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La culture de l’auteur et la compétence du lecteur dans La Route des Flandres

 La culture de l’auteur et la compétence du lecteur dans La Route des Flandres de Claude Simon

“Un collègue de l’université Lomonossov, à Moscou, ne parvenant pas à se procurer cet article « La culture de l’auteur et la compétence du lecteur dans La Route des Flandres », Littératures contemporaines, n° 3, éd. Klincksieck, 1997, p. 207-227, j’imagine qu’il n’est pas le seul à rencontrer la même difficulté. Le voici donc, sous deux formats, à télécharger autant que de besoin. Certes, ma thèse est provocante. Nul ne l’a contestée ni démentie jusqu’à présent.”

Henri Béhar

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Truisme : La Route des Flandres est un roman difficile.

Cette évidence s’impose, pour plusieurs raisons : soit que l’œuvre heurte les habitudes du lecteur par sa technique singulière, soit que son contenu n’entre pas d’emblée dans ses catégories mentales, comme récit d’une expérience ou comme expérience du monde. Je sais ce que peut avoir d’arbitraire une telle distinction entre le fond et la forme. Pourtant, on ne peut y échapper lorsqu’on observe le comportement des lecteurs potentiels de Claude Simon et plus particulièrement, dans le cas présent, celui des élèves de seconde auxquels les agrégatifs sont supposés s’adresser.

Bien que cette question soit d’importance, je laisserai de côté, pour l’occasion, les problèmes liés à la réception d’une forme romanesque radicalement nouvelle, pour ne m[1]’intéresser qu’à la compétence réclamée du lecteur par un auteur qui passe pour singulièrement exigeant et de très haute culture. De cela témoigne un autre artiste de ses amis, lecteur averti, qui s’étonne :

Votre savoir dans des pratiques comme celles de l’artillerie ou de l’agronomie est ahurissant mais il est égal en tous autres domaines et à toutes échelles, de l’emballage des statues aux accouplements de libellules[i].

Il n’est pas question de dresser ici le catalogue des connaissances de l’auteur à partir, par exemple, des images qu’il nous procure dans La Route des Flandres[ii]. Je me bornerai à envisager les principaux traits culturels qui, faute d’être connus ou reconnus par le lecteur, suspendent sa lecture, arrêtent sa compréhension et, par conséquent, entravent sa coopération à l’élaboration du sens[iii].

Dans un souci pédagogique, je dégagerai les grandes lignes d’un substrat culturel commun, puis j’examinerai les références aux « humanités », toujours encodées d’une manière ou d’une autre. Enfin viendront les leçons que l’auteur tire de son expérience totale.

Culture implicite

Supposons un jeune lecteur de la classe de seconde, ne connaissant de la France qu’un état de paix. Comment percevra-t-il les cavaliers du roman ? Il y a fort à parier qu’il les situera durant la guerre de 1914-1918, ne serait-ce que par la présence des chevaux d’arme. À plus forte raison, que pensera-t-il de leur brève incursion en Belgique s’il ignore l’histoire de la France pendant la seconde guerre mondiale ? Par-delà les connaissances de base de tout lecteur, et comme tout romancier, Claude Simon suppose, sans le dire, qu’il n’a pas à préciser certaines données qui devraient être connues de tous. Avant même de désigner les « trous du texte », pour parler comme Wolfgang Iser[iv], je voudrais repérer les éléments culturels implicitement requis par l’auteur.

Une culture partagée

Celui-ci fait comme si tout lecteur avait la même éducation que lui ou, pour le dire vite, comme s’il avait une bonne connaissance du manuel d’instruction civique de l’époque, et surtout comme s’il avait la même expérience que lui du peuple français.

L’armée :

L’action (car il y en a une, quoi qu’on dise) se situe à une époque où la conscription était obligatoire, où la mobilisation avait rassemblé de jeunes recrues de vingt ans et des réservistes plus âgés (tel qu’Iglésia), encadrés par des professionnels. Pour une grande part issue de la noblesse, la hiérarchie militaire sortie des Grandes Écoles telles que Saumur pour la cavalerie, formait une caste, avec ses usages, ses principes, « les traditionnelles traditions[v] » (12) comme, pour le capitaine de Reixach, le réflexe de tirer son sabre, en un geste héréditaire, quand un sniper[vi] lui tire dessus.

Cette caste, qui avait trouvé dans l’armée un moyen de ne pas déroger, était particulièrement présente dans la cavalerie, de sorte que Georges évoquera tout naturellement, à travers les dires de Sabine sur l’ancêtre Conventionnel, les biens de la noblesse, ses meubles et immeubles, la galerie de portraits, les paperasses (53). La symétrie qu’il pose entre cet ancêtre et le capitaine lui fait alléguer un même code de l’honneur : Reixach, mari trompé, supporte et se tait ; il déguise son suicide en acte de bravoure (13). Ce même code entraînera le Général au suicide, pour des raisons plus professionnelles et non moins héréditaires (191).

Le lecteur postulé devra aussi avoir quelque teinture du manuel d’instruction des armées, être assez averti des conditions de la guerre de 1940 pour ne pas s’étonner qu’on envoie des cavaliers contre des éléments motorisés. Il lui faudra être aussi attentif pour reconnaître les deux armées ennemies à la couleur de leur tenue, kaki pour la française, verte pour l’allemande (154) et à la forme de leurs casques et de leurs véhicules, pour comprendre cette scène d’autant plus que l’ennemi n’est (à une exception près) jamais nommé :

arrivé derrière la femme et regardant par-dessus son épaule je vis disparaître la voiture grise curieusement carrossée comme une espèce de cercueil toute en pans coupés et quatre dos et quatre casques ronds et moi Bon Dieu mais ce sont… Bon Dieu mais vous (196)

Le peuple

À l’opposé de cette caste déchue, les simples soldats sont porteurs d’une culture populaire, non moins traditionnelle, dont Rabelais se fit autrefois l’interprète[vii]. Je mentionnerai, pour mémoire, leur parler trivial, ce que l’on dit être leur grossièreté, leur vocabulaire à double sens : « grimper », « monter », « sauter » (45) engendrant les bifurcations du récit. Et aussi les usages populaires, comme de conserver un drap pour en faire un linceul (66), l’enterrement à la campagne :

s’avançant au milieu des champs comme quelque mascarade sacrilège, crapuleuse et — comme toute mascarade — vaguement pédérastique, (75)

les décors aux têtes découpées pour la photographie (77) ; les graffiti dans les toilettes ou sur les murs des casernes (90, 260, 273) ; la Loi réprimant l’ivresse publique, affichée dans le bistrot (118). S’y ajoutent les images de l’enfance : jouets d’enfants, moules pour estamper de petits soldats (39-40), chevaux jupons à quoi sont comparés les chevaux de course (158) ; oranges dont, petit, on boit le jus par un trou pratiqué dans la peau (246).

Selon le point de vue où l’on se place, du côté des éleveurs ou des parieurs, les courses hippiques peuvent apparaître comme un divertissement aristocratique ou populaire. Pour un parisien de l’époque, le PMU[viii] fait partie des loisirs populaires.

L’enseignement scolaire

Cette connaissance du milieu hippique, que l’on acquiert par la pratique, est à la limite du savoir partagé, méritant, à ce titre, quelques explications. En revanche, l’auteur suppose que son lectorat n’ignore rien de ce que l’on enseigne à l’école[ix], dans l’enseignement primaire ou secondaire, laïc ou confessionnel. Ainsi, dans son système de comparaisons, la plupart des comparants relèvent de ce savoir, en vertu d’un principe pédagogique simple, par lequel, pour se faire comprendre d’un interlocuteur, il faut ramener l’inconnu au connu.

Leçon de choses

À dessein je reprends ici le titre d’un ouvrage de Claude Simon, désignant, dans l’enseignement élémentaire, les objets usuels, les productions naturelles, que les enfants apprennent à découvrir. Ainsi, dans La Route des Flandres, le froid extrême suscite une allusion aux expéditions polaires (30) et l’odeur de pourriture à des mammouths brusquement dégelés (30). Proviennent d’une autre leçon de sciences naturelles l’image du glacier qui se déplace (263) ou encore l’image finale de l’œil du cyclone, que l’on dit parfaitement calme (296). Le sexe féminin est comparé à des anémones de mer « ces organismes marins et carnivores » (39), et Corinne semble déclencher un réflexe chez Iglésia (46) semblable à celui du chien de Pavlov dont on étudiait le conditionnement en classe de troisième. Le cheval englouti est successivement comparé à des reptiles et des fossiles, sa position ressemblant à celle d’une mante religieuse (26). Dans le camp, les joueurs de cartes sont parés d’une aura de violence, à l’instar des seiches projetant leur encre (204). Dans le corps des amants épuisés, le sang reflue comme un mascaret, terme pris dans son sens premier, suffisamment spécialisé pour qu’il soit suivi de son explication, captieuse il est vrai : « toutes les rivières se mettant à couler en sens inverse remontant vers leurs sources » (250).

Histoire

Ici encore, je reprends à dessein le titre d’un récit de Claude Simon, emblématique des connaissances qu’il met en œuvre. Il n’est pas nécessaire d’avoir été un excellent élève des bons pères pour savoir que les cultes païens exigeaient le sacrifice des jeunes gens aux dieux (66), que les ermites se nourrissaient de glands (244) ou encore que, sur les tableaux anciens, les martyrs sont toujours impassibles (70). On veut croire que le fait de nommer la Méditerranée « cette vieille mare » (205) est le fait d’un latiniste averti, tant il n’est pas indispensable d’avoir été au théâtre, ni même d’avoir lu les pièces de Marivaux pour comprendre que les bosquets des jardins à la française sont propices aux :

rendez-vous d’amour pour marquis et marquises déguisés en bergers et bergères se cherchant à l’aveuglette cherchant trouvant l’amour la mort déguisée elle aussi en bergère dans le dédale des allées (74)

Depuis Ernest Lavisse, le fondateur de notre histoire nationale, tous les écoliers savent que Charles Martel (10) vainquit les Arabes à Poitiers en 732, de même qu’ils connaissent les sans-culottes révolutionnaires (80). Comme eux, Blum peut expliquer que l’ancêtre Conventionnel, fut deux fois traître : à sa caste en prenant le parti de la République ; à la révolution en optant pour Bonaparte, ce qui le conduit à évoquer Talleyrand à travers le portrait des « nobles marquis, évêques renégats ou ambassadeurs », pieds-bots de surcroît (266).

On peut donc affirmer que la culture sollicitée ici par Claude Simon relève au maximum de l’enseignement secondaire, pas davantage (ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas, pour lui-même, une culture bien plus vaste et supérieure).

Clichés

L’imaginaire des personnages (Georges, le narrateur, en faisant partie) colporte les lieux communs de la classe moyenne durant la guerre, nourri d’informations journalistiques, de cinéma, d’idées qui, pour être reçues, n’en sont pas moins caractéristiques d’une époque incertaine.

Clichés de presse, de feuilletons

Le défilé des stéréotypes commence lorsque Georges compare le noble suicide déguisé du capitaine à la sale autodestruction d’un banquier ou d’une bonne (13). Il se poursuit, non sans un humour machiste, avec la représentation de ces jeunes femmes à particule fréquentant les clubs hippiques, conservant toute leur vie l’empreinte des chevaux :

(jusqu’à ce qu’elles se muent brusquement — vers le milieu de la trentaine — en quelque chose d’un peu hommasse, un peu chevalin (non, pas des juments : des chevaux) fumant et parlant chasse ou concours hippique comme des hommes), et le bourdonnement léger des voix suspendu sous les lourds feuillages des marronniers, les voix (féminines ou d’hommes) capables de rester bienséantes, égales et parfaitement futiles tout en articulant les propos les plus raides ou même de corps de garde, discutant de saillies (bêtes et humains), d’argent ou de premières communions avec la même inconséquente, aimable et cavalière aisance, (18-19).

Les clichés se déploient au sujet de Corinne représentée comme une poule de luxe, qui, telle une Odette de Crécy, épouse, à dix-huit ans, un Reixach vieux et empressé, déférant à tous ses désirs, démissionnant pour elle de l’armée, achetant une grosse automobile noire, lui offrant une voiture de course (55-56). De là à ce que les deux prisonniers parlant d’elle l’imaginent, avec un grand luxe de détails, provocant le jockey de l’écurie qu’elle a fait acheter à son mari, pour essuyer ses assauts brutaux (45-49), il n’y a que la distance d’une botte de paille !

Pour surprenantes qu’elles soient, ces facilités s’expliquent : il faut se garder d’attribuer à l’auteur ce qui relève de l’imagination des personnages, trompant le temps dans leur chambrée, essayant de reconstruire le mundus muliebris d’avant-guerre en projetant mentalement les images des dessous féminins (45) et des revues de mode sur papier glacé dont Corinne devait s’inspirer pour sa toilette (130).

Clichés spectaculaires

Nourrie de représentations visuelles toutes faites, l’imagination des protagonistes les reproduit en série. Ainsi en est-il de la taverne où le capitaine a payé à boire aux cavaliers :

La cour de la vieille auberge avec les murs de brique rouge foncé aux joints clairs, et les fenêtres aux petits carreaux, le châssis peint en blanc, et la servante portant le pichet de cuivre et le groom en jambières de cuir jaune avec les languettes des boucles retroussées donnant à boire aux chevaux pendant que le groupe des cavaliers se tient dans la pose classique : les reins cambrés, l’une des jambes bottées en avant, un bras replié sur la hanche avec la cravache dans le poing tandis que l’autre élève une chope de bière dorée en direction d’une fenêtre du premier étage où l’on aperçoit, entrevoit à demi derrière le rideau un visage qui a l’air de sortir d’un pastel… (20)

À ceci près, comme le précise Georges, que ce n’était pas cela du tout : c’était plutôt une cour de ferme, les murs de brique étaient sales…

Le comble du cliché est évidemment le cinéma. La surprise est analogue à cette vieille dame qui se rend compte en examinant ses chaussures qu’elle a embauché le matin même son assassin (75). Blum se fait son cinéma, si je puis dire (lui-même parle plutôt de vaudeville, à la fin de cette séquence), lorsqu’il imagine le retour impromptu de l’Ancêtre (184-186), mais il est désavoué par Georges (187). Dans le même registre, nous avons un court scénario avec le soldat à mine de casier judiciaire (205), le vieux général à tête de pharaon ou l’enfant observant la bataille en Espagne (212-213), et la succession des deux armées renvoie aux courses-poursuites des films comiques (197).

À l’ère de la reproduction mécanique des œuvres d’art (pour parler comme Walter Benjamin), c’est tout naturellement à la technique cinématographique que le narrateur se reporte pour expliquer certains effets de vision des cavaliers. Ainsi il revoit le premier automne de la guerre comme une bande d’actualités (65), se réfère au truquage du cinéma pour rendre compte du mouvement sur une route (68) et, plus loin, de la manière dont il saisit Corinne pour la première fois :

(comme, au cinéma, les gens du balcon, près de la cabine de projection, agitent le bras, leurs mains, les cinq doigts ouverts s’interposant dans le rayon lumineux, projetant leurs ombres immenses et mouvantes sur l’écran comme pour posséder, atteindre, l’inaccessible rêve scintillant), (224)

Mentalités de 1940

Bien des indications éparses dans le roman renvoient à des traits spécifiques de la mentalité française à l’époque de la guerre. J’en distinguerai deux, concernant les Arabes et les Juifs.

Soit donc ce jeune lecteur né à une époque où la France n’a plus de colonies. Comment comprendra-t-il la présence de ces étranges prisonniers : « bistres ou olivâtres, énigmatiques méprisants avec leurs éblouissantes dents de loup leurs noms gutturaux et râpeux » (245) qui, de surcroît, mangent du chien ? Si ce dernier trait peut être mis au compte de la faim, il lui faudra, pour bien intégrer le phénomène, se remémorer les colonies françaises et apprendre dans quelles conditions l’armée avait pu faire appel à des troupes levées dans ces pays. Claude Simon est si conscient de l’ignorance du lecteur actuel qu’il explique, dans Le Jardin des plantes, que, « pour des raisons de propagande » (p. 245), les Allemands ont ramené ces prisonniers en France.

Au passage, cette indication nous apprend que la séquence montrant les Arabes à la cueillette de glands se situe près de Bordeaux et non en Saxe, de telle sorte que nous comprenons enfin l’évasion de Georges (et de Claude Simon par voie de conséquence).

Tout ce qui concerne les Juifs est encore plus daté, reflétant l’état d’esprit de l’époque. Observons d’abord que dans l’avant texte[x] la judéité caractérisant le personnage nommé Maurice était nettement plus prononcée, ainsi que l’antisémitisme des autres soldats, de telle sorte qu’en la circonstance, la peau d’un juif valait moins qu’un kilo de cheval. Il serait intéressant de savoir pour quelles raisons l’auteur s’est cru obligé d’atténuer en 1960 les propos qu’il faisait tenir à ses personnages en 1958 !

Dans le roman donc, Wack figure un de ces paysans de la France profonde, naturellement antisémite, que Blum incite à dire ouvertement ce qu’il pense de lui en reprenant ironiquement l’étiquette injurieuse du temps : « sale youpin » (62, 116), « youpin de la ville » (258). Mais Georges arrête systématiquement leurs querelles.

