre Bobillot

Le mercredi 1er décembre 2010 à 13h30

à la Salle des actes de l'université Stendhal

Considéré à ses débuts comme un « divertissement d’ilotes », le cinéma suscite, dès les années 1910, un vif intérêt chez les poètes de la modernité, au premier rang desquels Apollinaire qui en fait le « seul successeur possible » du medium livresque. À sa suite, Albert-Birot, Cendrars et les futurs surréalistes, sensibles à la poésie des salles obscures, au choc du « stupéfiant-image » sur grand écran, vouent un véritable culte à Fantômas, Irma Vep ou Charlot, nouveaux héros de la mythologie du monde moderne qu’ils sont en train d’élaborer. Plus profondément, le cinéma, dans son dispositif technique même, incarne cette modernité qui fascine les poètes de l’esprit nouveau. Mouvement, vitesse, hyperstimulation visuelle, choc, intrusion des appareils sont les phénomènes majeurs d’une véritable mutation anthropologique qui pèse également sur le devenir de la poésie moderne. Ces réflexions inspirent aux poètes l’écriture de nombreux scénarios plus ou moins « tournables » et l’invention de formes hybrides comme le « ciné-poème », tentant de concilier les deux esthétiques. Partant d’un panorama de la vie culturelle des années 1910 et 1920, notre étude cherche à mettre en évidence les raisons, de cette rencontre mal connue entre les poètes et le cinéma. Elle insiste plus particulièrement sur la place occupée par ce dernier dans l’imaginaire de la modernité qui se met en place à cette époque.” 

[Compte rendu] Je ne mange pas de ce pain-là, Péret

La lettre de l’Association des Amis de Benjamin Péret nous apprend que la revue nantaise Place publique publie un compte-rendu de Je ne mange pas de ce pain-là.

http://www.benjamin-peret.org/documents/321-je-ne-mange-pas-de-ce-pain-la-place-publique-mai-juin-2010.html

[Compte-rendu de publication] Les 100 mots du surréalisme

« Les Belges Paul Aron et Jean-Pierre Bertrand enseignent l’histoire des lettres françaises, le premier à l’Université libre de Bruxelles et le second à l’Université de Liège, mais c’est à Paris qu’ils ont fait paraître un passionnant petit répertoire intitulé Les 100 mots du surréalisme publié par les Presses Universitaires de France dans leur fameuse collection « Que sais-je ? ».

L’occasion pour le lecteur de (re)découvrir ce qui faisait la quintessence du mouvement littéraire fondé par André Breton, Louis Aragon, Paul Eluard et quelques autres qui prétendaient « changer la vie »… et y parvinrent.

Par leurs œuvres bien sûr, prolongeant notamment celles de Lautréamont, d’Apollinaire et de Jarry, mais aussi en essaimant vers d’autres horizons de l’activité humaine : la politique, les arts plastiques, la photographie, le cinéma, la musique, la chanson, la psychologie… et au-delà des limites de l’hexagone (en Belgique tout particulièrement, surtout dans les domaines de la poésie et de la peinture, mais aussi en Espagne ou en Amérique latine).

On croise donc dans ce petit essai, en plus de ceux des pères fondateurs, les noms d’Antonin Artaud, de Luis Buñuel, de Marc Chagall, de René Char, d’Achille Chavée, de Salvador Dali, de Paul Delvaux, de Robert Desnos, de Christian Dotremont, de Marcel Duchamp, de Max Ernst, de Frida Kalho, de Marcel Lecomte, de René Magritte, de Marcel Mariën, de Henri Michaux, de Juan Miró, de Paul Nougé, d’Octavio Paz, de Benjamin Péret, de Jacques Prévert, de Man Ray, de Francis Picabia, de Pierre Reverdy, de Louis Scutenaire, de Philippe Soupault, d’André Souris, d’Yves Tanguy, de Tristan Tzara et de quelques autres encore. Une paille !

Bernard DELCORD

Les 100 mots du surréalisme par Paul Aron et Jean-Pierre Bertrand, Paris, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », septembre 2010, 126 pp. en noir et blanc au format 11,5 x 17 cm sous couverture brochée en couleurs, 9 € (prix France)

Liste des 100 mots :

Acte - Amérique latine - Amour - Anthologies et publications collectives - Antilles (Martinique, Haïti) - Aphorisme - Architectures - Arts plastiques - Arts primitifs (ou premiers) - Automatisme (écriture automatique) - Avant-garde - Beauté - Belgique - Bureau central de recherches surréalistes - Cadavre exquis - Cinéma - Collage - Collections, collectionneurs - Communisme - Compagnons de route - Consécration - Crime - Cruauté - Dada - Dissidences - Éditeurs, éditions - Enquêtes - Érotisme - Espagne (Catalogne, Canaries) - Esprit Nouveau - Essai - États-Unis d’Amérique - Éthique - Europe centrale et orientale - Expositions - Femme - Femmes surréalistes - Folie - Genres littéraires - Grande-Bretagne - Groupe - Guerres - Hasard (objectif) - Humour - Image - Inconscient - Insolite - Italie - Jeu - Jeux de mots - Langage - Littérature - Littérature (1919-1924) - Livre - Manifestes - Médium - Merveilleux - Musique - Nihilisme - Objet - Occultisme - Œil - Paranoïa-critique - Paris - ‘Pataphysique - Philosophie - Photographie - Poésie - Polémiques - Politique - Précurseurs - Procès - Prolongements - Québec - Raison - Réalité - Religion - Rêve - Révolution - Révolution surréaliste (La), 1924-1929 - Revues - Roman - Romantisme - Scandales - Scandinavie - Science - Sexualité - Situationnisme - Suicide - Surréalisme au service de la révolution (Le), 1930-1933 - Surréalisme-révolutionnaire (Le) - Surréalité (ou surréel) - Symbolisme - Théâtre - Théorie - Titres - Tracts - Utopie - Villes - Voyance.”

