La revue Dada (sept numéros édités par Tristan Tzara à Zurich puis Paris, 1917-1921) est accessible depuis longtemps en mode image sur le site :
The Dada International Archive, à l'adresse suivante: http://sdrc.lib.uiowa.edu/dada/dada/index.htm

 

Nous offrons à nos lecteurs la possibilité de la lire en mode texte, numéro par numéro. Comme tous les documents du même mode que nous mettons en ligne sur ce site, cette présentation numérique ne saurait remplacer les diverses éditions existantes ou à venir : elle est un complément particulièrement utile pour l’investigation, autorisant notamment toutes les recherches de vocabulaire.

Fait à Paris le 12 juin 2009.


Numérisation et mise en ligne : Sophie BEHAR

DADA 1 DADA 2 DADA 3 DADA 4-5 DADA 6 DADA 7  
 


DADA 1, juillet 1917

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NOTE 18 SUR L’ART

à l’occasion de l’exposition de gravures, broderies et reliefs dans la Galerie Dada (4 – 29 mai 1917)

L’art est à présent la seule chose construite, accomplie en soi, dont on ne peut plus rien dire, tellement richesse vitalité sens sagesse : comprendre voir. Décrire une fleur – relative poésie plus ou moins fleur de papier. Voir. Jusqu’à ce qu’on ne découvrira les vibrations intimes de la dernière cellule dans un cerveaudieumathématique et l’explication des astronomies primaires : l’essence, on décrira toujours l’impossibilité avec des éléments logiques de la continuelle cont radiction marécage d’étoiles et de sonneries inutiles. Crapauds des lampions froids aplatis sur l’intelligence descriptive du ventrerouge. Ce qu’on écrit sur l’art est œuvre d’éducation et dans ce sens elle peut exister. Nous voulons rendre les hommes meilleurs, qu’ils comprennent que la seule fraternité est dans un moment d’intensité où le beau est la vie concentrée sur la hauteur d’un fil de fer montant vers l’éclat, tremblement bleu lié à la terre par nos regards aimants qui couvrent de neige le pic. Le miracle. J’ouvre mon cœur que les hommes soient meilleurs,

Nombre d’artistes ne cherchent plus les solutions dans l’objet et dans les relations de l’extérieur, ils sont cosmiques ou primaires décidés simples sages sérieux. La diversité des artistes d’aujourd’hui serre le jet d’eau dans une grande liberté- cristal, Et leurs efforts créent de nouveaux organismes clairs. Dans le monde pureté avec les transparences et matérialités de la construction cachée d’une simple image qui se forme. Ils continuent la tradition le passé et leur évol ution pousse, lente comme un serpent vers les conséquences intérieures, directes, au delà des surfaces et des réalités.

TRISTAN TZARA

WALK

tirati in là Leopardi ti puzza il fiato estratto di pomodoro concentrato nel vuoto l’infinito esplode come un razzo di sagra metempsicosi dei fulmini e dei ranocchi colori tramontati

iride disincantata

sorriso putrefatto

aholaholaholabola

Cecco Becco muore tutte le sere

con goffe convulsioni umoristiche

Dada ultima rivista dell’universo

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contiamoci quanti siamo

a voi buona sera M. Janco

a voi Mr. Tzara

uno due quattro

dieci cinquanta

mille

veramente Marinetti parteremo aile stelle

dove le corazzate non scoppiano come trotiole gigantesche

transalantico aeroceleste

l’infinito é nostro

Leopardi tirati in là ti puzzano i piedi.

FRANCESCO MERIANO

UN VOMISSEMENT MUSICAL

Bien qu’éduqué dans la galanterie,

« signor jocundo, e

sempre de le donne... perfecto amicho

savio e cortese più che bella dama.

je n’ai pas encore réussi à retenir les hoquets de la plus impérieuse nausée, toutes les fois que je me trouve en tête-à-tête avec Euterpe. Mon estomac est encore récalcitrant à la compagnie de cette représentante figurative de l’art des sons dont la seule présence provoque dans mes viscères les mêmes effets et conséquences que le tangage le plus chaloupé de l’escarpolette-vertige de notre enfance.