Au-delà de cette confrontation violente, il est certain que Claude Simon manifeste un intérêt personnel pour le fait culturel juif, voire une étrange fascination, lorsqu’il brosse ce personnage de maquereau pied-noir, qualifié de « juif royal » qui :

le jour du Yom Kippour, donc, en plein milieu d’un pays où on massacrait et brûlait les juifs par centaines de mille, se fit porter malade pour ne pas travailler, et non seulement resta toute la journée sans rien faire, rasé de près, sans manger ni toucher une allumette, mais encore fut assez fort pour obliger ses semblables (ceux de ce peuple où il eût autrefois été — était encore — roi) à l’imiter ; (207)

On peut s’interroger sur le comportement de ce curieux prisonnier, mais il est plus important encore de situer le contexte d’énonciation, le narrateur étant là indubitablement informé de la « solution finale ». Pouvait-il connaître, dans le stalag où il était en 1940-1941, le sort réservé aux juifs, ou bien en parle-t-il à Corinne dans la chambre d’hôtel où ils se retrouvent après la Libération ? L’incertain du récit complique, on s’en doute, son analyse idéologique.

L’amalgame

Si l’on en croit le narrateur, Reixach (dont on nous informe que l’Ancêtre avait abandonné la particule, récupérée par la suite) appartiendrait à la vieille noblesse française, liée, d’une certaine manière, à la religion, ce qui l’autoriserait, comme ses voisins, à parler de Sa Cousine la Vierge ; mais il aurait « quelque chose d’arabe en lui » qui l’apparenterait tout autant à Mahomet (10). Un tel croisement sanguin et religieux est bien l’emblème de l’amalgame des divers courants culturels auquel se livre le narrateur pour tout ce qui relève des humanités, je veux dire de ce qui, naguère, s’enseignait au lycée.

L’histoire sainte

Nombre de références relèvent d’une histoire sainte, qu’il est d’autant plus nécessaire de connaître que, souvent, le narrateur feint de l’avoir oubliée, ou plutôt qu’il confond avec des légendes d’autres origines.

La Bible

Même si nous ignorions que Claude Simon a suivi les cours d’une école religieuse[xi], on ne pourrait passer sous silence l’innutrition biblique de son texte. Ayant à traiter de l’incommunicabilité entre les êtres, il allègue aussitôt la tour de Babel, faisant référence au sens profond de l’image biblique :

babelesque criaillerie, comme sous le poids d’une malédiction, une parodie de ce langage qui, avec l’inflexible perfidie des choses créées ou asservies par l’homme, se retournent contre lui et se vengent avec d’autant plus de traîtrise et d’efficacité qu’elles semblent apparemment remplir docilement leur fonction : obstacle majeur, donc, à toute communication, toute compréhension, (56)

Devant la carcasse du cheval tué, la vision du sang répandu s’élargit à la dimension des légendes bibliques, « l’eau ou le vin jaillissant de la roche » (26), évoquant du même coup Moïse et Jésus. Le spectre de la guerre entraîne immanquablement l’évocation du cheval de l’apocalypse, et les quatre cavaliers, ceux de la révélation prophétique au dernier livre du Nouveau Testament.

Allusions complexes, gloses hardies

Au chapitre de l’intertextualité, Hubert de Phalèse[xii] a déjà signalé la présence importante du thème biblique, et particulièrement cette histoire d’os :

« Mais, comment est-ce déjà ? Une histoire d’os comptés, dénombrés… », pensant : « Ouais. J’y suis : ils ont numéroté mes abattis… En tout cas quelque chose dans ce genre-là. » (66)

comme les têtes des clous enfoncés dans mes paumes pensant Ils ont compté tous les os (247)

pour laquelle il renvoie aux Psaumes (XXII, 18), la deuxième citation référant doublement au Christ qui sur la croix prononça le début du psaume « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », et fut percé des clous de la crucifixion, auxquels Georges compare, faut-il dire de manière sacrilège, les tétons de Corinne. Mais on pourrait rapprocher ces fragments de la prédiction de Daniel annonçant à Balthazar (Dn V, 25) en son festin que ses jours étaient « pesés, comptés, divisés ». Tout cela est singulièrement et volontairement confus, comme l’est la mention des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet, à propos des cavaliers venus de tous les horizons, associés à un nègre absent (159). Si la Bible ne dit rien de la race noire, deux traditions se télescopent, une interprétation médiévale de la Bible, assignant à Cham la paternité des noirs, et la légende des Rois Mages selon laquelle Balthazar serait un roi noir. Pour exprimer la longueur du combat, la mention de Josué arrêtant le soleil (199) appartient à la même veine biblique (Josué X, 12-13).

Certes, il n’est pas nécessaire d’avoir été baptisé ni d’avoir subi une importante éducation religieuse pour se référer à l’image de Josué, ou bien à une cérémonie d’ordination ou de prise de voile (247), ni même pour savoir que les chrétiens des catacombes se reconnaissaient au signe du poisson (274), symbole du Christ d’après l’acronyme grec de Jésus[xiii]. Mais l’association par Georges de son pénis au poisson mystique et cavernicole ne prend tout son sens que dans un contexte empreint de religion :

quelquefois je m’écartais le retirais complètement pouvant le voir au-dessous de moi sorti d’elle luisant mince à la base puis renflé comme un fuseau un poisson (on disait qu’ils se reconnaissaient en traçant sur les murs des villes et des catacombes le signe du poisson) (274)

Il en va de même, me semble-t-il, pour la comparaison du martyr que Corinne fait endurer à Reixach à la Marie-Madeleine du Christ (13).

La mythologie

Sans référer à un texte aussi déterminé que la Bible, la mythologie fait l’objet d’un traitement semblable. Dès l’origine du récit, la nouvelle « Le cheval », publiée en 1958, prend une dimension mythique et mythologique avec ces Atrides de village, cette obscure histoire d’inceste et ces pleureuses de l’antiquité que l’on retrouve, inchangés, dans La Route des Flandres (60, 115, 120). Le roman réfère, à deux reprises, aux Métamorphoses d’Ovide d’abord :

il me semble que j’ai lu quelque part une histoire comme ça, des types métamorphosés d’un coup de baguette en cochons ou en arbres ou en cailloux, le tout par le moyen de vers latins (94)

d’Apulée ensuite, avec « cet âne de la légende grecque » (268) et, plus nettement, « l’âne d’Apulée poussant sans trêve en elle » (275).

Plus troubles sont les allusions aux personnages de la mythologie. Danae fécondée par Zeus transformé en pluie d’or :

mais maintenant comme si le sol avait basculé, l’envoyant à la renverse, telle quelle, sur le dos, présentant maintenant non à la terre mais vers le ciel comme dans l’attente d’une de ces fécondations légendaires, de quelque tintante pluie d’or, ses fesses jumelles, cette nacre, ce buisson, […] (180)

Léda visitée par le même dieu métamorphosé en cygne, son image recouvrant à deux reprises celle du paon et d’Argus aux cent yeux :

tandis que quittant mon cou son autre bras semblait ramper le long d’elle-même comme un animal comme un col de cygne invertébré se faufilant le long de la hanche de Léda (ou quel autre oiseau symbolique de l’impudique de l’orgueilleuse oui le paon sur le rideau de filet retombé sa queue chamarrée d’yeux se balançant oscillant mystérieux) (248)

la queue du paon oscillait encore faiblement mais pas de Léda visible de qui donc le paon de quelle divinité est-il l’oiseau vaniteux fat stupide promenant solennel ses plumes multicolores sur les pelouses des châteaux et les coussins de concierges ? (274)

Tandis que le thème des Centaures, puis de la femme centaure (52-53) renvoie directement à la mythologie grecque, la chèvre-pied (243), comme l’a bien montré M. Riffaterre[xiv], est un rappel de cette mythologie par le biais de Marie de France et de Ronsard.

On pourrait croire tous ces échos fort savants. Ils témoignent de l’attention que les potaches ont, de tout temps, portée à ces passages scabreux de la littérature grecque et latine[xv], supposées connus de tous.

Ici une parenthèse s’impose sur les passages érotiques du livre. Certes, de bonnes âmes pourraient s’émouvoir si on le mettait au programme du lycée, mais, au niveau culturel où je me place, il me semble qu’aujourd’hui les lycéens ont, d’expérience, autant de connaissances dans ce domaine que le narrateur, ce qui me dispense d’en parler davantage.

Art et littérature

Dans La Route de Flandres, les références à la peinture et à la littérature sont fréquentes. Elles sont, le plus souvent, signalées par un adjectif démonstratif et marquées d’imprécision. L’auteur et l’œuvre ne sont pas désignés explicitement, comme s’ils étaient trop connus.

Lectures

Point n’est besoin de se reporter au texte d’Homère pour retrouver dans l’expression « l’aurore aux doigts de pétales » (199) une variation sur « l’aurore aux doigts de rose » ; ni à La Fontaine pour voir que Blum tourne en dérision la fable des deux pigeons (188) en supposant que Reixach s’est fait « pigeonner » ; non plus qu’à Molière pour décrypter le sens des antonomases relatives à Arnolphe et Agnès (183, 184) ou bien « la statue équestre du Commandeur pissant des jets de bière » (267). Ce dernier trait montre bien comment procède l’ironie de Blum, en associant une référence au Don Juan à une allusion au Manneken Pis de Jérôme Duquesnoy (1619) symbolisant l’irrévérence des Bruxellois à l’égard de leur gouverneur espagnol.

Ayant, comme tout lycéen de l’époque, appris par cœur des tirades entières de Racine, c’est tout naturellement que Georges glisse une expression, « les chiens dévorants » (9), méritant un retour au texte d’Athalie (v. 506).

Autant l’association de Rossinante et de Bucéphale (228), éponymes de deux chevaux antithétiques, relève du stéréotype, autant le passage suivant pose de problèmes au lecteur :

Et son père parlant toujours, comme pour lui-même, parlant de ce comment s’appelait-il philosophe qui a dit que l’homme ne connaissait que deux moyens de s’approprier ce qui appartient aux autres, la guerre et le commerce, et qu’il choisissait en général tout d’abord le premier parce qu’il lui paraissait le plus facile et le plus rapide et ensuite, mais seulement après avoir découvert les inconvénients et les dangers du premier, le second c’est-à-dire le commerce qui était un moyen non moins déloyal et brutal mais plus confortable, et qu’au demeurant tous les peuples étaient obligatoirement passés par ces deux phases et avaient chacun à son tour mis l’Europe à feu et à sang avant de se transformer en sociétés anonymes de commis voyageurs comme les Anglais mais que guerre et commerce n’étaient jamais l’un comme l’autre que l’expression de leur rapacité et cette rapacité elle-même la conséquence de l’ancestrale terreur de la faim et de la mort, ce qui faisait que tuer voler piller et vendre n’étaient en réalité qu’une seule et même chose (33)

Cherchant le nom (et l’œuvre exacte) de ce philosophe, certains y ont vu la silhouette de Voltaire[xvi], d’autres de Rousseau[xvii], alors que la seule formulation identique se trouve dans l’essai De l’esprit de conquête (1813) de Benjamin Constant. C’est dire combien Simon opère un amalgame, brouillant les pistes, créant une figure de philosophe à partir d’éléments variés, un Suisse « effusionniste » (189) qui a tous les traits de Rousseau. En d’autres termes, Blum n’est pas loin de penser, comme Gavroche, que l’ancêtre est tombé dans le ruisseau par sa faute.

Je concède qu’il faut être particulièrement attentif au texte pour voir qu’Iglésia, comparé à un polichinelle, a les traits exacts du Pulcinella napolitain et non de son homologue français, ce qui autorise l’évocation des spadassins de la Renaissance (43) ; mais, d’une manière générale, toutes ces références faisaient partie du bagage ordinaire du lycéen qu’avait été Georges.

Peintures

La même observation vaut pour les peintures évoquées dans le roman. Si « l’Amant surpris, la Jeune Fille séduite » (81) ne peuvent être identifiés d’emblée[xviii] mais font songer à des gravures du XVIIIe siècle, les « nains difformes » (46) évoquent sans conteste Las Meñinas de Velasquez.

La description picturale suivante, véritable transposition d’art, procède elle aussi par amalgame :

c’était environ cent ans plus tard encore qu’un peintre officiel avait été chargé de la représenter, plaçant à la tête de soldats dépenaillés qui avaient l’air de figurants de cinéma un personnage allégorique, une femme vêtue d’une robe blanche qui dénudait un de ses seins, coiffée d’un bonnet phrygien, brandissant une épée et la bouche grande ouverte, debout dans la lumière jaune d’une journée ensoleillée, au milieu des écharpes d’une fumée glorieuse et bleuâtre, les gabions renversés et, au premier plan, le visage grimaçant et stupide d’un mort représenté en perspective, couché sur le dos, une jambe à demi repliée, les bras en croix et la tête en bas, regardant de ses yeux exorbités, les traits tordus dans une éternelle grimace, (202)

On commence par y voir La Liberté guidant le peuple de Delacroix, quand, petit à petit, émerge La Marseillaise de Rude, bas-relief et non plus peinture, à telle enseigne que tout le récit nous paraît dériver d’une semblable contamination.

Culture explicite : enseigner, renseigner

Ce dévoilement progressif des diverses strates culturelles du roman doit nous conduire à ce qui n’est plus écho, souvenir scolaire, mais à ce que l’auteur tient absolument à communiquer au lecteur, je dirais même instituer, enseigner, à tel point que, craignant de n’être pas suffisamment entendu, il le reprend, sous un autre angle il est vrai, d’un volume à l’autre[xix].

On dira que je sors ici du cadre initial, ne traitant plus de la culture nécessaire au lecteur, mais de celle que l’auteur, qui en est féru, veut lui faire appréhender. Sa seule compétence (au lecteur) serait alors de s’ouvrir à l’autre, par l’acte de lecture. Mais n’est-ce pas, très exactement, l’attitude de Jean Dubuffet dans le fragment de correspondance cité précédemment ? À ceci près qu’on ne parle plus de libellules mais d’un savoir très personnel, acquis parfois à son corps défendant, valant pour les générations à venir.

La guerre de 40

Je ne pense pas m’aventurer audacieusement dans les territoires de l’interprétation en disant que, s’il a consenti à accomplir son devoir de citoyen, Simon n’a jamais accepté d’avoir été conduit à un massacre délibéré, pas même assumé par de mauvais chefs. Alors que la « drôle de guerre » constitue le noyau primitif du récit, il ne nomme jamais (ni dans aucune autre œuvre) cette première phase du conflit. Chez lui, tous les épisodes se mêlent indistinctement, les combats, le séjour au camp de prisonniers, et même son évasion. Lui-même affirme avoir épuisé, pour l’occasion, tout le vocabulaire relatif au cheval et à l’équitation, de telle sorte qu’on a là un véritable traité sur l’art et la manière de monter à cheval, et de sauver sa peau[xx].

La « drôle de guerre »

À l’encontre d’un Zola ou d’un Barbusse, Simon n’est pas du genre à tenir des carnets de route, consignant les faits et les événements quotidiens, de nature à nous informer sur les mœurs des populations visitées. Cependant, à travers son récit, on peut se faire une idée du cantonnement des troupes et des disputes que leur logement entraînait chez l’habitant (61), des uniformes nouveaux (65) [car, contrairement à ce que l’on croit généralement, l’armée s’était préparée à la guerre, sur ce plan au moins], de la tenue des fermiers, avec leurs « bottes noires en caoutchouc constellées de rustines » (58), et surtout de la crainte qui régnait alors des espions, la fameuse 5ème colonne, laissant des messages pour l’ennemi sur les affiches de chicorée (290). Mieux qu’aucun traité militaire, La Route des Flandres dit le rapport de l’homme et du cheval dans cette armée en campagne.

Le désordre

Au delà de ce témoignage, on voit, de l’intérieur, le désordre résultant de l’attaque surprise, et surtout la déroute des chefs (15-16) : Reixach considérant qu’il n’a plus rien à faire comme capitaine dès lors que sa brigade a été anéantie, le général se suicidant. Un fuyard avertit : « y a plus de front » (104). C’est la pagaille, les estafettes ne parviennent pas à porter les ordres, soit qu’elles arrivent sur des positions déjà évacuées (192), soit qu’elles se fassent tuer (193). La rencontre de l’officier du Génie (197) est, à cet égard, éloquente. Sans ordres ni directives (283), les soldats abandonnent l’uniforme, pour revêtir des frusques civiles (105-109). Toute valeur humaine et morale a disparu (198-199).

On pourrait ainsi, comme l’a d’ailleurs fait, plus tard, Claude Simon[xxi], retracer sur une carte d’état-major le déplacement de l’armée française, son repli, le passage sur le pont de la Meuse (242), le retour par un chemin parallèle (280-81). Peu importe que, grâce à d’autres témoignages, on puisse nommer ces chefs ; l’essentiel est, comme l’avait bien vu Jean Ricardou, qu’on éprouve cette décomposition sur tous les plans, un peu comme ce soldat que le bombardement a rendu fou (249).

Le stalag

Sans être un témoignage inégalé sur l’univers de la réclusion, La Route des Flandres retrace avec précision « l’architecture sensorielle » du soldat qui, prisonnier dans un camp, s’efforce de résister à la déshumanisation. Passant sur les conditions matérielles, sur l’application dévoyée du principe marxiste selon lequel toute peine mérite salaire (208), on s’arrêtera sur deux scènes essentielles, celle du tripot (204) géré de telle façon par les pires individus que nul ne songerait à enfreindre leur loi ; celle où des prisonniers se faisant de misérables crêpes (161), sont comme cernés par des loups, leurs camarades affamés retombant à l’état de horde primitive (162-163).