http://lireestunplaisir.skynetblogs.be/archive/2010/11/20/que-du-beau-monde.html

[Ecriture automatique] Anthologie de Jacques Lacomblez

« PARUTION D’UNE ANTHOLOGIE DES POÈMES DE JACQUES LACOMBLEZ : « D’AILLEURS LE DÉSIR »

Aux éditions Les Hauts-Fonds, Brest – Octobre 2010

Jacques Lacomblez est un poète qui sait se faire rare. La parution d’un choix de ses textes établi par l’éditeur Alain Le Saux (Editions les Hauts-Fonds, Brest) est particulièrement bienvenue car elle nous propose de pénétrer dans la  forêt drue de la poésie de Jacques Lacomblez où se mêlent intimement classicisme, contemporanéité et surréalisme. L’automatisme cher à André Breton, ici jamais gratuit mais contenu dans une structure syntaxique stricte, la récurrence des vocables souvent ambivalents, l’usage fréquent d’oxymores et parfois d’archaïsmes rend la lecture aussi exigeante que riche. Un humour grinçant n’y est pas absent. Féru de musique classique et contemporaine, Lacomblez nous livre des poèmes comme autant d’adagios scandés par des silences proches du gouffre lyrique de l’absence ou comme des partitions pour ses textes ouverts sur les deux pages qui suscitent un mode de lecture en répons.

Le livre est un bel objet en soi, aéré, maniable, on y voyage comme dans un archipel posé sur un vaste océan, ponctué, subdivisé par d’excellents collages de Suzel Ania et préfacé par son exégète Claude Arlan.

Le voyage hors du commun en pays de Lacomblez en ce recueil des recueils nous mène dans un monde « D’Ailleurs » dont on revient des « Confins désertiques du désir »  le cou débridé.

Éditions Les Hauts-Fonds : 22 rue Kérivin - 29200 Brest

160 pages Prix de vente : 20 euros. ISBN : 978-2-9532332-0-9

contact@leshauts-fonds.frwww.leshauts-fonds.fr

Pour plus d’information, consultez la page de Jacques Lacomblez sur www.wikipedia.com : bio et bibliographie complètes »

Information transmise par Henri Béhar

[Compte-rendu] Robert Desnos, le poète libre

On peut lire ici un compte rendu par Céline Cecchetto de l’ouvrage suivant :

Robert Desnos, le poète libre, études réunies par Marie Claire Dumas et Carmen Vasquez, Paris : Indigo, 2007, 194 p., EAN 9782352600103.

http://www.fabula.org/revue/document6009.php 

[Publication] Le silence et le livre

Vous trouverez en pièce jointe le descriptif de la publication Le silence et le livre, avec notamment un avant-propos de Philippe Soupault.

Information transmise par Henri Béhar 

[Activités de l’association] 12 décembre : Bernard Ascal

Dimanche 12 décembre 2010 : Bernard Ascal : poèmes et chansons extraits de :

- Le Gréement des os, préface de Bernard Noël, 2010. - Poètes de la négritude, cédérom, coup de cœur Académie Charles Cros, 2010.

Informations pratiques :

La Coupole, 102 bd Montparnasse, Paris (métro Vavin). Claude Binet : 01.53.94.03.31, binet.c2@orange.fr Françoise Py : 06.99.08.02.63, francoise.py@univ-paris8.fr

 

Bonne semaine à tou(te)s

Eddie Breuil

 

mercredi 24 novembre 2010 22:03 Journée d'étude Genre (gender) et genres (littéraires) à Paris 13

Chers collègues,
J'aimerais porter à votre connaissance les deux journées d'étude qu'Anne Tomiche (Paris 4) et moi-même organisons à l'université Paris 13 les vendredi 10 décembre 2010 et 14 janvier 2011 et qui auront pour objet :

les relations entre genres (gender) et genres (littéraires)
dans les avant-gardes des années 1900-1950.


Je vous transmets en pièce jointe et ci-dessous le programme détaillé de la journée du 10 décembre, et le programme prévu pour le 14 janvier.
N'hésitez surtout pas à me contacter pour tout renseignement que vous jugeriez nécessaire de recevoir.
Cordialement à vous, Guillaume Bridet (Paris 13/CENEL)

UNIVERSITÉ PARIS 13

CENTRE D’ÉTUDES DES NOUVEAUX ESPACES LITTÉRAIRES

10 décembre 2010

Journée d’étude

Genre (gender) et genres (littéraires)

dans les avant-gardes européennes (1900-1950)

Futurisme et dadaïsme

Journée d’étude organisée par Guillaume Bridet (Paris 13) et Anne Tomiche (Paris 4) - UFR de Lettres, Sciences de l’Homme et des Sociétés, salle D 300

Matinée :

  • 9h30 : Francesca Brezzi (Université de Rome) :

« Quand le futurisme est femme. Barbara des couleurs ».

  • 10h15 : Silvia Contarini (Université Paris 10) :

« Femme futuriste, femme artiste. L’art de conjuguer un nouveau genre et de nouveaux genres ».

  • 11h : Anne Tomiche (Université Paris 4) :

« Genres et manifestes ».