Souvent on s’est trompé au sujet de la peinture et de la poésie : on s’est toujours trompé au sujet de la musique.

Son développement tardif s’opéra postérieurement à celui de deux autres. Malgré ce généreux handicap elle dépassa ses devancières et arriva, comme dans un fauteuil, au poteau de la bêtise complète et du gros malentendu.

Parmi les pratiquants-musique on n’a jamais signalé un seul esprit clairvoyant. Senza il menomo madore d’affettazione je confesse une aversion naturelle pour tout ce qui touche au monde chromatique.

Grâce à un entraînement intense, je résiste facilement désormais à toute titillation qui ait pour origine un accord ou une mélodie.

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Tout se qui a trait à cet art décrépit et malfaisant me plonge dans la plus mes q uine des tristesses.

Je prends du gout à toute sorte de lectures : une « Histoire de la Musique » m’obl ige à un pénible effort. Je rougis de me voir placé dans le louche tableau- vivant des faiseurs de bémol.

Un soir, avant mon coucher, ayant ouvert imprudemment un livre de musique, cela dérangea une sorte d’humeur sereine qui m’est indispensable à cette heure solitaire et précieuse entre toutes et me procura, pendant le sommeil succédant, une enfilé de rêves obscènes et d’une misère angoissante. Aussi je retins l’exp érience, et depuis lors, si j’ai à m’occuper de dièses, j’y sacrifie les heures méd ianes de la journée : il nie reste ainsi le temps de me refaire la bouche, par quelque occupation distrayante et des pensées réparatrices.

Telle qu’elle est, la musique est un art insensé et immoral ; exemple de perver s ité bourgeoise : art à la disposition de tous les vices,

Plus odieuse et plus engluante que la pitié, elle accueille dans ses bras non seulement la veuve et l’orphelin, mais des foules entières de renégats et de gens maudits

Consolation sournoise à l’usage des hommes tarés, de tous ceux qui portent un poids sur la conscience, qui ont un cancer dans l’âme, de tous les misérables, des soumis, des condamnés nés.

Art qui flatte et encourage les pires instincts de la foule : miroir impudique de toute l’obscénité d’un inonde sans lois ni morale.

Je souligne les deux épisodes de ma vie qui provoquèrent en moi le plus intense et le plus inexprimable dégout : le premier se rattache à mon enfance, un jour que sous l’instigation d’un marmiton sanguinaire et facétieux j’eus scié le cou à un jeune oison ; le second se rapporte à mon adolescence, un soir que sous la poussée d’un allemand mélomane j’assistai à une sorte d’orgie théâtrale où les turpitudes sonores de M. Richard Strauss tenaient lieu de débauche.

Au point surtout où elle en est présentement, la musique est une insulte à la dignité de n’importe quel citoyen, aristocrate, bourgeois ou prolétaire, tant soit peu honnête et propre dans son linge et dans ses affaires.

Le charme de l’harmonie est la plus grave atteinte à l’honneur de l’homme libre. Parmi les principales causes de criminalité par dégénérescence il faut placer – en premier lieu la musique : bien avant l’alcoolisme !

Des populations denses de gens idiots, ignorants, sales, malades, dégénérés. en t rent dans le Temple de la Musique comme chez eux. Ils s’y trouvent – en effet – parfaitement chez eux, car on y célèbre un culte à la portée de toutes les plus répugnantes misères de l’esprit : c’est l’Assistance Publique pour tout


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le rejet de l’humanité.

Au temps où, sans prévention, je m’abandonnais imprudemment aux enlacements de cette luxure populacière – hélas, trop peu d’années me séparent de cet âge tristissime ! – j’éprouvais infailliblement des réactions pénibles. Le remords m’accablaient – et je n’avais même pas couché avec Aspasie'. – Je m’en voulais, je me sentais coupable, je fléchissais sous le poids de mon pêché. Le rictus de la bestialité libidineuse effacé de mon visage, je m’abimais dans la tristesse, je courbais la tête et pliais les reins, comme la brute qui vient de jouir.

