Litterature N°19 Litterature N°20 Menu de Litterature


<Litterature N°19

 

AU SANS PAREIL, 37, AVENUE KLÉBER, Paris (16e)

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Viennent de paraître

MAX JACOB

Le Laboratoire Central

Un vol. in-18 jésus....   8 fr. 25

L'édition originale, qui contient un portrait de l'auteur par lui-même a été tirée à 750 exemplaires : 5 sur Chine (66 fr.) ; 20 sur Hollande (44 fr.) ; 20 sur Arches (33 fr.) et 700 sur velin Lafuma de Voiron (15 fr.)

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L'EMPEREUR DE CHINE

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L'édition originale de cet ouvrage a été tirée à 125 exemplaires : 10 sur Hollande (33 fr.) ; 15 sur Arches (22 fr.) ; et 100 sur velin Lafuma (13 fr.)

PAUL ELUARD

LES NÉCESSITÉS DE LA VIE ET LES CONSÉQUENCES DES REVES, PRÉCÉDÉ D'EXEMPLES. NOTE DE JEAN PAULHAN.

Un volume in-16 jésus, tiré à 625 exemplaires dont 10 sur Hollande (33 fr.) ; 15 sur Arches (22 fr.) et 600 à 6 fr. 25.

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AU SANS PAREIL 37, Avenue Kléber, Paris (16e)

GALERIE LÉ NCE ROSENBERG

LE CUBISME

19, rue de la Baume PARIS (VIIIe)

S. P.I., 27, RUE NICOLO - PARIS (XVIe)

 

3e ANNÉE : N° 19, REVUE MENSUELLE, Mai 1921

LITTÉRATURE

19   SOMMAIRE

   PHILIPPE SOUPAULT   LES CHANSONS DES BUTS ET DES ROIS

   G. RIBEMONT-DESSAIGNES   BUFFET

   TRISTAN TZARA   ARP'

   MAX ERNST

   LÉON DANCONGNÉE   LE PÉTROLE DANS LE MONDE

   LOUIS ARAGON   A BAS LE CLAIR GÉNIE FRANÇAIS

   PAUL ELUARD   MES SOUVENIRS

   CLÉMENT PANSAERS   ZINZIN

   Hors Texte : RELIEF TRICOTÉ par MAX ERNST

DEUX FRANCS

DIRECTEURS

Louis ARAGON, André BRETON, Philippe SOUPAULT.

Rédaction : 41, Quai Bourbon, Paris (4e).

Administration : AU SANS PAREIL, 37, avenue Kléber, (16e)

PRIX DE CE NUMÉRO :

France : 2 fr. ; - Etranger : 2 fr. 50.

ABONNEMENTS

Les 12 numéros : 20 fr. pour la France ; 25 fr. pour l'Etranger.

Il est tiré à part 10 exemplaires sur Hollande Van Gelder dont l'abonnement est de 60 fr. pour la France ; 80 fr. pour l'Etranger.

(La première année de LITTÉRATURE (12 numéros) : 20 fr.)

AU SANS PAREIL, 37, Avenue Kléber, Paris (16e)

TÉLÉPHONE : PASSY 25-22

tristan tzara

calendrier cinéma du coeur abstrait

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bois par arp

édition de luxe in-4° écu (20 x 26), tirée à 150 exemplaires numérotés et signés par les auteurs, sur vélin de cuve pur chiffon d'Italie ....   60 francs

Il a été tiré de ce numéro 10 exemplaires sur Hollande Van Gelder

P. 1 LE 14 AVRIL 1921

OUVERTURE DE LA GRANDE SAISON

DADA

VISITES - SALON DADA - CONGRES COMMÉMORATIONS - OPÉRAS - PLÉBISCITES - RÉQUISITIONS - MISES EN ACCUSATION ET JUGEMENTS

....

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P. 2 LES CHANSONS DES BUTS ET DES ROIS

Charles le Musicien et sa soeur Trottinette

vont au bois vont au bois

sans savoir où ils vont

Un éléphant veut gober le soleil

et la rivière cueillir une fleur en passant

Trottinette et son frère Charles le Musicien

où vont-ils où vont-ils

personne ne le saura personne ne le sait

*

Le petit Edouard Maisonnet

vit dans sa petite maison

il pêche les poissonnets

de son ami le forgeron

*

Si le monde était un gâteau

La mer de l'encre noire

Et tous les arbres des lampadères

Qu'est-ce qui nous resterait à boire

P. 3 Monsieur Miroir marchand d'habits

est mort hier soir à Paris.

Il fait nuit

Il fait noir

Il fait nuit noire à Paris.

*

Qui voyage sur une chamelle

DRIEU LA ROCHELLE

Qui voyage sur un chameau

C'EST SOUPAULT

Qui voyage sur un dragon

C'EST BRETON

Qui voyage sur un lama

C'EST TZARA

Qui voyage sur un bateau

C'EST RIGAUT

Qui voyage sur un mouton

C'EST ARAGON

Qui voyage dans une armoire

C'EST ELUARD

*

J'achète un fusil

tant pis

Je tue un curieux

tant mieux

Je vends mon fusil

merci.

P. 4 PHILIPPE SOUPAULT dans son lit

né un lundi

baptisé un mardi

marié un mercredi

malade un jeudi

agonisant un vendredi

mort un samedi

enterré un dimanche

c'est la vie de Philippe Soupault

*

NEIGE NEIGE RESTE EN NORVEGE

JUSQU'A CE QUE J'APPRENNE LE SOLFEGE

*

Prends ton plus beau cheval blanc

et ta grande cravache et tes gants

cours à la ville au plus tôt

et regarde le beau château

Le beau château dans la forêt

qui perd ses feuilles sans regret

au galop au galop mon ami

tout n'est pas rose dans la vie

<Fig>

RELIEF TRICOTÉ

De la moitié de leur croissance les femmes sont empoisonnées soigneusement - elles sont couchées en bouteilles - la petite Américaine que nous lançons cette année s'amuse en allaitant les chiens de mer - l'oeil humain est brodé de larmes bataviques d'air caillé et de neige salée

P. 5 De quoi croyez-vous qu'il vivait

(de victuailles et de boisson)

cet homme mûr cet homme

qui n'avait qu'une tête

qu'une tête et qu'un tronc

sur des jambes de coton

*

Papillons d'eau douce

Et papiers de soie

Courez sur les plages

Sans crier gare

Marchands de ciseaux

Café de Norvège

Oubliez vos doigts

Vous perdrez vos sous

Charbons de verre

Lumière d'eau

Votre train est loin

Vos mères sont brûlées

Papillons d'eau douce

Papiers de soie

Marchand de ciseaux

Café de Norvège

Charbons de verre

Lumière d'eau

N'attendez plus rien

*

Docteur Breton va à Gien par un temps de chien

Il est tombé dans un trou on ne sait où

P. 6 Les sonnettes et les champignons

se marieront si nous voulons

près des ruches

les bonbons et les cigarettes

rouleront si nous les volons

en cachette

Il ne reste plus qu'à courir

avec des lorgnons

avec des lunettes

PHILIPPE SOUPAULT.

P. 7 BUFFET

Art ? Pas Art ?

Les Dadaïstes sont contre l'Art. C'est-à-dire ?

Si l'on pose son doigt sur une chair dadaïste on le retire moite, collant et odorant. Odeur sui generis. Repoussant l'Art à l'intérieur, les Dadas le secrètent à l'extérieur. Il faut être juste, ce n'est pas leur faute. Pas leur faute à tous. Chez les autres hommes l'Art est à son aise au dedans et au dehors. Assis sur cette borne on peut se demander si le Dadaïsme n'est qu'une nouvelle école littéraire, picturale, etc. - Et alors, zut ! quelle musique militaire pour rentrer à la caserne. D'Annunzio a tout de même un autre poil d'apparence.

Mais il faut dire : NON. Vous entendez : NON, NON, non. Et puis le petit oiseau chante toujours : un jour, et puis un jour, encore un jour.

Nous voici tous ennemis, chacun seule grenade. Eclatée ? Dada, dada, dada. Les morceaux épars. Aussitôt Art. Il y a une minute naissante. Trente-six chandelles, puis Art. Il y a ainsi des métaux qu'on ne peut laisser en liberté. Vénus dans la mer n'est qu'un poisson. Atterrie, c'est une grande artiste.

Poésie : Art ; pas Poésie : Art. Les mots comme jeu : Art. Les phrases pures : Art. Seul sens : Art ; pas de sens : Art. Mots tirés au sort : Art. La Joconde : Art. La Joconde avec des moustaches : Art. Merde : Art. L'annonce de journal : Art.

Nous ne le voulons pas. Mais au bout d'une seconde et d'un regard, c'est cela. A plus forte raison sur la page d'un livre. Et quand on cite le Dada Y. Oh mon Dieu ! - Il y a aussi ceux qui s'intéressent à eux-mêmes, et qui aspirent à la papauté. Ils laissent sur chaque marche la trace coagulée de leur personnalité. Oui, oui, ils s'expriment eux-mêmes : s'ils regardent leurs pieds du coin de l'oeil, ils sont bien obligés de reconnaître qu'ils ont marché dans l'art. Cela d'ailleurs porte bonheur, et ce n'est pas la foule qui P. 8 leur en fera grief. Ce qui n'est qu'une taille successive du diamant personnel ne peut pas ne pas apparaître comme art. L'action de chaque facette sur l'esprit spectateur se charge de déflorer la vierge.

Que faut-il faire ? Agir contre soi-même ? Art.

Il reste la purgation. Il est certain que la masse au point où elle en est, se confectionnera aussitôt un sous-vêtement artistique avec le résultat de cette purgation, et le revendra au rabais et désodorisé. Cher ami n'achetez pas cela.

Se purger. Et que le sain du moment ne vienne pas dire : ça sent mauvais - puisque c'est justement pour se nettoyer. Et le principe même de notre nettoyage est d'en offrir le résidu sur le même plan que l'haleine parfumée de notre santé.

Quant au fameux diamant ne le cherchez pas là dedans. Ni là ni ailleurs. Il suffit qu'on le reconnaisse dans votre estomac grâce à la radiographie assermentée pour vous donner le gros ventre Art.

Et ensuite ? Il n'y a pas d'ensuite. Purgez vous toujours. A part cela, faites de l'épicerie, de l'agriculture, de la médecine, du commerce en Abyssinie, de la politique, de l'assassinat, de la philosophie, du suicide, et même de l'Art.

Et Dada ?

Mais bien entendu, Dada, c'est... - Non, non

NON OUI

GEORGES RIBEMONT-DESSAIGNES.

P. 9 (MONSIEUR Aa L'ANTIPHILOSOPHE :)

ARP

Une tête aplatie sur l'assiette n'a plus besoin de nous faire connaître son existence. Cela se passe chaque fois à l'aspérité des globules sur la nuque, le petit cerveau joue toujours un rôle dans la vie, brosse les trajets que les myopes nomment image dans la basse-cour de leur petite nervosité. L'amour de l'homme - ce qui l'entoure n'est pas bonté - mais indifférence : cailloux glace tunnel fleur ongle fer. De nos oiseaux.

Les deux trottoirs s'invitent l'un en face de l'autre - où est l'homme qui les contentera de ses deux pieds à la fois. De nos oiseaux. Ici il n'y a pas de sauts, mais des voyages lents pour de très grandes trajectoires. Jamais proverbe ne fut plus populaire, définition juste précise, dans la mesure de la respiration, d'éléments inexistants devant la raison (se détruisant au regard de la matière). De nos oiseaux. L'habitude les passe par le moulin-à-paroles. Ce qui les tient dans le langage est l'intonation. Sagesse et bon sens populaire ne sont que des hasards d'intonation. Répétez et vous serez philosophe. De nos oiseaux.

Des mains libres poussent des verbes dans les choses - les interjections agissent en personnages. La crinière du lion, le roi et les fileuses se précipitent - il n'y a rien de moderne. Des gouttes se réunissent sur la vitre après une marche en apparence parallèle - sortent par le siphon et peignent l'herbe. Cela pourrait se passer sur un diaphragme humain la tête en bas et on ne mordra jamais assez fort dans son propre cerveau.

Pas assez glace

par l'oeil serrure l'algue se répand pétrole sur l'eau

le compte-gouttes rajeunit l'eau poisson de laine

poisson en brosse

poisson en marteau en fleur en alcibiade en lasso

ainsi l'ange se détruit par l'ange et la bouche au sommeil.

Devant un fauteuil, les yeux gras, il vit que son grand-père aplati était devenu fauteuil - celui qui au temps des boërs remuait les milliards en une énorme bouillabaisse. (Plantations de tabac.)

Tristan TZARA.

P. 10 ARP

De la place de l'Opéra nous le voyons le jour comme la nuit se détacher sur le ciel

ARP

c'est à lui que nous devons les soixante formations de crânes depuis la tache de brouillard jusqu'à la tache de couleur

c'est lui qui occupe 3.000 zymosimètres par jour

la réparation de l'ennui serait bien difficile sans les mains de la sage-femme

c'est une invention de haute précision et même de plus grande importance que la clef de l'amour trouvée par auguste rodin

ARP

Quant au gypaète qui pète il nous semble que ce petit troumadame

contient toute la vérité de la charmante excursion dans l'extrême écorce du Zambèze dont il établit le plan téméraire malgré le vent et les intempéries

mais si l'on y met le petit trou-léopard dont le paysage arabique est formé du premier léopard tué d'après nature les mots qui restent contiennent un madrigal patriotique c'est le marchand qui marche

Au lecteur maintenant d'admirer le constructeur courageux arp

ARP

Yémen et Gynandre accède trois fois par jour à son cercueil d'enfant

il casse avec les dents le nouvel osselet ensiforme qui lui croît au sud du sternum

il n'a pas encore vingt-cinq ans déjà il entend le trantran

ARP

Nous regrettons beaucoup qu'il lui manque encore la constipation du matériel cultivé si soigneusement par pablo pi pablo

en outre on lui a reproché quelquefois d'oublier la richesse des plantations anatomiques et le coloris tubifère que nous admirons si fort chez Max Ernst

ainsi que la soeur germaine illusoire maniée si gracieusement par les pères de l'église

ainsi que la petite machine délicieuse à pulvériser les aïeuls mais tout ça ne fait pas pisser le thaumarturge-voltigeur par la gravitation par l'eau et par soixante-dix numéros de

P. 11 Microgramme Arp 1 : 25.000

<Fig>

1. Arp et la sagesse de sa jeunesse

2. Arp sismographique

a) sommeil calme sans fil

b) sommeil agité

3. Arp nymphomane il ne connaît pas encore la fausse clef des deux sexes

4. Chevelure arp et les sédiments journaliers de son intelligence

5. arp poisson nudibranche nudidaude nudicaule nudicolle nudité

6. arp yellowstone-parc il y garde le cheveu de Bérénice

P. 12 vent il vend praticables les plateaux glissoires et les gouttettes multicolores des fossilles de petit calibre

mais il rend transparents ses parents sans compter les naufrages qu'il a évités

ARP

Sa bonne fée sixtine répétera six fois par semaine que ce remarquable esprit ne sait pas manger de viande et tombe lépreux aussitôt

mais moi je l'ai vu vendre sa vérole de bon appétit moi j'ai vu qu'il apporte (au moyen d'une petite brouette construite à cet effet) deux kilos de tetons et de saucissons par jour dans la maison paternelle

ARP

citoyens !

lisez la pompe des nuages

lisez le gypaète qui pète

lisez le vieillard qui sait voler

lisez l'amour à trois et l'oiseau à l'oiseau

fouillez travaillez lisez

ARP

Dès la naissance il prend fait et cause pour les trois vertus théologales et pour le théorème d'Archimède qui dit il faut mesurer le corps au corporel

ARP

pour ne pas violer le goût de son frère il partage en deux ses babines et tatoue tous les astérismes sur sa langue

ainsi que les diagrammes de toutes les inflorescences

ainsi que les poulpes

ARP

Cela ne l'empêche pas d'écouter toujours favorablement

les petites marguerites entrant au son des trayons

il garde dans son sein des éclairs perspectifs

dans les fentes de ses omoplates niche l'hirondelle des murailles

dans la conque de son oreille il saisit les aérolithes à la volée

son coeur et ses reins sont parfaitement décomposables

ARP

Max ERNST.

