René Crevel, L'Esprit contre la Raison


( Le S.A.S.D.L.R., n° 4, décembre 1931 - L’Esprit contre la raison, Pauvert, 1986.)

 

LE PATRIOTISME DE L’INCONSCIENT

 

Dans l’un des derniers numéros de la Revue de Psychanalyse, le bibliographe écrit d’une analyse de nègre qu’elle "tend (sic) à montrer que les conflits sont les mêmes dans la race blanche et la race noire. Le cas n’est d’ailleurs pas probant (se hâte-t-il d’ajouter) car il est à peine question de conflits inconscients".

L’auteur de ce petit résumé ni chair ni poisson vise, sans nul doute, à l’objectivité scientifique. Il signale un travail de collègue, et, parce qu’il demeure dans le vague, l’atténué, il croit avoir donné des preuves suffisantes d’impartialité. Et certes, ce très subtil tomberait de haut s’il s’entendait dire que son imprécision n’est qu’un bigoudi ajouté à tous les bigoudis de faux-semblants, une hypocrisie pour empapilloter le classique dégueulis quant à l’inégalité des races.

Voilà comment la psychanalyse, tenue bon nombre d’années en suspicion par le corps médical français, dès que les soigneurs de l’âme ne peuvent plus l’ignorer, au lieu de les contraindre à réviser l’idée qu’ils se font de leurs individus, de l’état et du rôle plus ou moins officiel qu’ils entendent y jouer, devient, au contraire, un prétexte nouveau dans l’ensemble sophistique dont ils s’autorisent pour se dorloter, eux et leurs préjugés avantageux. Ainsi, de cela même qui les condamne, les opportunistes font une mine où puiser en faveur des impérialismes, idéaux putrides, obscurantismes religieux et leurs séquelles. Par ce phénomène de détournement, une découverte récente, en l’occurrence celle de Freud, étaye tout ce qu’il eût été légitime de penser qu’elle allait réduire en poudre. Les occasions de bonds révolutionnaires, déjà trop rares dans l’histoire du monde, au contact de certains doigts, tournent en eau de boudin. A cette sauce s’assaisonnent les extravagances que politiciens et intellectuels ont mission de faire gober à ceux qu’ils administrent ou instruisent. On connaît cette cuisine des petits et grands mensonges bien mijotés. Que les experts plus ou moins assermentés s’y entendent et ils auront l’oreille de toutes les juridictions (affaire Almazian). Qu’ils s’y refusent (affaire Bougrat) et les tribunaux passeront outre. Un faux témoignage de plus ou de moins, qu’importe. Tout s’arrangera, finira par des chansons, tant que la bonne vieille gauloiserie tiendra la queue de la poêle. Et elle connaît l’art d’accommoder les restes. Est-il question d’instinct sexuel, vite, elle fait l’entendue, la grosse maligne, la femme au courant et, d’un sourire salace, épice les déchets, carcasses, abattis, sucés et resucés de la vieille bique réactionnaire. Comme elle sait suivre son temps, le plat du jour pourrait bien être, d’ici peu, le Patriotisme de l’inconscient. Elle en vendra très cher la recette aux hostelleries régionalistes, aux wagons-restaurants Pullman où tant de niaiseries et dromomanies s’entassent. On pensera au brouet des spartiates, mais à un brouet relevé de sel attique, vrai régal pour nos jeunesses quand elles sortiront des grandes écoles, facultés, lycées où les maîtres du libéralisme cauteleux et satisfait leur auront ouvert l’appétit par ce petit coup de culture générale qui, en une seule gorgée, condense l’art des ruses oratoires.

Mais que le monsieur bien élevé du XXe siècle, digne héritier de l’honnête homme du XVIIe, se lèche, pourlèche les babines, il n’en garde pas moins sa mesure, même aux instants de délectation suprême, car il y a l’harmonie française et sa soeur siamoise l’éloquence française et leur jumeau l’esprit français, et leur cousin l’humour anglais, et encore le charme slave leur béguin ancien, et le mensonge allemand leur ennemi héréditaire.

