Éphémérides actuelles 2014

Littérature française

Toute mémoire, même celle des ordinateurs, est sélective, ou bien inutilisable.

On trouvera ci-après, la liste des auteurs français et celle des œuvres à célébrer, pour un tricentenaire, bicentenaire, centenaire ou un multiple de cinquante années. Les éphémérides de l’année 2013 sont disponibles sur demande par courriel auprès de l’auteur de ces pages

Le choix peut sembler arbitraire, et il l’est. C’est qu’il se veut l’œuvre d’historiens de la littérature, dont la fonction principale n’est pas de reproduire les listes d’ouvrages enregistrés au Dépôt légal chaque année, mais de choisir ce qui, à leurs yeux, porte un signe d’historicité. Ce choix est emprunté à la BDHL (Banque de données d’histoire littéraire) que j’ai conçue il t a des lustres, avec quelques collègues, dans un but à la fois pédagogique et d’investigation. On la trouve à cette adresse :

http://www.phalese.fr/bdhl/bdhl.php

Les lieux de naissance sont suivis de l’indication du pays ou du département actuel (Paris étant ville-département)

Écrivains nés/morts en 1564 :

Calvin Jean 1509 Noyon Oise 1564 Genève Suisse

Écrivains nés/morts en 1714 :

Condillac Etienne 1714 Grenoble Isère 1780 Beaugency Loiret

Riccoboni Marie-Jeanne Laboras de Mézières 1714 Paris 1792 Paris

Écrivains nés/morts en 1764 :

Chénier Marie-Joseph Marie-Joseph-Blaise Chénier 1764 Constantinople 1811 Paris Paris

Jouy Victor-Joseph Etienne de 1764 Jouy-en-Josas Yvelines 1846 Saint-Germain-en-Laye Yvelines

Krüdener Barbara Juliane de Baronne de Vietinghoff 1764 Riga URSS 1824 Karazoubazar URSS

Legouvé Gabriel-Marie-Jean-Baptiste 1764 Paris Paris 1812 Paris Paris

Écrivains nés/morts en 1814 :

Bernardin de Saint-Pierre Jacques Henri 1737 Le Havre Seine-Maritime 1814 Eragny sur Oise Val d’Oise

Ligne Charles-Joseph prince de 1735 Bruxelles Belgique 1814 Vienne Autriche

Mercier Louis 1740 Paris -1814 Paris

Palissot de Montenoy Charles 1730 Nancy Meurthe-et-Moselle 1814 Paris Paris

Parny Evariste, 1753 Ile de la Réunion Réunion 1814 Paris

Ponsard François 1814 Vienne Isère 1867 Paris

Sade Donatien de 1740 Paris 1814 Charenton Val-de-Marne

Écrivains nés en 1864

Leblanc Maurice 1864 Rouen Seine-Maritime 1942 Perpignan Pyrénées Orientales

Régnier Henri de 1864 Honfleur Calvados 1936 Paris Paris

Renard Jules 1864 Châlons sur Mayenne Mayenne 1910 Paris Paris

Viélé-Griffin Francis 1864 Norfolk Etats-Unis 1937 Bergeral ou Bergerac Dordogne

Écrivains nés en 1914

Gary Romain Romain Kacew 1914 Vilius Russie 1980 Paris

Duras Marguerite Marguerite Donnadieu 1914 Gia-Dinh Viêt-nam 1996 Paris

Mohrt Michel 1914 Morlaix Finistère 2011 Paris

Écrivains morts en 1914

Mistral Frédéric 1830 Maillane Bouches-du-Rhône 1914 Maillane Bouches-du-Rhône

Péguy Charles 1873 Orléans Loiret 1914 Villeroy-sur-Marne Marne

Alain-Fournier Henri Alban Fournier 1886 La Chapelle d’Angillon Cher 1914 Les Eparges Meuse

Psichari Ernest 1883 Paris 1914 Saint Vincent Rossignol Belgique

Lemaître Jules 1853 Vennecy Loiret 1914 Travers Loiret

Jaurès Jean 1859 Castres Tarn 1914 Paris

Souvestre Pierre 1874 Plomelin Finistère 1914 Paris

Écrivains nés en 1964

Chevillard Eric 1964 La Roche-sur-Yon Vendée

Célébration des œuvres

Nom de l’auteur Titre Date de publication Éditeur
Les dates des œuvres sont celles de l’entrée au Dépôt légal.