P. 13 Documentaire

LE PÉTROLE DANS LE MONDE

LE PÉTROLE AUX ÉTATS-UNIS

Dès 1845, on avait trouvé du pétrole en Pensylvanie et dans l'Ohio, mais on n'y attacha aucune importance.

On se contenta de se servir de l'huile minérale comme produit pharmaceutique, notamment comme remède contre la consomption, jusqu'à ce qu'un des exploitants, qui était pharmacien, se mit à distiller le liquide en 1855 et à reconnaître qu'il était ainsi propre à l'éclairage et au nettoyage des laines.

A ce moment MM. Brewer et Wasson, de leur côté, firent des analyses et, ayant reconnu l'utilité du pétrole, fondèrent une société pour son exploitation. Ils achetèrent une terre en Pensylvanie ; et c'est là que M. Drake fut engagé pour entreprendre les travaux. Il les commença en 1858 et, après quelques petites tribulations dues à l'inexpérience des procédés de forage, il recueillit du pétrole dans un puits, pour la première fois, le 28 août 1859.

A cette nouvelle, un nombre énorme de travailleurs se mit à l'oeuvre ; cela donna un grand essor à cette industrie nouvelle, mais amena forcément l'avilissement des prix. Après 1860 on se mit à faire des recherches dans l'Etat de l'Ohio et dans la Virginie occidentale et, depuis, l'exploitation a pris dans les Etats-Unis plus d'envergure chaque année.

En 1880, la Pensylvanie produisait 72.214 barils par jour, c'est-à-dire 10.832 T. l. Dans l'Etat de Texas-Louisiane l'huile minérale s'est révélée soudain en 1901 d'une manière qui tient presque du prodige. Dans beaucoup d'endroits des Etats-Unis les recherches n'ont pas encore été entreprises ; dans d'autres, tels que le Kansas, les territoires indiens, la difficulté des communications met encore une entrave au plein épanouissement de cette industrie. Cela porte à croire que le taux de la production totale du pétrole aux Etats-Unis qui est actuellement de plus de 50 0/0 de la production du globe se maintiendra de longues années encore et restera une des grandes richesses de ce pays.

Nous étudions successivement les différentes régions pétrolifères des Etats-Unis, consacrant un paragraphe spécial aux principales qui sont : la région des Appalaches, la région de P. 14 Lima-Indiana, l'Illinois, le Mid Continent, le Gulf, la Californie, et résumant en une révision rapide les régions moins importantes.

LA RÉGION DES APPALACHES

Cette région qui commence dans le comté Alleghany (Etat de New-York) s'étend jusque dans le Tennessee.

Le pétrole de cette région est connu sous le nom de pétrole de Pensylvanie. C'est dans cette région que l'industrie pétrolifère a commencé (1845) en Amérique, et c'est encore aujourd'hui l'une des plus importantes au point de vue de la production. Le principal champ d'exploitation est celui de Bradford. D'ailleurs le développement ne s'y fait pas partout de la même manière ; tandis que la production de Kentucky (E. 755 barils en 1883, 998.224 en 1904) prend une importance chaque jour croissante, celle des autres Etats, en dehors du Tennessee, se maintient difficilement au même taux.

LA RÉGION DE LIMA-INDIANA

La région de Lima-Indiana s'étend sur une bande parallèle à celle de la région des Appalaches, mais située plus au nord. Elle se prolonge vers l'Ouest dans l'Etat d'Indiana.

La caractéristique du pétrole de cette région est la présence d'une plus grande quantité de produits sulfurés, ce qui rend le raffinage plus difficile ; aussi, au début, était-il plutôt employé comme combustible.

Les premières recherches faites dans cette région (1884) avaient pour objet, non la recherche du pétrole, mais celle des gaz naturels. Le pétrole qu'on y rencontra d'abord était un produit dense et peu utilisable alors.

LA RÉGION DE L'ILLINOIS

La région de l'Illinois paraît être le prolongement de la région Lima-Indiana.

Bien que depuis longtemps (1865) l'existence du pétrole ait été reconnue aux environs de Chicago, ce n'est que dans ces dernières années (1906) que cette région a pris une importance considérable.

LA RÉGION DE MID CONTINENT

Cette zone s'étend sur une longueur de 400 kilomètres, dans une direction complètement différente de celles précédemment étudiées.

Quelques puits furent exécutés au Kansas dès 1865, mais sans résultats, les travaux jusqu'en 1890 ne donnèrent jour qu'à des gaz en grande quantité, il est vrai. En 1893, de nouveaux puits donnèrent aux environs de 200 mètres des traces de pétrole.

De nombreux puits furent faits, sans grand succès, un peu de tous côtés.

P. 15 Ce n'est qu'en 1903 que la production commença à devenir importante (900.000 barils), pour atteindre 10.000.000 de barils en 1905.

LA RÉGION DU GULF

Cette région comprend les Etats de la Louisiane et du Texas sur les bords du golfe du Mexique qui, séparés administrativement, doivent cependant être réunis au point de vue géologique et géographique. Nous indiquerons ci-dessous, dans les statistiques, le développement exceptionnellement rapide de cette région.

Leur production était pour ainsi dire nulle avant 1896, mais en 1900 et 1901, elle prend un accroissement formidable, pour devenir, en 1905, la plus importante des Etats-Unis. C'est dans le sud-ouest du Texas que l'on constata officiellement la première production ; jusqu'en 1898 il n'y eut que deux puits dans cette région.

LA RÉGION DE CALIFORNIE

Cette région s'étend le long de la côte de l'océan Pacifique, sur une longueur moyenne de 320 kilomètres environ.

C'est principalement dans la partie sud de la vallée centrale californienne que se développent les exploitations pétrolifères de cette région.

On s'occupa de divers gisements dès 1856, de nombreux forages furent entrepris à partir de 1865, mais les déconvenues que l'on eut à subir firent abandonner presque tous les travaux jusqu'en 1892. Puis, en 1900, les exploitations prennent un essor considérable et, en cinq ans, la valeur de ces dernières est décuplée.

Léon DANCONGNÉE.

(A suivre).

P. 16 .A BAS LE CLAIR GÉNIE FRANÇAIS

Si j'étais seul avec moi-même ça tournerait mal... Je m'arrête là : “ Mal, qu'entends-tu par mal ? petit criquet. ” Eh bien je dis mal, je dis progrès et d'autres abstractions sans honte, parce que (pourquoi parce que... ? gros boeuf) ces sottises patentées ne me paraissent pas plus sottes que le ciel, autre abstraction, les automobiles et les noms propres, sottises sans étiquette que vous solderez bien un jour ou l'autre, mes petits-enfants. Le prix de l'intelligence... j'allais dire que si l'on ne me distrayait pas continuellement avec l'univers, je règlerais une bonne fois son affaire au monde. Depuis ma naissance, les pouvoirs publics qui se doutent bien de quelque chose m'invitent constamment sur le terrain de l'utile et l'agréable : la bergerie des éventails. Liberté de ne pas chercher le bonheur, votre plaisir, Messieurs dames. Animaux raisonnables, vous croyez avoir tout dit. Vos définitions enceintes claquent en donnant le jour à de ridicules asticots. “ Le silence éternel des espaces infinis ” expliquez ça comme vous pourrez, je me flatte d'y échouer sans cesse : que de telles formules germent aux jachères de nos cervelles, voilà qui réconforte et qui abat. L'utile et l'agréable, mes jolis mirlitons. “ Le silence éternel... ” on vous y reprendra toutes les fois. On donne généralement en exemple des découvertes scientifiques : la crainte de hâter la fin du monde n'arrête jamais les savants aux sens parfaits. Voilà le délire d'interprétation des hommes, voilà la fièvre mentale dont les petites oscillations sont isochrones pour tous les coeurs humains et les végétaux supérieurs. Voilà la roue folle de votre génie, mes compères, voilà le cataclysme et l'homme normal, perche à houblon perdue dans un dock maritime et fière de l'adaptation de ses organes à leur milieu. Tôt ou tard ce sera la faillite de l'intelligence, ce bien commun, pauvreté de l'esprit. Il n'y a que ma sottise qui m'appartienne, et j'y tiens. Cette grandeur qu'on admire (Jules César, Casanova, Jacques Vaché) n'est qu'une manière de faire bon marché d'une certaine stupidité native. A quoi ne m'engageriez-vous pas si vous contreveniez devant moi à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ? Je m'en vante. Injuriez Marat, ainsi, et vous allez voir. Culture des réflexes rouges et des colères à jamais injustifiables. Par là j'échappe au jugement, toujours téméraire. Le corps de Charles le Téméraire, nu dans les plaines de la défaite, ne conservait de sa splendeur passée d'un diamant à l'annulaire, qu'un rôdeur P. 17 arracha : incomparable éclat, au delà du raisonnement le plus sûr, de la faiblesse retrouvée. Ma bêtise triomphante, je la promène n'importe où, elle n'est jamais déplacée. Qu'elle rencontre Monsieur Renan sur le boulevard, et que pourra ce penseur contre son rire sans écho ? Que puis-je contre moi à cet instant de moi-même ? L'utile et l'agréable ? disiez-vous. Puérils et beaux tatouages de la bêche à penser, nos habitudes cycliques nous font toujours repasser par les mêmes minima. (Je me lis au ménisque inférieur.) Ici poussent les lichens déchirés et sans racine, ici les fleurs monstrueuses de la crédulité. La cheville n'pas au milieu d'une phrase dément l'orateur et le dénonce. J'ai, comme tout le monde, mes petites portes sur l'infini, mes hésitations, mes scrupules. Douce et merveilleuse ineptie où s'endort, avec un parapluie dans les bras, l'idole de marbre veiné, attribuée à Praxitèle. L'utile et l'agréable : la France et son cortège, les roses pompons du goût. N'exagérons rien : cette vérole du monde n'atteint plus ses 40 millions d'habitants.

Louis ARAGON.

P. 18 MES SOUVENIRS

LA PREMIERE ENFANCE

Allez-y et vous y retournerez. Les yeux de la plus belle sont couverts par le plus beau soleil. Pénétrez dans l'édifice, vous y verrez clair la nuit. J'installe le manger, le boire, nous sommes heureux.

X

Je coupe ma vie en quatre. Les autres grimpent à la corde lisse, travaillent, s'amusent ou cherchent l'aiguille avec laquelle on tue les canards.

X

Riposte, crois-moi bien : l'éloge. Il saute, sans souci des lignes bien lavées, modeste animal aux épaules nonchalantes et pures, la hache sur l'oreille, écoutant les conseils de l'orage et puis d'accord avec le beau temps.

X

Une fois, mon plus lointain souvenir, je suis tombé dans un baquet, à Etretat, par un beau jour d'août. Dans la cour, une armée bien compliquée attendait les confesseurs. Soldats petits et grands prenaient la peine d'être sages. Ils avaient les yeux et la bouche en loques.

X

Mon cheval aîné, je ne vois pas plus clair qu'une pomme et je retiens ma respiration depuis longtemps.

Paul ELUARD.

(A suivre.)

P. 19 les dames sont priées d'apporter tous leurs bijoux

LA MISE SOUS WHISKY MARIN

se fait en crême kaki & en 5 anatomies

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VOUS N'ETES QUE DES ENFANTS

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ENTRÉE LIBRE   SORTIE FACILE

mains dans les poches   tableau sous le bras

AU-DELA DE LA PEINTURE

comme un seul homme

blague dans le coin

P. 20 ZINZIN

Zinzin fut une négation.

A sa mère d'après la chair, il put en opposer une d'après le désir. Lamprido ne connut jamais sa femme que d'après la méthode ancestrale de bon papa. Une Picarde lui ouvrit, toutes grandes, les portes de la science qu'elle tenait de maître Nicolas Chorier. C'est ainsi que Lamprido aboutit à opposer, au non énergique de son épouse, un oui catégorique. Et au milieu de la ruine qu'affirmait, d'un vaste rococo, la mort - Zinzin fut engendré, négativement, et comme de Lamprido un crachat humoristique.

Le temps de grossesse, la mère fut gloutonne comme une louve. Lamprido chanta, pendant les neuf mois, un choeur novénaire d'humanitaire sentimentalité.

Ce fut le temps où l'autosuggestion aboutit à l'autodestruction. Le vrai était devenu vraisemblable. A la forêt, les feux brûlèrent des nuages ; les bûcherons construisirent des étoiles. Un bruit de bombe fora, par intervalles, un trou dans le calme. Le silence de la maison tint des colloques contradictoires au silence de l'espace.

Au terme de la portée, la science médicale pronostiqua un avorton ou quelque chose s'en rapprochant. A l'accouchement, ils furent quatre à tirer. D'après le témoignage authentique des assistants, Zinzin ressemblait, en dimensions, à une tête d'éléphant.