Or que la géographie des qualités bonnes ou mauvaises, présente, dans l’espace, somme toute réduit, d’un petit continent, nombre de différences et contradictions, toutes les haines qui résultent de ce morcellement, dès qu’elles se reconnaissent un intérêt commun, se coalisent, sous prétexte de civilisation à sauver.

Ainsi le patriotisme de l’inconscient serait un patriotisme large, mettons européen, pour plaire à la S. D. N., avec alliance américaine, mais américaine d’Américains à visages pâles et non de couleur, puisque si certaine analyse tend à montrer que les conflits sont les mêmes dans la race blanche et la race noire, le cas n’est d’ailleurs pas probant car il est à peine question de conflits inconscients.

Voici donc bouclée la boucle, fermé le cercle, cercle vertueux, dira-t-on, pour l’opposer à la masse des vicieux. Les conformistes de tout poil, dans les royautés parlementaires et les républiques conservatrices, auront un nouveau mot de ralliement. Et, comme l’époque continuera de faire la laïque, à seule fin de cultiver en plus grande paix l’idéologie chrétienne, au messianisme de s’en donner à coeur joie. Les hygiénistes du corps et de l’esprit, dans une vague officielle de barbiches, binocles, chapeaux de Panama, gilets de flanelle, bas varices, ceintures herniaires, suspensoirs flapis, plastrons, faux cols, manchettes de celluloïd et autres accessoires du cotillon humanitaire, déferleront sur l’Asie, l’Afrique, l’Océanie. Les tribus que leurs prédécesseurs ensoutanés frustrèrent du bienheureux état d’innocence, ils les examineront, pour le plaisir de constater qu’elles n’ont pas eu le temps de fignoler des complexes dignes des métropolitains. Les évangélistes ont eu beau mettre les bouchées doubles, en quelques lustres, un siècle ou deux ou même trois, on ne saurait obtenir ces belles angoisses dont deux mille années ont si joliment flétri la chair du monde catholique.

Alors, plus et mieux que jamais, l’homme blanc de s’opposer à l’homme coloré. Le bataclan des prétextes théologiques, l’humanisme qui prend pour une pensée libre sa pensée vague, décident n’importe qui à reconnaître de droit divin l’exercice de ses facultés ou métiers envers et contre les autres. Bien entendu, plus le pays sera du type dit civilisé, plus chaude se fera la lutte entre individus. Le capitalisme se réjouit de cet état de concurrence. Les chrétiens soupirent. Chacun pour soi et Dieu pour tous. La notion de personne, du fait de son caractère sacré, est opposée à toute recherche qui lui serait dangereuse (Massis et consorts). La liberté, la volonté, telles que professeurs et curés la conçoivent et en enseignent la pratique à leurs élèves, à leurs ouailles, ne sont que moyens d’autocratisme. Au sortir de sa classe de philosophie, le premier freluquet venu opposera et continuera toute sa vie d’opposer le subjectif et l’objectif, ce qui lui permet de se reconnaître tabernacle de quelque principe éternel. Les autres, il les assimile aux choses, à ces choses qu’il juge d’essence inférieure et juste bonnes à être possédées, consommées. Il se pense, se conduit, comme s’il se pensait, noumène parmi les phénomènes, doué d’une pensée souveraine dans un clapotis de reflets. Impressionnisme aristocratique sans rien de vivant, sensible, équitable sous la peinturlure. Règne des petits-maîtres.

Que Marx, dans une définition de l’essence humaine, ait fait place à l’ensemble des rapports sociaux et Freud prouvé que ladite essence ne saurait, en aucun cas, se réduire à la conscience qui en est prise, à l’idée qu’en fabriquent les placages de la raison sur des observations plus ou moins justes, pareils coups de poing au beau milieu de l’estomac permettent de lire derrière la transparence des masques, à même les grimaces sophistiques, la peur des tripotées à venir.