François Rabelais (1483-1553) : Cinquième livre1564 S.l.

http://www.bvh.univ-tours.fr:8080/xtf/view?docId=tei/B751131011_RES_Y2_2169/B751131011_RES_Y2_2169_tei.xml&doc.view=notice;
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Cinqui%C3%A8me_Livre

François de Malherbe (1555-1628) : Lettre de consolation à la princesse de Conti sur la mort de M. le chevalier de Guise, son frère1614. T. du Bray Molière (1622-1673) ; La Princesse d’Élide, 1664 A. Lacroix
http://books.google.fr/books?id=aPwRWAWGITsC&printsec=frontcover&dq=ebook:+La+Princesse+d’%C3%89lide,+1664&hl=fr&sa=X&ei=tavJUszmL8ad0AWFzIDYDQ&ved=0CFgQ6AEwAg#v=onepage&q&f=false

Jean Racine (1639-1699) : La Thébaïde, 1664 C. Barbin
http://www.ebooksgratuits.org/html/racine_thebaide.html

Antoine Houdar de La Motte (1672-1731) : Discours sur Homère, 1714 Dupuis
http://books.google.fr/books?id=xZj2J4894TYC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

Voltaire (1694-1778) : Dictionnaire philosophique, 1764 Cramer
https://archive.org/details/dictionnairephi04voltgoog

Denis Diderot (1713-1784) : Le Neveu de Rameau, 1764 Delaunay

Andréa de Nerciat (1738-1800) : Les Aphrodites, 1764 S. L.

Argenson, René-Louis de Voyer (1694-1757 ; marquis d’) : Considérations sur le gouvernement ancien et présent de la France comparé à celui des autres états; suivies d’un nouveau plan d’administration, 1764 M. M Rey

Bernard-Joseph Saurin (1706-1781) : Les Mœurs du temps1764 Duchesne

Antoine, Alexandre, Henri Poinsinet (1735-1769) : Le Sorcier, 1764 Petite bibliothèque des théâtres

Marie-Jeanne Riccoboni (1714-1792) : Histoire de Miss Jenny, 1764 Brocas et Humblot

La Dunciade ou La guerre des sots 1764 Charles Palissot de Montenoy (1730-1814)

Antoine, Alexandre, Henri Poinsinet (1735-1769) : Le Cercle, ou la soirée à la mode, 1764 Veuve Duchesne

Saint-Lambert (1716-1803) : Les Saisons, 1764 S.l.

René de Pixérécourt (1773-1844) : Le Chien de Montargis, 1814 Jean-Noël Barba

Joseph de Maistre (1753-1824) : Des constitutions politiques, 1814 Société typographique

Pierre Simon Ballanche (1776-1847) : Antigone, 1814 Didot aîné et fils.

Jules de Goncourt (1830-1870), Edmond de Goncourt (1822-1896) : Germinie Lacerteux, 1864 Charpentier

Alexandre Dumas (fils) (1824-1895) : L’Ami des femmes, 1864 A. Cadot

Charles Chatrian (1826-1890), Émile Erckmann (1822-1899) : L’Ami Fritz, 1864 Hachette

Numa Denis Fustel de Coulanges (1830-1889) : La Cité antique, 1864 Durand

Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889) : Le Chevalier des Touches, 1864 M. Lévy frères

Alfred de Vigny (1797-1863) : Les Destinées, 1864 M. Lévy frères

Jules Verne (1828-1905) : Les Voyages extraordinaires, 1864-1906 Hetzel

Jules de Goncourt (1830-1870), Edmond de Goncourt (1822-1896) : Renée Mauperin, 1864 Dubuisson

Émile Erckmann (1822-1899) : Le Conscrit de 1813, 1864 Librairie Illustrée

Émile Zola (1840-1902) : Les Contes à Ninon, 1864 Hetzel et Lacroix

Jules Michelet (1798-1874) : La Bible de l’humanité, 1864 Chamerot

Marcel Proust (1871-1922) : Du Côté de chez Swann, 1914 Grasset

Georges Feydeau (1862-1921) : La Dame de chez Maxim, 1914 Librairie théâtrale

Paul Bourget (1852-1935) : Le Démon de midi,1914 Plon, Nourrit et Cie

André Gide (1869-1951) : Les Caves du Vatican, 1914 Gallimard

Romain Rolland (1866-1944) : Au-dessus de la mêlée 1914-1915 Ollendorf

Anatole France (1844-1924) : La Révolte des anges, 1914 Calmann-Lévy

Francis Carco (1886-1958) : Jésus-la-Caille, 1914 Mercure de France

Ernest Psichari (1883-1914) : Le Voyage du centurion, 1914 Louis Conard

Georges Ohnet (1848-1918) : L’Amour commande, 1914 P. Ollendorff

Édouard Glissant (1928-2011) : Le Quatrième Siècle, 1964 Seuil

Léopold-Sedar Senghor (1906-2001) : Libertés I-II-III1964-1977 Seuil

Julien Green (1900-1998) : Mille Chemins ouverts, 1964 Grasset

René de Obaldia (1918-) : Le Général inconnu, 1964 L’Avant-Scène

Armand Gatti (1924-) : Chant Public devant deux chaises électriques, 1964 Le Seuil