Après-midi :

  • 14h : Ruth Hemus (Royal Holloway, University of London) :

«  Fait à la main » – les femmes dadaïstes et l’artisanat d’art ».

  • 14h45 : Dalia Judovitz (Emory University, USA) :

« Une sorte de pédérastie artistique : Allegories du genre et de la création chez Duchamp et Picabia ».

  • 15h30 : Marie-Josèphe Bonnet (Paris) :

« L’avant-garde, un concept masculin ? ».


Journée du 14 janvier 2011 : Autour du surréalisme

  • Merrill Cole (WesternIllinoisUniversity) : « Lust Murder Sex Dolls and Other Weimar Monstrosities: Anita Berber, Sebastian Droste, and Hannah Höch in Inflation Era Berlin ».
  • Mireille Calle-Grüber (Université Paris 3) : « Les yeux de la langue, l'oreille des images de Nelly Kaplan. Dans la forêt obscure du genre et des genres où l'art fabrique sa propre lumière. Et quoi de l'érotique ? ».
  • Alexandra Bourse (Université Paris 13/CENEL) : « “Ceci n’est pas Claude Cahun” : Quand une femme en milieu surréaliste fait de la subversion des genres une arme politique ».
  • Georgiana M.M. Colvile (Université de Tours) : « La Pertinence de la biographie et de la psychanalyse dans l’interprétation de la production littéraire et plastique des femmes surréalistes ».
  • Guillaume Bridet (Université Paris 13/CENEL) : « Identité de genre et pratique des genres dans le mouvement surréaliste ».
  • Annie-Richard (groupe de recherches Littérature et psychanalyse, Université Paris 7) : « Le féminin comme figure majeure de l’écriture automatique, de ‘l’écolière ambiguë’ prophétique à la rencontre réelle d’ ‘Alice II’ alias Gisèle Prassinos, le continuum femme-enfant du discours surréaliste ».
  • Marie Baudry (Université Paris 3) : « Roman et Surréalisme : histoire d’un (mauvais) genre ».

Contacts : Guillaume Bridet : g.bridet@free.fr
et Anne Tomiche :
Annetomiche@aol.com

 

jeudi 25 novembre 2010 10:26 FW: L'Association des Amis de Philippe Soupault

Catherine Howell fait actuellement des recherches sur Ré Soupault.
Vous trouverez ci-joint sa demande d'informations.

> From: Catherine Howell <C.Howell@latrobe.edu.au>
> Sent: Thu, 25 Nov 2010 11:37:28 +1100
> To: eddie.breuil@univ-lyon2.fr
> Subject: L'Association des Amis de Philippe Soupault
>
> Cher Monsieur Breuil,
> Silvia Loreti (de l'Université de Manchester) m'a conseillé de vous contacter, à propos de mes efforts de trouver des renseignements sur l'Association des Amis de Philippe Soupault. Silvia m'a suggéré que le groupe Mélusine pourrait m'aider. Est-ce que vous voulez bien lui transmettre ce message?
> Je suis en train de faire des recherches sur la vie et l'oeuvre de Ré Soupault, et je voudrais prendre contact avec l'Association, ou bien avec François Martinet, l'editeur des Cahiers Philippe Soupault. Comme vous le savez peut-être déjà, il y a, ou il y avait, deux associations sur Soupault, ce qui complique un peu les choses.
> Je vous serais reconnaissante de m'aider.
> Cordialement,
> Catherine Howell
> Educational Designer
> Faculty of Humanities and Social Sciences
> La Trobe University, Victoria 3086, Australia

lundi 29 novembre 2010 02:24 semaine 48

Semaine 48

Avant-gardes (vente)

André Breton et Claude Lévi-Strauss

Luis Buñuel (colloque)

Luis Buñuel, Un chien andalou (supports)

Ca ira

L’Empereur de Chine

Miró (Bordeaux)

Peixoto

[Colloque Luis Buñuel, 1 et 2 décembre, Liège]

Vous trouverez ci-joint le programme du colloque qui se tiendra à Liège du 1er au 2 décembre.

Parmi les communications :

Danielle Bajomée (Université de Liège) « L'accueil fait par les surréalistes belges d'Un chien andalou et l'Age d'Or »

Information communiquée par Alain Delaunois

LUIS BUÑUEL, AU-DELÀ DU CINÉMA

1 et 2 décembre, Université de Liège

12:40 ACCUEIL / LUNCH

Salle de professeurs, Faculté de Philosophie et Lettres

13:30 INAUGURATION

Intervention du Doyen de la Faculté de

Philosophie et Lettres.

13:45-15:45 SÉANCE 1

Modérateur : A. Ceballos

– Danielle Bajomée (Université de Liège)

« L’accueil fait par les surréalistes belges d’Un chien

andalou et l’Age d’Or »

– Amparo Martínez Herranz (Universidad de Zaragoza)

« El proceso creativo de Ensayo de un crimen. Sobre la

adaptación, la obsesión y la Mona Lisa »

Pause café

16:00-18:00 SÉANCE 2

Modératrice : A. Taormina

– Frédéric Prot (MCF Université Michel de Montaigne,

Bordeaux 3)

« L’issue des mondes clos: philosophie et poétique de la

répétition chez Buñuel. L’Ange exterminateur et Le Charme

discret de la bourgeoisie, à la lumière de Deleuze, Robbe-

Grillet et Pirandello »

– Achim Küpper (Université de Liège)

« Luis Buñuel, le film et la peinture – citations

iconographiques. Francisco Goya (et d’autres) dans Belle

de jour »