Lamprido s'extasia devant son oeuvre et fit “ l'Apologie de la paresse ”. Et pour en éloigner définitivement les moindres maléfices du vulgaire, il lui découvrit, comme parrain, une jeune mixture d'israélite, et, comme marraine, une petite actrice, les deux, en leur domaine réciproque, à dispositions appréciables.

P. 21 A quatre mois, le nouveau-né esquissa un rire devant ses doigts qui dansaient.

Lamprido montra à son fils les simulacres prospères.

- Regarde, dit-il, et ris.

- La brume tamise du seigle. Les étoiles brûlent un petit four conique. La lune exhibe une livre de beurre. Le sculpteur modèle des pains de sucre. Le peintre saigne des chateaubriands en pochade. Le pavé colle des grappes de graisse au talon de la marcheuse. Un philosophe chimiste dissèque l'intestin du lombric, inventant d'extraire de la terre l'aliment condensé. A la roulotte, scintille une flamme sur une bouteille vide. Dans les marais, les marchands essaient de prendre au filet le germe des feux follets. Les naturalistes sélectent des lampyres, pour remplacer l'éclairage. Les poules épient les pommes pourries, oubliées au faîte de l'arbre. La nuit étale du charbon. La fille du trottoir s'engage en parlant pomme de terre. Il faut gagner son pain quotidien. Pourchassées du vent, les feuilles cherchent dans les ravins une tombe. Elles ferment les trous perdus où les chats, à l'agonie, s'inhument. Tous les bruits de la mer rafalent dans les arbres. Les ménagères, puisant de l'eau aux pompes municipales, s'en retournent, le vent dans les robes, comme des mâts sur des voiliers. A la tombée de la nuit, tous les pouilleux, en leur bicoque, deviennent capitaines : fermant les quatre murs, leur submersible plonge, et l'on fait des voyages sous-marins.

Ecoute les bruits d'industries de guerre, bruits de moteurs qui ronflent, de bombes qui éclatent.

Fusées, saccades, mitraille.

Un merle déserteur se cache au pied de la haie.

Le nourrisson, les deux mains dans la bouche, proclama son manifeste de la vérité en une panade.

- L'hiver, la forêt exhibe une architecture d'arabesques, noir et blanc. Il faut - dit Lamprido - une curiosité insatiable. Un pinson, derrière un âne, crie famine. La lune éclaire le jour. La poule moule des étoiles dans la neige. Le cheval découpe, dans la route, des croissants. P. 22 Le garçon de café, le matin à l'ouverture, lit sur les vitres, les images éternistes des nouvelles sensationnelles, la veille colportées. Le jour de sainte Catherine, les vieilles filles se tirent les cheveux gris et se savonnent la barbe. Le vent sur la chaussée, joue avec des glaives. Les grelottants reçoivent l'accolade - chevaliers de la misère.

Le gosse de six mois sourit, quand son père conseilla d'arracher la lune, puisqu'elle exhiba des muscles d'une poule la blancheur.

Quand la mère sevra l'enfant, ce fut depuis longtemps la famine. Une vieille dame de la Somme, ruinée à la guerre, lui apprit à manger des pommes et des poires, des raisins et des noisettes - et en hiver - des navets, des carottes, des pommes de terre au sel et du pain sec bien trempé. A chaque repas, il dit - bon encore. - Il aima bien manger et faire un “ bon caca ”. Ainsi fut-il gros et gras et une négation de la misère.

A l'âge de l'inconscience, il fut la joie de la conscience.

- Comprends donc, dit Lamprido, en montrant à la mère, Zinzin, qui marcha, toujours et partout dans la maison, derrière son père - comprends donc à mon double, toutes les théories nouvelles et anciennes de la religion et de l'âme. - Inutile est le moindre commentaire.

A deux ans, il nia tout. A chaque affirmation, il opposa un non volontaire. Sa mère, se rappelant de la conception, en fut fière.

Eut lieu, en ce temps, la sublime débandade des vaincus. Des troupeaux innombrables de matériel, animal et humain, se bousculèrent par toutes les routes et soulevèrent des nuages de poussière, qui fut simplement de la vermine. Zinzin, à son tour, fut infecté. Avoir des poux fut la mode de cette période transitoire.

Lamprido prépara des bains sulfureux. Epongeant son fils entre les jambes, il crut conclure que Zinzin était prédisposé à l'onanisme et il dansa avec lui le pan-pan.

P. 23 Pan-pan. Pan-pan

Qu'un jour tu ailles en prison, tu jureras

A dix-huit mois, mon père me le chanta

Pan-pan. Pan-pan

Qu'un jour tu ailles à l'hôpital, tu cracheras

A dix-huit mois mon père me le blasphéma

Pan-pan. Pan-pan

Si un jour l'on t'enferme en une maison d'aliénés

Tu chanteras à dix-huit mois, je l'ai dansé

Pan-pan, Pan-pan

Polyphonie, polyfolie

Pan-pan

Ma mère est une sainte !

Pan-pan

Mon père est un café-chantant

Pan-pan-pan.

Clément PANSAERS.

P. 24 SONT PRIÉS DE SE PRÉSENTER

AU SANS PAREIL

L'anonyme qui écrit NON sur les affiches des emprunts

L'inconnu qui signe Edith Cavell les inscriptions des urinoirs

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3e ANNÉE : N° 20, REVUE MENSUELLE, Août 1921

LITTÉRATURE

20   L'AFFAIRE BARRES

   I

   Acte d'Accusation - Témoignages

DEUX FRANCS

DIRECTEUR : Philippe SOUPAULT

Rédaction : 41, Quai Bourbon, Paris (4e).

Administration : AU SANS PAREIL, 37, avenue Kléber (16e)

PRIX DE CE NUMÉRO :

France : 2 fr. ; - Etranger : 2 fr. 50.

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Les 12 numéros : 20 fr. pour la France ; 25 fr. pour l'Etranger.

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Dans le prochain numéro (21) nous publierons le réquisitoire et les plaidoiries.

Il a été tiré de ce numéro 10 exemplaires sur Hollande Van Gelder

P. 1 L'AFFAIRE BARRES

Le 13 Mai 1921, Dada se constituait en tribunal révolutionnaire.

Il s'agissait de juger Maurice Barrès.

Un soir, quelques-uns d'entre nous, réunis dans un café du boulevard Montparnasse, parlaient des accidents, des vols et des crimes de la semaine. Brusquement une discussion très vive s'éleva à propos de Barrès. Personne n'était d'accord. Sur l'heure, on décida d'élargir le débat et de constituer un tribunal. On nomma un président (André Breton), deux assesseurs (Théodore Fraenkel et Pierre Deval), un accusateur public (Georges Ribemont-Dessaignes). Louis Aragon et Philippe Soupault se déclarèrent prêts à défendre Barrès.

Pendant quinze jours des témoignages furent recueillis. Un certain nombre de personnalités refusèrent de comparaître. L'accusé fut convoqué devant la commission d'enquête. Barrès quitta Paris immédiatement pour Metz et Aix-en-Provence.

Le 7 Mai la commission d'enquête aborda la dernière partie de sa tâche, je veux dire, l'établissement des conclusions. A la fin de la soirée elle décidait d'accuser Maurice Barrès d'attentat à la sûreté de l'esprit.

Les débats publics s'ouvrirent le 13 Mai, Salle des Sociétés Savantes.

Les juges, les avocats, l'accusateur étaient vêtus de blouses et de tabliers blancs et coiffés de barettes (écarlates pour le tribunal et l'accusateur, noires pour les avocats). A neuf heures l'huissier s'avança et demanda à haute et intelligible voix : “ Etes-vous là, Barrès ? ” L'accusé à cette heure présidait un banquet à Aix-en-Provence et discourait sur “ l'âme française pendant la guerre ”. Quelques jeunes provinciaux écoutaient bouche bée l'académicien-député de Paris.

Salle des Sociétés savantes on allait le juger.

A 9 heures 30, l'huissier annonça la Cour.

P. 2 ACTE D'ACCUSATION

Maurice Barrès, auteur des trois volumes réunis sous le titre LE CULTE DU MOI, de l'Ennemi des lois, de Huit jours chez Monsieur Renan, écrivain décadent, propagandiste de l'école romane, auteur des Déracinés, de Colette Baudoche et d'une Chronique de la Grande Guerre, ancien socialiste, député, athée, un des piliers du Boulangisme, un des lieutenants de Paul Deroulède, un des instigateurs de l'affaire Dreyfus, un des dénonciateurs de Panama, nationaliste, apôtre du culte des morts, président de la Ligue des Patriotes, académicien, rédacteur à l'Echo de Paris, conférencier populaire, auteur de La grande pitié des églises de France, partisan de la revanche, l'homme de la statue de Strasbourg, l'homme de l'annexion de la rive gauche du Rhin, l'homme de Jeanne d'Arc, président d'honneur de 175 sociétés de bienfaisance, Maurice Barrès s'est créé de nos jours une réputation d'homme de génie, qui le met à l'abri de toute investigation profonde, de tout contrôle, de toute sanction. Sa lucidité, donnée en exemple aux écoliers, repose sur un malentendu complet entre une sorte de lyrisme romantique et une clarté d'esprit qu'il n'a eue à aucun moment. Les livres de Barrès sont proprement illisibles, sa phrase ne satisfait que l'oreille. Maurice Barrès a donc usurpé la réputation de penseur. Nul moins que lui n'a su trouver le compromis qui peut exister entre l'idée et le mot : Ce ne sont chez lui que partis pris, affirmations gratuites, et abus de confiance divers qui se cachent sous le masque de l'analyse serrée et de la vérité psychologique. Penser qu'un certain nombre de jeunes gens et d'hommes mûrs trouvent là l'aliment de leur activité intellectuelle apparaît comme un fait déconcertant. En admettant qu'une parole puisse être créatrice d'énergie, ce qui est discutable, on peut affirmer que les paroles de Barrès ne sont en mesure de satisfaire que les appétits les plus vulgaires. Sommé de s'expliquer sur quelques-unes de ses maximes les plus célèbres, Maurice Barrès se trouve dans l'impossibilité absolue de fournir un argument sérieux P. 3 à leur appui. Il est bien évident, que si l'on réfléchit au sens d'une phrase telle que : “ j'ai choisi le nationalisme comme un déterminisme quelconque ”, on la trouve 1° obscure et 2° absurde. Choisir un déterminisme est chose impossible par définition.

Parler du Moi avec une majuscule et se créer un langage abstrait qui vise surtout au pittoresque, c'est refuser catégoriquement de s'expliquer. Profiter du crédit que nous valent quelques trouvailles poétiques heureuses et d'une séduction qui est toute autre que celle de l'intelligence pour faire admettre aveuglément ses conclusions dans un domaine où ces facultés exceptionnelles ne s'exercent plus, constitue une véritable escroquerie.

II. Un homme comme Rimbaud en renonçant délibérément à poursuivre son oeuvre littéraire et en choisissant dans la deuxième partie de sa vie une forme d'activité qu'en apparence rien ne relie à son activité première n'arrive pas à la renier complètement. Le problème Rimbaud ne se pose que pour les enfants. Le jugement porté par Rimbaud sur son oeuvre poétique ne peut être pris que pour un mouvement d'humeur et n'implique pas la non-reconnaissance de soi-même que certains ont cru. Rimbaud fait du commerce en Abyssinie ; il échappe par là à un si grand nombre d'autres pièges que le représenter à la fin de sa vie comme un commis-voyageur apparaît comme une image grossière. Rimbaud continue à montrer à l'égard du monde la même horreur qu'autrefois. Il cherche avec désespoir à échapper à un esclavage et la certitude de n'y pas parvenir ne le fera pas changer de route. Le prétendu cynisme de Rimbaud n'a en tous cas pas raison de cet incurable désir.

Un homme comme Barrès, en continuant à poursuivre son oeuvre littéraire et en choisissant pour la deuxième partie de sa vie une forme d'activité distincte en apparence de son activité première, passerait aujourd'hui pour l'avoir reniée complètement si celle-ci pouvait être prise dans le même sens que la vie de Rimbaud. De deux P. 4 choses l'une : ou le dessein d'affranchissement exprimé au début de l'oeuvre de Barrès est entravé à son origine par des liens plus forts que lui et dans ce cas il est tout à fait illusoire, ou bien Barrès est tombé dans un des pièges que lui tendait la société, les honneurs l'ont séduit. Il a vraiment voulu devenir “ un homme opulent ”. Il s'est perdu à ce jeu et porte aujourd'hui à celui qu'il a cessé d'être ou plutôt qu'il a failli être, un démenti formel. Dans les deux cas, le premier Barrès ne saurait plaider en sa faveur..

III. Quand Isidore Ducasse déclare que “ les chefs-d'oeuvre de la langue française sont les discours de distribution de prix pour les lycées ” nous ne nous alarmons pas, au contraire. Mais, de toutes les formes de commandement, la moins défendable est celle qui s'exerce aux dépens d'une catégorie d'individus dont on flatte, dont on encourage l'exaltation la plus trouble. Tirer parti chez les autres et chez soi-même des seules dispositions serviles, entretenir à grands frais la lâcheté, telle est cependant la conduite adoptée par Maurice Barrès aujourd'hui président de la Ligue des Patriotes.

IV. La signification d'une vie ne regarde pas seulement celui qui l'a vécue. La règle psychologique et la règle morale auxquelles nous obéissons, permettent encore de donner cette vie en exemple. Elle contribue, d'autant plus qu'elle s'est trouvée mieux en lumière, à la formation d'autres individualités. De là l'obligation où nous nous trouvons d'honorer ou de flétrir telle ou telle attitude, d'écrire des livres d'or et de dresser des bûchers. Nous avons beau nous désintéresser de la partie finale, nous ne consentons pas volontiers à être victimes. Non seulement Barrès s'est trouvé investi d'un mandat qu'il n'a pas rempli, mais la situation particulièrement brillante où il est placé, jointe à l'action que continuent à exercer des ouvrages dont il autorise inexplicablement la réédition, sont de nature à jeter un doute sur la valeur de toute agitation révolutionnaire, à nous faire placer notre activité présente sous le contrôle de notre activité P. 5 future, à ne pas nous faire accorder à l'une comme à l'autre la même importance relative.