Post coïtum animal triste est !

ALBERTO SAVINIO

CHANSON DU CACADOU

de la tribu Aranda extrait du volume de poèmes nègres traduits par Tr Tzara (en préparation)

ici pointes de branches certainement

ici des grains mêlées à la balle certainement sur la place creusée les poser des amas des amas y poser beaucoup d’amas poser

des amas des amas poser

des amas des amas poser

de grands amas poser

profonds amas poser

grands amas poser

sur un amas verser

des noyaux germés des noyaux germés des noyaux germés couchés brunir des noyaux germés couchés brunir des noyaux germés veulent frotter des noyaux germés veulent lécher

ronde celle sur les collines de sable

ronde celle sur le sable

des cosses sont là

avec des cicatrices fouettées il y a beaucoup qui dorment là dans les gousses sont là rangées

avec des cicatrices piquées couchées en ordre en file « mords, vraiment, ô blanc cacadou

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beaucoup beaucoup mange, vraiment, ô blanc cacadou ».

PAYS VOIR BLANC

à maya chrusecz

les ors des 10 heures ont brisé la mort

brûlé la fenêtre en argile et or

séparer le bon de l’eau dans des carrés de cuir et le poisson alerte fixé avec une épingle

cuire des yeux d’or d’insecte

je suis la mauvaise vibration de la chaleur dans les battements du coeur strié

les os sont aussi des cuillères pour ton âme niais nous voulons reconstruire

vert sonore sous porcelaine

dort dans le crâne

et poursuis les petits hommes dans leur voyelle coupe — les par le train le long de la sonnerie et poursuis les petits hommes dans leur voyelle le petit feu dans le calice

et poursuis les petits hommes dans leur voyelle poursuis les petits les petits hommes dans leur voyelle

SAUT BLANC CRISTAL

à Marcel Janco

sur un clou

machine à coudre décomposée en hauteur déranger les morceaux du noir

voir jaune couler

ton cœur est un œil dans la boite de caoutchouc coller à un collier d’yeux

coller des timbres postes sur tes yeux

partir chevaux Norvège serrer

bijoux vers tourner sèche

veux-tu ? pleure ?

lèche le chemin qui monte vers la voix

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Abraham pousse dans le cirque

tabac dans ses os fermente

Abraham pousse dans la cirque

pisse dans les os

les chevaux tournent ont des lampes éléctriques au lieu des têtes grimpe grimpe grimpe grimpe

archevêque bleu tu es un violon en fer

et glousse glousse

vert

chiffres

TRISTAN TZARA

PIUME

(A Tristan Tzara e Marcel Janco poeti di terra lontana).

Hai gli occhi sbandati come le farfalle randagie che si son curvate sui fiori dimessi, perchè han sentit () sulle tremule schiene di bambagia le prime carezze del vento spiumato più leggero dei tocchi di campana e più caldo dell’alito della terra bagnata : – e il tuo cappella è un piccolo cielo di cristallo azzuro, sfioccato e cadente come la primavera già tremante dal freddo : – e i tuoi capelli son veramente fioriti di fiori e di spine come le rose sdegnate. Povero flore che non ha più stagione ! (c’è forse uno spillone tra spalla e spalla per un cilizio di tutta passione ?) –

Dove riposerai la bianca fronte se non nell’azzurro davanzale dell’orizzonte che s’avvicina coi mille piedi della pioggia errante fresca a ventaglio, nel trepestio di mille piccole cosine che bruciano al fuoco lento degli occhi che si chiudono prigionieri nel taro delle mani ?