18:00 PROJECTION DE FILM ET DISCUSSION

On a volé un tram (1953)

Dîner

10:15-12:15 SÉANCE 3

Modératrice : K. Vanden Berghe

– Marc-Emmanuel Mélon (Université de Liège)

« Points de détails et petites piqûres : portrait de Buñuel en

dentellière »

– Román Gubern (Universidad Autónoma de Barcelona)

« Du blasphème à l’exégèse théologique »

Lunch

13:45-15:45 SÉANCE 4

Modératrice : D. Bajomée

– Laurent Demoulin (Université de Liège)

« Les fantômes de la structure »

– Claude Murcia (Paris Diderot - Paris VII)

« Résonances buñuéliennes (Cortázar et Benet) »

Pause café

16:00-18:15 COMMUNICATIONS

Modérateur : A. Küpper

– Fabrizio Foni (chercheur indépendant):

« Le charme discret de Buñuel dans Dylan Dog: citations,

suggestions, renvois »

– Kristine Vanden Berghe (Université de Liège)

« Buñuel et le sombrero mexicain »

– Nadia Lie (Katholieke Unversiteit Leuven):

« Au-delà de Buñuel : voyage et déplacement dans Subida

al cielo et La ilusión viaja en tranvía »

– Álvaro Ceballos Viro (Université de Liège)

« Les textes français d'un espagnol: Luis Buñuel au-delà

des frontières des champs littéraires »

18:30 THÉÂTRE

Représentation de Hamlet, par Luis Buñuel (1927)

Mise en scène :

Jesús Manuel Germeau assisté d’Alain Chevalier

Salle du TURLg

AGRIPHONTE.— Et maintenant que nos ombres sont parties,

soyons francs, Hamlet. Vous aussi, vous aimez Marguerite.

HAMLET.— Moi ?... En aucune façon.

AGRIPHONTE.— Alors, pourquoi votre ombre s’est-elle battue

contre notre pauvre et regretté Mithridate ?

HAMLET (très XVIII

e siècle).— Pour l’amour en général.

Dîner de clôture

Université de Liège

Faculté de Philosophie et Lettres

Place du 20-Août, 7

4000 Liège

Contact :

http://www.bunuel.ulg.ac.be/

Un chien andalou

Sur le site BmLettres, Bernard Maréchal a récemment mis en ligne des "réflexions" (dans un cadre scolaire) sur Un chien andalou.

A consulter ici :

http://www.bmlettres.net/spip.php?article215

 [L'empereur de Chine, à Brest]

« Un an après sa création au CDDB de Lorient, l'Atelier Catalyse dirigé par Madeleine Louarn (de la compagnie morlaisienne L'Entresort) joue L'Empereur de Chine de Georges Ribemont-Dessaignes au Quartz de Brest : de belles performances sapées par des choix de mise en scène intéressants mais discutables.

Désappointante, incongrue ? Dada. Éclatée ? Dada. Elliptique ? Dada. Violente, lyrique, féroce ? En un mot comme en cent, L'Empereur de Chine n'est autre que dada. Et son auteur, Georges Ribemont-Dessaignes est le lyrique et truculent conteur d'une histoire d'hommes qui ne finissent pas de céder à leurs noires pulsions : quoi d'étonnant quand on sait que la pièce fut écrite au sein même du ministère de la Guerre, où le poète – éminent quoique méconnu créateur… dada jusqu'à la moelle ! – fut mobilisé en 1915 ? Une histoire sans histoire, de fait, nous est contée par le biais de personnages-symboles atemporels : un empereur de Chine et sa fille en mal d'amour, dont les destins croisent sans logique apparente ceux de quelque mercenaire ou d'improbables messagers des Philippines.

Comparaison, frustration, abstraction...

Empereur, Espher l'est-il par dérision ? Le personnage qui donne son titre à la pièce est un gouvernant dépassé par sa violence et celle des autres, une âme égarée et un père abusif. Son charisme, c'est celui de l'interprète, Jean-Pierre Pouliquen lui prête sa conviction et sa lumière. Très vite après l'apparition de ce personnage colonne vertébrale du spectacle, on se souvient que vingt et un ans plus tôt (en 1895), Jarry créa un père Ubu affligé des mêmes vices, dans une pièce explosant pareillement les traditions narratives et abordant des sujets propres à choquer la morale bourgeoise et les spectateurs somnolents de l'époque. Très vite, on ne peut s'empêcher de comparer… Très vite, on se sent frustré de cette drôlerie ubuesque qui chez Jarry faisait mouche, là où le cynisme de Ribemon-Dessaignes nous plombe, littéralement. Quand bien même Equinoxe et Ironique (Claudine Cariou et Yvon Prigent), messagers marionnettes venus de nulle part, seraient là pour en « alléger » le badinage philosophique. Préfigurations scénographiques de Pozzo et Lucky de Samuel Beckett, ils sont inénarrables. Leur mécanique gestuelle et leur apparente absurdité stigmatisent en réalité l'autre folie, la meurtrière, celle de l'empire, ce monde pulsionnel organisé auquel ils ne peuvent adhérer… sans pied de nez.

