La revue Dada (sept numéros édités par Tristan Tzara à Zurich puis Paris, 1917-1921) est accessible depuis longtemps en mode image sur le site :
Nous offrons à nos lecteurs la possibilité de la lire en mode texte, numéro par numéro. Comme tous les documents du même mode que nous mettons en ligne sur ce site, cette présentation numérique ne saurait remplacer les diverses éditions existantes ou à venir : elle est un complément particulièrement utile pour l’investigation, autorisant notamment toutes les recherches de vocabulaire. Fait à Paris le 12 juin 2009
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DADA 3, Décembre 1918 |
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p. 1 MANIFESTE DADA 1918. Pour lancer un manifeste, il faut vouloir A.B.C. Foudroyer contre 1.2.3, s’énerver et aiguiser les ailes pour conquérir et ré- pendre de petits et de grands a. b. c. signer , crier , jurer, arranger la prose sous une forme d'évidence absolue, irréfutable, prouver son non plus-ultra et soutenir que la nouveauté ressemble à la vie comme la dernière apparition d'une cocotte prouve l'essentiel de Dieu. Son existante fut déjà prouvée par l’accordéon, le paysage et la parole douce. I imposer son A.B.C. est une chose naturelle, — donc regrettable. Tout le monde le fait sous forme de cristalbluffmadone, système monétaire, produit pharmaceutique, jambe nue conviant au printemps ardent et stérile. L'amour de la nouveauté est la croix sympathique, fait preuve d'un je-m’en-foutisme naïf signe sans cause, passager, positif. Mais ce besoin est aussi vieilli. En documentant l'art avec la suprême simplicité: nouveauté, on est humain et vrai pour l'amusement, impulsif vibrant pour crucifier l'ennui. Au carrefour des lumières si alertes, attentif en guettant les années, dans la forêt. j'écris un manifeste et je ne veux rien , je dis pourtant certaines choses, et je suis par principe contre les manifestes , comme je suis aussi contre les principes (décilitres pour la valeur morale de toute phrase — trop de commodité ; l'approximation fut inventée par les impressionnistes.) [ J'écris ce manifeste pour montrer qu'on peut faire les actions opposées ensemble, dans une seule fraîche respiration ; je suis contre l'action ; pour la continuelle contrad ic tion pour affirmation aussi; j e ne suis ni pour ni contre et je n'explique car je hais le bunsens. DADA — voilà un mot qui mène les idées A la chasse; chaque bourgeois est un petit dramaturge, invente des propos différents, au lieu de placer les personnages convenables à la qualité de son intelligence, chrysalides sur les chaises cherche les causes ou les buts (suivant la méthode psycho-analytique qu'il pratique) pour cimenter son intrigue, histoire qui parle et se définit. Chaque spectateur est un intriguant, s'il cherche à expliquer un mot: (cou n a î t r e) Du refuge ouaté des complications serpentines il laisse manipuler ses instincts. De là tes malheurs de la vie conjugale. Expliquer: Amusement des ventrerouges aux moulins de crânes vides. Dada ne signifie rien. Si l'on trouve futile et l'on ne perd son temps pour un mot qui ne signifie rien. La première pensée qui tourne dans ces têtes est l'ordre bactériologique : trouver son origine étymolog ique , historique ou psychologique, au moins. On apprend dans les journaux que les nègres Krou appellent la queue d'une vache sainte : DADA. Le cube et la mère en une certaine contrée d'Italie: D A D A. Un cheval en bois la nourrice, double affirmation en russe et en roumain : DADA. Des savants journalistes y voient un art pour les bébés, d'autres saints jésusappellantlespetitsenfants du jour, le retour à un primitivisme sec et bruyant, bruyant et monotone. I On ne construit sur un mot la sensibilité; toute construction converge à la perfection qui ennuie, i dée stagnante d'un marécage doré, relatif produit humain. L'œuvre d'art ne doit pas être la beauté en : elle-même, car elle est morte ; ni gaie ni triste, ni claire ni obscure, réjouir ou maltraiter les individualités en leur servant les gâteaux des auréoles saintes ou les sueurs d'une course cambré à travers les atmosphères. Une œuvre d'art n'est jamais belle, par décret, objectivement, pour tous. La critique est donc inutile, elle n'existe que subjectivement, pour chacun, et sans le moindre caractère de généralité. Croit-on avoir trouvé la base psychique commune à toute l'humanité ? L'essai de Jésus