Monique Wittig (1935-2003) : L’Opoponax, 1964 Editions de Minuit

Jean-Paul Sartre (1905-1980) : Les Mots, 1964 Gallimard

Christine de Rivoyre (1921-) : Les Sultans, 1964 Grasset

Le Dictionnaire philosophique de Voltaire

Le Dictionnaire philosophique de Voltaire et l’essai d’Hubert de Phalèse

Voltaire

Il y a 250 ans, le Dictionnaire philosophique de Voltaire était imprimé anonymement, produisant un scandale mémorable. Rien de mieux adapté au format Epub et à nos tablettes que ce dictionnaire qui se voulait “portatif”.

J’y joins l’essai lumineux élaboré en 1994 par l’équipe Hubert de Phalèse. Il n’a rien perdu de son actualité. Le volume papier est disponible à la Librairie Nizet (diffusion Belles Lettres).”

[Télécharger l’essai de H. de Phalèse]
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CC

Comptes À rebours

Comptes À rebours,
l’œuvre de Huysmans à travers
les nouvelles technologies (Cap’Agreg, éd. Nizet, 1991)

K.-J. Hyusmans
K.-J. Hyusmans

 En complément de mon message ReLire, qui ne faisait pas état de cette collection prétendument épuisée et indisponible, je produis ici le premier volume de la Collection Cap’agreg publiée par la Librairie Nizet de 1990 à 2003 auquel ont contribué : Henri Béhar, Michel Bernard, François Morel et Patrick Rebollar.

Il serait trop long  de narrer ici l’aventure du groupe de recherche Hubert de Phalèse, créé à ce moment là, faisant suite à une équipe de recherche que je dirigeais au CNRS, et qui, je l’espère, n’a pas fini sa carrière. Elle est, pour moi, pleine de souvenirs lumineux, et d’étés laborieux

.La présente version numérique, au format Epub, est la reprise intégrale, sans modification aucune, de la version initiale imprimée. Elle témoigne, avec ses maladresses et ses illusions lyriques, de l’état de l’art numérique en 1990. La Librairie Nizet m’assure que ce livre, version papier,  est toujours disponible. Il suffit de le demander à son libraire, ou au diffuseur, les Belles Lettres. Bonne lecture à tous.

 

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CC

Quintessences d’Alcools

Quintessences d’Alcools
par Hubert de Phalèse

Apollinaire

Apollinaire

 Tu savais ça, toi, l’artiste? il y a sur le web un “site officiel Guillaume Apollinaire”. Cela signifie que le poète, avant de se prendre un éclat d’obus, a prévu sa survie virtuelle, et qu’il y veille.
-Mais non, idiot! ce sont ses héritiers qui veillent à ce qu’on ne publie rien de lui sans rétribution.
-Pas du tout, les gardiens du phare disent qu’ils ont un but essentiellement pédagogique.
-Tu as déjà vu une pédagogie qui ne s’appuie pas sur le texte lui-même?
-ça n’existe pas.
C’est bien pourquoi je mets ici la totalité du recueil Alcools, saisi par le Projet Gutenberg, et les analyses on ne peut plus quintessenciées d’Hubert de Phalèse.

[Télécharger l’essai d’Hubert de Phalèse,format PDF]
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Télécharger le recueil Alcools de g. Apollinaire ci-dessous :
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CC

Paul Éluard, Capitale de la douleur (1926)

Paul Éluard, Capitale de la douleur (1926) 

Pauleluard“Les errances du droit d’auteur font qu’aujourd’hui les œuvres de Paul Eluard sont dans le domaine public au Canada mais pas en France!

Soucieux de mettre ce recueil…  capital à la disposition du public qui, comme moi, ne peut plus physiquement lire un texte imprimé, j’ai demandé à Cécile Eluard, qui me l’a accordé, l’autorisation de mettre en ligne Capitale de la douleur, numérisé à partir de l’édition originale (éditions Gallimard-NRF, 1926), et mis en forme par mes soins. Qu’elle en soit remerciée, ainsi que Claire Sarti, qui a bien voulu s’entremettre pour ce faire.”