Le désir fort de montrer la subversion à l'oeuvre dans cette pièce considérée comme la plus aboutie du mouvement Dada est compréhensible, voire louable tant Dada demeure une curiosité littéraire difficile à aborder, si peu grand public. Tailler dans le vif et l'élaguer de ses dimensions burlesque et de critique sociale, comme Madeleine Louarn a choisi de le faire ici, comportait cependant le risque de convoquer une trop grande abstraction. Une abstraction doublement écrasante. Pour le spectateur amené, en définitive, à se demander si c'est dans la mise en scène d'une histoire universelle qu'on peut rêver d'atteindre le particulier ou bien si c'est plutôt, à l'inverse, dans l'évocation de destins particuliers qu'on peut espérer toucher le plus grand nombre ; mais aussi pour le comédien amené, en définitive, à prêcher dans le vide.

...transmutation

Consacrant ainsi la primauté de la métaphysique (façon Dessaignes) sur la 'pataphysique (science de la dérision artistique initiée par Jarry), la mise en scène de Madeleine Louarn coupe, en effet, les ailes de ses interprètes : ils sont noyés dans un texte trop grave quand ils brûlent de décoller ! Leur flamme est pourtant ce qui réjouit l'oeil de prime abord et durablement. Pleins d'ardeur, d'emportement, il faut tout à la fois saluer leur énergie, leur truculence ou leur élégance et leur humour : leur bonheur de jouer est communicatif. Ils témoignent d'un investissement physique exigeant et enthousiaste. Les dispositifs imaginés pour pallier les éventuels trous de mémoire de comédiens hors pairs quoique handicapés donnent même une idée exacte du travail multidimensionnel de tout comédien : les souffleurs font partie intégrante du spectacle et des performances ou stridulations sonores dont il est traversé. Plutôt que caché, le handicap est non seulement pris en compte mais « transmuté » : il devient le terrain d'une création sonore remarquable.

Le même soin apporté à un décor minimaliste, contrastant avec la magnificence des costumes, renforce, en revanche, le choix métaphysique initial de la metteure en scène et participe donc de la lourdeur de la pièce. Le voile qui traverse la scène et s'enroule et se déroule à l'envi, engloutissant parfois, conditionnant toujours les apparitions/disparitions des personnages, constitue certes un décor en perpétuel mouvement. Mais il augmente le spectacle d'un « côté too much » dans le registre idéaliste et candide, contre la noirceur du propos. L'ambiance scénique est, par conséquent, loin d'aider L'Empereur de Chine et ses spectateurs à « dépasser la question du sens », à rebours de ce que Madeleine Louarn déclarait peu avant la première lorientaise, fin 2009 :

la pièce n'est ni assez ubuesque ni assez cohérente pour emporter le spectateur avec elle.

Avec les comédiens de l'atelier Catalyse: CLAUDINE CARRIOU, CHRISTIAN LIZET, ANNE MENGUY, CHRISTELLE PODEUR, JEAN-CLAUDE POULIQUEN, YVON PRIGENT et STÉPHANIE PEINADO, ERWANA PRIGENT (souffleuses)

Texte : GEORGES RIBEMONT-DESSAIGNES

Mise en scène : MADELEINE LOUARN

Scénographie : MARC LAINÉ

Lumière : MICHEL BERTRAND

Son : DAVID SÉGALEN

Costumes : CLAIRE RAISON

Collaboration artistique : JEAN-FRANÇOIS AUGUSTE

Accompagnement pédagogique : ERWANA PRIGENT

Production : CDDB - Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National/Théâtre du Pays de Morlaix, scène conventionnée Théâtre en territoire/Théâtre de l'Entresort, compagnie conventionnée de Morlaix

Création en résidence - 8 décembre 2009 - Lorient

Le Quartz - Brest

• Jeudi 4 novembre 2010 à 19h30

• Vendredi 5 novembre à 20h30

Festival Mettre-en-Scène - TNB

• Du 18 au 20 novembre 2010

CDN d'Orléans

• Mardi 1 février 2011 à 20h30

• Mercredi 2 février à 19h30

• Jeudi 3 février à 14h30 et 20h30

• Vendredi 4 février à 20h30 »

http://expressionpremiere.over-blog.com/pages/Sous_le_plombant_empire_de_la_metaphysique-4042872.html

L'Empereur de Chine en Ille-et-Vilaine (fini)

Un compte rendu d'une représentation de la pièce de Ribeont-Dessaignes à lire sur :

http://www.lestroiscoups.com/article-festival-mettre-en-scene-a-rennes-35-14e-edition-du-4-au-20-novembre-2010-chronique-n-6-de-jean-fran-ois-picaut-61651502.html

« L'Empereur de Chine d'après Georges Ribemont-Dessaignes : entre le rire et l'émotion

Il faut être Madeleine Louarn pour oser adapter cette oeuvre (dont Aurore Krol a déjà parlé ici) et la confier aux acteurs professionnels handicapés avec lesquels elle travaille depuis deux décennies. Écrite en 1916, la pièce de Ribemont-Dessaignes est une bonne illustration de l'esprit dada au théâtre. Tous les ingrédients y sont : le sens de l'absurde, la dérision, mais aussi l'émotion subvertie par l'humour. L'adaptation de Madeleine Louarn pour l'atelier Catalyse est un chef-d'oeuvre de respect pour l'esprit du texte. Qui, mieux que les comédiens handicapés de Catalyse, ouvertement soutenus par leurs camarades non handicapés, sans fausse pudeur et sans le moindre paternalisme, pouvait incarner l'esprit de subversion dadaïste ? Il arrive, certes, que le texte soit un peu moins compréhensible que souhaitable quand l'ingénieux système de sous-titres fait défaut, mais qu'importe ? L'ensemble dégage une telle force qu'on ne saurait s'en fâcher. Et puis quand tout, de la mise en scène à la lumière en passant par les costumes et la scénographie, est une réussite, on aurait mauvaise grâce à bouder son émotion et son plaisir.

