Lettre à Roger Grenier

Lettre à Roger Grenier

Le 20 juin 2014
M. Roger Grenier
5 rue Gaston Gallimard
75007 PARIS

 Cher Roger Grenier,

Le regretté François Caradec me disait que vous étiez le seul « éditeur » qui lisait les manuscrits qui lui étaient soumis. Aussi vous ai-je écouté avec attention, sur France Inter, ce midi.
Surpris de vous entendre parler de moi, ou plutôt de mon Étude sur Le Théâtre dada et surréaliste, éditée initialement dans la collection “Les Essais”, en 1967.
Cette publicité indirecte et spontanée m’aurait fait plaisir, si vous ne me faisiez passer pour un imbécile, ou, pour le moins, un ignorant. Vous évoquiez le chapitre sur Julien Torma, retiré à votre demande et à celle de Raymond Queneau, en disant que vous m’aviez conseillé d’approfondir mes connaissances. Or, vous savez bien que ce n’était pas un problème de connaissance qui vous mouvait, l’un et l’autre, puisque que je ne traitais en rien de la personne, réelle ou supposée, de Julien Torma, mais de l’œuvre qui, malgré toutes les astuces du Collège de Pataphysique, est donnée à lire (Le Bétrou a même été représenté depuis). Mais à quoi bon redire tout cela, qui est écrit et publié dans la réédition de cet essai, dans la collection Idées/Gallimard, n° 406, où je remets le chapitre écarté, avec les informations qui s’imposent (voir p. 21-23).

Jusqu’à présent, je vous tenais pour un humaniste et un homme soucieux de la sensibilité d’autrui. Je constate, hélas, que vous retombez dans le lot commun, et j’en suis fortement déçu. Au moins pourriez-vous faire savoir aux auditeurs de France Inter que, tout jeune que je fusse alors, je n’étais pas aussi crédule et ignorant que vos propos radiophoniques le laissent supposer. D’autant plus que l’émission est désormais à la disposition du public pour l’éternité !
En l’attente, je vous prie, cher Roger Grenier, de recevoir mes salutations juvéniles.
Mais à quoi bon redire tout cela, qui est écrit et publié dans la réédition de cet essai, dans la collection Idées/Gallimard, n° 406, où je remets le chapitre écarté, avec les informations qui s’imposent (voir p. 21-23).
Jusqu’à présent, je vous tenais pour un humaniste et un homme soucieux de la sensibilité d’autrui. Je constate, hélas, que vous retombez dans le lot commun, et j’en suis fortement déçu. Au moins pourriez-vous faire savoir aux auditeurs de France Inter que, tout jeune que je fusse alors, je n’étais pas aussi crédule et ignorant que vos propos radiophoniques le laissent supposer. D’autant plus que l’émission est désormais à la disposition du public pour l’éternité !

En l’attente, je vous prie, cher Roger Grenier, de recevoir mes salutations juvéniles.

Henri BÉHAR

Cher Henri Béhar,

Je crains que vous ayez mal compris. Si je me souviens bien, après avoir parlé à Queneau, j’entends entre son rire,  je vous ai demandé de poursuivre un peu vos recherches sur Julien Torma, ce qui était une façon polie de vous alerter sur ce chapitre consacré à un auteur qui n’existe pas. Vous vous en êtes très bien sorti en écrivant que son existence ou non n’était pas le problème. Tout cela n’a rien d’offensant pour vous et je déplore que vous preniez la mouche.

Avec mon souvenir bien cordial

Roger Grenier