V. Cherchant à nous faire une idée du retour accompli sur soi-même par Barrès et sur lequel nous allons voir comment il s'est expliqué, nous ne pouvons faire moins qu'emprunter à Benjamin Constant ce témoignage : “ Je trouvais autrefois qu'aucun but ne valait la peine d'aucun effort. Il est assez singulier que cette impression se soit affaiblie précisément à mesure que les années se sont accumulées sur moi. Serait-ce parce qu'il y a dans l'espérance quelque chose de douteux et que, lorsqu'elle se retire de la carrière de l'homme, celle-ci prend un caractère plus sévère, mais plus positif ? Serait-ce que la vie semble d'autant plus réelle que toutes les illusions disparaissent, comme la cime des rochers se dessine mieux dans l'horizon lorsque les nuages se dissipent ? ” Il y a loin de là à ces paroles de Maurice Barrès : “ Si je suis passé de la rêverie sur le moi au goût de la psychologie sociale, c'est par les voyages, par la poésie de l'histoire, mais c'est surtout par la nécessité de me soustraire au vague mortel et décidément insoutenable de la comtemplation nihiliste. ” A cette absence de rigueur dans la pensée d'un homme qui trouve dans une carte postale, dans une image d'Epinal le remède à un malaise qui est en lui tout ce qu'il y a de précieux, comme on reconnaît l'insuffisant M. Barrès ! Et comme il donne sa mesure en préconisant de toute sa naïveté de vulgarisateur, l'action que d'autres mènent inconsidérément autour de lui. Mais la négation de l'action n'était donc pas comprise dans la négation première ! Il y a escamotage de toute façon.

VI. Il n'est rien aujourd'hui de plus surfait que les voluptés de “ l'analyse ” ? Nous avons beau savoir que la possibilité d'aucune certitude ne nous est laissée, que toutes les interprétations sont valables, et que la détermination des mobiles ne nous appartient pas, nous faisons un sort aux professionnels de l'analyse et aux tireuses de cartes. Avec le sens opportuniste que nous lui avons déjà reconnu, Barrès a tenu compte de ces dispositions. P. 6 En général, nous ne nous montrons pas très exigeants sur le degré de pénétration. Il nous suffit de reconnaître à un certain nombre de symptômes familiers que la maladie qui s'est déclarée au XIXe siècle suit son cours, de penser que longtemps encore les conversations des salons seront occupées à ratiociner sur les mouvements de l'âme humaine. Où l'on peut trouver chez Maurice Barrès l'origine de sa corruption actuelle, n'est-ce pas dans ce fait que la distinction qu'il crée entre lui-même et les autres repose sur une idée de raffinement de cette sorte : “ Sous l'oeil des Barbares ”, dit-il, impliquant par là que la faculté d'analyse est la manière distinctive d'une civilisation avancée. Or, “ le vague mortel de la contemplation nihiliste ” résulte uniquement de cette interrogation perpétuelle. Et le nihilisme ne peut aucunement être contemplatif.

VII. Loin de nous l'intention de reprocher à Maurice Barrès de s'être contredit. Sans doute, aujourd'hui aimerait-il bien représenter aux yeux de la postérité cet homme dont parla aussi M. Aristide Briand “ qui a eu une jeunesse mais qui a pris conscience des responsabilités du pouvoir ”. Non, Maurice Barrès n'a jamais été un homme libre. En examinant d'un peu plus près que l'ont fait ses laudateurs la matière de ses premiers livres, on n'y trouve rien qui ne puisse parfaitement se concilier avec son attitude actuelle. Et c'est sans doute le cas de presque tous ces hommes qui passent pour avoir beaucoup appris. Dans cette exaltation à tout prix qu'il commence par poser en principe, dans ce sens de l'amour qui lui est propre, dans cette compréhension spéciale de la nature qu'on lui connaît, il n'est rien qui ne puisse préfigurer la position de Maurice Barrès pendant la guerre, rien qui puisse faire augurer mieux de lui par la suite.

VIII. On pourrait nous objecter que les indices relevés dans la première partie de l'oeuvre de Barrès et que nous imputons à crime constituent les sages, les honnêtes précautions qu'un homme a le devoir de prendre pour ne pas engager ses actes futurs. Mais l'absence de désintéressement P. 7 que cela suppose, cette volonté de préserver à tout prix ce qui ne peut pas être préservé, ce désir unique dans la littérature d'éviter toute compromission, seraient aux antipodes du beau dédain affecté par Barrès ! De plus, les idées n'ont point de valeur en elles-mêmes ; elles ne valent que par l'enjeu dont on les accompagne ; et les idées de Barrès n'ont jamais été accompagnées d'aucun enjeu. A l'intérieur de chacune des phrases que la confusion ne suffit pas à rendre inoffensives, Barrès a sû introduire une restriction d'un tel caractère que l'on n'a pas même, avec elles, l'illusion d'avancer d'un pas. Qu'il nous suffise d'en donner pour exemple la trop fameuse formule : “ La grande affaire pour les générations qui nous ont précédées, a été le passage de la certitude au doute ; il s'agit aujourd'hui de passer du doute à la négation sans y perdre toute valeur morale. ” Nous défions dès maintenant MM. Aragon et Soupault et les témoins à décharge qui se succèderont tout à l'heure à cette barre de nous convaincre, quand ils entreprendront de légitimer ces paroles.

Le Président du Tribunal : André BRETON.

LES TÉMOINS

M. Serge Romoff

Q. - Connaissez-vous personnellement M. Maurice Barrès ?

R. - Non.

Q. - Connaissez-vous son oeuvre ?

R. - Très peu, sauf ses articles des journaux, L'Ennemi des Lois dans lequel je trouve un seul personnage intéressant, le Repasseur.

Q. - Vous faites-vous cependant une idée des intentions primitives de Maurice Barrès ?

R. - Aucune. La prétendue formule idéaliste de Barrès m'échappe complètement.

Q. - Dans ces conditions, considérez-vous l'attitude de Barrès comme une ou contradictoire ?

R. - Une.

P. 8 Q. - Qu'en pensez-vous ?

R. - Je la trouve détestable.

Q. - Pourquoi ?

R. - Surtout par une formule qui m'est propre. Prendre Maurice Barrès pour un homme de génie je le juge trop embarrassant. Il a exercé une influence néfaste sur la collectivité.

Q. - Q'entendez-vous pour un homme de génie ?

R. - Je crois que cela dépasse un peu la compétence du tribunal.

Q. - En quoi Maurice Barrès vous semble-t-il intéressant ?

R. - Tout homme qui, par son activité artistique ou par toute autre activité exerce une sorte d'impérialisme intellectuel est, à mon avis, un homme de génie.

Q. - C'est à cet impérialisme que vous en voulez ?

R. - Oui.

Q. - Estimez-vous que l'attitude de Maurice Barrès soit nette des accusations relevées ?

R. - Non.

Q. - Estimez-vous que cela puisse constituer une charge contre un homme ?

R. - Oui.

Q. - Quel est celui ou quels sont ceux des chefs d'accusation que personnellement vous retiendrez ?

R. - Ce ne sont là que des détails. Je juge l'attitude de Barrès dans son ensemble. Il n'y a pas lieu d'analyser.

Q. - Si la possibilité vous était laissée de frapper en Barrès une attitude que vous réprouvez, jugeriez-vous l'exemple significatif ou utile ?

R. - Oui.

Q. - Barrès vous paraît-il parfaitement désigné pour cette répression ?

R. - Parfaitement.

Q. - Comment conciliez-vous le programme politique et social de Barrès avec le nationalisme ?

R. - Le premier anarchisme de Barrès est un anarchisme bourgeois assez vulgaire. La pente est facile. Je

P. 9 ne puis, chez certains individualistes semblables à Barrès, déterminer le point exact où la césure se produit.

Q. - Comment conciliez-vous l'action dissolvante de son esprit à son nationalisme constructif ?

R. - Ce nationalisme n'est en rien constructif. On y retrouvera plutôt l'élément destructif.

Q. - Voulez-vous donner des exemples de nationalisme constructif ?

R. - Celui de la Révolution russe, d'abord. Le nationalisme de Barrès est destructif en tant qu'il entretient surtout la haine entre les nations. C'est un nationalisme offensif.

Q. - Que pensez-vous de la phrase de Barrès : “ J'ai choisi le nationalisme comme un déterminisme quelconque ” ?

R. - Je la tiens pour une phrase.

Q. - Que pensez-vous de la sensibilité de Barrès ?

R. - Elle est toute à son avantage. Au point de vue individuel, elle n'est aucunement attaquable.

Q. - Connaissez-vous un homme de la génération de Barrès que vous lui préférez ?

R. - Je pourrais opposer à Barrès Romain Rolland. Je l'oppose, je ne le préfère pas. Il faut opposer Rolland à Barrès. L'attitude de Rolland n'en est pas moins inacceptable que celle de Barrès. La même note individualiste me choque chez tous deux.

Q. - Croyez-vous que Barrès soit sincère ?

R. - Tout homme est sincère.

Q. - Maurice Barrès croit-il avoir une mission à remplir ?

R. - Ceci m'échappe.

Q. - Seriez-vous heureux ou attristé de la mort de Maurice Barrès ?

R. - Cela m'est complètement indifférent.

Q. - En supposant que vous ayez un but dans la vie, estimez-vous que Barrès vous aide ou vous nuit ?

R. - Il me nuit.

P. 10 M. Tristan Tzara

Q. - Que savez-vous de Maurice Barrès ?

R. - Rien.

Q. - Vous n'avez rien à témoigner ?

R. - Si.

Q. - Quoi ?

R. - Maurice Barrès est pour moi l'homme le plus antipathique que j'aie rencontré dans ma carrière littéraire ; c'est la plus grande fripouille que j'aie rencontré dans ma carrière poétique ; le plus grand cochon que j'aie rencontré dans ma carrière politique ; la plus grande canaille qui s'est produite en Europe depuis Napoléon. Je n'ai aucune confiance dans la justice, même si cette justice est faite par Dada. Vous conviendrez avec moi, M. le Président, que nous ne sommes tous qu'une bande de salauds et que par conséquent les petites différences, salauds plus grands ou salauds plus petits, n'ont aucune importance.

Q. - Eprouvez-vous quelque estime pour un de vos contemporains ou pour tout autre personnage ?

R. - Non, puisque je vous ai dit que tous les gens sont des salauds. Naturellement, nous sommes habitués à faire des petites différences de sympathie et d'antipathie, mais c'est tout.

Q. - Comment expliquez-vous ces différences dont vous parlez ?

R. - Je n'explique rien. D'ailleurs, je ne comprends rien à ce qui m'entoure.

Q. - Dans ces conditions, quel importance voulez-vous qu'on accorde à votre jugement ?

R. - Celle de mon plus profond dégoût et de ma plus profonde antipathie.

Q. - En quoi peuvent-elles compter si vous ne vous placez jamais sur le plan social ?

R. - Est-ce que le plan social est pour vous l'Etat, le pays, le peuple ou l'armée ? Dans ce cas, comme je suis moi-même l'Etat, le pays, le peuple et l'armée, ma déposition ne peut que vous faire un grand plaisir.

P. 11 Q. - Vous croyez-vous seul dans cette salle ?

R. - Mon cher président, je vous ai dit au début de ma déposition que nous sommes tous des salauds ; je le suis un peu moins que le reste de la salle, la preuve en est que je ne me suis pas encore suicidé et tout ce qui se passe autour de moi ne pourra jamais me décider à le faire.

Q. - Savez-vous pourquoi on vous a demandé de témoigner ?

R. - Naturellement parce que je suis Tristan Tzara. Quoique je n'en sois pas encore tout à fait persuadé.

Q. - Qu'est-ce que Tristan Tzara ?

R. - C'est tout à fait le contraire de Maurice Barrès.

Q. - La défense, persuadée que le témoin envie le sort de l'accusé, demande si le témoin ose l'avouer.

R. - Le témoin dit merde à la défense.

Q. - Il est bien évident que le témoin n'ose pas avouer qu'il envie le sort de l'accusé.

R. - Oui, je n'ai pas d'automobile et je voudrais bien en avoir une.

Q. - Désirez-vous un jour ou l'autre attenter à la sûreté de l'esprit ?

R. - Je suis certainement l'homme qui voit le plus clair dans tout ce qui se passe. Je ne fais que changer d'opinion et tous les retards de ces changements me donnent un peu plus l'envie de disparaître. Je ne dis pas que je ne deviendrai pas nationaliste, mais jé suis persuadé que tous mes amis sauront que c'est dans un esprit différent de la basse démagogie de l'inculpé, de la gloire fétide arrachée aux ânes grassouillets de l'Académie française.

Q. - Le témoin ayant précisé au début de sa déposition qu'il ignorait tout de Barrès, comment peut-il savoir que c'est par gloire fétide et par basse démagogie que l'accusé est devenu nationaliste ?

R. - J'ai déclaré au début de ma déposition que j'ignorais tout de Barrès, mais il me reste encore le minimum de démagogie nécessaire pour savoir que P. 12 Barrès a agi par basse démagogie. Je précise. Je ne sais absolument rien de ce qui s'est passé dans Barrès, mais je considère qu'il est commode et c'est un grand plaisir de l'affirmer, M. Barrès reste malgré les actes défendables de sa vie, le plus grand cochon du siècle.

Q. - Après Maurice Barrès, pouvez-vous citer encore quelques grands cochons ?

R. - Oui. André Breton, Th. Fraenkel, Pierre Deval, Georges Ribemont-Dessaignes, Louis Aragon, Philippe Soupault, Jacques Rigaut, Pierre Drieu la Rochelle, Benjamin Péret, Serge Charchoune.

Q. - Le témoin veut-il insinuer que Maurice Barrès lui est aussi sympathique que tous les cochons qui sont ses amis et qu'il vient d'énumérer ?

R. - Nom de Dieu ! Il s'agit ici de cochons et non de sympathie. Mes amis me sont sympathiques, tandis que Barrès m'est antipathique.

Q. - Comprenez-vous bien tout ce que votre vocabulaire (cochons, salauds, etc.) peut avoir d'insuffisant, d'équivoque et de platonique ?

R. - Naturellement.

Q. - En dehors de Barrès et des amis que vous avez traités de cochons, connaissez-vous d'autres cochons ?

R. - Non ; d'ailleurs je ne connaissais point Maurice Barrès jusqu'au moment où l'on a fait une manifestation en son honneur.

Q. - Le témoin tient-il à passer pour un parfait imbécile ou cherche-t-il à se faire interner ?

R. - Oui, je tiens à me faire passer pour un parfait imbécile, mais je ne cherche pas à m'échapper de l'asile dans lequel je passe ma vie.