Une philosophie du temps et de l’Histoire

De cette expérience profonde, personnelle, incomparable, se dégage une philosophie de l’Histoire, opposant les vraies valeurs à l’humanisme ambiant, déterminant la place de l’individu dans le temps.

Philosophie commune

Si, très classiquement dans ce roman, les rapports entre les individus sont des rapports de classe, à l’instar de la relation établie entre Reixach et Iglésia (288), s’il apparaît que les esclaves seront toujours et paradoxalement partisans de la force et de la hiérarchie (80), il semble, à en croire la relation de symétrie établie entre Reixach et l’ancêtre Conventionnel, que la condition humaine soit intégralement soumise au déterminisme, psychologique, historique, sociologique, comme si les choses devaient se répéter, inéluctablement.

Selon Georges, le métayer allant et venant sur son tracteur, représenterait, comme jadis le laboureur dans les romans champêtres de George Sand, l’image d’une activité humaine indéfiniment répétée,

comme si elle parcourait, éternelle, tremblotante et imperturbable, la ronde et éblouissante surface du monde… (33)

De la même façon, l’éducation que son père lui a donnée ne serait pas inutile, puisqu’elle lui aura servi à reconnaître l’identité de situations historiquement distantes, et même à en dire le texte en vers latins :

[…] Je lui dirai que j’avais déjà lu en latin ce qui m’est arrivé, ce qui fait que je n’ai pas été trop surpris et même dans une certaine mesure rassuré de savoir que ç’avait déjà été écrit, de sorte que tout l’argent qu’il a lui aussi dépensé pour me le faire apprendre n’aura pas été non plus complètement perdu. ça lui fera sans doute plaisir, oui. ça sera certainement pour lui une… (94-95)

Mais c’est sans compter avec l’ironie de l’Histoire et du narrateur (que ce soit Georges ou Blum), comprenant dès son transport vers le stalag que rien n’a aucun sens, que l’intuition de la durée s’est anéantie (19).

Les vraies valeurs

Déjà, face au cheval mort, les protagonistes ont évalué le prix de l’homme et de la bête (124). Ils savent, d’expérience, le besoin élémentaire de se nourrir et la certitude de mourir (123). Les combats, où il s’est senti pris au piège, tiré comme au jeu de massacre, ont fait voir à Georges le spectacle dérisoirement comique de la mort, celle de Wack par exemple (150). Il a pu mesurer le résultat d’une application mécanique des ordres sur une armée, quand ils ne sont pas tempérés par la durée (161). Que valaient, pour l’ancêtre de Reixach, sa foi dans les principes révolutionnaires de Raison et Vertu face aux insurgés espagnols (294) ?

Et voici que ne manque pas d’apparaître le trop fameux « sens de l’Histoire » (ou ses équivalents antérieurs, la Providence, l’Immaculée Conception), ce qu’il nomme « le vacuumcleaner ou plutôt le tout-à-l’égout de l’intelligence » (176) avec ses corrélats, le bonheur, le progrès économique. À travers ces propos de Blum (ou de Georges), on perçoit, anachroniquement, un écho des débats des années cinquante sur l’invasion des biens de consommation.

Leçons ?

L’Histoire ainsi vécue au fond de la misère humaine est-elle en mesure d’enseigner quoi que ce soit ? Peut-on, en quelque sorte, en tirer une leçon ? Il faudrait, ici, établir l’axiologie de Georges à travers ses remarques incidentes. Faute de place, je m’en tiendrai à la dernière. Il observe que la guerre accélère la décomposition de la matière comme de la société, et sa méditation s’achève sur ce beau finale :

le monde arrêté figé s’effritant se dépiautant s’écroulant peu à peu par morceaux comme une bâtisse abandonnée, inutilisable, livrée à l’incohérent, nonchalant, impersonnel et destructeur travail du temps. (296)

Nature ou culture

En dépit de sa force et de sa beauté lyrique, cette fin ne saurait dissimuler le débat permanent que, par la voix de ses personnages, l’auteur instaure entre la nature et la culture. On s’attend que, fort de l’expérience concentrationnaire (à ne pas confondre avec les camps d’extermination), Georges plaidera pour un plus grand humanisme. Or, il en fait le procès le plus virulent, lui opposant paradoxalement un état de nature qu’il affectait de brocarder à travers Rousseau.

Ainsi, le « savoir appris par procuration » de son père, toute sa culture livresque, restent inutiles face à la brutalité des événements (35). De même ses vains graphismes, opposés à une nature redevenue paisible (219) à la fin, Georges, conditionné par son prénom, entonnant les nouvelles géorgiques (220). Pourtant, l’aporie est incontournable, l’auteur, ou Georges, par procuration, est bien obligé d’employer les mêmes armes, je veux dire les mêmes outils, les mêmes mots pour le dire !

À la « merveilleuse culture » voulue par son père, à la formation par l’École Normale Supérieure (209), à la tristesse qu’il déclare en apprenant le bombardement de la bibliothèque de Leipzig (210), Georges rétorque catégoriquement :

…à quoi j’ai répondu par retour que si le contenu des milliers de bouquins de cette irremplaçable bibliothèque avait été précisément impuissant à empêcher que se produisent des choses comme le bombardement qui l’a détruite, je ne voyais pas très bien quelle perte représentait pour l’humanité la disparition sous les bombes au phosphore de ces milliers de bouquins et de papelards manifestement dépourvus de la moindre utilité. Suivait la liste détaillée des valeurs sûres, des objets de première nécessité dont nous avons beaucoup plus besoin ici que de tout le contenu de la célèbre bibliothèque de Leipzig, à savoir : chaussettes, caleçons, lainages, savon, cigarettes, saucisson, chocolat, sucre, conserves, gal… (211)

Il faut souligner que c’est Georges qui parle ici, non pas Claude Simon, lequel est bien conscient d’écrire un livre qui viendra s’ajouter aux rayons de la bibliothèque reconstruite de Leipzig ou d’ailleurs.

Conclusion :

Si, à l’instar d’Alain Robbe-Grillet, Claude Simon constatait que le monde n’est « ni signifiant ni absurde, il est », son programme a bien été de le décrire, d’en consigner le mouvement chaotique et de trouver les mots justes pour le dire. À cet égard, il faut se défier d’une trop tentante assimilation de l’auteur à ses personnages. Il dit bien que Georges et Blum essaient de s’évader mentalement du stalag en rassemblant et combinant tout ce qu’ils peuvent trouver « connaissances vues, entendues, lues » (173), de sorte qu’en fin de compte tout ce qui est dit et montré se rapporte uniquement à ces deux individus, témoins particuliers d’une époque désarçonnée. Pour dire leur vision du monde, l’auteur s’est placé au même niveau qu’eux, en employant exactement leur langage, en s’imprégnant de leur culture. C’est pourquoi j’ai tendance à penser que la culture à l’œuvre dans La Route des Flandres, celle que le lecteur doit posséder pour y accéder pleinement, ne dépasse pas le niveau secondaire, du baccalauréat pour tout dire[xxii]. En d’autres termes, l’ouvrage, malgré certains clins d’œil ironiques, ne s’adresse peut-être pas aux masses populaires comme on disait naguère, aux petites gens, comme on dit à nouveau aujourd’hui, mais il n’exige pas une culture encyclopédique pour être abordé. Reste que la jouissance du texte ne peut intervenir que si l’on appréhende à la fois ses présupposés et ses jeux culturels explicites.

[1]

[i]. Jean Dubuffet et Claude Simon : Correspondance 1970-1984, L’Échoppe, 1994, Dubuffet, p. 30.

[ii]. Cela a été fait par Pascal Mougin dans sa thèse : L’Effet d’image dans quatre romans de Claude Simon : La Route des Flandres, Histoire, Les Géorgiques et L’Acacia, Université Paris III, 1995. Voir particulièrement l’annexe II, « Index thématique des comparaisons », p. 613-616.

[iii]. Pour une réflexion théorique, voir mon article « L’analyse culturelle des textes », dans L’Histoire littéraire aujourd’hui, sous la direction d’Henri Béhar et de Roger Fayolle, Armand Colin, 1990, pp. 151-161.

[iv]. De Wolfgang Iser on consultera L’Acte de lecture : théorie de l’effet esthétique, Bruxelles, Mardaga, 1985, 405 p.

[v]. Les chiffres entre parenthèses renvoient à La Route des Flandres, (1960), Éditions de Minuit, 1987, coll. Double.

[vi]. « Tireur isolé » : ce terme, absolument anachronique, est employé par Simon dans Le Jardin des plantes.

[vii]. Voir : Mikhail Bakhtine, L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance, Gallimard, 1970, 476 p.

[viii]. Pari Mutuel Urbain, créé par les sociétés de courses en 1891 comme pari mutuel, devenu urbain en 1930.

[ix]. Voir, sur ce point, le manuel classique de Maurice Crubellier : Histoire culturelle de la France, XIXe-XXe siècles, Armand Colin, 1974, 454 p. coll. U.

[x]. Voir Claude Simon, « Le cheval », Les Lettres nouvelles, n° 57, février 1958, pp. 169-189 et n° 58, mars 1958, pp. 379-393, ainsi que la brève étude donnée par Hubert de Phalèse, Code de La Route des Flandres, Nizet, 1997, pp. 29-33. Pour la judéité, ibid., pp. 105-106.

[xi]. Claude Simon était interne au Collège Stanislas, qu’il se remémore dans plusieurs passages du Jardin des plantes, pp. 37, 40, 189, 224, 249.

[xii]. Hubert de Phalèse, Code de La Route des Flandres, Nizet, 1997, p. 42.

[xiii]. Le jeu de mots est aussi connu que celui faisant de Pierre le fondateur de l’Église. Ici, les initiales de  Iesus Christos Theou Yios Sautèr  forment “ IChThYS ”, poisson, en grec.

[xiv]. Michael Riffaterre, « Orion voyeur, l’écriture intertextuelle de Claude Simon », Modern Language Notes, n° 103-104, septembre 1988, pp. 711-735.

[xv]. Voir le développement sur les humanités et leur traitement licencieux dans mon essai, Les Cultures de Jarry, PUF, 1988, pp. 153-176.

[xvi]. Voir Didier Alexandre : « Du Tricheur à l’Herbe, tracer La Route des Flandres » in Claude Simon, La Route des Flandres, Ellipses, 1997, p. 29.

[xvii]. Hubert de Phalèse, op. cit. p. 41. Le même auteur donne la citation de B. Constant.

[xviii]. Voir cependant la note d’Hubert de Phalèse, op. cit. p. 113.

[xix]. Le jeu est trop facile avec Claude Simon : il suffit de recenser les épisodes identiques traités dans Le Jardin des plantes !

[xx]. Pour ces questions de vocabulaire, voir Hubert de Phalèse, op. cit. p. 43 sq.

[xxi]. Cf. Anthony Pugh, « Claude Simon et la route de la référence », Revue des Sciences Humaines, n° 220, octobre 1990, pp. 23-46.

[xxii]. « Je ne crois pas écrire des choses compliquées » déclarait Claude Simon à Jean-Claude Lamy, France-Soir, 26 septembre 1989.

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Jules Renard dans la revue Europe

Europe et Jules Renard

“La revue Europe vient de publier deux dossiers consacrés respectivement aux Frères Goncourt et à Jules Renard (n° 1039-1040, nov.-déc. 2015). J’aurais aimé contribuer au second de ces dossiers, d’autant plus que l’édition de Poil de Carotte que j’ai publiée chez Pocket en 1990 est désormais épuisée. En voici la préface, en attendant une bien improbable réédition.”

[Préface de Poil de Carotte en PDF]

Les Cultures de Jarry

Les Cultures de Jarry

La version originale de ce livre est toujours disponible, diffusée par Les Belles Lettres.

 Alfred Jarry est, paraît-il, trop connu, donc méconnu.
En dehors d’Ubu roi, que lit-on de lui ?
Mettant la totalité de ses écrits en perspective dans les cultures de son époque, cet essai voudrait le rendre accessible à tous.

Dégageant tour à tour les constantes de la culture potachique, celtique, populaire, savante  les éléments d’une contre-culture enfin, Henri Béhar montre à quelles sources Jarry emprunte pour réaliser une œuvre où les imaginations les plus surprenantes s’entrelacent aux thèmes les plus traditionnels, constamment pervertis.

Paraissant en même temps que le tome troisième et dernier des Œuvres complètes de Jarry dans la « Bibliothèque de la Pléiade», ce volume rendra les plus grands services à l’amateur comme à l’étudiant et à tous ceux que préoccupe l’esprit fin de siècle.

[Télécharger les Cultures de Jarry]

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Théâtre ouvert sur le rêve

Théâtre ouvert sur le rêve

Henri Béhar

Le théâtre de Roger Vitrac est devenu un classique du xxe siècle. Il n’est pas une saison où on ne joue Victor ou Les Enfants au pouvoir. Mais ce chef-d’oeuvre de la scène surréaliste n’est pas venu tout seul, et il a été suivi de biens d’autres pièces qui méritent l’attention des amateurs.
Parce que son théâtre est essentiellement physique, exhibant un érotisme chauffé à blanc, mettant sur le même plan le rêve et la vie, montrant leurs rapports réciproques.
Alors que la perspective métaphysique du Symbolisme, par exemple, suppose un drame intemporel, Vitrac s’emploie à dater et situer très précisément chacune de ses pièces dans un contexte historique et social déterminé.
C’est que le Surréalisme, selon lui, est un relevé aussi exact que possible de la réalité sur les plans équivalents et complémentaires du vécu et de l’imaginaire. Les archétypes qu’il développa à partir du fond collectif sont bien le produit d’une époque troublée, qui part d’une guerre mondiale pour en atteindre une seconde. Mais ce n’est pas une raison pour se lamenter, et les formes carnavalesques n’ont pas perdu leurs droits.
Ce théâtre neuf, dont Vitrac est le pionnier,  nécessite un langage dramatique nouveau. Exprimant le désir, il fait la part belle à l’automatisme. Mais aussi,  il s’attaque au langage de la relation quotidienne, soulignant ses paralogismes, ses absurdités, ses amphibologies, prenant les stéréotypes au pied de la lettre pour mieux les démonter.
Dès lors s’instaure un langage-vérité, esquisse d’une vérité du langage sur quoi devrait se fonder toute relation humaine authentique.
Dans ce sens, la dramaturgie onirique de Vitrac préfigure tout, le théâtre contemporain, d’Eugène Ionesco à Romain Weingarten.

H.B.

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Cet ouvrage sous forme papier est toujours disponible aux Éditions l’Age d’homme.

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André Breton et le grand fait divers

André Breton et le grand fait divers,
Histoires littéraires,  n°53, janvier-février-mars 2013

Henri BÉHAR

 S’il est une chose à laquelle on n’imagine pas qu’André Breton ait pu s’intéresser, c’est bien le fait divers, qu’il soit d’ordre journalistique ou simplement factuel. Pourtant, dès ses débuts littéraires, à un moment où il s’éprouve déprimé et pense trouver un certain tonus dans l’activité dada, il déclare préférer le moindre fait divers à « toute la critique d’art[1] », tout en observant qu’en dépit du bourrage de crâne auquel s’est livrée la presse durant la guerre, ses amis et lui ont bien su résister aux communiqués triomphalistes des généraux. En d’autres termes, « Plutôt la vie » dira-t-il, avec ses longues attentes et ses contradictions, ses prémonitions aussi, plutôt la vie que la littérature, comme il le laisse entendre dans un long poème éponyme de la même période.

À la même époque, pour emprunter une image familière qui lui convient totalement, le sirop des rues était son unique aliment. Il le rappelle dans « La Confession dédaigneuse » : « la rue avec ses inquiétudes et ses regards, était mon véritable élément : j’y prenais comme nulle part ailleurs le vent de l’éventuel. » Comme s’il en attendait une révélation, ou, plus simplement, un sursaut de l’existence. Dans une page de son carnet, par définition non destiné à la publication, il note que, le 17 décembre 1920, à 11 heures du soir, sortant de la station de métro Notre-Dame-des-Champs, il a croisé une femme âgée dont le comportement indique la folie, puis un homme, « de mise ordinaire », qui regardait obstinément la plaque « Sortie » sur le quai du métro : « il semble être descendu du dernier train, comme moi ». Breton s’inquiète : « je rentre précipitamment chez moi. Je tremble[2]. » Ce n’est pas le frisson de l’aile de l’imbécillité, mais déjà l’Esprit nouveau, tel que l’entendront les surréalistes, cette « inquiétante étrangeté » qu’il notera à plusieurs reprises par la suite. Par exemple en compagnie de Derain et d’Aragon qui réagirent de la même manière à la rencontre d’une jeune femme d’une beauté peu commune, à Saint-Germain-des-Prés, et qu’ils voudront retrouver, en vain. Cet épisode est noté dans une page des Pas perdus sur laquelle Nadja s’arrête précisément, tant elle est empreinte d’énigme. L’héroïne du nouveau récit, resté « battant comme une porte », se montre déçue, impatiente, et même consternée de l’absence de résolution d’un tel événement, ou plutôt non-événement. Or ce « hasard objectif », pour reprendre la terminologie hégélienne, se trouvera à l’œuvre, à nouveau, dans Les Vases communicants et dans L’Amour fou.