È notte e non è notte : saresti la primavera se le farfalle, fiori di primavera, si posassero sui tuoi capelli ingennamente disciolti : cosi accorata non rinascerai

Non ci sono che questi tetti slavati goccianti la malinconia più calda che uno scirocco d’amore – e un ricciolo che tentenna sulfa tempia, sottile e leggero come una versa bionda azzurra senza sangue.

Sei tutta senza sangue e senza domani : più lontana della luna che cerca la sua perduta stagione, tu sel il profumo errante d’una bocca dimenticata.

Ma se i tuoi occhi spaventati e distratt i * si aprissero un momento, con l’acre..gelosia di chi ha tutto perduto, con la spilla del tuo sguardo più profondo degli abissi che abbiamo insieme cercati, saprei disegnare sulle tue guancie di fragile porcellana azzurata, un monte un lago un cipresso e un fiore, per darti uno specchio e un cuore, o amore del più alto balcone e del più lontano giardino.

p. 14
Ma è notte e non è notte : e le parole cadono cosi sonnolente che tu t’illudi in una nuova pioggia di fiori piumati di vento.

Richiudi gli occhi e dormi il tuo sonno eternamente bambino.

NICOLA MOSCARDELLI

MARCEL JANCO

nerfs zigzagués en harmonica cosmique tire tire la ligne à travers feuillage et pauses

dans la lumière noire l’œuf chaude et malade-joyeuse allonge le grillage pour lui :

l’art est stabile sensibilité sérieux compte du temps feuilles et points sériosité des nécessités immuables dans la fantaisie rangée

grand règle

vif réglé

il a fait des sculptures de surface jusqu’à lui on faisait des superpositions de corps et employa le fil de fer comme dessin dans l’espace (pour la première fois) la partie supérieure de la construction 3 donne la possibilité à la matière de montrer sa vie fil de fer tremble sensible lune soleil hippocampe bleu au fond de la mer

il fait des reliefs pour être construits dans le mûr totalité architecturale pro d uctive protestation contre le cadre et le baroque

poursuit la tradition de l’art pur après 5 siècles de sirupeuse rêverie directe réalité spécialisation sans influences extérieures ni compromis

verticale joie je nomme naïveté la vue de l’objet : même dans l’âme dans le sang douloureux souvenir du fer de la maladie de la pierre de l’étoffe de la pluie des violons des soldats des meubles du feu

qui poussèrent dans les siècles passés

rouillé religieux amer

clair ordre dans le complexe total riche

sans transformation, sans décomposition : directe clair ordre réalité

tableaux : avec les éléments purs : couleurs dans la forme ligne point surface nécessité

dans son ordre : lutte contre son tempérament

squelette-arbre-allumettes frotte humanité

partagée en plans larges bandes grandes

là où les sondes et la fumée sont des pinceaux et le cristal se dissout en mou - veinent

TRISTAN TZARA

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NOTES

L’ÉCOLE DE DANSE LABAN : montra dernièrement son activité multiple et équil ibrée. Mary Wiegmann : finesse grand léger créatrice d’abstraites notions d’ex p ression sans musique – pures. Vase pour les vibrations du silence. Mme S. Perrottet fait chanter les pauses d’une infinie et sage sensibilité. Calme fiévreux du blanc le plus intérieur, K, Wulff, H. Langwara montrent de l’entendement pour la ligne large puissante. Mlle. S. Taeuber : bizarrerie délirante dans l’a r aignée de la main vibre rythme rapidement ascendant vers le paroxysme d’une démence goguenarde capricieuse belle. Costume de H. Arp. Dans un autre genre   – enfantin aigu et trop harmonieux, giratoire – et avec plus de liberté graci e use la première – se relevèrent Mlles. C. Walther et Macciachini, Les costumes que Mlle Chrusecz fait pour l’école : forme et couleur dans la pureté du rythme ; sévère nécessité ligne droite clarté chaude simple.

« DIE BIOLOGIE DES KRIEGES » par le professeur Nicolai (Orell Füssli & Co., Zurich) lire cette œuvre courageuse, consciente, révolutionnaire, absolue, claire.