Q. - Estimez-vous qu'il faut que des sanctions soient prises contre Maurice Barrès ?

R. - Naturellement. Autrement, je ne verrais pas l'intérêt de le mettre en accusation.

Q. - Approuvez-vous le geste du président de la Ligue des Patriotes qui a refusé, malgré les prières et les supplications de son entourage, de s'engager pendant la grande guerre ?

P. 13 R. - C'est absolument faux, puisque Barrès a fait la guerre et a été blessé à Verdun.

Q. - Et vous, avez-vous été blessé à Verdun ?

R. - Comme je ne recule devant aucun mensonge : oui, naturellement, au Verdun du dadaïsme. Vous savez, M. le Président, que je suis assez lâche pour risquer ma peau dans une affaire qui au fond ne m'intéresse que médiocrement.

Q. - Avez-vous envie de connaître personnellement Maurice Barrès ?

R. - Je l'ai connu en 1912, mais je me suis fâché avec lui pour une affaire de femmes.

Q. - La défense prend acte que le témoin passe son temps à faire de l'humour.

R. - Depuis que j'ai lu les Chansons des Buts et des Rois et que j'ai bien vu la différence qui existe entre la vraie poésie et l'humour, je suis forcé de vous demander comment vous pouvez permettre, M. le Président, de prononcer cette parole qui porte atteinte à votre dignité. Je ne sais pas ce qu'est l'humour, je ne sais pas ce qu'est la poésie, je ne sais pas ce qu'est la vérité, mais je dis textuellement ce que je dis.

Q. - Estimez-vous que l'accusé avait contracté envers vous un devoir qu'il n'a pas rempli ?

R. - La vie de Barrès représente pour moi l'histoire de la France. La première révolution bourgeoise de 93 représente l'anarchisme de la première partie de la vie de Barrès. Ni l'une ni l'autre ne m'ont intéressé, et je n'ai jamais été influencé par elles. Elles n'ont donc rien contracté envers moi, et je ne leur dois pas un sou - ni en argent, ni en conscience.

Q. - Si l'accusé n'a pas manqué à un devoir envers vous, quel torts vous a-t-il causé ?

R. - Aucun.

Q. - De quoi vous plaignez-vous ?

R. - De l'insolence de cette vieille oie qui a réussi, quoique je ne lise pas les journaux, à me faire savoir son nom, couvert de honte, au moins une fois par jour.

P. 14 Q. - Estimez-vous que cette insolence constitue à elle seule le crime d'attentat à la sûreté de l'esprit ?

R. - Je viens de déclarer que Maurice Barrès est une vieille oie et je suis obligé d'ajouter que ses défenseurs le sont aussi.

Q. - Que pensez-vous, une fois pour toutes, de la logique ?

R. - La logique constitue le squelette immobile de la pensée. La logique est une convention adoptée par le minimum d'aptitudes qui caractérise cette sale hallucination qui s'appelle l'homme. La logique n'existe donc pas. Les petits Barrès l'emploient pour se faire un siège de député.

Q. - Vous admettez, dans ces conditions, qu'on accorde à vos paroles, à vos déductions et à vos jugements une portée momentanée et rès relative.

R. - Mes paroles ne sont pas à moi. J'ai les paroles de tout le monde, j'en fais une petite bouillabaisse bien mélangée, résultat du hasard, du vent que je verse sur ma petitesse et sur celle du tribunal. Mes déductions ne sont que le résultat d'une pensée fugitive plus ou moins accomodée aux désirs, aux commodités de la conversation. Elles ne présentent pas un intérêt absolu, elles ne sont pas applicables, elles ne sont pas de pure fantaisie, elles représentent une petite nécessité de parler, de me promener et de compliquer. Mes jugements. Je ne juge pas. Je ne juge rien. Je me juge tout le temps et je me trouve un petit et dégoûtant individu, quelque chose dans le genre de Maurice, tout de même un peu moins. Tout ceci est relatif.

Q. - Ce point de vue ne vous incline-t-il pas à la tolérance ?

R. - La tolérance est le sommeil, l'amusant est la cruauté. J'ai dit que je complique, je simplifie, je suis sentimental, je pardonne tout naturellement, mais de temps en temps je m'en fous et j'ai bien envie d'étrangler les petits Maurice.

Q. - Pourquoi ne faites-vous pas justice vous-même ?

R. - Parce que je suis paresseux et prudent. Vous P. 15 voyez bien, M. le Président, que je me compromets en toute occasion.

Q. - Avez-vous encore quelque chose à déclarer sur l'accusé ?

R. - L'amour, tel que Barrès l'entend, est une vague rêverie allemande. Je le connais trop bien pour en être assez dégoûté. L'action que Barrès nous propose n'a réussi qu'à couvrir de matière fécale les toiles des peintres expressionnistes allemands. L'hypocrisie qui se cache derrière chaque phrase de Barrès est la même que celle d'un M. Hellferich, Lloyd George, Briand ou Harding. Le wagnérisme a gonflé d'air les ventres des allemands qu'on croit maintenant remplis de bière. Le wagnérisme est la caractéristique de l'oeuvre de Barrès, qui est pompeuse et bombastique.

Q. - Somme toute vous êtes un témoin à décharge ?

R. - Oui, de la même façon que Barrès est un témoin à décharge dans le procès du crétinisme européen.

Q. - Vous n'avez pas d'autres questions à poser ?

La défense remercie le témoin de sa déposition et le prie de préciser les circonstances atténuantes qu'il trouve à l'accusé.

R. - Le zéro d'un jeu de 30 et 40 est une circonstance atténuante pour le joueur qui est toujours trompé. Je n'emploie pas le style biblique. Je finis par une petite chanson dada.

La chanson d'un ascenseur

Qui avait dada au coeur

Fatiguait trop son moteur

Qui avait dada au coeur

L'ascenseur portait un roi

Lourd fragile autonome

Il coupa son grand bras droit

L'envoya au pape à Rome

C'est pourquoi

L'ascenseur

N'avait plus dada au coeur

Mangez du chocolat

Lavez votre cerveau

Dada

Dada

Buvez de l'eau

P. 16 La chanson d'un dadaïste

Qui n'était ni gai ni triste

Et aimait une bicycliste

Qui n'était ni gaie ni triste

Mais l'époux le jour de l'an

Savait tout et dans une crise

Envoya au Vatican

Leurs deux corps en trois valises

Ni amant

Ni cycliste

N'étaient plus ni gais ni tristes

Mangez de bons cerveaux

Lavez votre soldat

Dada

Dada

Buvez de l'eau

La chanson d'un bycliste

Qui était dada de coeur

Qui était donc dadaïste

Comme tous les dadas de coeur

Un serpent portait des gants

Il ferma vite la soupape

Mit des gants en peau d'serpent

Et vint embrasser le pape

C'est touchant

Ventre en fleur

N'avait plus dada au coeur

Buvez du lait d'oiseaux

Lavez vos chocolats

Dada

Dada

Mangez du veau

M. Guiseppe Ungaretti

Chacun est à la merci de sa destinée, et personne n'ignore la part qu'il faut faire au hasard lorsqu'on parle de destinée : nous n'avons pas décidé de naître, nous n'avons pas élu nos parents, nous n'avons pas choisi la forme de notre nez, nous n'avons pas prévu la rencontre de l'homme qui est devenu notre ami et qui a eu une influence décisive sur nous, etc. Je veux dire que le mot volonté a plutôt un sens ironique dans la vie.

Somme toute la destinée de Barrès est enviable. N'oublions pas que ses oeuvres sont toujours dominées par le désir de complications. L'instinct le poussait vers l'anarchie, la raison le tirait vers l'ordre traditionnel : ce drame banal lui a fourni d'assez troublantes attitudes. P. 17 Elles ont permis à beaucoup de douter de sentiments et d'idées, vénérables et autres, de douter même de la bonne foi en général. Il doit en avoir ressenti, je suppose, un plaisir aigu. Il ne pouvait demander plus à la vie.

Q. - Quelle différence faites-vous entre la raison et l'instinct ?

R. - Je ne suis ni psychologue, ni sociologue.

Q. - Vous placez cependant le plaisir intellectuel au-dessus de tout ?

R. - Relativement à Maurice Barrès, oui.

Q. - Estimez-vous que Maurice Barrès ait attenté en quelque chose à la sûreté de l'esprit ?

R. - Oui, mais c'était son rôle.

Q. - Pensez-vous donc que Barrès avait un rôle particulier à remplir ?

R. - L'ensemble d'une vie constitue toujours un rôle qui n'a pas été préétabli. C'est en fin de compte qu'il se dégage dans son unité.

Q. - En conséquence, c'est nous qui sommes l'excuse de Barrès ?

R. - La vie d'un homme ne peut être considérée que par les rapports qu'elle crée.

Q. - Il ne vous arrive donc jamais de prendre des mesures contre un de vos adversaires ? Vous êtes partisan de la tolérance absolue ?

R. - Non de la tolérance, mais de l'indifférence.

Q. - Est-il quelque chose au monde à quoi vous ne vous déclariez pas indifférent ?

R. - Je me suis servi de l'indifférence comme d'une arme.

Q. - Vous servez-vous de cette arme contre Maurice Barrès particulièrement ?

R. - Contre Barrès comme contre presque tout.

Q. - Ne trouvez-vous pas que Maurice Barrès apparaît comme le symbole d'un état de choses parfaitement haïssables ?

R. - Du tout, puisque ces choses me sont indifférentes.

P. 18 Q. - Préférez-vous Barrès à d'Annunzio ?

R. - D'Annunzio a plus de folie, c'est-à-dire plus de courage.

Q. - Vous voulez dire que l'accusé est un lâche ?

R. - Il a plus de finesse que d'Annunzio.

Q. - Préférez-vous Marinetti à Barrès ?

R. - Je ne me souviens plus de Marinetti ; j'avais trois ans lorsqu'il est mort. Il y a aussi un certain Marinetti qui est commis-voyageur d'une fabrique de phallus. Je ne l'ai jamais connu.

Madame Rachilde

On ne peut pas fonder une chose sérieuse sur de l'absurde, parce que le public ne vous suit pas. Les gens qui composent un public peuvent être compréhensifs, mais ils viennent sur l'annonce d'une étiquette. Jetez leur, une fois, des pois ou des haricots à la figure, ils seront indignés si vous vous contentez de leur faire une conférence plus ou moins intelligente sur un individu ou une oeuvre. Alors, ils jetteront, de leur côté, les haricots et les pois au visage nouveau que vous leur montrez. En principe, mettre en jugement (puisque vous aimez cette formule) une série de pontifes plus ou moins respectables est une chose relativement raisonnable. Quelque puisse être la valeur des gens de lettres arrivés, il est toujours bon de leur faire comprendre qu'on n'a pas le droit d'arriver de son vivant. L'être entièrement épanoui, ou se croyant tel, porte une ombre plus large et l'ombre est toujours nuisible à quelqu'un ou à quelque chose... Or, comme l'ombre se trouve généralement derrière eux, la leur allonger devant eux est toujours très instructif... avec ou sans mesure.

Encore ne faut-il pas baser un système de critique, de jugement sans appel, sur une philosophie qui paraît ennuyeuse parce qu'elle ne comporte plus les cris d'animaux, sinon les projectiles légumineux.

M. Jacques Rigaut

Q. - Vous ne voulez pas prêter serment ?

R. - Non.

P. 19 Q. - Estimez-vous que les poursuites contre Maurice Barrès soient fondées ?

R. - Oui, parce qu'elles sont injustes. Il n'y a rien de plus encourageant que les injustices.

Q. - Voulez-vous essayer de caractériser vos sentiments à l'égard de Barrès.

R. - Quoique j'ai aimé le premier Barrès et qu'il ait exercé sur moi une longue influence, aujourd'hui sa première attitude m'est presque aussi antipathique que la seconde.

Q. - Pourquoi ?

R. - La tentative d'affranchissement, la révolte ne me sont pas plus sympathiques que la passivité la plus complète en présence des conventions les plus absurdes. La révolte est une forme d'optimisme à peine moins répugnante que l'optimisme courant. La révolte, pour être possible, suppose qu'on envisage une opportunité de réagir, c'est-à-dire qu'il y a un ordre de choses préférable et à quoi il faut tendre. La révolte, considérée comme une fin, est, elle aussi, optimiste, c'est considérer le changement, le désordre comme quelque chose de satisfaisant. Je ne peux pas croire qu'il y ait quelque chose de satisfaisant.

Q. - Est-ce que l'attitude de Barrès vous semble particulièrement optimiste ?

R. - Oui. Le Barrès actuel trouve évidemment toutes choses possibles, puisqu'il contribue personnellement à les rendre possibles.

Q. - Est-ce que la première attitude de Barrès vous semble aussi optimiste que la seconde ?

R. - Il joue avec les idées. Il enseigne le plaisir de l'analyse. Je devine qu'on puisse s'amuser avec l'analyse et qu'au moment où on s'en amuse, on donne ce jeu comme un but, sans vouloir tenir compte des extrémités où mènent ces idées.

Q. - Voulez-vous me dire en quoi l'analyse vous choque ?

R. - Je m'étonne qu'un esprit se contente de faire les mêmes vérifications des milliers de fois. Et tout de P. 20 même le sens des idées finit par prévaloir sur leur combinaison et sur l'amusement qu'on peut éprouver à les combiner. L'intelligence mène inévitablement au doute, au découragement, à l'impossibilité de se satisfaire de quoi que ce soit.

Q. - Selon vous, il n'y a rien de possible. Comment faites-vous pour vivre, pourquoi ne vous êtes-vous pas suicidé ?

R. - Il n'y a rien de possible, pas même le suicide.

Q. - En même temps que vous reconnaissez que rien n'est possible, vous semblez perdre vos droits à juger qui que ce soit ?

R. - Le suicide est, quoi qu'on veuille, un acte-désespoir ou un acte-dignité. Se tuer, c'est convenir qu'il y a des obstacles effrayants, des choses à redouter, ou seulement à prendre en considération.

Q. - Selon vous, le suicide est un pis-aller.

R. - Exactement. Et un pis-aller à peine moins antipathique qu'un métier ou qu'une morale.

Q. - Est-ce que le suicide vous semble un geste facile ?

R. - Ce qu'il y a d'un peu héroïque dans ce geste n'est pas ce qui le rend plus sympathique. J'ai toujours horreur des grandes décisions, des partis extrêmes. Pendant la guerre...