Le fait divers coule à flots de la bouche d’ombre ou, plus concrètement, de ceux qui se laissent endormir en faisant la chaine des mains, durant ce que l’historiographie a, par la suite, nommé la période des sommeils. « Dans les conditions d’obscurité et de silence requises en pareil cas, Crevel ne tarde pas, en effet, à heurter de la tête le bois de la table et, presque aussitôt, se lance dans une longue improvisation parlée. Le sujet de cette improvisation, traité d’une manière décousue, est de l’ordre du fait divers » se souvient Breton dans un entretien radiophonique[3], en regrettant qu’il n’ait pas été enregistré sur le moment. Il est permis de se demander ce que les rêveurs éveillés attendaient d’une telle pratique, empruntée au spiritisme, s’ils devaient ne produire que des discours de cette nature ! Or, justement, elle les ramenait par ce biais au quotidien auquel ils pensaient échapper. Quand elle ne s’achevait pas sur des menaces, une tentative de meurtre et même une incitation à la pendaison collective ! On comprend que Breton n’ait jamais pu s’endormir, trop soucieux de la tenue des séances auxquelles il présidait.

Caractéristique de la phase triomphante du surréalisme, l’écriture automatique (qu’il ne faut pas confondre avec l’expérience précédente, mais qui en découle) est pleine de ces menus faits divers, traces mnésiques des événements de la journée. En témoignent Les Champs magnétiques, écrits en collaboration par Breton et Soupault. Ainsi, au hasard du coupe papier entre les pages du livre : « Le veilleur de nuit fixe une lanterne jaune et rouge et se parle des heures à haute voix, mais sa prudence ne produit pas toujours l’effet espéré. » Chose vue, suivie d’un bref commentaire intérieur, comme pour soi-même. Qu’importe que, grâce au manuscrit, on puisse dire duquel des deux collaborateurs elle émane. Le fait est qu’elle figure dans le livre, assumée par les auteurs. Plus loin, c’est un agent de police du VIe arrondissement qui voit un homme sortir d’un café en courant, laisse tomber un carnet de sa poche… On songe à cette anecdote mettant en scène un certain M. Delouit, incapable de retenir son nom, passant par la fenêtre et redemandant le numéro de sa chambre à l’hôtelier. Histoire brève que l’auteur n’a pu se retenir de conter à la personne réelle nommée X, aux dernières pages de Nadja, et qui a fait couler des flots d’encre philosophique sur la nature de la personnalité, la mémoire et puis l’oubli..

De même que, dans Les Vases communicants, il attribue son goût pour le roman noir aux histoires terrifiantes qu’un instituteur lisait, à la fin des cours, à ses élèves de six ans, on peut supposer que ce goût manifesté pour les faits divers lui vient de la lecture du quotidien que recevait son père, et des commentaires qui en découlaient. On en trouve une trace irréfutable avec l’affaire Henriot, qui apparait en arrière plan au chapitre VI de L’Amour fou. Certes, les deux amants ont subi, d’une manière incompréhensible et totalement irrationnelle, les effets délétères d’un lieu précis. Certes, ils ont traversé une crise au moment même où ils se trouvaient sur la lande, près d’une maison inhabitée, insolite en ce lieu, dont ils apprendront à leur retour qu’elle avait été le théâtre, deux ans auparavant, d’un crime affreux. C’est alors que Breton fournit au lecteur un résumé extrêmement bien informé de « l’affaire de la villa du Loch », comme la nommait la presse locale : « une jeune femme tuée, au moyen d’un fusil de chasse, dans cette maison que j’avais entrevue ; son mari Michel Henriot, fils du procureur général de Lorient, témoignant que le meurtre avait eu lieu en son absence et vraisemblablement devait être mis au compte de quelque chemineau, comme plusieurs autres crimes récents demeurés impunis. »

De fait, comme je l’ai montré dans André Breton le grand indésirable après avoir moi-même relu la presse locale de l’époque, le narrateur procède à une synthèse, dans l’ordre chronologique, des très nombreuses dépêches du Nouvelliste du Morbihan, quotidien de Lorient, qu’il aurait pu lire à l’occasion de ses précédents séjours estivaux, tant après le crime du 8 mai 1934 que lors du procès, qui se tint aux Assises de Vannes l’année suivante, ou que ses parents avaient mis de côté. Puis il dresse un portrait psychologique de l’assassin, et fournit un résumé des lettres de la victime à sa jeune sœur, publiées par le même journal[4].

J’entends bien que tout cela n’intervient qu’après la désastreuse promenade, mais le halo dont il a paré la maison, l’illusion de fausse reconnaissance (ou syndrome de Capgras) concernant le treillis métallique enfermant les renards argentés qu’élevait le fils du procureur, et que Breton ne pouvait voir du chemin, ces représentations mentales ne proviennent-elles pas d’informations antérieures, certes oubliées sur le moment, qui tapissaient sa mémoire, et, en dépit de ses dénégations, ne demandaient qu’à resurgir sur les lieux mêmes ?

Parmi d’autres recueils factices de coupures de presse, un album en percaline noire, vraisemblablement constitué au cours de son voyage en Gaspésie, témoigne du goût que l’auteur d’Arcane 17 manifestait pour le scrapbook ou colimage, selon le terme proposé par les québécois. Apparu à la vente de son atelier (et désormais conservé à la Bibliothèque Kandinsky au centre Pompidou), il contient des coupures, souvent illustrées, de journaux québécois (La Patrie) et américains (The New Yorker), et bien d’autres documents commémorant son séjour new-yorkais, notamment le catalogue de l’exposition Miró à la Galerie Pierre Matisse en 1945, le carton d’invitation conçu par Marcel Duchamp pour l’exposition « Through the big end of this opera glass » à laquelle participèrent Duchamp, Tanguy et Cornell. Outre des cartes postales de la route de Gaspé, du Rocher Percé et des fous de Bassan, mentionnés dans Arcane 17[5], on y peut lire un bon nombre d’articles relatifs aux agates, aux échos donnés par la presse américaine aux articles de Sartre lors de son premier séjour à New York, aux commentaires d’Aragon sur Gide, un hommage au jeune poète Diamant-Berger, mort lors du débarquement en Normandie, et surtout sur la reconstitution des partis en France à la Libération. Autant d’informations qui alimenteront ses réflexions et ses propos ultérieurs.

Breton s’intéressait donc aux faits divers. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs suscité, à son initiative le plus souvent, des prises de position des surréalistes, agissant collectivement.

Ainsi, ils témoignent leur admiration pour Germaine Berton (noter la métathèse de son propre patronyme) qui, à leurs yeux, eut le courage d’abattre, le 22 janvier 1923, Marius Plateau, un Camelot du roi, secrétaire de la Ligue d’Action française (simple accident du travail, allait en déduire Aragon). Après son acquittement (le 24 décembre 1923), ils placent son portrait anthropométrique sur une pleine page du premier numéro de la Révolution surréaliste, entouré des photos de tous les surréalistes de l’heure, avec cette fusée de Baudelaire : « La femme est l’être qui projette la plus grande ombre ou la plus grande lumière dans nos rêves ».

 Germaine BERTON

Figure 1: Double portrait de Germaine Berton (1923)

À l’issue de son procès, Breton et ses amis lui avaient porté une corbeille de roses rouges avec ces mots : « À Germaine Berton, qui a fait ce que nous n’avons pas su faire[6]. » Au moment où, désespérant à nouveau de la vraie vie, il envisageait de ne plus écrire, il confiera à Roger Vitrac : « Pour moi, l’opinion de Germaine Berton est infiniment plus considérable que celle d’André Gide. » (Journal du Peuple, avril 1923).

Réponse aux interrogations angoissées sur le fait d’écrire, de publier, le fait divers se pare ici des couleurs de l’anarchie, idéal politique auquel Breton n’a jamais renoncé.

Léa et Christine Papin
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Dix ans après l’affaire Berton, Breton prend fait et cause pour deux jeunes femmes, des domestiques meurtrières de leur patronne. Le fait divers, parfaitement résumé par Paul Éluard et Benjamin Péret, met d’emblée l’accent sur l’interprétation sociale que les surréalistes entendent lui donner (à la différence de celle qu’exposera le Dr Jacques Lacan dans sa thèse) : « Les sœurs Papin furent élevées au couvent du Mans. Puis leur mère les plaça dans une maison “bourgeoise” de cette ville. Six ans, elles endurèrent avec la plus parfaite soumission observations, exigences, injures. La crainte, la fatigue, l’humiliation, enfantaient lentement en elles la haine, cet alcool très doux qui console en secret car il promet à la violence de lui adjoindre, tôt ou tard, la force physique./ Le jour venu, Léa et Christine Papin rendirent sa monnaie au mal, une monnaie de fer rouge. Elles massacrèrent littéralement leurs patronnes, leur arrachant les yeux, leur écrasant la tête. Puis elles se lavèrent soigneusement et, délivrées, indifférentes, se couchèrent. La foudre était tombée, le bois brûlé, le soleil définitivement éteint. Sorties tout armées d’un chant de Maldoror[7]… »

Au cours d’un jeu collectif consistant à interpréter rapidement certains objets, André Breton voit la magicienne Circé comme un personnage historique à travers une boule de cristal, dans un désert, avec « la plus belle pièce de lingerie de luxe dans l’armoire des demoiselles Papin et le pot d’étain du crime ». Il y reviendra à l’occasion de la sortie du film Les Abysses¸ deNico Papatakis, offrant sur une page de la revue La Brèche (n° 5, octobre 1963) un montage repris du numéro 5 de La Révolution surréaliste, auquel est confrontée la photographie des sœurs Bergé, lumineuses interprètes du film.

La même année 1933 voit encore les surréalistes prendre fait et causeen faveur d’une parricide de dix-huit ans : Violette Nozière[8]. L’occasion est belle, pour eux, de régler son compte à une société fondée sur la sainte famille telle que Marx-Engels l’avaient analysée. Surtout quand la jeune meurtrière accuse, à son tour, son père d’avoir abusé d’elle pendant six ans. Contrairement à l’opinion publique, ils sont convaincus de l’inceste, et tiennent donc la jeune fille pour une victime. Ils éditent à Bruxelles une plaquette de poèmes et de dessins aux éditions Nicolas Flamel, fondées pour la circonstance dans le but d’éviter les poursuites judiciaires (puisque l’instruction était en cours). Éluard y salue celle qui a défait « l’affreux nœud de serpents des liens du sang », et Breton y voit la figure mythique des générations futures : « Tu ne ressembles à personne de vivant ni de mort. »

Violette fut condamnée à mort, puis graciée et libérée pour « conduite exemplaire » après douze ans de travaux forcés. En 1953, Breton rappellera que les surréalistes, à l’énoncé du verdict, lui avaient envoyé une gerbe de roses rouges, comme ils avaient fait pour Germaine Berton, et il demandera sa réhabilitation : « Réhabilitez-la. Cachez-vous ! De mémoire d’homme, jamais affaire criminelle n’aura fait surgir à la cantonade plus belle collection de crapules que le procès Violette Nozières, il y a vingt ans… À qui la palme, du père souilleur de sa fille […], de l’amant de cœur Jean Dabin, camelot du roi-maquereau, du vicomte de Pinguet qui courut ‘donner’ la jeune fille au sortir de son lit, des infâmes chroniqueurs judiciaires qui signaient Pierre Wolff ou Géo London les ‘papiers’ que j’ai sous les yeux ou du mystérieux ‘protecteur’ M. Émile. […][9] »

À diverses occasions, les interventions publiques d’André Breton à partir de faits sanglants montrent qu’il en a suivi le déroulement avec attention, les interprétant dans le sens de la révolte, dont il avait fait un dogme pour le surréalisme.

Au-delà des événements rapportés par la presse, il a toujours été sensible, pour son compte personnel, à ce que Georges Sebbag nomme des « durées automatiques », qui sont comme des télescopages des temps, des échappées inconscientes dans le futur. D’aucuns ouvriraient ici un nouveau chapitre de la psychologie, ou, éventuellement, de la parapsychologie, qui traiterait des phénomènes de prémonition, de l’intuition, du pressentiment ou même de la magie quotidienne. Pour l’auteur de Nadja, ce sont des faits divers que l’histoire s’est chargée, rétrospectivement, de transformer en avertissements individuels ou collectifs.

L’essentiel, dans le premier cas, est de pouvoir passer du particulier au général. Ainsi, dans une note[10] (souvent passée inaperçue) de sa préface au catalogue de la grande exposition surréaliste de 1947, il récapitule, pour les sceptiques, une série de phrases venues de l’inconscient, qui ne prirent sens qu’avec le temps.

1. « Les grands magasins de la Ménagère pourraient prendre feu… » écrivaient Breton et Soupault dans « S’i1 vous plaît », publié par Littérature, n° 15, en septembre 1920 (p. 20). Un an après, cette phrase d’inspiration automatique trouvait sa résolution par l’incendie du même Bazar Bonne-Nouvelle, totalement détruit.

2. « Il y a des gens qui prétendent que la guerre leur a appris quelque chose ; ils sont tout de même moins avancés que moi, qui sais ce que me réserve l’année 1939 » écrivait Breton dans sa prémonitoire « Lettre aux voyantes », La Révolution surréaliste, n°5, 15 octobre 1925, p. 22. Annonce explicitée ainsi dans « Le Trésor des Jésuites », fruit de la collaboration d’Aragon et Breton : « Que nous réserve 1940 ? 1939 a été désastreux… Faut-il regretter les chevaleresques combats des tranchées ou leur préférer les peu glorieuses exterminations immobiles d’aujourd’hui ? » (Variétés, juin 1929).

À ces anticipations de portée collective, auxquelles les événements donnaient, à la relecture, un sens extraordinairement précis, Breton ajoute, dans la même note, une référence au poème « Tournesol », qui se révélait divinatoire à ses yeux par la rencontre de Jacqueline, et l’annonce de découvertes scientifiques. Tout se passe comme si les scripteurs (ils étaient deux dans deux cas sur trois, et même si un seul tenait la plume, l’autre en acceptait la formulation) s’étaient contentés de porter à la connaissance du lecteur un fait à venir, qu’ils n’avaient aucun moyen de justifier lors de l’écriture.

À la réflexion, Breton proposera, par la suite, de classer des faits semblables dans la catégorie de la « Magie quotidienne ». C’est le titre d’un article qu’il offre au premier numéro de la revue La Tour Saint-Jacques en 1955. Il y consigne un certain nombre de coïncidences survenues dans la même journée. L’une d’entre elles part de son désir de commenter un fait divers présentant un cas extrêmement rare de renoncement à soi de la part d’une mère : mise à l’épreuve par son amant, Denise Labbé avait tué sa propre fillette afin de prouver son amour total. « Dans l’état actuel de l’information, quelle nuit — quoi de plus égarant pour le jugement moral — que le cœur de cette jeune femme, convaincue du crime le plus atroce mais qui s’est laissé porter au plus grand sacrifice par amour ! » observe-t-il (OC IV, p. 930).

Le délai d’impression de la revue surréaliste à laquelle il avait promis cet article ne lui a pas permis de l’achever le jour prévu. Le lendemain, il reçoit d’une ancienne maîtresse, une longue lettre suscitée par le même fait divers, lui demandant de faire connaître dans la presse sa propre position sur cet acte atroce. Breton n’a pas répondu à à la demande, mais il a laissé, après le verdict, une page manuscrite, inédite, lisible (à grand peine) sur le site de la vente André Breton : « Devant un des plus grands égarement de l’esprit, en plein orage passionnel, ce ne serait pas trop de pouvoir invoquer les secours de Laclos, de Sade, de Stendhal, de Baudelaire, de Freud et encore n’est-ce pas cela qui donnerait le droit de réprimer…. Même pour les besoins de la défense, il me paraît tout à fait abusif que la responsabilité de Gide ait pu être alléguée, Les Nourritures terrestres ne sauraient sans ridicule, être tenues pour un ouvrage dépravant, et il va sans dire que le meurtre de la petite Cathie est l’antipode de l’acte gratuit. » On n’en saura pas plus.

Sans pousser le paradoxe, nous pouvons à notre tour ranger André Breton au nombre des écrivains qu’il invoque dans cette note. De même qu’ils sont souvent partis d’un fait divers pour bâtir une œuvre, de même il a accumulé des informations sur les grandes affaires du passé pour en tirer des réflexions morales (« La question morale me préoccupe » écrivait-il en 1920), philosophiques, et même poétiques. Ainsi, à peine démobilisé, il compose un long poème, « Pleine marge », où se lit un écho d’une enquête qu’il avait faite l’été précédent, durant ses vacances dans l’Ain :

« Et vous messieurs Bonjour
Qui en assez grande pompe avez bel et bien crucifié
deux femmes je crois
Vous dont un vieux paysan de Fareins-en-Dôle
Chez lui entre les portraits de Marat et de la Mère Angélique
Me disait qu’en disparaissant vous avez laissé à ceux qui sont venus et pourront venir
Des provisions pour longtemps
Salon-Martigues, septembre 1940. »

Est-ce à ce moment qu’il s’est procuré l’Étude historique et critique sur les fareinistes ou farinistes, Lyon, 1908, conservée dans sa bibliothèque, ou plus tard, pour y vérifier ses intuitions ? Le fait est qu’il portait intérêt à ces convulsionnaires, extrémistes de la foi, même quand ils allaient jusqu’à crucifier publiquement des femmes, et que la mémoire populaire de leurs actes devenait, en la circonstance, facteur d’optimisme !