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CC

Roger Vitrac, Dés-Lyre, poésies complètes

Roger Vitrac, Dés-Lyre,
poésies complètes présentées et annotées
par H. Béhar (1964)

vitrac

 Quand la liste des livres du XXe siècle désormais indisponibles a été publiée par la BNF (ReLire), je me suis étonné d’y voir figurer les poésies complètes de Roger Vitrac, procurées par mes soins en 1964. J’ai aussitôt envoyé à l’éditeur, selon la consigne, une lettre recommandée avec avis de réception, lui demandant de procéder à un nouveau tirage.
N’ayant à ce jour reçu aucune réponse, j’ai demandé aux ayants droit de Vitrac l’autorisation, qu’ils m’ont aussitôt accordée, de procéder à la numérisation que voici, au format PDF (image et texte), ainsi qu’au format Ebook pour les tablettes et téléphones, afin de la mettre gratuitement à la disposition du public.
Notre objectif commun est toujours le même: donner à lire et faire connaitre une poésie intégralement surréaliste, en parfaite adéquation avec le théâtre de Roger Vitrac, et notamment son Victor ou Les Enfants au pouvoir, désormais reconnu comme un classique du XXe siècle.
[Télécharger les poésies complètes de R. Vitrac]
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Voir également la communication d’Henri Béhar à Souillac en octobre 2021 : http://melusine-surrealisme.fr/henribehar/wp/?cat=79

CC

La bibliographie d’A. Breton d’Elza Adamowicz

La bibliographie d’André Breton d’Elza Adamowicz

Constatant que sa bibliographie d’André Breton n’était pas suivie par l’éditeur, qui d’ailleurs lui a rendu ses droits, Elza Adamowicz me l’a confiée en vue d’une édition numérique revue et corrigée. En attendant cette étape, nous avons convenu qu’il était indispensable de la mettre à la disposition du public sous la forme d’un fichier PDF que voici. Je la remercie de sa confiante collaboration.

[Télécharger le fichier en PDF]

CC

Ci falt la geste du Centre de Recherches sur le surréalisme

C’est tout naturellement que me revint à la bouche la fin de la Chanson de Roland quand j’annonçai la fermeture dudit Centre de recherches. Non par inflation verbale, mais simplement parce que, quarante ans après l’avoir fondé, il me semblait nécessaire de le clore par un acte volontaire, en lui épargnant une déchéance dont il ne se relèverait plus. D’autres que moi, s’appuyant sur ses productions, conteront la geste de ce centre. Pour ma part, je voudrais ici m’arrêter sur le dernier moment, celui où j’ai dit « ça suffit ! »

En cherchant dans mes archives, celles du moins qui sont restées chez moi, puisque la plus grande partie en est désormais à l’IMEC, je me suis rendu compte qu’aucun arrêté administratif du président de l’université (encore moins du Ministère) n’avait enregistré sa création en 1971 (il s’agissait alors de Raymond Las Vergnas). J’en conclus, par conséquent, qu’il est inutile qu’aucune instance prenne la responsabilité de déclarer officiellement la cessation de ses activités à la date du 31 décembre 2012.

Mais, me dira-t-on, pourquoi teniez-vous à liquider cet institut de recherche, si l’on peut s’exprimer ainsi ?

Voici : depuis que j’ai pris officiellement ma retraite, le 1 er octobre 2003, ni l’UFR de Langue et littérature françaises et latines de Paris III, ni les conseils de l’université, ni sa présidente, n’ont trouvé le moyen de pourvoir à mon remplacement par un enseignant-chercheur de rang magistral susceptible de prendre la relève. Plus, divers maîtres de conférences qui œuvraient dans l’équipe sont eux aussi partis en retraite ou dans une autre université ou encore en congé de longue durée sans être davantage remplacés de façon à maintenir un minimum des activités caractérisant ce centre. D’année en année, il a été de plus en plus exsangue, au point qu’à la date de ma décision, il ne comptait plus qu’un seul titulaire.

J’accuse les divers conseils de l’université de n’avoir ni pu, ni voulu, pérenniser un centre de recherche de valeur nationale et de réputation internationale, par défaut de vision et par manque de responsabilité.

Ce n’est pas faute d’avoir averti les instances dirigeantes, ni d’avoir attiré l’attention sur les besoins de la recherche en ce domaine. J’ai même poussé l’abnégation (puisque chacun sait que cette qualification n’offre aucun avantage, ni matériel ni même symbolique) jusqu’à solliciter par trois fois le titre de professeur émérite, ce qui laissait largement le temps de nommer un remplaçant. Mieux même, ayant à régler un conflit interne, le Conseil scientifique de Paris III a envisagé de prendre des dispositions contre l’éméritat, évidemment contraires à la loi. Il a fallu que je les menace d’un recours en tribunal administratif pour que ces fantoches soient remis à leur place.

