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Nadja – Comparaison des éditions Nadja 1928/1963

Comparaison des éditions Nadja 1928/1963

Les lecteurs et les critiques se sont interrogés sur les raisons qui ont poussé André Breton à modifier le texte et même les illustrations de son volume consacré à celle qui se faisait appeler Nadja, parce que c’est « le commencement du mot espérance ». Parmi les diverses études des transformations, on a retenu celle de Claude Martin, « Nadja et le mieux-dire », Revue d’Histoire littéraire de la France, mars-avril 1972, 72 Année, n° 2, p. 274-286, notamment pour les variantes textuelles, et celle de Jean Arrouye, « La photographie dans Nadja », Mélusine, n° IV, 1982, p. 121-153, pour les illustrations. Elles sont toutes deux accessibles sur Internet, de sorte qu’on se dispense de les reproduire ici (ce qui n’exclut pas des observations fort inspirantes et justifiées).

Or, depuis cinquante ou même quarante ans, nos outils numériques ont fait des progrès considérables, de telle sorte que tout le monde dispose, avec son traitement de texte usuel, de la possibilité de comparer automatiquement et sans intervention subjective deux états d’un même texte. Il est évident que, pour un volume, il vaut mieux recourir à un outil mieux adapté à son objet.

C’est pourquoi j’ai suggéré à Lila Marchant, agrégée de l’université, doctorante à l’ENS de Lyon, de procéder à la confrontation de l’édition originale de Nadja (1928) avec celle qui est désormais entre toutes les mains (1963), à l’aide du logiciel MEDITE, produit par le laboratoire OBVIL de l’université Paris IV : MEDITE | OBVIL (sorbonne-universite.fr)

On verra ci-après ce que cela donne, pour le texte uniquement, saisi numériquement et soigneusement révisé, sans aucune intervention de quiconque.

À chacun de se faire son opinion sur la nécessité et la valeur des modifications voulues par André Breton. Toutefois, il me semble que certaines variations typographiques ont été introduites par le service de composition de l’éditeur, sans intervention de l’auteur. Ne serait-ce que pour les capitales accentuées, adoptées par ledit service après la Seconde Guerre mondiale. En tout état de cause, l’auteur les a acceptées en donnant son Bon à tirer !

Cependant, le travail ne devrait pas s’arrêter là, et le lecteur curieux pourrait, s’il le souhaite, confronter à son tour les deux versions imprimées de 1928 et de 1963 avec les jeux d’épreuves conservées par l’auteur, disponibles sur le site André Breton (cela vaut aussi pour les illustrations). Mieux, il peut s’offrir le loisir de confronter ces différents états au manuscrit original, détenu par la BnF, et désormais disponible en fac-similé aux éditions de la rue Gallimard !

Le site Mélusine se fera un plaisir d’insérer ici-même, en bonne place, les travaux proposés par nos lecteurs.

Henri Béhar

[Télécharger le comparatif des versions de 1928 et 1963 de Nadja]