et la bible couvrent sous leurs ailes larges et bienveillantes: la merde, les bêtes, les journées. Comment veut-on ordonner te chaos qui constitue cette infinie informe variation : l'homme? Le principe: « aime ton prochain » est une hypocrisie. « Connais-toi » est une utopie, mais plus acceptable, contient la méchanceté aussi. Pas de pitié. Il nous reste après le carnage , l'espoir d'une humanité purifiée. Le peintre nouveau crée un monde, dont les éléments sont aussi tes moyens une œuvre sobre et définie, sans argument. L'artiste nouveau proteste: il ne peint plus /reproduction symbolique et illusionniste/ mais crée directement en pierre, bois, fer, étain, des rocs des organismesiocomotives pouvant être tournés de tous les cotés par le vent limpide de la Je parle toujours de moi -puisque je ne veux convaincre, je n'ai pas le droit d'entraîner d'autres dans mon fleuve, je n'oblige personne à me suivre et tout le monde fait son art à sa façon, s'il connaît ta joie montant en flèches vers les couches astrales, ou celle qui descend dans les naines aux fleurs de cadavres et de spasmes fertiles. Stalaclytes : les chercher partout, dans les crèches agrandis par la douleur, les yeux blancs comme les lièvres des anges. Ainsi naquit DADA'] d'un besoin d'indépendance, de méfiance envers la communauté, Ceux qui appartiennent à nous gardent leur liberté. Nous ne reconnaissons aucune théorie. Nous avons assez des académies cubistes et futuristes. Laboratoires d'idées formelles. Fait-en l'art pour gagner l'argent et caresser les-gentils bourgeois? Les rimes sonnent l’assonance des monnaies et l'inflexion glisse le long de la ligne du ventre en profil. Tous les groupements d'artistes ont abouti à cette banque en chevauchant sur de diverses comètes, La porte ouverte aux possibilités de se vautrer dans les coussins et la nourriture. Ici nous jetons l'ancre, dans la terre grasse. Ici nous avons le droit de proclamer car nous avons connu les frissons et l'éveil. Revenants ivres d'énergie nous enfonçons le triton dans la chair insoucieuse. Nous sommes ruissellements de malédictions en abondance tropique de végétations vertigineuses, gomme et pluie est notre sueur, nous saignons et brûlons la soif, notre sang est vigueur. Le cubisme naquit de la simple façon de regarder l'objet : Cézanne peignait une tasse 20 centimètres plus bas que ses yeux les cubistes la regardent tout d'en haut; d'autres compliquent l'apparence en faisant une section perpendiculaire et en l'arrangeant sagement à côté. (Je n'oublie pourtant les créateurs, ni les grandes raisons et la matière qu'ils rendirent définitive), I Le futuriste voit la même tasse en mouv ement, succession d'objets un à coté de l'autre et ajoute malicieusement quelques lignes-forces, Cela n'empêche que la toile soit une bonne ou mauvaise peinture destinée au placement des capitaux intellectuels, Le peintre nouveau crée un monde, dont les éléments sont aussi tes moyens, une œuvre sobre et définie, sans argument. L'artiste nouveau proteste: il ne peint plus /reproduction symbolique et illusionniste/ mais crée directement en pierre, bois, fer, étain, des rocs des organismeslocomotives pouvant être tournés de tous les cotés par le vent limpide de la sensation momentanée. I Toute œuvre picturale ou plastique est inutile; * en 1916 dans le CABARET VOLTAIRE, Zurich. p.2 Un tableau est Part de faire se rencontrer deux lignes géométriquement constatées parallèles, sur une toile, devant nos yeux dans une réalité qui transpose sur un monde à d'autres conditions et possibilités. Ce monde n'est pas spécifié ni défini dans l'œuvre, appartient dans ses innombrables variations au spectateur. Pour son créateur, elle est sans cause et sans théorie. Ordre – désordre, moi = non-ami, affirmation – négation: rayonnements suprêmes d'un art absolu. Absolu en pureté de chaos cosmique et ordonné, éternel dans la globule seconde sans durée sans respiration sans lumière sans contrôle. J'aime une œuvre ancienne pour sa nouveauté, Il n'y a que le contraste qui nous relie au passé. Les écrivains qui enseignent la morale et discutent ou améliorent la base psychologique, ont, A part un désir caché de gagner, une ridicule connaissance de la vie, qu'ils ont classifiée, partagée, canalisée; ils s'entêtent à voir danser les catégories lorsqu'ils battent la mesure. Leurs lecteurs ricanent et continuent: à quoi bon? Il y a une littérature qui