H, GUILBEAUX salue aussi la révolution russe. Dans un article de journal versifié. Le pathétique douillet de ce monsieur s’élargit béatement dans un état de dile t tantisme sentimental et médiocre-parfumé.

A PROPOS DE LA POÉSIE SIMULTANÉE. Une Rectification.

Le comité de l’association ART ET LIBERTÉ qui s’est affirmée : novatrice et gé n éreuse, et qu’on doit louer pour son énergie mise au service des jeunes, publie dans le No. 44 du « Petit Messager des Arts et des Artistes » une communication sur son activité. A la troisième séance donnée par cette société à la Galerie Lévesque le 18 mars 1917, on interpréta un poème simultané par Sébastien Voirol. On écrit à ce propos dans l’exposé : « Cette forme nouvelle était pour la pre m ière fois, présentée à la scène ».

Nous faisons savoir que la première réalisation scénique du poème simultané fut faite sous l’initiative et sous la direction de Tristan Tzara à une soirée du CABARET VOLTAIRE le 31 MARS 1916. Ce fait a été accentué dans la publi c ation, CABARET VOLTAIRE parue le 15 mai 1916.

Le poème « L’amiral cherche une maison à louer » fut arrangé par Tzara. Le 14 juillet 1916 à l’occasion de la première soirée de manifestation Dada, donnée à la « Waag » on interpréta devant quelques centaines d’assistants « La fièvre puer p érale », poème simultané à 4 voix par Tzara. Le 28 avril 1917 à l’occasion de la 11 1 e Soirée de la Galerie Dada on exécuta : « Froid lumière » poème à 7 voix par le même auteur.

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F. GLAUSER, « poète » (sentimental) n’a rien de commun avec le mouvement dada. L’ANTHOLOGIE DADA paraît en automne sous la direction de Tr. Tzara. NOUS PUBLIERONS des traductions du grand poète russe Andrej Bjelij qui a fait pour la première fois des poésies abstraites en donnant aux sons de nouvelles valeurs – primitives libres, détachées de leur sens conventionnel.

NORD-SUD, (revue littéraire, directeur : Pierre Reverdy. Abonnements 6 frs. Paris (I8) 12, rue Cortot). L’excellente revue parisienne publie dans le No. 3 un article clair sur le cubisme. No. 4-5 : des poèmes de Reverdy, Apollinaire, Dermée, Jacob, Huidobro, Pieux, Grey, Tzara.

SIC, sons idées couleurs formes, Directeur : Pierre Albert Birot. Abonnements 5 frs. Paris, 37, Rue de la Tombe-Issoire

PAGINE, revista mensile. Abbonamento : Lire 2.50, Napoli-Vomero, Parco Ant ­ tonio Vila Giovene.

LA BRIGATA, Direzione : Bino Binazzi e Francesco Meriano. Abbonamento Lire 2.50. Bologna, Via Emilia 643.

LA DIANA, Direzione : Gherardo Marone, Napoli, Via Duomo 33.

ITALIA FUTURISTA, Direzione : H. Ginna e E. Settimelli, Firenze, Via Brunelleschi 2. GUILLAUME APOLLINAIRE : Le poète assasiné (l’Édition) frs. 3.50. PIERRE REVERDY : Quelques poèmes (librairie Monnier),

FILIPPO DE PISIS : Emporio.

NICOLA MOSCARDELLI : Tattuaggi (La Voce) Lire 3.

FRANCESCO MERIANO : Equattore Notturno (Poesia) Lire 2.50.

PREMIER ALBUM DE SCULPTURES NÈGRES (chez Paul Guillaume) 50 frs. MARCEL JANCO : Album, 8 gravures sur bois avec un poème par Tristan Tzara 75 frs. TRISTAN TZARA : La première aventure céleste de Mr.   Antipyrine, bois par M, Janco 2 F. Edit. de luxe 10 frs.