Breton avait accumulé dans sa bibliothèque un certain nombre d’ouvrages rares, traitant d’affaires célèbres, tel ce Recueil intéressant sur l’affaire de la mutilation du Crucifix d’Abbeville arrivée le 9 août 1765, et sur la mort du Chevalier de La Barre Pour servir de supplément aux causes célèbres, qui ne semble pas avoir donné lieu à un traitement spécifique de sa part. En revanche, les Mémoires, Révélations et poésies de Pierre-François Lacenaire (Paris, 1836) figuraient déjà dans le projet de bibliothèque élaboré par Aragon et lui pour Jacques Doucet, avant de fournir matière à un chapitre de l’Anthologie de l’humour noir. Pour lui, Lacenaire était un théoricien du « droit au crime ».

Breton tenait Sade pour un moraliste, à l’égal de Vauvenargues, mais, dans le fragment précédent, il le citait aussi pour les actes que la justice lui reprochait, dont l’affaire Rose Keller, à laquelle Maurice Heine avait consacré une étude dans Hippocrate, Annales de médecine légale, de criminologie et de police scientifique, qu’il lui dédicaça. Ardent défenseur de la liberté de la presse, Breton n’hésita pas à apporter son témoignage en faveur de l’éditeur Jean-Jacques Pauvert, qui, audace extrême, avait l’outrecuidance de publier la totalité des écrits de Sade !

Pour finir cette revue de détail, on n’oubliera pas que Breton lui-même fut, bien involontairement, le sujet d’un fait divers dont la presse se fit l’écho au niveau national. Visitant une grotte préhistorique, doutant de l’historicité des dessins pariétaux, il eut le malheur de passer son doigt dessus et fut accusé par le député-propriétaire de dégradation de monuments. Les poursuites judiciaires qui s’ensuivirent l’inquiétèrent beaucoup, comme en témoignent ses lettres à sa fille Aube, récemment publiées.

Il n’y a pas de mauvaise littérature pour qui s’est délibérément mis en marge de la littérature. De même, il n’y a pas d’événements méprisables aux yeux de qui a fait profession de réfléchir sur la société de son temps. Le fait divers offre à qui sait le regarder sans préjugés un fragment brûlant d’éternité, donnant sur la tragédie ou la comédie, c’est tout comme, en tout cas porteuse d’humour noir. Chez Breton, le fait divers est un embrayeur, une porte ouvrant sur les profondeurs de l’être, et même davantage, sur son devenir. Ce que la philosophie ne peut offrir, parce qu’elle se place sur Bételgeuse au lieu d’entrer de plain pied dans la vie, le fait divers nous le révèle d’emblée. Préoccupé de dégager un mythe collectif, et sachant fort bien qu’un tel mythe ne se décrète pas, Breton en a vu les linéaments, à maintes reprises, dans ces faits vrais qui, à juste titre, sidèrent le populaire.


[1] Les Pas perdus, OC I, 231.

[2]. OC I, 614.

[3]. André Breton, Entretiens radiophoniques, OC III, 480.

[4]. Une anthologie des articles les plus significatifs vient d’en être republiée : « L’affaire Michel Henriot, 8 mai 1934-1er juillet 1935 », Les Cahiers du Faouëdic, n° 16, Lorient, 2012.

[5]. On trouve des coupures et des illustrations semblables dans le manuscrit de 48 pages offert à Elisa, désormais conservé à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, publié en fac-similé par mes soins chez Biro Éditeur, Paris, 2008.

[6]. Lettre de Simone à Denise, 24 décembre 1923, dans : Simone Breton, Lettres à Denise Levy 1919-1929 et autres textes 1924-1975, présentés par de Georgiana Colvile, Gallimard, 2005, p. 165.

[7]. Le surréalisme au service de la révolution, n° 5, 15 mai 1933, pp. 27-28.

[8]. Telle est bien l’orthographe de ce nom. C’est par une erreur constante que les surréalistes ont ajouté un S dans le titre de leur brochure.

[9]. André Breton : Médium-feuille n°5, mars 1953.

[10]. André Breton, La Clé des champs, OC III, p. 742.

[1] Les Pas perdus, OC I, 231.


 

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Scatodali : de la scatologie à l’eschatologie

La Vie secrète de Salvador Dali. Suis-je un génie ?

éd. critique des manuscrits originaux établie par Frédérique JOSEPH-LOWERY, 2006, 740 p.

L’exposition Dali rencontre une très grande affluence, et c’est tant mieux.
Pour faire patienter les visiteurs faisant une queue qui dure jusqu’à deux heures, je leur conseille la lecture d’un document authentique de Dali, dont, me semble-t-il, on ne trouve pas trace dans l’exposition ni dans la librairie qui s’impose vers la sortie:
Salvador DALI, La Vie secrète de Salvador Dali. Suis-je un génie ? éd. critique des manuscrits originaux établie par Frédérique JOSEPH-LOWERY, 2006, 740 p.
J’ai suffisamment travaillé sur ce livre, tant pour la mise en page que l’édition proprement dite, pour pouvoir dire qu’on y ENTEND l’artiste lui-même.
Je propose aussi la lecture de deux articles substantiels (si je peux dire):
« Le surréalisme et la science », préface à : Salvador Dali à la croisée des savoirs, A. Ruffa, Ph. Kaenel, D. Chaperon (éd.), Paris, Desjonquères, 2007, p. 15-25.

« Scatodali : de la scatologie à l’eschatologie », dans Salvador Dali sur les traces d’éros, actes du colloque international de Cerisy, Notari, Genève, 2010, p. 82-93. Ce dernier en pièce jointe téléchargeable.

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    André Breton, index des Oeuvres complètes

    Index des Œuvres complètes de A. Breton

    Breton

    On trouvera ci-dessous, dans un premier temps, l’index alphabétique général des Œuvres complètes d’André Breton. Il s’agit en fait de tous les ouvrages parus de son vivant, ayant fait l’objet, la plupart du temps, d’une édition en livre de poche. Ce sont donc tous les mots (noms communs et noms propres, avec capitales ou non) employés par l’auteur, classés dans l’ordre alphabétique, avec, accolé sur la même ligne, leur nombre d’occurrences dans ce corpus. Sauf erreur de ma part, on peut dire, en simplifiant, qu’André Breton a un vocabulaire de 42.353 formes. Au lecteur de décider s’il est riche ou non, plus recherché ou plus complexe que celui de Racine, de Victor Hugo ou de l’un des poètes de sa génération. L’intérêt immédiat de cette liste est qu’elle permet de voir les mots utilisés par l’écrivain, et ceux qui, par défaut, sont exclus de son vocabulaire. Rappelons, pour finir, que tout calcul scientifique admet une approximation de +_ 5%.
    Logiciel utilisé: TXM de l’ENS de Lyon.
    Je remercie particulièrement Michel Bernard 
    qui a bien voulu m’accompagner, à nouveau, dans cette aventure numérique.

    Je remercie Étienne Brunet (Université de Nice), dont le logiciel Hyperbase m’a servi à élaborer cet index alphabétique.

    [Télécharger l’index _AB_TXM au format PDF]   

    Nos outils nous offrent d’autres classements qui seront d’un grand intérêt pour le chercheur et même l’amateur.
    Voici un index avec la référence des pages dans l’édition de la Pléiade. Pour alléger le fichier, j’en ai retiré les pronoms et particules  trop fréquents.

     [Télécharger l’index _réf_p.  au format PDF]

    Enfin, pour faire œuvre décidément utile, voici la concordance, lettre par lettre, issue du même fichier Œuvres complètes, avec l’indication de la page dans la Pléiade. Les fichiers Epub sont lisibles aussi bien sur votre tablette que sur ordinateur.

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    Bibliographie d’Henri Béhar

    Mise à jour décembre 2014
    [Télécharger cette bibliographie]

    Télécharger l’entretien d’Henri Béhar avec Michel Piersens paru dans Histoires littéraires, n° 49, 2012, p. 85-97.

    I. Livres

    A. Essais

    1. Roger Vitrac, un réprouvé du surréalisme, Paris, Nizet, 1966, 330 p.
    Roger Vitrac, un réprouvé du surréalismeTélécharger le fichier PDF

    1.  Étude sur le théâtre dada et surréaliste, Paris, Gallimard, 1967, 358 p. coll. « Les Essais ». Traduction en japonais, espa­gnol, polonais, italien.

    3. Nouvelle édition revue et augmentée : Le Théâtre dada et surréaliste, Idées/Gallimard, 1979, 444 p.

    1.  Jarry dramaturge, Paris, Nizet, 1980, 304 p.
    2.  Vitrac, théâtre ouvert sur le rêve, Bruxelles, Labor, Pa­ris, Fernand Na­than, 1981, 254 p. (Réédition, Lausanne, L’Âge d’homme, 1993).
    3.  Le Surréalisme, textes et débats (en collaboration avec Michel Caras­sou), Paris, Hachette, 1984, 509 p. réédition 1992. Traduit en japonais aux éditions Shi Sho Sha, 1997.
    4.  Les Pensées d’André Breton, (avec la collaboration de Maryvonne Barbé et de Roland Fournier), Lausanne, L’Âge d’homme, 1988, 362 p.
    5.  Les Cultures de Jarry, Paris, Presses Universitaires de France, 1988, 312 p. coll. Ecrivains. (Repris aux Éditions Nizet, 1994).
    6.  Littéruptures, Lausanne, L’Âge d’homme, 1988, 256 p. « Bi­bliothèque Mélu­sine ».
    7.  André Breton le grand indésirable, Paris, Calmann-Lévy, 1990, 475 p. « Biographie ». Traduit en japonais aux éditions Shi Sho Sha, 1997, en chinois aux éditions Hebei, 2004.
    8.  Dada, histoire d’une subversion, (en collaboration avec Michel Caras­sou), Paris, Fayard, 1990, 264 p. Nouvelle édition en 2005. Traduction espagnole, éd. Peninsula, 1996 ; traduction japonaise, éd. Shi Sho Sha, 1997, traduction chinoise, éd. Gankui Normal University, 2003.
    9.  La Littérature et son golem, Paris, Honoré Champion, 1996, 254 p. coll. Travaux de linguistique quantitative, n° 58.
    10.  Le Surréalisme dans la presse de gauche (1924-1939), Paris, éditions Paris-Méditerranée, 2002, 348 p.
    11.  Les Enfants perdus, essai sur l’avant-garde, Lausanne, L’Age d’Homme, 2002, 288 p.
    12.  La Dramaturgie d’Alfred Jarry, Paris, Honoré Champion, 2003, 412 p., coll. Littérature de notre siècle, n° 22 [c’est le n° 4 revu et actualisé].
    13.  Tristan Tzara, essai, Paris, Oxus, 2005, 258 p., coll. « Les Roumains de Paris ». Traduit en roumain…
    14.  André Breton le grand indésirable, Paris, Fayard, 2005, 542 p. Nouvelle édition, revue et ressourcée, du n° 10.

    18. Analyse d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, Paris, Pocket, 2006, 281 p.

    19. André Breton, Arcane 17, fac-similé du manuscrit original, édition préparée et présentée par Henri Béhar, Paris, Biro éditeur, 2008 (édition de luxe en 2 volumes sous coffret, l’un contenant le fac-similé, 18 x 23,5 cm, 48 pages, quadrichromie ; l’autre : « D’un poème objet » et la transcription par HB, le texte d’André Breton, 18 x 23,5 cm, 240 pages, noir) ; édition courante en un volume relié 17,5×24 cm, 254 p. + D ill.

    1.  La Littérature et son golem, tome II. Paris, éditions Classiques Garnier, 2010, 378 p.
    2.  Ondes de choc, nouveaux essais sur l’avant-garde. Lausanne, L’Age d’Homme, 2010, 344 p.
    3.  Poésie et politique au XXe siècle, sous la direction d’Henri Béhar et de Pierre Taminiaux, Paris, Hermann, 2011, 396 p.
    4.  Guide du Paris surréaliste, sous la direction d’Henri Béhar, Éditions du patrimoine, Collection “Guides de Paris”, 2012, 200 p.

    B. Éditions critiques, parfois de vulgarisation

    • Roger Vitrac : Dés-lyre, poésies complètes présentées et annotées par H. B. Paris, Gallimard, 1964, 224 p.
    • Roger Vitrac : Théâtre t. III et IV, Paris, Gallimard, 1964.
    • – 8. Tristan Tzara : Oeuvres complètes, texte établi, présenté et annoté par H. B. t. I, Paris, Flammarion, 1975, 746 p. t. II, 1977, 473 p. t. III, 1979, 637 p. t. IV, 1980, 693 p. t. V, 1982, 714 p. t. VI, 1991, 640 p.

    9. Tristan Tzara : Grains et issues, chronologie, préface, notes et dossier établis par H. B. Paris, Garnier-Flammarion, 1981, 310 p.

    10. Alfred Jarry : Ubu roi avec une notice biographique, une notice historique et littéraire, des notes explicatives, une documentation thématique et pédagogique par H. B. Paris, La­rousse, 176 p.

    11.  Inquisitions, fac-similé de la revue augmenté de documents inédits, présenté par H. B. Paris, Editions du CNRS, 1990, 182 p.

    12. Jules Renard : Poil de carotte, préface, dossier, notes et commentaires par H. B., Paris, Presses Pocket, 1990, 348 p. L’ouvrage n’étant plus suivi par l’éditeur, on en trouvera la préface ci-dessous, à télécharger en mode PDF.
    Préface_Poil de C

    13. Marcel Proust : Un amour de Swann, préface et parcours proustien par H. B., Paris, Presses Pocket, 1993, 402 p. [Deuxième édition, augmentée des « clés de l’œuvre » et allégée des illustrations, Paris, Presses Pocket, 2000, 402 p.]

    14. Alfred de Musset : On ne badine pas avec l’amour, préface et commentaires par H. B., Pocket n° 6102, col. « Lire et voir les classiques ».

    15. Alexandre Dumas fils : La Dame aux camélias, introduction et commentaires par H. B., Pocket n° 6103, 1994, 422 p. coll. « Lire et voir les classiques ».

    16. Tristan Tzara, Dada est tatou, tout est Dada, introduction, établissement du texte, notes, bibliographie et chronologie par H. B., GF-Flammarion, n° 892, 1996, 382 p.

    17. Alfred Jarry, Ubu roi, préface, notes et « clés de l’œuvre » par H. B., Pocket, n° 6153, 2000, 259 p. col. « Pocket classiques ».

    18. Eugène Labiche, Un chapeau de paille d’Italie, préface, notes et « clés de l’œuvre » par H. B., Pocket, n° 6260, 2003, 306 p. col. « Pocket classiques ».

    1.  Alfred Jarry en verve, présentation et choix par H. B., éditions Pierre Horay, 2003, 128 p.

    20. Tristan Tzara, Œuvres théâtrales, texte établi et préfacé par HB, traduites en roumain par Vasile Robciuc, Les Cahiers Tristan Tzara, n° 27-30, printemps 2007, 302 p.

    1.  Commentaires pour servir à la lecture de l’Almanach du Père Ubu illustré 1899, par Henri Béhar, Marieke Dubbelboer etJean-Paul Morel, L’Etoile-Absinthe, n° 121-122, Du Lérot éditeur, 2009, 96 p. [Notes de présentation avec commentaires page par page].
    2.  Proust en verve, présentation et choix par H. B., éditions Pierre Horay, 2010, 128 p.

    23. Tristan Tzara, Poésies complètes, édition préparée et présentée par Henri Béhar, Flammarion, « Mille et une pages », 2011, 744 p.

    C. Édition de revues savantes

    1 – 3. Cahiers Dada-Surréalisme, Paris, éd. Minard, 1966-1969.

    4.- 31. Mélusine, Cahiers du Centre de recherche sur le sur­réalisme, Lau­sanne, L’Age d’homme, Études et documents réunis par H. B.

    n° 1 – Émission-réception, 1980, 334 p.

    n° 2 – Occulte-occultation, 1981, 316 p.

    n° 3 – Marges-non frontières, 1982, 302 p.

    n° 4 – Le Livre surréaliste, 1983, 382 p.

    n° 5 – Politique-polémique, 1984, 370 p.

    n° 6 – Roussel en gloire, 1984, 302 p.

    n° 7 – L’Âge d’homme-l’âge d’or, 1985, 332 p.

    n° 8 – L’Âge ingrat, 1986, 272 p.

    n° 9 – Arp poète plasticien, 1987, 300 p.

    n° 10 – Amour-humour, 1988, 286 p.

    n° 11 – Histoire-historiographie, 1989, 316 p.

    n° 12 – Lisible-visible, 1991, 320 p.

    n° 13 – Le surréaliste et son psy, 1992, 330 p.

    n° 14 – L’Europe surréaliste, 1993, 332 p.

    n° 15 – Ombre portée, le surréalisme en Hongrie, 1994, 332 p.

    n° 16 – Cultures, contre-cultures, 1995, 432 p.

    n° 17 – Chassé-croisé Tzara-Breton, 1997, 347 p.

    n° 18 – Maxime Alexandre, 1998, 336 p.

    n° 19 – Mexique, miroir magnétique, 1999, 400 p.

    n° 20 – Merveilleux et surréalisme, 2000, 352 p.

    n° 21 – Réalisme-surréalisme, 2001, 352 p.

    n° 22 – René Crevel ou L’Esprit contre la raison, 2002, 320 p.

    n° 23 – Dedans-Dehors, 2003, 342 p.

    n° 24 – Le Cinéma des surréalistes, 2004, 342 p.

    n° 25 – L’Universel reportage, 2005, 304 p.

    n° 26 – Métamorphoses, 2006, 352 p.

    n° 27 – Le surréalisme et la science, 2007, 342 p.

    n° 28 – Le surréalisme en héritage, les avant-gardes après 1945, 2008, 318 p.

    n° 29 – Le surréalisme sans l’architecture, 2009, 332 p.

    n° 30 – Surréalistes serbes, 2010, 332 p.

    n° 31 – Les réseaux du surréalisme, 2011, 344 p.

    n° 32 – À belles mains, livre surréaliste, livre d’artiste, 2012, 332 p.