(…)

Jean-François Picaut

(…)

L'Empereur de Chine d'après Georges Ribemont-Dessaignes

Adaptation et mise en scène : Madeleine Louarn

Du jeudi 18 au samedi 20 novembre 2010 à 17 heures ou 19 heures ou 21 heures

L'Aire libre • 2, place Jules-Vallès • 35136 Saint-Jacques-de-la-Lande

Durée : 1 h 45”

[Evénement passé] Spectacle Van Gogh le suicidé de la société

Le 26 novembre a eu lieu à Perpignan, organisé par le Théâtre de la Rencontre, l'adaptation de Van Gogh, le suicidé de la société d'Artaud : avec Guy Jacquet, Van Gogh, fou ? Mais non..., adaptation théâtrale de Guy Jacquet pour deux personnages.

http://www.lindependant.com/articles/2010-11-26/artchipel-tour-programme-du-jour-290145.php 

Ça ira à la Fleur en papier doré

« Paul Neuhuys (1897-1984) signale dans son journal la belle thèse de Rik Sauwen sur “L'esprit dada en Belgique”.

Quarante ans plus tard, hier soir, lors d'une réunion amicale à la Fleur en papier doré à Bruxelles, Rik Sauwen évoquait Paul Neuhuys à l'occasion de la parution de la livraison 40-41 du Bulletin de la Fondation Ça ira, axée sur deux évadés de l'oubli, les peintres Marthe Donas et Jules Schmalzigaug.

Les travaux menés ou suscités par la Fondation ça ira ne se limitent pas à l'historiographie de la revue Ça ira! (1920-1923) et à l'étude de l'oeuvre poétique et critique de Paul Neuhuys, mais englobent également les réseaux ramifiés du poète et de la revue. La diversité des sujets traités par le bulletin en témoigne largement : de Clément Pansaers, Pascal Pia, Paul van Ostaijen et Roger Avermaete à André Blavier et Henri Chopin, en passant par Paul-Gustave van Hecke et Norine, Paul Joostens, Jean-Jacques Gaillard, Marc. Eemans et Wout Hoeboer – sans oublier Maurice van Essche, le père Joseph de Ça ira!...

Après avoir effleuré quelques souvenirs personnels, Thierry Neuhuys constata un regain d'intérêt pour l'avant-garde historique, comme en témoignent entre autres les travaux académiques et les recherches de Nele Bernheim, d'Ann van Beurden, de Daphné de Marneffe et d'Ann Paenhuysen ainsi que de Pieter Fannes, de Francis Mus et de Matthijs de Ridder.

Colette Nys-Mazure et Christian Libens, auteurs de l'anthologie Piqués de vers ! 300 coups de coeur poétiques, citent en quatrième de couverture 'Art poétique', un poème de Paul Neuhuys datant de 1921. Clôturant la réunion amicale à la Fleur en papier doré, Luc Neuhuys en fit la lecture :

Écoute le son de la pluie dans les gouttières de zinc

Aime les formes brèves et les couleurs vives

Foin des natures mortes et des tableaux vivants

Fous-toi de la rime

Que la tour d'ivoire devienne une maison de verre

et se brise.

Paul Neuhuys et ses deux fils ont bien connu Walter Malgaud, le frère de Jules Schmalzigaug, dont les Musées royaux des beaux-arts de Belgique présente une imposante rétrospective. Valerie Verhack, commissaire de l'exposition assistait à la réunion de Ça ira. Le catalogue comprend deux pénétrantes études de sa main, ainsi que des contributions des éminents spécialistes du futurisme Giovanni Lista et Willard Bohn. Préfaçant le catalogue, Michel Draguet rend hommage à feue mon amie Phil Mertens et à Ronny van de Velde, dont la tenacité fut décisive pour raviver la mémoire de Schmalzigaug.

Le Bulletin ça ira publie les lettres jusqu'ici demeurées inédites de Schmalzigaug à Umberto Boccioni. Cette publication exclusive, commentée et annotée par Maria Elena Versari et autorisée par le Getty Research Institute, illustre non seulement l'évolution artistique du peintre, mais également la problématique du nationalisme et de l'internationalisme, tension présente dans toutes les avant-gardes historiques.

Deux connaisseurs de l'oeuvre de Marthe Donas étaient également des nôtres : Jean-Marie Aendekerk et Peter Pauwels, dont les contributions à la redécouverte de celle qui fut un bref instant l'énigmatique Tour Donas(ky) sont désormais incontournables.

*

Ce n'est pas par hasard que cette séance informelle se tint sous le regard goguenard de Gérard Van Bruaene dont la silhouette massive domine symboliquement l'arrière-salle rénovée de la Fleur en papier doré.

En avril 1926, inaugurant La Vierge poupine seconde mouture au 32 de l'avenue Louise, Van Bruaene y présentait une copieuse exposition de Marthe Donas (71 toiles). À cette époque, Paul Neuhuys fréquentait déjà “le petit Gérard”, qui avait organisé des expositions de Paul Joostens et de Floris Jespers, “les deux peintres de Ça ira!”...

*

Parmi les participants à cette réunion amicale, signalons entre autres le spécialiste du Roman de Renart René Broens ; le poète Hendrik Carette ; l'acteur et conteur Gaëtan Faïk ; le cinéaste Jean-Noël Gobron ; la romancière Mieke de Loof, auteur de polars historiques situés dans la Vienne de la veille de la première Guerre mondiale ; Robin de Salle, archiviste de la Fondation ça ira ; Marc Tiefenthal, critique d'art et grand blogueur devant l'Éternel ; ainsi que Pruts Lantsoght, saluée par Thierry Neuhuys comme bienfaitrice de la Fondation.