Soyons clairs : il n’y a plus désormais, en France, de centre de recherche universitaire chargé de coordonner et de mener l’investigation dans le domaine du surréalisme, considéré comme un ensemble, alliant à la fois la création littéraire et artistique, la philosophie, l’histoire des idées, l’expression en toutes langues.

À qui la faute ?

Aux instances dirigeantes du CNRS qui, trop préoccupées de leur propre survie, se sont même réjouies de voir disparaître une unité propre (le GDR que j’avais réussi à maintenir pendant quatre ans), ce qui leur permettait de montrer qu’elles étaient capables de se réformer puisqu’elles fermaient une unité, au programme clairement déterminé, au profit d’un ensemble flou.

Aux instances dirigeantes de l’université Paris III, je l’ai dit, qui n’ont même pas levé le petit doigt en apprenant ma décision.

A l’Agence Nationale de la Recherche qui n’a aucune vision des besoins de la collectivité, et qui, sous prétexte de « jouvence », favorise avec des moyens considérables (le quadruple du fonctionnement annuel d’un labo) n’importe quel programme, du moment qu’il est présenté par un individu (et non une équipe), sans se préoccuper de sa formation au sein d’une équipe solide et chevronnée. Qu’on ne s’y méprenne pas, je ne critique pas l’idée de favoriser le travail des jeunes chercheurs, ni le souci légitime de préparer la relève. Je constate simplement qu’on s’y est pris à l’envers : au lieu de dresser un tableau des besoins du pays en matière de recherche et de faire des appels d’offres cohérents, on saupoudre et dilapide les crédits. Je me réjouis d’apprendre que les jours de cette instance sont comptés. Mais cessera-t-on pour autant de former des institutions sans légitimité démocratique, sans compétence scientifique ?

Aux multiples instances d’évaluation, du genre de l’AERES, qui, changeant leurs règles à chaque cession, demandent un bilan tous les quatre ans, un bilan intermédiaire au terme de deux ans, lequel ne coïncide jamais avec la durée des contrats, si bien que les équipes consacrent chaque fois six mois à élaborer des bilans qui ne seront jamais lus. Au prétexte qu’il ne faut pas, dans ses bilans, trouver deux fois plus de chercheurs qu’il n’y a de titulaires en France (on oublie que tout individu normalement constitué est capable de mener une recherche de qualité simultanément au sein de deux unités, je l’ai prouvé en fondant et animant l’équipe Hubert de Phalèse parallèlement au Centre surréalisme) elles décident un jour qu’on ne doit pas comptabiliser dans l’équipe les enseignants-chercheurs extérieurs à l’université de rattachement. Or ce centre, je l’ai, dès l’origine, conçu comme un réseau, comprenant aussi bien des collègues des universités d’Île de France que de la province et même de l’étranger. Ces mêmes instances décident, d’autorité, d’effacer de nos bilans les collègues du secondaire qui, leur service accompli à plein-temps et même davantage, entendent poursuivre des recherches au sein d’une équipe et nous apportent une aide considérable.

Soyons francs jusqu’au bout : le centre lui-même porte quelque responsabilité dans cette autodissolution. Non le centre, mais ceux qui, s’inclinant devant les oukases ministériels ont peu à peu effacé leur nom de la liste des membres actifs, ceux qui l’ont fréquenté pour autant qu’il pouvait favoriser leur « plan de carrière », ceux qui tout en le fréquentant assidûment, recevant avec délectation les informations hebdomadaires, n’ont jamais écrit une ligne de compte rendu.

J’ai autrefois dirigé l’université Paris III pendant cinq années. Je mesure le poids des forces de frottement, des résistances de tous ordres, et ce n’est pas ici que je ferai le procès d’une institution en principe dirigée par ses propres enseignants-chercheurs. Tout de même ! À côté d’admirables dévouements, rien n’a changé depuis que j’ai quitté mes fonctions par une décision volontaire. Que dire des lourdeurs administratives, du poids de la gestion, de l’absence d’un service d’informatique de recherche, etc. ? Le problème n’est pas individuel, il est systémique. Trop tard pour y remédier.

Je ferme la porte en préservant l’image d’un centre qui a formé de très nombreux chercheurs, publié des travaux en de multiples domaines, qui a créé des banques de données, un site Internet de référence, une liste de discussion en français, etc. Comme il est dit au cœur du Manifeste du surréalisme : « Ce que j’ai fait, ce que je n’ai pas fait, je vous le donne. »

13 mars 2013

Henri BÉHAR

Indira Gandhi

En cette année 2014, il y aura trente ans qu’Indira Gandhi, Premier ministre de la plus grande démocratie du monde, est morte sous les balles de ses propres gardes du corps. Je voudrais lui rendre hommage en publiant cette photo, qui la montre souriante.