    D. Direction de collections

    Outre les revues signalées ci-dessus, je dirige la Bibliothèque Mélusine (L’Age d’Homme), la collection Les Pas Perdus (éditions Phénix/Librissimo) et la collection Cap’agreg (Nizet) qui ont fait paraître les ouvrages suivants :

    I. Bibliothèque Mélusine (L’Age d’Homme) :

    1. Michel Carassou, Jacques Vaché et le groupe de Nantes. Préface d’Henri Béhar, éd. Jean-Michel Place, 1986, 256 p. ill.
    2. Pascaline Mourier-Casile, De la chimère à la merveille, Recherches sur l’imaginaire fin de siècle et l’imaginaire surréaliste, éd. L’Age d’Homme, 1986, 304 p.
    3. Yves Bridel, Miroirs du surréalisme. Essai sur la réception du surréalisme en France et en Suisse française (1916-1939). Préface d’Henri Béhar, éd. L’Age d’Homme, 1988, 203 p.
    4. Henri Béhar, Roland Fournier, Maryvonne Barbier,Les Pensées d’André Breton, éd. L’Age d’Homme, 1988, 362 p.
    5. André Breton ou le surréalisme même. Études réunies par Marc Saporta avec le concours d’Henri Béhar, éd. L’Age d’Homme, 1988, 200 p.
    6. Henri Béhar, Littéruptures, éd. L’Age d’Homme, 1988, 256 p.
    7. Marcel Jean et Arpad Mezei, Genèse de la pensée moderne dans la littérature française. Essai. Préface d’Henri Béhar, éd. L’Age d’Homme, 2001, V + 232 p.
    8. Mélusine moderne et contemporaine, études réunies par Arlette Bouloumié avec le concours d’Henri Béhar, éd. L’Age d’Homme, 2001, 368 p.
    9. Thierry Aubert, Le Surréaliste et la mort, éd. L’Age d’Homme, 2001, 324 p.
    10. Paolo Scopelliti, L’Influence du surréalisme sur la psychanalyse, préface de Roger Dadoun, éd. L’Age d’Homme, 2002, 248 p.
    11. André Breton et Paul Éluard : L’Immaculée Conception, édition fac similé du manuscrit du Musée Picasso, présentation et transcription par Paolo Scopelliti, préface d’Henri Béhar, L’Age d’Homme, 2002, 228 p.
    12. Ferdinand Alquié, Cahiers de jeunesse, présentés par Paule Plouvier, L’Age d’Homme, 2003, 160 p.
    13. Jacques Prévert, « frontières effacées », textes présentés et réunis par Carole Aurouet, Daniel Compère, Danièle Gasiglia-Laster et Arnaud Laster. L’Age d’Homme, 2003, 216 p.
    14. Elza Adamowicz, Ceci n’est pas un tableau, les écrits surréalistes sur l’art. L’Age d’Homme, 2004, 264 p.
    15. Olivier Penot-Lacassagne (dir.), Artaud en revues. L’Age d’Homme, 2004, 208 p.
    16. Christophe Dauphin, Sarane Alexandrian ou le grand défi de l’imaginaire. L’Age d’Homme, 2006, 206 p.
    17. Salvador Dali, La Vie secrète de Salvador Dali. Suis-je un génie ? éd. critique des manuscrits originaux établie par Frédérique Joseph-Lowery, 2006, 740 p.
    18. Le Grand Jeu en mouvement, actes du colloque de Reims réunis par Olivier Penot-Lacassagne et Emmanuel Rubio, L’Age d’Homme, 2007, 336 p.
    19. Gilbert Lely la poésie dévorante, actes du colloque « Gilbert Lely, le centenaire », Paris, 2004. Textes réunis par Emmanuel Rubio, L’Age d’Homme, 2008, 236 p.
    20. Bulletin international du surréalisme (avril 1935-septembre 1936), fac-similé des quatre numéros, présentation par Georges Sebbag. L’Age d’Homme, 2009, 64 p.
    21. Emmanuel Rubio, Les Philosophies d’André Breton, L’Age d’Homme, 2009, 564 p.

    II. Collection Cap’agreg (Nizet) :

    1. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Comptes A Rebours, l’œuvre de Huysmans à travers les nouvelles technologies. Paris, Nizet, 1991, 148 p.
    2. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Renan tous comptes faits. Souvenirs d’enfance et de jeunesse à travers les nouvelles technologies, Paris, Nizet, 1992, 164 p. ill.
    3. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Les Mots de MolièreLes quatre der­nières pièces à travers les nouvelles technologies, Paris, Nizet, 1992, 160 p.
    4. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Guide de Voyage au bout de la nuit, Paris, Nizet, 1993, 160 p.
    5. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Voltaire portatif. Le Dictionnaire philosophique à travers les nouvelles technologies, Paris, Nizet, 1994, 160 p.
    6. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Dictionnaire des Misérables. Dictionnaire encyclopédique du roman de Victor Hugo réalisé à l’aide des nouvelles technologies, Paris, Nizet, 1994, 160 p.
    7.  Hubert de Phalèse (nom collectif) : Les Voix de La Condition humaine, Paris, Nizet, 1995, 160 p.
    8. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Quintessence d’Alcools. Le recueil d’Apollinaire à travers les nouvelles technologies. Paris, Nizet, 1996, 166 p.
    9. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Code de La Route des Flandres. Nizet, 1997, 160 p.
    10. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Beckett à la lettre : En attendant Godot, Fin de partie. Nizet, 1998, 160 p.
    11. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Corinne à la page. Nizet, 1999, 160 p.
    12. Hubert de Phalèse (nom collectif) : La Forgerie des Complaintes de Jules Laforgue. Nizet, 2000, 160 p.
    13. Hubert de Phalèse (nom collectif) : En voiture avec Les Voyageurs de l’impériale d’Aragon. Nizet, 2001, 160 p.
    14. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Les Bons contes et les bons mots de Gil Blas. Nizet, 2002, 160 p.
    15. Hubert de Phalèse (nom collectif) : À la recherche des Illusions perdues, Nizet, 2003, 160 p.
    16. Hubert de Phalèse (nom collectif) : La Règle du Je dans L’Âge d’homme, Nizet, 2004, 160 p.
    17. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Les Mots de Tête d’or (2 e version), Dictionnaire de la pièce de Claudel, Nizet, 2005, 152 p.

    III. Collection Les Pas Perdus (Phénix éditions) :

    • Surréalisme et pratiques textuelles, études réunies par Emmanuel Rubio, 2002, 224 p.
    • Cyrille Bagros, L’Espace surréaliste, 2003, 274 p.
    • L’Entrée en surréalisme, études réunies par Emmanuel Rubio, 2004, 284 p.
    • Intellectuel surréaliste (après 1945)

    IV. Collection Dada (éd. Dilecta)

    Tristan Tzara, La Première Aventure céleste de M. Antipyrine, ill. de Marcel Janco, 2005.

    Tristan Tzara, 7 Manifestes Dada, ill. Francis Picabia, 2005.

    Tristan Tzara, Vingt-cinq poèmes, ill. Hans Arp, 2006.

    Tristan Tzara, Cinéma Calendrier du cœur abstrait, ill. Hans Arp, 2006.

    E. Ouvrages collectifs

    1. Article « Dada », dans Encyclopaedia Universalis.

    2. Chapitre Dada-Tzara dans Histoire littéraire de la France, Paris, Edi­tions sociales, 1979, pp. 203-209.

    3. Notices : Dada, Ionesco, Jarry, Surréalisme, Vitrac, dans : Enciclopedia del teatro del ‘900, a cura di Antonio Attisani, Milan, Feltrinelli, 1980.

    4. Section « Poétique comparée », dans : Recherche et pluridis­ciplinarité, Actes du colloque de Gif-sur-Yvette. Université de la Sorbonne Nouvelle, 1982, pp. 249-331.

    5. Notices de littérature dans le Grand Dictionnaire encyclo­pédique, Paris, Larousse, 1982.

    6. Notices sur Baron, Collage, Congrès, Critique, Dada, Inso­lite, Théâtre, Titres, Tzara, Valençay, Vitrac et diverses oeuvres dansDictionnaire géné­ral du surréalisme et de ses environs, Fribourg, Office du Livre, Paris, P. U. F. 1982.

    7. Notices de littérature française contemporaine (auteurs, personnages, thèmes, terminologie) dans Dictionnaire histo­rique, thématique et technique des littératures françaises et étrangères, anciennes et modernes, sous la di­rection de Jacques Demougin, Paris, Larousse, 1985.

    8. « 1936, arts et littérature », Europe, n° 683, mars 1986 [direction de ce numéro spécial].

    1.  L’Histoire littéraire aujourd’hui, (avec Roger Fayolle), Paris, Armand Co­lin, 1990, 187 p.

    11. Réunion des contributions et présentation du volume consacré à André Breton, Europe, n° 743, 1991.

    13. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Comptes A Rebours, l’œuvre de Huysmans à travers les nouvelles technologies. Paris, Nizet, 1991, 148 p.

    14. « Compte à rebours : l’informatique au service des agréga­tifs », dans : Frantextautour d’une base de données tex­tuelles. Paris, Didier Erudition, 1992, pp. 113-135.

    15. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Renan tous comptes faits. Souvenirs d’enfance et de jeunesse à travers les nouvelles technologies, Paris, Nizet, 1992, 164 p. ill.

    16. Notice Tristan Tzara dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français publié sous la direction de Jean Maitron, tome XLII, 1992.

    17. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Guide de Voyage au bout de la nuit, Paris, Nizet, 1993, 160 p. coll. Cap’Agreg n° 4.

    18. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Voltaire portatif. Le Dictionnaire philosophique à travers les nouvelles technologies, Paris, Nizet, 1994, 160 p. coll. Cap’Agreg n° 5.

    19. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Dictionnaire des Misérables. Dictionnaire encyclopédique du roman de Victor Hugo réalisé à l’aide des nouvelles technologies, Paris, Nizet, 1994, 160 p. coll. Cap’Agreg n° 6.

    20. « Max Jacob », Encyclopédie Axis (Dossier), 1995.

    21. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Les Voix de La Condition humaine, Paris, Nizet, 1995, coll. Cap’Agreg n° 7.

    22. [avec Michel Bernard] « La nébuleuse des sentiments » dans L’Analyse thématique des données textuelles, ouvrage dirigé par François Rastier, publié par Éveline Martin, Paris, Didier Érudition, 1995, pp. 53-84.

    23. « Usages poétiques de la langue : Dada et surréalisme », dans Histoire de la langue française 1914-1945, sous la direction de Gérald Antoine et Robert Martin, CNRS-Editions, 1995, pp. 567-595.

    24. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Quintessence d’Alcools. Le recueil d’Apollinaire à travers les nouvelles technologies. Paris, Nizet, 1996, 166 p.

    25. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Code de La Route des Flandres. Nizet, 1997, 160 p.

    26. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Beckett à la lettre : En attendant Godot, Fin de partie. Nizet, 1998, 160 p.

    27. « Europe 1923-1998, une revue de culture internationale ». Actes du colloque tenu en Sorbonne le 27 mars 1998, organisé par Henri Béhar, sous l’égide de l’Association des Amis d’Europe et de l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle, Europe, n° hors série, 1998, 144 p.

    28. « Ubu roi et la pataphysique », dans Le Siècle rebelle, Dictionnaire de la contestation au XXe siècle, Larousse, 1999, pp. 609-611.

    28. Hubert de Phalèse (nom collectif) : Corinne à la page. Nizet, 1999, 160 p.

    29. Notices « Breton » pp. 204-217, « Lautréamont » pp. 726-733 et « Jarry » pp. 642-647 dans LeRobert des grands écrivains de langue française publié sous la direction de Philippe Hamon et Denis Roger-Vasselin, 2000.

    30. Hubert de Phalèse (nom collectif) : La Forgerie des Complaintes de Jules Laforgue. Nizet, 2000, 160 p.

    31. Hubert de Phalèse (nom collectif) : En voiture avec Les Voyageurs de l’impériale d’Aragon. Nizet, 2001, 160 p.

    1.  Dictionnaire des pièces de théâtre françaises du XXe siècle, sous la direction de Jeanyves Guérin, Champion, 2005.
    2.  Dada circuit total, (en collaboration avec Catherine Dufour) : « les Dossiers H », L’Age d’Homme, 2005, 776 p.
    3.  Formules n° 11, Actes du colloque « Surréalisme et contraintes formelles », 2007 (en collaboration avec Alain Chevrier), 336 p.
    4.  Alfred Jarry et les arts (HB en collaboration avec Julien Schuh), Actes du colloque de Laval, L’Étoile-Absinthe, n° 115-116, du Lérot éditeur, 2008, 254 p.
    5.  Commentaires pour servir à la lecture de l’Almanach du Père Ubu illustré 1899, par Henri Béhar, Marieke Dubbelboer et Jean-Paul Morel, L’Etoile-Absinthe, n° 121-122, Du Lérot éditeur, 2009, 96 p.

    II- ARTICLES :