Signalons également quelques amis proches mais géographiquement lointains qui déplorent n'avoir pu assister à notre réunion amicale : le traducteur Daniel Cunin ; Mikael Lugan, spécialiste de Saint-Pol-Roux ; Kees Snoek, professeur en Sorbonne ; et Bastiaan David, Régent de Navigation Épigéenne, Cofondateur de l'Académie Néerlandaise pour la 'Pataphysique.

HFJ”

http://caira.over-blog.com/article-a-ira-a-la-fleur-en-papier-dore-61734215.html

[Demande d'informations] Peixoto

Nous avons reçu la demande d'informations suivante :

« La revue "L'âge du cinéma" n°6, 1952 contient un article signé S.G. sur le film "Limites" du cinéaste brésilien Mario Peixoto (1931).

Qui se cache sous les initiales S.G.?

Toute information sur Peixoto serait bienvenue.

En vous remerciant,

Rodica Sibleyras

Galerie 1900-2000

8, rue Bonaparte

75006 Paris » 

rodica (arobase) galerie1900-2000.com

[Fait divers]

« NEW YORK (ETATS-UNIS) [25.11.10] – Le chauffeur du poète américain Kenward Elmslie aurait volé des oeuvres d'art à son employeur ; un butin estimé à 3,2 millions de dollars (2,4 millions d'euros) qui comprenait des oeuvres de Warhol, Picabia ou encore Duchamp.

James Biear, ancien chauffeur et assistant du poète américain Kenward Elmsie, vient d'être reconnu coupable du vol d'oeuvres d'art appartenant à la collection de son employeur. James Biear aurait entre autres volé, entre 2005 et 2007, Heinz 57, une sculpture d'Andy Warhol, le portrait de Jean Cocteau par Francis Picabia, ou encore Lola, un dessin de l'artiste minimal Alex Katz.

Le voleur avait revendu une des principales pièces de son larcin : l'oeuvre d'Andy Warhol Heinz 57. Cette oeuvre a été cédée pour 220 000 dollars (environ 165 000 euros) à Jane Holzer une des égéries de Warhol. L'acheteuse a expliqué que le voleur l'avait dupée en lui présentant de faux documents attestant de sa propriété de la sculpture de Warhol.

La cour fédérale de New York a reconnu James Biear coupable de dix chefs d'accusation dont vol, escroquerie et blanchiment d'argent. L'accusé encourt jusqu'à 145 années de détention. Le jugement sera prononcé le 25 février 2011. »

http://www.artclair.com/site/archives/docs_article/79887/le-chauffeur-aimait-trop-les-oeuvres-d-art.php

[Vente] Avant-gardes

Une vente avec entre autres les revues Dada 2 et 3, Manomètre, etc. et surtout des documents autour de Lénine.

http://www.thierry-lannon.com/php/vente/fo/vente.php?cle=vxd500192322756mzocnp20zA15201011&id=650

Le cadavre exquis de Tim Burton

Par Constantin Xenakis

“Tim Burton vient de lancer un projet consistant à inviter des millions d'internautes à participer à l'écriture d'une nouvelle via Twitter ayant pour protagoniste son personnage Stainboy. Il s'agit là d'une version 2.0 du jeu surréaliste «Le cadavre exquis».

Selon le Dictionnaire abrégé du surréalisme, le «cadavre exquis» est un «jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes".

Issu du recueil de poèmes «La Triste Fin du petit Enfant Huître et autres histoires», Stainboy est le protagoniste d'une mini-série d'animation flash conçue par Tim Burton et diffusée depuis 2000 sur la toile.

Bientôt, Stainboy sera également le personnage principal d'un «cadavre exquis» lancé par le cinéaste américain le 22 novembre dernier, mais concocté grâce à la collaboration de nombreux internautes adeptes de Twitter. Les meilleurs tweets seront ainsi sélectionnés afin de concevoir une histoire cohérente.

Entamé par le premier tweet de Tim Burton «Stainboy et son sens aiguisé de l'expertise furent appelés à enquêter sur une mystérieuse substance gluante gisant sur le sol du musée...», tout internaute maniant suffisamment bien la langue de Shakespeare peut participer autant qu'il le veut, et ce, jusqu'au 6 décembre prochain. A cette date, la nouvelle définitive sera mise en ligne.

Ce projet a été organisé par le Toronto International Film Festival où une exposition consacrée à Tim Burton organisée par le prestigieux Museum of Modern Art de New York (MoMA) aura lieu du 26 novembre 2010 au 17 avril 2011 à Toronto.

Cliquer sur les liens ci-joints pour accéder au Cadavre Exquis de Tim Burton, et à l'exposition que le MoMA lui a consacrée.”

http://www.cineman.ch/fr/news/10456.html

[Rappel d'exposition] Miró à Bordeaux

« Exposition Joan Miro "Derrière le Miroir"

« L'exposition que présente actuellement l'Instituto Cervantes de Bordeaux est une opportunité incontournable car il n'est pas fréquent de voir Miró à Bordeaux. Cette exposition composée de 26 lithographies éditées dans la célèbre revue d'art Derrière le Miroir et d'une dizaine d'affiches d'exposition

... illustrées par Joan Miró sont la propriété de M. Jacques Fauqué, fervent amateur d'art, qui les a prêtées à l'Instituto Cervantes.