Q. - Qu'est-ce que vous faisiez pendant la guerre ?

R. - Sous-lieutenant dans le service automobile à Paris..

Q. - Vous venez de montrer que le suicide ne vous semblait pas défendable, mais vous n'avez toujours pas dit comment, en condamnant tout, vous vous arrangiez pour vivre.

R. - Vivre au jour le jour. Maquereautage. Parasitisme.

M. Pierre Drieu la Rochelle

Q. - Connaissez-vous personnellement M. Maurice Barrès ?

R. - Oui.

Q. - En quelles circonstances l'avez-vous rencontré ?

R. - J'ai été le voir comme un des représentants de P. 21 la pensée française ou plutôt non, de la sensibilité contemporaine..

Q. - A quelle époque ?

R. - 1920.

Q. - Qu'est-ce qui déterminait votre démarche ?

R. - La curiosité et le snobisme.

Q. - Quelle impression gardez-vous de cette visite ?

R. - Aucun étonnement.

Q. - Quel accueil avez-vous reçu ?

R. - Je fus introduit dans un salon banal, au milieu de diverses personnes ennuyeuses qui attendaient leur tour. Mais il me réservait un accueil particulier, je me permets de le croire. Il surmonta non sans grâce une grande indifférence, sa vaste indifférence. Peut-être, après tout, m'aimait-il pour des raisons que je ne devrais pas lui pardonner..

Q. - Cette visite a-t-elle modifié en quelque sorte votre opinion sur Barrès ?

R. - Nullement. Elle n'a fait qu'accentuer des sentiments contradictoires

Q. - Cette contradiction présente-t-elle selon vous une autre gravité que la plupart des contradictions que l'on peut relever chez quelqu'un ?

R. - Oui puisqu'il s'agit d'un homme qui se donne de l'importance.

Q. - Réprouvez-vous la contradiction en général ?

R. - Il faut tendre en principe à l'éviter. Il faut savoir en supporter les termes opposés quand ils sont de poids.

Q. - Estimez-vous que Barrès ait manqué à son devoir ?

R. - Sans doute à quelques-uns de ceux qu'il s'était imposés.

Q. - Vous semble-t-il avoir donné dans le début de son oeuvre et de sa vie une promesse qu'il n'a pas tenue ?

R. - C'est une question de mesure et je crois qu'avec lui on peut tenir compte de la notion de mesure, hélas !

Q. - Dans ces conditions estimez-vous qu'il ait eu le droit au début de son oeuvre d'imposer de façon dogmatique des devoirs absolus ?

P. 22 R. - Je crois que dans toutes ses premières oeuvres où il posait cet absolu il marque, en même temps qu'il se ménage, un moyen de se dérober en sous-entendant tout de suite l'ordre littéraire sous l'ordre moral où là seulement il peut s'agir d'absolu. Cette dérobade est indiquée sitôt que le problème moral impliqué dans vos questions ne se pose pas.

Q. - Pensez-vous donc qu'il y ait lieu de créer un différend entre la pensée d'un homme et ses actes, de supposer pour tout individu un domaine d'action idéal distinct du domaine réel, l'un n'engageant nullement l'autre et n'impliquant dans l'autre aucune obligation formelle ?

R. - Je conçois un état de fait, un rapport de forces. Le littérateur, l'individu impose ce domaine d'action idéal ; la collectivité, si elle le peut, demande des comptes au solitaire à propos des actions dans lesquelles elle a pu s'engager sous la suggestion des images mises au monde par celui-ci.

Q. - Vous estimez donc que Barrès en agissant comme il l'a fait a rempli une mission qui ne peut être discutée ? Un littérateur se place donc sur un plan particulier.

R. - En cela le littérateur fait son métier, exerce une fonction qui a été créée peu à peu par les moeurs. La société peut, par mesure de police et si elle en a la force, le contrôler dans l'exercice de cette fonction.

Q. - Sur quoi vous appuyez-vous pour soutenir cette thèse ?

R. - Ce ne peut être que sur l'obscurité des faits puisque je parle d'un rapport de forces

Q. - Vous estimez donc que la généralité a force de loi ?

R. - Je pense en ce moment aux grandes lignes qui circonscrivent l'activité (il pourrait s'agir aussi bien de la nutrition et des saisons). Dans ce cadre, du reste, cette activité peut être soit révolutionnaire, soit conservatrice, qu'on prenne ces mots dans leur acception la plus courante qui est politique ou dans une acception plus large.

Q. - Vous dites que la société, la collectivité peut P. 23 demander des comptes à un individu tel que Barrès. Mais à quelles fonctions de la collectivité faites-vous allusion ? Car il ne peut, n'est-ce pas, s'agir d'une unanimité contre lui ou contre quiconque ?

R. - Je m'en tiens à ce critérium de forces et je fais allusion à toute collectivité assez nombreuse ou plutôt assez solide pour exercer une astreinte quelconque sur un individu.

Q. - Vous n'admettez point que cette astreinte puisse s'exercer dans le sens du mal ?

R. - Je crois qu'il faut éliminer l'élément moral de cette question

Q. - Vous abandonnez donc la réussite d'un homme à la mode puisque aujourd'hui la collectivité dont vous parlez peut donner raison à l'homme à qui elle donnera tort demain ?

R. - Ce danger n'est pas à craindre. On n'est jamais menacé que du contraire car les modes ne sont que les expressions d'alternatives peu nombreuses et dans un milieu humain il y a toujours une constante.

Q. - Il va sans dire que dans ces conditions vous ne pouvez à l'égard de Barrès que prendre le parti de la majorité et que quelle que soit l'issue du procès vous vous rangerez à l'opinion qui aura prévalu ?

R. - Je songe à des collectivités plus puissantes que celle qui juge ici Barrès, au moins un clan social ou un parti politique, pour préciser en donnant un exemple dans la civilisation moderne le crédit d'un écrivain est entièrement entre les mains d'une sorte de caste qui n'est pas déterminée tout à fait officiellement et dont l'existence me semble évidente, formée d'un certain nombre de professionnels de la critique. Cette caste porte un nom abstrait et trompeur qui est postérité. Cette dictature s'exerce déjà du vivant de l'intéressé mais pourtant des réactions contraires sont possibles et pendant les quelques années qui suivent la mort de l'intéressé.

Q. - Vous vous refusez à prendre une part active au procès qui se juge ici ?

P. 24 R. - Etant donné que ceux qui en ont eu l'initiative se sont placés sur le plan de la liberté d'esprit, je donne cette réponse théorique : s'il s'agissait d'un procès politique, mon attitude serait probablement toute autre.

Q. - Si bien que le jugement que vous rendez sur un homme dépend de ceux qui le jugent et de la manière dont ils le jugent, ce qui est une attitude purement aristocratique.

R. - Peut-être.

Q. - Estimez-vous que Barrès soit un malfaiteur ou un bienfaiteur public ?

R. - Je suis assez optimiste pour répondre que c'est un bienfaiteur

Q. - Estimez-vous qu'attenter à la sûreté de l'esprit public soit un bienfait ?

R. - Je laisse à DaDa le soin de le prouver.

Q. - A votre avis comment un vieillard peut-il scandaliser ?

R. - En mourant trop tard.

Q. - Connaissez-vous un homme de la génération de Barrès que vous lui préférez ?

R. - Non, mais je préfère tous ceux de la génération suivante

Q. - Lesquels ?

R. - Péguy parce qu'il était d'âge mobilisable et qu'il a détruit son génie sans précaution ; d'Annunzio qui est un beau militaire. Je voudrais pouvoir citer Romain Rolland qui a failli avoir une belle attitude, mais qui manque trop de force dans ses gestes et dans ses écrits. J'ajoute que je crois que nous ne sommes plus du tout sur le même terrain.

Q. - Barrès vous est-il antiphatique ou sympathique ?

R. - Je ne sais, mais j'ai le sens du respect.

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S. P.I., 27, RUE NICOLO - PARIS (XVIe)

P. I INDEX DES COLLABORATEURS

ALCUIN : Dispute entre Pépin, second fils de Charlemagne, et son maître Alcuin, XI, [6].

APOLLINAIRE, Guillaume : “ Le mendiant ”, II, 14.

“ Banalités ”, VIII, [1].

“ Quelconqueries. Le phoque ; 69666... 6 9... ; Fiord ; Un dernier chapitre ; Étoile ; La chaste Lise ; Chapeau-tombeau ”, IX, [8].

ARAGON, Louis : “ Pierre fendre ”, I, 20.

Livres choisis, I, 22.

Livres choisis, II, 19.

“ Pour demain ”, IV, 5.

Livres choisis, IV, 13.

Livres choisis, VI, 18.

Livres choisis, VII, 24.

Quelle âme divine (roman). Première et seconde partie, VIII, [14].

Livres choisis, VIII, [28].

“ Sommeil de plomb ”, IX, [12].

Livres choisis, IX, [26].

Livres choisis, X, [27].

Livres choisis, XI, 29.

Livres choisis, XII, [27].

Moi, XIII, [1].

Révélations sensationnelles, XIII, [21].

Livres choisis, XIV, 28.

Système Dd (Introduction à une morale momentanée), XV, [6].

Chronique [livres choisis], XV, [18].

Chronique [livres choisis], XVI, [36].

Y a-t-il encore des gens qui s'amusent dans la vie ?, XVII, [1].

[Texte], XVII, 17.

A bas le clair génie français, XIX, 16.

ARAGON, Louis ; BRETON, André : Démon du foyer, XII, [14].

ARAGON, Louis ; BRETON, André ; SOUPAULT, Philippe : Revues, VIII, [32].

ARENSBERG, Walter Conrad : Dada est américain, XIII, 15.

ARNAUD, Céline : Ombrelle Dada, XIII, [19].

ARP, Hans : Manifeste du Crocrodarium Dada, XIII, [12].

de “ la Pompe des nuages ” ; de “ Perroquet supérieur ”, XIV, [23].

AURIC, Georges : Musique. Une oeuvre nouvelle de Satie, II, 23. Musique. Darius Milhaud, VII, 28.

BRETON, André : “ Clé de sol ”, I, 21.

Note, II, [1].

“ Le corset mystère ”, IV, 7.

Usine, VII, 12.

Lune de miel, XI, [11].

Livres choisis, XI, 28.

Bocaux Dada, XIII, 4.

Patinage Dada, XIII, [9].

Géographie Dada, XIII, 17.

Dada n'est pas mort, XVII, 12.

La vie intellectuelle. Idées d'un peintre, XVIII, 13.

L'Affaire Barrès. Acte d'accusation, XX, 2.

BRETON, André ; ARAGON, Louis : Démon du foyer, XII, [14].

BRETON, André ; SOUPAULT, Philippe : “ Les Champs magnétiques ” (fragment). “ La glace sans tain ”, VIII, [47].

“ Les Champs magnétiques ” (suite). II. “ Saisons ”, IX, [2].

“ Les Champs magnétiques ” (suite). III. “ Éclipses ”, X, [8].

S'il vous plaît (pièce en trois actes), XVI, [10].

BRETON, André ; ARAGON, Louis ; SOUPAULT, Philippe : Revues, VIII, [32].

CADUM : André Lhote ; le Nouveau spectateur : le Spectacle du spectateur, IV, 23.

CENDRARS, Blaise : “ Sur la robe P. II elle a un corps ”, I, 17.

“ Au coeur du monde ” (fragment). “ Hôtel Notre-Dame ”, VI, 7.

M. 43. 57 Z, détenu (Mémoires), IX, [17].

CROS, Charles : “ Sur la mort de la duchesse de Chaulnes ”, VI, 2.

“ Madrigal ”, VI, 3.

DANCONGNÉE, Léon : Documentaire. Le pétrole dans le monde. Introduction, XVIII, 8.

Documentaire. Le pétrole dans le monde. Le pétrole aux États-Unis, XIX, [13].

DERMÉE, Paul : Dada tue-Dieu, XIII, 13.

DRIEU LA ROCHELLE, Pierre : Les otaries. “ La scie du cirque ” ; “ Louange des otaries ”, IV, 12.

Cambridge ”, VIII, [20].

“ T.S.F. ”, XI, 9.

Premier article de critique ou la Poutre, XIV, [13].

Extraits de la presse, XV, [12].

Chronique [livres choisis], XVI, [36].

[Texte], XVII, 10.

Problèmes sociaux. Vocabulaire politique, XVIII, 17.

L'Affaire Barrès [témoignage], XX, 20.

DUBOURG, Germain : Projet de réforme des habitations, XVII, 8.

ÉLUARD, Paul : “ Vache ” (des Animaux et leurs hommes), III, 7.

“ Les Animaux et leurs hommes. Préface ; “ Salon ”, V, 15.

“ Baigneuse du clair au sombre ”, VIII, [19].

ÉLUARD, Paul : “ Vache ”, (Les Animaux et leurs hommes), III, 7.

Les Animaux et leurs hommes. Préface ; “ Salon ”, V, 15.

“ Baigneuse du clair au sombre ”, VIII, [19].

Palets. Jean Paulhan le Souterrain, IX, [31].

“ Montre avec décors ”, XI, [14].

Développement Dada, XIII, [7].

Pâtisserie Dada, XIII, 8.

Cinq moyens pénurie Dada ou deux mots d'explication, XIII, 20.

Attestation, XIV, [16].

“ Exemples. Dormeur ; Roues ; Cantique ; Quatre gosses ; Autres gosses ; L'art de la danse ; Séduction ; L'art de la danse ; Ouvrier ; Séduire ; Fêtes ; Le coeur ”, XV, [1].

Chronique. Revue des revues, XV, 23.

Chronique [livres choisis], XVI, 40.

Chronique. Les Revues revues, XVI, 46.

[Texte], XVII, 15.

Mes souvenirs. La première enfance, XIX, [18].

ERNST, Max : Arp, XIX, [10].

Microgramme Arp 1 : 25 000, XIX, [11], [ill.].

FARGUE, Léon-Paul “ Écrit dans une cuisine, I. Chanson ; II. Danse ”, I, 10.

FAY, Bernard : Livres choisis, II, 20.

Livres choisis, VI, 20.

Chroniques du merveilleux, XI, [27].

[Texte], XVII, 22.

GIDE, André : Les Nouvelles Nourritures (fragments), I, [1].

Pages de journal de Lafcadio (extraites des Faux Monnayeurs), XI, [1].

GIRAUDOUX, Jéan : Suzanne seule à l'Ile de Pâques, XVI, 6.

GOLLIFAN : Fil spécial, XII, [29].

GOMEZ DE LA SERNA, Ramón : Criaillerie, VI, 8.