R. HULSENBECK ; Phantastische Gebete, Holzschnitte von H.   Arp , 3 frs. A PARAÎTRE :

ANTHOLOGIE DADA GUILLAUME APOLLINAIRE : Calligrammes (Mercure de France).

TRISTAN TZARA : Quelques poèmes, bois par H.   Arp.

MAX JACOB : Cornet a dés

F. LEFÈVRE : La jeune poésie française.

GALERIE PAUL GUILLAUME, Paris 16, avenue de Villiers, Œuvres de Derain, Matiss e , Picasso, Cézanne, Modigliani, Chirico , Sculptures nègres.

p. 18

GALERIE DADA

Am 17. März wurde enter Leitung von Tr. Tzara und H. Ball die Galerie Dada in Zürich, Bahnhofstrasse 19, eröffnet. lhr Zweck war, den Dadaisinus durch eine Wahl von ausgesprochenen Werken verständlich zu machen, und den Künstlern aus Kriegführenden Ländern die Möglichkeit zur Verständigung zu geben. Politik und Kunst sind verschiedene Dinge. Kunst wirkt rein und moralisch, wenn sie intensiv und direkt dem Beschauer Freude und Gate gibt.

17. März — 30. April : STURM-AUSSTELLUNG in 2 Serien (A. Bloch, Campen ­ donk, J. van Heemskerck, J. Itten, Kandinsky, P. Klee, Kokoschka, O.   Kubin, C.   Mense, G. Muche, G. Münter, M. Uhden, N. Walden.)

4.-29. Mai : Ausstellung von GRAPHIK, BRODERIE, RELIEF (H. Arp, F. Bau ­ mann G. de Chirico, L. Feininger, G. Goetz, W. Helbig, M. Janco, P. Klee, O.  Lathy, A. Macke. J.   Modigliani, Nadelmanu, E. Prampolini, O. von Rees, Mme van Rees, H. von Rebay, H. Richter, A. Segall, M. Slodki, J. von Tscharner, Kinderzeichnungen).

Führungen durch die Galerie von H.   Arp, M. Janco, L. H. Neitzel, H. Ball, Tr. Tzara. Vortäge : Dr W. Jollos (P. Klee), Tr. Tzara (l’expressionisme et l’art abstrait ; sur l’art nouveau). H. Ball (Kandinsky).

Die Galerie veranstaltete 6 Soirée (Eröffnungsfeier ; Sturm-Soirée ; Abend neuer Kunst ; Alte und neue Kunst ; Wiederholung dieser Soirée ; Soirée H. Heusser) an denen sich folgende Künstlern beteiligten : F. Hardekopf, (eigene Prosa), A. Ehren ­ stein (eigene Verse ; über Kokoschka), Tr. Tzara (Negerverse in eigener Ueber ­ setzung : Froid - lumière, poème simultané récité par 7 personnes, aus Rutebœuf, Nostradamus, Savinio, eigene Verse), M. Janco (über eigene Reliefs ; Principes d’architecture ancienne et le cubisme), G. Gretor, H.   Arp (aus Durer, Böhme, eigene Verse), H. Ball (aus Marinetti, Kandinky, A. Aegidius, eigene Verse), E.   Hennings (aus Schwester Mechtild, eigene Werke), B. Goetz, O. Jaques (aus Novalis), A. Spa (aus da Todi, C. Alvaro, Cl. Rebora, M. d' Arezzo, F. Meriano), S.  Taeuber (Tanz mit Masken von H.   Arp), Cl. Walther (expressionistiche Tänze), H.  Heusser (eigene Compositionen für Klavier, Gesang, Harmonium), S. Perrottet (Compositionen von Schönberg, R. von Laban und Perrottet für Klavier und Violine), H.  S. Sulzberger (eigene Compositionen), K. Wulf, E. Kaeser, Negertänze (Masken von M. Janco). Es wurde « Sphinx mid Strohmann » Kuriosum von O.   Kokoschka in Masken und Inscenierungen von M. Janco gespielt.

Die Galerie schloss am 1. Juni ihre Rhume.

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