Et quelle piètre riposte quand, au nom de la psychanalyse (contre elle, en vérité), nous est servie une observation dont l’allure équivoque insinue que, dans la pensée de son auteur, les conflits pourraient bien se trouver à l’entière discrétion d’un inconscient variable de race à race, d’individu à individu, faculté en soi et la plus particulière de races, d’individus donnés. Alors, il n’y aurait plus à tenir compte du monde extérieur, des circonstances qui ont fourni l’occasion à tel ou tel conflit d’affecter tel ou tel inconscient et l’on se bornerait à la vie contemplative, à la passivité, à l’arbitraire, au déni de justice, tous luxes exclusifs à la seule ploutocratie, et, en échange desquels, à chacun de ses sujets, elle accorde la compensation de se croire homme normal, français moyen.

Touchante paraît d’ailleurs cette aumône à qui, dénué de signes distinctifs, se contente volontiers d’incarner la normale, pour, à son tour, mépriser l’exotique.

" Pour le métaphysicien (Engels : Socialisme utopique et Socialisme scientifique) les choses et leurs reflets intellectuels, les notions, sont des objets isolés, devant être considérés les uns après les autres, des objets invariables, immobiles, fixes, donnés une fois pour toutes. Il pense par antithèses dépouillées de tout moyen terme, il parle par oui et par non. Tout ce qui est au-delà est sans couleur. Le négatif et le positif s’excluent absolument. "

Ce principe spéculatif se traduit, dans la pratique, par le fameux diviser pour régner. La créature, qui détache idées et choses de leurs contextes vivants, n’a de curiosité, de sympathies que pour ce qui est ou peut devenir son fait. Selon l’état du foie, c’est le je-m’en-foutisme épanoui ou le fanatisme qui offre, d’ailleurs, l’alternance de ses contraires à tous les Clovis que le premier évêque venu sait persuader de brûler ce qu’ils ont adoré, d’adorer ce qu’ils ont brûlé. Mais personne, jamais, ne manquera d’avoir bonne opinion de soi, et, le plus banal considérera comme une caractéristique sa banalité même. Chacun de se monter en épingle, sans nul risque de se dire ce que Feuerbach constatait de toute évidence : " Je suis un objet psychologique pour moi, mais un objet physiologique pour autrui. "

D’où individualisme, auto-amour, amour-propre, qu’ils disent, comme si l’autre, le vrai, l’unique était sale, goût de la propriété et sa sanctification car il s’agit, avant tout, de réussir l’écrin pour ce petit bijou qu’on croit être. En conséquence, pas le moindre espoir de synthèse, mais un entassement de spécialisations qui rappelle la métaphore des harengs dans la boîte à sardines.

Au milieu de ces mélis-mélos d’intérêts, que la suffisance bourgeoise, après avoir joué des coudes et trouvé un bon petit coin, s’assoupisse et, dans son rêve, comme aux heures des satisfactions distinguées, lève un petit doigt, ce minable boudin auriculaire, elle le sacrera le plus beau des phallus.

Ainsi sera, tant que par peur du risque, ignorance ou bêtise congénitale, MM. les intellectuels se refuseront à la dialectique, qui, elle, prend objets et notions dans leur mouvement, leur devenir, leur périr. Or, tous ces serins continuent à demander des cages, pour, une fois entre leurs barreaux, nous la faire à la nostalgique, comme s’ils étaient des aigles. Dans les caves dont chaque jour épaissit les ténèbres, les hommes au teint d’endive essaient de se donner le vertige par la contemplation de leurs nombrils. Et ils déifient leurs nombrils. Et ils poursuivent la chaîne des auto-glorioles, non moins extravagants que le clergé mâle, quand, au plus beau de son triomphe moyen­âgeux, il se réunit en concile pour savoir si les femmes avaient une âme.