      • « Lettres d’Antonin Artaud à Roger Vitrac », NRF, avril 1964.
      • « Délyrant Vitrac », Mercure de France, mars 1965.
      • « Sur Les Cenci », Calliope jeune théâtre, n° 2, avril 1966.
      • « Aventure et Dés », Cahiers Dada Surréalisme, n° 1, 1966.
      • « Fallait-il fusiller Dada ? » Les Nouveaux Cahiers, n° 5, juin 1966.
      • « La langue des séphardim », Les Nouveaux Cahiers, n° 6, sept. 1966.
      • « Tradition et invention dans la poésie judéo-espagnole », ibid. 1968.
      • « La question du théâtre surréaliste ou le théâtre en ques­tion », Europe, déc. 1968.
      • « De l’inversion des signes dans Ubu enchaîné », Études françaises, Mon­tréal, 1972, n° 1.¤
      • « Le paradoxe sur le théâtre », ibid. 1973, n° 1.
      • « Une mise en scène surréaliste de Sylvain Itkine », Revue d’Histoire du théâtre, 1972, n° 1.¤
      • « Proteste au poing levé, les manifestes Dada », Annales de l’Université d’Abidjan, 1973, série D, t. V, pp. 347-361.
      • « Aux sources de l’insolite », dans : L’Insolite et l’onirisme au théâtre, Klincksieck, 1974, pp. 3-26.
      • « À mots découverts », Europe, juin 1975, pp. 95-112.
      • Présentation d’inédits de Tzara, ibid. pp. 58-94.
      • « La dramaturgie d’Alfred Jarry », L’Information littéraire, 1975, n° 5, pp. 208-212.
      • « Débris, collage et invention poétique », Europe, juin 1976, pp. 102-114.
      • « Sur un inédit patent », ibid. pp. 197-208.
      • « Le pagure de la modernité », Cahiers du XXe siècle, n° 5, 1976, pp. 43-68.
      • « Jarry devant la critique contemporaine » : Les Littéra­tures de langues européennes au tournant du siècle, lectures d’aujourd’hui, série A, cahier II, pp. 65-72.¤
      • « Ubu au TNP », Revue d’histoire du théâtre, 1977, n° 1, pp. 79-94.¤
      • « Du mufle et de l’algolisme chez Jarry », Romantisme, n° 17-18, 1977, pp. 185-201.
      • « Hamlet dans le secret du mouchoir de nuages », Silex, n° 3, 1977, pp. 185-201.
      • « Le théâtre expérimental », Littérature, n° 30, mai 1978, pp. 111-122.
      • « Poétique de la déconstruction », Le Siècle éclaté, n° 2, 1978, pp. 117-139.
      • « L’avant-garde comme relativité généralisée », Acta univer­sitatis wrati­slaviensis, n° 462, 1979, pp. 45-47.
      • « L’amour fou d’André Breton », Club français de la mé­daille, n° 68, 1980, pp. 58-65.
      • « Ouvertures », Mélusine, n° 1, 1980, pp. 9-23.
      • « Le surréalisme à l’université », ibid. pp. 283-301 (en collaboration avec C. Pouget).
      • « La culture potachique à l’assaut du symbolisme », Europe, n° 623-24, mars-avril 1981, pp. 17-33.
      • « Jarry joué », ibid. pp. 145-158.
      • « La réécriture comme poétique ou le même et l’autre », Ro­manic review, vol. LXXII, n° 1, janvier 1981, pp. 51-65.
      • « Les amis roumains de Tristan Tzara », Manuscriptum, (Bucarest), 1981, n° 2, pp. 156-166, n° 3, pp. 131-145, n° 4, pp. 168-182 ; 1 982 n°1 pp. 160-165, n° 2 pp. 160-166.
      • « O tytulach surrealstycznych », Pamietnik literacki, Varsovie, 1981, N° 2, pp. 260-277.
      • « Le bordel métaphysique ou le théâtre de Picasso », Esprit, janvier 1981, n° 1, pp. 76-79.
      • « L’Espagne au cœur : le 2 e congrès international des écrivains », Eu­rope, n° 637, mai 1982, pp. 179-199.
      • « La saveur du réel », Europe, n° 638-39, juin-juillet 1982, pp. 101-108.
      • « Ondes de choc », Mélusine, n° 3, 1982, pp. 11-17.
      • « Jarry à l’épreuve », L’étoile-absinthe, n° 9-12, 1981, pp. 119-125.
      • « La réception du surréalisme : pratique d’une théorie », Romanica Wrati­slaviensia, XX, 1983, pp. 122-137.
      • « En belle page », Mélusine, n° 4, 1983, pp. 11-13.
      • « Lieux-dits, les titres surréalistes », Mélusine, n° 4, 1983, pp. 77-101 (voir n° 34).
      • « Portes battantes », Mélusine, n° 4, 1983, pp. 339-341.
      • « Le vocabulaire freudiste et marxien de Tzara dans Grains et issues », Saggi e ricerche di letteratura francese, vol. XXII, Rome, Bulzoni, 1983, pp. 9-27.
      • « Combats de mots », Mélusine n° 5, 1983, pp. 11-17 (avec P. Mourier).
      • « Le vocabulaire freudiste et marxien… », Mélusine n° 5, 1983, pp. 101-114 (voir n° 44).
      • « Tristan Tzara phare de l’avant-garde roumaine », Revue de littérature comparée, 58 e A. n° 1, janv.-mars 1984, pp. 89-104.
      • « Jarry, l’almanach et le fleuve oral », L’Etoile-absinthe, n° 19-20, oct. 1984, pp. 31-39.
      • « Jarry, Rousseau et le populaire », dans : Le Douanier Rousseau, cata­logue de l’exposition aux Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, 1984, pp. 25-29.
      • « Heureuse méprise : Raymond Roussel et les surréalistes », Mélusine n° 6, 1984, pp. 41-59.
      • « Jarry et l’imagerie populaire », L’Esprit créateur, vol. XXIV, n° 4, winter 1984, pp. 36-47.
      • « Inquisitions : le surrationalisme, la poésie et l’actualité » dans : Des an­nées trente, Ed. du CNRS, 1985, pp. 225-236.
      • « L’écriture du rêve dans Les Jours et les nuits », dans : Alfred Jarry, colloque de Cerisy, Paris, Belfond, 1985, pp. 137-153.#
      • « Le vent du souvenir et de l’avenir », Mélusine, n° 7, 1985, pp. 9-16 (avec P. Mourier).
      • « Allocution d’ouverture », dans : Enjeux scolaires – Enjeux sociaux, Pa­ris, Ed. du Seuil, 1985, pp. 13-15.
      • « Hermétisme, pataphysique, surréalisme », Procedings of the Xth congress of the International Comparative Literature Association (New York, 1982) vol. II, Comparative poetics, Garland Publishing Inc. New York, 1985, pp. 495-504.
      • « Le tournant des rêves », Europe, n° 683, mars 1986, pp. 3-11.
      • « Départs », préface à : Michel Carassou : Jacques Vaché et le groupe de Nantes, Ed. J.-M. Place, 1986, pp. 7-16, « Bibliothèque Mélusine ».
      • « Théorie d’ensembles », L’Etoile-absinthe, n° 25-28, 1985, pp. 5-8 (avec Brunella Eruli).
      • « Le vocabulaire freudiste et marxien… », Le Siècle éclaté, n° 3, 1985, pp. 85-101 (voir n° 44).
      • « Le symbolisme absolu de Georges Ribemont-Dessaignes » dans : Dramatur­gies – langages dramatiques, Mélanges pour Jacques Scherer, Paris, Nizet, 1986, pp. 37-47.
      • « Un projet de banque de données d’histoire littéraire », dans Méthodes quantitatives et informatiques dans l’étude des textes, Genève, Slatkine, Pa­ris, Champion, 1986, pp. 43-54.
      • « Le symbolisme absolu de Georges Ribemont-Dessaignes », Les Mots, la vie, n° 3-4, 1986, Actes du colloque international G. Ribemont-Dessaignes, 1984, Nice, pp. 157-176 (voir n° 62).
      • « Propos d’aperture », Contrastes, hors série, t. 2, 1986, pp. 17-21, Actes du colloque international « Humour et traduc­tion », Paris, 13-14 dé­cembre 1985.
      • « Les Roumains à Paris » dans Présence de la Roumanie en France et en Italie, Université de la Sorbonne Nouvelle, 1986, pp. 5-6.
      • « La présence et le rôle des écrivains roumains de langue française », ibid. pp. 11-23.
      • « L’âge ingrat », Mélusine n° 8, 1986, pp. 9-15 (avec P. Mourier).
      • « Avant le mouvement, le groupe de Nantes », Dada, surrea­lismo : precur­sores, marginales y heterodoxos, Cadiz, 1986, pp. 77-80 (voir n° 58).
      • « Le Surréalisme », Dossiers Tout l’Univers, n° 14, janvier 1987, pp. 16-21.
      • « Le roman comme bordel philosophique », Faites entrer l’infini, n° 2, 1987, p. 7.
      • « Dada comme nouvelle combinatoire », Avantgarde, Amsterdam, n° 1, 1987, pp. 59-68.
      • « De l’âge d’or à l’âge d’homme : l’utopie surréaliste ». Autre­ment dire, n° 314, Discours et utopie : stratégies, 1987, pp. 181-194.
      • « Sueños y sonrisas, el teatro surrealista », Litoral, Ma­laga, « El ojo so­luble », 1987, pp. 353-358.
      • « Arp surréaliste ou le ruban du Père Castel », Mélusine, n° 9, 1987, pp.99-112.
      • « Dada spectacle » dans : Vitalité et contradictions de l’avant-garde. Li­brairie José Corti, 1988, pp. 161-170.
      • « Préface » dans : Yves BRIDEL, Miroirs du surréalisme, Lausanne, L’Age d’Homme, 1988, pp. 7-18.
      • « Les pré-requis culturels de la lecture littéraire » dans : La Lecture lit­téraire, Actes du colloque de Reims publiés sous la direction de Michel Pi­card. Éditions Clancier-Guénaud, 1988, pp. 312-328.
      • « L’attraction passionnelle » dans : André Breton ou le surréalisme, même, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1988, pp. 76-86.
      • « André Breton, repères chronologiques » ibid. pp. 193-197.
      • « The Passionate Attraction : Breton and the theatre », Dada/Surrealism, Iowa City, n° 17, pp. 13-18 (trad. anglaise du n° 78).
      • « L’art du vivant », Europe n° spécial Cubisme littéraire.
      • « Ubu sur scène, les grands interprètes » dans le catalogue de l’exposition Ubu, cent ans de règne, Musée galerie de la SEITA, 1989, pp. 51-62.
      • « Philippe Soupault, le voyageur magnétique », Europe, n° 719, mars 1989, pp.
      • « Le ton de l’histoire », Mélusine, n° 11, 1990, pp. 9-16.
      • « Tristan Tzara historiographe de Dada », ibid. pp. 29-40.
      • « Introduction » (avec Roger Fayolle) à : L’Histoire litté­raire au­jourd’hui, Armand Colin, 1990, pp.5-11.
      • « L’analyse culturelle des textes », ibid. pp.151-161.
      • « Le surréel. Essai de terminologie », Beitrage zur Romani­schen Philolo­gie, (Berlin), n° XXVIII, 1989, pp. 45-52.
      • En collaboration avec Georges Baal : « La correspondance entre les activistes hongrois et Tzara ; 1920-1932 », Actes du Colloque sur les relations culturelles franco-hongroises des années 1920 à nos jours organisé à Paris du 2 au 4 Février 1989. Cahiers d’Études hongroises, n° 2, Paris, 1990, pp. 117-133.
      • « L’aporie de Patzcuaro » [André Breton], Europe, n° 743, mars 1991, pp. 3-7.
      • « Repères chronologiques » [André Breton], ibid. pp. 164-168.
      • « La parenthèse dada » [Aragon], Europe, n° 745, mai 1991, pp. 34-44.
      • « Intellectuel surréaliste », Mélusine, n° XII, 1991, pp. 309-315.
      • « Soupault, le voyageur magnétique », Actuel Quillet 1991, pp. 131-137.
      • « La culture libertaire » [Prévert], Europe, n° 748-749, août-septembre 1991, pp. 33-42.
      • « Les mots et les maux de la tribu », Europe, n° 751-752, nov.-déc., 1991, pp. 38-47.
      • « Beau comme une théorie physiologique », Cahiers Lautréamont, n° 15-16, 2 e semestre 1990, pp. 51-55.
      • « La poésie-connaissance » dans : Poesia da ciencia, ciencia da poesia, textes réunis par Marc-Ange Graff. Lisbonne, Escher, 1991, pp. 59-75.
      • « Par cela seul que », Cahiers Lautréamont, 2 e semestre 1991, pp. 86-88.*
      • « Roger Caillois, « Boussole mentale » du surréalisme », dans : Roger Cail­lois, la pensée aventurée, sous la direction de Laurent Jenny. Paris, Belin, 1992, pp. 15-31. $
      • « Dada : une internationale sans institutions ? » dans : Les Avant-gardes nationales et internationales. Libération de la pensée, de l’âme et des ins­tincts par l’avant-garde. Textes réunis par Judit Karafiath et Gyorgy Tver­dota. Budapest, 1992 Argumentum, pp. 55-61.
      • « Les dictionnaires d’auteur. Du pavé au CD-ROM », Études de linguis­tique appliquée, n° 85-86, janvier-juin 1992, pp. 123-130.
      • « Le freudo-marxisme des surréalistes », Mélusine n° 13, 1992, pp. 173-191.
      • [H. B. et al] Un nouvel univers de recherches : Frantextautour d’une base de données tex­tuelles. Paris, Didier Érudition, 1992, pp. 137-166.
      • « André Breton et la beauté convulsive », Actuel Quillet 1992, pp. 197-204.
      • « Picasso au miroir d’encre », dans L’Artiste en représentation, textes réunis par René Démoris. Paris, Éditions Des­jonquères, 1993, pp. 199-213.
      • « La boîte en valise ou le poste de travail du littéraire », dans Les Banques de données littéraires comparatistes et fran­cophones, textes réunis par Alain Vuillemin. Limoges, PULIM, 1993, pp. 57-64.
      • « Philippe Dada ou les défaillances de la mémoire », [Soupault] Europe, mai 1993, n° 769, pp. 7-14.
      • « Le fonds Paul Éluard du Musée de Saint-Denis : au ren­dez-vous des amis », dans Paul, Max et les autres, sous la di­rection de Sylvie Gonzalez. Thonon les Bains, L’Albaron, 1993, pp. 103-136.
      • « La pensée de M. Aa l’antiphilosophe », dans La Révolution dans les lettres, Henriette Ritter et Annelies Schulte (éds), Amsterdam, Rodopi, pp. 183-195.
      • « Valeurs lumineuses » [Reverdy], Europe, n° 777-78, janv.-fév. 1994, pp. 73-86.
      • [H. B. et al] « La banque de données d’histoire littéraire : principes, pédagogie, perspectives », Texte, revue de critique et de théorie littéraire, Toronto, 1992, n° 12, pp. 219-256.
      •  « L’ordinateur peut-il aider à lire le théâtre ? » dans Analyse textuelle et nouvelles technologies, [Université Paris VIII] n° 2, 1993, pp. 13-23.
      •  « L.-F. Céline persécuté persécuteur », Actuel Quillet 1994, pp. 172-178.
      •  « Regards sur Yvan Goll et les avant-gardes », dans : Yvan Goll (1891-1950) situations de l’écrivain, études réunies par Michel Grunewald et Jean-Marie Valentin. Bern, Berlin, Francfort, New York, Paris, Vienne, Lang, 1994, pp. 83-99.
      •  « L’amorale ou la morale de l’écriture automatique » dans : Éthique et écriture, Actes du colloque international de Metz, textes réunis par Jeanne-Marie Baude, Université de Metz, diffusion Klincksieck, 1994, pp. 143-153.
      • [Préface], Claude Maillard-Chary, Le Bestiaire des surréalistes, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1994, pp. vii-ix.
      •  « André Breton, vingt ans à Nantes », Le Rêve d’une ville. Nantes et le surréalisme. Musée des beaux-Arts de Nantes, 1994, pp. 215-229.
      •  « Adhérer au surréalisme », Organon, Revista do Instituto de Letras da Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Brésil, n° 22, 1994, « Aspectos do surrealismo », pp. 51-61.
      • « L’Europe surréaliste ou la crise de la conscience européenne au xx e siècle », Mélusine n° 14, 1994, pp. 9-21.
      •  « Adhérer au surréalisme », dans : Le Sens à venir, Hommage à Léon Somville, Peter Lang, 1995, pp. 83-92. [Voir n° 118]
      • « Oh mythe, fuyante proie », [préface à] : Annette Tamuly, Le surréalisme et le mythe, New York, Peter Lang, 1995, pp. xi-xvii.
      • « Les états de rêve chez Tristan Tzara », Recherches et travaux, Université Stendhal, bulletin n° 47, 1995, pp. 107-120.
      • « Pour une problématique des odeurs : des essences pour des Esseintes », Études françaises, Montréal, n° 31-1, été 1995, pp. 95-108.
      • « Hubert de Phalèse’s Method », Literary & Linguistic Computing, Vol. 10, n° 2, 1995, pp. 129-134.*
      •  « [Saint-John Perse] Surréaliste à distance », Europe, nov.-déc. 1995, n° 799-800, pp. 59-84.
      • « Les dictionnaires d’auteur. Du pavé au disque compact ». Lexique, Lille, Presses universitaires du septentrion, n° 12-13, 1995, pp. 439-450. [Voir n° 101]
      • « Alfred Jarry et le théâtre français à la fin du XIXe siècle », 1894 : European theatre in Turmoil, Amsterdam, Atlanta, Rodopi, 1996, pp. 41-53.
      • « La présence et le rôle des écrivains roumains de langue française », Le Rameau d’or, n° 2, 1995, pp. 122-129 [voir n° 66].
      • « Tristan Tzara si inventia grafica : secretul lui Villon » [traduction roumaine], Caiete critice, n° 4-5, 1996, pp. 71-78.
      • « L’approche culturelle du surréalisme », Mélusine, n° 16, « Cultures, contre-cultures », 1996, pp. 9-15.
      • « Figures du chassé-croisé », Mélusine, n° 17, « Chassé-croisé Tzara-Breton », 1997, pp. 9-31.
      • « André Breton, l’histoire et le sens du mythe », dans : Paule Plouvier, Renée Ventresque, Jean-Claude Blachère : Trois Poètes face à la crise de l’histoireAndré Breton, Saint-John Perse, René Char, L’Harmattan, 1997, pp. 11-36.
      • « La culture de l’auteur et la compétence du lecteur dans La Route des Flandres », Littératures contemporaines, n° 3, éd. Klincksieck, 1997, pp. 207-227.
      • « À propos de Tristan Tzara », dans L’Album, 2 e rencontres franco-roumaines en Méditerranée, Montpellier, 1998, n. p.
      • « Les mots difficiles » dans Des mots en liberté, Mélanges offerts à Maurice Tournier, ENS éditions, 1998, pp. 323-333.
      • « Éluard et le fou allié dada », dans Les Mots la vie, revue sur le surréalisme [sic], « Éluard a cent ans », actes du colloque de Nice (janvier 1996), n° 10, 1998, pp. 13-33.
      • « Les cartes d’Europe », dans : « Europe 1923-1998, une revue de culture internationale », Europe, n° hors série, 1998, pp. 6-9.
      • « Harmoniques et sons fondamentaux dans En attendant Godot et Fin de partie », dans : En attendant Godot et Fin de partie Samuel Beckett, ouvrage dirigé par Franck Evrard, Ellipses, 1998, pp. 24-37.
      • « Paulhan-Breton, le poète et l’éminence grise, ou l’étrangeté d’une amitié », L’Herne, n° 12, André Breton, 1998, pp. 343-352.
      • « Eleutheria, le chaînon manquant », Op. cit., revue de littératures française et comparée, n° 11, novembre 1998, pp. 219-227.