n'arrive jusqu'à la masse vorace. Œuvre de créateur si sortie d'une vraie nécessité de l'auteur et pour lui-même. Connaissance d'un suprême égoïsme, où les lois s'étiolent. Chaque page doit explorer, soit par le sérieux profond et lourd le tourbillon, le vertige, le nouveau, l'éternel par la blague écrasante, par l'enthousiasme des principes ou par la façon d'être imprimée. Voila un monde chancelant qui fuie, fiancé aux grelots de la gamine infernale, voilà de l'autre côté : des hommes nouveaux. Rudes, bondissants, chevaucheurs de hoquets. Voila un inonde mutilé et les médicastres littéraires en mal d'amélioration. Je vous dis : il n'y a pas de commencement et nous ne tremblons, nous ne sommes pas sentimentaux. Nous déchirons, vent furieux le linge des nuages et des prières, et préparons le grand spectacle du désastre, l'incendie, la décomposition. Préparons la suppression du deuil et replaçons les larmes par les sirènes tendues d'un continent A l'autre. Pavillons de joie intense et veufs de la tristesse du poison. DADA est l'enseigne de l'abstraction; la réclame et es affaires sont aussi des éléments poétiques. Je détruis les tiroirs du cerveau, et ceux de l'organisation sociale: démoraliser partout et jeter la main du ciel en enfer, les yeux de l'enfer au ciel, rétablir la roue féconde d'un cirque universel dans les puissances réelles et la fantaisie de chaque individu. La philosophie est la question : de quel côté commencer à regarder la vie, d'eu, l'idée, ou les autres apparitions. Tout ce qu'on regarde est faux. Je ne crois pas plus important le résultat relatif, que le choix entre gâteau et cerises après dîner. La façon de regarder vite l'autre côté d'une chose, pour imposer indirectement son opinion, s'appelle dialectique, c'est-à-dire marchander l'esprit des pommes frites, en dansant la méthode autour. Si je crie: j'ai enregistré assez exactement le progrès, la loi, la morale et toutes les autres belles qualités que de différents gens très intelligents ont discuté dans tant de livres pour arriver à la fin, à dire que tout de même chacun a dansé d'après son boumboum personnel, et qu'il a raison pour son boumboum, satisfaction de la curiosité maladive; sonnerie privée pour besoins inexplicable ; bain ; difficultés pécuniaires ; estomac avec répercussion sur la vie ; autorité de la baguette mystique formulée en bouquet d'orchestre-fantôme aux archets muets, graissés de philtres à base d'ammoniaque animal. Avec le lorgnon bleu d'un ange ils ont fossoyé l'intérieur pour vingt sous d'unanime reconnaissance, Si tous ont raison, et si toutes les pilules ne sont que Pink, essayons une fois de ne pas avoir raison. On croit pouvoir expliquer rationnellement, par la pensée, ce qu'on écrit. Mais c'est très relatif. La pensée est une belle chose pour la philosophie mais elle est relative. La psycho analyse est une maladie dangereuse, endort les penchants anti-réels de l'homme et systématise la bourgeoisie, il n'y a pas de dernière Vérité. La dialectique est une machine amusante qui nous conduit (d'une manière banale/ aux opinions que nous aurions eu en tout cas. Croit-on, par le raffinement minutieux de la logique, avoir démontré la vérité et établi l'exactitude de ces opinions? Logique serrée par les sens est une maladie organique. Les philosophes aiment ajouter à cet élément : Le pouvoir d'observer. Mais justement cette magnifique qualité de l'esprit est la preuve de son impuissance. On observe, on regarde d'un ou de plusieurs points de vue, on les choisit parmi les millions qui existent. L'expérience est aussi un résultat de l'hasard et des facultés individuelles. La science me répugne dès qu'elle devient spéculative-système, perd son caractère d'utilité — tellement inutile — mais au moins individuel. Je hais l'objectivité grasse et l’harmonie, cette science qui trouve tout en ordre. Continuez, Mes enfants, humanité. La science dit que nous sommes les serviteurs de la nature: tout est en ordre, faites l'amour et cassez vos tètes. Continuez mes enfants, humanité, gentils bourgeois et journalistes vierges. Je suis contre les systèmes, le plus acceptable des systèmes est celui de n'avoir par principe aucun. Se compléter, se perfectionner dans sa propre petitesse jusqu'à remplir le vase de son moi, courage de combattre pour et contre la pensée, mystère du pain déclanchement subit d’une hélice infernale en lys économiques : La spontanéité