Dans cette tradition de haute époque, à citer ce fils de la Sainte mère l’Église, un dominicain, dont la soeur (elle-même femme-curé de qui je reçus le propos, alors qu’elle me soignait d’une maladie infantile) rapportait, pour la plus grande satisfaction d’un orgueil familial et confessionnel, que, du sol, tête levée pour cracher en l’air, de toutes ses forces, de tout son héroïsme, sans crainte que ça lui retombe dessus, il baptisait les idolâtres grimpeurs que le spectacle de sa personne décolorée ne décidait pas à descendre de leurs cocotiers, avec ces mots : " Je vous baptise si toutefois vous avez une âme. "

Ce nègre dont on n’est pas sûr, dans les milieux ecclésiastiques, en 1905, qu’il ait une âme et, en 1931, dans une revue de médecine mentale spécialisée, que son inconscient soit susceptible de conflits aussi distingués que ceux de modèle courant aux comptoirs psychanalytiques de la maison mère (et notez que le français dit peu, pour sous-entendre beaucoup) en cas de travail forcé, de petite guéguerre, on se le reconnaît pour frère, frère cadet, s’entend, donc à guider de main ferme. Ses droits, affirme-t-on, lui sont reconnus. Alors que lui, à son tour, et un peu plus vite que ça, scrognegneu, rende à César ce qui est à César. Et bien entendu, la mise en pratique de cette réciprocité d’obligations sanctionnera l’axiome préalable, à savoir que ce qui est au nègre = peau de balle et balai de crin, tandis que César (la société impérialo-capitaliste) possède l’universalité des droits, parmi lesquels, bien entendu, celui de vie et de mort.

Etat de fait séculaire et que revigore la trahison de n’importe qui, parmi les colonisés, accepte, sert les idéologies des colonisateurs.

Jésus, le premier avec ce Rendez à César…, sa trouvaille, prépara les voies de l’antisémitisme. La France dont la mystique gouvernementale (interne et externe) perpétue l’adjudantisme romain, offre un portefeuille à M. Diagne, tandis qu’elle laisse son Coty couvrir les murs de l’abominable affiche : Sauvons nos colonies : le péril noir en pays rouge.

Pogromes de la Sainte-Russie orthodoxe et tsariste, exécutions massives de rebelles indo-chinois, expéditions punitives çà et là, quand l’Église et l’Etat sont de connivence (même et surtout par simple accord tacite, sous le couvert d’une feinte séparation) c’est du joli travail. Mais que personne ne se plaigne, puisque les ministres de Dieu sur terre ont voulu mettre dans l’esprit de tout l’espoir d’un monde meilleur. Quant à celui-ci, le bas monde, aussi longtemps qu’on les y laissera faire la loi, le défaut de la plus élémentaire justice donnera sans cesse à désespérer de la connaissance.

Frustrés de leur mouvement, les objets et leurs reflets intellectuels, les notions, ne sont plus que momies. La pensée se racornit, se pétrifie. Charmant petit bal au charnier des entités. À leurs morceaux de bravoure et entrechats divers, la science, l’art apportent le gracieux et réconfortant à-propos, dont, à rêver de ronds de bras et jambes, témoignerait un cul-de-jatte-manchot unique survivant d’une catastrophe, son ouvrage, qui n’aurait laissé à son détritus de créature qu’un empire de poussière. Singulier mirage négatif, les yeux de ce mégalomane, qui, pour petits qu’ils apparaissent, n’en sont pas moins perçants, ces yeux en trou de pine d’aigle, qui ont fouillé leur désert, n’ont pas vu que le peuplait un voisinage confraternel d’infirmes, tous, du reste, logés à la même enseigne pour ce qui est de l’agilité, de la perspicacité. Ainsi, de ce paysage de cendre, chaque gnome démembré se croit souverain d’autant plus absolu que sans sujet. Le soir venu, ils remercient Dieu d’avoir métamorphosé leur devenir en rester là Dieu c’est l’immobile puisqu’il occupe tout le Temps, tout l’Espace et n’a donc à bouger ni dans le Temps, ni dans l’Espace. Pour l’extase de se sentir à l’image de l’Immobile, qui donc ne renoncerait à pieds et pattes ? Savoir à quoi s’en tenir, où se tenir une fois pour toutes, c’est la foi. La foi c’est la fois pour toutes. Quant au corps, ce qui de lui se lance ou se creuse pour atteindre ou recevoir les êtres, peu importe. La chair n’est que le vase momentané du principe éternel, l’âme. Les amoindrissements physiques et temporels paient l’assurance sur la vie à venir et à ne jamais finir. Marché conclu, l’Église béatifie gangrènes et pouilleries, plaies et ulcères. Elle tue la vie pour exalter la mort, choie les nécrophiles qui (Barrès en est le prototype) de la déliquescence anarchique au rêve très conformiste (et à sa réalisation) de funérailles nationales font son jeu. Et quelle gamme, de Poincaré, l’homme-des-cimetières, à ce pauvre bougre abruti par plus d’un demi-siècle de servitude que j’ai entendu se lamenter : Tuer les vivants passe encore, mais bombarder des tombes !