HILLEL-ERLANGER, Irène : “ Par amour, fantaisie musicale et variations sur le nom de Pearl White ”, X, [17].

L'HOMME AUX 3 DENTS : Palets. Matinée Paul-Claude L., V, 24.

HOPPENOT, Henri : “ Disques ”, VII, 22.

JACOB, Max : “ La Rue Ravignan ”, I. 15.

P. III “ Mort morale ”, IV, 4.

“ Autre personnage du bal masqué ”, VI, 4.

“ Plaintes d'un prisonnier ”, VIII, [12].

“ Poèmes en prose. Tache d'humidité dans le dos ; Vie intime de l'âme ”, IX, [15].

“ Qu'on se le dise ”, XII, [12].

“ Poème ” ; “ Partie de canot ”, XV, [11].

L., R. : Les revues, I, 23.

LARBAUD, Valery : Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

LAUTRÉAMONT, Isidore Ducasse comte de : “ Poésies I ”, II, [2].

“ Poésies II ”, III, 8.

MALLARMÉ, Stéphane : “ Le château de l'espérance ”, III, [2].

MARINETTI, Filippo Tommaso : [Dépêche], XI, 32.

MARY, Jules : Arthur Rimbaud vu par Jules Mary, VIII, [22].

LE MEME : Palets. Gaston Leroux est l'auteur du fauteuil hanté, IX, 32.

Palets. L'Héroïne ; A Tristan Tzara, XI, 31.

MILHAUD, Darius (sous le pseudonyme de Jacaremin) : Musique. Le Boeuf sur le toit (samba carnavalesque), II, 21.

MILHAUD, Darius : Musique, IX, 29.

MORAND, Paul : “ Un beau jour ”, III, 6.

“ Soir de grève ”, VI, 17.

“ Déplacement ”, XI, [16].

PANSAERS, Clément : “ Ici finit la sentimentalité ”, XIV, [18].

[Aphorisme], XVII, 23.

Zinzin, XIX, 20.

LE PASSANT SANS PERRUQUE : Palet. Cénacles, VII, 27.

PAULHAN, Jean : La guérison sévère, I, 18.

Si les mots sont des signes ou Jacob Cow le pirate, XIV, [5].

Si les mots sont des signes ou Jacob Cow le pirate (Suite), XV, [15].

Si les mots sont des signes ou Jacob Cow le pirate (fin), XVI, [33].

PÉRET, Benjamin : Chronique. Assassiner, XV, 19.

Chronique [livres choisis], XVI, 39.

PICABIA, Francis : “ Papa fais-moi peur ”, XII, [2].

Dada philosophe (chapitres I à VII), XIII, [5].

L'art, XIII, [12].

Le 1er Mai, XIV, [26].

PINDARE : Un fragment de Pindare, IV, 8.

POUND, Ezra : Chronique. Lettre anglaise, XVI, 48.

R., P. : Palets, chronique censurée, IV, 21.

RACHILDE : L'Affaire Barrès [témoignage], XX, 18.

RADIGUET, Raymond : “ Incognito ”, IV, 6.

Palets. Irène Lagut, V, 23.

“ Côte d'azur ”, IX, [23].

“ Emploi du temps ”, XI, [18].

“ Paul et Virginie ”, XII, [18].

RAYNAL, Maurice : Dépotmobilisateur, V, 14.

Werther en trois petits actes, VI, 11.

Les arts. Derniers échos des expositions du Salon d'Automne, de l'Automobile et canine, X, 30.

Noces (sur un tableau de Juan Gris), XI, [15].

RAYNAUD, Ernest : Charles Cros ou la leçon d'une époque (extrait), VI, [1].

LA RÉDACTION : [Note concernant la publication du Château de l'espérance, de Stéphane Mallarmé], III, [1].

REVERDY, Pierre : “ Carte blanche ”, I, 16.

“ Critique synthétique ”, III, 4.

Critique synthétique (Exposition Henri-Matisse), IV, 17.

“ Poèmes. L'ami de l'homme ou Parasite ; Le rocher blanc ; Le vieil apprenti ; La peau de nègre ; P. IV Trois étoiles ; Le bruit des ailes ”, XVI, [1].

RIBEMONT-DESSAIGNES, Georges : “ Astres ”, XII, [13].

Les plaisirs de Dada, XIII, 10.

Au public, XIII, 18.

Rate automatique, XIV, [25].

Chronique. Rate automatique (événements du jour), XVI, 43.

Buffet, XIX, [7].

RIGAUT, Jacques : [Texte], XVII, [5].

Les moeurs. Roman d'un jeune homme pauvre, XVIII, 10.

L'Affaire Barrès [témoignage], XX, 18.

RIMBAUD, Arthur : “ Les Mains de Jeanne-Marie ”, IV, [1].

ROMAINS, Jules : “ Poème ”, II, 15.

ROMOFF, Serge : L'Affaire Barrès [témoignage], XX, 7.

ROUSSEAU, Henri : “ Un philosophe ”, V, 9.

SALMON, André : “ L'âge de l'humanité ” (ouverture), I, 12.

Introduction à la lecture du répertoire détaillé des Archives du Club des Onze, XII, [3].

SERNER, Dr Val : Le corridor, XIII, [14].

SOUBEYRAN : “ Soubeyran voyage. I. Le temps ; II. La conversation ; III. Le langage ; IV. Salutations ”, XVII, 13.

SOUPAULT, Philippe : “ L'heure du thé ”, II, 18.

Les spectacles. Une vie de chien - Charlie Chaplin, IV, 20.

Vie de John Millington Synge, V, 16.

Les Spectacles. Papin contre Ferrey - 20 rounds ; Les Mamelles de Tirésias (Acte I) - Guillaume Apollinaire - Théâtre national de l'Odéon, V, 22.

Livres choisis, VI, 20.

Les spectacles. Charlot voyage - Charlie Chaplin, VI, 22.

“ Ailleurs ”, VII, 21.

Livres choisis, VII, 26.

Les spectacles. Le Tour du monde en 80 jours, VII, 27.

Les spectacles. “ Tout va bien ”, VIII, [31].

Les spectacles. Le Prix du conseil municipal ; L'Homme aux yeux clairs - William Hart, IX, 28.

Spectacles. Le Palais de Glace ; Les réunions publiques, X, 28.

“ Fleuve ”, XI, [5].

Hôtels, XII, [17].

Spectacles. Le Temps est un songe - H.-R. Lenormand ; A l'abri des lois ; Une idylle aux champs - Charlie Chaplin ; Les Ballets russes, XII, 28.

Littérature et le reste, XIII, [7].

Machine à écrire Dada, XIII, [19].

Épitaphes. Arthur Cravan ; Georges Ribemont-Dessaignes ; Francis Picabia ; Bon voyage ; Théodore Fraenkel ; Marie Laurencin ; Louis Aragon ; Paul Eluard ; Tristan Tzara ; André Breton, XIV, [8].

Livres choisis, XIV, 31.

Spectacle. Théâtre moderne : Fleur-de-péché ; Théâtre du Vieux-Colombier : le Paquebot Tenacity ; Comédie des Champs-Élysées : le Boeuf sur le toit ; La Fête espagnole, par Louis Delluc, XIV, 31.

Chronique [spectacles]. Le Championnat du monde de danses ; Georges Duhamel : l'Oeuvre des Athlètes ; Jules Romains : Cromedeyre-le-Vieil ; Clôture du Vieux-Colombier ; L'expédition Shackleton au Cirque d'hiver, XV, 21.

Chronique. [Livres choisis] ; Harrold Lloyd : le Beau Policeman ; le Bluff Moréas, XVI, 41.

“ Les chansons des buts et des rois ”, XIX, [2].

SOUPAULT, Philippe ; BRETON, André : “ Les Champs magnétiques ” (fragment). “ La glace sans tain ”, VIII, [4].

“ Les Champs magnétiques ” (suite). II. “ Saisons ”, IX, [2].

“ Les Champs magnétiques ” (suite). III. “ Éclipses ”, X, [8].

S'il vous plaît (pièce en trois actes), XVI, [10].

SOUPAULT, Philippe ; ARAGON, P. V Louis ; BRETON, André : Revues, VIII, [32].

STRAVINSKY, Igor : “ Berceuses du chat. I. Sur le poële ; II. Intérieur ; III. Dodo ; IV. Ce qu'il a le chat ”, X, [5].

“ Chansons plaisantes. I. L'oncle Armand ; II. Le four : III. Le Colonel ; IV. Le vieux et le lièvre ”, X [7].

TZARA, Tristan : “ Maison Flake ”, II, 16.

“ Cirques ”. I à VI ; “ Chansons de la cocotte ”, V, 10.

Palet. Aa l'antiphilosophe, VI, 22.

“ Noblesse galvanisée ”, VIII, [11].

Atrocités d'Arthur et Trompette et Scaphandrier, IX, [24].

Lettre ouverte à Jacques Rivière, X, [2].

Livres choisis, X, 28.

“ Haute couture Monsieur Aa l'antiphilosophe ”, XI, [12].

“ Surface mlaadie ”, XII, [16].

Tristan Tzara, XIII, 2.

Manifeste de M. Antipyrine, XIII, 16.

Manifeste de Monsieur Aa l'antiphilosophe, XIII, 22.

“ La Deuxième Aventure céleste de Monsieur Antipyrine ” (fragment), XIV, [1].

Chronique. “ Pour faire un poème dadaïste ”, XV, [18].

“ Lorsque les chiens traversent l'air dans le diamant comme les idées et l'appendice de la méningite montre l'heure du réveil programme ”, XVI, [9].

Souscrivez à Dada, XVII, [20].

Syllogisme colonial, XVIII, [16].

(Monsieur Aa l'antiphilosophe :) Arp, XIX, [9].

L'Affaire Barrès [témoignage], XX, 10.

UNGARETTI, Guiseppe : Livres choisis, IV, 16.

L'Affaire Barrès [témoignage], XX, 16.

VACHÉ, Jacques : Blanche Acétylène !, VII, 16.

VACHÉ, Jacques (sous le pseudonyme de J.T.H.) : Lettres de Jacques Vaché, V, [1].

Lettres de Jacques Vaché (suite), VI, 10.

VACHÉ, Jacques (sous les pseudonymes de J.T.H. et de Harry James) : Lettres de Jacques Vaché (suite), VII, 13.

VALÉRY, Paul : “ Cantique des colonnes ”, I, 7.

“ Ode secrète ”, XII, [1].

*** : L'opium ! Des jeunes gens s'étaient essayés à fumer le terrible suc [coupures de presse relatives à la mort de Jacques Vaché], VII, 18.

Enquête : Pourquoi écrivez-vous, IX, [1].

Palets. Quelques poètes sont sortis, IX, [31].

Un acte nécessaire, X, [1].

Notre enquête : Pourquoi écrivez-vous ?, X, [21].

Palet. Salon d'automne, X, 32.

Notre enquête. Pourquoi écrivez-vous ?, XI, [20].

Notre enquête. Pourquoi écrivez-vous ? (fin), XII, [19].

Notre enquête [note], XII, [29].

Manifeste du mouvement Dada, XIII, [1].

Procès-verbal, XVII, [2].

Les patrons favoris, XVII, [16], [ill.].

[Texte], XVII, 22.

Morts, XVII, 23.

Liquidation [tableau de notes], XVIII, [1].

Échos. Georges Dazet ; Dada reçoit Marinetti à l'Oeuvre ; le Voleur lui-même rétablit la vérité ; le Menu de Fatty ; On nous écrit, XVIII, 19.

Les premiers et les derniers (résultats du tableau de tête), XVIII, 24.

Relief tricoté, XIX, h.t., [ill.].

L'Affaire Barrès, XX, [1].

P.VI RÉPONSE A L'ENQUETE “ POURQUOI ÉCRIVEZ-VOUS ? ”

AJALBERT, Jean, X, 24.

ANDRÉ, Marius, XII, [19].

BAINVILLE, Jacques, XI, 22.

BAZALGETTE, Léon, XII, 23.

BERTHEROY, Mme Jean, X, [21].

BLANCHE, Jacques-Émile, XII, 25.

BONNEFON, Jean de, XI, 22.

BRULAT, Paul, XI, [20].

CENDRARS, Blaise, X, 24.

COLOMER, André, XI, 26.

COPEAU, Jacques, XII, [19].

CORDAY, Michel, XI, [20].

DAVRAY, Henry D., XII, 21.

DECOURCELLE, Pierre, XI, 22.

DERMÉE, Paul, XII, 21.

DIMIER, Louis, XI, 22.

DIVOIRE, Fernand, X, 22.

DODERET, André, X, 23.

DUJARDIN, Edouard, XII, 21.

DUVERNOIS, Henri, XI, 25.

DYSSORD, Jacques, XII, 23.

ÉLUARD, Paul, X, 24.

FALK, Henri, XI, 25.

FÉVAL (fils), Paul, X, 22.

FISCHER, Max et Alex, XI, 25.

FOUQUIERES, André de, XII, 20.

FRICK, Louis de Gonzague, X, 24.

GERMAIN, André, XII, 24.

GHÉON, Henri, X, [21].

GHIL, René, XI, 24.

GIDE, André, X, 24.

GIRAUDOUX, Jean, X, 22.

GREGH, Fernand, XI, 21.

GREY, Roch, XI, 24.

HAMSUN, Knut, XII, 26.

HILLEL-ERLANGER, Irène, XI, 23.

HOPPENOT, Henri, XII, 26.

HOUDAILLE, Octave, XII, 20.

JACOB, Max, X, 23.

JALOUX, Edmond, XI, 25.

JAMMES, Francis, XI, 26.

JOURDAIN, Frantz, XI, 26.

KLEIM, Albert, XII, 20.

LANDRE, Jeanne, XII, 21.

LEBEY, André, XII, 22.

LEBLANC, Maurice, XII, 24.

LECOMTE, Georges, X, 23.

LENORMAND, H.-R., XI, 24.

LOYSON, Paul Hyacinthe, XI, 25.

MARTEL, Tancrède, XII, 20.

MARY, Jules, X, 24.

MAUCLAIR, Camille, XII, 22.

MAUREY, Max, XI, 21.

MILLE, Pierre, X, 24.

MONFORT, Eugène, X, 24.

MORAND, Paul, X, 23.

NOAILLES, comtesse de, XII, 22.

NYSE, Berthe de, XII, [19].

PAULHAN, Jean, XI, 25.

PELLERIN, Jean, XII, 24.

PICABIA, Francis, XII, 26.

PIOCH, Georges, X, 22.

RACHILDE, X, 23.