Indira Ghandi reçue comme docteur honoris causa
Indira Ghandi reçue comme docteur honoris causa

 

C’était lors de sa promotion au titre de Docteur Honoris Causa de l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle. La décision du Conseil d’université n’était pas acquise : nos chers collègues qui n’hésitent pas à prendre une position politique chaque jour, craignaient, dans ce cas, d’être taxés de politiques. Ben voyons ! De féministes aussi, pourquoi pas ?

La cérémonie s’est heureusement passée. La Dame de New Delhi a prononcé un discours en français, lui aussi emporté de haute lutte, les Affaires étrangères craignant de la heurter en lui imposant notre langue. À la suite de quoi tout le monde s’est rappelé qu’elle avait fait une bonne partie de ses études en Suisse, et en français !

Quand j’ai présenté les Œuvres complètes de Tristan Tzara, on m’a reproché d’avoir insisté sur l’unité du poète, à travers tous les aléas de son existence. Je n’en démordrai pas pour ce qui me concerne. Oui, c’est le même individu, plongé jusqu’au cou dans la poésie moderne, qui s’occupait d’accueillir une haute personnalité sur les marches de la Sorbonne. Je frissonnais lorsque je vis les guetteurs armés sur les toits de la rue des Écoles.

En retrouvant cette photo, j’ai compris pourquoi Cabu m’a caricaturé en robe de bure. Il ne me connaissait pas, mais il se doutait bien qu’il m’arrivait parfois de revêtir la toge à trois rangs d’hermine.

Le 25 janvier 2014
Henri Béhar

Éphémérides surréalistes actuelles

J’emprunte ce titre à l’Almanach du Père Ubu pour indiquer ici les commémorations inofficielles à prévoir cette année. Elles concernent les surréalistes et apparentés présents dans la banque de données « Surréalistes de tous les pays », que l’on trouve à ces deux adresses : 
http://melusine.univ-paris3.fr/c_surr.html
Ou bien : http://melusine.univ-paris3.fr/Surr-ts-pays/somsurr-ts-pays.htm

Pour chaque personne nommée, on trouvera, dans l’ordre : Nom, État Civil, Parcours, Revues, Interventions Collectives, Expositions, Pays (de référence)
Les éphémérides de l’année 2013 sont disponibles sur demande par courriel auprès de l’auteur de ces pages

Centenaire

BALINT Endre

1914 –1988, Budapest. Peintre. HONGRIE

CID Téofilo

1914, Chili – 1964, Chili
Poète. Mandragora, Boulroud, Chili, 1942. Mandragora (codirecteur)
CHILI

CURIEL Henri

1914 Égypte – 1978 Paris
Participe au groupe surréaliste égyptien et à “Art et liberté”.
Don Quichotte (1939-1940). EGYPTE

DACOSTA Antonio

1914, Angra do Heroismo, Açores, Portugal – 1989, Lisbonne.
Peintre.
Membre du groupe surréaliste de Lisbonne (1947-1949).
Contact avec le groupe surréaliste français (1947-1948), Rencontre Breton, Brauner et Pastoureau. Membre du groupe “Les Surréalistes” Peintures dès 1939.
Free unions (1946).
Signe Rupture inaugurale (1947).
[Exposition du groupe surréaliste de Lisbonne] (1949), Le Surréalisme en 1947.
PORTUGAL

DALLWITZ David

1914, Freeling, Australie du Sud.
Peintre, graveur (eau-forte et sur linoléum).
Allegory (Allégorie), 1944, aquarelle.
Angry Penguins.
Allegory, 1944, aquarelle, a été créé à l’occasion d’une soirée surréaliste chez les Dallwitz AUSTRALIE

ENGSTROM Lars

1914, Brantevik – 1950, Malmö.
Dessinateur.
Participe au groupe “Imaginisterna” (1946-1953).
SUÈDE

GOTZ Karl Otto

1914, Aachen-Burtscheid, Allemagne – Vit près de Cologne.
Peintre, poète, théoricien, éditeur. Pseudo. “poétique” : André Tamm
Rencontre Éthuin et Jaguer (1947). Contact avec le “Surréalisme. révolutionnaire. ” (1947-1948). Correspondant de “Rixes” (1949-19xx) France