Or, le premier bond révolutionnaire saute droit à ces tombes qu’il s’agit de profaner, les unes pour jeter au fumier leurs cadavres-symboles, les autres pour rendre au jour ce qui agonisait, enterré vif. Mais, hélas, chacun se réjouit encore d’être cercueil à soi-même. Freud a, le premier, systématiquement, arraché le couvercle sous lequel pourrissait ce dont l’émasculé s’était lui-même émasculé. La psychanalyse redonne bras et jambes et le sexe, qui doit être libre entre ses jambes, à notre cul-de-jatte. Et voilà que jouit, remue, pense, sans plus jamais rêver à l’Immobile, celui qui, d’une oraison à l’autre, n’avait pour se distraire que ses mauvaises odeurs.

Virginités rancies, célibats pisseux, régulier ou séculier le clergé des deux sexes, du fond de ses chapelles et cathédrales, peut chanter la chanson bretonne :

Tout le monde y pue
Y sent la charogne.

L’homme n’a sacré basses certaines parties de soi qu’afin de s’en délecter sournoisement, tel l’Immobile de la part de qui la création, étant donné ses attributs religieux, métaphysiques, n’est concevable que sous forme d’un divertissement fécal. Dans la pratique, se condamne au plus grossier matiérisme qui accepte le dogme de l’Esprit devenu matière, du verbe fait chair. Ce délicat, tombé de la plus nébuleuse des nébuleuses dans un tonneau de vidange, n’en méprise pas moins le matérialiste pour qui l’être conditionnant le penser, il y a passage de la matière à l’esprit : donc, selon le jugement qualitatif de l’idéaliste, progrès au lieu de cette chute orthodoxe et désespérante de l’Esprit en pleine matière. L’homme religieux, ici, de se récrier, car la transsubstantiation, pour lui, c’est le miracle, l’exception qui confirme la règle. En conséquence de toutes les idolâtries dont le principe causal et final est la négation du mouvement, la psychologie ne considérait de la pensée que son arrêt, la conscience qu’elle prend de soi au terme de sa course et sans souvenir de la marche qui la mena ici ou là. On ne soupçonnait pas qu’il y eût un fil dans le labyrinthe. C’était prendre un cadran pour une montre et s’étonner de ne pas savoir l’heure.

Et maintenant, parce que toujours et encore la dent des vieux préjugés veut mordre dans l’œuvre révolutionnaire, parce que jamais ne se dissipe la menace des obscurantismes, parce que n’est point assez clairement dénoncée la méthode dont le défaut interdit d’aller de la nuit au jour par une aube illuminée de rêves, parce que les spécialistes ne cessent de nous la nasiller à la réalité, parce que le conventionnel esthétique, l’apriorisme moral renaissent de leurs cendres, il importe de rappeler non en guise de conclusion, mais comme signal de départ, la définition donnée par Breton dans son Premier Manifeste du surréalisme :

Surréalisme : n. m., automatisme pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre façon, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale.

 

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