RADIGUET, Raymond, XII, 25.

REDELSPERGER, Jacques, XI, [20].

REINACH, Joseph, X, 22.

REVERDY, Pierre, X, 24.

RIOTOR, Léon, XI, 23.

ROBERT, Louis de, XII, 23.

ROSNY (aîné), J.-H., X, 24.

ROYERE, Jean, X, 22.

SOUDAY, Paul, XI, 25.

TEULET, Edmond, XII, 21.

TINAYRE, Marcelle, X, 23.

P. VII UNGARETTI, Guiseppe, XI, 26.

UZANNE, Octave, XI, 21.

VALÉRY, Paul, X, 24.

VANDÉREM, Fernand, X, 23.

VANDERPYL, F., XII, 24.

VAUXELLES, Louis, X, [21].

VÉLY, Adrien, XI, 23.

VOIROL, Sébastien, XII, 25.

WILLY, X, 24.

P.VIII INDEX DES OUVRAGES CITÉS

Alcools, Guillaume Apollinaire, V, 17 ; XVIII, 20.

Allegria di naufrage, Guiseppe Ungaretti, X, [27].

A l'ombre des jeunes filles en fleurs, Marcel Proust, XI, 30.

Animaux et leurs hommes (les), Paul Éluard, III, 7 ; V, 15 ; XIV, 28.

Archives du Club des Onze, André Salmon, XII, [3].

Atlantide (l'), Pierre Benoit, VI, 19.

Aventures de Télémaque (les), Louis Aragon, XV, 10.

Baladin du monde occidental (le), John Milligton Synge, V, 16, 18 à 21, XVI, 38.

Blancaflour, Tancrède Martel, XII, 20.

Beautés de 1918, Paul Dermée, IV, 14.

Bestiaire ou Cortège d'Orphée (le), Guillaume Apollinaire, II, 19.

Ces choses qui seront vieilles, Louise Faure-Favier, IX, [26].

Champs magnétiques (les), André Breton, Philippe Soupault, VIII, [4] ; IX, [2] ; X, [9], 16 ; XVI, 40.

Chants de Maldoror (les), Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, XV, 19.

Chants paniques (les), Paul Fort, XI, 30.

Chéri, Colette, XVI, 40.

Chevauchée à la mer (la), John Millington Synge, V, 19.

Choéphores (les), Eschyle, VII, 29.

Chronique de la Grande Guerre, Maurice Barrès, XX, 2.

Cinéma et cie, Louis Delluc, IV, 15.

Cinématoma, Max Jacob, XIV, 29.

Circo (el), Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Coffret de Santal (le), Charles Cros, VI, [1].

Colette Baudoche, Maurice Barrès, XX, 2.

Collier de Griffes (le), Charles Cros, VI, [1].

Contes, O. Henry, IX, 27.

Contes de la Popote (les), Ernest Tisserand, XIV, 28.

Contes à la Cigogne, Luigi Libero Russo, IV, 14.

Copiste indiscret (le), Jean Pellerin, VII, 25.

Coq et l'arlequin (le), Jean Cocteau, II, 19 ; X, 31.

Cromedeyre-le-Vieil, Jules Romains, XV, 21.

Culte du moi (le), Maurice Barrès, XX, 2.

Danse du scalp (la), Louis Delluc, VII, 25.

Défense de Tartufe (la), Max Jacob, XII, 28.

Déracinés (les), Maurice Barrès, XX, 2.

Dix-neuf poèmes élastiques, Blaise Cendrars, VIII, 29.

Donogoo-Tonka, Jules Romains, XV, 21.

12 Tavole in Fototipia, Giorgio de Chirico, XI, 28.

Dubliners, James Joyce, XVI, 48.

Énergie spirituelle (l'), Henri Bergson, VII, 26.

Ennemi des lois (l'), Maurice Barrès, XX, 2, 7.

Entrando en fuego, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Erewhon, Samuel Butler, XVI, 42.

P.IX Esclave aux bêtes (l'), Gustave Rouger, VI, 18.

Extases (les), Robert Morche, XI, 29.

Faux-Monnayeurs (les), André Gide, XI, [1].

Femme assise (la), Guillaume Apollinaire, XIV, 30.

Feu de joie, Louis Aragon, XIV, 31.

Feuilles de température, Paul Morand, XVI, 41.

Fin du monde (la), Blaise Cendars, XIV, 28.

Folie-Almayer (la), Joseph Conrad, X, [27].

Fond de cantine, Pierre Drieu la Rochelle, XV, [18].

Fontaine aux saints (la), John Millington Synge, V, 19.

Gaspard de la nuit, Louis Bertrand, XVI, 41.

Giorni di Festa, Giovanni Papini, IV, 16.

Girandes, Louis de Gonzague Frick, IV, 14.

Gosse de riches, Suzanne Grandais, XVI, 42.

Grande Pitié des églises de France (la), Maurice Barrès, XX, 2.

Greguerias, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1], 3, 5.

Greguerias selectas, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Guerre des Journaux (la), André Billy, X, [27].

Homme et son désir (l'), André Gide, VII, 30.

Huit jours chez Monsieur Renan, Maurice Barrès, XX, 2.

Iliade (l'), Homère, X, 25.

Illuminations (les), Arthur Rimbaud, V, 17, 18 ; VI, [1].

Imagerie des mers, Guy Lavaud, XII, 28.

Imagier d'Épinal (l'), Lucien Descaves, XI, 29.

Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, Paul Valéry, XII, [27].

Jacob Cow le pirate, Jean Paulhan, XIV, [5] ; XV, [15] ; XVI, [33].

Jeune Sculpture française (la), André Salmon, VIII, 29.

Jockeys camouflés et Période hors texte, Pierre Reverdy, I, 22.

Journaux intimes, Charles Baudelaire, XVI, 41.

Jours passés... (les), Carlos de Lazerme, XVI, 38.

Lampes-à-arc, Paul Morand, XI, 31.

Lettres de guerre, Jacques Vaché, VIII, 29.

Lily, modèle, André Warnod, VI, 20.

Lois collectivistes pour l'an 19..., Georges Dazet, XVIII, 19.

Mains de Jeanne-Marie (les), Arthur Rimbaud, IV, [1].

Maison de la courtisane (la), VIII, [28].

Maître du navire (le), Louis Chadourne, IV, 13.

Manuscrit trouvé dans un chapeau, André Salmon, XI, 30.

Mayor of Casterbridge (the), Thomas Hardy, XVI, 48.

Messe là-bas (la), Paul Claudel, VII, 25.

Mont de piété, André Breton, VIII, [28].

Muestrario, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Noces du rétameur (les), John Millington Synge, V, 19.

Nouveaux Contes cruels, Villiers de l'Isle-Adam, VII, [1].

Nouvelles Nourritures (les), André Gide, I, 1.

Oeuvre enfantine, Stéphane Mallarmé, III, [1].

Oeuvres, Alcuin, XI, 8.

Ours et la lune (l'), Paul Claudel, VII, 25.

P. X Oxyrhyncus papiri, Pindare, IV, 8.

Panpan au cul du nu nègre (le), Clément Pansaers, XVI, [36].

Pastiches et mélanges, Marcel Proust, VII, 24.

Pensées sans langage, Francis Picabia, X, [27].

Percée (la), Jean Bernier, XVI, [36].

Phèdre, Platon, VI, 20.

Photogénie, Louis Delluc, XVI, 37.

Playboy of the Western world (the), John Millington Synge, V, 20.

Poèmes à claires-voies, Céline Arnauld, XVI, 37.

Poésie Ron-Ron, Francis Picabia, XIV, 29.

Poésies, Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, II, [1], [2] ; III, 8 ; XV, 19.

Pombo, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Portrait of the Artist as a young Man (the), James Joyce, XVI, 48.

Pour don Carlos, Pierre Benoit, XV, 19.

Première Aventure céleste de M. Antipyrine (la), Tristan Tzara, XIII, 16.

Prikaz, André Salmon, X, [27].

Primera Proclama de Pombo, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Prince de Hanau (le), Tancrède Martel, XII, 20.

Projet de code socialiste, Georges Dazet, XVIII, 19.

Propos, Alain, XVI, 42.

Propos de peintre : de Delacroix à Degas, Jacques-Émile Blanche, VI, 19.

Psychologie de Stendhal (la), M.H. Delacroix, II, 20.

Rastro (el), Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Relève du matin (la), Henry de Montherlant, XIV, 30.

Rien contre la patrie, Tancrède Martel, XII, 20.

Roseaux de Midas (les), IV, 13.

Rose des vents, Philippe Soupault, VIII, 30.

Scènes de la vie de Montmartre, Francis Carco, IX, 27.

Secret (le), André Spire, IV, 14.

Senos, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Soirée avec Monsieur Teste (la), Paul Valéry, VII, 24.

Sonnets de guerre, Henry Céard, XVI, 41.

Sous le brassard d'état-major, Jean des Vignes Rouges, VI, 18.

Symbolisme. De Baudelaire à Claudel (le), Alfred Poizat, X, [27].

Symphonie pastorale (la), André Gide, XVI, 37.

Tapices, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Tarr, Wyndham Lewis, XVI, 48.

Terpsichore, Robert de Souza, XVI, 38.

Tristan, Ramón Gomez de la Serna, VII, [1].

Ulysses, James Joyce, XVI, 48.

Un autre monde, J.J. Grandville, XIV, 17.

Un document sur l'impuissance d'aimer, suivi d'Érythrée, Jean de Tinan, XVI, 39.

Vierge et les sonnets (la), Francis Jammes, VI, 18.

Vingt-cinq poèmes, Tristan Tzara, I, 22.

Voyages en kaléidoscope, avec un titre et un thermomètre, dessinés par Van Dongen, Irène Hillel-Erlanger, IX, [26].

P.XI INDEX DES REVUES ET JOURNAUX CITÉS

Action, XV, 23.

Amour de l'art (l'), XV, 24.

Annales (les), VI, 18.

Althenaeum (the), IV, 8.

Belles-Lettres, XVI, 46.

Bleu, XVI, 46.

Cahiers idéalistes français (les), XVI, 47.

Cannibale, XV, 24.

Carte blanche, XVI, 40.

Crapouillot (le), XVI, 46.

Coq (le), XV, 24.

Dada, I, 24 ; X, 3.

Écho de Paris (l'), XX, 2.

Écrits nouveaux (les), I, 23 ; XV, 23, XVI, 46.

Edinburgh Review (the), VII, [1].

Encrier (l'), XVI, 47.

Ermitage (l'), XII, 10.

Éventail (l'), I, 24.

Express de l'Ouest (l'), VII, 20.

Feuilles libres (les), XVI, 46.

Feuillets d'art (les), XV, 24.

Figaro (le), XII, 9 ; XIV, 14.

Gil Blas, XII, 9.

Grande Revue (la), XV, 23.

Hispania, VII, [1], 4, 7.

Je sais tout, XVI, 46.

Lacerba, VIII, [1].

Lettres parisiennes (les), XV, 24.

Littérature, II, [1] ; X, [1] ; XI, 32 ; XIV, 26, 32 ; XV, 24 ; XVII, [2] à 4, 22 ; XVIII, 1, [24].

Little Review (the), XVI, 47.

Marges (les), XV, 24 ; XVI, 46.

Mercure de France, I, 23 ; VI, [1], 18 ; XV, 23 ; XVI, 47.

Minerve française (la), XV, 24.

Nord-Sud, VI, 15.

Nouveau Spectateur (le), IV, 23.

Nouvelle Revue française (la), I, 24 ; II, [1] ; VIII, [32] ; X, [2] ; XV, 24 ; XVI, 46.

Oeil de boeuf (l'), XVI, 46.

Paris-journal, XVIII, 21.

Paris-Midi, XII, 9.

Parnasse (le), III, [1].

Parthénon (le), XVI, 46.

Pélerin (le), VI, 18.

Plume (la), XII, 10.

Poesia, XV, 24.

Prometeo, VII, [1].

Proverbe, XV, 24.

Pour le plaisir, XV, 24 ; XVI, 46.

Quarterley (the), VII, [1].

Renaître, XVI, 46.

Revue blanche (la), XII, 10.

Revue critique des idées et des livres, VIII, [32].

Revue de métaphysique et de morale (la), VI, 20.

Revue de Paris (la), XVI, 46.

Revue hebdomadaire (la), XIII, 23.

Revue ouverte, XV, 23.

Revues (les), XVI, 46.

Rythme et synthèse, XVI, 46.

Scarabée, XVI, 46.

S.I.C., VI, 10 ; XIV, 14.

Soirées de Paris (les), V, 21.

Télégramme des provinces de l'Ouest (le), VII, 20.

Trait d'union (le), XVI, 46.

391, XVI, 46.

Vie (la), XVI, 46.

Vie des lettres (la), XVI, 47

P.XIII TABLE DES MATIERES

Les débuts de Littérature, par Philippe Soupault ....   v

Littérature et le reste, par Marguerite Bonnet ....   vii

Littérature [1re série], nos 1 à 20, mars 1919 à août 1921.

Index des collaborateurs ....   I

Index des ouvrages cités ....   VIII

Index des revues et journaux cités ....   XI

ACHEVÉ D'IMPRIMER LE 21 SEPTEMBRE 1978 PAR L'IMPRIMERIE JOUVE PARIS

Collection des réimpressions des revues d'avant-garde n° 14. Dépôt légal : 4e trimestre 1978. Numéro d'éditeur : 33. ISBN : 2-85893-020-1.

collection des réimpressions des revues d'avant-garde éditées par jean-michel place

aventure n° 1 à 3 novembre 1921 à janvier 1922

bifur n° 1 à 8 mai 1929 à juin 1931

cercle et carré n° 1 à 3 mars 1930 au 30 juin 1930

dés n° 1 avril 1922

documents internationaux de l'esprit nouveau n° 1 printemps 1927

le grand jeu n° 1 à 3 été 1928 à automne 1930

het overzicht n° 1 à 24 juin 1921 à février 1925

littérature n° 1 à 20 mars 1919 à août 1921 n° 1 à 13 mars 1922 à juin 1924

maintenant n° 1 à 5 avril 1912 à mars/avril 1915

l'oeuf dur n° 1 à 16 mars 1921 à été 1924

la révolution surréaliste n° 1 à 12 décembre 1924 à décembre 1929

s.i.c. n° 1 à 54 janvier 1916 à décembre 1919

le surréalisme asdlr n° 1 à 6 juillet 1930 à mai 1933

tropiques n° 1 à 13-14 avril 1941 à septembre 1945

 


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