HAUSNER Rudolf

1914, Vienne, Autriche- 1995. Peintre.
Assimilé par les nazis à “l’art dégénéré” (1937). Rencontre. Jené . Animateur de la “Wiener Schule” (1958- 1968). FRANCE

HEISLER Jindrinch

1914, Chrast – 1953, Paris.
Poète, plasticien (objet), œuvres expérimentales, photographe. (Compagnon de Drahomira).
Rallie le groupe des Surréalistes de Prague (à partir de 1938). Groupe “Ra”. S’installe en France. Membre du groupe surréaliste français. Poèmes publiés clandestinement. Jen postolky chci klidne na desatero, Prague, 1939. Livres-objets, 1950-1951. Alphabet surréaliste, collages.
Néon (animateur n° 1-4, 1948-1949), La Nef (“Almanach”, 1950), L’Âge du cinéma (1951), Solution surréaliste (animateur.), Le Surréalisme, mêmeLa BrècheL’ArchibrasCoupure.
La Semaine dernière . Actualités cinématographiques de Benjamin Péret présentées par Jindrich Heisler (L’Âge du cinéma, 1951). Collabore. avec Toyen. Signe Rupture inaugurale (1947), À la Niche (1948), Les surréalistes à Gary Davis (1949). TCHÉCOSLOVAQUIE

HENEIN Georges

1914, Le Caire, Égypte – 1973, Paris.
D’expression française. Écrivain, poète, journaliste. Époux de El-Alaily.
Séjour à Paris (1934-1937). Correspond avec Breton (à partir de 1936) Membre du groupe surréaliste français (1934-1937). Principal acteur du su Suite et fin, 1934. Déraisons d’être, illustré. par Kamel El Telmisani, Paris, Corti, 1938.
Don Quichotte (1939-1940), Clé (Paris, 1939), Al-Tatawor (1940), London bulletin (Londres), New road (Londres, 1943), El-Majjallah(1943-1944), View (NY), Troisième convoi (Paris, 1946), Le Ciel Bleu (Bruxelles, 1945), Les Quatre Vents (Paris), Les Deux Sœurs(Bruxelles), La Part du Sable (codirecteur, 1947 & 1950), Surrealistische Publikationen (Klagenfurt), Edda (correspondt, Bruxelles, 1959), Boa (Buenos Aires, 1958-1960), Coupure (Paris) FRANCE

JORN Asger

1914, Vejrun, Jutland -1973, Århus.
Peintre, graveur, écrivain, musicien. Pseudo. de Asger Oluf Jorgensen.
Séjour à Paris (1936). Membre du “GAS” (1937). Rencontre avec Atlan, Constant, Jaguer et Éthuin (1946). Vit entre Paris, l’Italie et le Danemark. La Flûte de Jade (Paris, 1939).
Helhesten (cofondateur), Linien (1939), BISR (1948), Cobra (1949-1951), PC (1950), Rixes (1950-1951), Il Gesto (1955-1959), Direzioni, The Situationist times (1963). [Surréalisme révolutionnaire] (Paris, 1948), Prise de terre (1948), Phases (Paris, 1954), Il Gesto (1955), Paroles visibles (“Phases”, Paris (1955). DANEMARK

KAMROWSKI Gerome

(1914, Warren, Minnesota USA – 2004, Ann Arbor, Michigan). Peintre, plasticien.
Rencontre Breton à NY. Membre du “Surrealist movement in the U. S.” Breton salue son unique exposition personnelle à Paris (1950).
VVV (1942), ArsenalPhases.
Préfacé par Breton (expositions, Paris, 1950).
Le Surréalisme. en 1947 (coorganisateur., coréal. la “Salle des Superstitions”, Paris, 1947). USA

KOLAR Jiri

1914, Protivin – 2002, Prague.
Poète, plasticien, collagiste.
Une fois il sera possible de faire des poèmes de n’importe quoi, assemblage, 1963. TCHÉCOSLOVAQUIE

LENKO Julius

1914, – 2000, Bratislava.
Poète, théoricien.
Participe aux activités du groupe surréaliste slovaque (à partir de 1941). En nous et hors de nous, 1941.
Peinture imaginative, 1930-1950.
TCHÉCOSLOVAQUIE

PAZ Octavio

1914, Mexico – 1998 Mexico.
Poète ambassadeur.
Membre du groupe surréaliste, 1946-1950 à Paris. Le Surréalisme mêmeBiefL’ArchibrasLa Nef (Almanach).
Surréaliste dans la poésie du rêve. MEXIQUE