      • « Le théâtre de Beckett sous l’œil des nouvelles technologies », Lire Beckett, textes réunis par Didier Alexandre et Jean-Yves Debreuille, Presses universitaires de Lyon, 1998, pp. 111-120.
      • « Éditorial », L’Œuvre en cours, revue virtuelle du Centre audiovisuel et informatique de Paris III.
      • « L’édition critique » dans : Les Lecteurs de Lautréamont, actes du quatrième colloque international sur Lautréamont, Cahiers Lautréamont, XLVII et XLVIII, Du Lérot éditeur, 1999, pp. 23-42.
      • « For writers are all jesters, and all the jests together : literature », dans : Petre Raileanu, « The romanian avant-garde, Plural[Bucarest], n° 3, 1999, pp. 114-122.
      • « Le Mexique revisité », Mélusine n° XIX, 1999, pp. 9-21.
      • « Le simultanéisme Dada », dans Les Avant-gardes et la tour de Babel, interaction des arts et des langues, sous la direction de Jean Weisgerber, Lausanne, L’Age d’Homme, 2000, pp. 37-44.
      • « Tzara, Dada et le surréalisme », Itinéraires et contacts de cultures, n° 29, Tristan Tzara, le surréalisme et l’internationale poétique, 2000, pp. 13-19.
      • « Les vains cortèges de l’humour », Les Complaintes de Jules Laforgue, « L’idéal et Cie », Sedes, Société des études romantiques, 2000, pp. 75-89.
      • « Le merveilleux dans le discours surréaliste, essai de terminologie », Mélusine XX, 2000, pp. 15-29.
      • « Il n’y a que deux genres, le poème et le pamphlet », dans L’Éclatement des genres au Xxe siècle, sous la direction de Marc Dambre et Monique Gosselin, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2001, pp. 61-80.
      • « La Mélusine surréaliste », dans Mélusine moderne et contemporaine, études réunies par Arlette Bouloumié avec le concours d’Henri Béhar, Lausanne, L’Age d’Homme, 2001, Bibliothèque Mélusine, pp. 143-158.
      • « La critique surréaliste » dans : Marcel Jean et Arpad Mezei, Genèse de la pensée moderne, nlle édition, Lausanne, l’Age d’Homme, 2001, Bibliothèque Mélusine, pp. 9-23.
      • « Le casse du siècle, pour une périodisation multicritères du Xxe siècle », dans Le Temps des Lettres, sous la direction de Michèle Touret et Francine Dugast-Portes, Presses universitaires de Rennes, 2001, pp. 83-105.
      • « Locus solus ou bis repetita placent », in Raymond Roussel, n° 1, « nouvelles impressions critiques », Lettres modernes Minard, Paris-Caen, 2000, pp. 75-91.
      • « La scène du crime », in Mélanges offerts à Alain van Crugten, Lausanne, L’Age d’Homme, 2001, pp. 89-103.
      • « Au Palais des Miroirs », préface à Le Surréalisme dans la presse de gauche, Paris-Méditerranée, 2002, pp. 7-33.
      • « Battre la campagne », préface à : André Breton et Paul Éluard, L’Immaculée Conception, édition fac similé du manuscrit du Musée Picasso, présentation et transcription par Paolo Scopelliti, L’Age d’Homme, pp. 7-11.
      • « Spécificité du discours romanesque chez René Crevel », Mélusine, n° XXII, 2002, pp. 99-113.
      • « Les outils informatiques ont-ils changé la perception de l’histoire littéraire au XXe siècle ? », dans Perspectives historiques et métacritiques sur la critique littéraire au XXe siècle, sous la direction de Henryk Chudak, Publications de l’Institut de Philologie romane de l’Université de Varsovie, 2002, pp. 7-34.
      • « Le théâtre surréaliste existe-t-il ? », L’Avant-scène opéra, n° 210, septembre 2002, pp. 118-121.
      • « Au cœur du rêve », Juliette ou la clé des songes, Programme de l’Opéra de Paris, Palais Garnier, 2002, pp. 73-79.
      • « La fée verte ou l’absinthe de tout bouquet » dans Arlette Bouloumié, Écriture et maladie, Imago, 2002, pp. 39-55.
      • « La jambe et la roue », Que vlo-ve ?, n° 21, 2003, p. 5-28.
      • « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée », Mélusine, n° XXIII, 2003, pp. 9-11.
      • « Une autre petite folie collective : l’arithmomanie de Tristan Tzara », in Fous littéraires, nouveaux chantiers, textes réunis par Jean-Jacques Lefrère et Michel Pierssens, Tusson, Du Lérot, 2003, pp. 137-141.
      • « Lire Les Complaintes de Jules Laforgue, essai d’analyse culturelle », dans Mots et lexiculture, hommage à Robert Galisson, Paris, Honoré Champion, 2003, pp. 335-354.
      • « Aragon, le ton de Lautréamont », dans L’Atelier d’un écrivain, le XIXe siècle d’Aragon, textes réunis par Édouard Béguin et Suzanne Ravis, Publications de l’université de Provence, 2003, pp. 27-39.
      • « Intertextualité jarryque : Jarry et Lautréamont », dans Maldoror hier et aujourd’hui – Lautréamont : du romantisme à la modernité, actes du sixième colloque international sur Lautréamont, Tokyo, 4-6 octobre 2002, Cahiers Lautréamont, n° 63-64, p. 129-138.
      • « Prévert surréaliste de la rue », dans Jacques Prévert « Frontières effacées », actes des journées Internationales Jacques Prévert, décembre 2000. L’Age d’Homme, 2003, pp. 17-26.
      • « L’inadaptation cinématographique », Mélusine, n° 24, Le Cinéma des surréalistes, 2004, p. 9-13.
      • « Dall’Anno primo della Révolution surréaliste al 2000 », dans Traiettorie della modernita, il Surealisme all’alba del Terzo Millenio, a cura di Germana Orlandi Cerenza, Lindau, Turin, 2004, pp. 63-81 (trad. Sofia Diaz).
      • « Jean sans terre ou le Juif errant controversé », Europe, n° 899, mars 2004, pp. 219-228.
      • « Point d’interrogation », Le Journal de la sirène, avril 2004, n° 14, [n.p.]
      • Réponse à l’enquête « Que représentent pour vous Isidore Ducasse et l’œuvre de Lautréamont ? », Les Cahiers Lautréamont, livraisons LXIX et LXX, 1 er semestre 2004, pp. 45-46.
      • « Le cinéma de Roger Vitrac », dans Französische Theaterfilme – zwischen Surrealismus und Existentialismus, Transcript Verlag, Bielefeld (Allemagne), 2004, pp. 17-38.
      • « Paysages surréalistes », dans Le Génie du lieu, des paysages en littérature, sous la direction d’Arlette Bouloumié et d’Isabelle Trivisani-Moreau, Paris, Imago, 2005, pp. 282-293.
      • « Pourquoi le Théâtre Alfred-Jarry ? », Antonin Artaud 2, Artaud et les avant-gardes théâtrales, Minard, 2005, pp. 9-24.
      • « L’effet Maldoror chez Tristan Tzara », La Littérature Maldoror, actes du septième colloque international sur Lautréamont,Cahiers Lautréamont, livraisons LXXI-LXXII, 2005, p. 130-137.
      • « L’impertinence surréaliste », préface à : Jean-Claude Marceau, Unica Zürn et l’homme jasmin (le dit schizophrène), L’Harmattan, 2005, coll. Psychanalyse et civilisations, p. 9-21.
      • [en russe] « L’image de Moscou et de la Russie dans les revues surréalistes », inL’image de la Russie dans la littérature française au XXe siècle, Académie des sciences de Russie, Saint-Pétersbourg, 2005, p. 36-75.
      • « “Celle qui lit” et celle qui écrit entre deux cultures », Les Mots la vie, n° hors série, printemps 2006, p. 131-143.
      • « Tristan Tzara surréaliste, ou la poésie activité de l’esprit », Faites entrer l’infini, n° 40, décembre 2005.
      • « La critique littéraire dans les revues surréalistes (1924-1933) », dans La Chronique littéraire 1920-1970, sous la direction de Bruno Curatolo et Jacques Poirier, Dijon, Éditions Universitaires de Dijon, 2006, p. 51-64.
      • « La Revolucion surrealista seguida del año pasado », conferiencia inaugural, dans César Moro y el surrealismo en América latina, dir. Yolanda Westphalen, Lima, Fondo editorial, Université San Marcos, 2006, p. 21-36.
      • « “Celle qui lit” et celle qui écrit entre deux cultures », Les Mots la vie, n° hors série, printemps 2006, p. 131-143.
      • « Pour une lecture automatique du Manifeste du surréalisme », in Manifesto 24, a cura de Bruno Pompili, Bari, Crav, BA Graphis, 2006, p. 19-46.
      • « Poètes roumains à Paris : leur rôle dans l’avant-garde », dans Francophonie roumaine et intégration européenne, sous la dir. de Ramona Bordei-Doca, Université de Bourgogne, 2006, p. 47-58.
      • « Une visite au jardin désespérides », Surrealismo siglo 21, Universidad de la Laguna, Tenerife (Espagne), 2006, p. 344-357.
      • « Les Grands Jeux des surréalismes », Le Grand Jeu en mouvement, actes du colloque de Reims réunis par Olivier Penot-Lacassagne et Emmanuel Rubio, L’Age d’Homme, 2007, p. 29-42.
      • « Le surréalisme et la science », préface à : Salvador Dali à la croisée des savoirs, A. Ruffa, Ph. Kaenel, D. Chaperon (éd.), Paris, Desjonquères, 2007, p. 15-25.
      • « Alfred Jarry, homme de lettres » ; Orientation bibliographique, glossaire, Revue 303, n° 95, 2007, pp. 6-19, 82-85.
      • « Dada comme phénomène européen. Irruption de l’inconscient dans la littérature », RILUNE (revue électronique), n° 6, 2007.
      • « Une école nouvelle en fait de science », Mélusine XXVII, 2007, pp. 9-16.
      • « Les hauts fonds du monde intérieur : la collection Tristan Tzara », dans : La Bibliothèque littéraire Jacques Doucet : archive de la modernité, PSN-Éditions des cendres, 2007, p. 112-124.
      • « Le surréalisme, mauvais genre », Formules n° 11, Actes du colloque « Surréalisme et contraintes formelles », 2007, p. 119-182.
      • « La voie surréaliste : Marcel Jean et Arpad Mezei lecteurs, critiques, éditeurs de Lautréamont », dans Lautréamont, l’autre de la littérature, actes du VIIIe colloque international Lautréamont, Barcelone, 22-25 novembre 2006, textes réunis par Ricard Ripoll. Cahiers Lautréamont, LXXVII-LXXX, 2007, p. 95-102.
      • «  André Breton izmedu starog i novog svijeta : nanovo ostratiti zivot », Izraz, n° 37-38, juil.-déc. 2007, pp. 134-143. [voir n° 133]
      • « Pierre Reverdy et Nord-Sud », Histoires littéraires, n° 30, 2007, pp. 6-15.
      • « Lettres à des morts ou Sade dans la guerre mondiale », Gilbert Lely ou la Poésie dévorante, (E. Rubio éd.), L’Age d’Homme, 2007, p. 197-208.
      • « Le droit à l’insoumission. Le surréalisme et la guerre d’Algérie », AvantGarde Critical Studies, (Amsterdam), n° 22,Surréalisme et politique, Politique du surréalisme, 2007, p. 197-214.
      • « André Breton entre l’Ancien et le Nouveau Monde, repassionner la vie », in Le Surréalisme en son temps et aujourd’hui, sous la direction de Jelena Novakovic, Belgrade, 2007, p. 23-32.
      • « Jarry et les arts de la rue », dans Alfred Jarry et les arts, actes du colloque de Laval, L’Étoile-Absinthe, n° 115-116, p. 211-222.
      • « Lautréamont et eux », dans Mélusine XXVIII, Le surréalisme en héritage, 2008, p. 211-234.
      • « Une correspondance d’Outre-Manche, Lettres d’André Breton, Paul Éluard et Georges Hugnet à Herbert Read », dansMélusine XXVIII, Le surréalisme en héritage, 2008, p. 267-274.
      • « D’un poème objet », dans André Breton, Arcane 17, fac-similé du manuscrit original, Paris, Biro éditeur, 2008, vol. II, p. 7-31.
      • Transcription du manuscrit d’Arcane 17ibid., p. 33-145.
      • « L’abeille ou l’architecte ? » (avec E. Rubio), Mélusine XXIX, Le surréalisme sans l’architecture, 2009, p. 9-19.
      • « Les mystères du château étoilé », Mélusine XXIX, Le surréalisme sans l’architecture, 2009, p. 107-110.
      • « Jocrisse ou gendelettres ? Jarry tel qu’en lui-même », Les Nouveaux Cahiers de la Comédie-Française, n° 5, 2009, p 5-14.
      • « Quelques énigmes du destin scénique d’Ubu roi », ibid., p. 91-95.
      • « Jarry anecdotique, ou le mythe démystifié », inAlfred Jarry et la culture tchèque, actes du colloque d’Ostrava (2007), Universitas Ostraviensis, 2009, p. 21-27 (+ traduction en tchèque, p. 29-36).
      • « Dada est un microbe vierge, la psychanalyse une maladie dangereuse », in Hypnos, esthétique, littérature et inconscients en Europe (1900-1968) études réunies et présentées par Frédérique Toudoire-Surlapierre et Nicolas Surlapierre, éditions l’Improviste, 2009, p. 191-212.
      • « Le rire d’Artaud », dans : Antonin Artaud « littéralement et dans tous les sens », actes du colloque de Cerisy-la-Salle, 30 juin-10 juillet 2003, Antonin Artaud 3, textes présentés et réunis par Olivier Penot-Lacassagne, Caen, Minard, Lettres modernes, 2009, pp. 127-151.
      • « Le Futurisme à Paris, une avant-garde historique explosive », Universalia 2009, p. 365-66.
      • « Dada in Context », p. 5-17, dans : Collegium, vol. 5, Writing in Context: French Literature, Theory and the Avant-gardes L’écriture en contexte : littérature, théorie et avant-gardes françaises au XXe siècle. Edited by Tiina Arppe, Timo Kaitaro & Kai Mikkonen (2009) http://www.helsinki.fi/collegium/e-series/volumes/volume_5/index.htm
      • « La Banque de données littéraires (BDHL) aujourd’hui par Internet », dans : Wieslaw Kroker, Histoire et critiques littéraires en mouvement, Mélanges Chudak, Université de Varsovie, 2009, p. 28-46.
      • « De la mesure avant toute chose », préface à Étienne Brunet, Comptes d’auteurs I, études statistiques, de Rabelais à Gracq. Paris, Honoré Champion, 2009, p. 8-17.
      • « André Breton soulève l’arcane 17 », dans La Fabrique surréaliste, actes du séminaire du Centre de recherche sur le surréalisme, édités par l’Association pour l’étude du surréalisme, 2009, p. 7-28.
      • « De la Place Blanche à la Ville Blanche » (avec Jelena Novakovic et Branko Aleksic), Mélusine, n° XXX, p. 9-
      • « Repères » (avec Jelena Novakovic), Mélusine, n° XXX, p.
      • « Scatodali : de la scatologie à l’eschatologie », dans Salvador Dali sur les traces d’éros, actes du colloque international deCerisy, Notari, Genève, 2010, p. 82-93.
      • « Un portret inedit al lui André Breton », Mozaicul, [Craiova, Roumanie], serie nouã, anul XIII, nr. 6 (140), 2010, p. 3.
      • « Salmon mémorialiste, le cas Arthur Cravan », dans André Salmon poète de l’Art vivant. Actes du colloque organisé par le laboratoire Babel, […] textes rassemblés par Michèle Monte avec la collaboration de Jacqueline Gojard. Université du Sud, Toulon-Var, 2010, p. 309-319.
      • Préface, dans Stephen Steele, Nouveaux regards sur Ivan Goll en exil avec un choix de ses lettres des Amériques, Narr Verlag, Tübingen, 2010, p. V-VII.
      • « Lectures pour tous », La Place de la littérature dans l’enseignement du FLE, actes du colloque international des 4 et 5 juin 2009. Université d’Athènes, 2010, p. 41-48.
      • « Apollinaire et le théâtre surréaliste », entretien dans le programme de Les Mamelles de Tirésias, Opéra comique, 2011, p. 45-48.
      • « Sylvain Itkine et Le Diable écarlate », Histoires littéraires, 2010, volume XI, n° 44n p. 38-48.
      • « Une amitié stellaire : Arp et Tzara en leur atelier », dans Arp en ses ateliers d’art et d’écriture, actes du colloque de Strasbourg, publiés par Aimée Bleikasten, Musées de Strasbourg, 2011, p. 218-232.
      • « La provocation est-elle une catégorie dramaturgique ? l’exemple du théâtre dada et surréaliste », dans : Jaak van Schoor & Peter Benoy (red), Historische avant-garde en het theater in het interbellum, éd. ASP, Bruxelles, 2011, p. 59-74.
      • « Du noir puisons la lumière », dans : Franca Bruera et Barbara Meazzi (dir.)Plurilinguisme et avant-gardes, Peter Lang, 2011, p. 17-28.
      • Introduction (avec Pierre Taminiaux), Poésie et politique au XXe siècle, Hermann, 2011, p. 5-18.
      • « Le lexique dans l’œuvre poétique d’Aragon : un poète bien de France », dans Cécile Narjoux (coll.), La Langue d’Aragon, « une constellation de mots », Éditions universitaires de Dijon, 2011, p. 27-44.
      • « Spécificités d’À rebours », Bulletin de la société J.-K. Huysmans, n° 104, 2011, p. 69-83.
      • « La Colombe poignardée : Dada politique », Dada and Beyond, Volume 1: Dada Discourses, Edited by Elza Adamowicz and Eric Robertson, Amsterdam/New York, NY, 2011. 246 pp. (Avant-Garde Critical Studies 26), p. 21-35.
      • « Compter les Minutes », L’Étoile-absinthe, n° 126-127, 2011, p. 176-196.
      • « Roger Vitrac : le retour de manivelle », dans Films et plumes, actes du 14 e colloque des Invalides, textes réunis par Jean-Jacques Lefrère et Michel Pierssens, Du Lérot éditeur, 2011, p. 81-83.
      • « Aragon-Breton, au temps de l’amitié stellaire », Europe, n° 993-994, janv.-fév. 2012, p. 311-316.
      • « Tristan Tzara, fourrier du futurisme », Futurismi, a cura di Giuseppe Barletta, Bari, ed. BA Graphis, 2012, p. 69-89.
      • « Entretien avec Henri Béhar », Histoires littéraires, n° 49, 2012, p. 85-97.

     

    Notices sur Henri Béhar :

    Annuaire des personnalités françaises,

    Laboratoire Écritures de la modernité :http://www.ecritures-modernite.eu/?p=2

    Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_B%C3%A9har

    Who’s who en France (accès payant)  : http://www.whoswho.fr/

    Maitron : Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier mouvement social, période 1940-1968, tome I, A à Bek, éd. de l’Atelier, 2006 (accès restreint) : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=article_long&id_article=16113