La conjonction réussie “Texte Image” donne vie au “livre illustré”, et celui-ci, “à proximité des poètes et des peintres”. Ce désir envers la recherche amène Aimé Maeght, galeriste et imprimeur lithographe, à éditer en 1946 Derrière le Miroir, revue catalogue, où le “recto et le verso” des pages crée un duo d'expression, l'un regard plastique, l'autre vision écrite, en une mise en valeur réciproque.

En 1947, le galeriste fait la connaissance du peintre, sculpteur et graveur espagnol Joan Miró (Barcelone 1893-Palma de Majorque 1983) lors de l'exposition le Surréalisme, organisée par Michel Duchamp et André Breton. Miró, devient dès lors un artiste “fétiche” de l'imprimeur, avec qui il entretient une véritable amitié dont cette exposition, composée de lithographies publiées dans cette célèbre revue, et d'affiches organisées par la galerie, est le témoignage.

Joan Miró est l'auteur d'un univers artistique propre avec un langage personnel ancré dans la réalité et composé de traits graphiques d'une grande spontanéité, de couleurs pures, d'idéogrammes, de fonds éthérés, d´éclaboussures de peinture et d'atmosphères délicates. Un langage qui s'avère être un hymne aux sentiments et qui provoque un véritable « choc physique » au spectateur.

Artiste majeur des avant-gardes du XXª siècle et qualifié par André Breton du plus pur des surréalistes, l'oeuvre de Joan Miró ne se rattache pas facilement à un mouvement ou à un style particulier.

Instituto Cervantes de Bordeaux

Exposition Joan Miro "Derrière le Miroir" du 16/11 au 23/12 »

http://www.aquitaineonline.com/actualites-en-aquitaine/gironde/exposition-joan-miro-qderriere-le-miroirq.html

 

[Article] André Breton et Claude Lévi-Strauss, Marseille/New York

Nous vous invitons à lire un article sur la question sur le site de la Galerie Alain Paire, à cette adresse :

http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=120:andre-breton-et-claude-levi-strauss-marseille-new-york&catid=7:choses-lues-choses-vues&Itemid=6

Le site en question publie régulièrement des articles suscpetibles de rejoindre les préoccupations des abonnés.

[Publication] Surréalisme et technologie (en italien)

Giovanna Angeli

Macchine meravigliose. Surrealismo e tecnologia, Firenze, Le Lettere, 2009. 149 p.

ISBN 978 88 6087 308 8

(en italien)

L'hostilité des surréalistes envers l'univers de la technologie est-elle un poncif à abattre ou une réalité prouvée et indiscutable ? Autour de cette question, que Jean Clair est loin d'avoir résolue, se développe toute une série d'arguments visant à saisir l'attrait pour la « machine » dans les textes et surtout dans les arts dits visuels. Jetant un regard rétrospectif sur une mouvance qui, à la fin des années cinquante, semble dépassée, André Breton retrace un historique clair et efficace qui ressemble bien à un plaidoyer. L'article sur Konrad Klapheck qui clôt Le Surréalisme et la peinture est en effet un hommage au peintre qui a fait de la machine son icône. Cet article sert aussi de fil conducteur à un parcours qui mène des auteurs du XIXe siècle (Hoffmann, Villiers de L'Isle-Adam, Cros) aux écrivains et aux artistes du XXe siècle (Jarry, Roussel, Duchamp, Léger, Picabia, De Zayas, Richter, Ruttmann, Dreyer, Man Ray, Dominguez …). Sans oublier les très proches: Soupault, Aragon, Desnos. Bien des années après la rupture avec Breton, ce dernier écrit un scénario sur les progrès merveilleux de la technique que l'Exposition internationale de 1937 allait mettre en évidence (Records 37): célébration et ironie, admiration et humour se mêlent dans ce témoignage qui résume bien, en dépit des querelles et des dissidences éclatantes, l'esprit surréaliste.

Transmis par Jacqueline Chénieux-Gendron

 

[Vendredi 10 décembre : Maurice Fourré – Salvador Dalí]

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris

Rappel du programme :

Vendredi 10 décembre 10 : Bruno Duval et Caroline Barbier de Reulle, « Maurice Fourré baroque ? Dali baroque ? »

Vendredi 28 janvier 11 : Pierre Taminiaux, « Pierre de soleil d’Octavio Paz : baroque et tentation de l’épure »

Vendredi 25 mars 11 : Elza Adamovicz et Françoise Py, « Le corps grotesque chez Jindrich Styrsky » et « L’hybride, le composite, le chimérique comme figures du baroque chez quelques artistes surréalistes »

Vendredi 22 avril 11 : Alexandre et Iwona Castant, « Mandiargues surréaliste baroque »

Vendredi 20 mai 11 : Georgiana Colville: « Animal, végétal, minéral, tout se tient : le baroque selon Léonora Carrington et Rémédios Varo »

Vendredi 17 juin 11 : Christine Buci-Glucksmann, Georges Bloess, Henri Béhar, Olivier Penot-Lacassagne, Françoise Py, Maryse Vassevière, « Table ronde : bilan sur le baroque surréaliste »

Les séances auront lieu le vendredi de 17 h à 19h Salle 410 ou 430 Centre Censier, 4ème étage, 13 rue de Santeuil 75005. Paris

http://www.ecritures-modernite.eu/?page_id=4965

  

Bonne semaine à tou(te)s 

Eddie Breuil

 

 

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