PERAHIM Jules

1914, Bucarest – 2006, Paris. Peintre, illustrateur.
Participe à l’avant-garde roumaine (1930-1933). Membre du groupe “Unu” (1930-1932). Installation à Paris (1969). Participe à “Phases” depuis 1969. Mixomycètes, dessins automatiques, in Alge, 1930. L’Antiprophète, peinture, 1932.
Alge (cofondateur, 1930), Unu (1930-1932), MuciViata imediata (entre 1930-1933), ElementalEllébore.
Préfacé par Jouffroy (“Lettre ouverte aux critiques d’art et aux connaisseurs du Surréalisme “, galerie A. F. Petit, Paris, 1977).
Phases, Ixelles, 1974. Autour des éditions Oasis (Paris, 1977), Imagination (1978), Exposition par Oasis (Vancouver). ROUMANIE

TUCKER Albert

1914, Melbourne Australie – 1999.
Peintre. Marié à Joy Hester. Un des pionniers du surréalisme en Australie. Rencontre Giacometti à Paris (1950). Philosopher (Philosophe), 1939, huile sur carton. Exposition en solo à la galerie Huit (Paris, 1952). FRANCE

VALORBE François

1914, Bordeaux – 1977, Paris.
Poète, acteur, écrivain. Pseudo. de François Ludovic Régis Henri Hurault de Vibraye.
Installation à Paris (1930). Membre du gr. surr. (1949-1955).
La Nef (Almanach, 1950), L’Âge du cinéma (1951), Le Libertaire (1952), Médium (feuille, 1952-1953), Médium (revue, 1953-1954).
Éd. par “GLM” (Soleil intime, 1949), “Arcanes” (Carte noire, illus. par Lam, 1953), “Éric Losfeld” (1957-1969 : La Vierge chimère, 1957, Napoléon et Paris, 1959, Magirisée, 1965, L’Apparition tangible, 1969). FRANCE

Cinquantenaire

NOM ETAT CIVIL PARCOURS REVUES INTER EXPO PAYS
ACHLEITNER Friedrich
1930, Schalchen, Autriche – Vit à Salzburg ? Poète, architecte. Participe à l'”Art Club” (1946-1952). Animateur du “Wiener Gruppe” (1952-1964).       Autriche
BAYER Konrad
1932, Vienne, Autriche – 1964, Vienne. Poète, peintre. Participe à l'”Art Club” (1946-1952). Animateur du “Wiener Gruppe” (1952-1964). France
CID Téofilo
1914, Chili – 1964, Chili. Poète. Mandragora, Boulroud, Chili, 1942. Mandragora (codirecteur). Chili
EFFENBERGER Jakub
1964, Prague – Vit à Prague. Poète, scénariste. Rencontre Stejskal, Medcova, K. Baron (1976), Effenberger (1986). Participe aux activités du groupe surréaliste actuel de Prague (depuis 1987). Tchécoslovaquie
FRAENKEL Théodore
1896, Paris – 1964, Paris. Écrivain. Renc. Breton (1910), Vaché à Nantes (1916), Aragon (Val-de-Grâce, 1917). Partic. à “Dada” (1920-1922). Fréquente le gr. surr. (1924-1932). Rompt avec Breton (1934). Retrouvailles autour du Manifeste des 121 (1960). Proverbe (1920), Littérature (série 1, 1920-1921 ; série 2, 1922), la Rév. surr. (signe “la rév. d’ab. et toujours”, n°5, 1925), Bifur (1929). “Procès Barrès” (assesseur, 1921). France
PURS Ivo
1964, Melnik – Vivant. Poète, théoricien. Rencontre Effenberger (1984) et Stejskal (1985). Membre du groupe surréaliste actuel de Prague (depuis juill. 1985). Tchécoslovaquie
VAN BRUAENE Gérard
1891, Courtrai – 1964, Bruxelles. Écrivain, cabaretier. Proche du groupe de “Correspondance” (1925). Membre du groupe surréaliste de Bruxelles. Proche de “Cobra”. Livre d’Or de la fleur en papier doré (1951). Cobra (1949), La Carte d’après nature, Les Lèvres nues (1955 & 1958), Rhétorique. Belgique
VINEA Ion
1895-1964, Roumanie. Ami de Tzara. Participe à l’avant-garde roumaine. Contimporanul (directeur), Integral ?” ? [Manifeste activiste adressé à la jeunesse]”, Contimporanul, 1924). Roumanie
WILLIAMS Georges Hospuresigne
1877 – Belalie, Australie du Sud-1964, Adélaïde Australie Peintre. Carrière tardive (1940). Influence du surréalisme reconnue par ses contemporains (M. Harris et I. Francis). Her Dream, (Son rêve), 1940, huile sur toile. France