dadaïste. Je nomme jem'enfoutisme l'état d'une vie oh chacun garde ses propres conditions, en sachant toutefois respecter les autres individualités sinon se défendre, le two-step devenant hymne national, magasin de bric-à-brac, T. S. F. téléphone sans fil transmettant les fugues de Bach réclames lumineuses et affichage pour les bordels, l'orgue diffusant des millets pour Dieu, tout cela ensemble, et réellement, remplaçant la photographie et le catéchisme unilatéral. p. 3 Nous avons bousculé le penchant pleurnichard en nous. Toute filtration de cette nature est diarrhée confie. Encourager cet art veut dire la digérer. Il nous faut des œuvres fortes droites précises et à jamais incomprises. La logique est une complication. La logique est toujours fausse. Elle tire les fils des notions, paroles, dans leur extérieur formel, vers des bouts des centres illusoires. Ses chaînes tuent, myriapode énorme asphyxiant l'indépendance. Marié à la logique l'art vivrait dans l'inceste, engloutissant, avalant sa propre- queue toujours son corps, se forniquant en lui-même, et le tempérament deviendrait un cauchemar goudronné de protestantisme, un monument, un tas d'intestins grisâtres et lourds, Mais la souplesse, l'enthousiasme et même la joie de l'injustice, cette petite venté que nous pratiquons innocents et qui nous rend beaux: nous sommes fins et nos doigts sont malléables et glissent comme des branches de cette plante insinuante et presque liquide; elle précise notre âme, disent les cyniques. C'est aussi un point de vue; mais pas toutes les fleurs sont saintes, heureusement, et ce qu'il y a de divin en nous est l'éveil de l'action anti humaine. Il s'agit ici d'une fleur en papier pour la boutonnière des messieurs qui fréquentent le bal de la vie masquée, cuisine de la grâce, blanches cousines souples ou grasses. Ils trafiquent avec ce que nous avons sélectionné. contradiction et unité des polaires dans un seul jet, peuvent être vérité. Si l'on tient en tout cas à prononcer cette banalité, appendice d'une moralité libidineuse, mal odorante. La morale atrophie comme tout fléau fabriquât de l'intelligence, Le contrôle de la morale et de la logique nous ont infligé l'impassibilité devant les agents de police — cause de l'esclavage, rats putrides dont les bourgeois en ont plein le ventre, et qui ont infecté les seuls corridors de verre clairs et propres qui restèrent ouverts aux artistes. Que chaque homme crie : il y a un grand travail destructif, négatif à accomplir. Balayer, nettoyer. La propreté de l'individu s'affirme après l'état de folie, de folie agressive, complète, d'un monde laissé entre les mains des bandits, qui se déchirent et détruisent les siècles. Sans but ni dessein, sans organisation: la folie indomptable, la décomposition. Les forts par la parole ou par la force survivront, car ils sont vifs dans la défense, l'agilité des membres et des sentiments flambe sur leurs flancs facettés. La morale a déterminé la charité et la pitié, deux boules de suif qui ont poussé comme des éléphants, des planètes et qu'on nomme bonnes. Elles n'ont rien de la bonté. La bonté est lucide, claire et décidée, impitoyable envers le compromis et la politique. La moralité est l'infusion du chocolat dans les veines de tous les hommes, Cette tâche n'est pas ordonnée par une force surnaturelle, mais par le trust des marchands d'idées et accapareurs universitaires. Sentimentalité: en voyant un groupe d'hommes qui se querelle et s'ennuie, ils ont inventé le calendrier et le médicament sagesse. En collant les étiquettes, la bataille des philosophes se déchaina (mercantilisme, balance, mesures méticuleuses et mesquines) et l'on comprit pour la seconde fois que la pitié est un sentiment, comme la diarrhée aussi, en rapport au dégoût qui gâte la santé, immonde tâche de charognes de compromettre le soleil. Je proclame l'opposition de toutes les facultés cosmiques à cette blennorragie d'un soleil putride sorti des usines de la pensée philosophique, la lutte acharnée, avec tous les moyens du Dégoût dadaïste. Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada; proteste aux poings de tout son être en action destructive: dada ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu'à présent par le sexe pudique du compromis commode et de la politesse : dada ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création: dada ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets: DADA; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat: DADA; abolition de la mémoire: DADA; abolition de l'archéologie : DADA; abolition des prophètes : DADA, abolition du futur : DADA; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA ; saut élégant et sans préjudice, -' d'une harmonie à l'autre sphère ; trajectoire d'une parole jetée comme un disque sonore cri ; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment: 'sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste ; peler son église de tout accessoire inutile r, et lourd ; cracher comme une cascade lumineuse la pensée désobligeante ou amoureuse, ou la choyer — avec la vive satisfaction que c'est tout-à-fait égal — avec la même intensité dans le buisson, pur d'insectes ;., pour le sang bien né, et doré de corps d'archanges, de son âme. Liberté : DADA DADA DADA, hurlement des couleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques des inconséquences : LA VIE. SOPRA UN QUADRO CUBISTA a Tristan Tzara p. 4
Avant l'heure p. 5 Le goût est fatiguant comme la bonne compagnie SALIVE AMÉRICAINE L'estomac domino mécanique des bedaines brouillard LA JOIE DES SEPT COULEURS C'est un homme enfermé dans une projection Elles sont deux mais il n'y en a qu'une Kac Kec Kic koc kuc kac kec kic kac Un sourire a passé entouré de dentelles Sous les sons les sons sont saouls suçons Personne n'a jamais vu le moteur qui produit la lumière Ils sont bien obligés de devenir quelquefois inhu‑ Mains le petit oiseau mangera le serpent „SIC" (Sons idées couleurs) Revue d'art et de littérature Directeur : P. A. Birot - Paris, 37 rue de la Tombe-Issoire p. 6 Une enveloppe déchirée agrandit ma chambre Je bouscule mes souvenirs M0RAR AIl'alba si cammina sulla carta vetrata. Aghi minuzzoli di vetro pertutta. Ogni pozzanghera una lastra. Povere di vetro imbianca e irrigidisce l'erba. Tutto cigola c brilla. Alla carezza del sole la conca si distende in una beatitudine calma. Si scambia la luna con una nuvoletta trasparente. Il tramonto ne fa un quadro futurista. Penellate giustapposte senza passaggi. Striscioni di arancione di viola cupo, d'ardesia, che sono i monli lonlani ; loterrotti da chiazze abbaglianti: le choc nevate. Più tardi i colori si fondano. Il cielo si sbava di viola con presentimenti d'oro. Armonie nascono elle l'occhio coglie con la premura delle gioie uniche e intrattenibili. Delicatezze, iridescenze da balla di sapone, A momenti si vive in un vetro sotties. p. 7 Poème à trois voix si simultanées il fait beau dans mon chœur pan - pan - pan pan - pan - pan - part cinémademapenséequejetourneenpleinair krii krrii merci bonsoir des forêts des forêts des forêts Alchou je lui dirai des monts des mers des villes pron - prou - prou drrrrr Jean viens ici allons va va mais va donc ronouollonourniou des monstres va vendredi
des mondes va toi-toc lu dors des soleils va ZZZZZZZZZZZ o diaphanes réalités de l'autre côté Luminosités si tu veux des étés clac clac où avez-vous été vrrrron — vrrrrrrron — vrrrrrron donnez-moi de la matière veux-tu te taire que je chante à pleine pâte Edgar — que mon poème ait une âme houi — houi — houi et des tripes offensive Je pars et je suis revenu ah ma pauv' dame c'est un ballon captif whou — whou — whou — whou que ne puis-je aboyer un poème p. 8 Aile droite au chapeau La carriole court à la fête Mémoire . . . p. 9 Il appert à des signes indéniables, que nous avons escaladé la crise préparatoire. Le problème psychologique de l'heure touche à sa fin. RONDEAU "Toutes les idéologies, p. 11 Sa mort me semble encore impossible. Guillaume Apollinaire est un des rares qui ont suivi toute l'évolution de l'art moderne et l'ont complètement comprise, Il Va défendue vaillamment et honnêtement parce qu'il lamait, comme il aimait la vie, et toutes les formes nouvelles d'activité. Son esprit était riche, somptueux même, souple, sensible, orgueilleux et enfantin. Son œuvre est pleine de variété, d'esprit et d'invention. Francis Picabia. Circuit total par la lune et par la couleur à Marcel Janco l'œil de fer en or changera p. 13 T R I S TA N T ZA RA : à Francis Picabia qui saute avec de grandes et de petites idées deNew-York à Bex p. 14 LE MARIN Prestidigitateur moulin à vent coiffures tous les Pygargues sont La première aventure céleste de Mr. Antipyrine par Tr. Tzara CALENDRIER 1 2. 3, 4.
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©2009 Mélusine |